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guerre - Page 59

  • Les derniers fidèles d'une austère religion...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Dominique Venner cueilli dans la revue Item en 1977 et consacré à l'armée comme refuge de valeurs essentielles à la vie de la cité.

     

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    Les derniers fidèles d'une austère religion

    Je me sens peu de goût pour défendre les militaires indéfendables. Leurs insuffisances sont les causes premières de l'antimilitarisme. Il me suffit d'éveiller mes propres souvenirs. Durant les trente mois passés sous l'uniforme pendant la guerre d'Algérie, j'ai connu peu d'hommes de qualité. En fait de guerriers, j'ai surtout rencontré des fonctionnaires timorés. Cette armée était une remarquable machine à tuer les vocations. Chez les cadres, en dehors de fulgurantes exceptions, la mollesse du caractère, l'apathie intellectuelle et même le débraillé physique semblaient la règle. En dessous, se traînait en maugréant un bétail sale et aviné. Cette caricature d'armée était à l'image de la société. Les choses ne se sont pas améliorées.

    Mais il y avait des exceptions. Là, battait le cœur véritable de l'Armée. Les paras n'étaient pas seuls à donner le ton. Il arriva qu'au sein du régiment « cul de plomb » le plus loqueteux, une compagnie, voire une section tranchât, par la seule grâce d'un officier ou d'un sous-officier différent. Ceux-là avaient transformé les bidasses en hommes.

    Tel est le miracle de la société militaire, si malade fût-elle. Tout y est possible pour des tempéraments forts et imaginatifs.

    Depuis trente ans et plus, l'armée propose aux lecteurs de ses affiches « un métier, un avenir ». Du temps de Montluc ou du Maréchal de Saxe, les rutilants sergents-recruteurs promettaient l'aventure et la gloire. Rien n'interdirait d'actualiser. Quand elle a des chefs capables, l'Armée offre aux jeunes hommes tout juste sortis de l'adolescence les grandes vacances des servitudes civiles. Plus de profs, plus de patrons, plus de factures ni de percepteur. L'anti-« métro-boulot-dodo ». Le plaisir d'être jeunes, souples, agiles et forts. Le régiment, c'est la bande, avec ses rites et ses lois.

    Dans les sociétés industrielles bourgeoises ou socialistes qui sécrètent un égal ennui, l'homme de guerre, dans son isolement, son insolence, est seul à porter une part de rêve.

    A condition d'être lui-même, le soldat de métier exerce une fascination à laquelle même ses détracteurs n'échappent pas. Mais qu'il s'abandonne au courant, à la faiblesse d'être ordinaire, qu'il dépose ses orgueilleuses prérogatives, il n'est plus qu'un fonctionnaire de statut médiocre et méprisé. Les militaires qui veulent assumer leur condition se trouvent nécessairement en rupture avec l'esprit des sociétés utilitaires soumises aux seuls impératifs économiques. Les hommes de guerre viennent d'un autre temps, d'un autre ciel. Ce sont les derniers fidèles d'une austère religion. Celle du courage et de la mort.

    Ils sont de l'espèce qui se rase pour mourir. Ils croient à la rédemption de l'homme par la vertu de l'exercice et du pas cadencé. Ils cultivent la forme physique et la belle gueule. S'offrant le luxe de réveils précoces dans les matins glacés et des marches harassantes pour la joie de s'éprouver. Ce sont les derniers poètes de la gratuité absolue.

    Le privilège moral de l'armée réside tout entier dans une différence acceptée, entretenue, cultivée. Sa philosophie tragique ne tourne pas aux vents de la mode ou des majorités politiques. Elle ne varie jamais. Elle est propre à son état, à sa destination qui est la guerre. Guerre classique ou guerre subversive, car sa vocation est de veiller sur la Cité, même quand celle-ci s'abandonne.

    Les divisions sibériennes qui brisèrent l'offensive allemande devant Moscou, en- décembre 1941, ne devaient rien à Marx, mais beaucoup à Clausewitz. Si les troupes nord-vietnamiennes ont conquis Saïgon, ce n'est point le fait de leurs vertus communistes, mais de leurs qualités militaires. En revanche, on peut juger des effets de la mode permissive du libéralisme avancé sur la risible et inutile armée hollandaise.

    De bons apôtres nullement innocents prêchent, au nom des mœurs nouvelles, la répudiation par l'Armée de ce qui lui reste d'esprit militaire. C'est bien visé. De cette façon, il n'y aurait plus de Défense.

    Plus la société change, plus l'Armée évolue dans ses armements, sa stratégie, son organisation, plus l'esprit militaire doit être renforcé. Il est la seule réponse jamais inventée par l'homme face à la guerre. Pour les gardiens des empires et des nations, Sparte la divine, chère au vieil Homère, reste le maître étalon.

    Dominique Venner (Item, décembre 1977)


     

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  • Théorie du combat...

    Les éditions Economica viennent de rééditer Théorie du combat, un essai de Clausewitz, préfacé par Thomas Lindemann. Clausewitz est, selon Hervé Coutau-Bégarie, le plus connu de tous les penseurs militaires, et "son oeuvre majeure Vom Kriege est comparable au Prince de Machiavel : c'est une référence constante et obligée, une source inépuisable de citations ".

     

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    " Tout le monde connaît le traité de Clausewitz De la guerre. On sait moins qu’il ne s’agit que du premier volet d’un triptyque qui aurait dû comprendre un traité sur la guérilla et un traité sur la tactique. De ces deux autres volets, n’ont été écrits que des fragments qui n’ont guère attiré l’attention mais qui sont importants tant par leur contribution à la compréhension de la pensée de Clausewitz que par les éclairages originaux qu’ils apportent à la matière traitée.

    Le traité sur la tactique n’a fait l’objet que d’un plan général dont seul le chapitre sur la théorie du combat a été développé. La méthode de Clausewitz y apparaît à l’état pur. Le raisonnement se présente sous forme de propositions logiques qui s’enchaînent mutuellement. L’histoire n’est ensuite appelée qu’à titre d’illustration, elle ne constitue pas le fondement du raisonnement. Une telle approche est difficile et exige une attention soutenue du lecteur. Mais cet effort est récompensé par des aperçus fulgurants sur les finalités du combat, sur les rapports entre l’attaque et la défense, entre l’acte destructeur et l’acte décisif, entre le plan et la direction… Certains passages délicats ou allusifs de De la guerre reçoivent ainsi un nouvel éclairage.

    Raymond Aron a bien dit que la Théorie du combat est un document essentiel pour comprendre la pensée de Clausewitz. "

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  • L'avenir de la guerre...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une conférence donnée le 2 juin 2014 par le général Vincent Desportes devant le Cercle Aristote, sur le thème « L'avenir de la guerre ».Sanctionné en 2010 pour une prise de position hostile à l'engagement français en Afghanistan, le général Desportes est l'auteur de plusieurs ouvrages de réflexion sur la guerre et la stratégie, tels que Comprendre la stratégie (Economica, 2001), Décider dans l'incertitude (Economica, 2004), La guerre probable (Economica, 2008) et dernièrement Le piège américain (Economica,2011).

     


    Le général Desportes sur l'avenir de la Guerre par webtele-libre

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  • Le début du voyage...

    Les éditions Au diable vauvert viennent de publier dans leur collection A 20 ans, Louis-Ferdinand Céline - Au front en 1914 : le début du voyage, de Louis-Paul Astraud. Journaliste, l'auteur a publié dans la même collection des essais consacré à Gustave Flaubert et à Jean Genet.

     

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    " Avant Céline, il y a Louis, un garçon intelligent et fantasque qui, doté de parents aux ambitions trop étriquées pour son appétit de vivre, s'engage dans l'armée. Alors qu'il n'a que 20 ans en 1914, son expérience au front le marque à jamais. Elle le laisse sans illusions dans un monde dont il a constaté le cynisme. Désormais il n'en fera qu'à sa tête, vivra de divers trafics, une année à Londres, une autre au Cameroun. Dans un comptoir de brousse, il découvre la médecine. Mais comment devenir médecin sans argent ni diplôme ? Armé de sa jeunesse, il s'affranchit du passé, se tourne vers le littérature et invente ce style inédit qui va faire de lui l'écrivain le plus marquant de son époque, précurseur de la modernité littéraire. "

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  • L'Eté chaud des collabos...

    Les éditions Histoire & Collections viennent de publier 1944 - L'Été chaud des collabos, un essai d'Olivier Pigoreau. L'auteur a publié plusieurs ouvrages sur des épisodes oubliés de la deuxième guerre mondiale comme Bad Reichenhall : un épisode tragique (Jacques Grancher, 2010), consacré à l'affaire de l'exécution sommaire d'une dizaine de waffen ss français par des membres de la 2e DB, ou Sanglante randonnée (Histoire & Collections, 2013), qui retrace la parcours d'une unité allemande composée de volontaires français chargée de traquer les groupes de la résistance.

     

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    " Pour ces Français-là, les Alliés qui débarquent en Normandie le 6 juin 1944 ne sont pas des libérateurs. «Agents dormants» disséminés le long des côtes pour renseigner les Allemands sur l’activité de l’ennemi, espions et saboteurs infiltrés à travers la ligne de front, volontaires du PPF de Jacques Doriot recrutés pour opérer contre la Résistance, correspondants de guerre intégrés dans les division SS : tous vont tenter, chacun à leur manière, de repousser «l’invasion» C’est l’histoire méconnue de ces hommes et ces femmes que raconte ce livre, et aussi celle de leurs camarades dans les rues de Paris, où les francistes de Marcel Bucard tirent sur la police, où les francs-gardes de la Milice matent la mutinerie des détenus de la Santé, où les «ultras» de la Collaboration tentent de faire revenir en France les volontaires du front de l’Est et de renverser le gouvernement de Pierre Laval. L’ultime combat des «collabos» sur le sol français. "

     

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  • Le Cœur rebelle...

    Les éditions Pierre-Guillaume de Roux viennent de rééditer Le Cœur rebelle, le livre de souvenirs et de réflexion que Dominique Venner avait publié en 1994 aux Belles Lettres et qui était devenu introuvable. Un livre qui est le complément indispensable de son dernier livre, Un samouraï d'Occident, publié peu après sa mort.

     

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    " « Il a fallu du temps pour digérer les passions, les affronts, les massacres, toute cette haine déversée sur les nôtres. Il fallut du temps pour atteindre à une vue élargie et apaisée, pour passer d’un nationalisme de combat à la conscience sereine de l’identité. Oui, il a fallu du temps pour en arriver à cette idée nouvelle qu’en affirmant l’identité de « mon peuple » je défends celle de tous les peuples, qu’en assurant le droit égal de chaque culture, j’assure le même droit pour les miens. »

    C’est Dominique Venner (1935-2013), l’historien qui revient sur les années d’action du soldat puis du militant politique qu’il fut entre 1954 et 1970. Avec le temps son regard, dénué de toute complaisance, ne cesse d’éclairer la valeur d’un engagement total, qui fut façonné dans la rigueur et l’abnégation. La guerre d’Algérie, revisitée sous tous ses aspects, fournit l’un des théâtres les plus retentissants d’une méditation élevée sur la force. Force des causes égales en dignité. Force et foi – souvent variables - des hommes confrontés à l’épreuve du choix et de la mort. Force insidieuse des évènements qu’on ne peut toujours mesurer. C’est encore la même force qui inspirera à Dominique Venner l’instinct de se retirer au cœur de l’étude, fidèle à sa quête d’authenticité. "

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