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guerre - Page 55

  • La chair et l'acier...

    Les éditions Tallandier viennent de rééditer dans leur collection de poche L'invention de la guerre moderne 1871 - 1918, un essai de Michel Goya publié initialement en 2004 sous le titre La chair et l'acier. Officier, responsable du blog de réflexion militaire La voie de l'épée et membre du comité éditorial de la revue Guerre & Histoire, Michel Goya est l'auteur de plusieurs essais comme Irak, les armées du chaos (Economica, 2008)ou Sous le feu - La mort comme hypothèse de travail (Tallandier, 2014).

     

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    " Casque obligatoire pour tous, apparition des tanks, transformation de l'armement individuel... L'année 1916 marque une rupture, un tournant, le passage déterminant de la guerre classique à la guerre moderne. En novembre 1918, l'infanterie se déplace en camion. Elle est encadrée de sections de mitrailleuses, de mortiers et de chars, survolée par des aéroplanes qui harcèlent l'ennemi, l'aveuglent de fumigènes et le signalent à une artillerie omniprésente. Une armée industrielle qui renvoie baïonnette, lance et pantalon garance d'août 1914 à un autre siècle. Sous la pression d'un terrible défi, l'armée française est devenue en quelques années la plus moderne du monde. Mais cette mutation s'ancre dans des origines plus lointaines, au lendemain du désastre de 1870, lorsqu'une génération d'officiers humiliés par la défaite se sont efforcés de préparer scientifiquement la guerre. Face à l'épreuve du feu, cette entreprise s'est révélée une illusion et c'est finalement la terrible école du front qui a permis à des troupes, souvent peu instruites et mal dirigées, de devenir la Grande Armée victorieuse de 1918. "

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  • Ernst Jünger et l'écriture de la guerre...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une conférence donnée par Julien Hervier le 11 février 2014 au Collège de France, et ayant pour thème "Ernst Jünger et l'écriture de la guerre". Julien Hervier a récemment publié une biographie de l'auteur d'Orages d'acier intitulée Ernst Jünger - Dans les tempêtes du siècle.

    La conférence est présentée par Antoine Compagnon, auteur notamment de l'essai Les Antimodernes - De Joseph de Maistre à Roland Barthes (Gallimard, 2005).

     

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  • Ces guerres qui ne devaient pas éclater...

    Les éditions Michel de Maule viennent de publier un essai de Nicolas Saudray intitulé 1870 - 1914 - 1939 : Ces guerres qui ne devaient pas éclater. Haut-fonctionnaire et romancier, Nicolas Saudray est notamment l'auteur d'un roman d'anticipation grinçant, Voyage au pays des frogs (Balland, 1991), et d'une excellente uchronie, Les oranges de Yalta (Balland, 1992).

     

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    " 1870, 1914, 1939. Trois guerres nées de l’égoïsme, du chauvinisme et de la lâcheté, trois guerres qui n’auraient pas dû éclater.
    Napoléon III et ses conseillers ont déclaré la première alors qu’ils avaient toutes raisons de ne pas le faire. Si l’on efface leur erreur, l’histoire du XXe siècle aurait été différente.
    Malgré cette faute majeure, la probabilité des deux guerres mondiales qui ont suivi restait faible. Un rideau de troupes, à Sarajevo, suffisait à empêcher l’attentat contre l’Archiduc François-Ferdinand à l’origine de la guerre de 1914. Guillaume II aurait sauvé la paix s’il était rentré de manœuvres navales un jour plus tôt… En 1933, les nazis, minoritaires, ne pouvaient accéder au pouvoir ; on le leur a offert. Et leur régime se serait sans doute effondré si l’armée française, en 1936, était entrée dans la zone rhénane pour en préserver la neutralité.
    L’issue des conflits était tout aussi incertaine. De 1914 à 1918, le front occidental a manqué d’être rompu quatre fois par les Allemands. En 1941, ceux-ci ont été à deux doigts de prendre Moscou. Ils auraient été les premiers à disposer de la bombe atomique si Hitler s’y était intéressé. Le Japon pouvait inverser le sens de l’histoire en attaquant l’Union soviétique de concert avec le Reich, au lieu de s’en prendre aux Américains, adversaires bien trop puissants.
    Cet ouvrage est le livre des occasions perdues, des tournants manqués et des décisions absurdes. 1870, 1914, 1939 : une poignée d’hommes seulement a écrit cette suite de mélodies pour un carnage.

    Chef d’entreprise puis magistrat, Nicolas Saudray a présidé, parallèlement, le conseil d’administration de la Bibliothèque nationale. Il a publié dix romans, dont La Maison des prophètes (Balland, 1992, prix Méditerranée), et Les Oranges de Yalta (Seuil, 1984). "
     

     

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  • Vivons-nous les temps de la fin du soldat ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Robert Redeker, cueilli sur Iphilo et consacré à la place du soldat dans la société d'aujourd'hui. Professeur de philosophie, Robert Redeker vient de publier un essai intitulé Le soldat impossible (Pierre-Guillaume de Roux, 2014).

     

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    Vivons nous les temps de la fin du soldat ?

    Le soldat ne fait plus rêver, il n’est plus un modèle pour la jeunesse. Notre époque – dans ce cap de l’Asie qu’est l’extrême ouest européen – se singularise par rapport à toutes les autres époques et à la plupart des civilisations par ce trait : le soldat n’y occupe plus une place centrale, sacrée, vénérable, dans l’imaginaire collectif. Il n’est plus objet de désir. Plus personne n’écrirait comme Hugo : « J’aurais été soldat si je n’avais été poète ». Les familles ne souhaitent plus la carrière des armes pour leurs fils : le prestige de l’uniforme s’est fané, la nation et la patrie sont désaimées, la relation au sacrifice et à la mort s’est radicalement reconfigurée au cours des dernières décennies. Au-delà de la fin du soldat, nous vivons les temps du soldat impossible.

    Qui se met en quête des raisons de cette désaffection rencontrera l’assomption des valeurs féminines, le règne symbolique de la femme dans l’univers occidental, la pathologie de la repentance et la maladive honte d’être soi qui placent l’Europe, et tout singulièrement la France, dans le mouroir de l’Histoire, sans oublier l’ombre portée du nazisme. Le nazisme a eu pour effet à long terme de rendre la guerre, les armées, les valeurs guerrières, les drapeaux et les uniformes insupportables. La reductio ad hitlerum que fustigeait Leo Strauss touche bien plus que les arguments : elle délégitime les choses, en particulier la chose militaire. C’est pourtant la guerre, et non le pacifisme, qui a triomphé du nazisme ! Ruse de l’Histoire : le pacifisme, qui n’a lutté ni contre le nazisme ni contre le stalinisme, pourrait remercier le nazisme d’avoir dévalorisé à son insu la guerre.

    Le soldat a été tué par le mot de passe et passe-partout contemporain : les valeurs. Quand le sens s’est enfui, quand toute morale s’est évanouie, quand principes et fins sont tombés en décrépitude, le concept de valeur s’impose pour masquer le vide. Quand plus rien ne vaut, on ne parle plus que de valeurs ! Le soldat tuait et mourait pour des objets d’amour, auxquels il se donnait à la vie à la mort, éperdument : la France, la nation, la patrie, l’Empereur, le roi. Il est à remarquer qu’il s’agit là d’êtres, certes fictifs, et non de valeurs, c’est-à-dire d’idées. Aujourd’hui on propose au soldat, à cette fonction qui porte encore ce nom, de se battre pour les droits de l’homme, la démocratie, l’humanitaire, bref on fait de lui un militant. Le soldat a été remplacé par le militant armé des droits de l’homme. Par quoi la nation et la patrie ont-elles été remplacées ? Par des valeurs. Par des idéologies.

    Les valeurs sont synchroniques quand les êtres comme la nation et la patrie sont diachroniques. La nation s’enracine à la fois dans le passé et dans la terre, sans manquer de dessiner un avenir. Sa dimension charnelle, elle dont la peau des hommes et les rides de la terre sont la chair, ne doit échapper à personne. Le discours sur les valeurs – on réécrit l’Histoire en clamant que les soldats de 14 et ceux de la guerre de la guerre d’Algérie sont morts pour des valeurs, alors qu’ils sont morts pour la France – exprime le présentisme, l’enfermement dans la prison du présent, dans la mesure où il refuse de regarder la dimension diachronique de l’engagement militaire. Il est un bâillon posé sur l’âme du soldat autant que sur celle de la nation, leur imposant le discours de l’idéologie : vous vous battez pour des idées, pas pour la France. Ainsi, cette substitution de la valeur à la nation rend-elle compte d’un abandon du passé, d’un délaissement qui ne parvient pas à masquer un rejet.

    La fin du soldat, son remplacement par un militant armé d’Etat et en uniforme, s’inscrit dans une pathologie sociale plus large : le rejet de l’héritage. Le soldat est désaimé, le soldat est méprisé, le soldat est marginalisé, parce que son uniforme rappelle le temps long et ses exigences. Un instant, brigands de pensée, volons un mot à Renaud Camus, celui d’inhéritier. L’Armée et l’Ecole sont deux institutions sœurs, les deux institutions d’héritage ; le soldat et le professeur sont frères parce que tous deux ils sont des passeurs d’héritage ; la crise de l’Armée et la crise de l’Ecole sont la même crise, peut-être mortelle, issue des tentatives d’utiliser ces institutions à la fabrication d’hommes tout opposés à ceux qu’elles étaient supposées engendrer : des inhéritiers.

    Les mots restent, les choses qu’ils recouvrent changent donnant l’illusion de la permanence. Penser le soldat est, du côté des philosophes, chose encore plus rare que penser la guerre. Pourtant, rien n’éclaire autant sur les mutations des sociétés présentes, sur leurs dérives pathologiques, sur les transformations des régimes d’anthropofacture (de fabrication des hommes), que l’application à la chose guerrière du concept de valeur, que le remplacement du soldat par le militant des droits de l’homme, que la fabrication des inhéritiers, que le dispositif imaginaire qui rend le soldat impossible.

    Robert Redeker (Iphilo, 4 mars 2014)

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  • Histoire de la guerre...

    Les éditions Ellipses viennent de publier un essai de David Cumin intitulé Histoire de la guerre. Maître de conférence en droit public et en sciences politiques à l'université Lyon III, David Cumin est un spécialiste de la pensée de Carl Schmitt et est l'auteur de Carl Schmitt - Biographie intellectuelle et politique (Cerf, 2005).

     

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    " Cette Histoire de la guerre présente en dix points, vu d'Europe, le phénomène « guerre ». Après une introduction terminologique, l'auteur définit la notion d'agressivité ; puis il aborde la guerre dans la Préhistoire, le thème des récits mythiques et la guerre puis la question des religions et la guerre. Enfin, depuis « l'invention de la guerre » jusqu'à nos jours, il retrace une histoire de la guerre dans l'Antiquité, au Moyen Âge, à l'époque classique (XVIe-XVIIIe siècle) et à l'époque moderne. Cette Histoire de la guerre est donc une véritable synthèse accessible à tous, étudiant ou lecteur curieux. "

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  • La guerre n'aura pas lieu...

    Les éditions Genèse publient cette semaine 1914 : La guerre n'aura pas lieu, un essai historique de Philippe Conrad. Agrégé d'histoire et professeur à l’École de guerre, successeur de Dominique Venner à la tête de la Nouvelle revue d'histoire, Philippe Conrad est l'auteur de nombreux ouvrages dont Histoire de la Reconquista (PUF, 1999) et Le Poids des armes : Guerre et conflits de 1900 à 1945 (PUF, 2004).

     

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    "L’été 1914 connaît des pluies diluviennes qui défoncent les grands boulevards et inondent les campagnes. La météo crie à la catastrophe ! L’Europe, concentrée sur le mauvais temps, semble ignorer l’imminence du cataclysme ô combien plus dévastateur qui va s’abattre sur elle. Grelottant sous leur parapluie, ni les Français ni les Belges, ni les Allemands ne pensent que la guerre est inéluctable. L’était-elle ? Contrairement aux assertions ultérieures, Philippe Conrad nous montre comment une autre histoire aurait pu s’écrire.

    À côté des tensions belligènes manifestes, de nombreux éléments étaient susceptibles d’assurer le maintien de la paix : la mise en place effective d’une mondialisation économique favorable à toutes les nations occidentales, les débuts d’une organisation internationale extérieure aux systèmes d’alliances traditionnels (les conférences de La Haye, par exemple), les aspirations pacifistes et l’internationalisme socialiste, l’optimisme progressiste dominant, le maintien aux commandes de tous les grands pays européens – à l’exception de la France – des aristocraties traditionnelles, que rapprochent des liens familiaux. Enfin le règlement, avant 1914, des grands différends coloniaux.

    À la lecture de nombreux courriers et documents inédits, l’auteur conclut que si le déclenchement du conflit ne peut être réduit à un simple allumage de mèche, l’imprévu a largement prévalu dans le déroulement des événements qui se succédèrent au cours des six semaines suivant l’attentat de Sarajevo.

    Cette approche originale du sujet, aux limites de l’Histoire et de l’uchronie, met en avant diverses données généralement négligées. Il permet au lecteur de renouveler son regard sur l’Europe d’avant 1914 et de prendre la mesure de la part de malchance et d’imprévus dans l’Histoire.

    Un siècle après les événements, alors que se multiplient les signaux inquiétants sur le plan international et que se dessine, de manière bien incertaine, un nouvel équilibre du monde, revenir sur l’épisode fondateur du siècle dernier présente aussi l’intérêt d’ouvrir un champ de réflexion nouveau."

     

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