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guerre - Page 54

  • Dans l'ombre de Bob Denard...

    Les éditions Nouveau Monde viennent de publier Dans l'ombre de Bob Denard - Les mercenaires français de 1960 à 1989, une étude de Walter Bruyère-Ostells. Agrégé d'histoire et professeur à Sciences-po Aix, Walter Bruyère-Ostells est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont La grande armée de la liberté (Tallandier, 2009) et Histoire des mercenaires de 1789 à nos jour (Tallandier, 2011).

     

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    " Début des années 1960 : en pleine décolonisation du Congo belge, la sécession du Katanga provoque la première concentration de combattants étrangers, qui affluent par centaines. Parmi ces « chiens de guerre », les Français sont les plus actifs. Ils entament une sorte d'âge d’or, une succession de coups de main et de coups d’État qui s’étend sur tout le continent et les verra notamment prendre le contrôle des Comores de 1978 à 1989. Pendant toute la guerre froide, les « Affreux » (comme les surnomme la presse) servent clandestinement les intérêts d’anciennes puissances coloniales désireuses de conserver une forte influence en Afrique. Leur chef, Bob Denard, fait l’objet d’une forte médiatisation.
    Pour la première fois, ce livre étudie dans son ensemble le groupe des 147 mercenaires français : ses origines, ses personnalités marquantes, ses dissensions, son mode de vie, son rapport à l’argent, etc. Grâce aux archives privées de Bob Denard, dévoilées pour la première fois, grâce aussi à de nombreux témoignages, l’auteur nous plonge, loin des clichés, dans la vie quotidienne de ces hommes qui vont de conflit en conflit. Certains fuient un passé trouble, d’autres sont de bons pères de famille. Plusieurs cultures et générations s’entrecroisent : les baroudeurs, les « corsaires de la République », les « gangsters ». Fers de lance de la lutte anticommuniste, relais des réseaux occultes de la Françafrique avant d’être désavoués par Paris, alternant fortune, gloire et défaites, les « affreux » ne trouvent plus leur place dans le monde post-guerre froide : ils seront bientôt remplacés par les sociétés militaires privées de type anglo-saxon. "

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  • Le dilemme du "Chevalier blanc" sans armure

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue lucide de Caroline Galactéros, cueilli sur le site du Point et consacré à la guerre contre l'Etat islamique d'Irak et du Levant dans laquelle s'est engagée la France. Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre  (Nuvis, 2013).

     

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    Le dilemme du "Chevalier blanc" sans armure

    Frappes ou pas frappes, les exécutions macabres d'otages occidentaux par les émules franchisés et galvanisés du chef des djihadistes de l'EI Al-Baghdadi vont se poursuivre, et le pire est sans doute encore à venir : la décapitation d'innocents à domicile. Face à cette agression radicale, la coalition qui frappe en Syrie et en Irak ressemble à une escadrille de Canadair déversant un peu d'eau sur une gigantesque forêt embrasée. Qui a mal éteint son feu de camp et laissé des braises couver sous la cendre ? La question n'est déjà plus là. En revanche, pour mener ce combat avec certaines chances de succès, nous devons d'abord répondre à quelques questions.On ne sait pas contre qui on se bat. Après avoir - pour des raisons différentes - diabolisé les régimes iranien, syrien et russe, nous sommes contraints à une alliance objective avec eux pour frapper le nouvel "ennemi" commun, financé, appuyé et/ou armé, sans qu'on s'en émeuve outre-mesure, par des États qui désormais participent de notre coalition. Ce jeu de dupes à entrées multiples met à mal le discours sur la "moralité" de l'affrontement. La guerre, c'est en effet le fer, le feu, le rapport de force, mais aussi la hiérarchie des cibles, les victimes civiles, la gestion toujours imparfaite et moralement insatisfaisante des paradoxes et des contradictions. En niant ces données objectives au nom de la morale - en refusant d'admettre que contrer l'État islamique fait de Bachar el-Assad notre allié objectif (et de Téhéran un partenaire précieux), en continuant à le dire notre ennemi, en cherchant à se convaincre qu'il existe des islamistes "modérés" qui nous sauront un jour gré de notre soutien pour le renverser ! -, c'est l'inefficacité militaire et le discrédit politique qui nous guettent. La guerre n'est jamais propre, jamais "juste". Arrêtons de nous payer de mots. Même nos populations n'y croient plus.

    Faire la guerre... sans mourir !

    Ensuite, que veut-on faire ? Là encore, on n'est pas sûr. L'alignement précipité sur l'Amérique, qui a son propre agenda, ne fait pas une politique. Même la Grande-Bretagne a prudemment pris son temps pour entrer dans la coalition, et l'Allemagne participe à bas bruit et avec circonspection. Veut-on frapper pour contenir localement des mouvements radicaux et éviter leur consolidation progressive sur nos territoires ? Pour casser la dynamique de succès du groupe EI, qui est en train de redessiner la carte politique du Moyen-Orient ? Frapper quelques raffineries ne suffira pas. C'est aux financiers étatiques ou privés de "Daech" qu'il faut s'attaquer, et c'est une autre histoire car certains sont pour le moins "ambivalents", voire nous sont utiles sur d'autres sujets (Turquie, Qatar et Arabie saoudite). Veut-on alors détruire l'organisation État islamique ? Mais c'est une organisation rhizomique, une structure à la fois concrète et déterritorialisée, dont la puissance réside aussi dans son immatérialité à la fois messianique et apocalyptique, et qui clame sa nature transnationale, un État sans frontières qui veut abolir les nôtres.Contre lui, les frappes aériennes sont évidemment insuffisantes. Son imbrication dans la population transformée en bouclier humain limite l'impact de l'arme aérienne, sauf à faire de gros dégâts civils qu'on ne peut plus présenter comme des "dommages collatéraux" si l'on veut pouvoir affirmer que les populations civiles locales sont les bénéficiaires ultimes de notre action de force.
    Pourtant, à chaque exécution d'otage, la pression monte sur le politique, et la proportionnalité de l'emploi de la force comme la réversibilité des postures paraissent décalées face à la barbarie des modes d'action de l'adversaire. Bref, notre moralisme entêté nous place dans la situation intenable du "chevalier blanc" sans armure.
    Il est vrai que nous voulons faire la guerre... sans mourir ! À distance, de très haut ou de très loin, face à un adversaire qui espère la mort comme nous chérissons la vie, un adversaire qui, ne pouvant faire la course à la technologie, compense par l'exercice d'une violence au plus près et sans limites un adversaire dont les chefs n'ont aucun problème de recrutement, d'effectifs ou de financement, et que chaque attaque aérienne ou de drone fanatise ! Un adversaire rustique, robuste, endurant, fondu dans la population et prêt à la sacrifier pour ses buts guerriers. Bref on voudrait que la technologie nous aide à gagner la guerre sans devoir la faire au sol, en nombre suffisant et dans la durée. Car les pertes humaines semblent scandaleuses et dangereuses à nos politiques. À leurs yeux, le héros est mort, le soldat est devenu un individu à protéger, un citoyen comme les autres, c'est-à-dire de moins en moins citoyen. La vaillance disparaît de la symbolique guerrière... Sauf chez l'adversaire, qui, lui, valorise le sacrifice, promet le paradis, stigmatise notre attachement à l'existence hic et nunc comme une insigne faiblesse.

    Arbitrages politiques inconséquents

    Enfin, "schizophrénie" ultime, nous voulons intervenir partout, mais sans moyens... La France a réduit les formats et les équipements de ses armées à une peau de chagrin. Nous sommes "à l'os", une armée "échantillonnaire" que le prescripteur politique, pourtant, engage avec prodigalité sur tous les théâtres, pour contenir la violence du monde et manifester la souveraineté du pays. Mais l'expression "intervention symbolique" est malheureusement à double sens... Dans l'incurie généralisée d'un État entropique et nécessiteux à force de gloutonnerie, les armées ont été les seules à obéir à l'injonction budgétaire sans paralyser le pays et à se laisser réduire à la portion congrue sans broncher... jusqu'à maintenant. La réalité du monde nous rattrape. Un monde de plus en plus dangereux, en partie du fait des fronts ouverts de notre propre initiative au nom d'une volonté de transformation bienveillante des équilibres régionaux, au nom de la démocratie et de la justice, au nom des peuples, qui se retrouvent pourtant souvent massacrés ou instrumentalisés pour des luttes abstraites dont ils sont les perpétuels otages.
    L'ingéniosité de nos chefs militaires et de nos soldats, leur courage intrinsèque, leur volonté de "faire avec", de remplir coûte que coûte les missions attribuées ont certes déjà permis des miracles, mais la réalité est là. On ne peut être partout sans effectifs ni moyens conséquents en nombre et en état. Le "maintien en condition opérationnelle" de nos matériels comme de nos soldats est mis en danger par des arbitrages politiques inconséquents. Il faut cesser de gager l'action de nos armées sur des "ressources exceptionnelles" hypothétiques, elles-mêmes dépendantes d'une croissance spectrale et de la vente d'actifs surévalués... Le début d'une remise en cohérence de nos ambitions, de nos intérêts et de nos moyens est à ce prix. Les Français comprendront alors parfaitement que leurs armées servent à quelque chose, à chacun, chaque jour. Ils ont tout à y gagner.

    Caroline Galactéros (Le Point, 10 octobre 2014)

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  • Tour d'horizon... (74)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur son blog Défense en ligne, Philippe Leymarie évoque l'épidémie de fièvre d'Ebola et la crainte de contagion générale...

    Ebola, une affaire de sécurité nationale

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    - sur Theatrum Belli, un texte de Régis Boyer, spécialiste de la mythologie nordique et des sagas scandinaves...

    Le guerrier nordico-germanique face au Destin

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  • Les fondations de la science de la guerre...

    Les éditions Economica viennent de publier dans leur collection "Bibliothèque stratégique" un recueil de textes du général J.F.C. Fuller, intitulé Les fondations de la science de la guerre et traduit de l'anglais par le lieutenant-colonel Olivier Entraygue. Ce dernier a consacré une étude, Le stratège oublié (Brèches, 2012), à ce penseur de la guerre britannique non-conformiste, oublié en France au profit de son cadet Liddell Hart en raison de son engagement au sein de la British Union of Fascists de Mosley...

     

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    " Officier général, britannique, intellectuel, militaire rebelle, hérétique, iconoclaste, occultiste, progermanique, non-conformiste, agitateur d’idées, provocateur, journaliste, historien, politicien et philosophe le Major-General J.F.C. Fuller doit être considéré comme le véritable prophète de la Blitzkrieg et le chef de file de la pensée militaire moderne née de la Grande Guerre. 

    Dans cet ouvrage, est réuni l’ensemble des conférences de stratégie écrites par le colonel J.F.C. Fuller lorsqu’il était directeur de l’instruction au Staff College de 1923 à 1925. "

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  • Les contradictions de l'intervention occidentale en Irak...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 18 septembre 2014 et consacrée à l'intervention occidentale en Irak contre l'Etat islamique en Irak et au Levant...

     


    Éric Zemmour : "Les contradictions de l... par rtl-fr

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  • Jean Mabire, un conteur des guerres et de la mer...

    Les éditions Dualpha viennent de publier Entretien avec Jean Mabire, conteur des guerres et de la mer, un livre de Francis Bergeron. On doit déjà à la plume talentueuse de Francis Bergeron des biographies de  Béraud, Léon Daudet, Saint-Loup, Monfreid, Hergé, Bardèche ou Paul Chack, dans la collection Qui suis-je de chez Pardès.

     

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    Jean Mabire fut un journaliste et un écrivain, mais aussi un soldat et un militant. En 1995, Francis Bergeron a réalisé une interview fleuve de l’auteur de la fameuse trilogie sur l’histoire des SS français, auteur également de livres cultes pour toute une génération : Commando de chasse, Drieu parmi nous, Les Paras perdus. Le texte de cette rencontre était resté inédit pendant près de 20 ans.

    Pourtant cet entretien constitue l’amorce passionnante d’une autobiographie, un retour en arrière, qui éclaire toute l’œuvre de celui que Didier Patte, président du Mouvement normand, et beaucoup de ses amis appelaient affectueusement Mait’Jean ; il nous aide à comprendre ce que celui-ci nous a apporté. C’est le « chantre de tous les braves », comme l’explique l’historien Éric Lefèvre, et coauteur de certains de ses livres : « Il voulait célébrer la grande aventure, les prouesses guerrières, sous n’importe quel drapeau. »

    Jean Mabire est aussi le chantre des aventures maritimes. Et, sur les pas de La Varende, un passionné de sa Normandie.

    « Nous ne changerons pas le monde, il ne faut pas se faire d’illusion, mais le monde ne nous changera pas. »

    Auteur de plus d’une centaine de livres, dont certains eurent un énorme succès de vente, et de milliers d’articles, préfaces et participations à des ouvrages collectifs, Jean Mabire restera enfin comme l’une des figures majeures du politiquement incorrect des années 60 à l’an 2000.

    Ses essais et ses ouvrages d’histoire contemporaine sont d’ores et déjà recherchés, collectionnés, réédités, gages de la pérennité d’une vision historique,  de l’influence de celui qui fut et restera un conteur et un trans­metteur de premier plan, mais aussi et peut-être d’abord un maître à vivre.

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