Pour son émission sur TV Libertés, Chocs du monde, Edouard Chanot reçoit le journaliste franco-libanais Alexandre Aoun pour évoquer avec lui le risque d'offensive militaire israélienne au Sud-Liban contre le Hezbollah...
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Pour son émission sur TV Libertés, Chocs du monde, Edouard Chanot reçoit le journaliste franco-libanais Alexandre Aoun pour évoquer avec lui le risque d'offensive militaire israélienne au Sud-Liban contre le Hezbollah...
Les éditions Balland viennent de publier un essai de Jean-Bernard Pinatel intitulé Ukraine - Le grand aveuglement européen. Ancien officier parachutiste, docteur en sciences politiques et ancien chef d'entreprise, Jean-Bernard Pinatel est spécialiste des questions de géopolitique et d'intelligence économique.
" Au-delà de son aspect militaire tragique, pour les belligérants, cette guerre aura été le révélateur d'un grand aveuglement européen. Les dirigeants de l'Union européenne n'ont pas envisagé un seul instant que le monde avait changé et que les sanctions contre la Russie ne la mettraient pas à genoux car elles seraient contournées par la très grande majorité des pays et que leur maintien sur la durée se retournerait en boomerang contre l'Europe et profiterait aux États-Unis qui en étaient les instigateurs. Bien plus, cette guerre a aussi été le révélateur que l'ordre mondial régi par des règles et des organismes internationaux mis sur pied à la fin de la seconde guerre mondiale était révolu, notamment parce que les États-Unis sous l'égide desquels ils avaient été élaborés ne les ont pas respectés depuis la chute de l'URSS, gagnés par l'euphorie d'être désormais la seule superpuissance mondiale et décidés à le rester à n'importe quel prix. Je me suis lancé dans la rédaction de ce livre pour expliquer pourquoi l'impossibilité pour l'Ukraine de gagner cette guerre était prévisible dès février 2022. "
Les éditions du Cerf viennent de publier un essai de John Christopher Barry intitulé Requiem pour un empire - Les Etats-Unis et le piège afghan 2001-2021.
Diplômé des universités de New York et Los Angeles, docteur de l'EHESS à Paris, chercheur et enseignant en géopolitique, John Christopher Barry a été chargé de cours pendant huit ans à l'École militaire de Saint-Cyr Coëtquidan et siège à la rédaction d'Inflexions, la revue de réflexion de l'armée de Terre.
" Août 2021, les États-Unis quittent en catastrophe l'Afghanistan. Les images de cette débâcle font le tour du monde. C'est la fin de l'hyperpuissance. Jusqu'où ira la chute de l'empire américain ? Spécialiste des questions géopolitiques, John Christopher Barry a franchi l'Atlantique et choisi la France. Il nous livre ici une enquête sans précédent sur la machine de guerre américaine. Sur son invasion et son retrait de l'Afghanistan. Il nous révèle les secrets des stratèges du Pentagone à Washington et les confidences des militaires de l'OTAN à Kaboul. Il nous dévoile les rêves des diplomates et les cauchemars des commandos. Il nous montre comment l'éternel tombeau des empires a mis au jour les erreurs répétées et les errances récurrentes de la République impériale. Cette investigation, menée sur le terrain, constitue aussi un implacable réquisitoire. Non, on ne peut pas imposer la démocratie à coup de bombes, privatiser la guerre au profit d'un complexe militaro-industriel, corrompre une nation au nom de l'argent-roi. Oui, les autochtones finissent toujours par se rebeller et chasser l'occupant. Ce livre-choc, aux révélations explosives, donne les clés de l'irrésistible déclin de l'Amérique. Et explique l'actuel incendie planétaire. "
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christopher Coonen cueilli sur Geopragma et consacré à l'affrontement entre les États-Unis et la Chine dans le domaine du numérique.
Secrétaire général de Geopragma, Christopher Coonen a exercé des fonctions de directions dans des sociétés de niveau international appartenant au secteur du numérique.
Affrontement commercial Chine – États-Unis : la guerre des OS aura bien lieu
Depuis quelques temps, le déploiement de la 5G à l’échelle mondiale a renforcé la confrontation commerciale entre la Chine et les États-Unis par le biais de la société Huawei et d’autres prestataires, au sujet notamment du contrôle des données et des systèmes applicatifs ou OS. Ce conflit s’envenime plus encore, reflétant la déclinaison numérique de la rivalité géopolitique tous azimuts entre ces deux empires.
Pour rappel, Huawei est un leader mondial de construction de réseaux de communication et l’un des tous premiers fournisseurs de la dernière génération de technologie de téléphonie mobile 5G en cours de déploiement à l’échelle planétaire. Grâce au débit phénoménal de la 5G et à sa puissance logarithmique par rapport aux capacités du standard actuel 4G, le plus répandu actuellement, nous assistons à une très forte accélération de la quantité de données générées, échangées et analysées au niveau mondial.
Dans ce chapitre de ladite guerre commerciale, les enjeux de l’accès aux données et de leur traitement sont donc colossaux.
D’une part, certains gouvernements sont inquiets de voir une puissance étrangère capter des données sensibles. Non seulement dans le cadre de l’utilisation de smartphones, mais aussi dans le contexte d’une myriade d’usages concernant les villes et engins connectés, qu’ils soient d’application civile ou militaire : les voitures autonomes, la domotique, mais aussi le ciblage de missiles seront de plus en plus dépendants de la 5G. Une opportunité certes, mais aussi une vulnérabilité si ces données et/ou leurs usages venaient à être captés et détournés par des parties adverses et tierces, soit directement sur les smartphones ou objets connectés, soit via des « portes » installées au sein des réseaux terrestres et sous-marins.
Les États-Unis ont mis une pression maximale sur leurs propres opérateurs télécom Verizon et AT&T et sur ceux d’autres pays, afin qu’ils interdisent à Huawei leurs appels d’offre pour équiper leurs réseaux avec la technologie 5G, leur préférant les prestataires occidentaux tels que Cisco, Nokia, Alcatel ou encore Ericsson. L’Australie, l’Allemagne, le Japon, la Nouvelle-Zélande, la Pologne, la République Tchèque, et le Royaume-Uni ont ainsi banni Huawei et son concurrent chinois ZTE de leurs appels d’offre … Jusqu’à faire chanter les Polonais en brandissant la menace d’annuler la construction d’une base de l’OTAN chiffrée à $2 milliards. En revanche, la Corée du sud, la Russie, la Thaïlande et la France testent la technologie Huawei et/ ou l’installent avec des caveats : la France par exemple, interdira à Huawei de géo localiser ses utilisateurs français. D’autres pays comme l’Italie et les Pays-Bas explorent toujours la possibilité d’utiliser Huawei ou ZTE versus d’autres fournisseurs occidentaux.
D’autre part, l’autre enjeu de tout premier ordre dans le déploiement de la 5G est celui de l’intelligence artificielle. Une façon de l’illustrer est d’imaginer les méta et micro données comme le « pétrole » nourrissant cette forme d’intelligence et le « machine learning » et les algorithmes comme « l’électricité » pour obtenir le résultat final qui permet de connecter toutes sortes d’objets chez les particuliers, au sein des villes, dans les applications militaires et de proposer des services qui vont préempter les souhaits des personnes ou des institutions avant même qu’elles n’en fassent la demande.
Puisque la puissance de la 5G augmentera de manière significative la quantité de données générées et échangées, ce pipeline sera un facilitateur et un conduit stratégique pour abreuver les algorithmes de ce « pétrole ». La quantité des données est donc absolument primordiale pour offrir un niveau inégalé dans la qualité de cette intelligence artificielle. Et la Chine, avec sa démographie cinq fois supérieure à celle des États-Unis, a d’emblée un avantage concurrentiel dans la quantité de données pouvant être captées et traitées. Plus encore si elle a accès aux données des populations d’autres nations via les applications des smartphones …
C’est donc sans surprise que la détérioration de la relation sino-américaine s’est creusée et qu’une escalade des tensions se manifeste de plus en plus explicitement : Google, Facebook et d’autres géants américains du Net ont annoncé qu’ils interdisaient à Huawei et aux autres acteurs chinois l’accès à leur Operating System/OS comme Androïd et à leurs applications.
Outre l’interdiction d’accès aux données, ce sont des décisions lourdes de conséquences et de risques in fine d’ordre stratégique car elles vont pousser l’entreprise chinoise (et peut-être aussi les Russes qui sait ?), à développer leur propre OS. Huawei a d’ailleurs réactivé son OS « Hongmeng » en sommeil depuis 2012.
Cette rétorsion américaine va donc engendrer une réaction en chaine à l’issue ultime encore imprévisible. Dans l’immédiat, c’est la complexité de gestion et les risques de confusion pour les consommateurs mais aussi les opérateurs téléphoniques et tout l’écosystème des développeurs d’applications qui vont exploser. En effet, au lieu de développer deux versions d’une même application et d’obtenir les certifications nécessaires de la part d’Apple et d’Android/Google, les développeurs devront désormais le faire à trois voire quatre reprises. Les coûts de maintenance et de mises à jour des applications vont exploser.
Malgré tout, cette action s’inscrit logiquement dans cette « ruée vers les données » car du point de vue des États-Unis, toute démarche qui limite l’accès des données afférentes aux milliards de comptes des applications est bonne à prendre. « Malgré eux », les acteurs chinois vont s’affranchir de la domination américaine et exercer une nouvelle forme de souveraineté technologique et économique en développant leurs propres OS.
Il est probable que Huawei équipera de nombreux pays avec sa technologie 5G ; c’est logique par rapport à son expertise et à son poids dans le secteur et au rôle de premier plan de la Chine dans l’économie mondiale. Après tout, les États-Unis n’ont-ils pas équipé depuis les années 1920 la plupart des pays avec des ordinateurs personnels, des réseaux informatiques, des serveurs et des smartphones ? Nous sommes-nous posé les mêmes questions avec autant de discernement depuis lors sur l’accès aux données par leurs sociétés et le gouvernement américain ? Il est certain que les activités de la NSA et l’adoption des lois US « Cloud Act I et II » ont permis aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) et à l’Oncle Sam d’accéder aux données de milliards d’inter- et mobi-nautes.
L’appréciation de cette rivalité sino-américaine est sans doute le fruit de l’hypocrisie d’un empire jaloux envers la montée en puissance d’un autre, et nous ne pouvons que déplorer à nouveau l’absence de l’Europe comme acteur incontournable de ces développements technologiques et économiques majeurs. La guerre des OS aura bien lieu, et le « Vieux » continent sera en plein tir croisé.
Christopher Coonen (Geopragma, 29 avril 2024)
Pour son émission sur TV Libertés, Chocs du monde, Edouard Chanot reçoit Laurent Michelon pour évoquer avec lui la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Entrepreneur, Laurent Michelon travaille entre la France et la Chine et est aussi l’auteur d'un essai intitulé Comprendre la relation Chine-Occident - La superpuissance réticente et l’hégémon isolé (Perspectives Libres, 2022).
Pour cette nouvelle édition de Cette année-là, sur TV Libertés, Patrick Lusinchi, avec François Bousquet, rédacteur en chef, Olivier François, Christophe A. Maxime et Rodolphe Cart, se penche sur la longue histoire de la Nouvelle Droite et d’Éléments avec les États-Unis. Elle ressemble à une guerre au long cours, comme celle que l’Amérique mène à l’Europe. Dernier épisode en date : la guerre en Ukraine et le sabotage des gazoducs Nord Stream...
Au menu également : le dernier numéro d’Éléments consacré à l’autre Amérique, celle qui défie les GAFAM et l’État profond : Elon Musk, Donald Trump, Tucker Carlson en dynamiteurs du Système...