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etats-unis - Page 6

  • La mafia et la Maison Blanche...

    Les éditions Plon viennent de publier une enquête de Jean-François Gayraud intitulée La mafia et la Maison Blanche.

    Commissaire général, Jean-François Gayraud est déjà l'auteur de plusieurs études marquantes comme Showbiz, people et corruption (Odile Jacob, 2009), La Grande Fraude. Crimes, subprimes et crises financières (Odile Jacob, 2011), Le nouveau capitalisme criminel (Odile Jacob, 2014), L'art de la guerre financière (Odile Jacob, 2016) et Théorie des Hybrides - Terrorisme et crime organisé (CNRS, 2017).

     

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    " La Mafia à la Maison Blanche ? Impensable et explosif.
    C'est bien le secret que Jean-François Gayraud, grand spécialiste du crime organisé, révèle dans ce livre très documenté et absolument inédit.
    La Mafia rend service, renseigne, fait élire, mais ce n'est pas gratuit : tout se paye en retour. La Mafia n'oublie jamais, ne pardonne jamais. De nombreux présidents américains lui " doivent " quelque chose. Mais à quel prix ?
    Dix ans de recherches ont été nécessaires à l'auteur pour mettre à nu les liaisons dangereuses de Roosevelt, Truman, Kennedy, Johnson, Nixon, Reagan, Clinton, Obama et Trump avec la Mafia, jusqu'au fils de Joe Biden, et proposer une lecture singulière des circonstances de l'assassinat de JFK.
    De très nombreuses sources lèvent le voile sur un des aspects les plus sombres de la première puissance mondiale.
    Sans céder au complotisme, Jean-François Gayraud propose une contre-histoire du pouvoir aux États-Unis et une réflexion sur la corruption dans les démocraties. "

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  • Israël/Gaza : un scénario noir pour l’administration Biden...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Leslie Varenne, signalé par Geopragma et consacré à l'échec politique américain au Moyen-Orient. Leslie Varenne est directrice de l'Institut de veille et d'étude des relations internationales et stratégiques (IVERIS).

     

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    Israël/Gaza : un scénario noir pour l’administration Biden

    Commencé avec la débâcle de Kaboul, le mandat de Joe Biden pourrait se terminer par un conflit généralisé au Moyen-Orient. Entre-temps, il y eut l’Ukraine où plus personne n’oserait parier sur une victoire de Kiev et de ses alliés de l’OTAN. Un mois après le début du brasier à Gaza l’administration démocrate se retrouve dans la pire des configurations possibles. Elle est coincée entre son soutien inconditionnel à Israël et la colère des opinions publiques arabes qui la renvoie à la détestation de l’Amérique sous l’ère Georges W. Bush. « Nous n’avons pas à choisir entre défendre Israël et aider les civils palestiniens. Nous pouvons et devons faire les deux. » a déclaré Anthony Blinken. Cependant, plus l’asphyxie et les bombardements sur l’enclave palestinienne se prolongent, plus ce numéro d’équilibriste devient dangereux. 

    L’arbre qui cache la forêt.

    L’attaque du 7 octobre a surpris tout le monde. Une semaine plus tôt, le conseiller à la sécurité nationale, Jack Sullivan prononçait cette phrase déjà entrée dans l’histoire : « le Moyen-Orient n’avait jamais été aussi calme depuis deux décennies ». Cela s’appelle avoir de bons capteurs et une intelligence des situations dans une région où pourtant les Etats-Unis sont omniprésents. En plus de leurs nombreuses emprises militaires et de leurs imposantes ambassades, le Pentagone dispose également comme le révèle Intercept, d’une base secrète au cœur du désert israélien du Néguev, à seulement 32 kilomètres de Gaza. Mais les militaires surveillaient l’Iran au lieu de regarder ce qu’ils avaient sous leurs yeux.

    Deux autres événements majeurs n’auraient pas dû passer inaperçus.

    Après 15 ans de luttes intestines et de très longues négociations, en octobre 2022, à Alger, 14 factions palestiniennes se sont officiellement réconciliées. Islamiques ou laïques comme le Hamas, le Djihad Islamique ou le Front Populaire de libération de la Palestine (FPLP), ces organisations se sont réunies sur la base de la cause palestinienne au-delà de leurs différences religieuses et idéologiques. Ce sont les branches armées des factions citées qui opèrent sur le front de Gaza.

    L’autre fait marquant fut la coupe du monde à Doha où cette cause s’est affichée massivement dans les tribunes à tel point que certains journaux titraient : « La Palestine a remporté la coupe du monde ». Comment dès lors continuer à penser que cette lutte était devenue surannée et invisible ? Comment imaginer que les milliers de prisonniers dans les geôles israéliennes, l’embargo sur Gaza, la colonisation en Cisjordanie pouvaient durer indéfiniment ?

    L’aveuglement américain a été tel qu’il a malgré tout fait des accords d’Abraham sa priorité au Moyen-Orient. Ces accords, initiés sous le mandat de Donald Trump, signés par les Emirats Arabes Unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc, rejetés par l’Autorité Palestinienne comme par le Hamas, sont pourtant basés sur le postulat que la cause palestinienne était définitivement enterrée.

    Mieux, de manière incompréhensible, alors que cette normalisation avec Israël est en partie responsable de l’explosion en cours, les diplomates américains continuent à s’entêter et à multiplier les pressions sur Mohamed Ben Salmane pour qu’il la signe.

    La stratégie du poulet sans tête

    Depuis le 7 octobre, la Maison Blanche mène une politique encore plus erratique qui montre à quel point elle est démunie. Une semaine après le début du conflit, le Secrétaire d’Etat s’est rendu en Egypte et en Jordanie avec, comme l’a raconté sur France Inter l’ancien envoyé spécial de l’ONU en Libye, Ghassam Salamé, : « l’idée folle de mettre les Palestiniens au Sinaï ». En réalité, le plan consistait à transférer les Gazaouis en Egypte et les Cisjordaniens en Jordanie. Organiser une deuxième Nakba, comme en 1948, avec des tentes en dur ? Selon une source libanaise proche du dossier, devant les ponts d’or qui lui étaient promis, le maréchal Sissi aurait un temps hésité, mais l’armée a opposé un non catégorique. Le roi Abdallah ne s’est pas montré plus enthousiaste.

    Toute la stratégie américaine est à l’avenant. D’un côté, les dirigeants américains répètent inlassablement le mantra : « Israël a le droit de se défendre » ; la Maison Blanche envoie deux porte-avions en Méditerranée ; le Pentagone fournit les armes en ne traçant pas de lignes rouge quant à leur utilisation ; le Congrès vote une aide de 14 milliards de dollars à Tel Aviv. De l’autre, elle demande à Benjamin Netanyahu de protéger les civils. Après avoir, dix jours plus tôt, mis son véto à une résolution du Conseil de Sécurité demandant une pause humanitaire, Anthony Blinken a demandé à Tel Aviv… une pause humanitaire ! Il espérait ainsi obtenir la libération des otages détenteurs d’un passeport américain. Tsahal a répondu à cette proposition en intensifiant les bombardements. Les appels de Joe Biden à cesser la colonisation et la répression en Cisjordanie, ont reçu une réponse similaire. Résultat, le Secrétaire d’Etat repartira encore bredouille de son deuxième voyage dans la région.

    La colère du monde       

    Le conflit Israël/Palestine dure depuis 75 ans, ce qui signifie qu’environ 98% des habitants de la planète sont nés avec cette crise en héritage, le monde arabe la porte dans ses gènes. Au 5 novembre, le bilan des bombardements israéliens faisait état, selon le Hamas, de 9.488 personnes dont 3900 enfants auxquels il faut ajouter plus de 25 000 blessés. Pour les opinions publiques de la région, ce soutien inconditionnel à Israël fait de Washington le complice de ce décompte macabre. Retour à la période de la guerre en Irak, de Guantanamo, de l’Afghanistan, avant Obama et son fameux discours du Caire…

    Dans tout le monde arabo-musulman, de l’Egypte à l’Indonésie les manifestations de soutien aux Palestiniens sont impressionnantes. Les éditorialistes se sont beaucoup émus de celles qui ont eu lieu en Turquie accompagnées des propos durs à l’endroit d’Israël tenus par Recep Tayyip Erdogan. Mais le président turc parle beaucoup, agit peu, tient ses troupes et n’est pas prêt de quitter l’OTAN. En revanche, il faut prêter attention aux cortèges encore plus massifs qui se sont déroulés au Pakistan, pays de 250 millions de musulmans.

    En Afrique, le Maghreb est vent debout, y compris au Maroc qui a signé les accords d’Abraham. Dans les pays d’Afrique subsaharienne, malgré les nombreux évangélistes, qui pour des raisons bibliques vénèrent Israël, l’empathie se porte majoritairement vers les Palestiniens. Une Ivoirienne membre de cette communauté explique « Nos églises nous demandent de soutenir les Israéliens, mais nous sommes nombreux à considérer que c’est une affaire politique. De toute façon, entre notre religion et les peuples colonisés notre solidarité va à ces derniers ».   

    En Amérique du Sud, la contestation prend une autre forme, avec la rupture des relations diplomatiques comme en Bolivie, ou le rappel des ambassadeurs en poste à Tel Aviv par la Colombie, le Honduras ou encore l’Argentine.

    Les Etats-Unis font face également à leurs divisions internes, notamment au sein de la jeunesse démocrate, woke et décolonialiste. Ils doivent aussi affronter une bronca sourde au sein de leur propre administration, de l’ONU et des ONG (1-2-3). Il faut reconnaître qu’un tel bilan : décès de 88 employés des Nations Unies, de 36 journalistes sur une période aussi courte est sans précédent. Le siège moyenâgeux de Gaza, les bombardements sur les populations et les infrastructures civiles remettent également en cause le droit international que ces organisations sont censés défendre. Ce deux poids, deux mesures des Etats-Unis, par rapport à leur position sur d’autres théâtres, qui affaiblit tant l’Occident fragilise aussi, de manière inédite, l’édifice des organisations multilatérales.

    Zéro pointé

    A la veille d’entrer en campagne électorale, le bilan de la politique étrangère de Joe Biden est un désastre. Les faits sont implacables. Les Etats-Unis se sont mis, et avec eux leur alliés occidentaux, une grande partie du monde arabo-musulman à dos et le reste des pays dits du Sud ne sont guère plus bienveillants. Alors que, précisément leur stratégie consistait à reconquérir ce « Sud global » pour peser dans leur confrontation avec la Chine. Raté.

    La défaite ukrainienne est sur le point d’être actée. Il faudra en assumer la responsabilité d’autant que cette guerre aura renforcé le Kremlin sur le plan militaire et démuni les alliés de l’OTAN de leur armement. Dans le même mouvement, les sanctions à l’encontre de la Russie ont considérablement affaibli les économies des pays de l’Union européenne, pendant que l’axe Moscou/Pékin/Téhéran se renforçait. 

    Lors de son discours du 4 novembre, le patron du Hezbollah, Hassan Nasrallah a clairement expliqué que l’élargissement à une guerre régionale, tant redoutée par la Maison Blanche, était corrélé à la poursuite des hostilités en Palestine. Dans ce cas, avec quels alliés les Américains feront-ils face à tous les fronts ? Ils sont en première ligne et seuls, l’Europe est divisée, atone et plus aucune voix ne porte dans son camp. Les dirigeants arabes, proches de Washington, ne pourront intégrer une coalition en l’état de la colère de leurs peuples.

    Les bases américaines en Syrie en Irak sont déjà régulièrement attaquées. Du côté de la mer Rouge, les Houtis du Yémen ont déclaré la guerre à Israël en tirant des missiles sur Eilat et le Soudan voisin est aussi la proie des flammes. Ce conflit est un autre échec américain patent. Alors que la médiation internationale sous leur égide était censée ramener la démocratie, elle a créé les conditions de l’explosion. Les conséquences sont là aussi catastrophiques : six millions de déplacés, un million de réfugiés, des milliers de morts dont le décompte est impossible tant la situation est chaotique.

    Au Moyen-Orient, plus les heures passent et plus la situation se dégrade. Si les Etats-Unis n’obtiennent pas un cessez-le-feu à Gaza rapidement et ne trouvent pas une issue politique, inévitablement l’embrasement aura lieu. Ils seront embourbés dans une région dont ils pensaient s’être débarrassée pour focaliser leur énergie et leurs moyens sur la Chine. Encore raté…

    Leslie Varenne (Iveris, 5 novembre 2023)

     

    Notes :

    (1) https://www.trtfrancais.com/actualites/conflit-israelo-palestinien-demission-dun-haut-responsable-du-departement-detat-americain-15461571
    (
    2) https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20231104-la-d%C3%A9mission-d-un-haut-responsable-de-l-onu-symbole-d-un-monde-divis%C3%A9-sur-l-offensive-%C3%A0-gaza
    (
    3) De manière assez inédite toute la communauté humanitaire a signé un communiqué appelant à un cessez-le-feu
    https://interagencystandingcommittee.org/inter-agency-standing-committee/we-need-immediate-humanitarian-ceasefire-statement-principals-inter-agency-standing-committee 

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  • De la géopolitique en Amérique...

    Les éditions des Presses universitaires de France viennent de publier un essai de Florian Louis intitulé De la géopolitique en Amérique. Agrégé d'histoire et chercheur à l’École des hautes études en sciences sociales, Florian Louis est déjà l'auteur de plusieurs essais, dont Les grands théoriciens de la géopolitique (PUF, 2014)   Incertain Orient - Le Moyen-Orient de 1876 à 1980 (PUF, 2016) et Qu'est-ce que la géopolitique (PUF, 2022).

     

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    " C'est à la fin de l'année 1941 que les Américains, entraînés contre leur gré dans la Seconde Guerre mondiale, découvrent, mi-fascinés mi-inquiets, l'existence d'une science nouvelle dans l'exercice de laquelle les Allemands seraient passés maîtres et qui expliquerait leurs spectaculaires succès : la géopolitique. Un vif débat s'engage alors : faut-il rejeter la géopolitique au motif qu'elle serait un savoir nazi par principe pernicieux ? Ou au contraire s'en rendre maître pour mieux la retourner contre ses concepteurs ? Malgré les récriminations de ceux qui n'y voient qu'une pseudo-science destinée à justifier l'impérialisme allemand, la géopolitique a tôt fait de trouver en Amérique un terreau fertile. Elle y fournit notamment, aux premières heures de la guerre froide, les cadres théoriques des doctrines de contention de l'Union soviétique. Entre Seconde Guerre mondiale et guerre froide, Allemagne et États-Unis, se joue ainsi un épisode crucial de l'histoire d'une discipline dont l'américanisation rend possible la normalisation et qui éclaire d'une lumière neuve la genèse des visions et des pratiques américaines du monde au xxe siècle. "

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  • Le plan Marshall ou le mythe de l'« aide » américaine...

    Les éditions Armand Colin viennent de publier une étude historique d'Annie Lacroix-Riz intitulée Les origines du plan Marshall - Le mythe de l'« aide » américaine. Historienne révisionniste d'obédience communiste, Annie Lacroix-Riz a produit des thèses contestées sur la défaite française de 1940 ainsi que sur Vichy et la Collaboration.

     

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    " Depuis l’annonce du plan Marshall, au printemps 1947, s’est imposée dans la zone d’influence américaine la conviction que les prêts en dollars des années 1948-1951 avaient apporté une aide décisive aux «pays bénéficiaires». Ils auraient seuls sorti l’Europe occidentale de la faim, de la misère, des ruines et permis sa reconstruction. Ils l’auraient aussi protégée de l’Armée rouge de Staline qui corsetait l’Europe orientale.
    Se fondant sur la chronologie et les archives, notamment américaines, Annie Lacroix-Riz éclaire autrement ce dossier. Elle revient sur les accords cruciaux qui, en six années seulement, ont ouvert la porte aux produits et capitaux américains : le Prêt-Bail à l’Angleterre, en 1941-1942, les accords de Bretton-Woods mondialisant le dollar, en juillet 1944, et les accords Blum-Byrnes de mai 1946.
    Ces six années marquèrent l’avènement d’un projet qui, loin de dater de la Seconde Guerre mondiale, avait été initié et mené sans répit depuis les années 1890. En définitive, il s’agissait moins de tendre une main secourable à l’Europe que de mettre en place une hégémonie financière, commerciale, politique et culturelle. "

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  • Jeffrey Epstein, l'âme damnée de la IIIe culture...

    Les éditions du Cerf viennent de publier une enquête de Xavier Raufer intitulée Jeffrey Epstein - L'âme damnée de la IIIe culture.

    Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et, tout récemment, Le crime mondialisé (Cerf, 2019).

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    " 10 août 2019, l'Amérique se réveille traumatisée. Jeffrey Epstein, son double monstrueux, a été retrouvé pendu en prison. S'est-il suicidé ou a-t-il été assassiné ? Sa vie va-t-elle être enterrée avec sa mort ? Ses secrets seront-ils jamais révélés ? Refaisant l'enquête, Xavier Raufer montre ici, de manière scientifique et spectaculaire, que l'ogre aux centaines de victimes adolescentes a été en fait le serviteur exemplaire des nouvelles élites transatlantiques, de leur mainmise financière et de leur hégémonie culturelle.
    Comment un tel criminel pédophile et trafiquant sexuel a-t-il pu prospérer pendant vingt ans ? Bâtir un réseau international d'influence de New York à Paris, des Caraïbes à Tanger ? Compter parmi les figures du parti démocrate ? Financer les think-tanks, les universités, les laboratoires du futur ? Fréquenter les têtes couronnées, les dirigeants politiques, les milliardaires, dont le prince Andrew, Bill Clinton, Bill Gates, Donald Trump ? Fasciner des savants et des artistes comme Stephen Hawking ou Woody Allen ? Ferrer les maîtres de Buckingham Palace et de la Maison Blanche, les géants de Hollywood et de Wall Street, les titans de la Silicon Valley ?
    C'est le système de la prédation universelle, de l'immoralisme dominateur et de l'utopie destructrice fondé sur l'idéologie de la tech que Xavier Raufer décrypte à travers l'ascension et la chute du premier violeur, proxénète et maître-chanteur planétaire. Une investigation inédite, informée, intégrale qui se lit comme un thriller tout en dévoilant la face cachée d'aujourd'hui. "

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  • La diplomatie américaine en panne ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Gérard Chesnel, cueilli sur Geopragma et consacré aux échecs de la diplomatie américaine. Ancien ambassadeur et agrégé d'histoire, Gérard Chesnel est membre fondateur de Geopragma.

     

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    La diplomatie américaine en panne ?

    La diplomatie américaine a subi ces deniers temps un certain nombre de contrariétés.

    Tout a commencé avec la décision prise par Washington en juillet dernier d’autoriser la livraison à l’Ukraine d’Armes à Sous-Munitions, soulevant la réprobation de tous les signataires de la Convention d’Oslo (112 Etats, quand même). Certes la Russie a été la première à utiliser ces armes en Ukraine, certes ni la Russie ni l’Ukraine ni les Etats-Unis ne sont signataires de cette convention, mais il n’en reste pas moins que l’usage des ASM est considéré comme contraire au Droit International Humanitaire et donc parfaitement condamnable. C’est ce qui a été rappelé la semaine dernière à Genève lors de la 11ème réunion des Etats parties à la Convention d’Oslo. Si la plupart des intervenants se sont contentés de reprendre les principes fondamentaux de la convention sans nommer les pays en cause, renvoyant ainsi dos à dos Washington et Moscou, certains ont dénoncé nommément les Etats-Unis : Cuba, sans surprise, mais aussi la Nouvelle-Zélande et, de manière très surprenante, les Philippines, qui viennent pourtant d’autoriser de nouveau l’installation de bases américaines sur leur sol. Quant aux ONG présentes à Genève, elles ne décolèrent pas, même si, pour ne pas compromettre leurs sources de financement, elles s’obligent à une certaine retenue.

    La réunion du G20 à Delhi, les 9 et 10 septembre, a marqué un nouveau recul de l’influence politique américaine dans le monde.  Le communiqué final, en effet, ne condamne pas l’agression russe en Ukraine et ne limite pas l’utilisation des énergies fossiles. Il faut y voir le résultat des pressions russes mais aussi chinoises. Ces deux pays ont d’ailleurs, d’une certaine manière, snobé le G20 : ni Poutine (de toute façon empêché par un mandat d’arrêt international), ni Xi Jinping ne se sont déplacés. Il faut y voir bien plus que des rivalités régionales (problèmes frontaliers sino-indiens, par exemple). Pour la majorité des participants, l’Occident n’est plus qu’une région dans une planète multipolaire. Le Ministre des Affaires Etrangères indien a d’ailleurs été très explicite à ce sujet : « Il faut que les Occidentaux, a-t-il dit, cessent de croire que leurs problèmes sont ceux du monde ».

    On serait tenté d’opposer le G20 aux BRICS mais plusieurs membres des BRICS se trouvent au G20. Il faut plutôt voir un processus de transition du pouvoir, de l’ouest vers l’est et du nord vers le sud. Les BRICS sont aujourd’hui très courtisés ; de nombreux pays de ce qu’on appelait le Tiers Monde  frappent à la porte. D’ores et déjà, l’Argentine, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, l’Ethiopie et les Emirats Arabes Unis ont été admis tandis que l’Iran, Cuba, le Bangladesh et le Nigéria attendent leur tour.

    Sans que cet élargissement des BRICS soit présenté comme un phénomène spécialement anti-américain, il est clair qu’il ne va pas dans le sens souhaité par Washington à qui beaucoup reprochent d’entraîner l’Occident dans leur inéluctable descente.

    Comme une cerise sur le gâteau, deux des pays les plus honnis par Washington, la Russie et la Corée du Nord viennent de resserrer leurs liens. Pyong Yang est toujours restée proche de Moscou, même à l’époque où la Russie cherchait à se donner une certaine honorabilité. Les échanges entre dirigeants des deux pays ne sont pas nouveaux. Mais la récente rencontre à Vladivostok entre Poutine et Kim Jong-un apparaît, dans le contexte actuel, comme un bras d’honneur à leurs contempteurs.

    La politique hégémonique de Washington trouve des critiques acerbes aux Etats-Unis mêmes. Dans un récent film-documentaire de Tina Satter, « Reality », l’héroïne, Reality Winner, une lanceuse d’alerte lourdement condamnée à plusieurs années de prison, va jusqu’à dire : « Les Etats-Unis, c’est la pire chose qui existe au monde ».

    Gérard Chesnel (Geopragma, 17 septembre 2023)

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