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etats-unis - Page 11

  • Les ambitions inavouées...

    Les éditions Tallandier viennent de publier le nouvel essai de Thomas Gomart intitulé Les ambitions inavouées - Ce que préparent les grandes puissances. Historien et directeur de l'Institut français des relations internationales, Thomas Gomart est membre des comités de rédaction de Politique étrangère, de la Revue des deux mondes et d'Etudes et est déjà l'auteur de L'affolement du monde - 10 enjeux géopolitiques (Tallandier, 2019) et de Guerres invisibles (Tallandier, 2021).

     

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    " Que savons-nous des plans échafaudés par nos partenaires et adversaires ? La guerre en Ukraine nous a brutalement rappelé qu’une décision prise par un chef d’État a un impact sur le sort de millions de personnes. Pour rompre avec une vision du monde souvent nombriliste, la France doit mieux comprendre les ambitions des autres grandes puissances. C’est l’objectif de cet essai inédit et stimulant.

    Quelle importance accorder à la foi religieuse dans les stratégies conduites par la Turquie d’Erdogan, l’Iran de Khamenei et l’Arabie saoudite de MBS ? De quelle manière les orientations
    prises par l’Allemagne de Scholz, la Russie de Poutine et la Chine de Xi Jinping reconfigurent-elles l’Eurasie ? Le Royaume-Uni et les États-Unis se définissent désormais comme des «démocraties maritimes ». Qu’en est-il de l’Inde ?

    Combinant temps long et ruptures récentes, Thomas Gomart nous invite à regarder «d’en haut» neuf grandes stratégies. Pour concevoir sa propre vision, Paris doit intégrer celle des pays
    avec lesquels elle entretient des relations cruciales tout en considérant le contexte global : réchauffement climatique, crise énergétique, conflits, innovations technologiques ou encore flux économiques et numériques. Au regard des transformations à l’œuvre, il y a urgence pour la France à repenser sa stratégie pour les décennies à venir si elle veut encore compter dans le monde. "

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  • Emmanuel Macron, image de la déraison occidentale...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la déraison qui règne aujourd'hui au sommet des états occidentaux....

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

     

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    Emmanuel Macron, image de la déraison occidentale

    Pour la majorité de la population mondiale, l’Occident – c’est-à-dire l’espace formaté et dominé par les États-Unis – désigne le monde des fous : des fous qui croient par exemple que des hommes peuvent être enceints, qu’il est légitime d’euthanasier les malades ou qu’il faut arrêter de faire des enfants pour « sauver la planète ». Mais pour le reste du monde, l’Occident regroupe aussi les acteurs étatiques irrationnels. Des États et des gouvernements, et donc des interlocuteurs, non fiables. Qu’est-ce qu’un acteur étatique irrationnel ? Un État ou un gouvernement qui ne se soucie pas du bien de sa population. Et qu’est-ce qu’un État qui ne se soucie pas de protéger sa population ? Un État qui n’est pas souverain. Un acteur étatique irrationnel est aussi un acteur idéologique : il sacrifie sa population et son territoire à des idées abstraites, comme l’URSS à ses débuts.

    Les États européens ont perdu leur souveraineté

    Au XXIe siècle l’Occident regroupe en effet les États qui ont perdu leur souveraineté et qui sont devenus sujets des États-Unis, le seul État souverain qui subsiste dans cet espace, avec Israël [1] ; avec, bien sûr, des nuances dans la sujétion puisque les pays anglo-saxons sont encore, un petit peu, souverains en Occident.

    La France fut en Europe le premier acteur étatique irrationnel, puisque depuis 1789 son gouvernement obéit non pas à l’intérêt public mais à des « valeurs » abstraites auxquelles le pays est prié de se soumettre, même si elles vont à l’encontre de son intérêt concret [2].

    L’Union européenne n’est pas un État – sinon, de fait, le 51e État américain – mais, néanmoins, une entité également irrationnelle puisqu’elle obéit non pas à l’intérêt des nations et des peuples européens qui la composent mais à des valeurs dogmatiques : avant tout, le libre-échange, le sans-frontiérisme, la non-discrimination et l’écologie radicale. On le voit par exemple sur les questions migratoires où l’on a tout sacrifié aux prétendues valeurs « d’accueil » et d’ouverture des frontières.

    Les pays membres de la zone euro ont donc doublement perdu leur souveraineté : d’une part en transférant des attributions étatiques à l’Union européenne, d’autre part parce que celle-ci s’aligne en tout sur les États-Unis, comme on le voit avec le conflit russo-ukrainien et vis-à-vis de la Chine, ou sur une idéologie mondialiste.

    Les Européens ont ainsi déconstruit l’instrument principal de la souveraineté dans l’histoire : la puissance étatique, et se sont livrés au pouvoir économique et financier mondialisé et libéré de toute entrave.

    Des gouvernements aveuglés

    Un acteur étatique irrationnel est un danger pour les autres États, surtout à l’âge nucléaire, car il ne peut jamais mener de realpolitik. Il ne fait qu’ajouter à l’imprévisibilité du monde, ce qui peut conduire les autres à prendre de mauvaises décisions.

    Or la dissuasion nucléaire repose sur un principe de rationalité : à savoir que l’ampleur des destructions provoquées par cette arme ne peut que dissuader un État d’y avoir recours, sauf à courir le risque de sa propre vitrification. Mais justement un État irrationnel ou un gouvernement idéologisé peut courir ce risque.

    On l’a vu avec la folle politique de sanctions à l’encontre de la Russie pratiquée par l’Union européenne, à l’instigation des États-Unis.

    Les Russes ne pensaient certainement pas que les Européens seraient prêts à sacrifier leur industrie et le bien-être de leur population en se coupant des sources d’énergie bon marché, sous prétexte de « sanctionner » la Russie.

    De même, les Russes ne pensaient pas que les Européens fourniraient toujours plus d’armes, de crédits et de mercenaires à l’Ukraine, au risque de les entraîner dans un statut de cobelligérance contre la fédération de Russie.

    Mais le propre des acteurs étatiques ayant perdu leur souveraineté est de sacrifier leur intérêt national. C’est en cela qu’ils sont irrationnels.

    L’Occident belliqueux

    Dans l’histoire, les acteurs étatiques irrationnels ont donc été les plus belliqueux car ils n’hésitaient pas à verser le sang de leur population, sans limite. La guerre est leur lot : guerre civile et guerre étrangère, comme l’a démontré la Révolution française.

    Les États-Unis en sont un autre exemple car, si d’un côté ils représentent un État souverain, donc soucieux de son intérêt national, d’un autre côté ils ont aussi un gouvernement messianique qui prétend imposer sa domination au reste du monde.

    De fait, les États-Unis ont été les plus belliqueux du monde malgré leur courte histoire et malgré une population largement isolationniste.

    D’autant plus que leur insularité de fait les protège des conséquences des guerres qu’ils ont menées partout, comme autrefois la Grande Bretagne.

    Macron, exemple type du dirigeant irrationnel

    Emmanuel Macron est l’image même du dirigeant irrationnel occidental produit par le Système.

    Il parle rarement de la France et des Français, sinon en mal, mais ne cesse d’invoquer l’Union européenne ou de prétendues « valeurs » pour justifier son action – ou le plus souvent son inaction –, preuve de son approche idéologique de la réalité.

    Adepte du « en même temps », il adopte aussi une ligne toujours fluctuante car elle ne s’appuie pas sur le socle de l’intérêt national, qu’il ne connaît pas. Comme le relevait son ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, « quand vous entendez Macron, sur tous les problèmes, il vous dit une chose puis une autre. Un coup dans le zig, un coup dans le zag [3] ». Une telle attitude est évidemment incompatible avec toute diplomatie cohérente.

    Emmanuel Macron est avant tout un communicant et non pas un homme d’État : il croit que la com’ permet de tout résoudre, avec la complicité des médias.

    Mais s’il est peu crédible en interne car il est manifeste que son action est avant tout destructrice, il apparaît aussi comme un interlocuteur non fiable sur le plan international. Cela explique qu’avec lui la voix de la France est de plus en plus inaudible.

    Dans la crise russo-ukrainienne, la France macronienne est donc hors-jeu, alors qu’elle était pourtant partie aux accords de Minsk. Au point que les deux belligérants ont inventé un verbe pour (dis)qualifier le président français : macroner, c’est-à-dire parler dans le vide. Quel aveu !

    Avant qu’il ne soit trop tard

    Dans le monde polycentrique et risqué qui se met en place, les sujets européens de l’oncle Sam se trouvent donc dans une situation de plus en plus catastrophique.

    Leurs gouvernements ne les protègent plus de grand-chose car ils ont perdu leurs moyens d’agir dans presque tous les domaines. Et de toute façon ils évoluent dans un monde imaginaire – celui des médias et des « valeurs » – et obéissent à des pouvoirs qui ne se trouvent plus en Europe.

    En outre leur attitude belliqueuse vis-à-vis des puissances émergentes nous conduit à la guerre, mais sans nous y préparer. Exactement comme l’a fait la gauche française en 1939.

    En d’autres termes, ces gouvernements irrationnels ont abandonné les Européens, comme les Français.

    Ils ne sont donc plus légitimes et il devient de moins en moins rationnel de continuer à leur obéir.

    Michel Geoffroy (Polémia, 12 janvier 2023)

     

    Notes :

    [1] Il est intéressant de remarquer que les États véritablement souverains n’ont pas abandonné la peine de mort pour certains crimes.

    [2] Mais pas celui de la bourgeoisie, puisque depuis 1789 la gauche en France est avant tout bourgeoise.

    [3] Interview à Challenges, janvier 2023

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  • Tour d'horizon... (236)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site de Gavroche, Emmanuel Todd intervient pour la première fois en public sur la guerre en Ukraine en tant qu'historien...

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    - sur Grand Continent, Chris Miller évoque la guerre des semi-conducteurs entre la Chine et les États-Unis...

    Semi-conducteurs : Chine et États-Unis dans la nouvelle ère de la guerre

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  • Vers l'explosion des États-Unis ?...

    Les éditions Buchet-Chastel viennent de publier une enquête de Stephen Marche intitulé USA, la prochaine guerre - Vers l'explosion des États-Unis ?. Stephen Marche  est un écrivain, essayiste et journaliste canadien. Il écrit, notamment, pour le New York Times, le Wall Street Journal et le New Yorker.

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    " Depuis la guerre de Sécession, jamais l’Amérique n’a été autant divisée.

    Républicains vs Démocrates, élites des côtes vs Amérique des oubliés, luttes interraciales, contestation de la Cour suprême et des institutions, multiplication des fusillades de masse, assaut du Capitole en janvier 2021…

    Un sondage récent (AEI) révèle que 46 % des Américains pensent qu’une future guerre civile est probable. Le pays est-il au bord de la grande fracture ?

    Stephen Marche a imaginé cinq scénarios plausibles susceptibles de déclencher le chaos : un shérif cynique se battant contre les troupes fédérales et les bureaucrates pour sauver un vieux pont, la tentative d’assassinat de la présidente par un jeune désœuvré, un violent ouragan s’abattant sur New York… cinq événements qui dérapent présentés chacun comme une courte nouvelle et suivis par une analyse minutieuse de leur impact.

    Des scénarios élaborés en interviewant des centaines d’experts – militaires, historiens, policiers, politiciens, écologistes, scientifiques… – et ceux qui, au cœur de l’État, sont déjà chargés de préparer les plans de bataille en cas de guerre civile.

    Stephen Marche nous offre une enquête vertigineuse qui nous interroge avec une grande lucidité sur l’avenir de la démocratie américaine. "

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  • Les États-Unis et la guerre du droit...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Frédéric Forgues à Jean-Baptiste Noé dans lequel il revient sur les enjeux et les défis que posent l’extraterritorialité des sanctions américaines.

    Frédéric Forgues avocat au barreau de Paris, enseignant et écrivain, a enseigné à l’université de Paris I et Paris XIII ainsi qu’à l’école de formation du Barreau.

     

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  • Du conflit de civilisation à la guerre de substitution...

    Les éditions Jean-Cyrille Godefroy ont récemment publié un essai de Mezri Haddad intitulé Du conflit de civilisation à la guerre de substitution, avec une préface d'Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères. Docteur en philosophie morale et politique de la Sorbonne, Mezri Haddad, né le au Kram, est un journaliste, écrivain, philosophe et diplomate tunisien. 

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    " Provoquer la guerre, sans la faire ! Le Ponce Pilate américain s’en lave les mains ! C’est aux provinces de l’Empire de le servir et aux soumis de lui obéir, aux dépens de leurs propres intérêts. Plutôt des intérêts vitaux de leurs peuples. Quand l’oracle de Kiev, Zelensky, parle, tout le monde se met à maudire le Satan du Kremlin. Dès que ce saltimbanque, dont on loue le nationalisme qu’on exècre chez soi, tousse, c’est tout le corps européen qui souffre… mais c’est seulement Renault qui plie bagage. Par nationalisme ukrainien et pour se passer du gaz russe, BHL propose aux Français de baisser leur chauffage d’un degré. Une écologiste qui se chauffe à la bouse de vache double la mise : deux degrés !
    En temps de guerre, outre les innocents tués et les populations déplacées, la première victime c’est la vérité, et le premier bénéficiaire c’est la propagande des marchands d’armes. Comme avant lui Nasser, Mossadegh, Saddam, Bachar, Kadhafi, Poutine serait la réincarnation d’Hitler ! Et Soljenitsyne, prix Nobel de littérature et dissident historique autrefois sanctifié en Occident, est renvoyé au Goulag pour son soutien post mortem au « boucher ».
    Plus grave que tout, l’ennemi n’est plus Daech et ses acolytes, mais la Russie. Le péril majeur n’est pas le totalitarisme vert, que Poutine a éradiqué en Tchétchénie avant de l’écraser en Syrie, mais le fantôme du totalitarisme rouge ressuscité par les thuriféraires des États-Unis. Thèse de Mezri Haddad : la théorie du choc des civilisations n’est pas caduque. C’est juste le point d’impact qui s’est déplacé en faisant tomber les pions du grand échiquier ! Le choc est désormais entre des démocraties en crise et des autoritarismes ré-émergents, entre un modèle de civilisation spirituellement desséché et un modèle en plein renouveau orthodoxe et exaltation nationaliste. Une guerre qui se joue sur le même continent et à l’intérieur de la même ère civilisationnelle… pour le meilleur ou pour le pire ! "

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