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droite - Page 8

  • De l’urgence d’une doctrine de droite...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'Ego Non qui évoque Les Modérés, titre de l'essai incisif que l'écrivain Abel Bonnard a consacré à l'éternelle lâcheté des représentants de la droite bourgeoise...

     

     

                                           

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  • Islamogauchisme, populisme et nouveau clivage droite-gauche...

    Les éditions VA Press viennent de publier un essai de Philippe Fabry et Léo Portal intitulé Islamogauchisme, populisme et nouveau clivage droite-gauche. Docteur en droit et avocat, Philippe Fabry est l'auteur de plusieurs essais historiques comme Histoire du siècle à venir (Jean-Cyrille Godefroi, 2015) ou La structure de l'histoire (Jean-Cyrille Godefroi, 2018). Léo Portal, pour sa part, est doctorant-Chercheur à l'Institut Universitaire Européen de Florence.

     

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    " La confusion règne quant à l’avenir de la démocratie en Occident et dans le monde : la « montée du populisme » pose la question de la pérennité de ce système politique qui paraissait avoir définitivement triomphé avec la chute du Mur de Berlin ; les repères habituels des commentateurs sont brouillés : le clivage droite-gauche semble disparaître, et de plus en plus fréquemment les leaders politiques, en parole ou en pratique, cherchent à le dépasser.

    Ce clivage est-il encore d’actualité ?

    Le libéralisme, le socialisme, l’écologisme sont-ils de gauche ou de droite ?

    Qu’est-ce que le populisme ? La « révolte des élites » est-elle une réalité ?

    Ces questions sont-elles en train de devenir obsolètes avec une possible disparition de la démocratie elle-même au profit de nouveaux modes de gouvernement ? Ou bien vit-on simplement un « changement » de clivage, où il n’y aurait plus ni droite ni gauche, mais où le clivage serait à chercher ailleurs, par exemple entre mondialistes et nationalistes ?

    Dans cet ouvrage alliant une certaine érudition à une remarquable clarté d’exposition, Philippe Fabry et Léo Portal répondent à toutes les grandes questions de la politique contemporaine par la construction d’un modèle unique, universel et intemporel, du clivage politique.

    Ce modèle en tête, il sera alors possible d’interpréter les signaux émis par les sociétés politiques occidentales actuelles, et de discerner l’avenir de la démocratie en Occident. "
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  • La droite au bout de la gauche...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre Moriamé, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à l'absence, à ce stade de la campagne des élections présidentielles, d'un candidat susceptible de représenter des idées et un programme de droite...

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    La droite au bout de la gauche

    Une place à occuper

    Confrontée à une crise protéiforme, identitaire, sécuritaire et culturelle, dont elle continue à nier l’existence même, la gauche française a rarement été aussi faible dans les cœurs. L’adhésion à ses valeurs et à sa religion du prétendu progrès compte chaque jour de moins en moins d’adeptes1. Elle doit désormais lutter pour conserver son hégémonie culturelle : ce que Jean-Pierre Le Goff nomme le « gauchisme culturel », ce sempiternel déni du réel, cette moraline au rabais que le camp du Bien nous serine du matin au soir sur les ondes.

    Face à l’incapacité de la gauche à concevoir le monde autrement que par ses préjugés et ses schémas vermoulus (antiracisme, droit-de-l’hommisme, féminisme, mépris de la Nation…), il y a un immense espace politique à occuper. En outre, après un quinquennat de François Hollande marqué par une impuissance et une vacuité politique rares, celui d’Emmanuel Macron, dans une relative continuité, s’avère loin de susciter l’enthousiasme en dehors de son électorat de 2017.

    Mais où est donc la droite ? Elle aurait le champ libre, une voie royale pour apporter aux Français des réponses à des questions éludées par une gauche dont la crédibilité s’étiole de jour en jour. De fait, les études d’opinion, depuis des années, mettent en exergue une demande croissante d’autorité de l’État et de renforcement du pouvoir régalien ; ne serait-ce pas l’un des marqueurs constitutifs de la droite ? Encore faudrait-il définir ce que l’on entend par là…

    Des histoires contrastées

    L’historien René Rémond a publié dans les années 1950 un ouvrage de référence sur les droites françaises dans lequel il répertoria trois grandes familles. Cette tripartition, quoique réductrice et ayant depuis longtemps volée en éclats, reste néanmoins intéressant à étudier, à tout le moins elle fournit un cadre réflexif.

    Première droite : la légitimiste, née en réaction à la Révolution bourgeoise de 1789, elle a d’abord été incarnée par les partisans du veto royal, puis par des penseurs aussi divers que Joseph de Maistre, Taine ou encore Maurras. Conservatrice, fondée sur le respect des traditions, du catholicisme, le rejet du libéralisme et le maintien des sociabilités anciennes, elle a quitté le pouvoir avec Charles X en 1830. Politiquement, elle a disparu en 1945, nombre de ses membres ayant été partie prenante ou assimilés au régime de Vichy.

    Deuxième famille : la bonapartiste, originellement une synthèse entre les excès des jacobins de 1793 et les réactionnaires, partisans de l’Ancien Régime. Caractérisée par un pouvoir exécutif fort et un interventionnisme d’État important rappelant le colbertisme, elle a longtemps occupé une place centrale dans la vie politique française et recueilli les suffrages d’une partie des classes populaires. De Gaulle peut apparaître comme un de ses derniers représentants.

    Enfin, la droite orléaniste : montée sur le trône avec Louis-Philippe, elle constituait un centrisme entre les bourgeoisies légitimistes modérées et les républicaines. Fortement imprégnée de l’idéologie des Lumières, elle a fait du primat de l’individu et des libertés bourgeoises (commerce, presse…) ses valeurs centrales. Libérale, partisane d’un État réduit, elle est portée par la classe dominante de la société : ce qu’on appelle aujourd’hui la classe moyenne supérieure. Politiquement, elle a conquis le pouvoir en 1974 avec Giscard d’Estaing et possède depuis lors une influence notable à droite. Une partie des siens a une forte connivence avec la gauche libérale.

    Être ou faire mine d’être

    Être de droite se révèle donc polysémique même si sur certaines thématiques, on devrait aujourd’hui encore retrouver des marqueurs propres à ces familles. Ce n’est pourtant pas le cas. Prenons la liberté d’expression, a priori chère aux libéraux, elle a dans un premier temps été rabotée par la droite au début des années 702. Et que dire de l’ambition d’un État fort, souverain et indépendant propre aux gaullistes ? La droite, avec le traité de Lisbonne de 2008, déni de démocratie sans précédent, a suivi et amplifié le grand mouvement de transfert de compétences à l’Union européenne, initié par la gauche dans les années 1980.

    Pour le régalien, c’est la droite qui a supprimé le service militaire sous Chirac, diminué les crédits de l’armée, de la police et ouvert les vannes de l’immigration sous Sarkozy3. C’est aussi la droite française qui vitupère contre l’assistanat ou le care, et qui vote des budgets où 45 % du PIB national est alloué aux dépenses sociales. Quant au conservatisme, évitons même ce terme, personne à droite n’oserait s’en réclamer, trop ringard. La gauche a depuis longtemps gagné la bataille lexicale.

    Néanmoins, force est de constater que la droite sait être conservatrice dans un domaine : les mesures de gauche. Jamais, au grand jamais, elle ne revient sur une réforme votée par son adversaire, que ce soit dans le domaine social, économique ou sociétal. C’est un peu comme si être de droite aujourd’hui revenait à enchaîner les défaites, les capitulations et les lâches ralliements. À la remorque de la gauche, la droite avalise ses idées et les fait siennes. Dès lors, on comprend mieux pourquoi Jean-Claude Michéa évoque une alternance « d’apparence », quand droite et gauche échangent leur rôle, entre le pouvoir et l’opposition.

    Partir du peuple

    Les débats au sein de la primaire de la droite, en 2016, du moins pour ceux qui avaient pris la peine de les suivre, s’étaient concentrés sur des questions aussi essentielles que le taux de la CSG et la réduction du nombre de fonctionnaires, 50 000 pour l’un, 100 000 pour l’autre… Les élections régionales de juin, prologue lénifiant aux prochaines présidentielles, ne laissent augurer, elles non plus, rien de bon. Partout, ce sont les marottes d’une certaine gauche que l’on reprend : l’écologie (celle des parcs éoliens…), le vélo (dire « mobilités douces »), les véhicules électriques, le bio dans les cantines des lycées, le pass culturel pour les jeunes…

    Ainsi, on a peine à imaginer en quoi une région dirigée par un socialiste, un écologiste ou un candidat de droite porterait une politique différente. Les gens l’ont bien compris et beaucoup dédaigneront donc les urnes. Le cas du RN est peut-être singulier, nous y reviendrons.

    La droite, si elle veut continuer à exister, se doit de sortir de l’ornière idéologique de la gauche, représentante des intérêts des urbains favorisés, et de répondre aux attentes des classes populaires. Parler au peuple, partir de ses angoisses et de ses souffrances, défendre les questions qui lui sont chères : identité, civilisation, liberté, sécurité.

    Les hommes politiques de droite l’ont oublié, mais en puisant dans l’héritage de leurs trois familles historiques et de leurs penseurs, aux visions parfois divergentes, ils peuvent trouver des réponses aux problématiques que traverse aujourd’hui le pays et offrir autre chose que le nihilisme crasse de la gauche et son libéralisme culturel. La victoire politique passera nécessairement par une bataille intellectuelle et culturelle.

    Patrick Buisson écrivit non sans malice4 qu’il y a en France deux formations de gauche, dont l’une s’appelle la droite. L’enjeu pour la droite l’an prochain ne sera pas tant de remporter l’élection présidentielle que de proposer quelque chose de différent de la gauche. Existe-t-il aujourd’hui en France un homme ou une femme capable de franchir ce Rubicon ?

    Pierre Moriamé (Site de la revue Éléments, 11 juin 2021)

     

    Notes :

    1. Lire l’étude de l’IFOP en date du 23 juillet 2020, intitulée « le positionnement des français sur un axe droite-gauche », 13 % des sondés se disent de gauche.

    2. La loi Pleven de 1972 est la première d’une longue série de lois qui ont réduit le champ de la liberté d’expression. On peut aussi citer la loi Gayssot de 1990 et la loi Taubira de 2001.

    3. Deux fois plus d’immigrés sous le gouvernement de François Fillon que sous celui de Lionel Jospin. On rappellera aussi que c’est à la droite que l’on doit le regroupement familial, décrété en 1974.

    4. La cause du peuple, 2016.

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  • Les snipers de la semaine... (217)

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    Au sommaire cette semaine

    - sur L'Incorrect, quelques jeunes femmes en vue de la droite identitaire dézinguent les rombières ethno-masochistes du magazine Elle...

    Lettre à Elle

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    - sur Idiocratie, on rafale la génération des idiots, celle qui va devoir passer le relais à d'autres avant d'avoir même pu songer à exister....

    La génération des idiots

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  • Les ennemis de mes ennemis sont-ils vraiment mes amis ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du syndicat étudiant La Cocarde, cueilli sur Polémia et consacré à la question des faux amis dans le combat contre l'islamisme.

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    Islamisation. Les ennemis de mes ennemis sont-ils vraiment mes amis ?

    Face à l’islamisme et aux indigénistes, sommes-nous vraiment dans le même camp que la gauche républicaine ?

    Un dangereux précédent : quand la droite devint libérale

    En pleine guerre froide, la France était géographiquement de facto dans le bloc occidental dès lors que les couloirs naturels est-ouest du continent européen formaient autant de trouées faisant de l’Hexagone un débouché des masses blindées du Pacte de Varsovie. La politique eut beau parfois freiner – et avec brio! ce déterminisme, l’idéologie s’y est rapidement pliée. Tandis qu’une généreuse fraction de la gauche espérait et recherchait un basculement de Paris aux côtes de Moscou ainsi que le triomphe du communisme sur tout le Vieux continent, la droite française, par dialectique, s’est largement rangée derrière la “défense de la liberté » face à une menace d’invasion ou de coup de force bolchéviques. Les historiens des idées ont depuis bien montré comment le libéralisme économique a colonisé les rangs de la droite, souvent à bas bruit, pour finir par triompher à la tête du RPR.

    Ce qui aurait pu n’être qu’une entente conjoncturelle entre droite et libéralisme s’est traduit, on le sait, par la digestion rapide de la première par le second, même si les vainqueurs ont toujours du mal à reconnaître leur victoire, et les perdants leur défaite.

    C’est ainsi que, face à une menace jugée existentielle, la droite s’est alliée à ceux qui tiraient dans la même direction qu’elle : les libéraux. Il fallait abattre le monstre étatique, collectiviste et totalitaire et tout ce qui pouvait de près ou de loin lui ressembler, jusque dans son propre camp. Mais elle ne s’est pas contentée de cela. Elle a voulu se rendre interopérable en reprenant le champ lexical, les concepts et les références intellectuelles du libéralisme qu’elle combattait jadis, et il est rapidement devenu impossible de les distinguer. Le communisme fut vaincu à l’extérieur et réduit à peu de chagrin à l’intérieur, mais la droite historique l’accompagna dans le tombeau malgré son triomphe dans les urnes.

    Si nous prenons le temps de ces quelques rappels historiques, c’est parce qu’il nous apparaît aujourd’hui que « notre camp » – c’est-à-dire, pour faire vite, ceux qui défendent le droit du peuple français à rester lui-même, la continuation de l’identité nationale et le maintien de nos principes civilisationnels – court le risque d’entrer dans une impasse tout aussi mortelle, cette fois dans la lutte qu’il mène contre l’islamisme et ses satellites indigénistes.

    Les dangers de l’illusion du consensus

    Face aux manifestations toujours plus pressantes de l’islam politique, face à l’inféodation de certaines fédérations religieuses à des puissances étrangères, face aux menaces qui pèsent sur les professeurs et l’enseignement de la laïcité, et face aux offensives « racialistes » dans nos universités, il se trouve qu’une bonne partie de l’échiquier politique tire plus ou moins sincèrement la sonnette d’alarme et soutient qu’il faut « faire quelque chose ». C’est même une partie non négligeable des journalistes et éditorialistes qui n’a désormais pas de mots assez durs pour ceux qui, depuis Paty, ne désignent pas clairement ce danger. Il suffit ici de penser au nombre d’occasions où les Insoumis et les Verts sont à juste titre pointés du doigt. Dans le discours au moins, l’anti-islamisme est aujourd’hui davantage rassembleur que clivant.  

    Alors quoi, ça y est, « nous » avons gagné, tout le monde s’est rallié à nos idées ? Non. Il se passe que, longtemps après qu’une poignée d’intellectuels et d’hommes politiques ait déclaré que l’islam représente une menace existentielle pour la France et le peuple français dès lors qu’il n’est plus le fait d’individus mais de masses, beaucoup se rendent compte aujourd’hui que la survie du projet républicain auquel ils sont tant attachés n’est plus assurée.

    Le casus belli n’est pas le même ! Ce qui inquiète par-dessus tout le Printemps républicain de Gilles Clavreul et de Laurent Bouvet, ce qui inquiète par-dessus tout Manuel Valls, Marlène Schiappa ou Élisabeth Badinter, ce n’est pas l’irruption d’une contre-civilisation sur notre sol français et européen, ce n’est pas la modification fondamentale de notre devenir historique en tant que peuple et la fin programmée de ce qu’ « être Français » veut dire. Ce qui les inquiète par-dessus tout, c’est que l’islamisme et ses sbires contreviennent à l’idée d’une société des individus libres de toute attache particulière, détachés de toute communauté, et ne partageant comme socle commun que l’adhésion à des « valeurs républicaines » vidées de toute substance. La gauche républicaine ne sonne pas la mobilisation générale pour sauver la patrie charnelle et défendre chaque coin de terre sur lequel nos ancêtres ont ferraillé face à l’ennemi. Elle ne fait pas briller ses boutons de guêtre pour sauver l’âme d’un peuple et sa continuité historique. Non, elle se raidit car son idée est en train d’être dévorée par l’enfant monstrueux qu’elle a elle-même engendrée !

    Nous le savons bien, et le disons en une phrase : la France ne sera plus la France si, demain, ceux qui la composent se rattachent majoritairement à une ou des autres culture(s), et ce alors même qu’ils respectent scrupuleusement les lois de la République. Sans les mœurs, la loi, quoique nécessaire, est insuffisante. Cela devrait nous interroger sur qui sont dès lors nos alliés.

    Comment offrir la victoire à ceux qui nous combattent

    Le déni des cultures, la certitude que le phénomène migratoire n’est qu’une simple addition « 1 individu + 1 individu », la dépossession de l’État des moyens de rejeter telle ou telle pratique culturelle dès lors qu’elle n’empiète pas sur « la liberté des autres », voilà comment la gauche républicaine – et la droite qui lui a servi de paillasson – a enfanté le « problème musulman » qui se pose à nous. Et elle prétend aujourd’hui le combattre farouchement au nom des mêmes principes qui lui ont donné naissance et ont permis son expansion. Engrenage infernal. Si nos armes pointent dans la même direction, c’est pour des motifs et des objectifs extrêmement différents.

    Il est urgent de se défaire de cette illusion rassurante d’avoir enfin beaucoup d’amis et peu d’ennemis. Les balles volent dans la même direction, mais ne sentez-vous pas ce bout du canon appuyé dans votre dos. Il s’appelle « tenaille identitaire ». Dans le schéma intellectuel de la gauche républicaine, vous n’êtes pas une case alliée, vous êtes l’autre partie du mécanisme qu’ils combattent, lequel forme un tout avec l’islamisme et l’indigénisme. Au mieux, vous êtes second sur la liste !

    Il faut cesser de croire que, parce qu’ils ne nous donnent pas tout à fait tort, parce qu’ils acquiescent à certaines de nos répliques, ils seraient prêts à nous serrer la main ou à nous prendre dans leurs bras dans une grande réconciliation. Quelle illusion ! Ils ne baisseront jamais la garde face à la Bête immonde et auront toujours une arme braquée sur nous.

    Et s’ils ne nous abattent pas directement par les ostracisations ou les tribunaux, ils nous avaleront par la puissance de leur morale, nous attirant à eux par l’attraction irrésistible d’être enfin accepté et toléré dans le cercle tant convoité de la Raison et du Bien. Ils tueront notre combat en le dénaturant, en le dépouillant, en l’aseptisant, en nous faisant reprendre à notre compte la défense de leurs idéaux. Que restera-t-il de nous, de ce pour quoi nous luttons, si la guerre contre l’islamisme et contre les ennemis de la France se fait au nom du Vivre-ensemble, de la Tolérance, de la République Inclusive, Universaliste et Laïque, de la Liberté pour chacun de « vivre comme il l’entend » ? Aucune victoire ne sera possible avec de telles munitions, et il serait sage qu’en faisant feu dans la même direction l’on ne se tire pas en même temps une balle dans le pied.

    Résistons à cette tentation qui nous pousse à reprendre l’étendard de l’universalisme républicain, laïc et progressiste abandonné par la gauche dans sa migration vers d’autres horizons multiculturels. Nous serions défaits si, dans le moment politique et historique où nous sommes, nous nous mettions à parler comme nos adversaires et à batailler à partir de leur logiciel idéologique. Ce ne serait alors pas « nos idées » qui seraient hégémoniques, mais celles de la gauche républicaine dont nous nous ferions les hérauts, aggravant encore l’étendue du mouvement sinistrogyre comme ce fut déjà le cas avec la conversion de la droite au libéralisme.  Ce qu’il faut, c’est marteler leur immense responsabilité dans le drame qui s’installe, c’est refuser que les agents de la débâcle puissent aujourd’hui donner des leçons de lucidité, c’est enfoncer les derniers clous dans le cercueil de cette gauche qui a rendu la France disponible à d’autres civilisations.

    Quand le Réel vient chaque jour valider les analyses que nous partageons, il est impensable que, par mégarde ou par facilité, nous enfilions l’uniforme des coupables et de ceux qui ont collaboré avec l’ennemi. « Dieu se rit des hommes … », vous connaissez la suite.

    La Cocarde (Polémia, 6 avril 2021)

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  • "Nous allons devoir redécouvrir la communauté"...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Julien Rochedy à une revue culturelle suisse, dédiée au débat d'idées, Le Regard Libre, pour y évoquer son combat métapolitique.

    Publiciste et essayiste, Julien Rochedy est une figure montante de la mouvance conservatrice et identitaire. Il vient de publier un essai intitulé Nietzsche l'actuel.

     

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    Julien Rochedy: «Je reproche au conservatisme traditionnel son manque de courage»

    Le Regard Libre: En 2014, vous avez quitté le Front national pour vous lancer exclusivement dans le combat métapolitique. Pourquoi ce choix?

    Julien Rochedy: J’étais entré en politique assez jeune et je ne voulais pas devenir exclusivement politicien. La politique est un monde dont il est difficile de sortir une fois à l’intérieur: on y entre avec des idéaux et de la passion, et on les perd en général au bout de quelques années. On ne peut cependant plus quitter ce monde parce qu’on y gagne de l’argent. Aujourd’hui, je pense même que la majorité des hommes politiques n’aiment pas particulièrement ce qu’ils font, mais y sont obligés, aspirés par leur milieu. Je pense que le monde de demain ne sera pas nécessairement structuré par la politique. Celle-ci n’est qu’une caisse enregistreuse des grands mouvements culturels et sociaux qui se jouent en Europe et en Occident. C’est désormais la société qui prévaut. Par conséquent, pour avoir un pouvoir sur ce qui va arriver demain, il s’agit d’acquérir ce qu’on appelle «l’influence». Influence sur la jeunesse, sur les intellectuels, sur les classes dirigeantes. Influence qu’on acquiert davantage par le truchement du combat des idées que par la pure «politique politicienne».

    Vous avez été un membre influent du Front national, mais vous ne vous reconnaissez plus dans la ligne politique souverainiste adoptée par Marine Le Pen. Il existe néanmoins au sein du parti une ligne plutôt libéral-conservatrice, dans le sillage de Marion Maréchal. Vous reconnaissez-vous dans cette droite-là?

    Oui, c’est une des raisons pour lesquelles j’ai quitté le Front national. Marine Le Pen s’est choisi un positionnement strictement souveraino-populiste, tandis que – s’il fallait absolument me mettre une étiquette, nécessairement réductrice – je suis effectivement plus proche des libéraux-conservateurs.

    Qu’est-ce qu’une droite libérale-conservatrice?

    Disons qu’en ce qui concerne la France, c’est une droite qui prend conscience avant tout des problèmes identitaires – les plus graves que nous ayons à affronter. C’est une droite qui se concentre sur nos racines civilisationnelles, tout en considérant la réduction nécessaire des impôts et des charges sociales qui pèsent terriblement sur les acteurs économiques français – notamment sur nos petites entreprises, nos travailleurs et nos artisans. Je me sens proche de ces idées-là. Je pense que c’est ce que nous pouvons faire de mieux en ce moment. Avant de promettre que la société française se portera bien mieux quand on aura changé le monde et l’Europe, il faut régler les problèmes franco-français, liés à notre Etat omnipotent et à notre culture très gauchiste. Evidemment, nous pouvons dans le même temps tenter d’insuffler quelque chose de neuf en Europe, mais nous ne pouvons pas nous défausser de tous nos problèmes sur l’Union européenne – ce que les souverainiste ont tendance à faire en permanence. Une façon de faire assez fausse en plus d’être démagogique.

    Vous parlez beaucoup d’identité. Est-ce cela qui complète l’étiquette de libéral-conservateur, que vous jugez simplificatrice?

    Oui. Le cadre intellectuel du libéral-conservatisme tel que je m’y retrouve est un cadre plutôt national, qui nécessite un contexte civilisationnel homogène. La libre entreprise fonctionne dans la mesure où les gens sont capables de s’autoréguler moralement, sans être dépendants des lois et des règlements émanant d’un Etat, car ils tirent ces règles d’eux-mêmes et de l’organisation communautaire. Un des modèles de ce libéral-conservatisme est l’Amérique, du moins dans certaines de ses parties, où les gens sont libres mais où «l’église est au milieu du village» – c’est-à-dire qu’il y existe une régulation communautaire effective. Sans cette dernière, le libéralisme perd tous ses freins moraux et entre dans un processus négatif. On parle alors de «libéralisme libertaire» ou de «libéralisme progressiste». Par conséquent, parce que le libéralisme doit être construit sur une base cohérente pour fonctionner, le libéral-conservatisme se doit nécessairement d’intégrer une certaine dose d’«identitarisme».

    A propos de conservatisme, vous critiquez souvent la droite conservatrice traditionnelle – la droite du Figaro par exemple – qui draine une part non négligeable de l’opinion publique. Pourquoi cette critique? Après tout, les thèmes identitaires y sont très présents depuis plusieurs années déjà.

    Je reproche au conservatisme traditionnel sa pusillanimité, son manque de courage. C’est une droite qui n’ose pas tirer toutes les conséquences de ses réflexions. Elle est souvent en retard sur ses raisonnements et tient tellement à être bien vue par les élites progressistes qu’elle a finalement peur de son nom. Dès lors qu’elle avance une idée légèrement radicale, elle fait aussitôt marche arrière, pour ne pas être traitée d’extrémiste. Or, cette crainte précisément donne tout pouvoir à la gauche, qui se régale de jeter des anathèmes sur la droite, la rendant inefficiente. Ce que je reproche le plus au conservatisme, c’est de ne pas oser affronter la gauche en face, n’assumant pas ce qu’il est: une droite qui peut tirer des enseignements de la contre-révolution, de l’antimodernisme, de la tradition anglaise «burkienne». Par peur, cette droite-là n’ose pas aller sur le champ de bataille idéologique avec toutes les munitions qu’elle possède.

    Sur le plan idéologique précisément, vous dites combattre le nihilisme – reprenant évidemment le vocabulaire de Nietzsche sur lequel vous avez écrit un livre: Nietzsche l’actuel. Qu’entendez-vous par là?

    On parle souvent de «racisme systémique» pour décrire la société occidentale; je parle quant à moi de «nihilisme systémique». Ce nihilisme s’incarne dans la volonté de l’Occident, consciente ou inconsciente, de s’auto-supprimer. Le nihilisme, c’est le désir du néant, du néant en soi-même – du suicide en quelque sorte. L’Occident et l’Europe occidentale semblent souvent tout faire pour se supprimer eux-mêmes, pour supprimer ce qu’ils sont dans leur chair, dans leur matérialité.

    Quelle est la place de Nietzsche dans cette analyse?

    L’Occident s’est jeté au XIXe siècle dans une toute nouvelle aventure: celle de la «mort de Dieu» – comme l’a appelée Nietzsche. Dans ce contexte, Nietzsche est l’un des premiers à avoir analysé l’avènement du nihilisme occidental. C’est le philosophe qui a réfléchi aux conséquences d’une civilisation qui se passe de Dieu à tous les niveaux, alors que toutes les civilisations dans le monde et dans l’histoire ont toujours cru en une divinité ou en une religion – importantes pour fédérer les individus et tenir en bride le nihilisme qu’ils peuvent avoir en eux. Nietzsche a analysé ce que cela pouvait produire sur nos consciences, en psychologie. Il a vu que le nihilisme menaçait et qu’il pouvait conduire à la ruine totale de la civilisation européenne, à son autodestruction. Nietzsche disait lui-même qu’il faudrait le lire un siècle après sa mort ; nous y sommes. C’est en cela qu’il est intéressant: nous vivons exactement ce qu’il avait prédit et ce contre quoi il nous avait mis en garde. Mais s’il avait prévu ces choses-là dans sa philosophie, on peut aussi y trouver des éléments qui nous permettent de nous sauver.

    Justement, au-delà du constat passif, de l’analyse et de la critique de la société, quels sont les combats qu’il faut mener «activement» selon vous? Qu’y a-t-il à construire?

    C’est une large question. C’est un travail que je mène en réfléchissant à ce qui pourrait être un nouvel idéal pour la société européenne, un nouveau souffle. On constate bien aujourd’hui que l’Occident ne sait plus que faire, sinon se supprimer. La crise profonde qu’il traverse résulte de cette absence de but et d’idéal. C’est aussi pour cela que la civilisation occidentale a trouvé des succédanés à la religion pour essayer de continuer de rêver et ainsi ne pas sombrer dans le nihilisme. Ce furent par exemple les idéaux totalitaires du XXe siècle, qu’ils fussent communistes ou nationaux-socialistes. Ces idéaux permettaient de croire en quelque chose. Mais depuis que la société «libérale-progressiste» a gagné et que le communisme est mort, les gens n’ont plus rien pour se projeter dans le futur. On le constate avec des phénomènes comme l’écologie, ou plutôt «l’écologie progressiste», qui conduit les gens à ne plus vouloir faire d’enfants – symptôme typique du nihilisme. C’est l’idéologie punk: no future, parce que nous pensons être détestables et avoir rendu le monde détestable. Dans ce contexte suicidaire, c’est à nous, intellectuels, de chercher ce qui pourrait nous donner un nouvel idéal, nous redonner l’envie de vivre, de faire des enfants, afin de poursuivre le destin de notre civilisation.

    Au cœur de l’Occident décadent, vous parlez souvent de « l’individu postmoderne » en le comparant au dernier homme décrit dans Ainsi parlait Zarathoustra. Qu’est-ce que cet «individu postmoderne»?

    L’individu postmoderne est un individu réduit à son seul individualisme. Il est d’une naïveté à faire peur et croit que nous sommes sortis de l’Histoire, que l’Histoire n’est plus tragique. Il se concentre exclusivement sur sa petite santé et n’est plus mû par une vraie philosophie jouisseuse, mais se contente d’une médiocre jouissance du bien-être. Cet individu correspond au «bouddhisme européen» décrit par Nietzsche: non pas le grand bouddhisme beau et intelligent des civilisations asiatiques, mais un bouddhisme au sens d’une pensée médiocre qui se concentre sur les petites souffrances, les petites vertus et les petites douleurs. On ne fait plus rien de grand, on ne se projette plus, on ne parle plus que d’amour du prochain. L’individu post-moderne est finalement un chrétien devenu fou, pour reprendre la formule de Chesterton. C’est un tout petit individu qui ne rêve plus à grand-chose, ou, comme le disait Jacques Brel en répondant à la question «qu’est-ce qu’un imbécile?», c’est celui qui pense qu’il faut se contenter de vivre. Ce faisant, l’individu devient complètement fou.

    Pensez-vous qu’il s’agisse du type d’individu majoritaire en Europe?

    En Occident, en tous cas, c’est le type d’individu que l’on a fabriqué. Mais nous sommes en train de vivre la fin de cet individu post-moderne – en même temps que son apogée – parce que les temps redeviennent tragiques. Nous allons devoir redécouvrir la communauté et on peut espérer, dans notre malheur, retrouver un certain bon sens, un nouveau souffle pour l’Europe.

    On constate que vous basez une grande partie de votre analyse sur la pensée de Nietzsche. Cependant, vous êtes en profond désaccord avec la tradition française du «nietzschéisme de gauche» – dont Michel Onfray est une des figures actuelles. Que lui reprochez-vous?

    Michel Onfray, effectivement, était un nietzschéen de gauche, mais il est en train de changer, comme on peut le remarquer. Lui-même a déclaré à des amis il y a un ou deux ans qu’il commençait seulement à comprendre Nietzsche. C’est-à-dire qu’il était parti sur une base nietzschéenne relativement fausse, qu’il remet en question désormais. On le voit à son parcours : il se sépare de plus en plus de ses idées de gauche et progressistes qu’il pouvait avoir il y a encore dix ou vingt ans. Je reproche aux nietzschéens dits «de gauche» d’utiliser Nietzsche pour détruire les bases de la société classique occidentale – notamment le christianisme. Ces gens-là utilisent en fait la critique nietzschéenne pour se libérer d’un certain nombre de carcans qu’ils trouvent oppressifs, mais dont ils oublient que si Nietzsche les a critiqués, c’était précisément pour nous mettre dans des carcans encore plus durs, encore plus exigeants, et tout à fait antiprogressistes. C’est donc ne prendre de Nietzsche que ce qui les arrangent, sans aller au fond des choses.

    Mais n’est-ce pas le même piège qui se présente à vous qui souhaitez pratiquer une sorte de «nietzschéisme de droite»? Ne doit-on pas d’abord considérer Nietzsche comme un poète plutôt que d’en faire une «utilisation» militante?

    Nombreux sont ceux qui, pour ne pas tirer toutes les conséquences de sa pensée, réduisent Nietzsche à un poète, à quelqu’un qui n’est pas systématique, qui se contredit. Ces gens restent pour moi très à l’écart de ce que dit Nietzsche réellement, et je ne peux pas être d’accord avec eux. Je tiens Nietzsche pour un philosophe complet. Certes, il ne s’est pas attardé à la production d’un système tout à fait cohérent, mais il a produit une œuvre dans laquelle on trouve une vision du monde relativement globale sur tous les sujets. La philosophie nietzschéenne est aussi très utile pour comprendre le monde que nous avons à affronter. Comme je l’ai avancé précédemment, Nietzsche a vu toutes les conséquences de la nouvelle ère sans Dieu de la civilisation occidentale, dont nous arrivons au terme aujourd’hui. Cela ne veut pas dire que je sois nietzschéen à cent pour cent. Je ne dis pas que Nietzsche aurait été à mes côtés dans tous mes combats politiques d’aujourd’hui – j’essaie du reste de dépasser sa pensée sur un certain nombre de choses. Je dis simplement qu’il y a dans sa philosophie des éléments par lesquels il est absolument nécessaire de passer si l’on veut tenter de comprendre totalement le monde actuel.

    Julien Rochedy, propos recueillis par Antoine Bernhard (Le Regard Libre, 4 février 2021)

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