Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

droite - Page 11

  • Et si l’écologie était... de droite?

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Max-Erwann Gastineau, cueilli sur Figaro Vox et consacré à l'écologie de droite. Diplômé en histoire et en science politique, Max-Erwann Gastineau est membre de la rédaction de la revue Limite et a publié récemment Le Nouveau procès de l’Est (Éditions du Cerf, 2019).

     

    Arbres_Routes.jpg

    Et si l’écologie était... de droite ?

    Les dernières élections municipales ont rappelé la place prépondérante de l’écologie dans notre vie politique et renvoyé la droite à ses insuffisances. «Nous devons porter une politique environnementale compatible avec nos valeurs», affirma en guise d’appel au sursaut le Secrétaire général des Républicains (LR), Aurélien Pradier, au lendemain d’un second tour cataclysmique pour son parti dans les grandes villes. Mais alors quelles valeurs, et pour quel projet?

    À droite, l’écologie divise, ou plutôt embarrasse. C’est qu’on ne sait l’appréhender, comment s’approprier un discours, une idée née de la critique des effets du marché et du progrès technique sur l’homme et son environnement. Ainsi se contente-elle, bien souvent, de dénoncer une écologie «punitive», attentatoire aux libertés individuelles. Un angle d’approche tout à fait recevable, sauf que la droite est, historiquement, plutôt convaincue du contraire ; que de la contrainte ou de la règle peut naître un ordre plus juste, une sécurité («première des libertés») plus grande. Ce qui est vrai pour la préservation de la société, la sécurité des biens et des personnes ne le serait-il pas pour la terre et la biodiversité? Quid, dans ce cadre, du «principe de précaution», inscrit dans notre constitution sous la présidence de Jacques Chirac? Ne constitue-t-il pas une entrave insupportable aux libertés individuelles, à l’initiative personnelle et à l’innovation scientifique, carburants du dynamisme économique? Même de son bilan (on a omis d’évoquer l’organisation du Grenelle de l’environnement par Nicolas Sarkozy), la droite ne sait que faire…

    Elle a oublié qu’elle fut pionnière. Au début des années 1970, l’écologie fait son entrée en politique. Signe des temps: la présidentielle de 1974 voit le premier candidat étiqueté «écologiste», le sociologue René Dumont, se soumettre aux suffrages des Français. Mais le tournant a lieu plus tôt. On le doit au président gaulliste de l’époque, Georges Pompidou. Dans une France chamboulée par l’ «ardente nécessité» de poursuivre la «modernisation» du pays, Pompidou créa le premier ministère de l’environnement. Comme un contrepoids au tourbillon du changement, l’ancien Premier ministre du Général de Gaulle offrit au pays un ministère de la continuité, contre la course à l’innovation une politique de la préservation. Un choix somme toute logique pour cet agrégé de lettres classiques, ancien professeur de latin et de grec, qui n’ignorait rien des questions que le développement des sociétés industrielles posait à la condition humaine. En témoigne ce discours sur «la crise de la civilisation occidentale», prononcé en 1970 dans la tentaculaire ville de Chicago: «La nature nous apparaît de moins en moins comme la puissance redoutable que l’homme du début de ce siècle s’acharnait encore à maîtriser mais comme un cadre précieux et fragile qu’il importe de protéger pour que la terre demeure habitable à l’homme.»

    L’écologie ne remet pas en cause le changement ou la possibilité d’un «progrès» (la capacité des hommes à mettre leur créativité au service d’une amélioration de leurs conditions d’existence). Elle questionne le «Progrès» (avec un grand «P») ; la croyance en un vaste mouvement qui ferait mécaniquement coïncider avenir et prospérité, transformation et amélioration. «Dans l’entassement des grandes agglomérations, poursuit Pompidou, l’homme se voit accablé de servitudes et de contraintes de tous ordres qui vont bien au-delà des avantages que lui apportent l’élévation du niveau de vie et les moyens individuels ou collectifs mis à sa disposition. Il est paradoxal de constater que le développement de l’automobile par exemple, dont chacun attend la liberté de ses mouvements, soit traduit en fin de compte par la paralysie de la circulation.» Un passage d’une étonnante actualité et qui révèle un des grands ressorts du vote écologiste à Lyon, Paris ou Bordeaux: non pas le désir de «revenir à la terre» (ce désir, nombre d’urbains le réalisent chaque année), mais un malaise plus profond, lié à la sensation d’étouffement éprouvée dans des transports bondés ; à la concentration, à la densité de population que la tertiarisation de l’économie et une politique d’aménagement du territoire centrée sur le développement des grandes métropoles ont accéléré dans des proportions jamais atteintes.

    Plaidant pour la sauvegarde de «la maison des hommes», Pompidou fit voter en 1973 une loi sur «les espaces boisés à conserver», déclinée sous la forme d’une fameuse lettre adressée aux arbres du bord de la route. «La vie moderne dans son cadre de béton, de bitume et de néon créera de plus en plus chez tous un besoin d’évasion, de nature et de beauté. L’autoroute sera utilisée pour les transports qui n’ont d’autre objet que la rapidité. La route, elle, doit redevenir pour l’automobiliste de la fin du XXe siècle ce qu’était le chemin pour le piéton ou le cavalier: un itinéraire que l’on emprunte sans se hâter, en en profitant pour voir la France. Que l’on se garde donc de détruire systématiquement ce qui en fait la beauté!»

    «Fragile», «précieux», «beauté», «nature»… le champ lexical de l’écologie pompidolienne ne remit pas pour autant en cause le colbertisme triomphant des débuts de la Vème République, qui devait donner à la France les industries stratégiques nécessaires à la préservation de son rang et à la consolidation de son indépendance. C’est sans doute ici, dans la conciliation - que d’aucuns jugeront «contre-nature» - de l’écologie et d’une certaine industrie, de l’impératif de sauvegarde de la beauté du monde et de souveraineté, de décarbonation (de l’économie) et de réindustrialisation (du pays), qu’une ligne de crête se dessine pour la droite. Et se livre sous le nom de «transition énergétique».

    Pensons à l’hydrogène. À terme, cette énergie doit contribuer à la décarbonation d’industries fortement consommatrices d’énergies (aciéries, raffineries…) et de nombreux transports, ferroviaires notamment, comme en région Grand Est ou en Occitanie, où la SNCF, Alstom Transport et l’agence environnementale d’Etat (l’Ademe) oeuvrent à la construction de trains à hydrogène pour revitaliser les petites lignes de la France périphérique. Sur l’ensemble de la chaîne de valeurs, la filière hydrogène française dispose de fleurons de premier plan (Air Liquide, Engie, EDF, Alstom, Michelin…). Mais une chose déterminante manque au déploiement des potentialités de cet ensemble: un investissement public massif. Car le marché, seul, ne suffit pas. Pour décoller, une filière industrielle a besoin de propulseurs publics. Vieux réflexe français? C’est peu connaître l’histoire de l’industrie et les pratiques contemporaines de nos voisins et concurrents internationaux.

    Soucieux d’inscrire ses pas dans ceux de son prédécesseur, Valéry Giscard d’Estaing entreprit une action réformatrice importante dans le domaine de l’environnement. Citons, à titre d’exemple, la loi sur la protection de la nature, qui instaura une liste nationale d’espèces protégées, un statut pour l’animal domestique et la création d’études d’impact avant la construction d’infrastructures. Ou celle de 1975 portant création du Conservatoire de l’Espace Littoral, en vue de sanctuariser les côtes françaises face aux menaces d’urbanisation. Interrogé par un journaliste jugeant cette politique ancrée «à gauche», le président Giscard d’Estaing eut cette réponse: «L’écologie, c’est avoir peur pour ce qui existe… c’est aussi ça, être de droite.» Une réponse qui mérite qu’on s’y attarde. Car elle résume à elle seule la disposition d’âme au fondement de la pensée conservatrice.

    Le conservatisme, explique le regretté Roger Scruton, auteur de Green philosophy en 2012, c’est «ce sentiment que toutes les personnes d’âge mûr partagent sans mal: le sentiment que les choses bonnes peuvent être aisément détruites, mais non aisément créées». La «peur» dont parle Giscard d’Estaing n’est donc pas cet épouvantail qui paralyse et pousse à céder aux sirènes du repli. Elle est ce sentiment que l’essentiel (la faune, la flore, tel paysage, tel art de vivre, telle langue, tel patrimoine… tout ce qui donne sens et substance à notre présence sur Terre) est sujet à caution, vulnérable, car dépendant de notre capacité à l’entourer d’une attention sans cesse renouvelée. Elle rappelle que l’écologie est une éthique de la responsabilité, alliant souci des conséquences et conscience des permanences sans lesquelles l’avenir aurait le goût insipide de la fatalité. Une éthique qui entrave une conception dévoyée de la liberté, synonyme d’adaptation effrénée à un sens de l’Histoire que l’absence de résistance intérieure de l’homme moderne pousse à épouser sans précaution. Cette éthique, il ne tient qu’à nous de l’ériger, comme nous y enjoignait Hans Jonas: «Le Prométhée définitivement déchaîné, auquel la science confère des forces jamais encore connues et l’économie son impulsion effrénée, réclame une éthique, qui par des entraves librement consenties, empêche le pouvoir de l’homme de devenir une malédiction pour lui.»

    Les «entraves» évoquées par le grand penseur de l’écologie doivent être - notons-le - «librement consenties». Elles ne sauraient donc être imposées du dehors, par un pouvoir tutélaire s’affirmant au mépris des aspirations populaires. Elles ne sauraient non plus être érigées sans souveraineté. Car ce n’est que dans le cadre d’une nation souveraine, maîtresse de ses destinés, qu’un peuple peut consentir à de telles entraves ; édifier des parcs naturels et des zones protégées du tourisme de masse, limiter l’exploitation de ses forêts, soutenir une agriculture raisonnée, taxer les importations de produits ne respectant pas les normes environnementales qu’il s’est à lui-même fixées…

    On ne saurait enfin être complet sans évoquer l’écologie humaine, qui n’est pas un gros mot, surtout à l’heure où le Parlement s’apprête à détricoter notre code bioéthique. Contrairement à ce qu’affirme le Premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, cette écologie ne met pas «la nature au-dessus de l’homme» mais l’humain au-dessus de la technique. L’homme n’est pas un matériau malléable, le cobaye des expérimentations sociétales du progressisme. Il réclame lui aussi une éthique, qui ne saurait simplement correspondre «aux évolutions de la science et de la société», comme le préconise le professeur Jean-François Delfraissy. La bioéthique est une boussole, un point d’ancrage. Elle existe pour fixer des «repères» aux citoyens, face aux «avancées parfois vertigineuses des sciences», et répondre aux demandes «des chercheurs et des praticiens qui se sentent souvent trop seuls face aux conséquences gigantesques de leurs réflexions et de leurs travaux», expliquait non pas La Manif pour Tous mais François Mitterrand, lors de la création du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en 1983. Mais sans doute parce que lui aussi était, au fond, un homme de droite…

    Max-Erwann Gastineau (Figaro Vox, 8 juillet 2020)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Confinez-vous avec : ... La Prison maritime, de Michel Mohrt !

    Avec la crise du coronavirus, les maisons d'édition reportent la publication de leurs nouveautés à des jours meilleurs. Cette période sera donc l'occasion de vous signaler, au gré de l'inspiration du moment, des ouvrages, disponibles sur les sites de librairie en ligne (ceux dont l'activité se poursuit...), qui méritent d'être découverts ou "redécouverts".

    On peut trouver publié aux éditions Le livre de poche (mais aussi dans la collection Folio), un roman de Michel Mohrt intitulé La Prison maritime. Avocat, éditeur et romancier, Michel Mohrt (1914-2011) est un représentant de la droite littéraire de la deuxième moitié du XXe siècle.

     

    Mohrt_La prison maritime.jpg

    " Au mois de juillet 1923, quand le Roi-Arthur entre dans le port de Lesguivy, le bruit court que son capitaine, Olivier de Kersangar, cherche un matelot, Aussitôt Hervé, le narrateur de cette histoire, alors âgé de 19 ans, va lui rendre visite avec le secret espoir d’être choisi. On lui fait bon accueil, on l'enrôle dans l'équipage, on l'emmène à Saint-Yvinec pour finir de préparer la croisière. Et voilà comment Hervé se trouve mêlé à l'escarmouche de l'île Couëron où Kersangar à la tête d'une flottille de marins bretons chasse les Anglais, usurpateurs de ces rivages. L'escale suivante, c'est l'Irlande où Hervé se laisse ensorceler par son hôtesse. Londres l'appelle ensuite pour une mission mystérieuse. Puis C'est le retour, la tempête et la fin cruelle d'un beau voyage, initiation à la vie et à l’'aventure que narre un maître conteur avec verve, humour et un soupçon de nostalgie."

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Soyons conservateurs… et révolutionnaires !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Javier Portella qui rebondit sur le discours prononcé à Rome le 4 février 2020 par Marion Maréchal à l'occasion d'une conférence rassemblant quelques ténors de la droite conservatrice européenne. Javier Portella est l'auteur d'un essai intitulé Les esclaves heureux de la liberté (David Reinarch, 2012).

    Marion Maréchal_Rome 2.jpeg

    « Soyons conservateurs… et révolutionnaires ! »

    Soyons conservateurs… et révolutionnaires. Ou, pour le dire autrement, conservons et innovons, sauvegardons et rompons tout à la fois. L’oxymoron (pour les victimes de nos systèmes éducatifs : la contradiction logique) entre les deux exigences semble manifeste. Et pourtant…

    Et pourtant, je pourrais invoquer qu’une telle dualité avait, par exemple, déjà marqué, voici un siècle, un mouvement aussi important que la Révolution conservatrice allemande (avec des figures aussi éminentes que les frères Jünger, Spengler, Heidegger et tant d’autres). Mais laissons les invocations historiques. Il suffit d’affirmer que de deux choses l’une : ou nous devenons à la fois conservateurs et révolutionnaires, conservateurs et innovateurs – c’est-à-dire des conservateurs d’un type nouveau, très différents des conservateurs traditionnels –, ou rien ne pourra nous sauver.

    C’est d’être conservateur qu’il était question aussi dans le discours récemment prononcé à Rome par Marion Maréchal et dont le niveau intellectuel – il vaut la peine de le souligner – surmonte de très haut la plupart des discours politiques, eux qui ont la platitude comme signe et la langue de bois comme expression.

    Oui, elle a raison Marion Maréchal lorsqu’elle se proclame conservatrice ; lorsqu’elle affirme que, face à la décomposition du monde, face à la folie nihiliste qui nous entoure, il faut conserver les valeurs essentielles de notre civilisation. Quelle société pourrait d’ailleurs exister si elle ne conservait pas ce qui lui est le plus propre, si elle mettait tout constamment en question ?

    Bien entendu. Le problème est qu’une fois admis ce qui précède, c’est alors que les véritables questions se posent. Des questions importantes, décisives. Et difficiles. Examinons-les.

    Il faut conserver, certes… Mais conserver quoi, au juste ? Non pas le monde d’aujourd’hui, bien sûr ; non pas ce monde absurde et gris, laid et triste qu’il s’agit de démolir.

    S’agirait-il donc de conserver (de récupérer, plutôt) le monde d’hier, de revenir à lui et à ses principes ? Pas davantage. Tout d’abord, parce que l’histoire (ce que les réactionnaires s’échinent à ne pas comprendre) ne revient jamais en arrière (tout comme elle n’avance pas vers le Progrès des progressistes). Mais il y a une raison encore plus importante. Même s’il était possible de revenir aux temps d’hier, il ne faudrait pas non plus retourner à des temps dont il faut certes conserver certaines choses (nous verrons lesquelles) mais pas toutes, et pas non plus l’esprit qui y présidait. Il en va de même avec le monde d’aujourd’hui, dont certaines choses méritent d’être conservées (par exemple, les découvertes scientifiques et le bien-être matériel ; par exemple, la liberté sexuelle et la liberté d’expression) mais pas toutes ses choses, et encore moins l’esprit qui y préside.

    S’agirait-il donc de tomber dans éclectisme bon teint et dans l’équidistance molle ? S’agirait-il de mettre en œuvre des recettes telles que : « Un peu de ceci, un peu de cela… Ne tombons pas dans les extrémismes… Le mieux, c’est un bon compromis » ? Absolument pas. Ce dont il s’agit, c’est de tout repenser sur de nouveaux frais, de fond en comble, en sachant ce qu’il faut extirper et préserver (ou récupérer) dans un résultat final – dans une nouvelle vision du monde – qui ne ressemblera (quand ce sera son tour : ce n’est pas une affaire d’un jour ou de deux) ni au monde d’hier ni à celui d’aujourd’hui.

    Je viens de prononcer le mot extirper : ce mot intempestif – presque une grossièreté – que plus personne ne prononce à propos de telles choses. Mais c’est bien le mot qu’il faut prononcer quand il est question de racines et celles-ci sont pourries. « Les racines du mal qui nous ronge », disait Marion Maréchal dans son discours, il faut les chercher dans « le citoyen abstrait de la Révolution française, détaché de sa terre, de sa paroisse, de sa profession […], dans cette matrice du citoyen du monde ! Du citoyen du néant ! ».

    Sans nul doute. Or, qu’est-ce qui fait que ce citoyen s’enfonce dans le néant (tout en se tordant de rire, le malheureux) ? Pourquoi cet homme se détache de ses liens, ignore ses enracinements, méprise ses traditions ? Pourquoi, devenu abstrait, erre-t-il comme un somnambule parmi de nuages inconsistants ?

    Cet homme (ou ceux qui le manipulent) est-il à ce point imbécile ou méchant ? Bien sûr qu’il l’est, en partie du moins ; il ne faut pas charrier ! Mais ne tombons pas dans les simplifications, dans la reductio ad stultitiam et malignitatem (si facile, si commode) dans laquelle tombent parfois nos gens. Si l’homme erre perdu aujourd’hui dans les nuages du néant, s’il essaye de les remplir avec des délires aberrants, c’est pour la simple raison qu’il est resté seul. Seul avec son corps, seul avec sa matière, seul avec sa mort. Réduit à cette solitude, à cette inanité et à cette mort qui constituent le fond même de « la mort de l’esprit », comme elle est appelée dans le Manifeste que j’ai lancé, il y a quelques années, avec le soutien de l’écrivain Álvaro Mutis.

    La mort de l’esprit ?… Mais qu’est-ce que vous racontez là, voyons ! On ne parle pas de ces choses-là, surtout pas en politique ! On ne les envisage même pas. Tout d’abord, parce que la plupart des politiciens n’y comprendraient que dalle, et ensuite parce que ces choses-là ne mobilisent ni ne peuvent mobiliser personne.

    C’est vrai, de telles questions ne mobilisent ni ne peuvent, dans le quotidien, dans l’immédiat,mobiliser personne. Mais il n’est pas question ici de mots d’ordre pour mobiliser qui que ce soit : il n’est question que de la lame de fond qui bouillonne en-dessous de ce par quoi les hommes vivent et rêvent, luttent et se mobilisent – ou, ne le faisant plus, ils périssent.

    La mort de l’esprit… Comprenons : l’évanouissement du souffle spirituel qui avait marqué, de mille façons différentes, toutes les cultures, toutes les sociétés, toute l’histoire : le monde lui-même… jusqu’à l’arrivée du nôtre.

    La mort de l’esprit… S’agit-il donc de la mort de Dieu, de l’évanouissement social de la religion ? S’agit-il de ce fait inouï, énorme, que personne n’avait connu jusqu’à nous ? Non, il ne s’agit pas de cela. Ou plutôt si, mais seulement en partie.

    L’effondrement de la religion n’est qu’une des manifestations où la mort de l’esprit s’exprime. [1] Cet effondrement est accompagné de bien d’autres phénomènes : depuis l’anéantissement systématique du beau, que le soi-disant « art » contemporain entreprend (là aussi pour la première fois dans l’histoire), jusqu’au règne de la laideur et de la vulgarité qui se déploie dans nos villes et nos campagnes, en passant par l’exacerbation du matérialisme et de l’individualisme, pour ne rien dire de tous les délires propagés par l’ultra-féminisme et l’idéologie du genre.

    Or, ce ne sont là qu’autant de manifestations d’une perte, d’une disparition bien plus profonde. Si le néant répand son inanité sur le monde, c’est parce que le souffle s’est évanoui, qui faisait que, de mille façons différentes mais dans toutes les sociétés, à toutes les époques, le monde se trouvait comme auréolé d’un sens supérieur, imprégné d’une inquiétude spirituelle qui empêchait les hommes et les choses de rester embourbés dans leur matérialité plate, immédiate et mortelle.

    Et tant qu’un nouvel élan spirituel, un nouveau souffle sacré n’halètera pas dans nos cœurs et dans celui des choses nous resterons au bord de l’abîme sur lequel nous nous tenons à présent.

    Revenons aux questions proprement politiques

    Il est juste et nécessaire d’en finir avec l’invasion migratoire qui nous étouffe. Il est juste et nécessaire d’en finir avec la dissolution anthropologique constituée par l’idéologie du genre et par les effronteries de l’ultra-féminisme. Il est juste et nécessaire d’en finir avec la mise à l’écart qui, exercée sous la houlette de la nouvelle classe dominante – la ploutocratie financière et mondialiste – et frappant presque tout le monde, configure une sorte de confraternité inédite qui va des classes les plus populaires, victimes de la précarité, jusqu’à une bourgeoise (appelée aussi classe moyenne-haute) victime de la spoliation fiscale.

    Tout cela est juste et nécessaire. Tout simplement indispensable. Mais rien ne pourra être réussi sans la force d’un peuple porté, encouragé par un grand idéal, par un idéal supérieur. [2] Or, un tel idéal pourra bien difficilement se déployer et une telle force s’exercer si nos objectifs restent de nature « négative », réactive, d’opposition ; si nous nous bornons à des objectifs qui, comme ceux que je viens de rappeler, consistent finalement à s’opposer à d’autres projets, à barrer le chemin à d’autres idéaux.

    Des idéaux – ceux des « progressistes » – qui, eux, sont affirmatifs, ont une sorte de projet de monde à offrir. Un projet qui anéantit, certes, le monde ; un projet proprement im-monde mais un projet quand même, une affirmation, un espoir (pour ceux qui y croient). Soyons clairs : nous n’avons rien de pareil. Tout ce que nous avons, ce sont des objectifs « défensifs ». Des objectifs absolument indispensables pour nous défendre de la menace qu’aussi bien les progressistes libéraux de droite que les progressistes libéraux ou socialistes de gauche font peser sur la civilisation. Mais rien de cela ne configure un nouveau projet de monde, une nouvelle et stimulante vision des choses, une nouvelle cosmovision qui conserve (ou récupère) le souffle qui permettait à nos ancêtres de se forger un destin où, parmi les bassesses et les misères qui existeront toujours dans toute société, la grandeur et la beauté étaient bien présentes.

    Mais entendons-nous bien. Ce qu’il s’agit de conserver (ou de récupérer), c’est l’exigence d’un souffle spirituel ; non pas le contenu, non pas les modalités, non pas les expressions que ce souffle avait lors de l’Antiquité païenne, ou lors de la Chrétienté moyenâgeuse, ou lors de la Renaissance pagano-chrétienne, ou lors de l’Ancien Régime, ou lors de ce qui pouvait rester de ce souffle aux premiers temps du Nouveau (et actuel) Régime.

    Ce dont il s’agit, c’est de la tâche enivrante (et difficile) de forger un nouveau souffle, un nouvel esprit, un nouveau projet de monde qui, étant porteur de sens, de grandeur et de beauté, façonne le destin des hommes qui, plongés dans la matérialité de l’existence, n’ont plus un destin inspiré par un Dieu, exprimé dans la figure symbolique d’un Monarque, reflété dans les normes intangibles d’une Tradition.

    Une telle chose, est-elle possible ?… Bien sûr qu’elle l’est ! Il ne s’agit ni d’une extravagance ni d’un délire. Certes, nous sommes encore peu nombreux, insignifiants même à l’échelle globale, mais nous sommes là, nous qui portons la Liberté et son indétermination dans notre cœur, nous qui n’avons ni Dieu, ni Loi, ni Tradition qui fixe nos pas ; et nous qui, pourtant, sommes empreints d’un profond sens spirituel, d’un désir profond de beauté et de grandeur, de noblesse et d’héroïcité – et j’arrête de dire des mots qui sont devenus autant de grossièretés (et peut-être bientôt autant de délits).

    Mais la question n’est pas de savoir si un tel projet de monde est possible en soi. La question est de savoir si un tel projet est possible pour le monde. Et être possible pour le monde, cela veut dire aujourd’hui : être possible pour tout le monde – pour l’immense majorité, enfin.

    Est-il possible qu’une nouvelle cosmovision fleurisse où halèterait quelque chose du souffle ayant imprégné l’air qui, sous de formes si différentes, a été respiré par les hommes de tous les temps et de toutes les cultures jusqu’à il y a à peu près un siècle ? Une telle chose est-elle possible sans que cela implique (ne vous faites pas d’illusions, amis réactionnaires et conservateurs) aucun retour au status quo ante ? Une telle chose, est-elle envisageable lorsqu’il semble impossible que la religion – rien qu’un élément du souffle spirituel, certes, mais élément probablement indispensable – puisse revivre dans le monde ?

    Il semble impossible que la religion puisse revivre lorsque l’Église catholique consacre ses efforts depuis plus d’un demi-siècle (l’église protestante depuis presque un demi-millénaire…) à jeter par-dessus bord tout ce qu’elle avait de plus grand et merveilleux – son culte, son rituel – en même temps qu’elle sauvegarde avec soin ce qui mérite les qualificatifs opposés. Mais il n’y a pas que cela. Il y a une autre question plus importante encore. Comment le divin pourrait-il renaître dans le monde dès lors qu’il semble impossible de lui assigner aucune place ou statut ontologique ? [3]

    Et s’il s’agissait peut-être d’assigner au divin une place et un statut profondément différents de ceux qui lui ont été assignés jusqu’à présent (mais à des degrés différents) para l’ensemble des religions ?

    Peut-être, qui sait, sait-on jamais…

    Or, l’affaire est si complexe et cet article si long qu’il vaudra mieux laisser une telle question pour un autre jour.

    Javier Portella (Polémia, 11 février 2020)

     

    Notes :

    [1] Avec l’évanouissement social de la religion, nous sommes probablement en train d’assister au désastre que tant de penseurs de l’Antiquité païenne (un Cicéron, un Lucrèce, un Épicure…) avaient craint.Tout en mettant en doute l’existence physique des dieux ou leur implication dans les affaires de hommes,ces penseurs considéraient que l’existence de la religion n’en était pas moins indispensable, pour la sauvegarde de la société, eu égard aux aspirations et aux sentiments du peuple. Ou du vulgaire, comme on disait il n’y a pas si longtemps.

    [2] Un peuple, d’ailleurs, non seulement « périphérique », comme on le dit, mais « central » aussi. Un peuple non seulement des campagnes et des villes de province mais des grandes capitales aussi.

    [3] Seuls les croyants qui restent encore sont capables d’assigner un statut ontologique au divin. Mais ce statut se borne au sentiment subjectif – et légitime, il va sans dire – d’une foi face à laquelle aucun raisonnement ou explication n’est possible. Par là-même, le croyant ne fait rien d’autre que renforcer l’enfermement du divin dans le domaine de la conscience subjective, individuelle. Encore une expression, finalement, du subjectivisme ou individualisme contemporains.

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Pour un "progressisme" de droite...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Romain d'Aspremont, cueilli sur Rage et consacré à la nécessité pour la droite de construire sa propre vision de l'avenir et du progrès... Romain d'Aspremont est l'auteur d'un essai intitulé Penser l'homme nouveau - Pourquoi la droite perd la bataille des idées, disponible sur Amazon.

    Rétro-futurisme.jpg

    Pour un progressisme de droite

    Si la droite perd, c’est qu’elle évolue au sein d’un logiciel chrétien. Les sociétés occidentales sont fondamentalement marquées par la morale chrétienne ; il n’est pas étonnant que l’idéologie gauchiste s’y épanouisse – et, sur le temps, ne cesse de gagner du terrain – tandis que les droitistes doivent perpétuellement batailler pour paraître fréquentables. C’est le principe même du Bien qui doit basculer de l’égalitarisme vers l’élitisme, et du pacifisme vers la compétition et la lutte.

    La seconde raison de la défaite perpétuelle de la droite, c’est son conservatisme. Les réaco-conservateurs assimilent trop souvent l’avenir à un déploiement inéluctable des forces progressistes. Ils en viennent à prendre l’objet (l’avenir) façonné par le sujet (la gauche) pour le sujet lui-même. Le futur étant devenu synonyme d’avancées « progressistes », l’unique remède ne pourrait être que son contraire – le passé – plutôt qu’un avenir alternatif. Or il y a là une forme de défaitisme, comme si la droite assimilait sa propre déconfiture, ratifiant le monopole de la gauche sur l’avenir. Puisque l’Histoire n’est qu’une longue série de victoires progressistes, c’est l’avenir lui-même qu’il faudrait brider, plutôt que les acteurs qui le façonnent. Ralentir le temps et sanctuariser certaines institutions apparaît alors comme la solution par défaut.

    Cette analyse, plus ou moins consciente, est une variante de la croyance en un progrès linéaire : l’avenir n’est plus une irrésistible ascension, mais une lente décadence. Ainsi, tout en ridiculisant l’idée d’un « sens de l’Histoire », les réaco-conservateurs considèrent implicitement que le temps fait le jeu de la gauche. S’il leur arrive – du bout des lèvres – de se satisfaire d’une nouveauté, ils n’iront jamais jusqu’à batailler pour la faire advenir, non plus qu’ils ne mobiliseront leur énergie intellectuelle pour concevoir un nouveau « de droite ». Leurs forces sont toutes entières consacrées à faire l’éloge du passé. 

    Le progressisme au sens strict repose sur des postulats infirmés par l’Histoire. Le pacifiste et le jouisseur finissent toujours par se soumettre au guerrier. Mais le conservatisme lui-même n’en repose pas moins sur des présupposés erronés, car les projets d’Homme nouveau, loin de se réduire à des utopies illusoires, sont un des moteurs de l’Histoire. 

     La posture d’un Schopenhauer, qui écrit « le progrès, c’est là votre chimère, il est du rêve du XIXème siècle comme la résurrection des morts était celui du Xème, chaque âge a le sien », n’est plus tenable. La véritable erreur, c’est de croire que les chimères sont sans prise sur le réel – surtout quand ces chimères peuplent les cerveaux des élites. Chaque époque a sa conception particulière du progrès, et ceux qui se refusent à proposer la leur doivent renoncer à écrire l’Histoire. De même, Nietzsche peut bien déclarer que le Progrès est « une idée fausse », il n’empêche que sa philosophie du surhomme est progressiste – progressiste de droite.

    Notre ennemi ne doit pas être le progressisme au sens large, mais uniquement le progressisme de gauche. Non pas l’idée de progrès, mais la direction que veulent lui faire prendre nos adversaires. Car « l’idée de progrès constitue moins une idéologie que la présupposition de toutes les idéologies, systèmes de représentations et de croyances proprement modernes ». C’est pourquoi la droite doit développer son propre progressisme, qui doit viser la réunification de l’Occident (plutôt que la défense des Etats-nations) et encourager l’évolution anthropologique (plutôt que sanctifier la tradition). Par définition, le futur a toujours raison du passé. Aussi, le duel du Passé et de l’Avenir doit s’effacer au profit d’un choc entre un avenir de gauche et un avenir de droite.

    Notre progressisme doit promouvoir une exigence de dépassement, sur tous les plans, y compris moral. Cette morale sera « vitaliste » : valorisant tout ce qui élève l’espèce et combattant ce qui la bride, l’affaiblit et la mutile. Appliquée aux débats sociétaux qui suscitent le plus de crispations, son verdict sera différent de celui des réaco-conservateurs. Ainsi, la PMA et la GPA sont souhaitables dans la mesure où elles élèvent le capital biologique et intellectuel des Occidentaux (ingénierie génétique).

    Un progressisme de droite ne doit pas borner son horizon au domaine anthropologique (entreprise de création d’un homme nouveau) ; il doit l’étendre au domaine institutionnel et étatique. Faute de proposer une vision de l’Europe qui soit autre chose qu’un simple retour à l’ère gaullienne – « l’Europe des nations » – les souverainistes se privent du formidable potentiel mobilisateur propre à tout idéal nouveau. Philippe de Villiers explique que ceux qui ont affronté le traité de Maastricht ont cru combattre un super-État (une entité politique susceptible d’incarner une Europe-puissance, pesant en propre sur la scène internationale), pour ensuite découvrir que le projet européen n’a jamais été de bâtir les Etats-Unis d’Europe, mais de substituer l’économique (le marché) au politique.

    En fait, les souverainistes ont bien fait de s’opposer à Maastricht, mais pour de mauvaises raisons. En effet, le dépassement des nations et l’unification de l’Europe ne sont pas des idées condamnables en soi ; elles méritent d’être évaluées à l’aune de l’idéal qui les porte. Le malheur n’est pas que l’Europe soit gouvernée par un « despotisme doux et éclairé » (Jacques Delors), mais que ce despotisme soit anti-européen dans l’âme. Or, par une ruse de l’Histoire, les Européistes nous ont offert le cadre institutionnel et administratif pouvant servir notre vision de l’Europe : plutôt que de détruire ces leviers de pouvoir, emparons-nous-en afin d’impulser une renaissance civilisationnelle, qui passe par la création des Etats-Unis d’Europe, puis des Etats-Unis d’Occident (Etats-Unis d’Amérique, Russie, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande compris).

    Les souverainistes ne jurent que par l’État-nation et le retour à l’ordre ancien. Dans de nombreux domaines (immigration, éducation, justice), ce retour est vital, mais il faut se rappeler que les États-nations sont eux-mêmes issus de l’effondrement de l’Empire romain christianisé. Ils sont la conséquence lointaine des invasions barbares du Ve siècle, et une fragmentation de l’unité politique de la chrétienté. Car enfin, l’âme européenne vaut plus que le respect tatillon de la souveraineté des États-nations. Ne confondons pas le moyen – les institutions – et la fin – la pérennité des cultures nationales et de la civilisation européenne. À ceux qui prétendent que cette dernière est un fantasme, et que seules existent les cultures nationales, qu’ils parcourent donc le monde et ils distingueront sans peine ce qui relève de la nuance (les différentes cultures européennes) de ce qui relève de la différence essentielle (les civilisations).

    Notre projet doit être la restauration de l’Europe unie, plutôt que le combat acharné pour la pérennité de son éclatement. Il ne s’agit pas de pratiquer une fuite en avant vers le dépassement des États-nations mais, puisque ce dépassement se fera, avec ou sans nous, il nous faut en avoir la maîtrise. Trop longtemps, les défenseurs de l’âme européenne ont laissé aux européistes le monopole de l’idéal européen. Les souverainistes se cantonnent soit à une négation (NON à l’Europe fédérale), soit à une nostalgie gaulliste (OUI à l’Europe des nations). Il nous faut penser un horizon nouveau, sans quoi l’histoire du continent sera écrite par nos adversaires, notre rôle se limitant à celui de retardateur, grippant provisoirement l’engrenage de la déconstruction civilisationnelle.

    L’Europe des nations, les souverainistes vous le répètent, c’est l’Europe du « bon sens ». Mais l’homme n’est pas qu’un être de raison. Pour Karl Jung, l’homme a un besoin de sacré. Mais il a également un besoin d’idéal et d’utopie. S’il est disposé à se sacrifier pour fonder une nation, il ne l’est plus quand il s’agit de la rafistoler. L’Europe des nations est un conservatisme ; il lui manque la force du nouveau. Or le Neuf est souvent nécessaire à la sauvegarde de l’Ancien.

    Nous sommes tellement habitués à voir le pouvoir politique européen déconstruire notre civilisation et nos identités nationales, que nous réagissons avec hostilité à toute idée de pouvoir européen, que nous assimilons à l’idéologie remplaciste. Or, le lieu du pouvoir ne préjuge pas de son contenu ; à nous d’en édifier un qui œuvre à notre renaissance civilisationnelle. 

    Nietzsche écrit ainsi: « Ce qui m’importe […] c’est l’Europe unie. Pour tous les esprits vastes et profonds du siècle, la tâche où ils ont mis toute leur âme a été de préparer cette synthèse nouvelle et d’anticiper à titre d’essai l’« Européen » de l’avenir.  Aux heures de faiblesse seulement, ou quand ils vieillissaient, ils retombaient dans les perspectives étroites de leurs patries ».

    Romain d'Aspremont (Rage, 8 janvier 2020)

     

    Références :
     1. F. Nietzsche, L’Antéchrist, § 4, Oeuvres philosophiques complètes, Paris, Gallimard, 1974, t. VIII, p. 162.
    2. Pierre-André Taguieff, Les contre-réactionnaires, Le progressisme entre illusion et imposture, Denoël, 2007, p. 243.
    3.  Philippe de Villiers, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu, Albin Michel, 2015.
    4.  Friedrich Nietzsche, La volonté de puissance, tome II, Gallimard. p. 293. 

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Les communes, le dernier lieu de sociabilité humaine...

    Le numéro 26 du mensuel conservateur L'Incorrect est arrivé en kiosque. On peut découvrir à l'intérieur, notamment, un dossier consacré aux communes comme dernier lieu de sociabilité humaine et un grand entretien avec l'intellectuel conservateur anglais Douglas Murray,  ainsi que les rubriques habituelles "L'époque", "Politique", "Monde" "Essais" , "Culture" et "La fabrique du fabo"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

     

    Incorrect 27.jpg

    Lien permanent Catégories : Revues et journaux 0 commentaire Pin it!
  • Feu sur la désinformation... (257)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous, dans son nouveau format, un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours de Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : L’image de la semaine
      A Rennes, des militants violents d’extrême gauche ont attaqué un groupe d’étudiants participant à la rédaction de L’Etudiant libre.
    • 2 : #NousToutes… ou presque ! Des féministes de droite exclues de la manif
      Ce dimanche, à Paris, avait lieu la marche contre les violences faites aux femmes. Un événement largement relayé par des médias béats.
      Durant la manifestation, des féministes de droite ont été éjectées du cortège pour avoir parlé du profil des agresseurs sexuels.
    • 3 : Revue de presse
      Le service public en roue libre sur les migrants… Un ancien présentateur de BFM qui rejoint le Rassemblement national… Nous reviendrons ensemble sur la semaine médiatique.
    • 4 : Mali : le traitement médiatique d’un drame
      Si les médias ont quasi-unanimement communié autour du drame terrible survenu au Mali, ils ont préféré occulter le fait que de très nombreux extra-européens se sont réjouis de la mort de 13 soldats français sur les réseaux sociaux.
    • 5 : Coup de chapeau
      Wikileaks a révélé que le rapport de l’OIAC sur l’attaque chimique au chlore attribuée à Bachar Al-Assad avait été largement remanié malgré les doutes des experts mandatés par l’organisation.

     

                                           

     

     

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Manipulation et influence, Multimédia 0 commentaire Pin it!