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Points de vue - Page 87

  • En France, pas de passe sanitaire pour les immigrés...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse de Paul Tormenen, cueillie sur Polémia et consacrée à la nouvelle vague migratoire que subit l'Europe depuis quelquies mois.

     

    Migrants_Paris_Place des Vosges.jpg

    En France, pas de passe sanitaire pour les immigrés

    Un prêtre à de nouveau été assassiné par un extra-européen en France. Après le père Hamel tué par les terroristes islamistes Adel Kermiche et Abdel Malik Nabil-Petitjean, c’est le père Olivier Maire qui a été assassiné par Emmanuel Abayisenga, clandestin rwandais… qui était sous le coup d’une procédure judiciaire pour avoir voulu incendier la cathédrale de Nantes le 18 juillet 2020. Pendant que les Français sont soumis à une incroyable tyrannie sanitaire, les immigrés extra-européens bénéficient toujours d’un laxisme insupportable. Dans le texte qui suit, Paul Tormenen le démontre de manière implacable.
    Polémia

     

    Il y a quelques mois, en mai 2020, trois organisations internationales soulignaient que le rétablissement des transports internationaux, interrompu momentanément en raison de la crise sanitaire, risquait d’entrainer un afflux de clandestins en Europe (1).
    Les informations disponibles en la matière montrent que ces prévisions étaient totalement fondées : depuis quelques mois, l’émigration clandestine redouble, en particulier vers la France.
    Le gouvernement français, fidèle à la ligne de conduite laxiste tracée par le chef de l’État, apparait incapable d’endiguer cette vague montante. Pendant ce temps, en Europe, d’autres gouvernements prennent des mesures fermes pour contenir l’immigration extra-européenne, en dépit des protestations de la commission européenne et des O.N.G. Alors que la France apparait comme le maillon faible, ils ont compris qu’il y avait urgence à réagir pour éviter le chaos et les conflits communautaires.

    L’Europe plus vulnérable que jamais

    Depuis le rétablissement des traversées clandestines d’Afrique et de Turquie vers l’Europe, les Organisations Non Gouvernementales déplorent de très nombreuses noyades de migrants en mer méditerranée. Ces événements tragiques sont révélateurs de l’essor considérable du nombre de départs de clandestins des côtes africaines et turques.

    Fin juillet, les arrivées clandestines en Europe par la mer et par la terre étaient en augmentation de 53% par rapport à l’année dernière, selon l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) (2).

     

    Nombre d’arrivées clandestines recensées  A fin juillet 2020 Au 28 juillet 2021 Évolution
    IOM  41 440  63 798 + 53%

    Source : OIM. Arrivées en Europe au 31 juillet 2020 et au 28 juillet 2021

     

    Il faut ajouter à ce nombre toutes les arrivées non comptabilisées qui viennent grossir le stock des clandestins, comme les étrangers venus en Europe avec un visa de tourisme ou d’études qui ne repartent pas dans leur pays à l’échéance de leur titre de séjour.

    Plusieurs facteurs concourent à l’importance actuelle de l’immigration clandestine :

    • La crise économique au Maghreb, et plus largement en Afrique, causée par le ralentissement de l’activité, notamment touristique, se traduit par un développement de la pauvreté. La conquête progressive du territoire afghan par les Talibans amène de nombreux Afghans à demander l’asile en Europe ou à y pénétrer clandestinement via la Turquie (3).

     

    • Le retour en mer méditerranée des bateaux des passeurs et autres trafiquants d’êtres humains. Il s’agit d’un secteur florissant de l’économie informelle en Afrique, avec des passeurs qui viennent démarcher les jeunes dans les pays de départ (4).

     

    • Le retour en mer méditerranée des bateaux des O.N.G. et l’accroissement de leur budget grâce à des subventions publiques. SOS méditerranée et son bateau Océan Viking bénéficient ainsi depuis le début de l’année de financements pérennes. En plus de bailleurs de l’O.N.G. comme la Croix rouge et le Croissant rouge, une cinquantaine de collectivités territoriales et locales françaises, dirigées par des élus de gauche, se sont engagées au sein d’une « plateforme des collectives solidaires françaises » à apporter leur soutien financier à SOS méditerranée (5).

     

    • Les contraintes imposées par l’Union européenne. Au travers de ses interventions intempestives, la commission européenne ne cesse d’affaiblir la capacité des pays européens à endiguer l’immigration clandestine.
      Des parlementaires européens ont récemment accusé des agents du corps de garde-côtes Frontex de pratiquer des refoulements de clandestins en haute mer. La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a immédiatement demandé au directeur de Frontex d’augmenter sensiblement le nombre d’« observateurs des droits fondamentaux », chargés notamment de veiller à ce que les clandestins puissent faire une demande d’asile en haute mer ( ! ) ou aux frontières terrestres et entrer sur le territoire européen (6).
      Dans le prolongement de cette demande, la commission européenne vient de saisir la cour de justice de l’Union européenne pour faire condamner les autorités hongroises, au motif qu’elles pratiqueraient des refoulements aux frontières, en violation d’une directive européenne (7).C’est ainsi la capacité même des pays européens à contenir l’immigration clandestine qui est remise en cause. Les bureaucrates européens sont par contre beaucoup plus discrets quand des douaniers hongrois se font agresser par des migrants à la frontière avec la Serbie, comme cela s’est passé le 29 juillet (8).

      À défaut de volonté d’endiguer les flux migratoires, la commission européenne organise la répartition des migrants dans les différents pays européens. La « solidarité » avec les pays de premier accueil des clandestins (Espagne, Italie, Grèce) souhaitée par la commission européenne s’exprime en effet au travers des relocalisations des migrants dans les pays européens volontaires. Le gouvernement français y répond toujours favorablement. Pour favoriser ces mouvements de population, la commissaire européenne a annoncé qu’un budget de 300 millions d’euros allait être dédié à la relocalisation de 30 000 migrants d’ici fin 2022 (9). Pendant ce temps, l’organisation du retour des étrangers arrivés illégalement en Europe dans leurs pays semble à peine envisagée, tant les Etats européens ont su avec force traités et directives entraver leur capacité à maitriser l’immigration.

    • L’utilisation de l’immigration comme arme diplomatique. La sous-traitance à des pays tiers du contrôle des frontières extérieures de l’espace Schengen a placé les pays européens dans une situation de très grande vulnérabilité. En mars 2020, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, téléguidait des milliers de migrants à la frontière grecque, afin de faire monter les enchères en vue de la renégociation de l’accord migratoire conclu avec l’Union européenne en 2016. En mai 2021, plusieurs milliers de Marocains ont, parfois en agressant des douaniers espagnols, forcé la frontière pour accéder au territoire espagnol de Ceuta, au nord du continent africain. Depuis le mois de juin, la Lituanie fait face à un afflux de migrants tacitement autorisé, voire organisé, par le gouvernement du pays voisin, la Biélorussie.

    À chaque fois, les gouvernements hostiles ouvrent les vannes à l’immigration clandestine pour faire pression sur l’Union européenne (dans le cas de la Grèce et de la Lituanie) ou sur le pays voisin (dans le cas de l’Espagne) en raison de divergences diplomatiques. A chaque fois, ce sont des flux d’immigration supplémentaires qui arrivent en Europe.

    La France désarmée

    Dans ce contexte, la France apparait particulièrement vulnérable. L’incurie du gouvernement français en la matière se manifeste sous différentes formes :

    • Le nombre de placements en rétention d’étrangers en situation irrégulière en vue de leur éloignement et le nombre d’éloignements effectifs du territoire se sont effondrés, comme en témoigne un rapport paru récemment  (10).
    • Le refus de certains clandestins de faire des tests PCR apparait comme une nouvelle parade, qui s’ajoute à la guérilla juridique, pour faire échouer l’application des Obligations de Quitter le Territoire Français (11).
    • Des associations immigrationnistes prennent l’opinion publique à témoin lors d’occupations de places publiques complaisamment médiatisées, pour que des « mises à l’abri » collectives de migrants soient organisées. Rien qu’à Paris, 9 opérations de ce type ont été menées depuis le début de l’année. A aucun moment les autorités françaises n’évoquent le retour dans leur pays des clandestins, en lieu et place de leur orientation vers des structures d’accueil.
    • La liste des pays sûrs dont les ressortissants ne peuvent se prévaloir du droit d’asile a récemment été réduite sur décision du conseil d’Etat, afin de garantir les droits des LGBT (12).
    • Au lieu de restreindre les conditions d’accès à l’Aide Sociale à l’Enfance, massivement détournée de son objet initial par des jeunes extra-européens, le gouvernement et des départements s’emploient à leur bâtir des parcours d’insertion après leur majorité, au travers notamment de la Garantie Jeunes (13).

    Dans ces conditions, les rares indicateurs qui filtrent en dehors des statistiques annuelles sont au rouge :

    • +40% de demandes d’asile déposées en France en juin 2021 par rapport à l’année dernière (14),
    • chaque mois, plus de 1 000 clandestins supplémentaires bénéficient de l’Aide Médicale d’Etat, en dépit des sorties du dispositif grâce aux très nombreuses régularisations largement accordées par le gouvernement français (15).

    Le gouvernement français regarde ailleurs

    Face à une situation qui va rapidement devenir chaotique, le gouvernement français se fixe comme objectif bien peu ambitieux d’expulser les étrangers en situation irrégulière radicalisés et les délinquants, avec un succès pour le moins mitigé (16). Contrairement à d’autres pays européens, les autorités françaises se refusent à conditionner l’aide au développement et l’octroi de visas à la délivrance de laisser passer consulaires par les pays d’origine des clandestin, le précieux sésame permettant d’organiser leur retour.

    En Europe, des gouvernements ne restent pas inertes face à la submersion migratoire

    Si le gouvernement français apparait tétanisé à l’idée de prendre le problème de l’immigration à bras le corps, d’autres pays européens prennent des initiatives résolues.

    Le Royaume-Uni a récemment annoncé conditionner la délivrance des titres de séjour à la bonne volonté des pays tiers à délivrer des laisser passer consulaires. Les autorités de ce pays rejoignent celles du Danemark pour organiser l’externalisation, notamment en Afrique, des procédures d’asile. L’objectif assumé est d’éviter l’immigration économique subie et que les mesures d’éloignement des étrangers en situation irrégulière s’enlisent dans les méandres administratifs et judiciaires.

    La Suède vient pour sa part d’adopter une loi limitant la durée des titres de séjour accordés aux bénéficiaires de la protection internationale (17). Le gouvernement hongrois exige désormais que les demandes d’asile soient effectuées en dehors du pays, ce qui a contribué à en réduire drastiquement le nombre, qui était déjà très faible (18). Pour stopper la pression migratoire, la Lituanie et l’Autriche déploient des militaires aux frontières (19).

    Pendant ce temps, le ministre de l’intérieur français demande l’aide de Frontex pour…contenir les départs de migrants de France vers le Royaume-Uni ! (20). Chacun ses priorités. Dans le cas présent, le gouvernement français semble faire du pédalo dans une mer agitée.

    En 2017, le mentor d’Emmanuel Macron, Jacques Attali, exprimait sa conception de l’immigration : « Tout pays doit se penser comme un hôtel et ses habitants comme des hôteliers. Recevoir sans cesse des étrangers. Être accueillant » (21). Avec le recul, on peut constater que l’élève a suivi scrupuleusement les préceptes du maitre, « quoiqu’il en coûte » pour la France et les Français. Le réveil sera rude.

    Paul Tormenen (Polémia, 10 août 2021)

     

    Notes

    (1) « Après le confinement, la submersion migratoire ? ». Polémia. 19 mai 2020
    (2) Flow monitoring Europe. Arrivals to Europe. IOM. Requête au 2 août 2021
    (3) « As Taliban advances, Europe fears an afghan migration crisis ». VOA news. 2 août 202
    (4) « Au Sénégal, des passeurs face à la justice ». Jeune Afrique. 30 avril 2021
    (5) « La plateforme des collectivités solidaires ». Site de SOS méditerranée
    (6) « Commissioner Johansson’s remarks at Libe working group on Frontex scrutiny »
    (7) « La commission européenne saisit la cour de justice de l’Union européenne d’un recours contre la Hongrie pour restriction illégale de l’accès à la procédure d’asile ». Commission européenne. 15 juillet 2021
    (8) « Migrants attack guards on Hungarian-Serbian border ». RMX News. 29 juillet 2021
    (9) « EU aims for 30 000 refugees resettlements until 2022 ». Infomigrants. 13 juillet 2021
    (10) « Centres et locaux de rétention administrative ». Rapport 2020. La Cimade.
    (11) « Refuser les tests PCR permet au moins de retarder l’expulsion ». La Voix du nord. 21 mai 2021
    (12) « Immigration : le conseil d’Etat retoque la liste des pays sûrs ». Le Figaro. 2 juillet 2021
    (13) « La Garantie Jeunes doit devenir un droit pour tous les précaires ». 20 minutes. 7 janvier 2021
    (14) « Récapitulatif des indicateurs de l’OFFI en juin 2021 ». Tweet de l’OFII. 20 juillet 2021
    (15) Rapport n°4195 sur le projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2020. Assemblée nationale
    (16) « Macron demande un tour de vis sur l’expulsion des étrangers irréguliers ». L’Express. 9 juin 2021
    (17) « Entrée en vigueur de la nouvelle loi sur l’immigration ». Euronews. 22 juillet 2021
    (18) « En Hongrie, il n’est actuellement plus possible de demander l’asile ». Infomigrants. 31 août 2020
    (19) « Immigration : l’Autriche mobilise des centaines de soldats à ses frontières ». Valeurs actuelles. 25 juillet 2021
    (20) « Darmanin demande à Frontex de s’occuper du nord de l’Europe ». Euractiv. 26 juillet 2021
    (21) « La Suisse doit se penser comme un hôtel ». Interview de Jacques Attali. 24 heures.Ch. 17 octobre 2017

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  • Pass sanitaire, un étrange silence...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Maxime Tandonnet, cueilli sur son blog personnel et consacré au silence des intellectuels quant à la mise en place du passe sanitaire.

    Ancien haut-fonctionnaire, spécialiste des questions d'immigration, et désormais enseignant, Maxime Tandonnet a été conseiller à l’Élysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Il a donné un témoignage lucide et éclairant de cette expérience dans Au cœur du volcan (Flammarion, 2014).

    Silence des intellectuels.jpg

     

    Pass sanitaire, un étrange silence

    Chacun a bien sûr le droit d’être pour ou d’être contre le pass sanitaire mais il est difficile d’y être indifférent. Son caractère désormais obligatoire pour les actes de la vie courante comme se rendre dans un restaurant ou prendre le train bouleverse bel et bien l’ordre des choses.

    Pour la première fois dans la France contemporaine, la nouvelle règle opère une discrimination (hors sanction pénale) entre des citoyens de plein droit et des citoyens privés de certains droits en rapport avec le quotidien, officialisant une forme d’exclusion. Elle viole de plein fouet les promesses réitérées des plus hauts personnages de l’Etat ayant formellement promis à maintes reprises que jamais (« jamais ») une telle mesure – discriminante – ne serait mise en œuvre. Elle procède d’un climat de peur soigneusement entretenu et dont les fondements sont plus que douteux (les victimes déclarées du covid19, en ce moment 45 par jour, sont 7 fois moins nombreuses que celles de l’alcool et du tabac: 323). Elle engendre un monde de contrôle numérique ou chacun se fait le gendarme de tout le monde. Elle sacrifie la liberté individuelle en soumettant nombre d’activités à la détention de ce pass. Son utilité dans la lutte contre l’épidémie est profondément contestable à l’image de l’interdiction aux personnes qui en sont démunies de fréquenter les terrasses en plein air. Elle déchire une fois de plus le pays et divise les Français en ravivant un climat de guerre civile.

    Tout cela devrait passionner, que dis-je, fasciner les intellectuels français prompts à s’enflammer pour toute sorte de micro-polémiques. Or, nous assistons à un silence absolu des grands noms de la littérature, de la philosophie, des médias et autres maîtres-penseurs. Où sont passés les intellectuels? Il en est de même dans le champ politique. Les médias surexposent en ce moment une personnalité isolée et caricaturale (manière de discréditer une sensibilité). Mais pour le reste, les politiques supposés respectables se taisent ou se terrent face à un enjeu de société. Où sont passés les politiques? Leur silence semble d’ailleurs proportionnel à leur ambition: éviter de se compromettre.

    Alors, comment expliquer cette démission du monde intellectuel comme du monde politique? D’abord, hélas par l’aveuglement, l’incompréhension de ce qui est en train de se passer: il ne suffit pas de se proclamer « intellectuel », d’être invité sur les plateau de télévision, de disposer de tribunes multiples pour être lucide. Ensuite, par l’opportunisme: attendre de voir comment tout cela va tourner avant de prendre position. De même, par le conformisme: puisque cela vient d’un pouvoir supposé « progressiste », ce ne peut être que bien (que ne dirait-on des mêmes décisions prises par un pouvoir « populiste » ou juste droitier!). Enfin, par une forme de lâcheté, la frousse d’être catalogué « antivax » la nouvelle formule de diabolisation désormais pire que populiste ou complotiste (et mensongère car on peut rejeter le pass discriminant et liberticide tout en étant favorable au vaccin sur une base éclairée et volontaire).

    On sent bien que le pays bouge dans ses profondeurs et qu’une grave explosion se prépare. En revanche, une fois encore, les supposées élites, politiques et intellectuelles ou la France dite « d’en haut », censées représenter les Français et apporter un éclairage à l’opinion, sont aux abonnés absents et largement à côté de la plaque. Et quand elles se réveilleront, il sera trop tard.

    Maxime Tandonnet (Blog personnel de Maxime Tandonnet, 7 août 2021)

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  • La critique du libéralisme de Juan Donoso Cortès, figure de la pensée contre-révolutionnaire...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'Ego Non qui évoque la critique du libéralisme formulée par Juan Donoso Cortés (1809-1853), figure de la pensée contre-révolutionnaire et inspirateur de Carl Schmitt.

    On pourra trouver une présentation de cet auteur dans le livre de Philippe Baillet, Pour la contre-révolution blanche - Portraits fidèles et lectures sans entraves (Akribéia, 2010).

    On notera que plusieurs recueils de textes de Juan Donoso Cortés sont accessibles grâce à la politique de numérisation et de réédition mise en place par la BNF.

    Ceux qui apprécient le remarquable travail d'Ego Non, pourront désormais le retrouver en version écrite dans chaque numéro de la revue Éléments, à la rubrique "La leçon de philosophie politique"...

     

                                            

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  • La géopolitique des terres rares...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Christopher Coonen, cueilli sur Geopragma et consacré aux rivalités géopolitiques autour de la question des terres rares. Secrétaire général de Geopragma, Christopher Coonen a exercé des fonctions de directions dans des sociétés de niveau international appartenant au secteur du numérique. 

     

    Terres rares.jpg

    La Géopolitique des Terres rares 

    C’est un sujet de plus en plus géostratégique.

    Qu’est-ce que les terres rares ? Les terres rares sont un groupe de métaux aux propriétés voisines comprenant le scandium, l’yttrium, et les quinze lanthanides. Elles sont appelées ainsi car on les a découvertes à partir de la fin du 18ème siècle dans des minerais oxydes réfractaires au feu, peu courants à cette époque, et à l’exploitation commerciale rendue compliquée par le fait que ces minerais étaient éparpillés et les terres difficiles à séparer les unes des autres.

    Il faudra attendre le projet Manhattan, c’est-à-dire l’invention de la Bombe A américaine pendant la Seconde Guerre mondiale, pour que les terres rares soient purifiées à un niveau industriel, et les années 1970 pour que l’une d’elles, l’yttrium, trouve une application de masse dans la fabrication des tubes cathodiques utilisés dans les téléviseurs couleur. Du point de vue de l’économie mondiale, les terres rares font désormais partie des matières premières stratégiques.

    Leurs applications sont diverses et variées.
    Voici quelques exemples :

    Le Scandium est utilisé pour la confection d’alliages légers composés d’aluminium-scandium dans l’aéronautique militaire.
    L’Yttrium est retrouvé dans les supraconducteurs haute température et les filtres micro-onde.
    Le Cérium est lui est un agent chimique oxydant utilisé pour la poudre de polissage du verre, comme colorant jaune des verres et des céramiques, pour les revêtements de fours auto-nettoyants, le craquage des hydrocarbures, ou encore dans la fabrication des pots d’échappement.
    Le Néodyme permet la production d’aimants permanents pour les éoliennes, les voitures hybrides, et les centrales hydrauliques.
    Le Prométhium est intégré dans la fabrication des peintures lumineuses, des batteries nucléaires, et constitue une source d’énergie pour les sondes spatiales.
    Enfin, le Gadolinium permet la création de lasers, et est utilisé dans les réacteurs nucléaires et comme additif dans les aciers. Il possède de plus des propriétés de contraste pour l’imagerie à résonance magnétique.

    Du fait de leur dimension stratégique, les terres rares font l’objet d’une communication restreinte de la part des États, de sorte que les statistiques à leur sujet restent rarissimes.

    Premièrement, en termes de réserves mondiales, elles étaient estimées par l’Institut d’études géologiques des États-Unis à 120 millions de tonnes fin 2018, détenues à 37 % par la Chine, devant le Brésil (18 %), le Viêt Nam (18 %), la Russie (10 %), l’Inde (6 %), l’Australie (2,8 %), et les États-Unis (1,2 %). La Chine quant à elle dit détenir seulement 30% des réserves mondiales, bien qu’elle fournisse 90% des besoins de l’industrie. Pour y parer, de nombreux pays développent des techniques de recyclage des déchets électroniques. Mais aujourd’hui, moins d’ 1% des terres rares est recyclé. Afin d’ économiser les ressources primaires ou leur approvisionnement, le développement du recyclage des terres rares est donc une solution même s’il reste à ce jour très limité en raison de leur dilution dans de nombreux appareils à durée de vie très courte, d’un coût de recyclage supérieur à celui de l’extraction primaire, et du risque de ruptures technologiques qui rendraient ces ressources inexploitables d’un point de vue économique à long terme. 

    Du fait des conséquences environnementales de l’extraction et du raffinage des terres rares, de nombreuses exploitations ont été fermées en particulier dans les pays occidentaux, y compris aux Etats-Unis.

    Et il n’est pas surprenant que la Chine convoite des ressources supplémentaires en terres rares afin d’asseoir son hégémonie, via son projet des Routes de la Soie, notamment au Brésil, dont elle est devenue le premier partenaire commercial. Et ceci explique l’intérêt qu’elle porte sur deux des autres principaux détenteurs des terre rares que sont l’Inde et le Vietnam, là aussi au travers de la BRI.

    Deuxièmement, en termes de production, toujours selon l’Institut d’études géologiques des États-Unis sur les 170 000 tonnes produites en 2018, 71% soit 120 000 tonnes l’ont été par la Chine. Les autres producteurs dans le Top 3, à savoir l’Australie avec 20 000 tonnes et les États-Unis avec 15 000 tonnes sont loin derrière.

    Le faible taux de sites de traitement en dehors de la Chine, ainsi que la capacité de production que possède le pays, font de Pékin le principal acteur du marché des terres rares. L’importance de la Chine dans la chaîne d’approvisionnement de ces métaux a de quoi donner des sueurs froides aux États-Unis, dont les entreprises de hautes technologies, qu’elles soient civiles et militaires, dépendent énormément de ces terres rares.

    Ces craintes se sont cristallisées en 2019 lorsque le président chinois Xi Jinping a effectué une visite dans une usine de traitement de terres rares en pleine guerre commerciale avec Washington, laissant ainsi planer la menace d’un blocage par la Chine des exportations de terres rares raffinées. C’est une tactique que la Chine a déjà mise en pratique par le passé, notamment en 2010, quand Pékin avait brutalement interrompu ses exportations de terres rares vers le Japon en représailles à un différend territorial.

    C’est donc un enjeu et une arme géopolitiques majeurs dans la guerre d’influence que se livrent la Chine et les États-Unis.

    Ces deux hyperpuissances vont sans doute migrer leur rivalité sur les terres rares aux planètes Lune et Mars, car elles y sont abondantes en surface. Il n’y a donc pas de hasard si les USA et la Chine ont annoncé, depuis quelques années déjà, qu’ils avaient l’objectif d’envoyer ou de renvoyer des astronautes et des taïkonautes cinquante-deux ans après le premier alunissage humain. Somme toute, un effort lunaire très coûteux pour peu de retours d’expérience nouveaux pour l’avancée de la science spatiale en ce qui concerne la réaction et le comportement humain. Mais un retour sûr en ce qui concerne le minage. C’est donc assumé : « Un grand bond en avant pour l’extraction des terres rares, et un petit pas facile pour l’Humanité ».

    Depuis la fin des années 1990, la Chine est devenue le premier producteur mondial de terres rares au détriment des pays occidentaux qui ont perdu au fil des ans leur capacité de production et leur savoir-faire industriel et technologique. C’est donc devenu aussi un enjeu de souveraineté nationale.


    Face à cette autre tenaille sino-américaine, que peut faire l’Europe ?

    Deux importants projets miniers sont à l’étude, à Norra Karr en Suède et à Kvanefjeld au Groenland. On comprend mieux pourquoi le Président Trump avait proposé au Danemark de lui racheter le Groenland, outre l’intérêt des bases militaires, l’existence de cette mine avait aiguisé son appétit. Ce n’était pas une blague, mais une proposition géopolitique réfléchie, délibérée et sensée de la part du président américain. Rares sont ceux qui en parlent. C’est donc sans doute sur le terrain du recyclage et du développement de mines éco-responsables que l’Europe a une carte à jouer.

    En proposant une offre plus vertueuse sur le plan environnemental à des consommateurs plus exigeants et responsables, et des investissements importants dans de nouvelles technologies, les pays occidentaux devraient pouvoir concurrencer à moyen terme le modèle chinois.

    Christopher Coonen (Geopragma, 12 juillet 2021)

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  • Sommes-nous toujours dans un régime capitaliste ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Guillaume Travers, cueilli sur le site de l'Institut Iliade et consacré au triomphe de l'idéologie marchande.

    Professeur d'économie, Guillaume Travers est chroniqueur à la revue Éléments et a déjà publié Pourquoi tant d'inégalités ? (La Nouvelle Librairie, 2020), un petit essai de réfutation des thèses de l'économiste Thomas Piketty, ainsi que Économie médiévale et société féodale (La Nouvelle Librairie, 2020), Capitalisme moderne et société de marché (La Nouvelle Librairie, 2020) et Corporations et corporatisme (La Nouvelle Librairie, 2021).

    Capitalisme_Rapport marchand au monde.jpg

    Sommes-nous toujours dans un régime capitaliste ?

    Il y a des raisons d’en douter : dans l’immense majorité des pays, en Europe mais pas uniquement, les dépenses publiques représentent autour de 50 % de la production nationale (PIB), un taux qui n’a aucun précédent dans l’histoire (on estime ce taux autour de 10 % au moment de la Révolution française) ; le volume des codes, normes, et réglementations diverses a connu une inflation considérable dans quasiment tous les domaines ; depuis la crise financière de 2008-2009, les banques centrales ont racheté des trillions d’euros d’actifs divers, de sorte que les prix sur les marchés financiers sont aujourd’hui assimilables à des prix administrés ; avec la crise de la Covid-19, les gouvernements ont pris en charge des pans entiers de l’économie, arrosant les entreprises d’aides diverses, payant les salaires des travailleurs mis au chômage forcé ; enfin, dans le monde, on assiste à un regain de protectionnisme et de nationalisations sur fond d’oppositions géopolitiques. Que reste-t-il du marché libre, du capitalisme dans tout cela ?

    Le rapport marchand au monde

    L’idée selon laquelle la montée en puissance des États et autres institutions publiques (banques centrales, etc.) marquerait la fin du capitalisme repose sur l’hypothèse que ces institutions obéiraient par nature à une logique non marchande. Le champ des interactions économiques s’organiserait donc selon une polarité État/marché, de sorte que toute croissance de l’État se ferait au détriment du marché. Dans cette perspective, le capitalisme serait défini avant tout par ses institutions matérielles, c’est-à-dire par le fait que les biens, services ou titres financiers, circulent directement entre individus (sur le « marché libre ») ou via la médiation de l’État. Dans les grandes lignes, cette vision est celle qui aujourd’hui domine le débat public.

    Dans les pages qui suivent, la perspective que nous adoptons pour comprendre le capitalisme est tout autre. À nos yeux, suivant la terminologie de Max Weber ou de Werner Sombart, le capitalisme est avant tout un « esprit », une manière pour l’homme de voir le monde : le capitalisme est avant tout considéré comme l’âge historique (qui s’ouvre au XVIIIe siècle et s’accentue depuis lors) au cours duquel toute chose dans le monde vient à être considérée comme une marchandise, comme des biens disponibles pour satisfaire des besoins individuels, pour être consommés. C’est ainsi que, au cours des trois derniers siècles, de nombreux biens qui échappaient à l’échange marchand y ont progressivement été soumis : on a commencé à acheter et vendre la terre, puis les charges de noblesse, puis la force de travail, pour finir aujourd’hui avec la vente d’organes et location du ventre des femmes (via la gestation pour autrui). Dans cette perspective, le marché n’est donc pas tant une institution matérielle, un mode concret de circulation des biens, qu’un rapport au monde. La mentalité capitaliste est celle qui, vis-à-vis de toute chose – une tradition séculaire, un paysage naturel, etc. – se demande constamment où est son plaisir personnel, son profit immédiat. Tant les biens que les rapports entre individus ne valent donc que pour leur utilité, pour leur valeur monétaire.

    Dans cette perspective, l’opposition État/marché devient relativement secondaire. En effet, un rapport marchand au monde peut bien sûr être le fait des individus et des entreprises privées, mais il peut aussi bien être entretenu par l’État lui-même. Il y a plus encore : quand l’esprit capitaliste devient dominant, il y a de grandes chances pour que l’État lui-même devienne une entreprise capitaliste presque comme les autres. Ses décisions ne seront plus motivées avant tout par des valeurs extra-économiques (rayonnement culturel d’un peuple, approfondissement de ses particularités civilisationnelles, etc.), mais par les seules valeurs marchandes. En un mot : le principal objectif politique, la première jauge pour mesurer le succès ou l’échec d’un gouvernement, sera le taux de croissance de l’économie ou des indicateurs similaires. Ce thème peut être décliné à l’infini. Les politiques sociales, par exemple, ne viseront pas à donner un statut aux plus démunis, à les intégrer dans un corps collectif, mais seulement à s’assurer que nul ne soit exclu de la société de consommation. Le pauvre doit être un consommateur comme les autres ! Les interventions des banques centrales, quand bien même elles perturbent la formation des prix « libres » sur les marchés financiers, ne visent rien d’autre qu’à fluidifier ces marchés, à leur permettre de tourner à plein régime pour qu’il y ait davantage de crédit, une hausse des valorisations boursières…

    Quant aux débats publics sur le rôle de l’État, ils ne visent pas à déterminer quelles sont les fins d’intérêt commun qui doivent être soustraites à l’empire du marché. Ils ont le plus souvent pour objectif de calculer le ratio coûts/bénéfices des activités publiques, de manière à progressivement éliminer toutes celles qui ne sont pas « rentables ». Les églises et les châteaux coûtent trop cher à entretenir ? Laissons-les se dégrader en silence. Les forêts ne sont pas assez rentables ? Privatisons-les. Notre propos n’est évidemment pas de dire que l’État doit être une grosse machine dont toute considération d’efficacité doit être exclue. Mais les considérations d’efficacité doivent porter sur les moyens, non sur les fins. Il faut s’interroger sur les meilleurs moyens de protéger le patrimoine naturel et culturel, déterminer si tel ou tel outil au service de cette fin est efficace ou pas. Mais c’est une chose bien différente de savoir si la fin elle-même – la protection du patrimoine – est une « bonne affaire » ou non. La détermination des fins de l’action publique doit échapper aux considérations marchandes. Et c’est précisément quand elle ne peut plus y échapper que l’État devient un acteur capitaliste presque comme les autres.

    Une telle vision des choses nous semble permettre une compréhension plus juste de la situation actuelle que les spéculations sur la « sortie du capitalisme ». Où que l’on regarde, on ne voit certes pas toujours de marché « libre », au sens de Ludwig von Mises, de Friedrich von Hayek ou de Milton Friedman, mais on voit des valeurs capitalistes : la quasi-totalité des décisions publiques qui sont adoptées, quand bien même elles sont très intrusives dans l’économie, le sont au nom de la « croissance », de la « relance de la consommation », de l’« efficacité », de la « flexibilité », etc. Nous sommes donc en plein dans le capitalisme, mais un capitalisme qui se passe de plus en plus de l’institution du marché libre. Rétrospectivement, ce dernier n’apparaîtra peut-être que comme un trait contingent du capitalisme, non comme sa caractéristique fondamentale.

    Quelques leçons historiques

    Nous pouvons même aller plus loin. Historiquement, on sait que la croissance de l’État et celle du marché sont allées de pair. Pour lever davantage d’impôts, les États modernes ont dû fiscaliser toute forme d’échange. Ce qui faisait obstacle à ces échanges (douanes intérieures au Moyen Âge, etc.) a dû être supprimé : ce sont les États qui, au sein de leurs frontières, ont forcé la création de marchés intérieurs à l’orée de l’époque moderne. Ce sont encore les États qui, pour fiscaliser les échanges, ont dû s’efforcer de les faire passer de l’économie informelle (troc donc et contre-don, solidarités communautaires diverses, etc.) vers l’économie monétaire. Plus généralement, pour prendre de l’ampleur, les États – dont la France est ici l’exemple le plus parlant – ont dû briser les attaches communautaires, régionales, faire table rase de tout ce qui séparait les individus et l’État. Il a été maintes fois montré, par exemple par Alain de Benoist, que l’anthropologie qui sous-tend le libéralisme est très proche de celle qui justifie la centralisation étatique : dans les deux cas, il s’agit d’extraire l’individu de ses appartenances concrètes, pour que rien ne s’interpose plus, soit entre l’atome humain et l’État, soit entre les atomes humains les uns vis-à-vis des autres. Depuis son bureau de Manhattan, le président d’une multinationale voit le monde à partir de statistiques abstraites portant sur des millions de consommateurs indifférenciés. Le ministre-technocrate d’un État moderne a les mêmes statistiques abstraites, les mêmes chiffres, les mêmes taux de croissance, pour le guider.

    Une fois ces fondements posés, il est aisé de voir que l’idée selon laquelle l’État est assimilable à une entreprise n’est pas nouvelle – quand bien même cette histoire reste largement à écrire. Dès la naissance du mercantilisme aux XVIe et XVIIe siècles, les États ont été considérés par un nombre croissant d’auteurs comme des domaines qu’il fallait administrer pour en maximiser la valeur. Parmi d’autres, l’histoire des diverses Compagnies des Indes est là pour témoigner de l’imbrication étroite entre intérêts politiques et grand commerce privé. La conception économique de l’État se couplait alors à beaucoup d’autres, qui faisaient primer la puissance politique ou le rayonnement culturel. Le germe était néanmoins dans le fruit ; et la pensée de l’État comme acteur économique, comme entrepreneur, comme grand facilitateur des processus de production et de consommation n’a fait que gagner en ampleur. À un stade avancé dans le déploiement de l’idéologie marchande, il est probablement inévitable que l’État lui-même devienne un pur acteur marchand : pour liquider ce qui reste d’entraves aux intérêts capitalistes (valeurs traditionnelles, institutions fondées sur le don, etc.), utiliser la puissance « publique » devient nécessaire. Autrefois, le politique absorbait des ressources pour les consommer, cela faisait le rayonnement des peuples : c’est ainsi qu’ont été gagnées des terres, construits des palais et financés des artistes. Aujourd’hui, l’État fait consommer. On exagère à peine en disant que sa principale préoccupation est que chacun ait son téléphone, son écran de télévision, son supermarché et un fast food à moins de dix minutes. Tout ce qu’il pourrait dépenser à des fins proprement politiques, culturelles, civilisationnelles est scruté d’un œil suspicieux. Rénover Notre-Dame de Paris partie en flammes semble coûter une fortune, alors que sauver périodiquement le système bancaire ne soulève guère d’objections.

    États marchands contre États politiques

    La transformation des États en entreprises capitalistes ne touche cependant pas de manière égale tous les pays de la planète. La tendance est la plus vive en Europe, en raison notamment de l’influence exercée par l’Union européenne dans le démantèlement de tout ce qui reste d’institutions non marchandes. En revanche, dès que l’on élargit le regard vers d’autres aires continentales, on s’aperçoit vite que tous les États n’entretiennent pas un rapport purement marchand au monde. Les exemples sautent aux yeux de pays (Russie, Chine, Turquie, etc.) qui démontrent qu’ils sont portés par une solide conscience historique, civilisationnelle.

    Plus que dans l’intervention croissante des États dans le fonctionnement de l’économie, c’est dans la formation de blocs géopolitiques, dans la renaissance de nations anciennes que nous voyons peut-être poindre la fin du capitalisme. L’Europe est malheureusement la grande absente de ce processus. Un exemple : la France privatise ses forêts, pas assez rentables, quand la Chine rachète les terres agricoles européennes. Que nous restera-t-il quand nous aurons tout vendu ?

    Guillaume Travers (Institut Iliade, 2 juillet 2021)

     

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  • Répression des non-vaccinés : un « remake » des Gilets jaunes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la généralisation du "passe sanitaire"...  

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020) et tout dernièrement Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

    Manifestation contre le passe sanitaire_20210717.jpg

    Répression des non-vaccinés : un « remake » des Gilets jaunes

    La macronie a décidé de faire la guerre aux non-vaccinés, de leur rendre la vie sociale impossible, comme hier elle faisait la guerre aux Gilets jaunes, cette « foule haineuse » qui faisait tant peur au forum de Davos et donc à Emmanuel Macron. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.

    Les nouveaux Gilets jaunes

    Les non-vaccinés sont à la dictature sanitaire ce que les Gilets jaunes étaient à la mondialisation heureuse : un front du refus qui s’installe en dehors de tout appareil partisan. Puisque pour l’essentiel tous les partis institutionnels se sont ralliés aux mots d’ordre de la dictature sanitaire. Ce sont les nouveaux Gilets jaunes, mais invisibles cette fois et qu’il faut pour cette raison désigner à la vindicte.

    Les non-vaccinés, comme les Gilets jaunes, ne croient pas à la propagande du pouvoir et donc de Big Pharma. Ils se méfient de vaccins aux effets d’autant mal maîtrisés que les laboratoires qui les ont mis sur le marché ont décliné par avance toute responsabilité, avec la complicité de l’Union européenne et des gouvernants !

    Ils ne comprennent pas que l’on veuille les vacciner de force : car, si le vaccin est aussi efficace qu’on le dit, en quoi des personnes non vaccinées constitueraient-elles une menace ? Et si le vaccin n’est pas si efficace que cela, alors pourquoi l’imposer à toute la population ? Ou pourquoi préconiser déjà une troisième injection ?

    Les non-vaccinés ne font plus confiance, comme les Gilets jaunes, à des institutions et des médias qui depuis le début de la « pandémie » disent tout et son contraire, et donc mentent en permanence.

    Comme les Gilets jaunes, ils ne veulent pas être traités comme du bétail que l’on vaccine ou que l’on marque à la chaîne, sous prétexte de protéger les « personnes fragiles » c’est-à-dire en réalité pour l’essentiel les vieux baby-boomers qui nous ont légué, en toute irresponsabilité, un monde invivable et qui votent pour Macron.

    La macronie : répression et propagande toujours

    Face aux non-vaccinés, comme hier face aux Gilets jaunes, la macronie a choisi la diabolisation, la propagande et la répression. Chassez le naturel, il revient au galop, dit-on.

    Les médias mainstream, une nouvelle fois, ont joué leur rôle de relais du pouvoir et de préparation de l’opinion, comme on parle de préparation d’artillerie avant une offensive. En diffusant en boucle la peur de la quatrième vague. Et en lançant la chasse aux non-vaccinés, ouverte symboliquement par un autre Emmanuel : Emmanuel Lechypre, le 29 juin sur RMC.

    Et, comme pour les Gilets jaunes, toute l’oligarchie et la bien-pensance politique, de Bernard Kouchner à Éric Ciotti, se sont rangées du côté du pouvoir, laissant éclater une nouvelle fois leur haine de classe en toute impunité. Comme lors des élections régionales et départementales, elles n’avaient pas de mots assez durs contre le RN et ses électeurs.

    Pas de liberté pour les ennemis de la vaccination !

    Salaud de non-vacciné !

    On croyait jusque-là que la pandémie avait pour origine le petit pangolin ou le laboratoire de Wuhan. Mais non : pour nos maîtres piqueurs, le vrai coupable, c’est désormais le… non-vacciné !

    Ce galeux irresponsable à cause de qui on risque d’être confiné de nouveau et qui va empêcher la relance de notre belle économie. Ou qui provoque la suspension de la braderie de Lille.

    Salaud de pauvre ! Salaud de non-vacciné ! Salaud qui porte son masque en dessous du nez ! Salaud qui roule au diesel en fumant des clopes ! Salaud incivique qu’il faut dénoncer à la nouvelle Kommandantur médiatique !

    France macronisée, France muselée

    L’offensive politico-médiatique lancée contre les non-vaccinés démontre une nouvelle fois que la macronie n’est forte que pour taper sur les Français, que pour semer la discorde et la haine.

    Car, quand il s’agit d’affronter les racailles de banlieue, l’explosion de la délinquance et de la toxicomanie, les zones de non-droit, les islamistes, l’Union européenne ou les bellicistes de l’OTAN, il n’y a plus personne en effet.

    La France macronisée devient le seul pays occidental à se voir imposer la vaccination obligatoire de sa population et, comme au temps de l’URSS, le passeport intérieur (baptisé « passe sanitaire ») pour les actes quotidiens de l’existence. Un pays qui va donc imposer à chaque patron, à chaque commerçant, et finalement à chacun de contrôler ses salariés, ses clients ou ses voisins : il faudra montrer son passe sanitaire comme hier son Ausweis.

    Quel symbole de la dérive liberticide et dictatoriale de la macronie !

    Il est vrai que, compte tenu de son impopularité abyssale, Emmanuel Macron ne peut espérer une réélection qu’en muselant le peuple français, en truquant les élections et en fliquant tous ses opposants. Pour ce faire, la quatrième vague tombe à point ; en attendant la cinquième, qui permettra d’imposer le vote électronique et le vote par correspondance pour l’élection présidentielle de 2022…

    Michel Geoffroy (Polémia, 17 juillet 2021)

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