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Points de vue - Page 79

  • Ce qu'il manque au patriotisme français...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une vidéo de Thaïs d'Escufon qui nous livre un plaidoyer impeccable pour la prise en compte de la dimension européenne de la France. Porte-parole talentueuse et courageuse du mouvement Génération identitaire, Thaïs d'Escufon développe désormais une activité de publiciste sur les réseaux sociaux.

    A suivre !

     

                                              

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  • Livres en danger : regard sur les nouveaux censeurs...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de l'Observatoire du journalisme consacré à la censure rétro-active qui s'installe pour purger les œuvres du passé de leurs mauvaises pensées...

     

    Autodafés.jpg

    Livres en danger : regard sur les nouveaux censeurs

    Censurer la pensée en exerçant un contrôle strict sur la littérature est loin d’être un phénomène propre au XXIème siècle. Depuis la nuit des temps, les hommes et les femmes de rang ont toujours exercé leur pouvoir sur les ouvrages qui, d’une manière ou d’une autre, s’avéraient nuisibles à leur influence.

    De Nabuchodonosor à l’Inquisition

    Nabuchodonosor déjà, roi de Babylone, fit incendier les livres religieux des juifs lorsqu’il s’empara de Jérusalem au VIIème siècle avant Jésus Christ. Les chrétiens, lorsqu’ils purent asseoir leur contrôle sur l’Europe purgèrent les archives littéraires païennes des gréco-romains puis, aux temps de l’Inquisition, décidèrent de ce qu’on pouvait lire, écrire et dire. Mais la censure n’est pas le seul fait des mouvements religieux. Les deux grands régimes athées, nazisme et communisme, conceptualisèrent l’idée d’autodafé à grande échelle. On détruisit des centaines de milliers d’ouvrages, au simple motif que les mots qui y figuraient n’allaient pas dans le sens de la doxa des dirigeants. La victoire du libéralisme à la fin du XXème siècle nous fit croire, de manière illusoire, que le temps de la censure était achevé. « La fin de l’histoire » écrivait Fukuyama, devait être le commencement de la liberté absolue et, plus jamais, un auteur ne se verrait brimer par quelconque influence de pouvoir.

    La société inclusive attaque !

    Mais en 2022, à l’heure de la société inclusive, du woke et de la cancel culture, les censeurs semblent faire leur triomphal retour sur les vestiges d’un Occident « déconstruit ». En 2021, une polémique éclate après qu’une école catholique canadienne annonce avoir épuré ses bibliothèques, en 2019, de près de 5000 ouvrages. Parmi les concernés, les albums de Lucky Luke, Tintin, Astérix mais aussi des biographies de l’explorateur français Jacques Cartier. Raison invoquée ? La « réconciliation » avec les autochtones et la lutte contre les stéréotypes négatifs héritiers de la « pensée coloniale » canadienne.

    Aux États-Unis, le grand classique de Margaret Mitchell, « Autant en emporte le vent » paru en 1936 et adapté en film 3 ans plus tard a également subi le courroux des nouveaux censeurs. Retiré de la plateforme HBO (un géant parmi les plateformes de diffusion) afin d’être « mieux contextualisé », on reprochera au monument du cinéma américain de projeter la face d’une histoire nationale jugée trop « offensante » pour une partie de la population. La fameuse émission de France Inter consacrée au cinéma, « Le Masque et la Plume », verra l’une de ses chroniqueuse, Patricia Martin, dire du roman qu’il est « écrit avec les poumons, mais dont l’arrière-fond raciste est insupportable ». Retraduit en français en 2020 par l’écrivain Josette Chicheportiche, cette dernière précise, dans un entretien accordé à France 24, avoir pris le soin de changer la façon dont s’exprime un personnage noir en « supprimant les ‘r’ à chaque début de phrase », supposés rendre compte de l’accent des esclaves afro-américains. Mme Chicheportiche récuse toutefois l’accusation  de racisme faite au livre, considérant qu’il est plutôt une critique du racisme des États-Unis du XIXème siècle.

    Réécriture bien-pensante

    Il reste que s’obstiner à vouloir « recontextualiser » une œuvre ou bien en modifier la forme afin de la rendre moins « offensante »  s’apparente bien à de la réécriture et se transforme en censure.

    De ce côté-ci de l’Atlantique, nous ne sommes évidemment pas épargnés. En France, c’est l’inoubliable roman policier d’Agatha Christie, « Les dix petits nègres » qui est passé entre les griffes des censeurs. Non pas pour son histoire, qui n’aborde en rien le sujet ethnique, mais simplement pour son titre, référence à la chansonnette qui constitue le fil central de l’ouvrage. C’est que le « N word », comme disent les anglo-saxons, n’a pas sa place dans les rayons de nos libraires. Rebaptisé « Ils étaient dix », le seul titre de l’œuvre n’a pas été changé mais aussi les soixante-dix fois où le mot « nègre » apparaissait.

    Sur RTL, James Pritchatd, le petit fils d’Agatha Christie dira en guise de repentir : «Mon avis, c’est qu’Agatha Christie était avant tout là pour divertir et elle n’aurait pas aimé l’idée que quelqu’un soit blessé par une de ses tournures de phrases. Nous ne devons plus utiliser des termes qui risquent de blesser : voilà le comportement à adopter en 2020″.

    Ainsi la littérature d’hier à la vie dure aujourd’hui, malmenée par certains qui voient en elle une effrayante menace venue d’une autre époque et rapportant l’existence passée de mœurs différentes, incompatibles avec le monde moderne.

    Ces quelques assauts contre le cinquième art (et le cinéma) ne sont en Europe pour le moment l’apanage que de certains cercles que l’on peut qualifier d’hystériques. Mais l’essor de ce genre de pratique est à craindre dans un Occident où l’on s’offense pour un rien, ou l’on crie au racisme pour tout, et où l’on « cancel » et « fact-check » tout ce qui nous tombe sous la main. La multiplication d’autodafés contemporains est loin de paraître fantasmagorique, et celle-ci pourrait concerner plus que des déconstructivistes en quête de déconstruction. Il y a quelques années, en Irak, Daech brûlait des centaines de milliers de livres dont certains avaient des siècles derrière eux. Qui nous dit que demain, dans les quartiers perdus de la République, les quelques bibliothèques publiques restantes et autres MJC ne connaîtront pas le même sort ?

    Richard Ovenden et la bibliothèque d’Oxford

    Richard Ovenden, libraire et responsable de la richissime bibliothèque d’Oxford, a publié un ouvrage en 2020 (Burning the books, a history of knowledge under attack) à l’ambition historique mais dont le propos est brûlant d’actualité. Faisant le bilan des innombrables bouquins détruits au cours des millénaires, Ovenden nous rappelle à quel point la sauvegarde de la connaissance, et donc de la pensée, peut s’avérer fragile. Nous ne sommes nullement à l’abri de voir les nouveaux censeurs se multiplier, encore et encore, et faire taire la pensée libre partout dans le monde. La toute-puissance des GAFAM, a mis au silence le président de la 1ère puissance mondiale alors qu’il était encore en fonction ! Et alors qu’Emmanuel Macron, dans ses vœux, annonçait fièrement l’aboutissement de la Commission Bronner, organe de surveillance généralisée de la presse dont le but est de « lutter contre la désinformation et le complotisme », on pouvait lire entre les lignes : la liberté d’expression est aujourd’hui plus que jamais remise en cause.

    Observatoire du journalisme (Observatoire du journalisme, 22 janvier 2022)

     

    Censurer la pensée en exerçant un contrôle strict sur la littérature est loin d’être un phénomène propre au XXIème siècle. Depuis la nuit des temps, les hommes et les femmes de rang ont toujours exercé leur pouvoir sur les ouvrages qui, d’une manière ou d’une autre, s’avéraient nuisibles à leur influence.

    De Nabuchodonosor à l’Inquisition

    Nabuchodonosor déjà, roi de Babylone, fit incendier les livres religieux des juifs lorsqu’il s’empara de Jérusalem au VIIème siècle avant Jésus Christ. Les chrétiens, lorsqu’ils purent asseoir leur contrôle sur l’Europe purgèrent les archives littéraires païennes des gréco-romains puis, aux temps de l’Inquisition, décidèrent de ce qu’on pouvait lire, écrire et dire. Mais la censure n’est pas le seul fait des mouvements religieux. Les deux grands régimes athées, nazisme et communisme, conceptualisèrent l’idée d’autodafé à grande échelle. On détruisit des centaines de milliers d’ouvrages, au simple motif que les mots qui y figuraient n’allaient pas dans le sens de la doxa des dirigeants. La victoire du libéralisme à la fin du XXème siècle nous fit croire, de manière illusoire, que le temps de la censure était achevé. « La fin de l’histoire » écrivait Fukuyama, devait être le commencement de la liberté absolue et, plus jamais, un auteur ne se verrait brimer par quelconque influence de pouvoir.

    La société inclusive attaque !

    Mais en 2022, à l’heure de la société inclusive, du woke et de la cancel culture, les censeurs semblent faire leur triomphal retour sur les vestiges d’un Occident « déconstruit ». En 2021, une polémique éclate après qu’une école catholique canadienne annonce avoir épuré ses bibliothèques, en 2019, de près de 5000 ouvrages. Parmi les concernés, les albums de Lucky Luke, Tintin, Astérix mais aussi des biographies de l’explorateur français Jacques Cartier. Raison invoquée ? La « réconciliation » avec les autochtones et la lutte contre les stéréotypes négatifs héritiers de la « pensée coloniale » canadienne.

    Voir aussi : Autodafés au Canada, le wokisme fait détruire 5000 livres

     

    Aux États-Unis, le grand classique de Margaret Mitchell, « Autant en emporte le vent » paru en 1936 et adapté en film 3 ans plus tard a également subi le courroux des nouveaux censeurs. Retiré de la plateforme HBO (un géant parmi les plateformes de diffusion) afin d’être « mieux contextualisé », on reprochera au monument du cinéma américain de projeter la face d’une histoire nationale jugée trop « offensante » pour une partie de la population. La fameuse émission de France Inter consacrée au cinéma, « Le Masque et la Plume », verra l’une de ses chroniqueuse, Patricia Martin, dire du roman qu’il est « écrit avec les poumons, mais dont l’arrière-fond raciste est insupportable ». Retraduit en français en 2020 par l’écrivain Josette Chicheportiche, cette dernière précise, dans un entretien accordé à France 24, avoir pris le soin de changer la façon dont s’exprime un personnage noir en « supprimant les ‘r’ à chaque début de phrase », supposés rendre compte de l’accent des esclaves afro-américains. Mme Chicheportiche récuse toutefois l’accusation  de racisme faite au livre, considérant qu’il est plutôt une critique du racisme des États-Unis du XIXème siècle.

    Réécriture bien-pensante

    Il reste que s’obstiner à vouloir « recontextualiser » une œuvre ou bien en modifier la forme afin de la rendre moins « offensante »  s’apparente bien à de la réécriture et se transforme en censure.

    De ce côté-ci de l’Atlantique, nous ne sommes évidemment pas épargnés. En France, c’est l’inoubliable roman policier d’Agatha Christie, « Les dix petits nègres » qui est passé entre les griffes des censeurs. Non pas pour son histoire, qui n’aborde en rien le sujet ethnique, mais simplement pour son titre, référence à la chansonnette qui constitue le fil central de l’ouvrage. C’est que le « N‑word », comme disent les anglo-saxons, n’a pas sa place dans les rayons de nos libraires. Rebaptisé « Ils étaient dix », le seul titre de l’œuvre n’a pas été changé mais aussi les soixante-dix fois où le mot « nègre » apparaissait.

    Sur RTL, James Pritchatd, le petit fils d’Agatha Christie dira en guise de repentir : «Mon avis, c’est qu’Agatha Christie était avant tout là pour divertir et elle n’aurait pas aimé l’idée que quelqu’un soit blessé par une de ses tournures de phrases. Nous ne devons plus utiliser des termes qui risquent de blesser : voilà le comportement à adopter en 2020″.

    Ainsi la littérature d’hier à la vie dure aujourd’hui, malmenée par certains qui voient en elle une effrayante menace venue d’une autre époque et rapportant l’existence passée de mœurs différentes, incompatibles avec le monde moderne.

    Ces quelques assauts contre le cinquième art (et le cinéma) ne sont en Europe pour le moment l’apanage que de certains cercles que l’on peut qualifier d’hystériques. Mais l’essor de ce genre de pratique est à craindre dans un Occident où l’on s’offense pour un rien, ou l’on crie au racisme pour tout, et où l’on « cancel » et « fact-check » tout ce qui nous tombe sous la main. La multiplication d’autodafés contemporains est loin de paraitre fantasmagorique, et celle-ci pourrait concerner plus que des déconstructivistes en quête de déconstruction. Il y a quelques années, en Irak, Daech brûlait des centaines de milliers de livres dont certains avaient des siècles derrière eux. Qui nous dit que demain, dans les quartiers perdus de la République, les quelques bibliothèques publiques restantes et autres MJC ne connaîtront pas le même sort ?

    Richard Ovenden et la bibliothèque d’Oxford

    Richard https://www.richard-ovenden.com/ Ovenden, libraire et responsable de la richissime bibliothèque d’Oxford, a publié un ouvrage en 2020 (Burning the books, a history of knowledge under attack) à l’ambition historique mais dont le propos est brûlant d’actualité. Faisant le bilan des innombrables bouquins détruits au cours des millénaires, Ovenden nous rappelle à quel point la sauvegarde de la connaissance, et donc de la pensée, peut s’avérer fragile. Nous ne sommes nullement à l’abri de voir les nouveaux censeurs se multiplier, encore et encore, et faire taire la pensée libre partout dans le monde. La toute-puissance des GAFAM, a mis au silence le président https://www.ojim.fr/apres-le-bannissement-de-trump-twitter-veut-renforcer-la-censure-contre-ses-partisans/ de la 1ère puissance mondiale alors qu’il était encore en fonction ! Et alors qu’Emmanuel https://www.ojim.fr/voeux-presse-emmanuel-macron/ Macron, dans ses vœux, annonçait fièrement l’aboutissement de la Commissionhttps://www.ojim.fr/la-commission-bronner-contre-le-complot-et-la-desinformation-ou-le-contraire/  Bronner, organe de surveillance généralisée de la presse dont le but est de « lutter contre la désinformation et le complotisme », on pouvait lire entre les lignes : la liberté d’expression est aujourd’hui plus que jamais remise en cause.

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  • “Mafias”, “déconstruction” : mots et concepts massacrés par les médias d’information...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Raufer cueilli sur le site de l'Observatoire du journalisme et consacré à la confusion entretenue par les médias "d'information" autour de certains mots et concepts.

     

    Confusion des mots.jpg

    “Mafias”, “déconstruction” : mots et concepts massacrés par les médias d’information

    Tordre en tous sens les mots et concepts c’est, à terme, l’assurance que nul ne s’entendra sur rien. Or, quoiqu’à l’origine in-former signifie donner une forme, des médias “d’information” massacrent allègrement, par sensationnalisme ou ignorance, des termes importants — certes, en criminologie ; mais aussi, en philosophie et pour les sciences humaines au sens large. À titre d’alerte, voici deux de ces termes utilisés à tort et à travers, générant de ce fait de pénibles confusions : “mafia” et “déconstruction”. Pour “mafia”, la critique sera factuelle, donc brève ; mais “déconstruction” nécessitera d’avancer un peu dans le conceptuel.

    Médias d’information et “mafia”

    Mafia, ce mot, au sens criminologique précis, désigne une redoutable “aristocratie” criminelle apparue dans moins de dix pays au monde ; or des médias mettent, par ivresse spectaculaire, le mot “mafia” à toutes les sauces : “la mafia des ordures”, lit-on ainsi récemment. Bien sûr, ce cafouillis sémantique provoque confusions et erreurs de diagnostic. Que dirait-on d’un médecin nommant “cancer” un “panaris” ou l’inverse ? Le mésusage du mot mafia est tout aussi dangereux ; en premier lieu, pour les populations subissant ce gravissime fardeau criminel.

    Qu’est-ce alors qu’une vraie mafia ? Une entité séculaire accessible par initiation, fondée sur le triptyque intimidation-omerta-soumission. En février 2012, la Revue d’Histoire des Religions définit justement Cosa nostra de Sicile : “Société secrète dépourvue de statuts et de listes d’appartenance, disciplinée par des règles transmises oralement. Au sein de Cosa nostra, seule la ‘parole d’honneur’ engage à vie”. Et quelle pérennité ! Le 2e repenti de l’histoire de Cosa nostra se présente ainsi au juge Giovanni Falcone : “Je suis Salvatore Contorno, Homme d’Honneur de la 7e génération, de la famille de Santa Maria di Gesù” (Palerme). Hors de rares mafias, qui a jamais vu des criminels de père en fils, en ligne directe sur deux siècles ?

    Enfin, les vraies mafias sont quasi-indéracinables : Cosa nostra traversa vingt ans de fascisme ; les grandes Triades chinoises, soixante-dix ans de communisme, dont dix d’une “Révolution culturelle” aux dizaines de millions de victimes ; toutes ont survécu. Le reste, y compris la fictive “mafia russe”, ne sont que bandes n’ayant jamais dépassé la première génération.

    Libération et la “déconstruction”

    En mode victimaire, Libé s’afflige en décembre passé que la “déconstruction” devienne “la nouvelle cible des conservateurs” : “Nouvelle obsession de la droite pour disqualifier les combats progressistes… Marotte idéologique… Nouvelle obsession pour polémistes de la réaction”… Mais comment osent-ils offusquer ainsi la “pensée deridienne” [de Jacques Derrida], qui nous permet, à nous la gauche, de “penser au-delà des structures binaires” ?

    Nul besoin d’être “de droite”, “conservateur” ou “réactionnaire” ; simplement, d’avoir une modeste culture philosophique, pour vouloir rectifier ces larmoyantes sottises. Remarquons d’abord que jadis, Libé disposait de chroniqueurs de philosophie compétents ; mais, à mesure où les titres de ses articles sombrent dans ce qu’on nommait jadis “plaisanteries de garçon de bains” [1], le contenu s’affaiblit de même.

    Voici donc ce qu’est le concept de déconstruction — inscrit dans un ouvrage illustre, trois ans avant que naisse M. Derrida. Depuis les “présocratiques”, Anaximandre, Héraclite, Parménide, etc., que parvient-il au philosophe du début du XXe siècle de l’expérience originelle de la pensée grecque ? “Un passé simplement conservé auquel on se cramponne sans que rien de fécond n’en jaillisse jamais”. Pour l’émergeant courant phénoménologique, tradition philosophique égale sclérose. L’originel “est recouvert par un passé devenu impropre” et ce conservatisme “fabrique la règle et l’idéal seulement à partir de ce qui est advenu” (le passé).

    Sortir de l’impasse par le questionnement

    - Que faire pour “reconduire les concepts à leur origine spécifique… Libérer les positions métaphysiques fondamentales de ce qui empêche d’accéder jusqu’à elles” ?

    - Comment accéder à la perspective “au sein de laquelle non seulement la chose apparaît mais avec elle, le principe à la lumière duquel elle apparaît” ?

    - Comment remettre en question toutes les définitions traditionnelles ; ce bien sûr pas par ‘conservatisme’, mais par souci d’atteindre la source, libérant ainsi de nouveaux possibles ?

    - Comment “tirer la philosophie de son aliénation et la ramener à elle-même” ?

    - Comment opérer ce retour en amont vers l’inaugural… Partir en quête de l’originel ?

    Quête des origines authentiques de la pensée

    La méthode permettant de sortir de l’impasse résulte du déracinement subi par le jeune Martin Heidegger arrivant (en 1923) à l’université de Marbourg. Issu d’une famille très catholique (son père est bedeau…), il subit un double choc : lire les écrits de Martin Luther, fréquenter des théologiens protestants. Ce que Luther a fait pour le christianisme (retour aux sources, à l’origine) ; lui, Martin Heidegger, le fera pour la philosophie. Son outil : la “destruction phénoménologique”. (Sein und Zeit, Être et temps, 1927, ci-après SuZ) § 22 “Il est besoin de secouer la tradition sclérosée et d’en détacher les revêtements ; cette tâche nous la comprenons comme destruktion [2]. Auparavant, Heidegger nous avertit (SuZ §6) “Destruktion ne signifie pas anéantissement, mais déblaiement et mise à l’écart des énoncés purement historisants sur l’histoire de la philosophie”.

    Cette “désobstruction” permet de dépasser le sens et la familiarité diffuse que nous avons d’une chose, de remettre en question les définitions traditionnelles. Bref : de s’extraire d’une impasse pour aller à l’origine ; ce qui ensuite, permet l’accès à l’essence, au décisif.

    Plus tard — bien plus tard pour J. Derrida, né en 1930 — des disciples ou imitateurs de Heidegger, Hans Jonas, Hannah Arendt, Hans-Georg Gadamer, reprennent le concept de “déconstruction”. Sous l’influence de néo-marxistes de l’École de Francfort (Max Horkheimer, Theodor Adorno), notamment de leur “Dialectique de la raison” (1947), le concept positif de “déconstruction” devient pour J. Derrida une sorte de “boule de démolition” philosophique-militante, vouée à répandre la stratégie du soupçon, à disqualifier, à condamner — d’abord Platon, “père du totalitarisme”. Toute l’immense histoire du concept de “déconstruction”, avant son épisode derridien, le polémiste-Libé l’a omise. Peut-être n’en savait-il rien, après tout.

    Xavier Raufer (Observatoire du journalisme, 14 janvier 2022)

    Notes :

    [1] Définition : ces plaisanteries sont ” à l’esprit léger, ce que les gaz du Pétomane sont à la parfumerie. Un truc qui peut faire rire un instant et qu’on tentera d’oublier honteusement dans la seconde qui suit”.
    [2] Terme d’usage traduit en français par “déconstruction”, mais qui serait mieux rendu par “désobstruction”.

     

     

     

    Tordre en tous sens les mots et concepts c’est, à terme, l’assurance que nul ne s’entendra sur rien. Or, quoiqu’à l’origine in-former signifie donner une forme, des médias “d’information” massacrent allègrement, par sensationnalisme ou ignorance, des termes importants — certes, en criminologie ; mais aussi, en philosophie et pour les sciences humaines au sens large. À titre d’alerte, voici deux de ces termes utilisés à tort et à travers, générant de ce fait de pénibles confusions : “mafia” et “déconstruction”. Pour “mafia”, la critique sera factuelle, donc brève ; mais “déconstruction” nécessitera d’avancer un peu dans le conceptuel.

    Médias d’information et “mafia”

    Mafia, ce mot, au sens criminologique précis, désigne une redoutable “aristocratie” criminelle apparue dans moins de dix pays au monde ; or des médias mettent, par ivresse spectaculaire, le mot “mafia” à toutes les sauces : “la mafia des ordures”, lit-on ainsi récemment. Bien sûr, ce cafouillis sémantique provoque confusions et erreurs de diagnostic. Que dirait-on d’un médecin nommant “cancer” un “panaris” ou l’inverse ? Le mésusage du mot mafia est tout aussi dangereux ; en premier lieu, pour les populations subissant ce gravissime fardeau criminel.

    Qu’est-ce alors qu’une vraie mafia ? Une entité séculaire accessible par initiation, fondée sur le triptyque intimidation-omerta-soumission. En février 2012, la Revue d’Histoire des Religions définit justement Cosa nostra de Sicile : “Société secrète dépourvue de statuts et de listes d’appartenance, disciplinée par des règles transmises oralement. Au sein de Cosa nostra, seule la ‘parole d’honneur’ engage à vie”. Et quelle pérennité ! Le 2e repenti de l’histoire de Cosa nostra se présente ainsi au juge Giovanni Falcone : “Je suis Salvatore Contorno, Homme d’Honneur de la 7e génération, de la famille de Santa Maria di Gesù” (Palerme). Hors de rares mafias, qui a jamais vu des criminels de père en fils, en ligne directe sur deux siècles ?

    Enfin, les vraies mafias sont quasi-indéracinables : Cosa nostra traversa vingt ans de fascisme ; les grandes Triades chinoises, soixante-dix ans de communisme, dont dix d’une “Révolution culturelle” aux dizaines de millions de victimes ; toutes ont survécu. Le reste, y compris la fictive “mafia russe”, ne sont que bandes n’ayant jamais dépassé la première génération.

    Libération et la “déconstruction”

    En mode victimaire, Libé s’afflige en décembre passé que la “déconstruction” devienne “la nouvelle cible des conservateurs” : “Nouvelle obsession de la droite pour disqualifier les combats progressistes… Marotte idéologique… Nouvelle obsession pour polémistes de la réaction”… Mais comment osent-ils offusquer ainsi la “pensée deridienne” [de Jacques Derrida], qui nous permet, à nous la gauche, de “penser au-delà des structures binaires” ?

    Nul besoin d’être “de droite”, “conservateur” ou “réactionnaire” ; simplement, d’avoir une modeste culture philosophique, pour vouloir rectifier ces larmoyantes sottises. Remarquons d’abord que jadis, Libé disposait de chroniqueurs de philosophie compétents ; mais, à mesure où les titres de ses articles sombrent dans ce qu’on nommait jadis “plaisanteries de garçon de bains[1], le contenu s’affaiblit de même.

    Voici donc ce qu’est le concept de déconstruction — inscrit dans un ouvrage illustre, trois ans avant que naisse M. Derrida. Depuis les “présocratiques”, Anaximandre, Héraclite, Parménide, etc., que parvient-il au philosophe du début du XXe siècle de l’expérience originelle de la pensée grecque ? “Un passé simplement conservé auquel on se cramponne sans que rien de fécond n’en jaillisse jamais”. Pour l’émergeant courant phénoménologique, tradition philosophique égale sclérose. L’originel “est recouvert par un passé devenu impropre” et ce conservatisme “fabrique la règle et l’idéal seulement à partir de ce qui est advenu” (le passé).

    Sortir de l’impasse par le questionnement

    - Que faire pour “reconduire les concepts à leur origine spécifique… Libérer les positions métaphysiques fondamentales de ce qui empêche d’accéder jusqu’à elles” ?

    - Comment accéder à la perspective “au sein de laquelle non seulement la chose apparaît mais avec elle, le principe à la lumière duquel elle apparaît” ?

    - Comment remettre en question toutes les définitions traditionnelles ; ce bien sûr pas par ‘conservatisme’, mais par souci d’atteindre la source, libérant ainsi de nouveaux possibles ?

    - Comment “tirer la philosophie de son aliénation et la ramener à elle-même” ?

    - Comment opérer ce retour en amont vers l’inaugural… Partir en quête de l’originel ?

    Quête des origines authentiques de la pensée

    La méthode permettant de sortir de l’impasse résulte du déracinement subi par le jeune Martin Heidegger arrivant (en 1923) à l’université de Marbourg. Issu d’une famille très catholique (son père est bedeau…), il subit un double choc : lire les écrits de Martin Luther, fréquenter des théologiens protestants. Ce que Luther a fait pour le christianisme (retour aux sources, à l’origine) ; lui, Martin Heidegger, le fera pour la philosophie. Son outil : la “destruction phénoménologique”. (Sein und Zeit, Être et temps, 1927, ci-après SuZ) § 22 “Il est besoin de secouer la tradition sclérosée et d’en détacher les revêtements ; cette tâche nous la comprenons comme destruktion [2]. Auparavant, Heidegger nous avertit (SuZ §6) “Destruktion ne signifie pas anéantissement, mais déblaiement et mise à l’écart des énoncés purement historisants sur l’histoire de la philosophie”.

    Cette “désobstruction” permet de dépasser le sens et la familiarité diffuse que nous avons d’une chose, de remettre en question les définitions traditionnelles. Bref : de s’extraire d’une impasse pour aller à l’origine ; ce qui ensuite, permet l’accès à l’essence, au décisif.

    Plus tard — bien plus tard pour J. Derrida, né en 1930 — des disciples ou imitateurs de Heidegger, Hans Jonas, Hannah Arendt, Hans-Georg Gadamer, reprennent le concept de “déconstruction”. Sous l’influence de néo-marxistes de l’École de Francfort (Max Horkheimer, Theodor Adorno), notamment de leur “Dialectique de la raison” (1947), le concept positif de “déconstruction” devient pour J. Derrida une sorte de “boule de démolition” philosophique-militante, vouée à répandre la stratégie du soupçon, à disqualifier, à condamner — d’abord Platon, “père du totalitarisme”. Toute l’immense histoire du concept de “déconstruction”, avant son épisode derridien, le polémiste-Libé l’a omise. Peut-être n’en savait-il rien, après tout.

    Xavier Raufer, criminologue

    Notes

    [1] Définition : ces plaisanteries sont ” à l’esprit léger, ce que les gaz du Pétomane sont à la parfumerie. Un truc qui peut faire rire un instant et qu’on tentera d’oublier honteusement dans la seconde qui suit”.
    [2] Terme d’usage traduit en français par “déconstruction”, mais qui serait mieux rendu par “désobstruction”.

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  • Et le virus américain ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré aux origines du coronavirus.

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Il a également publié un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

    Wuhan_Laboratoire P4.jpg

    Laboratoire P4 de Wuhan

     

    Et le virus américain ?

    Les informations contradictoires qui nous viennent du Kazakhstan mélangent allègrement revanche du clan Nazarbaiev, complot d’un escroc qui aurait détourné 3 milliards de dollars et bénéficié de l’aide du MI6, et conjuration de la CIA, d’Endowment for democracy, de la Rand Corporation et des habituels suspects des « révolutions orange »…

    La guerre bactériologique

    Au moment où l’ordre règne à Astana et s’en vont les Spetsnaz de la 3è brigade, une information suscite encore le trouble ; qu’est-il advenu du laboratoire de recherche biologique financé par les États-Unis au Kazakhstan, et qui aurait pu subir les conséquences des troubles récents quand les chercheurs s’en sont enfuis précipitamment ? Si certains s’en inquiètent, c’est qu’ils ont de quoi s’inquiéter. Tout laisse en effet penser que, selon une pratique dont l’ampleur apparaît seulement, les États-Unis font réaliser et financent dans des pays lointains, à l’abri des regards, des expérimentations impossibles à conduire sur leur sol ou sur celui d’alliés plus regardants, ou plus méfiants — dans probablement pas moins de 40 sites dans le monde.

    La Russie n’a pas tardé à dénoncer des essais de guerre biologique ciblant les particularités génétiques des différentes populations russes et aussi chinoises — chacun pouvant vérifier à cette occasion que l’affirmation ; « les hommes sont tous les mêmes » est biologiquement aussi fausse  que celle qui prétendait définir des races différentes. La science décidément sert à tout, et souvent au pire.

    Et si le virus de la pandémie qui fait trembler l’Occident, promet aux participants des Jeux olympiques d’hiver l’enfermement dans des « bulles sanitaires » et referme les villes chinoises était américain ?

    Et si c’étaient les expériences américaines visant à développer des armes biologiques de destruction massive loin des regards et hors de tout contrôle des autorités scientifiques qui étaient responsables de la pandémie qui paralyse nos économies, renverse toutes les prétentions libérales, et révèle la face d’ombre des démocraties saisies de la peur de mourir ?

    Les auditions du Docteur Anthony Fauci, officiellement directeur du National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), prétendu spécialiste des pandémies et conseiller successif des Présidents Trump et Biden, sont à cet égard du plus grand intérêt. Interrogé sous serment par le sénateur Roger Marshall, comme il l’a été par Ron Paul, lors d’échanges tendus, le Docteur Fauci paraît avoir ouvertement et délibérément menti sur ses revenus et son patrimoine, malgré… 2500 pages de documents communiqués à ce sujet par ses avocats ! Peu importe.

    Le point décisif est que le Comité de Surveillance de la Chambre des Représentants (House oversight comittee) a rendu public plusieurs mails indiquant que le docteur Fauci était au courant depuis le début que le COVID19 était issu d’une fuite de laboratoire, et que ce virus avait été volontairement manipulé afin d’obtenir le fameux “gain de fonction” le rendant plus virulent que le virus naturel, sans doute issu de chauves-souris. Le biologiste chinois dirigeant ces manipulations aurait été spécialement formé dans une Univerité américaine, et son unité de recherche aurait reçu quelques 189 millions de dollars pour stimuler ses recherches. Et le docteur Fauci a tout fait pour que la vérité ne sorte pas.

    Le point décisif est la mise en évidence des financements apportés par le NIAID dont Fauci est directeur, et deux autres organisations américaines, le NIH et Ecohealth Alliance, au fameux laboratoire de Wuhan d’où le virus serait issu (Tyler Durden, sur le site Zerohedge, a publié le détail de ces investigations le 12 janvier 2022).

    Pas par hasard ! Alors qu’un moratorium international aurait été décidé sur les recherches de “gain de fonction” des virus du SARS-COVID, les unes destinées à préparer des vaccins ou des traitements efficaces, les autres destinées à préparer des virus tueurs pour des opérations de guerre biologique ciblant des populations génétiquement distinctes, ou des territoires entiers, les unes et les autres jugées trop dangereuses pour être poursuivies, le financement du laboratoire de Wuhan aurait permis à Ecohealth Alliance de contourner le moratorium. Selon la logique même de la globalisation, les capitaux américains auraient permis à une unité de recherche américaine de faire en Chine au secret de Wuhan ce qu’elle ne pouvait pas faire aux États-Unis, en Europe, ou ailleurs.

    Le biais individuel

    A ce niveau d’interrogation, la pente est aisée. Dénoncer Fauci et ses complices, accuser la cupidité de chercheurs cherchant la fortune au risque de la santé humaine et de pandémies ravageuses… Certes. Tout le système tend à imputer d’écrasantes responsabilités aux individus, pour mieux s’immuniser lui-même contre les critiques. Désignons au plus vite des coupables, pour que rien ne change et que tout continue comme avant ! Les bûchers des sorcières ont servi la cause de la science. Les écologistes sont experts d’une manipulation qui rend chacun coupable d’un bain trop chaud ou d’une entrecôte, mais n’interroge jamais les fondements du libre-échange, des mouvements de population et de la sanctuarisation du capital, et ignore les règles comptables et l’emprise du droit de propriété qui vident de leur portée toutes les dispositions écologiques — hormis celles qui culpabilisent les individus !

    Bien sûr, le maintien en fonction du Docteur Fauci est un mystère ; sera un jour éclairé, comme le sera le suicide en prison de Jeffrey Epstein ? La question évitée est simple ; qu’est-ce qui a permis que dans ce laboratoire de Wuhan, ait lieu l’insertion dans un virus de chauve-souris ou son équivalent, exactement au même moment, de 4 acides aminés et de 12 nucléotides, seule capable de déclencher le gain de fonction recherché — rendre le virus beaucoup plus rapidement transmissible à l’homme (selon un échange de mails entre Mike Farzann découvreur du porteur du SARS, et le chercheur Bob Garry) ?

    Elle est rendue plus simple encore par les multiples pressions, intimidations et opérations de désinformation qui ont pendant plusieurs mois interdit à tout chercheur de faire part de ses doutes sur l’origine naturelle du virus ; du Lancet au Nature Médicine, des dizaines d’articles ont été retirés de la publication, pendant que d’autres sans comité de lecture ni sources scientifiques, interdisant d’évoquer une fuite de laboratoire, notamment ceux de Peter Daszak, étaient publiés sans recul, sans contradiction, ou simplement débat.

    Voilà qui dépasse de loin la culpabilité d’un homme ou de quelques complices. Le système des publications scientifiques, ces fameuses revues à comité de lecture, a failli. L’intérêt a fait loi ; les financements des Big Pharma sont si confortables ! Le système de financement de la recherche a lui aussi failli. Comment admettre que des capitaux privés puissent financer en Chine des recherches interdites aux USA et en Europe parce que trop dangereuses ? Et comment ces capitaux pouvaient-ils espérer tirer bénéfice d’opérations interdites, potentiellement criminelles, voire génocidaires ?

    Et, à la fin, comment tolérer que la santé humaine, et plus encore la peur de la mort, puissent constituer des sources de revenus pour les entreprises des “Big Pharma” qui jouent de la vie comme de la mort, et savent faire payer ce qu’il faut pour accorder à ceux qui ont peur de mourir “encore une minute, Monsieur le bourreau” ?

    Un fait aurait du alerter les oreilles fines ; la rapidité avec laquelle l’accusation américaine désignant la Chine comme responsable du “virus chinois” s’est dissipée. Pas par hasard, ni par générosité face à l’ennemi désigné. Faut-il en conclure que l’administration américaine si bien renseignée était au courant de la compromission de capitaux américains, de chercheurs américains et d’entreprises américaines dans le chaudron des sorcières de Wuhan ? Faut-il en déduire que beaucoup ont su, qui ont jugé plus prudent de se taire, et de ne pas poursuivre des accusations qui à tout moment pouvaient se retourner contre leurs accusateurs ?     

    La question reste ouverte. En l’état actuel des auditions au Sénat et à la Chambre des Représentants, beaucoup incite à conclure que le virus de Wuhan est un virus financé, développé, préparé par les chercheurs américains. Beaucoup d’éléments incitent donc à affirmer que le virus qui ravage le monde est un virus américain, le fruit empoisonné du vertige technologique, de l’appât du gain et de la fuite en avant d’une recherche que plus personne ne contrôle vraiment.

    A ce stade, une question demeure. Que faisaient à l’inauguration de laboratoire de Wuhan l’ancien Premier ministre français M. Cazeneuve, et le mari de la ministre de la Santé, M. Buzyn ? Aux côtés de l’éminent Docteur Fauci, du tourisme sans doute. Il est vrai que Wu Han étant l’un des sites de repos hivernal du Président Mao, c’est là que l’on déguste le meilleur gras de porc de toute la Chine. Et cela vaut bien un voyage chez les sorciers du vivant.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 14 janvier 2022)

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  • Conquête et pouvoir des minorités...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre de Lauzun, cueilli sur le site de Geopragma et consacré à la force des minorités jeunes et conquérantes. Membre fondateur de Geopragma, Pierre de Lauzun a fait carrière dans la banque et la finance.

     

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    Conquête et pouvoir des minorités

    Le poids des minorités militairement supérieures est une constante de l’histoire. L’archétype en est donné par les invasions barbares au Ve siècle: ces ‘barbares’ étaient considérablement moins nombreux que les habitants de l’Empire romain ; mais il y avait longtemps que ce dernier n’arrivait plus à susciter de façon suffisante les troupes aptes à le défendre. Et il recourait de façon croissante à des mercenaires, barbares justement. Il y avait donc une capacité très supérieure des barbares à fournir des guerriers ou soldats. Et cela leur a permis de s’emparer de l’empire, en Occident du moins.

    On retrouve des faits analogues ailleurs ; le cas le plus proche est celui de la Chine, envahie et occupée successivement par les Mongols au XIIIe siècle et par les Mandchous au XVIIe, là aussi donc par des peuples numériquement très inférieurs au départ, mais militairement supérieurs au moins pendant un temps. Mais l’invasion arabe fulgurante du VIIe siècle repose sur un principe analogue ; elle a permis de battre les deux grands empires de la zone, faisant même disparaître l’un d’eux (en Perse), et s’emparant d’un territoire allant du Portugal à l’Inde. On peut voir encore des faits analogues dans des révolutions menées par des minorités parfois faible, le cas le plus évident étant la révolution d’Octobre 1917.

    Or, quand on parle dans ces cas divers de supériorité militaire, cela ne recouvre en général pas une supériorité intrinsèque : certainement pas du nombre comme on l’a dit, mais pas non plus de l’armement, de la tactique ou de la stratégie. Bien sûr il y a eu des facteurs conjoncturels ou, cas par cas, une habilité tactique plus grande. Mais le fait de base est la capacité de se battre et plus encore la volonté de se battre, la détermination des chefs et des troupes.

    Le verdict de l’histoire est donc clair : ce n’est pas le plus civilisé qui gagne, ni celui qui est porteur de plus de valeurs ou de savoir-faire, encore moins d’avenir : c’est en termes brutaux le meilleur guerrier. Pas le chevalier Bayard, pas non plus le plus expert techniquement : mais celui qui veut se battre et gagner. Cela ne veut évidemment pas dire que les autres facteurs (armement, tactique, qualité du commandement etc.) n’ont que peu d’importance. Mais ils ne suffisent jamais.

    Quelle conclusion en tirer pour notre époque ?  D’abord, que pour être vainqueur, ou tout simplement survivre et persévérer dans l’être, on ne peut se reposer exclusivement sur des facteurs de civilisation ou de richesse, sur une supposée supériorité morale, encore moins sur une légitimité démocratique quel qu’en soit le sens. Ces facteurs sont importants s’il y a volonté de se battre : celle-ci existait à l’évidence en 14-18, des deux côtés d’ailleurs. Mais en eux-mêmes ils ne suffisent pas, parce qu’ils ne répondent pas à la question, qui n’est pas idéologique mais guerrière. On se rappelle en sens contraire les scandaleux gauchistes allemands proclamant ‘besser rot als tot’ (mieux vaut être rouge que mort) face à l’URSS ; fort heureusement il n’y a pas eu de vérification des conséquences d’un choix aussi lâche, mais il est clair que celui qui pense ainsi a perdu d’avance.

    Allons plus loin. Les migrants qui affluent à nos frontières ne sont évidemment pas techniquement des envahisseurs au sens guerrier du terme. Mais ils veulent obtenir ce que nos lois leur refusent en principe : entrer chez nous et s’y installer. Et sur ce plan ils gagnent. Parce qu’ils sont plus déterminés. Et de plus en plus, ils cherchent à maintenir leur spécificité une fois installés, à nouveau avec détermination. Et de plus en plus ils y arrivent. On n’est plus dans le domaine guerrier certes ; peut-être y viendra-t-on (les sociétés multiculturelles sont conflictuelles) ; mais en tout cas une question de conflits de volontés est ici aussi clairement posée.

    En définitive donc, on aurait tort de limiter les questions de défense aux menaces classiques (les grandes armées du monde) ; ou aux menaces nouvelles de type terroriste. Il est parfaitement possible à des gens plus déterminés et mus par un esprit plus combatif ou tout simplement plus déterminés de nous imposer leur volonté, et éventuellement de nous conquérir, par des voies assez diverses. Il est donc vital de cultiver et développer un esprit de combat, une volonté de se battre quand c’est nécessaire, en tout cas de savoir lutter pour ce que l’on estime bon ; pas nécessairement de façon active pour ce qui est du gros de la population, mais par un déploiement de moyens suffisant (armés ou pas, selon la question), ce qui suppose que cela soit nourri et soutenu par la population.  Ce peut être dans le champ militaire ; mais aussi voire surtout dans d’autres domaines : police, justice, voiture, éducation ou économie. Dans son champ, notre armée paraît avoir encore cet esprit – sinon les moyens et la taille ; mais la question posée est bien plus vaste.

    Pierre de Lauzun (Geopragma, 10 janvier 2022)

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  • L'élection présidentielle, les maires et les cinq cents signatures...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Nicolas Lévine, cueilli sur le site de la revue Eléments et consacré à la protection que constitue pour le système la quête de cinq cents parrainages d'élus locaux pour les candidats à l'élection présidentielle.

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    Éric Zemmour et les cinq cents

    Ça ne leur suffit pas que des millions de voix ne soient pas représentées dans les chambres et les assemblées, encore faut-il que les candidats putatifs de ce peuple bafoué ne puissent pas se présenter à l’élection présidentielle faute de signatures. C’est le risque qui pesait hier sur la candidature Le Pen, aujourd’hui sur celle de Zemmour. Ces 500 signatures, c’est le pass vaccinal de la République, celui qui ouvre les portes et les referme. La démocratie est morte, vive l’oligarchie !

    Vous vous souvenez du Grand débat ? Alors que la magistrature et les antifas, alliés comme jamais, réduisaient les Gilets jaunes sous les applaudissements des gardiens de la démocratie, des vigies de l’humanisme – je parle bien sûr des journalistes, mais tout le monde aura deviné qui étaient ces héros des temps modernes –, Macron, avec la cape de premier de la classe qu’il porte depuis la première échographie de sa mère, se lançait dans une tournée des salles des fêtes, invitant les maires à venir le questionner afin de sortir de la « crise ». J’ai longuement regardé. C’était dingue. Les journalistes politiques n’en pouvaient plus, ils étaient excités comme un soir de partouze. Ohlala ! qu’il était beau, qu’il était intelligent, comme il tombait bien la veste, comme il était bien peigné, comme il avait – c’est vrai – réponse à tout, Macron ! Au moment où une majorité de Français, selon tous les sondages, continuait de soutenir le mouvement des Gilets jaunes malgré les tombereaux de merde que la plupart des commentateurs jetaient sur ces derniers et les manipulations de toutes sortes dont ils étaient l’objet, ces élus, eux, manifestaient une servilité totale.

    Le Kennedy d’Amiens

    Il est vrai que l’Élysée sélectionnait les élus en question. Les rares maires RN et LFI étaient écartés. Pour le fun et parce que, depuis fort longtemps, le PCF est révolutionnaire comme moi j’aime le RnB, on avait bien choppé deux ou trois vieux communistes à béret pour animer un tout petit peu un exercice qui, en fait, tenait plus de l’autofellation que du « débat ». Dotation, subvention, péréquation : de toute évidence, parmi tous les problèmes soulevés par cette « crise », les maires de France ne voyaient que celui de leurs ressources – donc de leur réélection. Alors que, durant quatre mois, les Gilets jaunes, en plus de très justes revendications sociales, avaient mis sur la table la représentation d’abord, l’immigration, la souveraineté, l’Europe ensuite, les maires, eux, se lamentaient parce que les travaux de la médiathèque Nelson-Mandela et de la piscine Salvador-Allende avaient pris du retard… La déconnection entre représentants nationaux et peuple était acquise – sauf aux yeux des oligarques, bien sûr. Grâce au grand one-man-show du Kennedy d’Amiens, ceux qui ignorent tout de la politique locale, comment elle se fait – entre Rotary et Grand Orient de France –, purent découvrir que les « élus de terrain », les « élus des territoires » (sic) représentaient finalement encore plus mal les citoyens français. Il y eut cinq cents questions posées à Macron, ai-je entendu. Sur cinq cents questions, il y en eut une seule, UNE SEULE sur l’immigration – il faut rendre hommage au maire de Montauban, Brigitte Barèges, qui seule osa et qui fut alors huée par les autres maires présents dans la salle – et qui fut, ensuite, lourdement punie pour cette audace.

    La grève des isoloirs

    La perpétuation du scrutin uninominal majoritaire à deux tours n’a qu’un objectif : exclure de la représentation ceux qui votent mal et, par là même, pourraient brider la marche du Progrès. Dans le peuple, le MODEM ne représente rien : il a pourtant plus de quarante députés. LFI et le RN en ont respectivement dix-sept et… six1. Soit, tous les mots sont aujourd’hui galvaudés ; Macron se dit patriote… Mais je ne vois pas bien comment quelqu’un qui se dit démocrate peut soutenir un système qui admet sans faiblesse qu’un pan considérable de l’électorat ne peut pas être représenté dans nos chambres. La proportionnelle produirait une instabilité ? Sans doute, mais s’il faut choisir entre la stabilité de nos institutions fantoches et la justice, je choisis tous les jours la seconde. Ce n’est évidemment pas le choix des macronistes, des libéraux en général ; êtres moralement très supérieurs, êtres de lumière qui, comme le Skippy des Inconnus, conduisent leurs semblables dans une totale liberté de pensées cosmiques vers un nouvel âge reminiscent, les libéraux se satisfont visiblement très bien d’un régime qui leur assure, de trahison en trahison, sans rien changer à leurs convictions – ce qui est plutôt facile quand on n’en a aucune sinon la volonté de faire carrière, voyez par exemple Gérald Darmanin –, de garder le pouvoir. Sans cesse plus importante, la grève des isoloirs, qui concerne pour l’essentiel les classes populaires, s’explique d’abord ainsi. Ceux qui, à commencer par les politiques, ont chialé après les dernières régionales à cause du minable taux de participation sont au mieux des gros crétins, au pire de gros Tartuffes.

    La quête des signatures

    Ainsi donc, la « démocratie locale » se porterait mieux, nous dit-on. Les dizaines de milliers de maires que notre pays compte seraient de meilleurs porte-parole des « petites gens ». À l’heure où j’écris ces mots, Éric Zemmour ne dispose pas des signatures nécessaires pour entrer officiellement dans la course à la présidence de la République française. Les sondages lui donnent entre 14 et 17 % au premier tour ; ce sont justement et surtout les « petites gens » qui le suivent ; il suffit de ne pas être macroniste, de connaître d’autres « travailleurs » que les nounous ivoiriennes et les Uber maghrébins des « métropoles connectées sur le monde » (sic) pour savoir combien l’homme est populaire dans le peuple. À chaque présidentielle, le RN galère pour trouver ces fameuses cinq cents signatures ; ses difficultés en la matière sont, hélas, un marronnier des campagnes élyséennes. Zemmour fait donc face au même problème, rendu quasi insoluble depuis que François Hollande, entre deux humiliations des Françaises-et-des-Français – ô, Leonarda ! ô, Mistral ! –, a décidé que lesdites signatures seraient rendues publiques. Quel pouvait être le but de cette décision – que personne ne réclamait – sinon de compliquer encore davantage la vie des vraies oppositions et de renforcer le bipartisme, de nous empêcher d’échapper à la légendaire « alternance » entre sociaux-démocrates et démocrates-sociaux, gauche libérale et droite libérale, mondialistes bourgeois et bourgeois mondialistes ?

    Vos papiers, candidat Zemmour !

    Si Éric Zemmour ne pouvait finalement pas se présenter à cette élection, il ne s’agirait pas d’un « déni de démocratie », expression que même une Valérie Pécresse peut éhontément employer. Il s’agirait de l’acte de décès officiel du peu qu’il reste de notre démocratie. Et bien sûr, passée la fausse indignation produite par la subséquente « polémique », on trouverait sans peine des zozos libéraux pour venir défendre, au nom de la « transparence », la porte claquée au nez de celui derrière qui tous les patriotes vraiment désireux de vaincre, de rendre enfin aux élites apatrides qui les méprisent, les moquent, les nazifient la monnaie de leur pièce se rangent aujourd’hui.

    Il en va de ces fichues signatures comme de l’incroyable pass vaccinal : dans l’incapacité d’interdire, le système entend bien « emmerder jusqu’au bout » ceux qui le défient. Cette logique nourrit une colère on ne peut plus légitime. Et c’est cette colère qui est la plus authentiquement démocratique.

    Nicolas Lévine (Site de la revue Éléments, 8 janvier 2022)

     

    Note :

    1. Si l’absence de l’extrême gauche dans les chambres est scandaleuse, elle l’est moins que celle de l’extrême droite dans la mesure où la première est hégémonique dans le champ culturel même si, comme le dit justement Mathieu Bock-Côté, la gauche est tellement habituée à dominer intellectuellement depuis l’après-guerre – et en fait depuis 1789 – qu’il lui suffit d’être contestée pour se sentir assiégée.

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