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Points de vue - Page 54

  • De bons dirigeants ne sont-ils pas censés donner de l’espoir à leurs peuples ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Yann Vallerie cueilli sur Breizh-Info qui constate que nos dirigeants font régner une profonde désespérance au sein des peuples européens...

     

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    Pénuries, crise économique, crise écologique, crise migratoire… De bons dirigeants ne sont-ils pas censés donner de l’espoir à leurs peuples ?

    Quiconque s’intéresse (ce n’est pas le cas de tout le monde même si au final tout le monde est concerné) à l’actualité, et à l’accélération puissante de l’Histoire qui se déroule sous nos yeux, ne peut que s’étonner du fait que les dirigeants, occidentaux notamment, maintiennent les peuples dans la peur, la terreur, plutôt que de leur apporter un nécessaire et vital message d’espoir et d’espérance.

    Les pénuries (nourriture, essence, énergie) s’enchainent, vont et viennent, plongent les populations dans une insécurité économique (et en conséquence morale) de plus en plus élevée. Certains gagnent beaucoup d’argent en vivant de crises économiques graves. Nos dirigeants parviennent au nom d’un effort de guerre quasi sainte contre la Russie, à faire avaler la pilule des conséquences de lourdes sanctions dont nous sommes les premières victimes. Parallèlement, il n’y a pas un JT, pas un journal, qui n’évoque quotidiennement la crise écologique, la menace climatique, et les annonciateurs de la fin du monde sont pléthores. Ceux là même qui, à côté, s’efforcent de nier la transformation ethnique de nos sociétés, la sauvagerie grimpante, le réel, vécu, subi au quotidien par des populations maintenues dans un climat de terreur psychologique effrayant.

    Mais où est donc passé l’espoir dans tout cela ? Où sont passés ces dirigeants – il fût un temps long où il y avait des rois, des empereurs, des chefs – dont la mission est avant tout de redonner de l’espoir à des peuples qui traversent des bouleversements lourds ? Alors il est vrai que le niveau intellectuel de nos mal élus est en constante diminution. Qu’aujourd’hui, ce sont des chargés de communication abreuvés de soja qui font la pluie et le beau temps du moment politique dans nos sociétés occidentales. Mais tout de même. Comment voulez-vous donner à un peuple l’envie de faire des enfants, c’est à dire de ne pas mourir, de ne pas s’éteindre, si vous passez votre temps à prêcher l’Apocalypse qui vient ? A lui demander de renier qui il est, qui il a été, d’où il vient ? Comment voulez vous donner de l’espoir à un peuple, l’envie de vivre, et de ne pas se suicider maintenant ou à petit feu, si vous ne lui offrez aucune perspective à moyen et long terme, y compris pour les générations qui suivront ?

    Voyez Olivier Véran, qui vous parle de l’interdiction des voitures thermiques en 2035 au profit du tout électrique. Mais qui pilote cet individu ? Comment peut-on affirmer de tels énormités alors que dans le même temps, ses compagnons politiques ont massacré le nucléaire français, provoquant qu’aujourd’hui, il n y a même plus de main d’oeuvre compétente pour reconstruire et multiplier un parc digne de ce nom ? Car le nucléaire est aussi la clé de notre avenir. Imaginez des centrales dernier cri, partout en Europe. Des centrales sûres, entretenues, permettant à 10-15-20 ans la production d’une énergie de moins en moins cher pour l’intégralité des Européens.

    Mais voyez les, ceux qui ont érigé Greta Thunberg en nouvelle prêtresse de l’écologie. Jamais un mot sur la démographie mondiale. Demain 10 milliards d’habitants sur terre dont la majorité en Afrique et en Asie ? Pas grave, on continue, on fonce dans le mur, en culpabilisant au passage les Européens dont la démographie est, au passage, la plus stable de cette planète, et donc la moins nuisible pour l’ensemble. Ils veulent faire moins avec trop. A quand des dirigeants responsables qui clameront haut et fort vouloir faire autant, avec moins ?

    Nos dirigeants occidentaux naviguent à vue. Ils n’ont plus rien à nous proposer si ce n’est nous offrir toutes les clés, et les armes pour notre propre suicide. Démolir la famille. Démolir le socle commun culturel, linguistique, religieux. Démolir le socle ethnique. Tout déconstruire, jusqu’à la mort. Ils appliquent finalement de façon systémique la politique de la table rase, chère à l’utopie communiste et à ses dizaines de millions de morts à travers le monde.

    Pourtant, de l’espoir, il y en a. Beaucoup. Parce que les crises, y compris de Civilisation, sont cycliques. Elles ont un début, mais aussi une fin, c’est une constante dans l’Histoire. Ce qui disparait réapparait, y compris sous d’autres formes. Mais encore faut-il entrer en guerre contre un nihilisme tel qu’il pourrait réellement sonner le glas d’une partie non négligeable de notre planète. Car ce n’est pas le réchauffement climatique qui nous tuera demain. Ce n’est pas Pierre qui roule en diesel. Ce ne sont même pas les millions d’individus qui ne rêvent que de pénétrer en Europe et de s’y installer, qui nous menacent. La menace est intérieure, elle est en nous. Elle est dans notre volonté de peuples à décider si, oui ou non, nous voulons vivre ou mourir.

    Et pour cela, encore une fois, il nous faut des dirigeants à la hauteur. Avec une longue mémoire et une vision sur le long terme. Pas des boutiquiers, pas des calculateurs, pas des individus au service d’une petite caste, pas des faux philanthropes mais vrais escrocs. Pas des personnalités qui se révèlent à la hauteur de la benne à ordures que constitue parfois un monde politique constitué des âmes les plus viles que notre société ait enfanté.

    Que ces dirigeants soient députés, présidents, rois, ou empereurs, là n’est pas la question.

    Contez-nous une brève histoire de l’avenir qui ne soit pas celle de Jacques Attali. Ne vous occupez plus de ce qui se passe dans nos foyers, dans nos cerveaux. Donnez-vous les moyens de trouver les secrets de la fusion nucléaire, de nous faire rouler à l’hydrogène, de nous faire conquérir l’espace, de ne plus nous empoisonner en mangeant, de parcourir l’Europe en quelques heures, de rendre notre continent plus sûr, harmonieux, pacifié. Inventez la chevalerie du futur. Dirigez pour notre civilisation, plus pour les autres. Pensez à nous, avant les autres. Parlez-nous d’une Europe puissante, homogène, dans 30 ans ou dans 100 ans. Anticipez, prenez maintenant les mesures qui nous permettront demain, de continuer à vivre toujours mieux que nos ancêtres ne vivaient.

    Qu’on nous donne de l’espoir et un destin, et nos peuples aujourd’hui à l’agonie se remettront en marche dès demain !

    Yann Vallerie (Breizh-Info, 9 octobre 2022)

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  • Derrière Papy Biden, l’État profond américain à la manœuvre...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré aux agissement de l'état profond américain masqué par le comportement d'un président atteint de gâtisme....

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

     

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    Derrière Papy Biden, l’État profond américain à la manœuvre

    On ironise facilement sur la fatigue, pour ne pas dire plus, du président américain Biden. Le président qui tombe de vélo ou dans les escaliers, qui lit bêtement tout ce qui est écrit sur son prompteur et qui a beaucoup de mal à s’empêcher de baver quand il parle devant les caméras. Mais il ne faut pas s’illusionner pour autant. Derrière Papy Biden, c’est l’État Profond américain qui est à la manœuvre. Papy Biden n’est pas un grand-papa gâteau ou un vieux gâteux. C’est une marionnette qui couvre de son autorité chancelante ceux qui ont déclaré la guerre au monde entier, dans l’espoir fou de continuer à le dominer.

    L’Ukraine, clef de la stratégie américaine en Europe

    L’Ukraine est de nos jours le premier enjeu de cette offensive mondiale.
    Car les États-Unis et l’OTAN, soufflent sur les braises au lieu d’essayer d’imposer la paix. En livrant à l’Ukraine, crédits revolving, armes, conseillers militaires et mercenaires sans limites, les Occidentaux ne font que prolonger une guerre entre Européens. Et pousser la Russie dans ses retranchements.

    Mais l’objectif réel n’est bien sûr pas l’indépendance de l’Ukraine. Papy Biden ne sait sans doute pas où se trouve ce pays, d’ailleurs. Il est de déconnecter durablement la Russie de l’Europe, notamment en coupant leurs liens énergétiques, et au surplus d’affaiblir le concurrent économique européen qui sera victime de la hausse vertigineuse des coûts de l’énergie et des sanctions imposées à la Russie. Coup double donc !

    Si la Russie est techniquement l’agresseur dans ce conflit, il suffit de relire ce qu’écrivaient Brzeziński et consorts pour comprendre que l’Ukraine est depuis longtemps la pièce maîtresse du grand jeu américain pour mettre la Russie à genoux et casser le rêve d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural, puissante et indépendante.

    Le futur front chinois

    Le second front est bien sûr celui de la Chine, dont la puissance montante inquiète au plus haut point l’État Profond américain. Mais la neutralisation de la Russie passe en priorité. « Hitler first ! » comme disaient les Américains durant la seconde guerre mondiale : on mangera le Japon après le plat principal. Aujourd’hui c’est la Chine qui se trouve dans le rôle du Japon.

    Pour le moment donc, les États-Unis se bornent à entretenir une propagande antichinoise constante et à organiser périodiquement des provocations portant sur la libre circulation en mer de Chine ou sur le statut de Taïwan, le futur Dantzig de l’Asie. Mais si la Russie flanche, les Chinois savent qu’ils seront la prochaine cible

    Le front iranien

    Un troisième front a aussi été ouvert en Iran, cette année.

    En Iran les manifestations succèdent aux violences policières et aux attentats, selon un scénario qui rappelle étrangement celui des révolutions colorées ou des révolutions arabes. On voit même des manifestants brandir des pancartes où il est écrit, en anglais bien sûr, « regime change » ! Regime change c’est-à-dire l’expression américaine pour justifier l’attaque des pays considérés comme non-démocratiques. Quoi de plus naturel en effet ?

    On n’oubliera pas en outre les autres conflits latents en Europe, qui peuvent demain être rallumés à la demande : conflit Grèce/Turquie, instabilité du Kosovo principalement.

    La nullité européenne

    Que devons-nous retenir, nous Français, de ces évènements qui font indéniablement monter la tension dans le monde ?

    D’abord la nullité de l’Union Européenne, incapable de faire autre chose que de suivre les États-Unis en tout et ses relais bellicistes irresponsables sur notre continent – principalement la Pologne et les pays baltes. Non seulement l’UE ne nous rend pas plus forts mais elle nous entraîne dans la pénurie, le chaos migratoire et la cobelligérance avec l’Ukraine, donc dans une aventure aux conséquences imprévisibles.

    L’Europe était un rêve pacifiste pour les Européens qui en avaient assez des guerres fratricides. L’Union Européenne démontre qu’elle trahit chaque jour un peu plus cette attente. Papy Biden a tout lieu d’être satisfait de ses vassaux !

    La guerre qui n’est pas la nôtre

    Ensuite, la confirmation du caractère intrinsèquement dangereux de l’OTAN, validant la défiance gaullienne vis-à-vis d’une organisation qui ne peut que nous conduire dans des guerres « qui ne seraient pas les nôtres ».

    Hier c’était la guerre illégale contre la Serbie pour lui imposer la sécession du Kosovo. Aujourd’hui c’est la cobelligérance de fait contre la Russie. Dans quelle prochaine guerre va-t-on nous entraîner ?

    Honte à tous ces politiciens et militaires français qui n’ont eu de cesse de préconiser notre retour dans cette organisation dirigée par les États-Unis ! Ils portent devant l’histoire une responsabilité écrasante.
    Mais ils ont bien sûr le soutien de leur patron, Papy Biden.

    La France de retour dans les années trente

    Enfin, pour la France, l’histoire des années 30 recommence malheureusement, par la faute de ses élites politiques corrompues et d’un système politique à bout de souffle. Et aussi hélas par l’insouciance de nos concitoyens, lobotomisés par une propagande incessante.

    Dans les années trente la France s’est mise progressivement à la remorque stratégique de la Grande Bretagne et a abandonné sa prudence diplomatique en nouant des alliances avec des États éloignés et instables, tout en étant dépourvue des moyens militaires de les honorer. Aujourd’hui la France, devenue l’homme malade de l’Europe, s’est mise à la remorque de l’Otan et de l’Allemagne en perdant toute indépendance.

    En septembre 1939 c’est donc la Grande Bretagne qui annonce que la France est en guerre contre l’Allemagne, pas la Chambre des Députés français. Le tout sous l’œil amusé de Staline qui attend son heure.
    Aujourd’hui c’est Mme Van der Layen qui nous engage dans la guerre aux côtés de l’Ukraine, sans que le parlement français n’ait son mot à dire. Sous l’œil attendri de « Sleepy Joe » Biden.

    Dans les années trente les Français s’intéressaient à Tino Rossi et aux congés payés par les patrons. Pas aux questions internationales.
    Aujourd’hui ils ont Sandrine Rousseau et la réforme des retraites comme horizon.

    Le prochain réveil français risque donc d’être encore plus brutal qu’en 1940.

    Michel Geoffroy (Polémia, 5 octobre 2022)

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  • La déterritorialisation des terres : un changement civilisationnel...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue consacré à la « déterritorialisation des terres » , cueilli sur le site Champs communs - Le laboratoire d'idées de la reterritorialisation animé par Guillaume Travers.

    Professeur d'économie, Guillaume Travers est chroniqueur à la revue Éléments et a notamment publié Pourquoi tant d'inégalités ? (La Nouvelle Librairie, 2020), Économie médiévale et société féodale (La Nouvelle Librairie, 2020), Capitalisme moderne et société de marché (La Nouvelle Librairie, 2020) et La société de surveillance, stade ultime du libéralisme (La Nouvelle Librairie, 2021).

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    La déterritorialisation des terres : un changement civilisationnel

    « Déterritorialisation des terres » : l’expression est paradoxale. Et pourtant, c’est bien de cela dont il s’agit : des terres transformées en purs actifs financiers, échangées dans le monde entier par des sociétés anonymes dont les gérants ne les habiteront jamais ; des terres qui ne vaudront que comme placements ou sources de dividendes. Le phénomène est difficile à mesurer, car les statistiques disponibles ne le saisissent pas, mais il s’accélère massivement. Tentons un état des lieux.

    Un état des lieux

    En France, l’un des premiers signaux d’alerte s’est allumé en 2015, lorsque deux entreprises chinoises ont racheté 1 700 hectares de terres agricoles dans l’Indre. Le phénomène n’était pas complétement nouveau : on savait ces achats de terres massifs sur d’autres continents, et l’on avait déjà vu des vignobles passer dans des mains étrangères. Mais l’annonce a néanmoins fait l’effet d’une petite bombe – c’était là des champs de blé et d’orge. Un livre récemment paru, Hold-up sur la terre, montre que les acheteurs ne sont pas qu’étrangers : nombre de petites exploitations et de parcelles sont rachetées par des groupes industriels et des entreprises de la grande distribution, Fleury Michon ou Chanel. Les prix payés pour ces achats dépassent tout ce que les jeunes agriculteurs peuvent raisonnablement débourser pour s’installer. À petit feu, l’agriculture cesse d’être familiale, pour être confiée à des multinationales gestionnaires embauchant des travailleurs agricoles non propriétaires. Il est à craindre que la tendance s’accentue soudainement, car la moyenne d’âge chez les agriculteurs est élevée, et plus de 160 000 exploitations devront trouver un successeur dans les trois ans à venir. Enfin, dernière révélation récente : la terre intéresse aussi les très grandes fortunes. Aux États-Unis, le plus grand propriétaire de terres arables n’est autre que Bill Gates, le fondateur de Microsoft, qui détient 97 000 hectares de champs répartis sur 18 États – et qui a bien du mal à expliquer publiquement les raisons de ces achats.

    Le même mouvement touche aussi les forêts. Le bois bénéficie de la mode des énergies « vertes », mais ce n’est guère une bonne nouvelle pour la gestion des forêts, qui se voit industrialisée : des parcelles entières rasées et replantées avec une seule espèce – celle qui convient le mieux à la demande du marché. Là encore, un livre récent, Main basse sur nos forêts, tente d’alerter l’opinion. Et là aussi, la question des achats par l’étranger devient saillante. Plus de 30% du bois français partirait vers l’étranger avant d’être transformé, et notamment vers la Chine, dont les importations de chêne ont bondi de 42% sur un an (et de 66% pour les résineux).

    Notons, pour clore brièvement le constat, que des tendances comparables touchent aussi le foncier urbain. Au Canada, dans des villes comme Toronto ou Vancouver, plus du tiers de l’immobilier serait possédé par des acteurs chinois. À New York, des débats intenses ont récemment eu lieu s’agissant de certains gratte-ciel autour de Central Park, qui passent de sociétés financières en sociétés financières, sans même être habités. De purs placements.

    La rupture du lien à la terre

    Le fait de pouvoir acheter des terres n’importe où dans le monde paraît normal à la plupart de nos contemporains. Cela ne choque la majorité, au mieux, que dans quelques cas extrêmes. Si l’on considère la longue durée historique, c’est pourtant quelque chose de tout à fait neuf.

    Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire des institutions européennes, une distinction très nette est toujours établie entre les biens immobiliers et les biens mobiliers. Ces derniers, que l’on parle de troupeaux ou de monnaie, ont très tôt été l’objet d’échanges, y compris avec des étrangers. À l’inverse, c’est un pléonasme d’affirmer que le propre de l’immobilier, c’est d’être immobile. Contrairement aux biens meubles, les Européens se sont toujours représentés la terre comme quelque chose qui ne peut pas être liquide, échangeable avec n’importe qui. La terre n’est pas un simple bien matériel, c’est le lieu sur lequel se déploie l’existence d’une lignée ou d’une communauté. Ce fait se laisse voir par de multiples exemples. Ainsi, dans le monde antique, là où les biens mobiliers sont échangés sans formalisme abondant (selon un modèle propre aux transactions commerciales), l’échange de la terre était beaucoup plus rare et formalisé par des cérémonies de nature religieuse : en faisant passer la terre de mains en mains, on délogeait les divinités familiales qui y habitaient, et cela ne pouvait être un acte anodin. Depuis l’Antiquité et jusqu’à la Révolution de 1789, une pratique comme celle du retrait lignager évitait la dispersion du patrimoine des lignées, en permettant précisément de ramener un bien dans le lignage quand celui-ci devait être vendu. Quant à la qualité d’une terre, elle n’a longtemps pas été pensée comme quelque chose de purement objectif ou matériel. On pensait au contraire qu’une terre était meilleure si des lignées illustres y avaient résidé : toujours, la valeur de la terre était représentée comme intrinsèquement liée à l’identité de ceux qui y avaient vécu ou y vivaient toujours. Sous des formes diverses, ces grands traits se retrouvent, pour autant qu’on puisse les reconstituer, depuis les civilisations indo-européennes jusqu’à la fin du Moyen Âge, en passant évidemment par l’Antiquité grecque et latine et par le monde germanique.

    La distinction très forte longtemps établie entre mobilier et immobilier avait un grand nombre de conséquences pour la structure de l’ordre social. Tout d’abord, la terre avait toujours une dimension politique. Elle était le bien des citoyens ou des membres de la communauté et n’était jamais cédée, ou presque, à des étrangers hors de la cité ou de la communauté. Pour cette raison, l’attachement à la terre était aussi le fondement du pouvoir – aussi bien à Rome que dans le monde féodal. Mais, et c’est ce qui est ici le plus important pour nous, le traitement spécial accordé à la propriété de la terre fut associé à tout un univers mental. La terre n’était pas un bien coupé des hommes, mais une chose à laquelle ils étaient intimement reliés. Elle était considérée comme ce qu’il y a de plus sûr (une perception qui demeure encore aujourd’hui en Europe, ce qui n’est pas le cas dans toutes les aires culturelles, où les biens considérés comme les plus sûr son parfois des meubles, comme les bijoux). Enfin, là où les biens mobiliers sont liquides, homogènes (rien n’est plus similaire à une pièce de monnaie qu’une autre pièce de monnaie), et peuvent être accumulés en théorie sans fin, l’immobilier est associé à l’image d’un monde profondément divers et borné. L’idée que l’on puisse accumuler sans fin des terres, considérées seulement pour leur superficie ou leurs qualités abstraites, est un non-sens dans le monde européen prémoderne.

    On mesure donc la révolution que constituent les dynamiques actuelles d’accaparement, où les terres ne valent plus, aux yeux de ceux qui les achètent, comme lieux différenciés et habités d’une âme, mais comme source de profits, ou comme simples « actifs sûrs » pour l’investissement. Historiquement, ce bouleversement est le fruit de la Révolution française et du Code civil, qui ont fait triompher une conception purement individualiste et absolue de la propriété. L’accélération très récente de la concentration de la terre dans les mains de groupes internationaux est un fruit direct de l’amplification de la mondialisation – mais qui ne doit pas faire oublier ces causes plus anciennes. Dans le cas des terres agricoles, la rupture se manifeste nettement dans le fait que les parcelles ainsi achetées ne sont plus travaillées par des paysans attachés à un champ particulier, mais par des simples travailleurs agricoles, possiblement tout aussi mobiles que les capitaux qui les emploient.

    Les périls de l’industrialisation

    Si la « déterritorialisation de la terre » heurte notre sensibilité, elle est aussi porteuse de périls graves. Elle témoigne d’un rapport pathologique, purement utilitariste et court-termiste, à notre environnement. Car l’autre face de la marchandisation de la terre, c’est son industrialisation, sa gestion technique, comme une ressource distante, afin de maximiser la profitabilité immédiate du sol.

    Les dangers sont particulièrement nets dans le cas des parcelles forestières, dont l’intérêt stratégique est depuis longtemps connu. Au XVIIe siècle, alors que la construction d’un navire peut nécessiter l’abattage de 4000 chênes centenaires, Colbert pense la politique forestière de la France à l’horizon d’un siècle au moins. Récemment, la Chine a fait de même, interdisant l’abattage de tout chêne dans le pays pour une durée de 99 ans. La Russie a suivi, en interdisant les exportations de bois. Alors qu’elle a longtemps été un modèle de gestion forestière, la France subit aujourd’hui de plein fouet les ravages de la marchandisation. La pression commerciale pousse à couper des arbres très anciens, à une vitesse qui ne permet plus leur renouvellement. L’absence de régulation stricte, qui se fonde sur l’illusion libérale selon laquelle rien n’est stratégique localement, car tout pourra toujours être acheté ailleurs, menace tôt ou tard certains de nos approvisionnements. Une part croissante de ces ressources stratégiques part à l’étranger  alors que, dans un mouvement inverse, nombre de pays réduisent leurs exportations. À la faveur de discours industriels vantant la « biomasse » et l’« économie verte », les parcelles déboisées sont souvent replantées avec une espèce unique, poussant vite et qui permettent d’optimiser l’utilisation de l’espace. Les conséquences écologiques sont parfois désastreuses : gérée par des coupes franches de parcelles entières, la forêt perd en diversité, et cesse d’être un écosystème vivant pour devenir une plantation industrielle d’arbres. De tels maux sont particulièrement nets sur les terres achetées par des multinationales afin de « compenser » leurs émissions de carbone par des plantations d’arbres. Certaines de ces parcelles n’ont parfois plus rien de naturel, et deviennent paradoxalement des déserts biologiques.

    Les périls d’une gestion trop distante planent aussi sur les terres agricoles. Gérées de manière industrielle, elles sont converties afin de produire les marchandises les plus échangeables internationalement. Dans le contexte actuel, les cultures destinées à la production de bio-carburants tiennent le haut du pavé, et raison notamment des subventions et du regard public favorable dont elles jouissent. Sur le temps long, le développement à grande échelle des bio-carburants est cependant un leurre. Tout d’abord, les terres étant limitées, leur exploitation à des fins énergétiques se fait au détriment de la production alimentaire – humaine ou animale – , de sorte que l’indépendance en ce domaine est remise en cause. Ensuite, ces activités, qui valent avant tout par la quantité de biomasse produite, sont particulièrement épuisantes pour les sols (il s’agit de planter de priorité ce qui pousse « beaucoup » et « vite ») et sont souvent très gourmandes en intrants. On voit poindre là un danger majeur : le jour où les biocarburants cesseront de bénéficier de subventions directes ou indirectes, l’intérêt des industriels s’en détournera, et l’on réalisera que des millions d’hectares de terres ont été appauvris par des politiques à trop court terme. Le sol est, lui aussi, une ressource épuisable et stratégique qu’il convient de gérer sur le temps long. La marchandisation des terres n’y participe guère.

    Conclusion

    Un pays dont le peuple n’est plus maître de ses terres est en danger : parce qu’il s’expose à des crises majeures mais aussi parce qu’il cesse d’habiter son environnement et de nouer avec lui des liens intimes. Des garde-fous ont longtemps existé, même à l’époque moderne, pourtant dominée par l’absolutisation du droit de propriété : les Safer (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) pour réguler la vente des terres agricoles, et l’ONF (office national des forêts) pour gérer les forêts. Malheureusement, par manque de volonté politique, ces deux structures ont été laissées à l’abandon. Dans les deux cas, le tarissement des fonds publics a été compensé par un financement privé, qui a pour partie modifié la nature de ces organismes : financés par des prélèvements sur les ventes de terres agricoles, ou par les ventes de bois, ces institutions ont désormais, davantage que par le passé, intérêt à maximiser les transactions et l’exploitation industrielle des ressources… donc à accompagner le pillage des terres et le démantèlement du patrimoine commun. En miroir, de plus en plus de pays dans le monde nous montrent une autre voie : celle qui conduit à voir la terre comme une ressource d’intérêt national, qui ne peut pas être abandonnée au seul jeu de l’offre et de la demande mondiales.

    Champs communs (Champs communs, septembre 2022)

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  • Callac, laboratoire du peuplement de la France profonde par l’immigration...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul Tormenen, cueilli sur Polémia et consacré au projet d'Emmanuel Macron de peuplement des communes rurales avec des étrangers extra-européens.

     

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    Callac, laboratoire du peuplement de la France profonde par l’immigration

    Le président de la République a annoncé le 15 septembre sa volonté d’organiser le peuplement des territoires ruraux par des migrants. Le village breton de Callac fait dans ce cadre figure de « laboratoire », avec le projet du maire et d’une fondation privée d’y installer prochainement des migrants en grand nombre. Un vent de révolte commence à souffler contre cette politique de peuplement de la France périphérique par des immigrés, nouvel « avenir radieux » que l’oligarchie compte imposer à des populations souvent réticentes voire opposées.

     

    Le projet d’Emmanuel Macron pour faire face à la « transition démographique »

    Le 15 septembre, le président de la République a réuni les préfets à l’Élysée pour leur présenter leur feuille de route pour les prochains mois (1). Parmi les différents sujets traités, Emmanuel Macron a dévoilé son projet pour faire face à la « transition démographique » de la France, sous la forme d’un diagnostic et d’un plan d’action, qui suscite d’ores et déjà de nombreuses interrogations et critiques.

    Le diagnostic : la « transition démographique »

    Le chef de l’État a fait le constat dans son discours que la procédure d’asile est actuellement longue et complexe en France, que de nombreux migrants économiques s’y engouffrent, que notre système d’aide sociale est plus généreux que celui d’autres pays européens, que l’intégration des étrangers récemment arrivés en France est souvent déficiente et que le nombre de reconduites dans leurs pays des étrangers en situation irrégulière est insuffisant.

    Emmanuel Macron a également souligné que la France est confrontée à un problème de « transition démographique »: « D’ores et déjà nous sommes en train de perdre des élèves dans des écoles et des collèges, cette année environ 60 000, l’année prochaine plus de 95 000 ».

    Or, selon le chef de l’État, « si nous savons offrir de l’urgence, de l’hébergement et de l’intégration dans ces régions (les territoires ruraux NDLR) à des femmes et des hommes qui arrivent sur notre sol, les conditions de leur accueil seront bien meilleures que si nous les mettons dans des zones qui sont déjà densément peuplées, qui ont une concentration de problèmes économiques et sociaux massifs, qui ont déjà trop d’élèves par classe, qui ont 10 à 15 élèves allophones, c’est ça la situation qui est la nôtre, elle est absurde, donc sur ce sujet, il faudra mobiliser, changer nos règles (…) pour que l’on puisse créer un système de répartition, bien meilleur de celles et ceux qui arrivent sur notre sol ».

    Le plan d’action : le peuplement des territoires ruraux

    Pour faire face tant à la baisse de la natalité dans notre pays qu’au déficit d’intégration de nombreux migrants récemment arrivés, Emmanuel Macron a annoncé avoir confié à la première ministre la tâche de travailler sur « une politique profondément différente de répartition sur le territoire des femmes et des hommes qui sont en demande de titres (de séjour NDLR) et aussi de ceux qui en ont reçus ». Le chef de l’Etat a indiqué en conclusion qu’un projet de loi relatif à l’asile et l’immigration sera déposé au parlement début 2023, adossé à une loi d’orientation et de programmation ambitieuse.

    Emmanuel Macron entend donc fixer un nouveau cap à la politique d’immigration de la France. Après avoir créé les conditions d’une augmentation considérable du nombre d’arrivées d’étrangers extra-européens dans notre pays, après quasiment doublé le parc d’hébergement des demandeurs d’asile, qui dépasse désormais les 110 000 places, après avoir organisé leur répartition administrée dans les centaines de structures créées sur le territoire national, ainsi que celle des dits mineurs non accompagnés, le chef de l’Etat veut donc parachever sa politique de peuplement, en organisant la répartition de migrants dans les territoires ruraux, en vue de leur installation pérenne.

     

    La politique de peuplement, arme de destruction de l’identité nationale

    Le constat est connu : chaque année, des centaines de milliers d’extra-Européens arrivent légalement ou clandestinement en France. A l’exception de l’immigration de travail, les étrangers choisissent de s’installer en France, bien plus que la France ne les choisit. L’absence de quotas d’immigration ne permet aucune limite tant quantitative que, bien souvent, qualitative à cette immigration. Dans ces conditions, la politique de peuplement administré des territoires ruraux ne manquera pas de prendre une ampleur considérable.

    La politique de peuplement menée par le gouvernement chinois au Tibet peut à ce sujet être utilement rappelée. Afin d’y éradiquer toute résistance au pouvoir central, le pouvoir communiste a par son entreprise de « sinisation » tenté de renverser de la composition ethnique des territoires où elle était appliquée. Les transferts massifs de population ont été dénoncés par une grande partie de la communauté internationale pour les graves dangers qu’ils représentent pour l’identité des peuples locaux. Pour quelle raison ce qui serait condamnable pour les Tibétains ne le serait pas pour les Français ?

    Cette comparaison est-elle exagérée ? L’avis du haut-commissaire au plan est à ce titre intéressante. François Bayrou s’est vu confier la mission d’animer et de coordonner les travaux de planification et de réflexion prospective conduits pour le compte de l’Etat et d’éclairer les choix des pouvoirs publics, notamment en matière démographiques. S’exprimant quelques jours après la déclaration d’Emmanuel Macron sur son projet de peuplement des campagnes par des allogènes, il déclarait : « les peuples ont droit à leur identité et à des garanties sur la pérennité de leur identité. (…) On n’a pas fait suffisamment attention à ce droit. Les peuples sont attachés (…) aux modes d’être, aux modes de vie qui font que la France est la France, la Suisse est la Suisse, l’Italie est l’Italie » (2). On ne saurait mieux dire.

     

    Les enjeux et opportunités du projet présidentiel

    L’enjeu majeur du projet de peuplement des territoires ruraux par des migrants est bien évidemment celui de la continuité historique de la France et de la préservation de son identité. Bien loin de ces considérations, Emmanuel Macron souhaite pour sa part saisir deux opportunités majeures.

    En premier lieu, l’initiative d’Emmanuel Macron lui permet de reprendre la main sur le projet de loi que Gérald Darmanin devait initialement présenter en septembre visant à faciliter l’éloignement des étrangers en situation irrégulière. En y ajoutant un volet « intégration », Emmanuel Macron cherche « en même temps » à remporter l’adhésion de la gauche et de certains parlementaires LR. Car l’idée de répartir des migrants dans les campagnes est loin de provoquer l’hostilité générale au sein du parti Les Républicains. Le directeur de campagne de Valérie Pécresse lors de l’élection présidentielle d’avril 2022, Patrick Stefanini, ne déclarait-il pas en novembre 2020 : « Une intégration réussie exige une répartition plus équilibrée des immigrés sur le territoire et des moyens financiers importants » (3) ? Une conseillère municipale LR de Callac estimait plus récemment au sujet du projet de peuplement du village par des migrants qu’« il nous faut accepter que Callac soit un laboratoire. Et espérer le succès de l’opération. » (4).

    D’autre part, en présentant son projet comme visant une meilleure intégration des migrants extra-européens, le chef de l’Etat entend faire accepter aux Français sa politique d’immigration de plus en plus débridée, qu’il entend non seulement poursuivre, mais également amplifier. Car plus que jamais, Emmanuel Macron considère l’immigration comme un phénomène naturel et positif, un flux qui ne peut  en aucun cas être ralenti ou freiné, mais qui doit être accompagné et réparti.

     

    Callac, laboratoire du peuplement administré de la France par des migrants

    C’est dans ce contexte qu’une famille de riches mécènes souhaite organiser le peuplement du village breton de Callac, dans les Côtes d’Armor, par des migrants.

    Une première étape a été franchie en avril 2022 avec la signature d’une convention de partenariat entre le fonds « Merci » et le maire de la commune de Callac, visant à financer l’accueil de « réfugiés » et de non-réfugiés et la « revitalisation » du territoire.

    Le rapport d’activité 2021 du fonds de dotation donne quelques informations sur la nature de l’aide qui devrait être apportée : « Horizon propose de rénover ou de construire des « lieux de vie » avec des personnes réfugiées et non-réfugiées qui, grâce à leurs savoir-faire, participeront ensemble au développement économique, urbain, social et culturel d’un territoire » (6).

    Le document nous apprend également qu’« Arche de Noé des temps modernes, ce village pionnier a pour objectif de devenir un modèle duplicable » (7). Une carte de France fait apparaitre une vingtaine d’autres sites qui pourraient devenir des « villages horizon ».

    Si à ce stade, aucune indication n’a filtré sur le nombre de migrants à accueillir et la date de leur arrivée, plusieurs éléments peuvent utilement être rappelés sur le contexte de ce projet de peuplement.

     

    Callac, un échec déjà patent

    Quel est ce village où les mécènes de la fondation Merci et le maire veulent installer des migrants ? Callac est l’une de ces innombrables communes frappées par l’exode rural, un exode qui n’est en rien le fruit du hasard et qu’un peuplement hasardeux ne freinera qu’artificiellement. Les abattoirs qui étaient installés sur la commune ont fermé, des exploitations agricoles ont disparu, des emplois ont été supprimés, la mécanisation a fait le reste. A Callac comme ailleurs dans la France périphérique, les commerces et les services publics ont fermé progressivement. Près de 18 % de la population active de la commune est au chômage.

    Interrogé par Le Figaro, un membre du collectif « pour la défense de l’identité de Callac » affirme : « À Callac, il y a des gens qui cherchent du travail depuis longtemps : pourquoi on ne leur offre pas des formations, des logements réhabilités et le permis de conduire, à eux ? »(7).

    Il y a eu un précédent dans la commune. 5 logements vides ont été attribués à des migrants et à leurs familles en 2017 (8). Le jour de la manifestation contre le projet de peuplement du village, le maire de la commune reconnaissait de façon bien involontaire que « parmi les 5 familles de réfugiés (…), les parents sont « un peu désœuvrés », une façon pudique de dire qu’ils sont une charge pour le système social français (9).

    Pourquoi ce qui a échoué pour 5 personnes réussirait-il pour d’autres en plus grand nombre ? L’immigrationnisme ne semble pas s’appuyer sur des faits mais sur des convictions imperméables à la réalité. Si cette expérience n’est pas concluante, c’est parce qu’elle n’est pas suffisante. Comme elle est vouée à réussir, il faut donc l’amplifier !

    A l’échelle du pays, Emmanuel Macron voudrait faire croire aux Français que l’immigration n’est pas un problème de quantité mais de répartition. Il n’a aucunement pour projet de freiner les flux migratoires et de résoudre les problèmes existants : les innombrables zones de non droit, l’islamisation qui progresse, le chômage endémique, etc. On peut parler d’une véritable obstination déraisonnable en la matière. Une politique de peuplement ne fait pas une politique d’aménagement du territoire, encore moins une politique économique.

    La résistance au projet de peuplement par l’immigration

    Samedi 17 septembre, le rassemblement à Callac contre le projet porté par le maire et le fonds de dotation Merci a réuni près de 300 personnes. L’émoi suscité sur les réseaux sociaux tant par ce projet que par l’annonce du chef de l’Etat de peuplement de territoires ruraux montre que le sujet suscite une forte opposition dans une grande partie de la population.

    Mais les opposants au dessein du président de la République devront pour remporter des succès sortir de l’ornière dans laquelle le pouvoir en place veut les conduire, celle de la marginalisation et de l’ostracisation. Pour y parvenir, il y a tout d’abord un travail d’information à entreprendre, que certains médias ont commencé à faire. Il y a également la mobilisation sur le terrain. Les rares succès de mouvements de refus de l’implantation de centres d’accueil pour migrants ont été obtenus grâce à une mobilisation citoyenne où les partis politiques étaient en retrait. L’opposition au projet de peuplement d’Emmanuel Macron peut être soutenue par des partis politiques, mais elle doit avant tout être un mouvement local et populaire, qui ne marque pas une appartenance à un bord politique, mais un attachement viscéral à l’identité de la France et à sa continuité historique. Un droit qui est reconnu aux autres peuples mais qui pourrait être nié ici et maintenant.

    Paul Tormenen (Polémia, 30 septembre 2022)

     

    Notes :

    (1) Discours du président Emmanuel Macron aux préfets. 15 septembre 2022. Site de l’Elysée
    (2) « Immigration : les peuples ont droit à leur identité, affirme Bayrou ». Le Point. 18 septembre 2022
    (3) « Sur l’immigration, l’intérêt du pays est incompatible avec les zigzags ». Le Point. 28 novembre 2020
    (4) « A Callac, la greffe forcée des réfugiés cabre les villageois ». Le Figaro. 16 septembre 2022
    (6) Rapport d’activité 2021. Fonds de dotation Merci
    (7) cf. (4)
    (8) « 5 logements vides et destinés à des migrants ? ». Breizh Info. 21 décembre 2017
    (9) Tweet de Pauline Launay. 17 septembre 2022

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  • Guerre d’Ukraine, l’impasse intellectuelle...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Maxime Tandonnet, cueilli sur son blog personnel et consacré à la guerre en Ukraine et à l'impasse intellectuelle dans laquelle se trouve l'occident.

    Ancien haut-fonctionnaire, spécialiste des questions d'immigration, et désormais enseignant, Maxime Tandonnet a été conseiller à l’Élysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Il a donné un témoignage lucide et éclairant de cette expérience dans Au cœur du volcan (Flammarion, 2014). Il a également publié des biographies d'André Tardieu (Perrin, 2019) et de Georges Bidault (Perrin, 2022).

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    Guerre d’Ukraine, l’impasse intellectuelle

    L’un des grands problèmes de ce conflit tient au déclin intellectuel du monde occidental. Les débats sur les chaînes d’information en sont une illustration. Voyez par exemple la sottise des stratèges de plateau, comme nous avions jusqu’alors des médecins de plateau au plus fort de l’épidémie de covid. Et même parfois les mêmes: ils vont récupérer d’anciens médecins de plateau pour commenter la guerre d’Ukraine! Tout se passe comme si l’une des causes de l’impasse tenait à l’affaiblissement de la capacité à penser les choses. Il ne se trouve presque personne, ou bien peu de monde, pour réfléchir, apporter une lueur d’intelligence dans ce conflit. Ou alors, ceux qui s’y essayent sont marginalisés, ignorés, insultés.

    Depuis le début de cette guerre la position du monde occidental est entre deux chaises. Elle s’éloigne du principe de réalité pour se soumettre à l’émotionnel. Car de fait, pour en sortir, car il faut bien sortir un jour ou l’autre d’une guerre – il existe deux possibilités:

    Soit l’occident estime que l’un de ses intérêts vitaux est menacé par l’annexion les 4 régions russophones ukrainiennes par la Russie et il choisit de les reconquérir – en y ajoutant peut-être la Crimée. Dans ce cas, il doit entrer ouvertement en guerre contre la Russie, former une coalition occidentale pour la combattre (comme contre l’Irak en 1991). Cela revient à assumer que des soldats occidentaux vont mourir pour le Donbass, une déflagration majeure, peut-être à terme la mobilisation des jeunes Français non militaires de carrière qui iront eux aussi se faire tuer, des bombardements de villes (nucléaires ou non nucléaires), de gigantesques destructions et pénuries. C’est un choix qui peut avoir sa justification s’il est avéré qu’aucune autre solution [pour des raisons nous échappant] n’est envisageable pour la sécurité du monde occidental et de l’Europe. Il ne peut pas être écarté.

    Soit, l’occident juge que la perte par l’Ukraine de ces quatre régions est certes scandaleuse, monstrueuse au regard du droit international mais qu’elle ne change pas fondamentalement l’avenir de l’Europe et de la planète, en tout cas pas plus que la destruction du Haut Karabakh par l’Azerbaïdjan bientôt l’Arménie, et les massacres qui y sont tout autant commis dans l’indifférence. Il juge que l’hypothèse d’un déferlement de l’armée russe sur l’Europe (comme on le craignait du temps de Staline) ou même une politique de reconquête des pays de l’ex URSS par la Russie est rigoureusement inconcevable pour une armée russe qui piétine depuis sept mois face à l’Ukraine, 50ème puissance mondiale. Il se dit qu’il faudra en finir tôt ou tard avec ce conflit et il s’oriente vers une solution de cessez-le feu, de recherche d’un compromis par la négociation. C’est possible aussi. En tout cas, il n’est pas interdit d’y réfléchir.

    Les deux sont possibles, la première comme la seconde. Aucune des deux ne doit être écartée. Mais parfois, il faut faire des choix et les assumer en prenant des risques.

    La formule actuelle, entre deux chaises, est absurde, signe d’indécision à l’image du pathétique de M. Biden. Elle consiste à ne pas combattre soi-même, mais à armer l’Ukraine pour combattre la Russie par procuration. Cette position n’a rien d’antimunichois. A Munich, la question était de céder à Hitler ou de prendre soi-même les armes contre lui. En occident, nul ne parle aujourd’hui d’entrer soi-même en guerre contre la Russie – de mourir pour le Dombass – et d’envoyer la jeunesse occidentale (nos enfants) se faire tuer. Non. Le principe est de combattre Poutine avec les armes de l’occident et le sang des Ukrainiens. C’est toute autre chose que de résister soi- même.

    Et dans quel but? Le rêve des occidentaux est au fond, grâce au sang versé des ukrainiens, d’acculer Poutine à sa perte et à sa chute. Mais après, en admettant même que cette issue soit réaliste? Imagine-t-on que d’aimables pro-occidentaux vont lui succéder pour rendre la Crimée et le Donbass et tendre les bras à l’occident? Douteux… Quant à l’idée de battre la Russie militairement – avec les armes occidentales et le sang ukrainien – la forcer à reculer, abattre son régime peut-être même en allant chercher Poutine jusqu’à Moscou pour le faire juger comme tant de belles consciences le réclament (un peu comme Saddam Hussein) cela revient à faire fi de l’histoire et de ce qu’il en a coûté à tous ceux qui ont voulu terrasser l’immense Russie dans le passé… Dans l’histoire, bien d’autres stratèges ont parié un peu vite sur une chute d’un régime russe (ou soviétique).

    Maxime Tandonnet (Blog de Maxime Tandonnet, 1er octobre 2022)

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  • Pourquoi elle n'est pas féministe...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une utile mise au point de Thaïs d'Escufon consacrée au féminisme.

    Porte-parole talentueuse et courageuse du mouvement Génération identitaire, Thaïs d'Escufon développe désormais avec brio une activité de publiciste sur les réseaux sociaux.

     

                                               

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