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Points de vue - Page 50

  • Ukraine : une guerre si parfaite...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bruno Mégret, cueilli sur Polémia et consacré à la guerre en Ukraine.

    Ancien haut-fonctionnaire, numéro 2 et organisateur du Front national dans les années 90, puis fondateur du Mouvement national républicain, Bruno Mégret est retiré de la politique depuis 2008 et a publié en 2016 un roman de politique-fiction intitulé Le temps du phénix.

     

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    Ukraine : une guerre si parfaite

    Imaginons un instant que la guerre en Ukraine ne soit pas exactement ce qu’en disent les médias et que ce soit en réalité des stratèges américains qui aient conçu ce scénario ukrainien pour mettre Poutine échec et mat. Si tel était le cas, les auteurs de ce plan mériteraient d’entrer dans les livres d’histoire pour l’intelligence et l’efficacité de leur savoir-faire. Car ils ont réussi à faire de ce conflit entre les États-Unis et la Russie ce que j’appellerais, au risque de choquer certains, une guerre parfaite.

    Une guerre sans risque

    Cette guerre ne présente pour les Américains aucun risque de quelque nature que ce soit. L’action se déroule sur un autre continent, très loin de leur territoire et, comme l’avait annoncé le président Biden, il n’y a aucun soldat américain sur le terrain à côté des Ukrainiens. Il n’y aura donc, quoi qu’il arrive, aucun blessé ni aucun mort dans le camp américain.

    Une guerre gagnée même sans victoire sur le terrain

    Le combat est en réalité mené par les Ukrainiens, massivement soutenus si ce n’est dirigés par les États-Unis. Mais les but de guerre ukrainiens et américains ne sont pas les mêmes. Les uns se battent pour sauvegarder leur souveraineté et l’intégrité de leur territoire. Les autres ne se préoccupent que secondairement de la liberté des Ukrainiens, car leur but de guerre vise avant tout à jeter l’opprobre sur la Russie pour l’isoler durablement du monde occidental et la couper définitivement de l’Union européenne. Peut-être même veulent-ils provoquer la chute de Poutine, obtenir la mise en place à Moscou d’un régime qui leur soit plus favorable, voire démanteler la Fédération de Russie. Aussi fallait-il que les Russes prennent l’initiative d’attaquer l’Ukraine pour que les Américains et leurs alliés puissent lancer l’anathème sur l’adversaire russe et dénoncer son président comme l’incarnation du « mal absolu ». C’est maintenant chose faite et les Américains ont d’ores et déjà atteint leur objectif premier quelle que soit l’issue militaire du conflit. La guerre est gagnée même si les troupes ukrainiennes ne la gagnent pas sur le terrain.

    Une guerre par procuration

    Les Ukrainiens se retrouvent dès lors dans la situation de devoir mener la guerre contre les Russes. Une guerre dont on peut dire que ce sont les Américains qui ont tout fait pour la déclencher sous la forme d’une agression caractérisée des Russes. Tout se passe donc comme si les Ukrainiens se battaient par procuration pour le compte des États-Unis. Car avant l’ouverture des hostilités, la souveraineté et la liberté des Ukrainiens auraient pu être assurées pacifiquement par un accord diplomatique dont les bases avaient été jetées à Minsk avec l’aide des Français et des Allemands. Un accord qui prévoyait de donner aux provinces russophones de l’Ukraine un statut constitutionnel d’autonomie et qui aurait pu être complété du côté ukrainien par une déclaration de neutralité comparable à celle qu’avaient adoptée en leur temps l’Autriche ou la Suède.

    Malheureusement, cette perspective de paix, que les Ukrainiens auraient pu accepter si les États-Unis les y avaient poussés et à laquelle les Russes auraient dès lors pu donner leur accord, aurait privé les stratèges américains de leur guerre par procuration. Aussi les États-Unis n’ont-ils pas incité le gouvernement ukrainien à appliquer cet accord. De même qu’ils ont fermé la porte à toute négociation avec les Russes, n’hésitant pas à provoquer ceux-ci en laissant ouverte la possibilité d’une adhésion de l’Ukraine à  l’Otan comme à l’Union européenne. Ce faisant, les Américains ont poussé Poutine dans une impasse dont il a cru pouvoir sortir par l’agression militaire de l’Ukraine.

    Zelensky, le président ukrainien qui est aujourd’hui présenté comme un héros, porte à cet égard une lourde responsabilité. Car, en s’alignant sur les Américains il a exposé ses compatriotes à l’agression russe. Une politique qui n’avait d’ailleurs aucune rationalité puisqu’elle a consisté finalement à déclencher l’invasion russe pour avoir cherché à entrer dans l’Otan afin de se prémunir d’une telle agression.

    En choisissant de suivre les injonctions américaines, plutôt que de rechercher une solution reposant sur la négociation et la neutralité de son pays, Zelensky a donc délibérément entraîné son peuple dans une guerre contre la Russie au bénéfice des États-Unis. Une guerre dont le bilan en destructions, en blessés et en morts sera lourd.

    Une guerre financièrement et économiquement profitable

    Aux États-Unis, elle coûtera quelques dizaines voire quelques centaines de milliards de dollars en armements, en équipements, en renseignements et en formation. Une somme, certes importante, mais qui sera plus que largement compensée par les bénéfices que tireront les Américains et leurs entreprises de la reconstruction de l’Ukraine et des conséquences économiques du conflit.

    Car cette guerre offre aux États-Unis l’occasion de renforcer leurs positions commerciales. Les sanctions économiques qu’ils ont demandé à leurs alliés d’appliquer à la Russie pénalisent en effet de nombreux pays européens mais nullement les États-Unis. Ainsi en est-il par exemple du boycott du gaz russe qui va leur redonner une certaine maîtrise de ce marché stratégique. Cette mesure, catastrophique pour les États européens, oblige en effet beaucoup d’entre eux à acheter le gaz de schiste que les Américains possèdent en abondance ou à se fournir au Moyen-Orient auprès de pays qu’ils contrôlent pour la plupart.

    Ajoutons que la crise économique qui résulte de cette crise énergétique va fragiliser les entreprises du vieux continent sur les marchés internationaux, favorisant de ce fait leurs concurrents américains.

    Une guerre qui rend plus fort

    Cette guerre permet aussi aux États-Unis de renforcer l’Otan qui demeure l’instrument principal par lequel les Américains assurent  leur tutelle sur l’Europe. Ainsi deux nouveaux pays, la Finlande et la Suède, ont rejoint le volet militaire de l’Alliance atlantique, une organisation qui perdait peu à peu de sa légitimité et qui, avec cette guerre, a retrouvé de  la crédibilité auprès des dirigeants européens, renforçant ainsi la suprématie américaine sur le vieux continent et notamment à Bruxelles.

    Avec cette guerre, les Américains ont aussi pu tester leur capacité à contrôler leurs alliés européens, que ce soit au niveau de leur opinion publique ou de leur classe politique et médiatique. Ainsi, les stratèges d’outre-atlantique ont-ils pu constater avec satisfaction à quel point leurs mots d’ordre et leurs opérations de désinformation sont adoptés par leurs alliés sans la moindre réserve. Une sujétion qui leur a permis d’obtenir de leurs vassaux qu’ils prennent des mesures aussi contraires à leurs intérêts vitaux que le boycott du gaz russe. Et cela avec les encouragements militants de la Commission européenne et de sa présidente Ursula Von der Leyen, dont on ne sait si ses positions relèvent de l’aveuglement idéologique ou de la simple bêtise. Ils ont pu observer de même le succès de la manipulation visant à faire croire que les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique ont été sabotés par les Russes alors que cette action s’inscrit parfaitement dans le projet américain de désarrimer dans la durée la Russie de l’Europe.

    Une guerre parfaite donc menée par les Américains contre les Russes. Une guerre sans risque, une guerre par procuration, une guerre financièrement et économiquement profitable, une guerre qui rend plus fort, une guerre déjà gagnée même si les troupes ne gagnent pas sur le terrain.

    Mais, bien sûr, rien de tout cela ne correspond à la réalité ! Du moins si l’on en croit les discours assurés de nos politiques et les messages du président Zelensky, calibrés comme les textes d’une agence de communication anglo-saxonne.

    Bruno Mégret (Polémia, 14 octobre 2022)

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  • La Russie et l'Europe...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'Ego Non dans laquelle il évoque l’œuvre de l'un des pères de la pensée "panslaviste", Nicolas Danilevski, qui inspire une bonne partie de l'élite dirigeante russe.

     

                                               

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  • La dissémination nucléaire après la guerre d’Ukraine...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre de Lauzun, cueilli sur le site de Geopragma et consacré à l'arme nucléaire. Membre fondateur de Geopragma, Pierre de Lauzun a fait carrière dans la banque et la finance.

     

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    La dissémination nucléaire après la guerre d’Ukraine : quelques leçons pour les pays tiers

    On reparle beaucoup du nucléaire militaire à l’occasion de la guerre d’Ukraine. On l’avait un peu oublié. Or les événements d’Ukraine remettent cette question au centre de l’attention. Je ne parlerai pas ici de la guerre d’Ukraine elle-même, mais de l’impact qu’elle a sur la réflexion sur le nucléaire, et notamment sur la dissémination.

     Car s’il y a bien une première conclusion évidente à tirer de cette guerre, c’est l’intérêt de l’arme nucléaire. On sait que l’Ukraine était une composante majeure de l’URSS, y compris sur le plan militaire, et en son sein, du nucléaire soviétique. Pourtant lors de la dissolution de l’URSS, devenant indépendante, elle a renoncé à l’arme nucléaire, qu’elle pouvait sans difficulté technique détenir et développer. Nul doute que si elle avait fait le choix inverse, la question de la guerre actuelle ne se serait pas posée, ou très différemment. Peut-être pas pour les événements précédant cette année, car la constitution des républiques du Donbass restait possible et l’aide militaire que leur apportait la Russie. En revanche les données de l’invasion russe de 2022 auraient été très différentes ; et il est raisonnable de penser qu’elle ne se serait pas produite ou en tout cas de façon beaucoup plus limitée. Or même si l’Ukraine finissait par l’emporter, le coût humain et économique de la guerre aura été ravageur pour elle.

    Pour tous les pays tiers, même s’il est clair depuis longtemps que la détention de cette arme est un facteur majeur d’indépendance nationale (sachant qu’il n’est pas démontré que cela soit une garantie totale), la présente guerre illustre de façon spectaculaire la validité de ce raisonnement.

    A cela s’ajoute une autre considération. Cette guerre est la première guerre de type classique qu’on connaisse depuis longtemps, si on appelle classique une guerre qui ne soit pas clairement dissymétrique (comme celles en Iraq, Afghanistan ou Vietnam, ou dans une moindre mesure les guerres israélo-arabes), c’est-à-dire qui fasse s’affronter deux armées non pas nécessairement égales, mais du même genre, dans un affrontement proprement militaire. Pour trouver un équivalent, sans remonter à la guerre de Corée, il faut remonter à la guerre entre Iran et Iraq ou aux guerres indo-pakistanaises. Mais outre que cela nous ramène avant 1980-1990, cela ne mettait pas aux prises des armées aussi avancées qu’aujourd’hui, les niveaux de technologies étant alors bien plus bas et beaucoup plus anciens. Surtout, à l’époque il n’y avait pas de grande puissance en lice (l’Inde le devient progressivement depuis) et notamment pas nucléaires. Or cette fois nous avons non seulement une guerre classique, déjà relativement longue, mais surtout menée par une grande puissance nucléaire, elle-même sanctuarisée par le fait même. Nul doute que la prudence même relative des Américains dans leur aide aux Ukrainiens, tient grand compte de ce facteur, évitant notamment sauf exceptions toute atteinte à la Russie elle-même. Il y a donc une dissymétrie, au départ désavantageuse pour le pays le plus faible. Pour les pays tiers, c’est encore un argument en faveur du nucléaire : si mon agresseur se protège ainsi, j’ai le plus grand intérêt à faire de même.

    Côté américain, la position traditionnelle, hostile à la dissémination nucléaire (notamment des administrations démocrates), ne devrait en revanche pas être remise en cause. Etant en général le pays le plus interventionniste sur le plan militaire, les Etats-Unis n’ont aucun intérêt à ce que les cibles possibles se hérissent de nucléaire. De plus, le fait qu’un pays qui leur est allié n’ait pas cette arme le rend évidemment beaucoup plus dépendant de leur aide, dont on a vu en Ukraine la redoutable efficacité à l’occasion.

    Un autre facteur nouveau apparu en Ukraine est l’annexion par la Russie de territoires précédemment ukrainiens, ce qui du point de vue russe fait passer ces zones dans le cadre de la défense du territoire russe. Et donc potentiellement (selon l’état de la doctrine et son emploi) sous leur protection nucléaire. On voit évidemment l’attrait du nucléaire pour un pays ayant des revendications ou des visées sur un territoire voisin. Certes, on ne connait pas à ce stade ce qu’il adviendra de ces zones dans le présent cas, selon les développements de la guerre en cours. Mais le raisonnement subsistera dans son principe. Si l’Iraq avait eu l’arme nucléaire, peut-être aurait-il gardé le Koweït en 1990. En résumé donc, l’avantage que cette détention donne à un pays ayant des ambitions extérieures sur un voisin qui n’aurait pas l’arme atomique est appréciable. Bien entendu ce n’est qu’un aspect de la question car d’autres dimensions entreraient en compte (sanctions etc.).

    Une question plus technique posée actuellement est celle de l’usage possible du nucléaire tactique (arme de plus petit calibre, en principe utilisée contre des forces militaires). Son utilisation éventuelle en Ukraine soulève des questions complexes, qu’on n’évoquera pas ici. Mais de façon générale le fait d’en disposer peut représenter lui aussi un avantage potentiel, ne serait-ce que comme option intermédiaire, en théorie disponible, entre la guerre classique et le nucléaire stratégique. Notamment contre une autre puissance nucléaire, sans que le niveau stratégique se déclenche automatiquement. La Corée du Nord prétend par exemple désormais en disposer.

    Il faut relever enfin un point important : le secret. La détention de l’arme nucléaire ne suppose pas nécessairement qu’elle prenne une forme publique, visible et revendiquée – pourvu que les adversaires éventuels croient qu’elle existe. Mais si la détention de l’arme offre une sécurité considérable, même si elle n’est pas totale, en revanche son développement est plein de risques pour un pays qui a déjà un ennemi puissant car ce dernier sera alors fortement incité à déclencher une guerre préventive, classique ou nucléaire, pour précisément bloquer ce développement. Ce risque apparaît évidemment par exemple dans le cas de l’Iran (avec Israël, voire les Etats-Unis); mais aussi de la Corée du Sud (avec son cher voisin du Nord). D’où l’intérêt majeur d’un développement aussi secret que possible, selon la voie qu’a explorée Israël en son temps et avec succès.

    A cela s’ajoutent pour les pays amis des Etats-Unis les questions que pose justement la protection attendue de ces derniers. Pensons déjà à nouveau à la Corée du Sud, au Japon et à Taïwan. La première question est la validité d’un éventuel parapluie nucléaire américain : rien ne prouve qu’il serait mis en œuvre, notamment par rapport à une puissance nucléaire. Et si leur attitude en Ukraine montre qu’ils savent à l’occasion être très efficaces dans leur aide classique, cela ne permet évidemment pas d’éviter la catastrophe que présente de toute façon une guerre conventionnelle pour le pays qui la subit. Il y a donc à nouveau de puissants arguments pour ces pays pour développer l’arme nucléaire ; mais à l’israélienne, en n’en faisant état qu’une fois le pas franchi – tout au plus. On sait que Taïwan avait commencé un tel développement, mais avait abandonné sous pression américaine : il peut s’en mordre les doigts, car ce ne serait probablement plus possible aujourd’hui, la Chine s’en apercevant très probablement s’il essayait, et réagissant aussitôt.

    La question se pose sans doute moins en ces termes en Europe, pour les pays non nucléaires. Il y a à cela au moins une première raison simple et immédiate : l’expérience ukrainienne a montré les limites de l’armée russe, qui n’est manifestement à ce stade pas celle d’une vraie grande puissance – en dehors de son arsenal nucléaire. En outre, pour les pays qui peuvent se sentir encore menacés (toujours hors nucléaire) l’Otan offre une réponse, qui a beaucoup regagné en crédibilité du fait de la guerre en cours. Inversement, les Etats-Unis ne toléreraient pas un développement nucléaire dans un de leur alliés. Le seul vrai motif pour ces derniers serait donc de tenter de parer à une attaque nucléaire russe, selon la logique de l’équilibre de la terreur. Mais il faudrait pour cela développer un armement puissant et performant, et assumer politiquement la dissuasion, en interne et face aux Américains : on voit très mal un pays européen s’engager dans cette voie.

    En revanche d’autres candidats seraient assez naturels ailleurs. Ainsi au Moyen Orient, dans la lignée d’Israël ou à l’instar de l’Inde et du Pakistan tout proches. Outre l’Iran (mais il est très surveillé), on a évidemment la Turquie, et certains autres dans la péninsule arabique… Et là aussi, la voie du secret est désormais la seule sûre.

    Le tout renforcera encore, évidemment, la voie maintenant inéluctable vers la multipolarité. Mais une multipolarité clairement hiérarchisée.

    Pierre de Lauzun (Geopragma, 17 octobre 2022)

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  • Sécessions adolescentes : les nouveaux mutins de Panurge...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul-Élie Aengler cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré aux sécessions adolescentes au sein du système éducatif de l'archipel français...

     

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    Sécessions adolescentes. Les nouveaux mutins de Panurge

    S’il est un lieu où chacun peut observer les nombreuses et diverses sécessions qui traversent la France, c’est bien l’école. Tout professeur en a conscience : l’école n’est plus le moule civique et culturel qui « fabriquait » des Français. Bien au contraire, c’est désormais à l’institution scolaire et au savoir académique de s’adapter à « l’archipel français », pour reprendre l’expression de Jérôme Fourquet.

    Dans toutes les salles de classe, les nouveaux clivages culturels et ethniques apparaissent aujourd’hui de manière évidente. Certes, cela fait longtemps que les sociologues analysent les différentes tribus adolescentes qui peuplent depuis Mai 68 les cours de récréations des collèges et des lycées : « gothiques », « geeks », « racailles », « rockeurs », autant d’affiliations possibles pour adolescents en quête d’une identité à la fois grégaire et rebelle. Ces clans formaient jadis un ensemble de contre-cultures opposées à la culture officielle condamnée depuis Bourdieu comme « bourgeoise » par toute une partie du corps enseignant lui-même. Pourtant, la situation actuelle offre aux yeux du professeur attentif quelques traits inédits.

    Cultures et contre-cultures scolaires

    C’est la culture classique qui n’existe plus, du moins en tant que culture de référence, que ce soit parmi les élèves ou dans le contenu des enseignements. À l’exception de quelques grands lycées de centres-villes, la plupart des élèves n’ont pas la moindre idée de son importance. Leur propre civilisation leur est désormais essentiellement étrangère, puisqu’elle est assimilée à une simple collection de vieilleries dénuées de sens : à quoi bon Molière ou Descartes alors que leur compréhension nécessite un effort que la tyrannie de l’immédiateté a aboli ? Tout converge vers une simplification de la langue. Ce phénomène explique l’effondrement de la maîtrise de la langue française, mère de toutes les sécessions scolaires. À cet égard, on peut se reporter au précieux réquisitoire du professeur René Chiche dans La désinstruction nationale (2019, Ovadia). Celui-ci a le courage de parler de « quasi-illettrisme » pour désigner cette implosion de la langue commune constatée lors de la correction de centaines de copies du baccalauréat « écrites en un charabia qui emprunte vaguement au français comme à une langue étrangère ».

    Quant aux professeurs, soit ils ne connaissent plus cette culture de référence, soit ils en ont honte ou sont forcés de s’avouer vaincus par l’esprit du temps : l’autocensure et la simplification du savoir triomphent, fût-ce au prix d’un énième renoncement. Certes, il y a encore quelques chaînes de transmission qui fonctionnent, quelques élèves attentifs à ce legs du passé, mais ces élèves ne font que survivre dans un univers désormais hostile à l’idée d’une hiérarchie culturelle. C’est la grande bascule : l’ancienne culture de référence est devenue une contre-culture minoritaire à l’école, un des nombreux ilots de l’archipel scolaire – et ce parmi les élèves et les professeurs. Voilà la première condition de la sécession, lorsque la norme devient l’exception et l’exception la norme.

    Parmi toutes ces contre-cultures qui se font face, n’y en-a-t-il aucune qui ne tende alors à dominer les autres ? Il serait naïf de ne pas le croire, car la nature a horreur du vide. Dans la plupart des établissements, l’évolution démographique a tranché : c’est désormais l’Islam, même mal connu et parce que mal connu, ainsi que la culture rap qui dominent les mentalités. Concernant l’Islam, la plupart des élèves accordent à la religion musulmane le prestige que la catholique assumait jadis : dans les cours de biologie et de philosophie, la nouvelle norme du sacré est bien islamique. Combien de professeurs ont-ils affronté l’incrédulité généralisée concernant l’évolutionnisme ? Et parce qu’authentiquement sacrée aux yeux de la plupart des élèves, musulmans ou non, c’est une norme avec laquelle il faut nécessairement composer, en tant qu’élève dans la cour de récréation et en tant que professeur dans la salle de classe.

    Sur le Coran, ma mère !

    Le cours de philosophie sur la religion se résume souvent à un défi insurmontable. Impossible de rester dans le cadre théologique chrétien, pourtant parfaitement acclimaté à la rationalité grecque, puisque ces références sembleraient exclure les élèves de confession musulmane et que tous les élèves, non-musulmans compris, trouveraient à y redire. Impossible également de discuter des dogmes et textes musulmans, puisque le professeur oserait s’immiscer dans la sphère du sacré partagée par la plupart des élèves : la nouvelle bigoterie est d’origine coranique mais intériorisée par tous. Les « wallah » et « sur le Coran » constituent d’ailleurs la trame de fond des récréations comme des interclasses. Plus étonnant, les enseignants découvrent à quel point certains élèves chrétiens en minorité revendiquent avec fierté la pratique du carême, copiant inconsciemment celle d’un ramadan devenu prépondérant dans de nombreux établissements. C’est donc la déférence vis-à-vis de l’Islam qui sert de référence commune de remplacement.

    Concernant la culture rap, qu’il est désormais absurde de qualifier de « contre » culture, son hégémonie est incontestable, y compris dans les lycées plus bourgeois où le survêtement et le rap ont depuis quelques années écrasé la concurrence. Les paroles et l’imaginaire de ce genre musical lui octroient désormais le monopole de la subversion, de la véhémence et de la virilité. La victoire est donc revenue à la tribu la plus agressive. Mais dans les lycées périphériques, exhiber cette obédience n’est pas seulement un signe de bon goût adolescent, c’est surtout un moyen d’intégration, voire de survie sociale. Pour les garçons, adopter les codes sociaux du groupe dominant laisse espérer une immunité contre le harcèlement. Les filles elles-mêmes ne s’y trompent pas : adopter les codes de la « rue » est un mécanisme de défense fort efficace pour se faire respecter.

    La colonie de nos colonies

    Évidemment, cette nouvelle culture dominante à mi-chemin entre la Mecque et les États-Unis a un même terreau : l’immigration massive des dernières décennies. « La Grèce conquise a conquis son farouche vainqueur », disait Horace (Épîtres, II) : par l’un de ces retournements dialectiques dont l’histoire a le secret, les descendants des populations anciennement colonisées imposent désormais consciemment et inconsciemment leur spiritualité et leur esthétique aux autochtones qui se doivent de faire allégeance. Le nomadisme identitaire a remplacé la culture sédentaire anciennement majoritaire, puisqu’il est désormais honteux de ne pas avoir d’origines : quand on est un « petit Blanc », on en vient à déterrer des aïeuls italiens ou polonais pour cultiver son extraterritorialité.

    Ainsi, à l’école, les minorités devenues majoritaires sont maintenant capables de tyranniser la majorité devenue minoritaire. Cette matrice sécessionniste à laquelle tout le monde semble se résigner a de nombreuses répercussions, y compris pour les rares familles qui semblent encore y échapper : contournement de la carte scolaire, établissements privés, cours particuliers. C’est alors le tribalisme multilatéral qui surgit pour compenser la désaffiliation culturelle, ainsi que le notait déjà Michel Maffesoli dans Le temps des tribus (1988) : « Le tribalisme rappelle l’importance du sentiment d’appartenance à un lieu, à un groupe, comme fondement essentiel de toute vie sociale. » Et dans les lycées lambda, les tribus adolescentes sont en passe d’être submergées par la plus prosélyte et la plus féconde d’entre elles. Au monde de Michel Maffesoli, répond ainsi celui de Philippe Muray, matons et mutins de Panurge.

    L’école et le monde de demain ne seront pas le paradis de l’intersectionnalité mais l’enfer de l’incommensurabilité : un espace conflictuel sans culture véritable, c’est-à-dire sans commune mesure capable de transcender les tribus particulières.

    Paul-Élie Aengler (Site de la revue Éléments, 11 octobre 2022)

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  • De bons dirigeants ne sont-ils pas censés donner de l’espoir à leurs peuples ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Yann Vallerie cueilli sur Breizh-Info qui constate que nos dirigeants font régner une profonde désespérance au sein des peuples européens...

     

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    Pénuries, crise économique, crise écologique, crise migratoire… De bons dirigeants ne sont-ils pas censés donner de l’espoir à leurs peuples ?

    Quiconque s’intéresse (ce n’est pas le cas de tout le monde même si au final tout le monde est concerné) à l’actualité, et à l’accélération puissante de l’Histoire qui se déroule sous nos yeux, ne peut que s’étonner du fait que les dirigeants, occidentaux notamment, maintiennent les peuples dans la peur, la terreur, plutôt que de leur apporter un nécessaire et vital message d’espoir et d’espérance.

    Les pénuries (nourriture, essence, énergie) s’enchainent, vont et viennent, plongent les populations dans une insécurité économique (et en conséquence morale) de plus en plus élevée. Certains gagnent beaucoup d’argent en vivant de crises économiques graves. Nos dirigeants parviennent au nom d’un effort de guerre quasi sainte contre la Russie, à faire avaler la pilule des conséquences de lourdes sanctions dont nous sommes les premières victimes. Parallèlement, il n’y a pas un JT, pas un journal, qui n’évoque quotidiennement la crise écologique, la menace climatique, et les annonciateurs de la fin du monde sont pléthores. Ceux là même qui, à côté, s’efforcent de nier la transformation ethnique de nos sociétés, la sauvagerie grimpante, le réel, vécu, subi au quotidien par des populations maintenues dans un climat de terreur psychologique effrayant.

    Mais où est donc passé l’espoir dans tout cela ? Où sont passés ces dirigeants – il fût un temps long où il y avait des rois, des empereurs, des chefs – dont la mission est avant tout de redonner de l’espoir à des peuples qui traversent des bouleversements lourds ? Alors il est vrai que le niveau intellectuel de nos mal élus est en constante diminution. Qu’aujourd’hui, ce sont des chargés de communication abreuvés de soja qui font la pluie et le beau temps du moment politique dans nos sociétés occidentales. Mais tout de même. Comment voulez-vous donner à un peuple l’envie de faire des enfants, c’est à dire de ne pas mourir, de ne pas s’éteindre, si vous passez votre temps à prêcher l’Apocalypse qui vient ? A lui demander de renier qui il est, qui il a été, d’où il vient ? Comment voulez vous donner de l’espoir à un peuple, l’envie de vivre, et de ne pas se suicider maintenant ou à petit feu, si vous ne lui offrez aucune perspective à moyen et long terme, y compris pour les générations qui suivront ?

    Voyez Olivier Véran, qui vous parle de l’interdiction des voitures thermiques en 2035 au profit du tout électrique. Mais qui pilote cet individu ? Comment peut-on affirmer de tels énormités alors que dans le même temps, ses compagnons politiques ont massacré le nucléaire français, provoquant qu’aujourd’hui, il n y a même plus de main d’oeuvre compétente pour reconstruire et multiplier un parc digne de ce nom ? Car le nucléaire est aussi la clé de notre avenir. Imaginez des centrales dernier cri, partout en Europe. Des centrales sûres, entretenues, permettant à 10-15-20 ans la production d’une énergie de moins en moins cher pour l’intégralité des Européens.

    Mais voyez les, ceux qui ont érigé Greta Thunberg en nouvelle prêtresse de l’écologie. Jamais un mot sur la démographie mondiale. Demain 10 milliards d’habitants sur terre dont la majorité en Afrique et en Asie ? Pas grave, on continue, on fonce dans le mur, en culpabilisant au passage les Européens dont la démographie est, au passage, la plus stable de cette planète, et donc la moins nuisible pour l’ensemble. Ils veulent faire moins avec trop. A quand des dirigeants responsables qui clameront haut et fort vouloir faire autant, avec moins ?

    Nos dirigeants occidentaux naviguent à vue. Ils n’ont plus rien à nous proposer si ce n’est nous offrir toutes les clés, et les armes pour notre propre suicide. Démolir la famille. Démolir le socle commun culturel, linguistique, religieux. Démolir le socle ethnique. Tout déconstruire, jusqu’à la mort. Ils appliquent finalement de façon systémique la politique de la table rase, chère à l’utopie communiste et à ses dizaines de millions de morts à travers le monde.

    Pourtant, de l’espoir, il y en a. Beaucoup. Parce que les crises, y compris de Civilisation, sont cycliques. Elles ont un début, mais aussi une fin, c’est une constante dans l’Histoire. Ce qui disparait réapparait, y compris sous d’autres formes. Mais encore faut-il entrer en guerre contre un nihilisme tel qu’il pourrait réellement sonner le glas d’une partie non négligeable de notre planète. Car ce n’est pas le réchauffement climatique qui nous tuera demain. Ce n’est pas Pierre qui roule en diesel. Ce ne sont même pas les millions d’individus qui ne rêvent que de pénétrer en Europe et de s’y installer, qui nous menacent. La menace est intérieure, elle est en nous. Elle est dans notre volonté de peuples à décider si, oui ou non, nous voulons vivre ou mourir.

    Et pour cela, encore une fois, il nous faut des dirigeants à la hauteur. Avec une longue mémoire et une vision sur le long terme. Pas des boutiquiers, pas des calculateurs, pas des individus au service d’une petite caste, pas des faux philanthropes mais vrais escrocs. Pas des personnalités qui se révèlent à la hauteur de la benne à ordures que constitue parfois un monde politique constitué des âmes les plus viles que notre société ait enfanté.

    Que ces dirigeants soient députés, présidents, rois, ou empereurs, là n’est pas la question.

    Contez-nous une brève histoire de l’avenir qui ne soit pas celle de Jacques Attali. Ne vous occupez plus de ce qui se passe dans nos foyers, dans nos cerveaux. Donnez-vous les moyens de trouver les secrets de la fusion nucléaire, de nous faire rouler à l’hydrogène, de nous faire conquérir l’espace, de ne plus nous empoisonner en mangeant, de parcourir l’Europe en quelques heures, de rendre notre continent plus sûr, harmonieux, pacifié. Inventez la chevalerie du futur. Dirigez pour notre civilisation, plus pour les autres. Pensez à nous, avant les autres. Parlez-nous d’une Europe puissante, homogène, dans 30 ans ou dans 100 ans. Anticipez, prenez maintenant les mesures qui nous permettront demain, de continuer à vivre toujours mieux que nos ancêtres ne vivaient.

    Qu’on nous donne de l’espoir et un destin, et nos peuples aujourd’hui à l’agonie se remettront en marche dès demain !

    Yann Vallerie (Breizh-Info, 9 octobre 2022)

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  • Derrière Papy Biden, l’État profond américain à la manœuvre...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré aux agissement de l'état profond américain masqué par le comportement d'un président atteint de gâtisme....

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020), Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021) et dernièrement Le crépuscule des Lumières (Via Romana, 2021).

     

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    Derrière Papy Biden, l’État profond américain à la manœuvre

    On ironise facilement sur la fatigue, pour ne pas dire plus, du président américain Biden. Le président qui tombe de vélo ou dans les escaliers, qui lit bêtement tout ce qui est écrit sur son prompteur et qui a beaucoup de mal à s’empêcher de baver quand il parle devant les caméras. Mais il ne faut pas s’illusionner pour autant. Derrière Papy Biden, c’est l’État Profond américain qui est à la manœuvre. Papy Biden n’est pas un grand-papa gâteau ou un vieux gâteux. C’est une marionnette qui couvre de son autorité chancelante ceux qui ont déclaré la guerre au monde entier, dans l’espoir fou de continuer à le dominer.

    L’Ukraine, clef de la stratégie américaine en Europe

    L’Ukraine est de nos jours le premier enjeu de cette offensive mondiale.
    Car les États-Unis et l’OTAN, soufflent sur les braises au lieu d’essayer d’imposer la paix. En livrant à l’Ukraine, crédits revolving, armes, conseillers militaires et mercenaires sans limites, les Occidentaux ne font que prolonger une guerre entre Européens. Et pousser la Russie dans ses retranchements.

    Mais l’objectif réel n’est bien sûr pas l’indépendance de l’Ukraine. Papy Biden ne sait sans doute pas où se trouve ce pays, d’ailleurs. Il est de déconnecter durablement la Russie de l’Europe, notamment en coupant leurs liens énergétiques, et au surplus d’affaiblir le concurrent économique européen qui sera victime de la hausse vertigineuse des coûts de l’énergie et des sanctions imposées à la Russie. Coup double donc !

    Si la Russie est techniquement l’agresseur dans ce conflit, il suffit de relire ce qu’écrivaient Brzeziński et consorts pour comprendre que l’Ukraine est depuis longtemps la pièce maîtresse du grand jeu américain pour mettre la Russie à genoux et casser le rêve d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural, puissante et indépendante.

    Le futur front chinois

    Le second front est bien sûr celui de la Chine, dont la puissance montante inquiète au plus haut point l’État Profond américain. Mais la neutralisation de la Russie passe en priorité. « Hitler first ! » comme disaient les Américains durant la seconde guerre mondiale : on mangera le Japon après le plat principal. Aujourd’hui c’est la Chine qui se trouve dans le rôle du Japon.

    Pour le moment donc, les États-Unis se bornent à entretenir une propagande antichinoise constante et à organiser périodiquement des provocations portant sur la libre circulation en mer de Chine ou sur le statut de Taïwan, le futur Dantzig de l’Asie. Mais si la Russie flanche, les Chinois savent qu’ils seront la prochaine cible

    Le front iranien

    Un troisième front a aussi été ouvert en Iran, cette année.

    En Iran les manifestations succèdent aux violences policières et aux attentats, selon un scénario qui rappelle étrangement celui des révolutions colorées ou des révolutions arabes. On voit même des manifestants brandir des pancartes où il est écrit, en anglais bien sûr, « regime change » ! Regime change c’est-à-dire l’expression américaine pour justifier l’attaque des pays considérés comme non-démocratiques. Quoi de plus naturel en effet ?

    On n’oubliera pas en outre les autres conflits latents en Europe, qui peuvent demain être rallumés à la demande : conflit Grèce/Turquie, instabilité du Kosovo principalement.

    La nullité européenne

    Que devons-nous retenir, nous Français, de ces évènements qui font indéniablement monter la tension dans le monde ?

    D’abord la nullité de l’Union Européenne, incapable de faire autre chose que de suivre les États-Unis en tout et ses relais bellicistes irresponsables sur notre continent – principalement la Pologne et les pays baltes. Non seulement l’UE ne nous rend pas plus forts mais elle nous entraîne dans la pénurie, le chaos migratoire et la cobelligérance avec l’Ukraine, donc dans une aventure aux conséquences imprévisibles.

    L’Europe était un rêve pacifiste pour les Européens qui en avaient assez des guerres fratricides. L’Union Européenne démontre qu’elle trahit chaque jour un peu plus cette attente. Papy Biden a tout lieu d’être satisfait de ses vassaux !

    La guerre qui n’est pas la nôtre

    Ensuite, la confirmation du caractère intrinsèquement dangereux de l’OTAN, validant la défiance gaullienne vis-à-vis d’une organisation qui ne peut que nous conduire dans des guerres « qui ne seraient pas les nôtres ».

    Hier c’était la guerre illégale contre la Serbie pour lui imposer la sécession du Kosovo. Aujourd’hui c’est la cobelligérance de fait contre la Russie. Dans quelle prochaine guerre va-t-on nous entraîner ?

    Honte à tous ces politiciens et militaires français qui n’ont eu de cesse de préconiser notre retour dans cette organisation dirigée par les États-Unis ! Ils portent devant l’histoire une responsabilité écrasante.
    Mais ils ont bien sûr le soutien de leur patron, Papy Biden.

    La France de retour dans les années trente

    Enfin, pour la France, l’histoire des années 30 recommence malheureusement, par la faute de ses élites politiques corrompues et d’un système politique à bout de souffle. Et aussi hélas par l’insouciance de nos concitoyens, lobotomisés par une propagande incessante.

    Dans les années trente la France s’est mise progressivement à la remorque stratégique de la Grande Bretagne et a abandonné sa prudence diplomatique en nouant des alliances avec des États éloignés et instables, tout en étant dépourvue des moyens militaires de les honorer. Aujourd’hui la France, devenue l’homme malade de l’Europe, s’est mise à la remorque de l’Otan et de l’Allemagne en perdant toute indépendance.

    En septembre 1939 c’est donc la Grande Bretagne qui annonce que la France est en guerre contre l’Allemagne, pas la Chambre des Députés français. Le tout sous l’œil amusé de Staline qui attend son heure.
    Aujourd’hui c’est Mme Van der Layen qui nous engage dans la guerre aux côtés de l’Ukraine, sans que le parlement français n’ait son mot à dire. Sous l’œil attendri de « Sleepy Joe » Biden.

    Dans les années trente les Français s’intéressaient à Tino Rossi et aux congés payés par les patrons. Pas aux questions internationales.
    Aujourd’hui ils ont Sandrine Rousseau et la réforme des retraites comme horizon.

    Le prochain réveil français risque donc d’être encore plus brutal qu’en 1940.

    Michel Geoffroy (Polémia, 5 octobre 2022)

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