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Points de vue - Page 48

  • Une crise de la masculinité ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une intervention de Thaïs d'Escufon consacrée à la crise de la masculinité.

    Porte-parole talentueuse et courageuse du mouvement Génération identitaire, Thaïs d'Escufon développe désormais avec brio une activité de publiciste sur les réseaux sociaux.

     

                                             

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  • Querelles de couple ou querelles de famille ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Philippe Duranthon, cueilli sur Geopragma et consacré aux tensions franco-allemandes. Jean-Philippe Duranthon est haut-fonctionnaire et membre fondateur de Geopragma.

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    Querelles de couple ou querelles de famille ?

    Dans une interview qu’il a donnée le 17 octobre dernier Emmanuel Macron a déclaré : « Je crois dans la force du couple franco-allemand ». Il s’agissait là d’un bel acte de foi puisque, quelques jours plus tard, il était obligé d’annuler le sommet franco-allemand, les deux partenaires craignant que la réunion n’aboutisse qu’à envenimer leurs relations, les sujets de friction entre eux devenant chaque jour plus nombreux[1].

    Toutefois, même si l’arrivée de la nouvelle équipe conduite par Olaf Scholz a indubitablement changé l’atmosphère des relations entre les deux pays, celles-ci ont rarement été idylliques. Malgré accolades et embrassades, l’Allemagne n’a jamais montré un grand empressement à construire une industrie d’armement européenne dans laquelle elle n’aurait pas le premier rôle, y compris dans les domaines d’excellence de la France ; elle est parvenue à faire transposer au niveau européen sa stratégie énergétique (l’energiewende) bien que celle-ci fasse fi des intérêts français et des investissements déjà réalisés dans notre pays ; elle réclame depuis longtemps un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU ou le partage de celui que la France y détient. L’avenir des querelles observées au sein du « couple » est à l’évidence important.

    Mais les débats du soi-disant « couple » ne cachent-ils pas un malaise de la « famille » européenne dans son ensemble ? 

    L’un des principaux objectifs de la construction européenne engagée après-guerre était de mettre fin aux conflits récurrents en Europe de l’Ouest ; dans cette perspective l’entente franco-allemande était au cœur de la création de la CECA (1951) puis de la Communauté Économique Européenne et d’Euratom (1957). Mais les choses ont bien évolué depuis et, contrairement à ce qui est souvent affirmé, les évènements récents ne favorisent pas l’affermissement des liens entre les pays membres de l’Union Européenne (UE – 1992) :

    – L’intégration, à partir de 2004, des pays d’Europe centrale ou orientale auparavant sous domination soviétique a profondément modifié l’objectif et la logique de la construction européenne, qui jusque-là plaçaient la dyade franco-allemande au cœur du projet. Elle a déplacé le centre de gravité de l’UE des pays méditerranéens, où l’influence française est historiquement et culturellement forte, vers l’Europe centrale et du Nord, où l’influence allemande est historiquement, culturellement et industriellement forte. Elle a permis aux États-Unis de chercher à opposer, comme l’a fait en 2003 Donald Rumsfeld, alors Secrétaire à la Défense, les nouveaux adhérents à la « vieille Europe ».

    – L’entrée de la Grande Bretagne dans le processus européen en 1973 a substitué au dialogue initial des anciens ennemis un trilogue permettant de lisser la rivalité franco-allemande. Mais le Brexit a replacé les deux protagonistes dans leur face à face initial sans qu’aucune autre puissance de même niveau soit désormais en mesure d’apaiser les tensions entre eux ; la Commission en a naturellement profité pour jouer le conciliateur et donc renforcer son poids dans la régulation de l’Union. En outre, alors qu’on aurait pu espérer que le retrait des Britanniques atténuerait l’influence américaine, il est vite apparu que les Américains ont aujourd’hui en Europe de nombreux relais au moins aussi convaincus et actifs que l’étaient les Britanniques, à commencer par les Allemands eux-mêmes[2].

    – L’épidémie de Covid et ses conséquences économiques ont donné un poids sensiblement accru aux organes européens intégrés, ce que l’actuelle crise énergétique prolonge et amplifie. La Banque centrale européenne (BCE) a manié la planche à billets pour fournir aux États l’argent gratuit[3] leur permettant de rendre la crise aussi indolore que possible sur le plan économique. Parallèlement, la Commission a convaincu de nombreux gouvernements que la résolution des crises rencontrées ne nécessitait plus seulement l’harmonisation des politiques nationales mais leur mutualisation sous son égide ainsi qu’un fort accroissement des ressources communautaires.

    – La guerre en Ukraine a renforcé ces tendances, la présidente de la Commission s’arrogeant des pouvoirs de leader de fait que les textes ne lui reconnaissent nullement et les États membres acceptant que la mutualisation des politiques s’étende à de nouveaux domaines, la Défense et l’Energie en particulier. Elle a surtout créé une confusion quant à la nature de l’Union européenne : dès lors que celle-ci s’aligne sur les positions américaines on ne voit plus bien pourquoi elle devrait disposer d’une politique de défense et d’une industrie d’armement autonomes ; en d’autres termes et pour simplifier, l’OTAN est perçue comme le bras armé de l’UE et l’UE comme la déclinaison européenne de l’OTAN[4].

    – Le rapprochement européen a clairement favorisé l’essor économique des pays membres et en particulier des membres récents. Toutefois, malgré l’ampleur des politiques communes et des financements communautaires, les économies nationales peinent à converger. Alors que la situation économique de la France et de l’Allemagne étaient voisines il y a un quart de siècle, les Allemands sont aujourd’hui 20 % plus riches que les Français (en PIB par tête), l’endettement de l’Allemagne est environ deux fois moindre que celui de la France et l’Allemagne a dégagé chaque année un excédent de sa balance commerciale de 7 % dans le temps où la France creusait son déficit : le « couple » a donc clairement divergé économiquement. De même, la crise énergétique frappe aujourd’hui très inégalement les pays membres et l’inflation varie du simple au double d’un pays à l’autre.

    Ce rapide tour d’horizon conduit à trois constats :

    – la position de l’Allemagne s’est considérablement renforcée par rapport à celle de la France : sur le plan économique à l’évidence mais aussi grâce à sa place centrale au sein de l’Europe. La France détient toutefois deux atouts essentiels : sa force de frappe nucléaire et son siège au Conseil de Sécurité de l’ONU ;

    – le « couple » franco-allemand n’a plus le même poids au sein des institutions européennes et s’est dilué au sein d’une Europe institutionnelle donnant aux petits États quasiment le même poids qu’à ceux qui jouent un rôle majeur dans la vie internationale. La Commission, quant à elle, saisit la moindre occasion pour renforcer son rôle en présentant l’unification des politiques sectorielles des Etats membres comme la solution unique aux problèmes à résoudre ; sa présidente, dont le mandat est de cinq ans, se veut l’incarnation de l’Europe, davantage que le « président de l’UE » ou le président du Parlement européen, dont les mandats sont deux fois plus courts, a fortiori que le président du Conseil européen qui pour agir ne dispose que de six mois[5] ;

    – malgré ou à cause de cela les ferments de dissensions entre États membres s’accroissent, même si les spreads de taux[6] ont été jusqu’à présent contenus. Il est en effet de plus en plus difficile de concilier, d’une part l’élargissement de l’Union à des pays de plus en plus disparates politiquement et économiquement, d’autre part l’unification des politiques sectorielles ; vouloir trouver une solution unique aux problèmes rencontrés dans un territoire aussi vaste et divers relève de la gageure[7].

    Dès lors on ne voit plus très bien quel est aujourd’hui le projet européen, quelle Europe il vise à construire. L’UE se réfère à des « valeurs » mais se garde bien de les nommer, de peur que leurs fondements historiques, philosophiques ou religieux heurtent certains. Elle s’est transformée en un complexe mécanisme de redistributions financières entre États et entre acteurs économiques. Elle est ainsi devenue une sorte d’ONU miniature, doublée d’un distributeur de billets destinés à ceux qui font allégeance à Bruxelles. Est-ce là ce que les promoteurs de l’idée européenne ambitionnaient ? Est-ce là l’ « Europe souveraine » souhaitée par Emmanuel Macron ?

    Dans ce contexte, l’Allemagne joue à présent un jeu ambivalent. Le modèle économique sur lequel elle a fondé sa puissance et qui la plaçait sous la double dépendance de la Russie pour l’énergie et de la Chine pour la puissance industrielle et les exportations, est désormais menacé. Mais elle dispose elle aussi d’une force de frappe, financière celle-ci, qui lui permet d’intervenir massivement. Elle peut donc choisir, selon ses intérêts, de jouer la carte de l’Union ou celle de l’autonomie et semble désormais préférer de plus en plus souvent cette dernière option. Cette attitude reflète une affirmation de puissance clairement exprimée en septembre par Christine Lambrecht, la ministre de la Défense : « La taille de l’Allemagne, sa situation géographique, sa puissance économique, bref son poids, fait de nous une puissance de premier plan, qu’on le veuille ou non ». Olaf Scholz a donc pu affirmer en mai que « bientôt l’Allemagne aura la plus grande armée conventionnelle d’Europe » et dégager à son profit une enveloppe de 100 Md€ ; annoncer sans s’être concerté avec ses alliés européens ni avec la Commission un plan de soutien à l’économie de 65 Md€, puis un autre en septembre de 200 Md€, mobilisant ainsi 8 % du PIB ; ou faire cavalier seul pour conclure des contrats d’approvisionnement en gaz remplaçant ceux qu’il avait avec la Russie. Le « changement d’époque » (Zeitenwende) annoncé par Olaf Scholz au Bundestag après l’invasion de l’Ukraine par la Russie doit donc être compris comme un ambitieux repositionnement d’ensemble de l’Allemagne.

    La France doit donc impérativement surveiller son « partenaire » pour éviter qu’il ne prenne trop d’ascendant ; elle doit le faire d’autant plus scrupuleusement que, comme Bruno Le Maire l’a affirmé dans une récente interview, « nous n’avons jamais eu la même idée du couple franco-allemand » : si l’on file la sempiternelle métaphore, l’un veut une relation englobante et exclusive, l’autre préfère l’amour libre. La France doit aussi prendre conscience des dérèglements qui frappent l’ensemble de la « famille » européenne et de l’inadaptation des institutions européennes à une Europe aux limites de plus en plus floues, prétendant concilier dilution des États forts et unification des politiques sectorielles.

    Mais elle doit également s’inspirer de l’histoire allemande récente et

    – en parallèle de ce que l’Allemagne a fait avec constance vis-à-vis de l’Europe centrale et du Nord, développer elle-même des liens privilégiés avec l’Europe méditerranéenne[8] ;

    – comme l’Allemagne l’a fait il y a vingt ans, se décider enfin à assainir ses finances publiques pour améliorer sa productivité, mais aussi accepter de travailler davantage[9] ;

    – comme l’Allemagne le fait aujourd’hui, consacrer davantage d’énergie à défendre ses propres intérêts plutôt qu’à faire des leçons de morale à la planète entière.

    Jean-Philippe Duranthon (Geopragma, 13 novembre 2022)

     

    Notes :

    [1] Désaccord sur la régulation des prix de l’énergie, refus d’organiser un déplacement conjoint Scholz/Macron en Chine, préférence pour l’achat de matériels militaires américains (F35 par exemple) plutôt que français, désaccords sur les projets communs de système de combat aérien SCAF et de char du futur MGCF, lancement d’un projet de bouclier antimissile fondé sur le système Patriot américain et concurrent de celui que la France a engagé, etc.

    [2] Annegret Kramp-Karrenbauer, alors ministre de la Défense, a ainsi déclaré en novembre 2020 que « les Etats-Unis d’Amérique ont été et restent le principal allié en matière de politique de sécurité et de défense. Et ils le resteront dans un avenir proche. »

    [3] On fait ici référence au quantitative easing consistant, pour la BCE, à acheter des titres de dette publics ou privés.

    [4] Lorsque la Finlande et la Suède auront intégré l’OTAN les seuls pays membres de l’UE qui ne seront pas membres de l’OTAN seront l’Autriche, Chypre, l’Irlande et Malte. Inversement, les seuls pays européens membres de l’OTAN mais pas de l’UE seront l’Albanie, la Macédoine du Nord, le Monténégro (tous les trois candidats à l’UE), l’Islande, la Norvège et le Royaume Uni, la caractère européen de la Turquie pouvant être discuté. L’Ukraine souhaite faire partie des deux structures.

    [5] La fonction de président du Conseil européen est exercée par roulement par chaque pays membre pendant 6 mois.

    [6] Ecarts entre les taux auxquels les pays peuvent se financer sur les marchés.

    [7] A l’inverse et paradoxalement, la Commission propose de reconnaître, pour la révision du pacte de stabilité budgétaire, la possibilité pour chaque Etat membre de déterminer quasi librement la façon d’atteindre les objectifs communs.

    [8] Les semaines récentes montrent, s’agissant de l’Italie, l’ampleur du chemin à parcourir. Saluer la nomination du nouveau gouvernement italien issu des élections du 25 septembre en déclarant, comme l’a fait la ministre des affaires européennes, Laurence Boone, que « nous serons très vigilants sur le respect des valeurs et des règles de l’Etat de droit » n’est pas le meilleur moyen de créer un climat de confiance : dans d’autres pays des leaders peu recommandables fraichement élus ou réélus dans des conditions bien moins démocratiques ont bénéficié d’accueils plus chaleureux. De même, et indépendamment de la nature des décisions de fond qui ont été prises, la façon dont a été géré l’accueil de l’Ocean Viking et les déclarations ministérielles faites à cette occasionne favorisent pas l’entente et la coopération entre les deux pays.

    [9] Alors qu’en 2004 les Français et les Allemands avaient la même durée moyenne de travail effectif, soit 616 heures par an, les premiers ont depuis légèrement réduit cette durée (610 heures) alors que les seconds augmentaient fortement la leur (704 heures).

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  • Le virus « woke », une nouvelle épidémie mortelle ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Johan Hardoy cueilli sur Polémia et consacré à l'épidémie « woke ».

     

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    Le virus « woke », une nouvelle épidémie mortelle ?

    Après la prolifération du virus chinois, voici désormais qu’un vent mauvais venu d’Amérique nous amène une autre épidémie, d’ordre culturel cette fois : le woke. Des auteurs de sensibilités diverses ont entrepris de comprendre l’origine et le développement de cette contagion, comme la journaliste franco-américaine Anne Toulouse, auteur de deux livres sur Donald Trump, et le jeune philosophe marxiste Loïc Chaigneau. Ce dernier est ouvert au dialogue, comme l’attestent des débats de qualité (visibles sur Internet) menés notamment avec Pierre-Yves Rougeyron, le président du think tank souverainiste Cercle Aristote.

    Une origine certifiée française

    De même que le laboratoire de virologie P4 de Wuhan, l’ancêtre de l’idéologie woke est un produit d’importation d’origine française ! En effet, à partir des années 1970, un courant philosophique postmoderne, la French Theory, a prospéré dans les universités américaines après avoir été inspiré par les œuvres du couple existentialiste formé par Sartre et Simone de Beauvoir, ainsi que par les penseurs de la « déconstruction » Foucault, Deleuze, Derrida, Lyotard et consorts.

    Nos philosophes peuvent donc légitimement revendiquer la paternité (ou la maternité !) d’une théorie qui revient en France comme un boomerang après son américanisation dans les campus.

    Les nouveaux Gardes rouges

    Le mot woke, issu de l’argot afro-américain, s’est répandu outre-Atlantique dans le contexte historique de la lutte pour les droits des Noirs. Ce terme désigne le fait d’être en alerte face aux discriminations de toutes sortes concernant les minorités ethniques et sexuelles.

    Comme l’on sait, les partisans du wokisme manifestent une hostilité radicale qui tourne très rapidement à l’hystérie à l’encontre de ses opposants, voire même contre ceux qui se contentent simplement d’exprimer une opinion jugée déviante.

    Une de leurs cibles principale consiste à éradiquer ce qu’ils nomment l’eurocentrisme de l’enseignement. Selon la Critical Race Theory (CRT), les programmes éducatifs, y compris les mathématiques, désavantagent les minorités au profit de la classe dominante blanche. Il conviendrait donc d’adapter le contenu des cours et l’évaluation des performances en fonction de l’origine ethnique des élèves.

    Le succès croissant de cette idéologie dans les universités américaines entraîne les conséquences les plus déconcertantes. Un professeur d’UCLA (Californie) a ainsi été suspendu parce qu’il avait refusé de noter avec indulgence les étudiants noirs censés être traumatisés après la mort de George Floyd. Dans l’université d’Evergreen (État de Washington), les Blancs ont été exclus temporairement pour éviter qu’ils interfèrent dans une discussion sur le racisme.

    Par ailleurs, des statues, des monuments et des drapeaux sudistes sont régulièrement retirés de la vue du public tandis que des centaines d’écoles et de rues sont rebaptisées.

    Des clubs sportifs changent également de nom. Les Redskins, une célèbre équipe de football américain, se nomme désormais « équipe de football de Washington » pour ne pas indisposer les premiers habitants du pays.

    Un langage totalitaire

    Outre l’utilisation de l’écriture inclusive, les idéologues de l’intersectionnalité (discrimination pour au moins deux motifs qui interagissent) emploient leur propre jargon pour désigner leur conception du monde et leurs modes d’actions :

    • « It’s not funny » : expression désignant une plaisanterie pouvant heurter une sensibilité ;
    • « call out » : interpellation pour attirer l’attention sur les transgressions ;
    • « shaming » : faire honte lors d’une transgression ;
    • « shunning » : ostracisation après une transgression ;
    • « doxing » : divulgation d’informations personnelles ;
    • « cancel culture » : « effacement » d’un individu ou d’une entreprise ayant transgressé les normes tolérées.

    En outre, « iels » (en écriture inclusive) réprouvent absolument :

    • « l’appropriation » : emprunt à une culture minoritaire ;
    • les « triggers » : déclencheurs de réaction émotionnelle négative chez les personnes censées être discriminées ;
    • le « dead naming » : emploi du nom de naissance d’une personne ayant changé de sexe ;
    • l’« othering » : formulation pouvant faire sentir à autrui qu’il est différent ;
    • le « colorblind » : négation des couleurs et des discriminations afférentes ;
    • le « white privilege » : ceux qui naissent avec la peau blanche héritent d’une série d’avantages immérités quelle que soit leur situation sociale ;
    • le « racisme systémique » : les Blancs sont de façon inhérente coupables d’un racisme qu’ils cherchent à perpétuer en dépit des lois. Ce concept a été repris par Joe Biden lui-même lors de son discours inaugural, à rebours de son prédécesseur démocrate Barack Obama qui a dénoncé l’activisme woke pendant et après sa présidence.

    Marx n’est pas woke

    De son point de vue marxiste, Loïc Chaigneau insiste sur l’opposition entre l’idéologie woke et les présupposés universalistes du matérialisme dialectique et historique, même s’il s’agit dans les deux cas de faire table rase du passé.

    Selon lui, le woke, cet « idéalisme déguisé en post-marxisme » n’a rien conservé des doctrines de Hegel et de Marx. Au contraire, ses tenants postmodernistes « de gauche » proclament la fin des « grands récits » et envisagent le capitalisme comme un horizon indépassable.

    De fait, « l’intellectuel de gauche verse dans le subjectivisme du libéralisme-libertaire, loin des problématiques crasseuses de classes ». Invité dans les meilleures pages des magazines people, celui-ci évite soigneusement toute critique de l’impérialisme et du capitalisme « en prétextant qu’il est impossible d’en dire quoi que ce soit si ce n’est des éléments disparates et marginaux jamais constitués en classes objectives : le sexe, le genre, la race, l’animal… ». Cette prétention d’agir pour le changement des mentalités, sans jamais envisager la réalité matérielle des individus qui développent ces représentations, ne coûte rien au grand capital.

    « Le discours de l’intersectionnalité, sous couvert de se présenter comme émancipateur, essentialise finalement les rapports sociaux ». Une chanteuse noire « peut se dire victime de multiples oppressions et discriminations, ce qui ne l’empêche pas de remplir des salles de concert, d’être présente sur de nombreux plateaux de télévision, d’avoir grandi dans le luxe, etc. ». Dans le même temps, des ouvriers sont considérés comme des privilégiés parce que blancs de peau, et, à rebours de toute rationalité, « tout homme blanc qui s’exprime sur le racisme est d’emblée considéré comme illégitime puisqu’il ne pourrait pas porter de raisonnement objectif sur sa condition ».

    Loin d’agir pour l’émancipation des travailleurs, la gauche libertaire se révèle donc comme l’alliée objective de la droite néolibérale et mondialiste, ce qui explique que l’Open Society Institute du milliardaire George Soros finance, parmi d’autres fondations dites philanthropiques, les associations promouvant l’intersectionnalité.

    La France est-elle immunisée ?

    En 2014, « l’ABCD de l’égalité », le programme d’enseignement proposé par la ministre Najat Vallaud-Belkacem pour lutter contre le sexisme et les stéréotypes de genre, avait été accusé de promouvoir la « théorie du genre », mais ce n’est que sept ans plus tard qu’est apparu un débat public sur le wokisme à l’université, après la suspension et le placement sous protection policière de Klaus Kinzler, un professeur de Sciences Po Grenoble accusé d’« islamophobie ».

    L’an dernier, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a créé un Observatoire républicain pour lutter contre le woke et la cancel culture.

    Diverses sensibilités politiques convergent donc vers une critique argumentée du wokisme, ce qui semble indiquer que notre pays possèderait une immunité culturelle lui assurant une certaine résistance contre un virus qui prospère dans les sociétés anglo-saxonne orientée vers le néolibéralisme et le communautarisme.

    Quelques signes avant-coureurs se révèlent pourtant préoccupants : Sciences Po a d’ores et déjà adopté l’écriture inclusive, le Robert a validé le « iel » et Sandrine Rousseau déblatère quotidiennement dans les médias…

    [De notre point de vue, la terminologie woke n’est pas sans rappeler le « langage totalitaire » observé en son temps par Victor Klemperer pour désigner une formulation excluant toute pensée divergente et appelant à l’anéantissement de toute altérité.

    Pour prévenir l’épidémie, il conviendra donc, comme Polémia le fait déjà au sujet de la novlangue politique et médiatique, de décrypter consciencieusement le jargon woke ! ]

    Johan Hardoy (Polémia, 9 novembre 2022)

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  • La question climatique : un état des lieux...

    A l'occasion de la COP27, il est intéressant de (re)découvrir cet exposé de Laurent Ozon diffusé en février 2021 sur son canal d'expression Odyssée, et consacré à la question climatique.

    Essayiste et analyste politique, tenant d'une écologie localiste et identitaire, premier promoteur de l'idée de remigration, Laurent Ozon est l'auteur de l'excellent essai intitulé France, années décisives (Bios, 2015).

     

                                               

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  • De la sécession intérieure à la reconquête...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la contribution du pôle étude de l'Institut Iliade au colloque d'Academia Christiana consacré à la question de la sécession qui s'est déroulé le 5 novembre  2022 à Paris.

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    Rester ce que nous sommes. De la sécession intérieure à la reconquête

    Sécession ou reconquête ? Pour bien comprendre le sens de la question que posent aujourd’hui nos partenaires d’Academia Christiana, il faut revenir a minima sur la signification de ces deux mots. « Reconquérir » signifie récupérer par la lutte ce que l’on nous a pris. « Faire sécession » signifie au contraire s’exclure volontairement de quelque chose qui nous appartenait, mais dans lequel nous ne nous reconnaissons plus, quelque chose qui nous est devenu insupportable, peut-être justement parce qu’il nous a été pris d’une manière ou d’une autre. Faire sécession, c’est donc affirmer vouloir se séparer d’une partie de nous-même pour masquer discrètement le fait que nous ne sommes plus capables de la maintenir en l’état hic et nunc. Par comparaison, choisir la sécession plutôt que la reconquête, c’est donc préférer une forme de fuite discrète à une « extension du domaine de la lutte », notamment quand une voie plus facile suggère qu’elle pourrait être perdue d’avance. Cette façon d’envisager l’action est évidemment totalement incompatible avec les positions de l’Institut Iliade, qui affirme au contraire son objectif de reconquête intégrale. Mais elle est également contre-productive, pour ne pas dire incohérente.

    Faire sécession, nous venons de le dire, implique une séparation vers quelque chose d’autre qui, par définition, sera nécessairement différent. Or, l’objectif n’est pas de devenir différent, mais de le rester : être ce que nous sommes où nous sommes, en revendiquant ce que d’autres appelleraient un « droit à la continuité historique », au sein des territoires qui ont justement été construits à travers cette continuité historique en la véhiculant concrètement. Qui sommes-nous sans les paysages, les villes où les quartiers qui nous ont vu naître ? Des déracinés ? Des migrants ? L’allusion paraît facile, mais il est également très facile de la solidifier par l’exemple. Historiquement, il existe en effet deux façons d’envisager concrètement la sécession.

    La première est aujourd’hui assez éloignée de nos préoccupations contemporaines, mais elle reste essentielle pour la démonstration. Elle fait référence aux communautés confessionnelles qui, à l’époque moderne, ont pris le chemin d’une expatriation lointaine et durable. Historiquement, on ne peut nier que pour les quakers anglais ou les anabaptistes de l’espace germanique, le départ outre-Atlantique a été l’occasion de créer ailleurs un Nouveau monde, susceptible de transcrire leurs idéaux dans une réalité vierge. Deux questions émergent de ce constat : 1. Avaient-ils le choix ? ; 2. Qu’ont-ils fait là-bas ? Nous n’avons pas le temps ici de répondre précisément à ces questions, mais il est aujourd’hui clair qu’ils y ont fondé quelque chose qui, étant essentiellement le produit du messianisme vétéro-testamentaire, s’est largement éloigné de la tradition européenne. Par ailleurs, leur utopie de société nouvelle n’a su partiellement se conserver que dans le cadre de communautés fermées, condamné à la mise à distance d’un monde sur lequel ils n’ont pas prise. Il suffit pour cela de penser aux communautés Amish aux États-Unis, ou aux Huttites du Canada.

    Secondement, en France, un autre exemple nous vient des « communautés » artificielles, plus ou moins sectaires, fondées dans les années 1960 et 1970 par une approche dite hippie. Elle souhaitait bâtir une société nouvelle, réunie par une idéologie commune, extrêmement sensible à certaines valeurs, mais à certaines valeurs seulement. Ce faisant, en partant « élever des chèvres dans le Larzac », pour ne prendre que ce cas particulièrement caricatural, elles ont en réalité construit un monde « hors-sol » idéalisé, en opposition au monde « réel » qui a continué à avancer sans elles. Un alter-monde, en somme, soumis à l’adoption de règles logiques perçues comme « supérieures », mais qui se situent en réalité à l’antipode de la complexité qui nous a été transmise depuis l’antiquité grecque, à une époque où la culture européenne n’envisageait pas l’opposition autrement que comme une forme constructive de « complémentarité des contraires ».

    On comprend donc que cette forme de sécession traduit politiquement un des « instincts » de conservation les plus élémentaires : la mise à l’abri, la retraite, la rétraction sur une base vitale. Il s’agit de quitter physiquement une situation devenue intolérable pour un mode de vie plus sécurisant, plus familier, plus apte à s’inscrire avec cohérence dans une certaine vision du monde. Dans le règne animal, cet instinct de préservation, qui consiste à fuir le danger, relève de la capacité de survie. Chez l’être humain en revanche, il ne constitue pas véritablement un instinct de survie, mais plutôt un confort lié à un besoin de stabilité intérieure. D’un point de vue psycho-social, le sécessionnisme apparaît donc comme un escape game collectif visant à recréer ailleurs et à une autre échelle une réalité collective identifiée comme « plus digne ». L’ensemble tient à un seul et même facteur : le sentiment d’impuissance, l’impossibilité de l’action et l’espoir de les recouvrer dans une réalité alternative.

    Ainsi, quand on entend aujourd’hui le gouvernement se poser à lui-même la question de la localisation des migrants, « fraîchement arrivés » (selon l’expression médiatique) dans les campagnes de France, on peut évidemment se demander où s’arrêtera la fuite en avant pour ceux qui sont entrés dans l’engrenage sécessionniste. Nous avons à notre disposition toute la France, puis l’Europe, puis les cinq continents, puis la Terre entière, puis le cosmos et l’espace intersidéral. Autant dire qu’il existe une marge pour organiser de nouveaux flux migratoires à l’ombre du drapeau « No Border ». Face à cette absence théorique de limite, il est donc fondamental de raisonner à la bonne échelle. C’est un souhait légitime que nous devons nous approprier en mobilisant toutes les armes idéologiques, culturelles, économiques, artistiques et politiques qui sont à notre disposition, en sachant pertinemment que certaines ne peuvent être inventées que par nous-même, à travers la pluralité des points de vue que constitue notre héritage européen. Le monde à reconquérir n’est pas ailleurs, il est ici, déjà ébréché par la profondeur des changements que nous lui imposons collectivement et individuellement avec la tenue, le style et le panache qui sont les nôtres.

    Ce que l’on doit regretter in fine, c’est que l’Europe des élites ait déjà elle-même fait sécession face aux valeurs qui sont historiquement les siennes. Comment l’aider dans cet exercice de reconquête tous azimuts ? Pour commencer, on peut évoquer la figure du Rebelle d’Ernst Jünger. S’il lutte contre Léviathan, c’est avant tout dans sa « sécession intérieure » que le Rebelle, par le « recours aux forêts », retrouve sa souveraineté en tant qu’« individu ». Dans toute la profondeur et la subtilité du développement jüngerien, il reste partagé entre une forme de liberté (assimilable ici à la sécession) et une forme de nécessité (ici à la reconquête). La sécession y apparaît avant tout comme une lutte intérieure, une lutte de l’être, une réflexion sur soi-même qui constitue le travail de toute une vie.

    Une sécession « extérieure », sous ses différentes formes, serait une action bien consciente, un choix de vie ou un projet à réaliser. La sécession intérieure, quant à elle, s’apparente davantage à un phénomène inconscient, dont nous sommes moins le sujet que l’objet. De ce fait, nous ne sommes pas en sécession parce que, au terme d’une réflexion ou d’une expérience, nous décidons de rompre avec le monde tel qu’il est. Nous sommes en sécession précisément parce que nous n’adhérons pas à la réalité actuel du monde. En ce sens, notre sécession est un état, et non un acte. On ne fait pas sécession, on est en sécession. Tout l’enjeu consiste donc, et c’est ce qu’il convient de souligner, à ne pas céder à une mise à l’écart superficielle pour fuir ce sentiment de rupture. Il faut au contraire en sonder toute la profondeur, ressentir le vertige de l’abîme tout en continuant à se confronter à la réalité telle qu’elle est. Pour cela, il est nécessaire de donner une orientation à notre sécession, c’est-à-dire un horizon poétique et spirituel capable d’ouvrir la voie à un cheminement intérieur qui réponde aux exigences du combat.

    Pour autant, si l’on envisage l’engagement politique comme la confrontation active au monde réel tel qu’il est, dans toute son hostilité, le recours à un monde préservé par ses grandes permanences (réelles ou abstraites) s’impose comme une nécessité. Et c’est bien là le sens qu’il faut donner à la métaphore du Recours aux forêts. Car une reconquête qui constituerait une lutte factice, sans réel fondement, est vaine. Elle doit au contraire s’inscrire dans la continuité d’un combat intérieur, nourri et orienté par notre longue mémoire.

    En lieu et place d’une sécession trop facile, l’Institut Iliade privilégie donc le ressourcement comme une base arrière privilégiée et mobilisable pour un combat authentique. Le renouement avec les grands espaces, la soustraction aux mécanismes des technostructures, l’immersion dans une convivialité élégante et pacifiée, s’ils présentent toujours un risque de désertion face au combat, doivent justement nous donner le courage et la force de l’emporter. Les grands monastères de l’Occident chrétien n’ont pas été construits pour offrir à quelques-uns la possibilité de cultiver une vie intérieure loin du tumulte du monde. Les moines, depuis leurs monastères, ont donné forme au monde, et toute leur vie spirituelle a été mise au service de ce qu’ils concevaient comme une lutte eschatologique. Aujourd’hui, c’est dans nos villes ou derrière les murs de nos maisons de campagne, dans nos cercles d’amis, à l’ombre des grandes œuvres de la tradition européenne, que se tiennent partout, en secret, les conseils de guerre de la grande reconquête politique et spirituelle.

    Pôle Étude de l’Institut Iliade (Institut Iliade, octobre 2022)

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  • « Les immigrés font le boulot que les Français ne veulent pas faire » : un slogan mensongé !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou cueilli sur Polémia et consacré au démontage d'une allégation fréquemment entendue dans la bouche des représentants du lobby immigrationniste concernant les emplois que viendraient occuper les immigrés.

    Ancien haut-fonctionnaire et homme politique, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016), Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018), Manuel de lutte contre la diabolisation (La Nouvelle Librairie, 2020) et  La société de propagande - Manuel de résistance au goulag mental (La Nouvelle Librairie, 2022).

     

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    « Les immigrés font le boulot que les Français ne veulent pas faire » : slogan éculé et mensonger

    « Les immigrés font le boulot que les Français ne veulent pas faire. » Tel est le pont aux ânes des immigrationnistes. Une affirmation constamment répétée depuis un demi-siècle (!) qui mérite un sérieux décryptage. Réfutation en 7 points.

    Un mensonge total

    1– Remarquons d’abord que cet argument s’inscrit dans une stricte logique économique. À supposer qu’il soit vrai (nous démontrerons que ce n’est pas le cas), il devrait être mis en balance avec d’autres facteurs et d’abord avec les conséquences nuisibles de l’immigration en termes d’identité, d’éducation, de sécurité ou encore de budget.

    2– Observons ensuite que les étrangers déjà présents en France ont un taux de chômage plus élevé que la moyenne nationale (18 % pour les étrangers venus d’Afrique contre 7 % pour les Français).

    Il en va de même pour les descendants d’immigrés non européens dont le taux de chômage cinq ans après l’entrée dans la vie active est deux fois plus élevé que celui d’un Français de souche (voir Immigration la catastrophe, que faire, page 46).
    Quitte à garder le slogan « Les immigrés font le boulot que les Français ne veulent pas faire », il serait donc plus juste de l’adapter et d’affirmer « les nouveaux immigrés font le travail que les Français et surtout les immigrés plus anciens et les descendants d’immigrés ne veulent pas faire. »

    3– En fait, la réalité est la suivante : l’entrée de nouveaux immigrés, même réguliers et surtout clandestins, fausse le marché du travail.
    L’arrivée d’une main d’œuvre précaire, au départ peu exigeante et souvent clandestine, biaise la concurrence et tire les salaires à la baisse. Ce qui décourage les anciens résidents en France de prendre ces emplois.
    Ceci vaut notamment dans les secteurs de l’hôtellerie/restauration, du bâtiment et des travaux publics, du contrôle et de la sécurité ainsi que des services à la personne.

    4– Nuançons toutefois ce propos. Cette fuite des Français de certains métiers concerne bien davantage les grandes villes que la France périphérique. Cela s’explique par les surcoûts immobiliers dans les grandes métropoles et le fait que les classes populaires de souche ont été refoulées très loin des centres villes. Ainsi le profil du personnel hospitalier et des soignants en EHPAD n’est pas le même en province et dans les grandes métropoles. Et ce alors même que dans les grands ensembles à forte population immigrée l’aide sociale et les trafics assurent souvent des revenus substantiels.

    5– Ceci étant, le recours à une main d’œuvre étrangère – clandestine ou non – n’est pas une fatalité. Bien au contraire il apparaît que les employeurs n’ont pas toujours le libre choix de l’embauche. SOS Racisme a réalisé un test sur les recherches en personnels des entreprises de bâtiment et des travaux publics et déplore que 45 % d’entre elles (45 %, ce n’est pas rien !) auraient aimé pouvoir discriminer à l’embauche selon l’origine en excluant les candidats de type non européen. Preuve s’il en est que l’africanisation de ces métiers n’est pas inéluctable.

    Les particuliers cherchant des aides ménagères ou à domicile se heurtent à la même difficulté d’orientation de leur recrutement. Une difficulté contournée par le personnel offrant ses services et précisant parfois « Français » ou « Dame portugaise ».

    6– L’argument selon lequel « les immigrés font le boulot que les Français ne veulent pas faire » est encore plus faux pour les métiers du contrôle et de la sécurité. Il y a encore 20 à 30 ans, beaucoup de jeunes Français de souche ayant poursuivi des études modestes trouvaient des débouchés comme agents de sécurité. L’idéologie « anti raciste » les a progressivement exclus de ces métiers. Pour une raison simple: en cas de conflit entre un agent de sécurité et une personne contrôlée et refoulée c’est la règle du « deux poids, deux mesures » qui s’applique :

    • l’agent de sécurité européen en conflit avec un Africain ou un Maghrébin sera souvent présumé « raciste » par les médias et les juges.

    • a contrario, c’est le quidam européen en contentieux avec un agent de sécurité africain ou maghrébin qui risquera d’être présumé « raciste ».

    Pour les employeurs, le choix est donc vite fait ! Sans parler du fait que recruter les membres d’une bande de racaille peut servir de police d’assurance…

    Dans ce secteur, il est particulièrement faux de dire qu’on ne trouve pas de Français de souche pour travailler puisqu’ils sont exclus de fait de l’accès à l’emploi !

    7– Ajoutons que les politiques publiques ont pu créer des pénuries artificielles de main d’œuvre : on pense en particulier à la médecine et à la chirurgie dentaire.
    Difficile d’affirmer que personne ne veut être médecin hospitalier ou dentiste, mais le numerus clausus organisé par les gouvernements successifs a créé des pénuries artificielles.

    Recréer une dynamique du travail français

    Voilà qui permet d’affirmer que recréer une dynamique du travail français est possible par un ensemble de mesures :

    • une dissuasion réelle du travail clandestin par un strict contrôle aux frontières et la fermeture administrative des entreprises employant des clandestins ;

    • l’abrogation de la loi Pleven pour rendre aux employeurs le libre choix de leur personnel et recréer un marché d’emploi pour les autochtones ;

    • et ce dans le cadre de la préférence nationale rétablie dans la Constitution ;

    • la révision du code des marchés publics pour y imposer la préférence nationale à l’emploi et la traque des sous-traitants indélicats.

    Cet ensemble des mesures produira mécaniquement une réévaluation de ces métiers (hôtellerie, restauration, sécurité, aides ménagères, aides à la personne, bâtiments/travaux publics) par l’amélioration des conditions et des relations de travail comme par la hausse mécanique des salaires par le jeu de l’offre et de la demande. D’autant que la diminution des coûts sociaux et médicaux du fardeau de l’immigration devrait permettre une baisse des charges sociales.

    Enfin les parcours scolaires devraient accompagner ce mouvement en revalorisant les métiers manuels et de force. Par une réhabilitation de l’apprentissage, de l’enseignement professionnel et de l’exercice physique.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 3 novembre 2022)

     

     

     

     

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