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Points de vue - Page 276

  • "La Turquie est décidément bien loin de l'Europe"...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 9 octobre 2014 et consacrée à la Turquie et à sa politique décomplexée de puissance islamique...

     


    Éric Zemmour : "La Turquie est décidément bien... par rtl-fr

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  • L'esthétisme - contribution à l'identification de la problématique politique à venir...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jacques-Yves Rossignol, cueilli sur Scriptoblog et consacré à la question de l'esthétique mortifère de l'art contemporain...

     

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    L'esthétisme - contribution à l'identification de la problématique politique à venir

    L'une des réalités massives de ce temps, c'est sans aucun doute l'effort consenti pour mettre la culture en général, et l'art en particulier, à la portée de tous, à la disposition de chacun.

    C'est un fait d'observation qu'expositions, festivals, revues d'art, galeries, abondent, pullulent, surabondent. C'est un autre fait d'observation que le milieu qui produit de l'art constitue un monde relativement autonome, relativement réservé, et très fortement hiérarchisé. On a donc, grosso-modo, une double coupure, d'une part entre les producteurs d'art et les connaisseurs ("les artistes", "les critiques") et les simples consommateurs ("le public"), d'autre part entre les producteurs d'art peu valorisés ou dévalorisés ("les ringards", "les ploucs") et les producteurs d'art fortement valorisés ("les branchés", "les artistes" proprement dits).

    La grande presse, les médias en général nous convaincraient volontiers que le "public" répond positivement à cette mise à disposition de l'art, de l'art branché évidemment, de l'art proprement dit, l'art des ringards et des ploucs servants de repoussoir aux véritables artistes, au même titre que les danses folkloriques et populaires par exemple. On doit cependant remarquer qu'au-delà du cercle des connaisseurs et des amateurs, désormais considérable il est vrai, ce n'est qu'après une sorte de "dressage" et de "conversion" à l'art véritable que le public se précipite "spontanément" vers les expositions, les rétrospectives et les foires d'art contemporain. ll faut alors creuser ceci et considérer que l'effort de dressage et de conversion du public à l'art véritable est considérable. Toute une flopée d'intermédiaires, eux même solidement convertis bien sûr, va assurer auprès du "public" une action d'inculcation de la croyance en l'art des artistes : journalistes plus ou moins spécialisés, rédacteurs de livres de vulgarisation, enseignants de tous niveaux, animateurs de musées. Tout cela est très bien fait, avec beaucoup de conviction et de crédulité chez les convertis et beaucoup de financement de la part des commanditaires et ce qui devient alors très difficile, c'est de garder une distance critique face au flux de discours des pédagogues de l'art véritable.

    Malgré tout, "çà" ne prend pas absolument partout, et il y a encore bien des "petites gens" pour affirmer que l'art d'aujourd'hui "c'est n'importe quoi", que "ça ne veut rien dire", que "leur petite sœur en ferait autant", réactions dérisoires, réactions cependant. Le peuple, les "braves gens" semblent en tous cas profondément rétifs à la vénération des véritables artistes et de leurs œuvres, contrairement aux "petits bourgeois culturels" qui sont toujours prêts à suivre ce qui est dans l'air du temps quels qu'en soient les tenants et les aboutissants et qui craignent par-dessus tout de rater quelque chose qui les aiderait à monter sur "l'échelle sociale". Cette résistance implicite et malheureuse du petit peuple à l'art contemporain, il va falloir l'expliquer.

    C'est désormais avec toute l'approbation et tout le soutien des pouvoirs financiers qui se mettent en place, c'est à dire en dernière instance avec l'approbation et le soutien du mondialisme le plus exacerbé et le plus aveugle (qui ose tenter de projeter sérieusement où il mène ?) que certains artistes prétendants sont intronisés artistes véritables.

    C'est plus précisément uniquement grâce au soutien du "mondialisme financier" que les artistes qui comptent, dans le monde de l'art, vivent, et plutôt bien, de leur art qui devient l'art qui compte, simplement parce qu'il devient le seul art en position de se présenter comme tel, parce qu'il est le seul produit par des artistes qui comptent, le contenu de leurs enveloppes. C'est très simple et cela devient évident lorsque l'on se documente un tout petit peu sur le marché de l'art, les subventions, le mécénat. Le mondialisme qui s'installe ne contrôle pas seulement le monde de l'information, il contrôle aussi très largement le monde de l'art, et l'on pose ici que ce dernier contrôle est beaucoup plus inquiétant que le premier pour l'avenir de la pensée.

    En tous cas, lorsqu'un artiste est ainsi révélé par les financiers et les critiques d'art associés, son nom et son œuvre ne tardent pas à être diffusés jusqu'au fond de nos provinces, grâce à la diligence des pédagogues de toutes sortes déjà évoqués, Les "nouveaux bourgeois" boivent, ou gobent avec délectation, les "nouveaux petits bourgeois" se précipitent pour ne rien rater, le peuple renâcle. Etrange chaîne idéologique. Reste donc à dominer ce processus par la pensée et à refuser de se laisser piéger par l'idéologie de l'art essentiellement respectable quelles qu'en soient les implications éthiques et politiques.

    Lorsque l'on considère l'ensemble des œuvres d'art, des œuvres esthétiques produites, valorisées et diffusées par la "nouvelle bourgeoisie" (et il s'agit bien d'œuvres d'art, mais d'œuvres d'art "néo-bourgeoises", et c'est là le spécifique), on ne peut manquer de remarquer qu'elles introduisent toutes à une même disposition affective. Cette disposition affective, la notion de cynisme l'évoque assez bien. Mais il faut tenter d'être plus précis et plus spécifique et dire qu'il s'agit exactement d'acquérir, à travers l'art contemporain, une anesthésie affective, une distanciation morale, une capacité à regarder la souffrance et le malheur d'autrui sans velléité d'intervention. Ce regard glacé et distancié sur les pauvres, les faibles, les sans défense est la disposition affective profonde requise par le mondialisme et c'est à travers l'art contemporain qu'elle se diffuse et s'impose jusqu'à passer pour naturelle et constitutive de l'homme accompli.

    Les spécialistes de la modernité, ce que l'auteur de ces lignes n'est pas, parviennent à distinguer, semble-t-il, parmi les petits cyniques glacés et incultes qui peuplent désormais nos villes "les rebelles", "les branchés", "les artistes" et enfin, au sommet sans doute, "les créateurs". On posera l'hypothèse que ces catégories ne sont pas très rigoureuses, se chevauchent souvent et qu'il n'est pas rare de passer de l'une à l'autre par un petit effort supplémentaire de glaciation mentale ou, à l'inverse, par un relâchement regrettable du devoir d'inhumanité constitutif de l'identité mondialiste-esthétisante en cours de maturation. Un publiciste vaguement anarchiste, aventurier discutable mais véritable esprit libre, avait eu au moins, à l'aube du vingtième siècle, une pensée fulgurante : "Dans les rues, on ne verra bientôt plus que des artistes et on aura toutes les peines du monde pour y trouver un homme."

    On a refoulé les inquiétudes de quelques écrivains qui, à la naissance du cinéma, avaient perçu la catastrophe qu'il pouvait induire, en ses usages les plus vulgaires, dans l'ordre mental : participation immédiate sans recul et réflexion, rythme imposé mécaniquement interdisant toute hiérarchisation et totalisation des affects, réalisme brutal s'opposant à toute distanciation et stylisation critiques chez le concepteur et donc à toute pensée élaborée chez le récepteur. Or c'est le cinéma le plus platement réaliste et bavard qui est passé au statut d'art majeur de ce temps. Mais ce n'est que par un usage idéologique du langage que l'on peut subsumer sous une même catégorie (l' "art") le travail de pensée et de stylisation d'un grand poète et le travail de mise en images réaliste d'un "scénario" par une "équipe" de "tournage" inculte. Pourquoi alors entretenir cette confusion entre l'art poétique, transmuant la réalité en un niveau supérieur de pensée, et les mises en boîte cinématographiques les plus opposées à l'exercice des facultés mentales supérieures ? Mais parce que le cinéma (nous voulons dire le cinéma réalistique et bavard, harassant le rêve et l'imagination) est l'industrie, qui a permis d'introduire progressivement et insidieusement la morale exigée par le mondialisme esthétisant et dont on a esquissé la description plus haut. Description que l'on peut compléter quelque peu en posant que l'esthétique néo-capitaliste habitue en permanence, et d'ailleurs dès la moins tendre enfance, à constituer la souffrance et le malheur des faibles (pauvres, malades et estropiés non néo-bourgeois, animaux) en spectacle. Cette morale, c'est celle, on l'a compris, de la bourgeoisie que l'on persiste à dire bohème et qu'il faudrait dire schizoïde glacée.

    Les fonctions de cet apprentissage de l'anesthésie affective, de cette formation à la cruauté froide sont alors évidentes : il s'agit d'interdire la naissance et le développement de liens de solidarité dans le peuple, de transformer le peuple en une masse d'individus hargneux, méchants voire sadiques envers leurs compagnons d'hier. Ces individus ainsi atomisés, sans attaches, sauf aux doctrines de plus en plus cyniques diffusées successivement par le marché mondial deviennent alors de parfaites machines consommatoires, qui ont en outre l'avantage de contribuer efficacement et gratuitement, par simple non intervention, à l'extermination des ultimes résistances à l'arasement mondialiste. Lorsqu'il contribue, de très loin, à l'expulsion d'un pauvre, ou lorsqu'il jette un regard furtif à un vagabond qu'il ne secouera pas, le néo-bourgeois peut alors, lui aussi, pour quelques instants seulement mais en pleine connivence avec les créateurs contemporains, se sentir habité par une âme d'artiste.

    Jacques-Yves Rossignol (Scriptoblog, 08 octobre 2014)

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  • Zemmour, Vichy et Léa Salamé...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un extrait de l'émission On n'est pas couché, diffusée le 4 octobre 2014 sur France 2 et dont l'invité était Eric Zemmour. Interrogé par la journaliste franco-libanaise Léa Salamé, sur un chapitre consacré à Vichy dans son dernier livre , Le suicide français (Albin Michel, 2014), Eric Zemmour fait face à la meute avec aplomb...

    Vous pouvez également découvrir ci-dessous des liens vers deux articles de l'historien Alain Michel, que cite Eric Zemmour au cours du débat :

    Rafle du Vel d'hiv : les sept erreurs de François Hollande

    Quand la mémoire klarsfeldienne piétine l'histoire

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  • Néo fachos et gauchos réacs...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un texte offensif de Jean-Paul Brighelli, qui sur son site de Bonnet d'âne, intervient dans la polémique sur la gauche réac...

    Professeur en classes préparatoires, défenseur de l'élitisme républicain, Jean-Paul Brighelli est l'auteur, notamment, de nombreux essais sur le système éducatif, comme La fabrique du crétin : la mort programmée de l'école (Jean-Claude Gawsewitch, 2005) et dernièrement Tableau noir (Hugo et Cie, 2014). Il est également l'auteur de La société pornographique (Bourin, 2012).

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    Néo fachos et gauchos réacs

    « Michel Onfray, fils naturel de Jean-Paul Brighelli et de Farida Belghoul ? » se demande Sandrine Chesnel dans l’Express
    Primo, démentons : Onfray a ses propres parents, qui lui suffisent — et justement, tout est parti de là, depuis trois semaines que l’auteur du Traité d’athéologie est vilipendé par la gauche bien-pensante (pléonasme !).
    Il n’est pas le seul : Véronique Soulé, dans Libé, dresse une première liste de proscription : « Qu’y a-t-il de commun entre Alain Bentolila (linguiste), Jean-Paul Brighelli (professeur) et Michel Onfray (philosophe) ? Réponse: ils trouvent que l’école française n’est plus ce qu’elle était, qu’au lieu d’apprendre à lire et à écrire, elle enseigne des choses ridicules aux élèves – du genre «théorie du genre» – et que tout ça est dû à Mai 1968. Pour ceux qui n’ont déjà pas le moral, mieux vaut s’abstenir. Pour ceux qui chercheraient un débat d’idées, idem. » Mais déjà le 20 septembre [2012] Renaud Dély, dans l’Obs, dressait la liste des « Nouveaux fachos » et de leurs amis : Elisabeth Lévy, Alain Finkielkraut, Eric Zemmour et Richard Millet, mis en contiguïté intellectuelle de Patrick Buisson et de Robert Ménard, sans oublier Marc-Edouard Nabe, Alain Soral et Renaud Camus — « une amicale brune », dit finement le journaliste, qui m’a rappelé ces temps déjà lointain où l’ineffable Frakowiack me reprochait de « penser brun ». Et le 3 octobre, dans le Figaro, Alexandre Devecchio en proposait une autre : « Onfray, Guilluy, Michéa : la gauche réac ? demandait-il. Comment ? ET Natacha Polony ? Laurence de Cock, qui gère Aggiornamento, le site d’Histoire-Géographie où se con/gratule la bien-pensance, a bien voulu la mettre dans le même sac que moi. Qu’elle en soit remerciée, j’en rêvais, effectivement.
    De l’ouvrage de Bentolila, j’ai déjà tout dit sur le Point.fr — et de l’excellent petit livre de géographie pratique de Guilluy, aussi. Sur Finkielkraut, j’avais exprimé ici-même tout ce que m’inspirait la campagne répugnante des belles âmes au moment de son élection à l’Académie française.
    Et pour ce qui est d’Onfray, tout est parti d’un tweet ravageur et d’une interview non moins enlevée sur France Inter à propos de son dernier livre où il feint de s’apercevoir que le Divin marquis malmenait les demoiselles (et s’en faisait malmener : voir son escapade à Marseille en juin 1772). Qu’a-t-il dit de si choquant ce jour-là ? « On apprenait à lire, à écrire, à compter et à penser, dans l’école républicaine. Ce n’est plus le cas. Le gamin d’aujourd’hui qui est fils d’ouvrier agricole et de femme de ménage, il ne s’en sortira pas avec l’école telle qu’elle fonctionne, parce que c’est une école qui a décidé qu’il était réactionnaire d’apprendre à lire, à écrire, à compter, etc. »
    Et cela a suffi à en faire mon fils naturel (j’ai commencé tôt, visiblement, Onfray n’a jamais que six ans de moins que moi). Pourtant, comme le dit avec un soupçon de franchise Véronique Soulé à la fin de son article, « il n’a pas vraiment tort » d’affirmer que « les enfants de pauvres font les frais de l’effondrement du système d’instruction et d’éducation français. Pour les autres, les parents se substituent à l’école défaillante ».

    Je suis très honoré d’être associé parfois à de grands noms de la pensée contemporaine par les tenants de l’orthodoxie hollandiste (ça existe donc) qui à force d’exclure à droite et à gauche vont se retrouver très seuls. Il fut un temps où, de Zola à Sartre en passant par Bernanos ou Camus, une certaine idée de la contestation pouvait être revendiquée par la Gauche. Mais la Gauche de Jaurès et de Blum, le Parti communiste d’Aragon, ont-ils encore quelque chose à voir avec les néo-libéraux qui s’agitent à l’Elysée, à Libé, au Monde et au Nouvel Obs ? L’idée que Jean Zay se faisait de l’Ecole a-t-elle quelque chose à voir avec celle de Philippe Meirieu ou de Najat Vallaud-Belkacem ?
    Il faut le dire et le redire : les socialistes de salon, de hasard et de bazar, les bobos du Marais et d’ailleurs, les pédagos du SGEN, du SE-UNSA et d’EELV, les antiracistes de profession, qui refusent de voir que la stratégie de Terra Nova en 2012 pour récupérer le vote des enfants d’immigrés impliquait le déni de ce qui se passe effectivement à Marseille ou à Saint-Denis, tous sont les fourriers du FN, les idiots utiles de Marine Le Pen. Parce que c’est prioritairement le peuple qui souffre qui pâtit de leur bonne conscience. Les enfants les plus démunis, comme le dit bien Onfray (« On apprenait à lire, à écrire, à compter et à penser, dans l’école républicaine. Ce n’est plus le cas. Le gamin d’aujourd’hui qui est fils d’ouvrier agricole et de femme de ménage, il ne s’en sortira pas avec l’école telle qu’elle fonctionne, parce que c’est une école qui a décidé qu’il était réactionnaire d’apprendre à lire, à écrire, à compter, etc. ») n’ont plus d’autre espoir que de confirmer les prédictions de Bourdieu : il est venu enfin, le temps des héritiers ! Grâce aux sociologues de gauche (autre pléonasme) qui n’ont eu de cesse, en dénonçant le sort fait aux plus pauvres, d’inventer des dispositifs qui enfermaient dans des ghettos scolaires les victimes des ghettos sociaux. Vous leur laissez l’espoir de s’inscrire en ZEP, pendant que vos propres enfants s’épanouissent à Henri-IV ? Eh bien, ils vont se venger et vous le faire savoir — dans la rue peut-être, dans les urnes certainement. Sur les 35% de ceux qui votent et qui voteront pour Marine, et qui constitueront 52% du second tour en 2017, combien le font et le feront par désespoir de voir leurs enfants confinés dans des réserves, au sens indien du terme ? Oui, Meirieu et ses amis — et il lui en reste, la démence pédagogique étant fort bien partagée dans l’Education nationale — sont directement responsables du glissement à l’extrême-droite de tous ceux — des millions — qui ont cru à l’ascenseur social et n’ont même plus d’escalier.
    Alors, persistez à vilipender les uns, parce qu’ils seraient néo-fachos, et à vous moquer des autres, parce qu’ils seraient gaucho-réacs. Quand vous ferez le tri, vous verrez qu’il ne reste personne, rien que vous et vos amis — les misérables 12% qui ont encore un intérêt à voter pour Hollande en 2017, et qui n’auront plus que leurs yeux pour pleurer, après le second tour — juste avant que l’on vous demande des comptes. Vous récusez l’intelligence, et vous avez raison : vu ce que vous êtes, elle est la suprême insulte.

    Jean-Paul Brighelli (Bonnet d'âne, 4 octobre 2014)

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  • Quand l’enfant est roi, ce sont les femmes qui exercent la régence !

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à l'infantilisation de la société...

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    Quand l’enfant est roi, ce sont les femmes qui exercent la régence !

    Notre classe politique peine à se rajeunir, mais la politique du « jeunisme », voire de l’infantilisation, est de plus en plus prédominante. Une explication à cela ?

    La différence entre les générations s’efface. Autrefois, on apprenait aux enfants à devenir adultes ; aujourd’hui, on apprend aux adultes à se sentir « toujours jeunes ». À la plage, les fillettes de six ans portent des soutiens-gorge, mais les femmes mûres s’habillent en jeunettes. Les parents jouent aux mêmes jeux que leurs enfants, tandis que les grands-parents découvrent que l’expérience qu’ils auraient aimé transmettre ne signifie plus rien dans un monde transformé par une technologie qu’ils n’ont pas connue dans leur propre enfance. Tandis que les jeunes sont impliqués de plus en plus tôt dans les problématiques des adultes, l’infantilisation de la société progresse à grands pas.

    Le climat individualiste ambiant, le discrédit de la notion d’autorité, la multiplication des familles dirigées par des mères célibataires ont fabriqué une génération de narcissiques immatures, d’adultes aussi despotiques qu’inachevés, restés fixés au stade pré-œdipien parce que le Père, représentant symbolique de la Loi, n’est plus capable d’aider ses enfants à rompre le lien fusionnel avec la mère. Cette infantilisation va de pair avec la féminisation de la société. Quand l’enfant est roi, ce sont les femmes qui exercent la régence ! Tout cela n’est pas nouveau : Platon, dans La République, évoquait déjà le moment où « le père s’accoutume à traiter son fils comme son égal et à redouter ses enfants ». Ayant évacué tout rapport d’autorité, les rapports parents-enfants sont désormais de l’ordre de la séduction, qui est le contraire de l’éducation.

    Tout cela fait le jeu de la logique du capital, qui sait que plus les citoyens sont infantiles, plus ils sont vulnérables au conditionnement dispensé par le marketing psychologique, cette forme de psychopouvoir qui entretient la dépendance à la marchandise. Les publicités qui nous gavent visent des consommateurs pulsionnels d’un âge mental de huit à dix ans, et plus de la moitié des décisions d’achat dans la famille sont prises aujourd’hui par les enfants. « Depuis une dizaine d’années, notait récemment le philosophe Bernard Stiegler, les spécialistes du marketing et des programmes se demandent comment faire pour que les enfants s’identifient à leurs programmes et à leurs spots plutôt qu’aux projets de leurs parents. Bien sûr, ils ne le disent pas comme ça, ils parlent de programme éducatif ou de publicités créatives, mais l’enjeu est là. »

    La chute de niveau dans le système scolaire n’arrange sans doute pas les choses…

    C’est l’évidence même, mais l’explication est un peu facile. Croyez-vous que les plus de quarante ans soient réellement plus cultivés ? Voyez ce qu’ils lisent, et les innombrables fautes d’orthographe, de grammaire, de ponctuation dont sont émaillés leurs messages. Combien d’entre eux sont-ils capables de parler ne serait-ce que pendant trois minutes de la pensée de Hobbes, du style de Melville ou de l’œuvre de Kleist ? Naguère, les illettrés n’aimaient que les livres « avec des images ». Aujourd’hui, il n’y a plus que des images. La télévision s’est d’abord substituée à la famille. Aujourd’hui, ce sont les écrans qui monopolisent la mise en place des identifications primaires.

    Les comportements politiques ne seraient-ils pas devenus, eux aussi, un peu infantiles ?

    Voici quelques semaines, dans un article publié ici même, Xavier Eman s’était élevé contre la « croisade anti-Hollande », en faisant observer que l’actuel chef de l’État n’est jamais qu’un pion du Système. Il fut aussitôt couvert d’injures par des commentateurs visiblement dotés d’un QI à deux chiffres (avec une probable virgule au milieu). C’est pourtant lui qui avait raison. Il y a de la naïveté infantile à croire qu’il suffirait, sans sortir du Système, de remplacer un politicien par un autre pour que les choses s’améliorent. La loi du Système a été énoncée dans Le Guépard : « Il faut que tout change pour que rien ne change. » Peut-être connaissez-vous aussi cette jolie définition de la folie qu’on attribue à Einstein : « Refaire continuellement la même chose tout en espérant à chaque fois obtenir des résultats différents. »

    Il n’y a pas moins de naïveté infantile à s’indigner de voir nos dirigeants négliger les intérêts du pays. Mais ce n’est pas pour cela qu’ils ont été élus ! Ils n’ont pas été élus pour défendre l’intérêt général, mais pour servir les intérêts de la Nouvelle classe, c’est-à-dire des plus riches. Ils ne sont pas en place pour régler les problèmes, mais pour les aggraver. Et ils y réussissent très bien, avec une école parfaitement conçue pour déraciner l’esprit critique, et un chômage qui pousse les travailleurs à accepter un travail à n’importe quelle condition, pour le plus grand profit de ceux qui les emploient. Il serait temps de réaliser que, lorsqu’on affirme à l’occasion d’un scrutin que « le peuple a parlé », on veut dire par là qu’il n’a désormais plus qu’à se taire. Les gens votent « comme on leur dira », disait Tocqueville. Il en ira de même aussi longtemps que le peuple ne se sera pas réapproprié son pouvoir constituant.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 29 septembre 2014)

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  • Eté rock’n roll à Taubiraland... (2)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous la deuxième partie d'un point de vue de Xavier Raufer, cueilli dans Le Nouvel Économiste et qui dresse un état des lieux de la politique pénale désastreuse de Christiane Taubira et de ses conséquences.

    A lire :  Eté rock’n roll à Taubiraland... (1)

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    Eté rock’n roll à Taubiraland (2)

    Aux lubies idéologiques de la ministre dite “de la justice” et des anarchistes et Diafoirus-sociologues qui l’entourent, nous répondrons par des faits indéniables et de palpables réalités.
    Nous avons précédemment parlé de justice en perdition ; voici quelques preuves toutes récentes de cette tragédie nationale :

     

    – Septembre, Créteil : un dangereux braqueur marseillais de 23 ans “disparaît” de l’hôpital, où il était sous théorique surveillance judiciaire.

     

    – Fin août, Epinal : on juge un braqueur-cambrioleur héroïnomane : “Il n’avait pas un rond… il a braqué pour payer la nounou de ses deux petits…” Les juges gobent cet indécent bidonnage de la culture de l’excuse. Six mois “fermes” sans mandat de dépôt – encore un braqueur sorti du tribunal, les mains dans les poches.

     

    – Août, Marseille, prison des Baumettes : un détenu roue de coups et jette dans l’escalier un surveillant qui a les deux poignets brisés.

     

    – Août, dans un centre pénitentiaire de l’Isère : au parloir (donc dans la prison même) un voyou détenu lacère à coups de rasoir le visage de sa compagne, venue lui rendre visite.
    Et les bracelets électroniques, panacée de Mme Taubira ? Pour les magistrats et les services pénitentiaires concernés, “c’est la cacophonie” et les “anomalies en chaîne” de bracelets en panne ou constamment déconnectés. “Ca va mieux” raconte la chancellerie ; “Faux !” rétorquent les syndicats.

     

    Résultat de cet avortement judiciaire, les voyous triomphent ; comme déjà dit, en cas de danger, les prédateurs flairent fort bien qui domine ou qui est dominé. Or là, libres aussi bien que détenus, ils paradent car instruits par leurs avocats, ou eux-mêmes assurés, que la ministre ne leur veut pas de mal :

     

    – Fin août, trois racailles “connues des services de police” brisent la mâchoire d’un ado de 16 ans, repéré comme “fils de flic”. Au passage, dans tous les rapports et articles ici évoqués, revient sans cesse la phrase “connu des services de polices”, preuve que la plupart de ces infractions sont le fait de récidivistes. Or que font en liberté ces bandits ? Et à quoi ont servi les milliards dépensés en “réinsertions” largement fictives ?

     

    – Août, dans le Gard, on interpelle un braqueur de 14 ans, auteur de plusieurs vols à main armée d’automobilistes ; comme un grand, avec cagoule et fusil à pompe. Mineur donc intouchable, bien sûr.

     

    En prison, les voyous ont eux aussi compris qui dominait :

     

    – Fin août, Najim est jugé dans le Nord pour deux gros braquages : “Dans le box, il ergote, sans un regard pour sa victime au visage tuméfié. Il s’agace des questions des juges, balaie la salle du regard puis lève les yeux au ciel.”

     

    – Septembre, Toulouse. On juge aux assises Salah, Aboukary & co. Lors d’un énième braquage, ils ont tiré à l’arme de guerre sur des gendarmes. Or ces criminels “refusent de reprendre les débats parce qu’ils n’ont pu prendre leur petit déjeuner et leur douche”. Le même après-midi, ils protestent encore car “le déjeuner n’était pas assez bon” à leur goût.

     

    Pendant que Najim, Aboukary et Salah font ainsi les malins et provoquent sans risque la justice, l’anarchie gagne la France :

     

    – Marseille : de janvier à août 2014, les tueries entre bandits affichent + 26 %, par rapport aux mêmes huit mois de la déjà tragique année 1013.

     

    – Les cambriolages devaient diminuer ? La mairie d’Orléans signale que, sur l’été 2013, les plaintes pour cambriolage augmentent de 18 % en 2014, de 107 à 127.

     

    – En août, le président des buralistes s’affole : “ Il ne se passe pas de jour sans qu’on nous rapporte des braquages de plus en plus violents.”

     

    – A Sablé dans la (naguère paisible) Sarthe, les commerçants dénoncent les braquages, vols et agressions “à longueur de temps”.

     

    – A la périphérie de Lyon et de Marseille, les gendarmes alertent : “Les braquages à domicile sont toujours plus fréquents.” Une jolie maison, des commerçants ou libéraux aisés : une famille est brutalisée, voire torturée et pillée par des voyous. Plusieurs de ces cas effrayants sont advenus durant l’été 2014.

     

    Pire encore, ces multiples signes annonçant d’évidence que, si ce désordre s’amplifie, la sécurité de la France risque de s’effondrer au niveau du Brésil :

     

    – Paris, début septembre : le préfet de police veut intervenir au bas de la butte Montmartre, où des voyous pillent les touristes : le préfet comme son entourage sont chassés sous une grêle de coups.

     

    – Ce même mois, le zoo de Vincennes se fait braquer !

     

    – Fin août à Paris, une nonagénaire est violemment jetée à terre par deux racailles qui lui volent son sac ; elle meurt ensuite. Peu auparavant, d’autres bandits dépouillent une dame aveugle de 66 ans, en menaçant de tuer le chien qui lui sert de guide.

     

    – A Argenteuil un originaire des Caraïbes, sous l’emprise de l’héroïne, décapite – façon mexicaine – son colocataire.

     

    – A Lille, au moins une prostituée de 12 ans tapine au vu de tous – bien sûr, des proxénètes s’engraissent sur cette chair fraîche. Seul commentaire des impuissants chargés de l’ordre local, “c’est un cas très sensible”.

     

     

    Toute cette affreuse litanie a pour origine le présent avortement judiciaire, et lui seul. Régnant sur ce chaos, une ministre intouchable, car icône d’une presse-des-milliardaires qui épouvante un président pusillanime et déconsidéré. Le ministre de l’Intérieur, les policiers et gendarmes n’ont donc qu’à subir le tsunami criminel, face à des bandits délirants d’impunité.

     

    Cette situation toujours plus périlleuse, tous la perçoivent désormais. Même les marabouts africains ! Ainsi, le Grand Maître Médium Behanzin, “Vénérable Suprême Guide et Grand Prêtre vaudou” empli de l’immémoriale sagesse africaine. Hier encore, ses “Techniques magiques et Mystiques occultes” supprimaient les “règles douloureuses”, les “affectations non désirées”, les “envoûtements” et les “enfants morts-nés”. Or voilà que fort opportunément, le Grand Maître Médium Behanzin vient d’ajouter une nouvelle sorcellerie à sa panoplie : elle protège “contre les vols et les braquages”.

    Xavier Raufer (Le Nouvel Économiste, 3 octobre 2014)

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