Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Points de vue - Page 274

  • Qui sont les véritables privilégiés ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré aux grèves dans les transports et au mécontentement qu'elles suscitent ...

    alain de benoist,turbocapitalisme,hollande,taubira,révolution

     

    Grévistes SNCF ou milliardaires du CAC 40 : qui sont les véritables privilégiés ?

    Les grèves, sujet qui divise l’opinion publique, surtout s’agissant de celles des transports… Entre ceux qui voudraient pouvoir aller travailler ou passer leur bac et les autres, qui défendent – c’est selon – leur outil de travail ou leurs privilèges, réels ou supposés, comment faire la part des choses ?

    Tout d’abord, un rappel. La loi Le Chapelier du 14 juin 1791 ayant interdit le droit de coalition des métiers et les grèves, les syndicats n’ont été légalisés en France qu’en 1884, à l’initiative de Waldeck-Rousseau. En 1886, voit le jour la Fédération nationale des syndicats, d’inspiration guesdiste ; en 1892, la Fédération des Bourses du Travail marquée par le syndicalisme révolutionnaire de Fernand Pelloutier. C’est ce dernier courant qui prendra le contrôle de la CGT lors de l’adoption en 1906 de la célèbre Charte d’Amiens. Georges Sorel, théoricien du syndicalisme révolutionnaire, fait alors de la grève générale le « mythe mobilisateur » par excellence – tandis que Clemenceau fait tirer sur les grévistes ! Le droit de grève est aujourd’hui inscrit dans la Constitution, et il n’y a pas à le regretter.

    Être victime d’une grève n’est agréable pour personne, et je suis le premier à comprendre que les usagers soient en colère. Il m’arrive de l’être aussi. Mais personne ne fait la grève pour le plaisir. Une grève se fait pour soutenir des revendications. Quelles étaient celles des cheminots ? Contrairement à ceux qui les ont décrétées « illisibles » (mais qui n’ont surtout pas cherché à se renseigner), elles ne visaient pas seulement à défendre des statuts qu’on peut juger « protégés ». Il s’agissait avant tout de protester contre le projet de réforme de la SNCF défendu par le gouvernement. Ce projet d’inspiration libérale, conforme aux directives de l’Union européenne, consiste à démanteler le service public, à séparer la gestion de l’infrastructure ferroviaire de l’exploitation des services de transport, de façon à scinder l’activité entre un secteur rentable et un secteur non rentable, ce qui permettrait d’ouvrir le premier à la privatisation voulue par Bruxelles. Un tel projet est-il souhaitable ? Les cheminots ont au moins eu le mérite de poser la question.

    L’exemple de la privatisation des chemins de fer britanniques (Railways Act), décidée en 1994, qui fut en Europe le premier exemple de privatisation d’un service public ferroviaire d’importance nationale, donne à réfléchir. À l’époque, les financiers prétendaient que le secteur privé fournirait un service plus efficace, moins cher et de meilleure qualité, sans compter les investissements considérables dont les chemins de fer ont besoin. Résultat : les tarifs augmentèrent, les investissements chutèrent en flèche, deux tiers des emplois cheminots furent supprimés et les coûts de maintenance furent réduits en deçà du minimum. S’exerçant au détriment de la sécurité, jugée « trop onéreuse », la volonté de rentabiliser à tout prix fut cause d’une centaine de déraillements, dont certains firent des morts. Ce qui n’empêcha d’ailleurs pas le gouvernement travailliste de Tony Blair, après son arrivée au pouvoir en 1997, de s’engager dans la même voie. Alors que la privatisation était censée réduire le fardeau que représentait pour l’État le financement du réseau ferré, la subvention totale de l’État est passée de 1,9 milliard d’euros à 6,7 milliards en 2006 !

    Toujours à propos de privilèges, ceux de certains gros actionnaires ou de grands patrons du CAC 40 ne seraient-ils pas plus exorbitants que ceux de nos cheminots ?

    La réponse est dans la question. Dividendes, bonus, stock options, retraites chapeaux, la rémunération des patrons du CAC 40 ne connaît pas la crise. En 2013, le total de leurs salaires atteint 89,9 millions d’euros, soit une moyenne de 2,25 millions d’euros par dirigeant. Plus de 10 millions d’euros pour le PDG de Renault, 8,6 millions pour le PDG de Sanofi, 8,5 millions pour le PDG de L’Oréal, 4,5 millions pour Maurice Lévy, président de Publicis, 3,7 millions pour Georges Plassat, PDG de Carrefour (40 % d’augmentation par rapport à 2012 !). Comparez avec les salaires des cheminots. Par ces temps d’austérité pour tous, où sont les privilégiés ?

    Mais bien sûr, de même qu’il est plus facile de s’indigner des agissements des « racailles » que de ceux des grands prédateurs en col blanc, il est plus facile de s’en tenir à la rhétorique poujadiste dirigée contre les méchants grévistes qui, pour des motifs « archaïques », empêchent les braves gens de travailler (« pour un oui ou non, on nous prend en otages », « y en a marre », etc.), sans être apparemment gêné d’obéir ainsi aux injonctions de Bruxelles et de conforter le gouvernement dans ses positions. Là comme ailleurs, soit on fulmine des anathèmes, soit on réfléchit un peu.

    Le débat aura peut-être eu le mérite de faire bouger nombre de lignes, ne serait-ce qu’au Front national : Florian Philippot qui soutient les grévistes alors que Jean-Marie Le Pen les condamne…

    C’est là un fait nouveau dont on n’a pas assez souligné l’importance. Florian Philippot a très précisément déclaré : « Il y a sûrement des motivations corporatistes pour certains – et il faut les combattre –, mais pour d’autres je pense qu’il y a des motivations de bonne foi, d’intérêt général et je ne veux pas criminaliser par avance un mouvement social […] On peut être usager et perturbé par une grève, et avoir en même temps le souci du service public. » Le projet de réforme gouvernemental, a-t-il ajouté, est profondément nuisible car « les lignes TGV vont être libéralisées en 2019 et les lignes régionales en 2022 », ce qui entraînera « plus d’insécurité, moins de dessertes rurales, moins de dessertes pour nos villes moyennes ». Cette position me paraît raisonnable. Florian Philippot a apparemment compris que lorsque l’on prétend défendre le peuple français, la première tâche est de ne pas perdre de vue la justice sociale, surtout à une époque où l’exclusion, la précarité, la dé-liaison sociale et la pauvreté tous azimuts sont plus grandes que jamais.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 26 juin 2014)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Défense et illustration du patriotisme économique...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Carayon et de Quentin Jagorel, publié dans le quotidien Le Monde et consacré au patriotisme économique. Député, Bernard Carayon est un des promoteurs de l'intelligence économique et est également l'auteur d'un essai intitulé Patriotisme économique (Rocher, 2006).

    Protectionnisme.jpg

    Défense et illustration du patriotisme économique

    Le patriotisme économique, formulé pour la première fois en 2003 et rendu célèbre par le premier ministre Dominique de Villepin dès juillet 2005, alors que des rumeurs infondées d’offre publique d’achat (OPA) planaient sur Danone, est destiné à protéger et promouvoir les industries stratégiques de la France, autour desquelles se forge le destin d’une nation.

    Cette notion a été fortement critiquée au moyen d’arguments souvent invalides, parfois de mauvaise foi. Si un élu de droite et un étudiant membre d’un think tank de gauche prennent ici ensemble la plume, c’est d’abord pour souligner que le sujet dépasse largement les conflits de générations et de partis.

    Nous sommes convaincus que le patriotisme économique est légitime et utile, et que les dirigeants de nos formations politiques seraient bien inspirés de renoncer aux caricatures et aux naïvetés. Réhabilitons cette belle idée. Le patriotisme économique vaut bien le patriotisme sportif, non?

    De manière ordinaire, le patriotisme économique est considéré comme une version déguisée du protectionnisme, un «cache-sexe», selon le quotidien britannique très libéral The Economist. Il sanctuariserait l’économie nationale, entraverait la concurrence, serait une version new look du colbertisme.

    Pourtant, le patriotisme économique, c’est avant tout la défense de nos intérêts nationaux ou européens dans le respect de la réciprocité. « Le patriotisme, c’est l’amour des siens. Le nationalisme, c’est la haine des autres », écrivait Romain Gary. Oui, le patriotisme économique n’est pas un protectionnisme mais une réponse lucide à toutes les formes de dopage que l’on observe sur les marchés internationaux. Et s’il y a une «exception française », c’est bien dans cette dévaluation de nos intérêts et cette sous-évaluation des turpitudes de la mondialisation.

    Avec leur Buy American Act (1933) et leur Small Business Act (1953) notamment, les Etats-Unis, parangon du libéralisme, montrent la voie! Le Comité sur l’investissement étranger aux Etats-Unis (CFIUS) soumet tous les projets de rachat étranger d’entreprises américaines au respect de la notion de sécurité nationale, qui ne répond à aucune définition juridique. Les décisions du CFIUS ne peuvent faire l’objet d’aucun recours. Nos libéraux protestent- ils? Jamais. Partout, le mariage de l’intérêt national et de l’économie de marché s’exprime sous bien d’autres formes, à l’instar des caractéristiques extraterritoriales du droit américain, dont BNP Paribas mesure aujourd’hui l’efficacité! En somme, le patriotisme économique est le moyen de lutter à armes égales dans une mondialisation qui n’est pas celle des Bisounours.         L’Etat ne serait pas légitime à intervenir sur le marché aux côtés des entreprises. Les faits ruinent cette assertion: partout dans le monde, les industries de la défense, de l’aéronautique et du spatial, des technologies de l’information se protègent ou prospèrent grâce aux gouvernements. Et ce n’est pas l’échec, ancien, du Plan calcul en France qui doit contredire cette nécessité pour l’Etat de se comporter en stratège, en anticipateur, en fédérateur, comme l’ont incarné jadis les politiques de Charles de Gaulle et Georges Pompidou.

    Loin de nous l’idée que les chefs d’entreprise, attirés par la perspective du seul profit, déserteraient l’intérêt de leur pays. Mais il faut reconnaître que l’action de l’Etat n’est pas toujours à la hauteur des difficultés qu’ils rencontrent.

    Il est un argument plus ridicule que les autres: notre patriotisme économique  exposerait notre pays à des mesures de  rétorsion. Avons-nous été si patriotes  dans le passé pour mériter d’être espionnés  aussi méthodiquement et massivement, comme l’a révélé Edward  Snowden?

    Les forts ne respectent que les forts,  c’est une loi de l’Histoire, traduisant les  rapports entre puissances. Le patriotisme  des Etats-Unis n’a jamais constitué un obstacle  à leur productivité, aux investissements  étrangers et au dynamisme de leur  industrie high-tech. Ils ont su, par exemple,  empêcher en 2006 l’entreprise DP  World (basée aux Emirats arabes unis) de  racheter la société P&O, opératrice des  principaux ports américains, sans craindre la  moindre rétorsion des Etats évincés.

    Libéraux et euro-béats nous expliquent  aussi que le patriotisme économique  sacrifierait l’intérêt du consommateur: mais qui peut dissocier le consommateur  du salarié et du citoyen? Quel est  le bilan social et industriel du rachat par le canadien Alcan de notre industrie de l’aluminium  ou d’Usinor par Mittal? De surcroît,  en période de crise, les premiers salariés  sacrifiés sur l’autel de la restructuration  sont ceux des entreprises dont l’actionnariat  est étranger…

    Le vrai problème est aujourd’hui européen.  La doctrine de la Commission européenne  est stérile, en interdisant à nos  entreprises toute concentration et toute  aide publique. Et c’est précisément quand  l’Etat s’assoit sur les traités européens,  interprétés de manière théologique par la  Commission, que l’on peut, comme il y a  dix ans, sauver Alstom ou, en pleine crise  financière, imposer un plan massif de  consolidation des banques.

    Le patriotisme des Etats-Unis n’a jamais constitué un obstacle à leur productivité, aux investissements étrangers et au dynamisme de leur Industrie high-tech

    Les libéraux contestent jusqu’à l’idée  même d’une nationalité des entreprises: mais, dans le différend historique franco-américain  sur l’Irak, les Américains  n’avaient-ils pas engagé un boycott du  groupe Sodexo, fortement implanté aux  Etats-Unis mais pourtant bien identifié  comme français? L’Europe constitue le  seul territoire de développement économique  au monde qui soit aussi ouvert et  offert aux intérêts des autres. C’est le seul  continent où les restrictions à la liberté de  circulation des capitaux concernant la  défense et la sécurité sont aussi limitées.

    Que dire, de surcroît, de la passivité des  autorités communautaires face à l’anglo-saxonisation  du droit et des normes qui  pèsent en particulier sur la compétitivité  de nos banques et de nos assurances? Que  dire d’une politique monétaire de la Banque  centrale européenne qui n’a de politique que le nom?  Les Etats-Unis et la Chine,  dont les monnaies sont faibles, ne sont-ils  pas pour autant des puissances ? L’Europe,  jusqu’à présent, s’est gargarisée de compétitivité  alors qu’elle a pour vocation de  devenir une puissance. Mais il est vrai,  comme le soulignait Paul Valéry, qu’elle  «aspire visiblement à être gouvernée par  une commission américaine »!

    Si l’Europe et la France ne veulent pas  disparaître de l’Histoire, il est urgent qu’elles trouvent enfin,  dans la guerre économique,  la force de se battre à armes égales.

    Bernard Carayon et Quentin Jagorel (Le Monde, 3 juillet 2014)

    Lien permanent Catégories : Economie, En Europe, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • L'alibi de la compétitivité...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la question de la compétitivité et à ce qu'elle masque...

    alain de benoist,turbocapitalisme,hollande,taubira,révolution

     

    La compétitivité ? L’alibi des mesures antisociales…

    La compétitivité est devenue mantra de notre époque. Tout doit être compétitif : le sport et l’économie, bien sûr ; les hommes, également. La compétitivité serait-elle une valeur en soi ?

    C’est Raymond Barre qui, en 1976, avait le premier parlé de « compétitivité »pour caractériser la politique économique à la fois concurrentielle et tournée vers l’extérieur qu’il entendait mener. Tous ses successeurs ont suivi son exemple. Aujourd’hui, les hommes politiques de droite comme de gauche n’ont que le mot de « compétitivité » à la bouche parce qu’ils sont obnubilés par la« croissance » : être plus compétitifs aiderait à gagner des « points de croissance ». Mais au-delà de ces affirmations somme toute convenues, on s’aperçoit vite que la compétitivité est un mythe. Et que ce mythe n’est pas anodin.

    Dans le discours des hommes politiques, ce ne sont pas seulement les entreprises ou les secteurs industriels qui doivent être « compétitifs », mais aussi les nations. Cette idée sort tout droit des théories du management développées dans les écoles de commerce américaines. Or, on ne peut étendre aux nations ce qui, sous certaines conditions, peut être vrai des entreprises – d’autant que les intérêts des entreprises nationales ne coïncident pas nécessairement avec ceux des populations. Les nations ne sont pas des entreprises, contrairement à ce que prétendent les tenants de la « gouvernance » qui voudraient gouverner les hommes comme on administre les choses et priver les États de leur souveraineté politique. Les territoires ne peuvent pas « se vendre », et c’est pourquoi on ne peut les comparer et les classer comme des entreprises en milieu concurrentiel, dont le succès se mesure finalement en monnaie.

    Pour le dire autrement, une notion micro-économique ne peut être transposée purement et simplement dans la sphère politique. « Un territoire, écrit Gilles Ardinat, chercheur en sciences humaines, conseiller de Nicolas Dupont-Aignan et collaborateur du Monde diplomatiqueoffre à un peuple son support physique ainsi qu’une bonne part de ses références culturelles et politiques […] Contrairement à une entreprise, il ne cherche pas à dégager des profits. Son action s’inscrit dans le temps long de l’histoire, pas dans l’immédiateté des marchés. » C’était aussi l’opinion du célèbre économiste Paul Krugman, Prix Nobel en 2008 : « La compétitivité est un mot vide de sens lors qu’il est appliqué aux économies nationales ».

    Cela dit, la concurrence existe bel et bien, et Fillon comme Montebourg, Copé comme Moscovici sont d’accord pour estimer que la compétitivité n’est jamais que le meilleur moyen d’y faire face…

    Il est évident que si l’on veut vendre un produit, on a tout intérêt à être compétitif, c’est-à-dire à fabriquer des produits de meilleure qualité que ses concurrents ou, à qualité égale, des produits moins chers. Mais pour baisser les prix, il faut aussi diminuer le prix de revient des produits fabriqués. De quelle façon ? En régime capitaliste, la réponse la plus classique est connue : non pas en favorisant l’innovation, en taillant dans les coûts du capital et les dividendes des actionnaires (50 milliards d’euros en 2013, soit 2,6 fois de plus que les dépenses d’investissement), mais en faisant stagner les salaires, en diminuant les charges sociales et le « coût du travail », en ramenant les services publics à la portion congrue. C’est l’argument favori du MEDEF, qui agite constamment le spectre de la « perte de compétitivité » pour obtenir de substantielles subventions.

    La Chine est aujourd’hui très compétitive parce que les salaires dignes deGerminal qu’elle pratique lui permettent de conquérir toujours plus de parts de marché. Il est certain que si l’on parvenait à convaincre les travailleurs français de toucher les mêmes salaires que ceux du Bangladesh, nos entreprises gagneraient beaucoup en compétitivité ! Mais en même temps, il deviendrait difficile de vendre toujours plus à des consommateurs qu’on aurait préalablement rendus plus pauvres ! Comment augmenter la consommation quand on fait baisser le pouvoir d’achat ? C’est tout le paradoxe des politiques d’austérité, qui espèrent combler les déficits et faire repartir la croissance en rendant toujours plus précaires les conditions d’existence des classes moyennes et des classes populaires. C’est pour cela que la concurrence généralisée entre les pays n’est pas compatible avec le maintien ou l’amélioration du niveau de vie : elle revient seulement à mettre en concurrence les produits marchands et les produits non marchands, comme les services publics et la protection sociale.

    À l’époque de la mondialisation, cela ne peut aboutir qu’à une désagrégation sociale et à un nivellement par le bas. Dans cette optique, l’impératif de« compétitivité » est seulement une façon élégante de persuader les travailleurs de renoncer à leurs acquis sociaux. C’est d’ailleurs au nom de la compétitivité que l’Union européenne et le FMI ont exigé la réduction des salaires en Grèce et ailleurs. Lorsqu’elle ne prend en compte ni les exigences de la justice sociale ni celles de l’écologie, la compétitivité devient l’alibi d’un dumping social généralisé, qui permet de prendre des mesures antisociales tout en se mettant à l’abri des critiques.

    Déclinée dans les registres les plus intimes de nos vies, la compétitivité peut aussi devenir mortifère. Après tout, échanger sa femme de cinquante ans contre deux de vingt-cinq pourrait aussi bien se justifier au motif que la première n’est plus « compétitive » ! L’ambiance de compétitivité permanente ne contribue-t-elle pas à faire de notre société de plus en plus anxiogène ?

    On peut certes estimer que la rivalité amoureuse en matière de stratégies de séduction implique de la « compétitivité ». Mais ce n’est là qu’un jeu de vocabulaire : la compétition est une chose, la compétitivité en est une autre. En dehors de l’industrie et du commerce, quand on les applique par exemple à la santé, à l’éducation ou à la culture, la compétitivité et la productivité, ça signifie quoi ? Paul Krugman, déjà cité, dit aussi que « l’obsession de la compétitivité est à la fois fausse et dangereuse ». Elle ne se comprend en fait qu’en rapport avec la concurrence, que le libéralisme conçoit sous l’angle du darwinisme social : elle est censée révéler les plus performants et les plus forts, donc les meilleurs. L’idée sous-jacente est qu’une société ne se compose que d’individus étrangers les uns aux autres, qui s’affrontent au travers de stratégies d’intérêt régulées par la seule autorité du marché. Une société de rivaux, par conséquent (la « guerre de tous contre tous »), non de concitoyens.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 20 juin 2014)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Algériens en France : une bombe à retardement ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un point de vue de Guillaume Faye, cueilli sur son blog J'ai tout compris et consacré aux émeutes provoqués dans de nombreuses villes de France par les supporteurs de l'équipe d'Algérie...

     

    Champs Elysées 20140627.jpg

    Algériens en France : bombe à retardement

    Les émeutes provoquées par les supporters algériens au cours du Mondial de foot ont des implications stratégiques et géopolitiques dont bien peu ont conscience. Un processus de guérilla est enclenché. Explications.

    Toute la nuit du 27 au 28 juin, Alger a dansé et chanté pour fêter la victoire en 8e de finale des Fennecs (équipe de foot nationale) contre l’équipe de Russie. Aucun incident n’a été à déplorer. Sinon,  les fauteurs de trouble  auraient passé un sale quart d’heure entre les mains des unités spéciales de l’armée. Rien de tel dans les villes françaises où les jeunes Algériens (naturalisés ou non) ont ”fait la fête ” en saccageant tout sur leur passage, dans une impunité quasi totale. (1)

    De manière croissante, au terme de chaque match que joue l’équipe algérienne, et quel qu’en soit le résultat, le même scénario se reproduit : l’émeute insurrectionnelle au sens propre, avec incendies de véhicules, destructions, pillages de commerces, agressions des forces de police et des pompiers, tentatives d’incendier des habitations, etc. La région parisienne et une dizaine d’autres agglomérations sont touchées.  Et ça va continuer avec la poursuite des matches du Mondial. Lors du Mondial 2010, déjà, les Algériens avaient créé des troubles très violents, notamment à Roubaix. En 2009, au terme d’un match Égypte–Algérie, des bateaux avaient été incendiés et coulés dans le Vieux-Port de Marseille.  Mais le phénomène monte en puissance.  

    Sur ordre, les forces de police ont procédé à peu d’interpellations (74 seulement dans toute la France). Il s’agit de ménager les émeutiers maghrébins, de ne pas ”stigmatiser” leur communauté. Bien que Manuel Valls ait qualifié ces événements d’ « insupportables », il les a prudemment minimisés, en rejetant la responsabilité sur une « minorité ». Sauf que cette minorité d’émeutiers est largement soutenue par des milliers de sympathisants et de coreligionnaires . Marine Le Pen, qui a osé s’indigner de ces émeutes et critiqué l’attribution préférentielle de la double nationalité aux Algériens, a été violemment prise à partie par l’oligarchie politico-médiatique et par SOS Racisme, l’officine subventionnée de défense des ”potes”, auxquels personne n’ose toucher mais qui, eux, ne se gênent pas pour toucher  à tout.

    Ivan Rioufol (entretien en ligne sur le site du Figaro) remarque que  « le patriotisme algérien en France révèle l’échec de l’assimilation ». C’est le moins qu’on puisse dire ! Il s’agit en réalité, bien plus que de l’échec de l’intégration (le fait de ne pas se sentir français), d’une manifestation de haine envers la France ; d’une volonté de lui faire la guerre ”par le bas”, en commençant par une guerre civile de harcèlement de basse intensité.

    La preuve : on n’observe pas seulement des manifestations de ”révoltes” contre une société jugée oppressive, à l’occasion de tel ou tel événement impliquant la police aux prise avec des voyous d’origine immigrée ; on remarque que sous n’importe quel prétexte,  à n’importe quelle occasion, du 14 juillet  au Nouvel An,  en passant bien entendu par les matches de foot impliquant l’Algérie,  les émeutes provocatrices éclatent. Il ne s’agit ni plus ni plus que d’une guérilla en sourdine qui commence. Sa signification échappe à nos politiciens et à nos brillants intellectuels. Ça n’échappe pas aux intéressés.

     

    En gros, il y a deux types d’échecs de l’ ”intégration” des immigrés. Ceux qui sont indifférents à la France et ne sont là que pour profiter d’un système social. Et ceux qui, comme les Algériens, fer de lance des autres arabo-musulmans, ajoutent à cette motivation la volonté d’en découdre, de créer des troubles, d’entamer un processus belliqueux. Sans oublier l’Islam, de plus en plus radical, qui joue comme un accélérateur de cette hostilité fondamentale, assise sur un désir de revanche envers le Français, l’Européen. De revanche, mais aussi de conquête ”par le bas” et de l’intérieur. 

    En ce sens, les émeutes du Mondial doivent s’inscrire dans un processus beaucoup plus large, qui n’a rien de sociologique mais qui est ethno-politique et géopolitique. On aurait dû être alerté dès 2001, lors du match France-Algérie, interrompu à la 76e minute après l’invasion de la pelouse par les supporters algériens qui avaient sifflé La Marseillaise. Tout se tient : la monstration des femmes voilées dans l’espace public participe du même processus de provocation et d’intimidation. Tous les clignotants s’allument, mais les pilotes de l’avion font semblant de ne rien voir.

    Les émeutes de 2005 furent un avant-goût de ce qui nous attend. Le processus entamé est d’autant plus dangereux que l’immigration incontrôlée continue (2) et que le différentiel démographique (naissances) s’accroît. Un problème numérique commence donc à se poser, avec une masse insurrectionnelle potentielle de plus en plus importante. Nous ne sommes pas du tout en face d’une simple question de ”maintien de l’ordre” mais nous vivons des prémisses d’une situation de conquête intérieure, avec un volet insurrectionnel et éventuellement terroriste, incluant la radicalisation islamique identitaire qui se propage dans les jeunes générations. Sa nature est ethno-politique et non pas religieuse.  Nous sommes assis sur un tonneau de poudre. 

    Ne doutons pas que les différents États arabo-musulmans, de l’Algérie au Qatar, observent la situation des banlieues françaises avec grand intérêt et beaucoup d’arrière pensées. Les Algériens bénéficient en France de nombreux privilèges, dont celui de la double nationalité, avec plus de 800.000 inscrits sur les listes électorales algériennes. Et l’Algérie elle-même, depuis son indépendance, bénéficie dans ses rapports avec la France, dans les différents traités, de statut de la ”nation la plus favorisée”, à cause de la mauvaise conscience masochiste française. 

    Paradoxe incroyable : la totalité de ces ”nationalistes” algériens qui manifestent leur animosité envers la France ne songent pas une seconde à aller vivre dans leur chère patrie qui, depuis l’indépendance, est devenu un pays où il ne fait pas bon vivre, un vrai repoussoir, dirigé par des satrapes. D’autre part, on nous rabâche pour nous rassurer que la majorité des Arabo-musulmans présents en France désapprouve toutes ces violences de même que l’islamisme radical. C’est vrai pour les anciennes générations et pour des intellectuell(e)s minoritaires. Concernant les jeunes générations d’origine immigrée, cette analyse n’est pas forcément pertinente. Elles forment une masse de manœuvre, arrière-cour des activistes.

    Ensuite, voici une remarque qui pourra en choquer beaucoup. Finalement, en termes polémologiques, et si l’échec de l’intégration et de l’assimilation était une bonne chose ? En effet, ces manifestations d’hostilité et de provocation envers la France et la civilisation européenne en général remettent les pendules à l’heure. Elles démontrent que l’intégration et l’assimilation sont des utopies cosmopolites. Elles clarifient les camps, c’est-à-dire la césure entre l’ami et l’ennemi. Elles ruinent les ruses de tous ceux (comme MM. Boubakeur et Tarik Ramadan ) qui endorment notre vigilance en faisant croire à leurs bons sentiments, par dissimulation. Finalement, les émeutiers algériens (et assimilés)  dans leur stupidité, rendent service.

    La guerre commence toujours sur d’insignifiantes pattes de mouche et se termine entre les griffes du tigre. Des événements apparemment mineurs et gérables, comme ces émeutes urbaines de basse intensité à l’occasion de matches de foot ou de n’importe quoi d’autre, additionnés à de nombreux autres intersignes, doivent nous faire comprendre qu’un très grand conflit vient de commencer et qui aura l’Europe occidentale et la France comme champ de bataille principal. Il va y avoir du sport.

    Guillaume Faye (J'ai tout compris, 30 juin 2014)

     

    Notes :

    (1) Avec les lois Taubira, aggravées par le Sénat, qui organisent l’impunité pratique des délinquants, les émeutiers vont être évidemment encouragés.

    (2) La pression migratoire en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient, faute de volonté de la stopper, ne pourra que s’accélérer avec les désordres qui agitent toutes ces régions.

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • L'enfant marchandise...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Tony Anatrella, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré à la question du droit à l'enfant pour les couples de lesbiennes... Tony Anatrella est psychanalyste, spécialiste en psychiatrie sociale et est l'auteur de plusieurs essais marquants comme Non à la société dépressive (Flammarion, 1997) ou La différence interdite - Sexualité, éducation, violence trente ans après 1968 (Flammarion, 1998) ou, plus récemmen,t Mariages en tous genres (L'échelle de Jacob, 2014).

     

    GPA.jpg

     

    L'enfant marchandise

    Le tribunal de grande instance de Versailles a refusé, en avril dernier, à deux duos de femmes l’adoption de l’enfant par la partenaire respective de la mère dite biologique. Les juges ont rejeté ces demandes en considérant qu’une PMA réalisée à l’étranger constituait une « fraude à la loi » puisque, en France, elle est uniquement réservée au couple formé par un homme et une femme souffrant d’infertilité. La loi du “mariage pour tous” ne change rien à l’affaire. La filiation reste ainsi en lien avec un couple générationnel fondé sur l’altérité sexuelle et sur le lien de cohérence et de vérité entre l’exercice de la sexualité d’un homme et d’une femme et l’engendrement.

    Les associations LGBT ont repris leurs slogans habituels, qui empêchent toute réflexion salutaire, en taxant les juges « d’homophobes ». Évidemment, à chaque fois, ce sont des arguments larmoyants qui sont invoqués pour veiller au prétendu intérêt de l’enfant en cas de séparation de ces femmes ou du décès de l’une d’elles. Les émotions sont exploitées contre une raison éclairée, alors que l’intérêt de l’enfant est de naître et de se développer entre père et mère.

    Depuis quelques années, des femmes tentent de contourner la loi en allant à l’étranger pour obtenir un enfant puis, de retour en France, de faire légitimer leur manipulation en trompant la société, et surtout l’enfant, qui, lui, est sans père et sans origine. Cette manœuvre perverse en dit long sur la façon d’instrumentaliser l’enfant et de le concevoir dans la transgression et la non-transmission. Les juges ont ici appliqué la loi malgré les avocats, qui en appellent à la justice européenne. Les États de l’Union doivent se faire de plus en plus vigilants à l’égard des décisions des juges de la Cour européenne des droits de l’homme, qui, passant outre les lois des pays membres, se donnent le droit de les revisiter au nom de “l’égalité”. Mais de quelle égalité s’agit-il ? Certainement pas celle de la Déclaration de 1948. Si nous sommes tous égaux en dignité, toutes les situations ne sont pas égales. Comment peut-on établir une égalité de filiation entre un enfant conçu par un homme et une femme, et un enfant “fabriqué” de façon contestable pour être ensuite partagé sans père dans le miroir du même et du semblable ?

    La loi du “mariage pour tous” a créé dans la société une fracture sociale et une confusion psychique sur le sens du couple générationnel et de la filiation. Parler ici de “couples” de femmes, “d’épouses” et de “mères” montre que l’on ne sait plus de quoi l’on parle en attribuant à un duo de même sexe les caractéristiques empruntées par mimétisme au couple formé par un homme et une femme. Ces derniers étant les seuls à former un couple et une famille, même si la loi civile ose dire le contraire. L’un comme l’autre sont de structures différentes, et voler le vocabulaire de l’un pour l’adapter à l’autre est une duperie psychologique et sémantique. J’ai souvent repris la formule de Camus à ce sujet qui affirme que « mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde ». La loi civile est ainsi un facteur de pathologies sociales qui nous conduisent à la violence.

    En réalité nous assistons à une manigance qui consiste à valider l’idée que l’enfant peut se “faire” sans sexe, puisque deux personnes de même sexe en sont incapables. En effet, on ne conçoit un autre qu’avec un autre et non pas avec du même. Il faut donc forcer la réalité pour montrer qu’il y a d’autres voies possibles et qu’il revient à chacun, selon les concepts du genre, de se construire soi-même et d’inventer la famille. De cette façon, à l’image des tribus anciennes qui, faute d’avoir une progéniture pour se survivre, pratiquaient le rapt des enfants, nous réactualisons le même phénomène par la “prise” de produits biologiques masculins pour se donner une filiation narcissique. On s’étonnera par la suite que, dans cette confusion psychologique et sémantique, des adultes s’engagent dans la recherche de leur origine à travers la généalogie et tentent de résoudre leurs troubles de la filiation. Le rapt des enfants au nom de l’unisexualité nous plonge au cœur du déni de ce qui nous humanise.

    Tony Anatrella (Valeurs actuelles, 10 juin 2014)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Mondial du Foot : ça suffit !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue décapant de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au football, comme instrument de manipulation de masse...

    S'agissant du dopage, qu'évoque rapidement l'auteur, on lira avec intérêt un article du quotidien Le Monde, signé par Rémy Dupré  et intitulé La machine bleue tourne à plein régime, qui évoque avec insistance les performances physiques étonnantes des joueurs de l'équipe de France en ce début de compétition...

     

    Hollande football.jpg

    Mondial du Foot : ça suffit !

    Le conditionnement par le sport

    L’abrutissement sportif constitue un rouage important du conditionnement des populations occidentales par le Système. Que ce soit par la promotion individualiste du faire-du-sport-pour-rester-en-bonne-santé (mais à condition d’acheter des chaussures Nike et des sacs Adidas, bien sûr) ou par la promotion collectiviste du sport de masse.

    Le sport de masse permet en effet de créer des foules psychologiques, comme disait Gustave Le Bon. Le Mondial vampirise les médias – c’est-à-dire les recettes publicitaires – et donc l’attention de chacun. On soupèse et commente ainsi les moindres faits et gestes des joueurs, comme s’il s’agissait des oracles de notre temps. Un tel a fait un doigt d’honneur, tel autre a donné un coup de boule. Tel joueur a « marqué ». Un autre a plaqué sa petite amie ou bien a insulté son entraîneur. Les médias s’en donnent à cœur joie pour nous « informer », c’est-à-dire pour nous submerger de cette grotesque insignifiance !

    Dans le métro on nous annonce même les résultats des matchs. Pas question de rester indifférent ne serait-ce que l’espace d’un déplacement ! L’indifférence au foot devient suspecte. Presque un signe de fâââchisme…

     

    Le foot mondialisé c’est un patriotisme débile

    On agite les drapeaux comme s’il s’agissait de saluer une victoire militaire ou un grand événement national. Le foot serait-il le dernier refuge du patriotisme ?

    Mais ces héros que l’on nous fait célébrer ne sont que des mercenaires et, leurs combats, des spectacles factices, sinon truqués ou dopés.

    Les supporteurs s’arrogent pourtant le droit de « manifester leur joie » à chaque match en faisant un tintamarre de tous les diables, en hurlant pour chaque but marqué, en bloquant la circulation ou en cassant tout.

    Les municipalités et les préfectures recommandent maintenant aux braves gens de ne plus circuler les soirs de matchs : couvre-feu obligatoire pour les autochtones les soirs de foot ! On voit combien ce « sport » adoucit les mœurs et l’intégration… Le mieux ne serait-il pas finalement de rester scotché devant sa télé en priant sainte Pub ?

     

    La grand-messe du déracinement planétaire

    Le Mondial du foot c’est aussi la grand-messe du déracinement planétaire : celle qui sert à raffermir périodiquement la foi cosmopolite. Voilà pourquoi le foot intéresse tant le Système.

    Le Mondial célèbre le déracinement européen d’abord, puisque nos équipes « nationales » se composent principalement désormais de joueurs cosmopolites, dont beaucoup proviennent d’Afrique. Hier « espagnol », aujourd’hui « français », demain « anglais » peut-être par la magie des contrats en or, le joueur de foot incarne le héros aux semelles de vent, celui qui n’est nulle part chez lui.

    Le Mondial souligne aussi le déracinement immigré, à l’instar de ces supporteurs « franco-algériens » qui sifflent la Marseillaise et ne brandissent que le drapeau de leur vraie patrie : l’Algérie, démontrant par là même qu’ils ne se sentent pas chez nous chez eux.

    Le foot c’est enfin le déracinement programmé pour tous ces petits Africains ou descendants d’Africains que les clubs et les manageurs achètent comme une vulgaire ressource humaine à faire fructifier.

    Et tout cela pour que ce beau monde des « sportifs » achète force maillots, ballons et portraits de ces héros frelatés : les joueurs de foot ! Heureux consommateurs de produits dérivés qui allez enrichir l’oligarchie du sport et des médias, le Système vous remercie !

    Car le sport ne peut plus exister sans publicité ni sans sponsors, c’est-à-dire sans se soumettre à Mammon. Ultime déracinement. Ultime décadence.

     

    Décadence du sport ou sport de la décadence ?

    Les saturnales du Mondial offrent enfin l’avantage de détourner l’attention des tristes réalités du moment.

    Hier, Jacques Chirac s’appropriait la Coupe du monde pour tenter de sauver sa présidence stagnante en vantant les vertus sportives du métissage, en réponse au Front national. Aujourd’hui, François Hollande commente les buts des autres à défaut de commenter son propre désastre.

    Dans la Rome décadente on offrait du pain et des jeux, pour calmer la plèbe de plus en plus agitée. Mais cela n’a pas empêché la chute finale.

    Dans l’Europe décadente et désindustrialisée on offre le foot télévisé aux chômeurs. Cela ne durera pas non plus.

     Michel Geoffroy (Polémia, 23 juin 2014)

    Lien permanent Catégories : Points de vue, Sport 0 commentaire Pin it!