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Points de vue - Page 234

  • L'Etat français, ennemi du peuple français ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Guillaume Faye, cueilli sur son site J'ai tout compris et consacré à la dérive de l'Etat en France qui s'est progressivement transformé en méga–structure corporatiste et parasitaire...

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    L'Etat français, ennemi du peuple français

    L’État français, au terme d’une dérive commencée dans les années 70, est devenu une superstructure autonome, plus parasitaire que protectrice. Non seulement cet État ne protège ni ne défend la société et le peuple français –selon le contrat social assigné – mais il semble qu’il vise à les détruire. Au risque d’ailleurs de s’autodétruire… 

    Métamorphose pathologique de l’État français

    En sociologie politique, l’État est l’incarnation de la fonction souveraine sous forme d’une administration et d’une force publique hiérarchisées et centralisées, dirigées par un monarque, que ce dernier soit élu ou héréditaire. Il détient (Carl Schmitt) le monopole de la force, sous la forme du triple droit : de vie et de mort (armée, police, éventuellement peine judiciaire d’exécution capitale), d’incarcération et de contrainte physique et de contrainte fiscale. En contrepartie, il doit servir la Cité et le peuple (Platon) et non point se servir lui-même. 

    Si le concept politico-philosophique d’État est apparu au XVIIe siècle en Europe, la ”chose État” existait dès les Cités grecques antiques, mais aussi sous les anciennes monarchies de la Chine, du Japon et de l’Inde. Sans oublier l’État pharaonique, l’État perse, les Royaumes juifs, etc. L’Empire romain puis l’Empire ottoman ont développé des structures étatiques très élaborées et de grande échelle, appuyées sur de puissantes administrations (surtout fiscales) et des armées centralisées. En France – en Gaule, pourrait-on dire – l’État a disparu – mis à part le bref épisode avorté de la restauration impériale de Charlemagne – du Ve au XVe siècle, remplacé par le système féodal bicéphale (suzeraineté politique polycentrée / autorité cléricale). L’État est réapparu progressivement avec les dynasties des Valois puis des Bourbons, la Révolution française n’ayant créé aucune rupture.

    La rupture – et le début de la dégénérescence de l’État – date de la fin du XXe siècle. Ce dernier se transforme en ”État Providence” social tout en délaissant ses fonctions régaliennes centrales. Il devient un pachyderme administratif qui fonctionne à son propre profit. Sa puissance (dépourvue d’autorité) sert toujours plus à fiscaliser et à ponctionner la société civile et l’économie privée, à torpiller la liberté d’expression d’une certaine partie de l’opinion seulement, à laisser faire ou organiser une colonisation de peuplement massive contre l’avis de la nation, à criminaliser et à poursuivre ceux qui s’y opposent trop fortement. Sans assurer la véritable souveraineté – abandonnée au profit de la technocratie européenne – ni l’indépendance nationale en politique étrangère.

    L’État français actuel se légitime en se réclamant de la notion – au fond abstraite et creuse – de République et non plus de celle, concrète, de Nation. Et, comme l’a vu Michel Onfray, la référence au peuple est totalement évacuée.

    L’État français n’est plus régalien mais clientéliste

    Même Alain Juppé, qui fut pourtant Premier ministre (impuissant) et auteur d’un livre programmatique, Pour un État fort (J–C Lattès, 2016) – dont aucune des propositions ne sera, bien entendu, mise en œuvre s’il était élu en 2017 à la présidence – l’avoue : « un État fort, c’est un État qui assume avec autorité ses missions régaliennes de sécurité et de justice, ce n’est pas un État tatillon et procédurier qui prétend régenter la vie quotidienne des entreprises et des citoyens. Les Français ont parfois l’impression que l’État est absent lorsqu’il devrait être présent et présent lorsqu’il devrait être absent ». Cette excellente analyse – qui pourrait être une autocritique – est formulée par un Monsieur (un apparatchik d’État) qui a fait exactement le contraire de ce qu’il prône aujourd’hui et qui n’est donc pas crédible. Banal.

    C’est que l’absence d’ ”hommes d’État” est criante en France depuis la disparition de George Pompidou en 1973. Ils ont été remplacés par des fonctionnaires politiciens, qui se préoccupent exclusivement de leur cursus carriériste, qui pratiquent le clientélisme, et pour lesquels l’intérêt national est instrumentalisé sous forme de discours de propagande – ont dit aujourd’hui, par euphémisme de ”communication”. L’État a abandonné son cœur de métier, la fonction régalienne, pour se consacrer à des tâches pour lesquelles il n’est absolument pas performant, et pour exploiter à son profit et à celui de sa clientèle considérable d’assistés et de salariés privilégiés les forces vives de la nation, c’est-à-dire les classes moyennes et le tissu des PME, ses vaches à lait, ses poules aux œuf d’or.

    L’État français bénéficie de la complicité de relais dans des structures périphériques minoritaires mais subventionnées et très puissantes comme forces métapolitiques : les multiples syndicats marxisés et le réseau associatif protégé. Il s’agit d’un système corporatiste organisé ”en étoile”, qui s’agrège à l’appareil étatique.

    L’État français comme superstructure parasitaire

    L’État français, dérivant complètement de son rôle, est devenu une organisation autocentrée, qui entretient près de 6,5 millions de fonctionnaires inamovibles et privilégiés (les fonctions publiques centrales, territoriales et hospitalières, pléthoriques) qui vivent au crochet de la société civile et de l’économie privée. L’organisation–État, disposant de la force publique et de la contrainte fiscale, vise d’abord, non pas le service de la nation, de la France, mais sa propre conservation comme organisme ou méga–structure (parasitaire ?). 

    D’ailleurs, une majorité de la représentation nationale (Assemblée et Sénat) sont des fonctionnaires. En cas de perte de mandat, ils réintègrent la fonction publique, ce qui est un privilège aberrant. La plupart des membres des gouvernements – y compris les présidents de la République – et des cabinets ministériels sont aussi des fonctionnaires d ‘État. Autrement dit, l’essence de la démocratie, telle que définie par Aristote (l’État est dirigé par des élus de la société civile privée qui nomment les fonctionnaires dont la mission est d’obéir aux représentants du peuple) est bafouée au profit d’un principe inverse : la représentation nationale est composé de fonctionnaires qui monopolisent l’État, se confondent avec lui, et régissent une société civile (la nation) non représentée.   

    Le parallèle entre l’État français et l’ancien État soviétique (articulation mandarins/ apparatchiks) semble pertinente. De manière beaucoup plus subtile que dans les régimes communistes, l’appareil d’État français – et son appendice judiciaire– (dont l’indépendance formelle est compensée par la conformité idéologique) suit un triple comportement de non protection, de répression et d’exploitation de la nation de souche. Au nom, à la fois d’une idéologie et d’un syndrome de survie de sa propre structure tentaculaire.

    Il y a longtemps que la mystique patriotique du ”service public” des hauts fonctionnaires de l’ENA a été remplacée par le carriérisme, le pantouflage ou l’entrée dans les structures ministérielles et gouvernementales qui procurent des privilèges à vie. Les agents dirigeants de l’État français ne sont pas au service de la France mais constituent une corporation qui vit à ses dépens. 

    La farce de la déchéance de la nationalité française pour les terroristes

    Je ne change pas de sujet, c’est le même ; un des récents exemples de l’impuissance et des effets de manche de l’État français : on s’est lancé dans un débat oiseux et politicien qui occupe tous les médias pour savoir s’il faut retirer la nationalité française aux binationaux impliqués dans le terrorisme et inscrire cette mesure dans la Constitution ! C’est une évidence ! On discute du sexe des anges. Il faudrait même aller beaucoup plus loi et en revenir aux dispositions de la IIIe République qui appliquaient la déchéance de nationalité aux binationaux, naturalisés ou natifs du droit du sol pour tous les types de condamnation criminelle. 

    Mais le problème n’est pas là : il est que les terroristes et leurs complices bénéficient du droit commun criminel avec des peines dépassant rarement 10 ans fermes (donc 6 ou 7 ans réels). La seule mesure intelligente et (un peu) efficace aurait été de durcir considérablement dans le code pénal le délit de participation directe ou indirecte à une entreprise terroriste, avec une peine généralisée unique, à l’aide d’une loi d’exception : l’emprisonnement à perpétuité réelle sans remise de peine ni libération anticipée pour tous les prévenus, impliqués de près ou de loin dans un réseau ou une entreprise terroriste, même sans passage à l’acte. Ce qui aurait un double avantage de dissuasion et d’élimination. Mais l’État français ne cherche pas à lutter réellement contre le terrorisme islamique. En tout cas pas au prix –péché suprême – de paraître ”islamophobe”. Son oligarchie, aujourd’hui de gauche, veut simplement manier les symboles, faire de la communication à but électoral.

     

    L’État français est donc devenu un méga–structure corporatiste qui, depuis plusieurs décennies, dirigé par des gouvernements de droite ou de gauche, sape les fondements de la France. Ce ne sont pas les multinationales, les marchés, le mondialisme ni Bruxelles qui font exploser le chômage, paupérisent les classes moyennes et réduisent le niveau de vie, c’est la politique de l’État français. Ce n’est pas une agression extérieure qui a provoqué l’immigration de peuplement de masse, l’islamisation galopante, la montée du terrorisme djihadiste, l’explosion de la criminalité, c’est la politique de l’État français. 

    Les 9 plaies de la nation française provoquées par l’État

    Voici les neuf domaines dans lesquels l’État français démolit la société et la nation françaises. Le processus s’est singulièrement aggravé depuis que la gauche PS – influencée par le trotskisme –  dirige l’appareil d’État, un appareil qui, par ailleurs, est largement, du haut en bas de la hiérarchie, majoritairement innervé par la même idéologie.

    1 L’encouragement de la colonisation de peuplement et de l’islamisation. Toute la politique d’immigration a été objectivement orchestrée par l’État français depuis le regroupement familial de 1974. (1) L’État français est le seul responsable de la colonisation de peuplement massive et de l’islamisation et de tous les maux qu’elles provoquent. Ce remplacement de population est accompli contre l’avis du peuple. Jamais, dans toute l’histoire de France, jamais, un État n’avait accepté, cautionné, laissé faire, au prix même de l’irrespect des lois (non–expulsion des clandestins et des déboutés du droit d’asile) une telle entreprise que l’on pourrait comparer à un ethnocide sournois.   

    2 L’abandon des classes populaires autochtones. La préférence étrangère est largement pratiquée dans les politiques sociales, de logement et d’embauche. La discrimination positive à caractère ethnique est partout encouragée voire imposée ; bien que la propagande prétende par un énorme mensonge que les personnes issues de l’immigration sont victimes de racisme et d’exclusion, inversion orwellienne de la réalité. Le peuple de souche des classes populaires (la ”France périphérique”) est délaissé, relégué. C’est lui qui est victime d’exclusions, de discriminations, de précarité, qui subit la criminalité, le racisme et la dureté administrative et fiscale de l’État ; lui, dont les prestations sociales, les aides et les revenus sont sacrifiés au profit des salariés publics surprotégés et de l’assistanat considérable des populations immigrées.

    3 Le naufrage de l’école publique, l’Éducation nationale étant devenue l’Éducation antinationale. Baisse de niveau dramatique, par dogmatisme égalitaire, de l’enseignement public primaire et secondaire, démolition et défiguration de l’enseignement de l’histoire de France…la liste est interminable. Destruction de la mémoire nationale et culpabilisation. L’inverse absolu de la philosophie scolaire de la IIIe République. L’ascenseur social et la méritocratie ont été tués par l’État pseudo–républicain depuis 1968. L’égalitarisme a détruit l’égalité des chances. Rue de Grenelle, les cabinets de droite ou de gauche sont tout aussi responsables.

    4 Le recul de la répression des crimes et délits et l’acceptation des zones hors droit. L’impunité judiciaire des délinquants sabote toute action policière. Les moyens d’investigation de la police ont été rognés et les récentes dispositions ”post-attentats” ne changent pas grand chose. Mme Taubira n’est qu’un épisode aggravant dans un processus débuté après 1981. L’État, dont les mandarins sont protégés, a laissé s’installer des centaines de zones de non-droit, à la fois défrancisées et criminogènes. Pire : l’État oblige les communes (logements sociaux, loi SRU) à héberger des quotas de certaines populations. Tout se passe comme si l’État–pachyderme évacuait une partie du territoire national laissée aux mains d’un occupant et lui en offrait de nouvelles portions. Le parallèle est saisissant avec l’État impérial romain déclinant. Et pour tout arranger, on force maintenant (loi SRU et quotas de ”logements sociaux ”) les communes préservées à accueillir les ”nouvelles populations”.

    5 La démolition économique des forces vives de la nation. Ponctions fiscales et sociales croissantes, contraintes administratives empilées, harcèlements juridiques, réglementarisme paralysant  : des agriculteurs aux artisans, des PME aux professions libérales, des fortunes investisseuses aux créateurs d’entreprises, tous sentent bien que le Moloch étatique, avec ses relais syndicaux corporatistes et marxisés, plombe la création de richesse nationale. Et ce n’est pas le ”social–libéralisme” insignifiant de M. Macron (montagne de paroles, modernité factice accouchant d’une souris) qui change quoi que ce soit. Au bilan : chômage en ascension exponentielle, baisse de compétitivité, faillites, déclin de l’agriculture familiale, investissements en berne, fuite des talents et des fortunes qui partent enrichir d’autres pays…   

    6 Le découragement de la natalité autochtone. Le gouvernement PS depuis 2012 a gravement dégradé les régimes des allocations familiales et aggravé les charges fiscales des familles avec enfants des classes moyennes, majoritairement de souche. Leur natalité est en baisse depuis 2013. Tout se passe comme si la reproduction du peuple français historique n’était pas souhaitée par l’État.

    7 Les atteintes croissantes à la liberté de la presse et d’expression pour les défenseurs de l’identité française et européenne. La loi sur la liberté de la presse et d’expression de 1881 est de plus en plus vidée de sa substance, à partir des lois Pleven de 1972. Depuis, les lois mémorielles et communautaristes s’empilent ; s’y ajoutent une jurisprudence partiale qui abandonne le droit positif au profit de jugements idéologiques, et les injonctions depuis 1994 de la Cour européenne – véritable gouvernement des juges non élus. On aboutit à ce que toute opinion ”incorrecte” soit réprimée, menacée et donc incitée à l’autocensure. En dépit de la mascarade ”Je suis Charlie”, le blasphème contre l’islam (pas contre les autres religions) est intégré par le droit de l’État français. Plus le djihad islamique frappe, plus l’”islamophobie” est réprimée et moins l’ennemi des Français et des Européens est désigné. (2) Les concepts de racisme, d’islamophobie, d’homophobie, etc. fonctionnent comme des instruments de répression à sens unique.

    Selon un modèle post–soviétique assoupli – sans goulag –l’idéologie officielle d’État, réprime de plus en plus toute contestation de ses dogmes, toute ”opinion interdite” par des sanctions à la fois pénales et socio-professionnelles. Il est même question de correctionnaliser les délits d’opinion. La ”république” est définitivement brouillée avec la liberté.

    8 Les abandons de la souveraineté nationale au profit du conglomérat technocratique de l’Union européenne. L’UE est une belle idée mais dont la réalisation concrète est catastrophique. L’avis et la volonté du ”peuple français” et même de ses ”représentants” ne comptent plus. L’État n’a plus de souveraineté monétaire, plus de souverainement commerciale, de moins en moins de souveraineté industrielle, plus de protection physique des frontières qui ont quasiment disparu, noyées dans l’espace Schengen. Il s’en accommode parfaitement. En revanche, il a accru sa masse volumique et sa pression fiscale.

    9 La soumission de la politique étrangère française à Washington, à l’Otan et à l’UE, relai des deux premiers, au mépris de l’intérêt national – et bien sûr européen. Le dernier épisode aura été la crise ukrainienne (voir divers article de ce blog) où l’État français a obéi à la politique aberrante de sanctions contre la Russie. Ce qui, sur les plans économique et stratégique, est complètement contraire aux intérêts de la France, la Russie étant notre premier partenaire et notre premier allié naturel sur l’échiquier planétaire. Mais, que voulez-vous ? Ces Messieurs du Quai d’Orsay prennent leurs ordres sur les rives du Potomac. Cette remarque ne signifie aucun anti–américanisme primaire de ma part.  

     

    L’État français provoque son propre dépérissement : il tue la poule aux œufs d’or.

    L’État français ne cherche donc plus à être souverain comme représentant et défenseur du peuple français. Il vise d’abord la reproduction et l’expansion de son propre organisme, autoritaire et parasitaire, privilégié, aux frais du peuple de souche des classes de l’économie privée. Mais en même temps, il s’attaque, par idéologie, à ce peuple autochtone qui le fait vivre. Cette contradiction est suicidaire. L’État français ne sera pas secouru par ses protégés.

    À maints égards, cet État pachydermique ressemble à l’État romain de l’Empire agonisant (Ve siècle) qui, lui non plus, ne cherchait plus la gloire ou la défense de Rome : énorme pression fiscale, impuissance à protéger les populations contre des invasions barbares qu’il a lui-même favorisées. Le parallélisme est fascinant. C’est pourquoi, dialectiquement, l’État pachydermique français est menacé de mort : en croyant se renforcer, il se saborde. Il croule sous son propre poids. Fuite des élites, baisse des recettes fiscales, dette croissante, soumission aux marchés créanciers, invasion migratoire de populations hostiles non maîtrisées, insécurité et délinquance explosives, perte de contrôles de pans entier du territoire. Il scie la branche qui supporte son organisme adipeux.

    Une jeune personne qui est aujourd’hui titularisée comme fonctionnaire s’illusionne. Elle n’a rigoureusement aucune chance d’être payée jusqu’à la fin de sa vie professionnelle ni a fortiori de percevoir une retraite garantie comme ses aînés. Tout simplement parce qu’il n’y aura plus un sou pour la rémunérer. Pas de miracles : personne ne prêtera plus à l’État français. La faillite est pour dans moins de dix ans.

    L’État français dépérit aussi par l’étranglement progressif de son propre principe de liberté (”républicain”) puisqu’il réprime de plus en plus cette liberté d’expression démocratique. Sa pseudo laïcité se soumet à l’islam envahisseur. La décomposition de l’État français actuel est peut-être souhaitable pour que renaisse, dans la douleur, la France. Une seconde Révolution française est possible ; si elle advient, elle sera très différente de la première. Probablement, beaucoup plus radicale et sismique.

    Guillaume Faye (J'ai tout compris, 11 et 14 janvier 2016)

     

    Notes :

    (1) À l’époque, il était pertinent d’accuser le ”patronat” d’importer de la main d’œuvre à bon marché. Depuis les années 80, ce schéma est faux. L’immigration n’est plus du tout de travail.

    (2) M. Valls ne cesse de désigner le « terrorisme  » comme ennemi, terme sémantiquement neutre. Le terrorisme ? Mais qui sont les terroristes, à 100% ? Il n’ose même pas employer le mot ”islamisme”, a fortiori ”islam”. M. Valls, matamore mou, est terrorisé, victime du terrorisme intellectuel.

        

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  • Kippa et communautarisme juif...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 14 janvier 2016 et consacrée à la question du communautarisme religieux au travers de la question du port de la kippa par les membres de la communauté juive...

     


    "La kippa est une sorte de selfie religieux... par rtl-fr

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  • Etats-Unis, France : ne pas désespérer des citoyens de la base...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Paul Baquiast, cueilli sur son site Europe solidaire et consacré à la contestation de l'oligarchie par les citoyens de la base, aux Etats-Unis comme en France...

    Jean-Paul Baquiast anime également le site d'information techno-scientifique Automates intelligents.

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    Etats-Unis, France. Ne pas désespérer des citoyens de la base

    On dit, et nous le répétons volontiers souvent tant le jugement paraît juste, qu'aux Etats-Unis, 1% de super-puissants gouvernent les 99% restant, ceux l'on pourrait nommer les citoyens de la base. La chose se retrouve dans tous les pays du monde, y compris en France. Cependant elle y est moins marquée chez nous et en Europe, vue la survivance de ce qui reste d'un ancien Etat-providence.

    Or le récent discours sur l'Etat de l'Union prononcé par Barack Obama devant le Congrès le 12 janvier, illustre bien cette domination des super-puissants, dont il est le représentant au plus haut niveau de l'Etat. Le discours n'a évidemment pas fait allusion à l'immense croissance des inégalités sociales, le démantèlement d'une partie de l'industrie, le déclin mondiale du capitalisme américain et la domination croissante d'une élite financière parasite et souvent maffieuse.

    Tous ceux qui écoutaient le Président ne pouvait pas se dissimuler que, malgré ses accents volontaristes, il ne dominait rien, laissant le pouvoir aux militaires les plus militaristes, aux agences de renseignement et à Wall Street. Concernant les relations extérieures, il n'a pas évoqué le fait qu'élu pour arrêter la guerre en Irak, il a amplifié la politique des ses prédécesseurs, en ajoutant à la guerre en Afghanistan de nouvelle guerre en Libye, Syrie et Irak, en multipliant le recours à l'usage de drones destructeurs des populations et surtout en accumulant les provocations à l'égard de la Russie et de la Chine, pouvant conduire à de nouvelles guerres mondiales.

    A l'inverse, le thème essentiel de son discours a consisté à exalter la force militaire des Etats-Unis et sa volonté personnelle d'y recourir encore partout si nécessaire. Il a proclamé avec un cynisme incroyable “The United States of America is the most powerful nation on Earth. Period. Period. It's not even close. It's not even close. It's not even close. We spend more on our military than the next eight nations combined. Our troops are the finest fighting force in the history of the world. No nation attacks us directly, or our allies, because they know that's the path to ruin.” La presse française a traduit cela, sans d'ailleurs s'en indigner, par « Les Etats-Unis sont la nation la plus puissante du monde. Point final"

    Le bilan, pour une bonne partie des médias américains non-alignés, est tout au contraire la généralisation du passage à un Etat oppressif, multipliant l'espionnage, arrêtant les semeurs d'alerte, militarisant la police et protégeant en toutes occasions les meurtres accomplis par elle. Le bilan est représenté par les milliers de milliards de dollars consacrés à réparer les spéculations criminelles des banquiers de Wall Street responsables de la crise de 2008 et de ses suites, les économies imposées à ce qui reste de services publics sociaux et éducatifs, le vol des épargnes privées imposé aux « bénéficiaires » de la pseudo réforme de la Sécurité Sociale dite « Obamacare ».

    Les citoyens de la base

    Mais qu'en pensent les premiers concernés, les citoyens de la base? Manifestement, le bel enthousiasme ayant accueilli Obama après son élection a presque totalement disparu. Ceci que ce soit autant parmi les électeurs républicains que parmi les électeurs démocrates. Chez les premiers, la popularité croissante de Donald Trump inquiète de plus en plus l'establishment. Issu lui même de cet establishment, Trump, pour des raisons qui ne sont pas simplement électoralistes, mais répondent sans doute à une conviction profonde, contredit toutes les « valeurs » et s'oppose à toutes les politiques défendues par ses rivaux républicains aux prochaines élections primaires.

    Et ceci lui acquière une popularité massive parmi ceux que nous nommions les citoyens de la base. Inutile d'y revenir ici. On peut espérer que, constatant le succès de ses propositions, il en ajoutera d'autres de la même eau. S'il est élu à la Maison Blanche, l'establishment aura plus de mal à le mettre en tutelle qu'il n'en a eu avec Obama.

    Mais du coté des Démocrates, se profilent d'autres évènements tout aussi porteurs d'espoirs. D'une part la « candidate incontournable » qu'était Hillary Clinton semble faire eau de toute part. Ce sera une excellent chose pour la paix du monde, car elle était bien partie pour déclencher la 3e guerre mondiale évoquée plus haut. N'y revenons pas.

    D'autre part, du coté opposé aux Républicains, la concurrence de Bernie Sanders au départ considéré comme un candidat marginal, s'est manifestée avant les primaires et n'a cessé de s'affirmer depuis. Sanders porte de plus en plus nettement un message anti-establishment qui convainc un nombre croissant des électeurs de la base. Même si ses objectifs sont encore mal précisés, et comportent en matière de politique étrangère des aspects très conservateurs, il est présenté partout comme socialiste, et de plus en plus prisé comme tel.

    Or même si le « socialisme » de Sanders n'est pas le même que celui généralement entendu par ce mot en Europe, il comporte cependant des mesures très révolutionnaires pour les Etats-Unis, le rapprochant dans une certaine mesure des premières ambitions de Roosevelt ou du Labour Party britannique à la fin de la 2e guerre mondiale. 1)

    Qu'en sera-t-il en France?

    En France, ceux qui commencent à ne plus supporter le conservatisme et la docilité vis-à-vis de l'establishment manifestés tant par le PS que les Républicains, se demandent quel(le) candidat(e) pourrait lors des prochaines élections présidentielles, incarner des ambitions à la Trump ou à la Sanders. Aucun n'apparait du côté de la gauche radicale, où continue à régner l'atonie alors que de nombreux thèmes « révolutionnaires » pourraient être défendus.

    A l'extrême-droite, on trouve bien évidemment le FN et sa candidate Marine Le Pen. Mais beaucoup s'interrogent sur la capacité du parti et de sa présidente à présenter des objectifs clairs et surtout à les mettre en oeuvre une fois au pouvoir, soumis qu'ils seront aux pressions formidables du grand capital international.

    Il faudrait dans tous les cas, comme d'une certaine façon le font Trump et Sanders, que les représentants de la gauche radicale et du FN, qui auraient un nombre considérable d'objectifs communs à présenter aux électeurs révoltés de la base, s'unissent clairement, derrière un candidat commun, pour le faire.

    Jean Paul Baquiast (Europe solidaire, 14 janvier 2016)

     

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  • Radioscopie de ce que l’on sait maintenant des ratés de l’antiterrorisme...

    Nous reproduisons ci-dessous une analyse du criminologue Xavier Raufer, cueillie sur Atlantico et consacré aux ratés des services antiterroristes français...

     

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    Attentat du 13 novembre, deux mois après : radioscopie de ce que l’on sait maintenant des ratés de l’antiterrorisme

    Une police et des militaires épuisés, dont nombre des cadres et chefs n'ont pas eu un jour de repos - fêtes incluses - depuis le 13 novembre ; au front depuis désormais 60 jours. Des acteurs de l'antiterrorisme plus inquiets encore qu'à l'automne passé, à mesure qu'ils réalisent qu'au-delà de nos frontières, l'Union européenne perd le contrôle de ses territoires et frontières.

    Tétanisées, vouées aux bienséances et aux chamailleries, les impuissants de Bruxelles ont vu le tsunami d'un million de "migrants" déferler sur l'Europe. Tel est le niveau "macro" ; au plan "micro", ce fut pire encore, comme le démontre cruellement le cas Abdelhamid Abaaoud.

    Abaaoud, icône jihadie des revues et vidéos sanglantes de l'Etat islamique "cible prioritaire des services antiterroristes européens". Abaaoud, "star" de  "tous les fichiers antiterroristes de tous les pays de l'UE". Abaaoud dont tout magistrat interrogeant un jihadi rentré de Syrie, entend sans cesse le nom.

    Or depuis la Syrie, Abaaoud arpente en 2015 l'Europe de l'île de Leros à Birmingham, via la Grèce, les Balkans, l'Italie, la Hongrie et l'Autriche ; la France bien sûr et la Belgique. Abaaoud jamais repéré en Europe, dont nul ne s'avisera qu'il est là, avant le massacre du 13 novembre.

    Depuis janvier 2015, les acteurs de l'antiterrorisme font face avec acharnement. D'évidence, le criminologue ne leur fait pas la leçon. Bien plutôt aspire-t-il à situer les tragédies de 2015 dans leur perspective géopolitique et profondeur historique ; à ex-poser un champ de bataille dans le cours d'une guerre.

    D'abord, ce fondamental : Pour Raymond Aron, l'essence de l'Etat-nation tient en ceci : "Respecté à l'extérieur, en paix à l'intérieur". Or en 2015, la France subit les pires attentats de son histoire : 150 morts, plus de 300 blessés. Ce respect, cette paix, sont sévèrement atteints : il faut les restaurer au plus vite. Ceci passe par deux phases : comprendre l'échec d'abord, y remédier ensuite. Car, la mission d'un gouvernement (quel qu'il soit) n'est pas de commémorer, mais d'agir en sorte qu'il n'y ait pas de commémorations à faire.

    L'attaque du 13 novembre

    Ce soir là, de 21h20 à 21h53, trois commandos de moudjahidines sèment la mort dans Paris et alentours. Ces neuf (ou dix) terroristes sont dirigés depuis Bruxelles par une "triple coordination" (selon l'enquête belge), qui maintient avec les assassins un constant contact : une énorme opération, préparée des mois durant entre la zone de jihad, la Belgique et la France. L'enquête achevée impliquera sans doute dans l'action une trentaine d'acteurs de tout niveau : logistique, commandos, coordination.

    Issus du quartier bruxellois de Molenbeek, ces moudjahidines sont de jeunes maghrébins français ou belges. Copains de bistrot ou de prison, tous sont fichés comme voyous, repérés comme radicaux.

    Leur opération nécessite trois planques en Belgique, deux (connues) en région parisienne ; la location d'au moins trois véhicules et un transfert d'argent (connu) par mandat télégraphique.

    Avant l'assaut du 13 novembre, et durant l'action, ces "minutieux" mais peu discrets terroristes voyagent et communiquent intensément.

    Du 17 septembre au 14 novembre 2015, deux d'entre eux (dont un "kamikaze" de Paris) échangent 109 appels téléphoniques. Lors de l'attaque, le seul téléphone d'un terroriste dénombre, en quelques heures, 25 appels entre Paris et Bruxelles. du 15 novembre jusqu'à sa mort du surlendemain, Hasna Aït Boulahcen téléphone 248 fois et envoie 310 messages.

    En octobre 2015, Salah Abdeslam achète une dizaine de détonateurs en région parisienne ; de là au 13 novembre, lui et son frère louent des voitures et sillonnent les routes entre Bruxelles et Paris.

    Renseignement préventif : un échec absolu

    En France, en Belgique ou en Europe, rien de cela n'a été repéré, rien n'a été compris, rien n'a été efficacement préventif. Or comme toujours en pareil cas, les signes avant-coureurs abondaient :

    - Février 2009 : suite à un attentat commis au Caire, (une lycéenne française y est tuée) une suspecte extradée en France signale les préparatif d'un attentat visant le Bataclan, salle dont "le patron juif finance l'armée israélienne". Sur quoi une instruction judiciaire est ouverte en juillet 2010. Côté exploitation de renseignement, rien n'en sort.

    - Août 2015, un jihadi rentré de Syrie révèle aux policiers qu'Abaaoud lui a demandé de tirer dans la foule d'un concert de rock. Le Jihadi insiste : "ça va arriver très bientôt... Là-bas, ils cherchent vraiment à frapper en France...".

    - Avant les attaques visant Charlie-Hebdo et l'Hypercacher, Amedy Coulibaly était vu par les chefs du renseignement intérieur comme un petit voyou. Il n'était donc pas surveillé - tâche pourtant aisée, Coulibaly étant sorti de prison en mars 2014 sous bracelet électronique... Le négligé Coulibaly fréquentait cependant depuis 2010 un groupe de fanatiques du nord-est de Paris signalés depuis 2005 et figurait sur la liste américaine TIDE (Terrorist Identities Datamart Environment), de terroristes potentiels américains et étrangers.

    Aveuglement donc - et en prime, des énormités. Voici Samy Amimour, l'un des bouchers du Bataclan. Au printemps 2012, il peut adhérer à... l'Association nationale de tir de la police (ANTP), après qu'on l'ait gentiment initié au tir au pistolet 9 mm. Sous contrôle judiciaire depuis octobre 2012, Amimour, interdit de sortie du territoire, rend ses documents d'identité et pointe au commissariat - mais file en Syrie en septembre 2013, un juge lui ayant restitué son passeport...

    Une riposte à ce jour rétrospective

    Des journalistes complaisants s'émerveillent de ce que "les préparatifs des terroristes et le déroulement des opérations [soient désormais] retracés avec une grande précison". Les criminologues pensent qu'à l'inverse, le problème est là : avoir appris tout ça après le terrible massacre. Car depuis janvier 2015, la réaction officielle : communication de crise, traitement médiatique, réponse policière, état d'urgence, relève, et ne relève que, du registre rétrospectif.

    L'état d'urgence : ce qui remonte du terrain est que perquisitions et assignations à résidence deviennent inefficace en une semaine, application policière de la célèbre loi des rendements décroissants. Comme ces actions ciblent surtout des bandits que la police veut de longue date cravater, et que dans ce milieu darwinien, la courbe d'apprentissage est forcément rapide, tout s'évapore en quelques jours : armes, éléments incriminants, etc.

    Que faire pour demain ?

    Ici, une question s'impose : comment éviter un nouveau 13 novembre ?

    Les acteurs de terrain de l'antiterrorisme savent trop bien que notre millefeuilles antiterroriste est pesant, fragmenté et alourdi depuis l'été 2015 par une couche bureaucratique supplémentaire. Ce dispositif doit être renouvelé, simplifié, rendu rapide et prédictif. Un problème qualitatif, non quantitatif, et nul apport à l'aveuglette d'hommes et d'ordinateurs n'y remédiera.

    Reste le problème des hommes : accumulant les échecs depuis 2012 et Mohamed Merah, l'actuel dispositif antiterroriste est intact à ce jour. A sa tête, les responsables de ces échecs ont été maintenus ou promus. Nulle sanction n'a jamais été prise. Le gouvernement ne touche à rien, de peur sans doute que le ciel ne lui tombe sur la tête.

    60 jours après, où en sommes-nous

    Eviter le prochain massacre dépendra surtout des réponses données aux questions stratégiques que voici.

    - Trois (ou quatre) des terroristes du 13 novembre ne sont toujours pas identifiés. Qui sont-ils ? D'où venaient-ils ? A qui rendaient-ils compte ?

    - Au-delà, des acteurs majeurs du massacre sont en fuite, certains inconnus, comme les deux coordinateurs de l'opération. Où sont-ils, que trament-ils ?

    - Plus largement : sous surveillance, Abaaoud révèle à sa cousine "avoir profité de la vague de migrants arrivés en Europe cet été pour se rendre en France". On l'identifie en septembre 2015 sur l'île grecque de Leros, parmi les migrants. Le 3 octobre, deux des terroristes inconnus du 13 novembre débarquent à Leros parmi une centaine de migrants. Peu après, on apprend que l'Etat islamique "détient d'authentiques passeports [syriens] vierges, qu'il fournit à ceux qui veulent gagner l'espace Schengen".

    Là, le problème révèle son essence - clairement politique. Car hier encore à Bruxelles ou à Paris, des officiels indignés qualifiaient de calomnie xénophobe le risque d'infiltration terroriste dans les flux migratoires. Or telle était la tragique réalité. Ces terroristes infiltrés dotés de passeports syriens, combien sont-ils ? Combattre pour gagner demande une vision réaliste de la menace. Mais le fan-club de la mondialisation heureuse est-il capable de cela? 

    Xavier Raufer (Atlantico, 15 janvier 2016)

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  • De Sartre à Taubira : cette gauche qui combat la nation...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul-François Paoli, cueilli sur Figaro Vox et consacré à la détestation qu'une grande partie de la gauche éprouve pour la nation... Journaliste, Paul-François Paoli est l'auteur de plusieurs essais comme La tyrannie de la faiblesse (Bourin, 2010),  Pour en finir avec l'idéologie antiraciste (Bourin, 2012) ou Malaise de l'occident (Pierre-Guillaume de Roux, 2014).

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    De Sartre à Taubira : cette gauche qui combat la nation

    Le débat sur la déchéance de la nationalité est révélateur de la vision, ou plutôt de l'absence de vision, que la gauche et une partie des élites de ce pays se font de la nationalité réduite à une collection de droits et de prétendus devoirs. On peut évidemment arguer que cette mesure de déchéance n'aura aucune portée puisque, par définition, les radicaux de l'islam se fichent comme d'une guigne de la nationalité. L'islamisme, comme le communisme hier, est un messianisme révolutionnaire qui nie les distinctions entre les peuples et il n'est pas anodin de constater qu'une certaine gauche fait preuve d'indulgence, voire de complaisance, à l'endroit de l'islam politique. N'a-t-on pas vu, en juillet 2014, lors des fameuses émeutes de Barbès à Paris, les militants du NPA de Besancenot mêler leurs drapeaux à ceux du Hamas? A gauche le refus de se désolidariser avec les ennemis de leur propre pays est une vieille histoire. Nul ne met plus en question, aujourd'hui, l'allégeance du PCF à l'égard de l'Urss stalinienne. Stéphane Courtois a récemment rappelé que Maurice Thorez fut déchu de sa nationalité par la République en février 1940. «Le Parti communiste n'est pas à gauche mais à l'Est» dira un jour Léon Blum. Jacques Duclos, dirigeant historique du PCF, a été sa vie durant, ainsi que l'a montré Frédéric Charpier dans L'agent Jacques Duclos (Seuil), un serviteur zélé de l'Urss sans pour autant passer pour un traître au regard des Mélenchon de l'époque. C'est que, pour une certaine gauche, trahir la France comme réalité c'est encore la servir comme idée. Le sophisme fonctionne ainsi et il est imparable: la France est le pays de la Révolution et de la fameuse «fraternité» entre les peuples, si elle n'est plus digne de ses valeurs, il faut la combattre au nom des idéaux qu'elle a elle-même prônés. Comme l'expliquera Sartre, les valeurs républicaines d'égalité et de fraternité exigent le socialisme pour ne pas rester lettre morte, incantation fumeuse.

    C'est ainsi que les trotskistes ont, en 1940, prôné le pacifisme et refusé de combattre les «prolétaires allemands» de la Wehrmacht. C'est ainsi que les mêmes trotskistes ont porté des valises pour le FLN, de même qu'ils s'étaient solidarisés avec le Vietminh. C'est ainsi que le lugubre Georges Boudarel, communiste rallié au Vietminh, finit par persécuter ses camarades français dans les camps du Vietminh après la chute de Dien Bien Phu. Ces gens ne se sont jamais perçus comme les collaborationnistes mais comme des internationalistes conséquents. Marx n'a t'il pas écrit que les prolétaires n'avaient pas de patrie? N'a-t-il pas mis en valeur le processus historique qui allait rendre obsolète les Etats et les frontières? Aujourd'hui encore, pour beaucoup d'hommes et de femmes de gauche, depuis Taubira à Duflot, en passant par Lang ou Mélenchon, la France est moins un pays qu'une idée. Langue, sensibilité aux régions et aux terroirs, sentiment d'appartenance, tout cela n'existe pas. Le jeune Pol Pot, qui admirait la terreur de 1793 était plus français aux yeux d'un Badiou, qui tressera des lauriers au Kampuchéa démocratique en 1979, que le paysan du Berry, car le paysan du Berry n'est pas une figure de l'Universel, il incarne l'horrible puanteur du particulier.

    Plus généralement, et cela ne concerne pas que la gauche, les élites françaises sont frappées d'une étrange névrose: la prétention de s'identifier à l'universel alors que cette notion d'universel doit aujourd'hui se conjuguer au pluriel. Qui ne voit que l'islam est un universalisme rival du laïcisme républicain? Nous ne vaincrons pas l'islamisme avec des discours sur les valeurs de la République auxquels les jeunes radicaux sont imperméables puisqu'ils ont justement fait le choix d'autres valeurs, plus consistantes à leurs yeux: celles de la fraternité islamique. Nous devons affirmer que la France est un pays avant d'être une idée et que ce pays a une histoire qui ne doit rien à l'islam. Qu'il est porteur d'une langue et d'une culture, dont le rayonnement a été universel et l'est encore, dans une certaine mesure, grâce à la francophonie. Nous devons avoir le courage d'expliquer que la France n'est pas une formalité administrative et demander aux détenteurs extra-européens de la double nationalité de choisir entre leur nationalité affective et une nationalité fictive. Pourquoi Marocains et Algériens qui hissent leurs drapeaux à tout propos ne se contenteraient ils pas de la nationalité qui leur tient à cœur? Pourquoi la droite n'accepte-t-elle pas, comme le suggère Hervé Mariton, de mettre en cause un droit du sol qui est l'immaculée conception de ceux qui réfutent toute tradition? Qui ne sent que ce que l'on vous donne automatiquement, sans que vous l'ayez demandé, n'a guère de valeur, comme la rappelé un jour le psychanalyste Daniel Sibony? Redonner une valeur symbolique à la nationalité suppose de ne pas la partager avec qui la dénigre ou la tient pour rien. En réalité un formidable changement de perception de l'histoire nationale est intervenu dans les années 70, après la découverte des crimes de Vichy.

    Les Français étaient si fiers autrefois de «descendre des Gaulois»- même si c'était une filiation mythique - qu'ils ont eu la prétention extravagante d'expliquer aux Africains colonisés qu'ils en descendaient aussi! Aujourd'hui c'est l'inverse, le mot de Gaulois est devenu suspect pour ceux qui se pâment d'admiration pour tous les peuples premiers du monde, depuis les Toubous aux Inuit en passant par les Aborigènes d'Australie! Cette dévaluation est emblématique de la haine que certains portent aux origines et à l'histoire de leur pays. Une dénégation dont témoigne le discours fallacieux sur la France «pays d'immigration», laquelle a débuté, au milieu du XIXème siècle, dans un pays qui n'a cessé d'être occupé depuis le néolithique. L'historien Jean-Louis Brunaux rappelle que la France gauloise, à l'époque de Jules César, était peuplée par près de 9 millions d'habitants, voire plus! Mais les élites de ce pays ont dénié aux Français le droit d'avoir des origines, comme tous les peuples du monde, car qui dit origine dit identité, notion oiseuse ou dangereuse aux yeux des apologues de l'Universel. La France, pays de Vercingétorix et de Gambetta, mais aussi de Robespierre et de Pétain, n'était plus assez bien pour elles.

    De Gaulle lui-même, dont le nom est douteux, a eu les élites intellectuelles de ce pays sur le dos. Un homme qui, en plein mai 68, alors que les niais du quartier latin braillent «CRS SS», s'adresse aux Roumains à Bucarest en ces termes: «Roumains et Français, nous voulons être nous-mêmes... c'est à dire l'Etat national et non pas l'Etat cosmopolite» se devait d'être mis à pied. Dites-moi par qui vous voulez être reconnu, je vous dirais qui vous êtes. Cette vérité est celle de tous les snobismes. L'élite intellectuelle française a préféré les Etats-Unis de Kennedy et la Chine de Mao à la France gaullienne, trop petite pour le rayonnement de sa vanité. Enfin l'Europe est arrivée à point nommé comme heureux moyen d'en finir avec l'histoire de France. La caste issue de Mai 68 fait aujourd'hui grise mine car le peuple qu'elle prétendait alphabétiser mais aussi les intellectuels, ont tendance à la ringardiser. Elle sait que son temps est compté, d'où la haine qu'exprime à l'égard de Michel Onfray, traître qui revendique ses origines plébéiennes, Gaulois perdu parmi une intelligentsia hostile. Certains Français, c'est un fait, n'ont jamais aimé leur pays mais les valeurs des droits de l'homme. Quand la France leur paraît faible ou défaillante, ils se découvrent citoyens du monde. Les bobolandais font parfois la moue quand on leur rappelle qu'ils sont Français, eux qui «se croient quelque chose dans le monde» (Saint Simon) parce qu'ils racontent leur vie sur Facebook. La noblesse propre à un certain patriotisme est l'inverse de cet état d'esprit: on n'oublie pas son pays quand il est blessé, on ne l'accable pas quand il est affaibli. Péguy, Camus, Simone Weil sont là pour nous le rappeler: les vrais esprits forts sont toujours du côté des plus faibles.

    Paul-François Paoli (Figaro Vox, 14 janvier 2016)

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  • Les autruches et les terroristes...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à l'aveuglement des Européens face à la menace islamiste...

     

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    Les autruches et les terroristes

    « Cachez cet ennemi que je ne saurais voir », disent en chœur les Tartuffe oligarques aux autruches européennes !

    Les autruches européennes ne lisent pas Samuel Huntington

     Les autruches européennes refusent aujourd’hui avec effroi le concept de choc des civilisations analysé par Samuel Huntington dans son ouvrage paru en 1996 (1). La thèse d’Huntington était simple : les conflits n’auront plus de fondement politique avec la fin de l’affrontement Est/Ouest, mais civilisationnel, car le XXIe siècle voit le retour des grandes civilisations qui vont concurrencer la civilisation occidentale.

    Mais Huntington avait le tort d’être un conservateur et son analyse paraissait justifier la prétention du gouvernement américain à fonder un « nouvel ordre mondial ». Il avait aussi le tort d’affirmer le caractère irréductible des différentes civilisations, ce qui contredisait l’idéologie cosmopolite.

    C’est pourquoi le concept de choc des civilisations est politiquement incorrect chez les bisounours européens et ne s’enseigne pas dans les Ecoles de guerre.

    Il n’empêche que l’analyse de Huntington, même si on peut toujours contester les classements civilisationnels qu’il opère, correspond à une indéniable réalité. Mais les autruches ne sont pas autorisées à le dire.

    Huntington a vu juste

     Car le XXIe siècle se caractérise bien par le retour sur la scène mondiale des grandes civilisations et des grandes religions – et singulièrement de l’islam – qui avaient été éclipsées par la domination sans partage des Occidentaux depuis la Renaissance. Ces civilisations étaient en dormition mais aujourd’hui elles se réveillent. Alors que l’Europe, elle, ne sort pas de sa léthargie.

    Le XXIe siècle est pour cette raison à nouveau (2) le siècle de la concurrence et donc de la confrontation entre les civilisations : confrontation économique, culturelle mais aussi démographique, stratégique et militaire. Car, contrairement à ce que prétend la doxa libérale occidentale, la « mondialisation » ne se réduit pas à la seule concurrence économique et financière !

    Le XXIe siècle marque aussi le retour des grands mouvements de populations, des grandes migrations que l’on n’avait plus vues dans l’hémisphère Nord depuis la chute de l’Empire romain : migrations Sud/Nord mais aussi migrations Sud/Sud. Migrations provoquées par l’exode rural dans les pays émergents, par la surpopulation en Afrique, par l’instabilité croissante du monde, par l’affaiblissement des frontières et enfin par la facilité des transports. Et les migrations propagent le choc des civilisations en imbriquant des peuples de cultures et de religions différentes sur un même territoire.

    Mais justement, cette réalité, les autruches européennes ne veulent pas la voir.

    Les autruches européennes ne lisent pas Julien Freund non plus

    Les Européens ne comprennent pas le choc des civilisations parce qu’ils refusent d’abord de se penser eux-mêmes en termes de civilisation.

    Cinquante ans de rééducation « antiraciste » et de repentance, alliés à 50 ans de dressage conforme à l’idéologie des droits de l’homme, leur ont fait oublier qui ils sont et d’où ils viennent.

    Les autruches européennes croient même que les races n’existent pas et il est devenu extrêmement politiquement incorrect de se déclarer de race blanche. Cela frise le délit.

    Les autruches pensent aussi que l’identité se résumerait à un credo politique : chacun sait en effet que « l’identité de la France c’est la République » (3) ; et surtout qu’il ne faut pas « discriminer » les étrangers, car tout le monde « a le droit » de devenir européen ou français.

    Pourtant si les Européens refusent de reconnaître leur identité et s’efforcent consciencieusement d’effacer leur histoire de leur mémoire, il n’empêche que, pour toutes les autres civilisations, ils sont bien avant tout perçus comme des Européens blancs de religion chrétienne – et non comme des Africains, des Chinois ou des « hommes ».

    Comme l’a magistralement démontré en son temps le politologue Julien Freund (4), en effet, la relation polémique n’est nullement symétrique : le fait de ne pas considérer l’autre comme votre ennemi, comme le fait de refuser de voir l’autre comme un autre, ne vous empêche nullement d’être, vous, dans le monde réel, considéré comme ennemi ou comme autre par celui-ci.

    Mais les autruches européennes ne lisent pas Julien Freund non plus.

    Les autruches européennes ignorent que le monde a changé

    Dans les années 1930, les démocraties européennes, aveuglées par la Grande Guerre, se préparaient à regagner la guerre de tranchées, sans voir que la donne stratégique avait changé et que la guerre serait désormais celle du mouvement.

    Aujourd’hui, les autruches européennes ne savent pas non plus que le monde a profondément changé.

    Les Européens se sont habitués depuis la Renaissance à dominer en tout : au plan religieux avec le christianisme, au plan moral avec l’esprit des Lumières et aux plans économique, technique et militaire avec le monopole de la Science. Mais ce monde-là est terminé.

    Les Européens (5) sont désormais une proportion déclinante de la population mondiale, alors que jusqu’au XIXe siècle ils exportaient partout leur trop-plein de population. La natalité européenne est catastrophique, très en dessous du seuil de renouvellement des générations, sans parler des effets systémiques de l’avortement de masse. Compte tenu des tendances actuelles et avec l’immigration de peuplement, d’ici 2030 la majorité de la population des grandes villes européennes sera d’origine extra-européenne.

    Mais cela n’inquiète pas les autruches qui se réjouissent d’avance du « vivre ensemble » métissé de demain.

    L’Europe sans âme et désarmée

    De même, le christianisme est de moins en moins la religion des Européens : les croyants sont désormais majoritairement africains, sud-américains et asiatiques. La pompe vaticane cache de plus en plus mal que la parenthèse ouverte par la conversion des « barbares » du bas-Empire romain au christianisme est en train, en quelque sorte, de se refermer en Europe – et que l’islam s’installe à sa place.

    Quant à la puissance, elle se retire progressivement du Vieux Continent.

    Les Européens ont perdu le monopole de la science au profit de la Chine, de l’Inde, de la Silicon Valley et de la zone Pacifique. Le niveau des études ne cesse de décliner en Europe, compte tenu de l’idéologie laxiste et égalitariste qui y règne. Depuis les années 1990, l’innovation stagne, car l’Europe connaît à son tour la fuite des cerveaux.

    Au plan des forces militaires, l’Europe est désarmée et les jeunes Européens n’apprennent plus à se battre : ils comptent sur le parapluie américain et les armées mercenaires (6) pour se protéger, c’est-à-dire qu’ils comptent que les autres se sacrifieront pour eux. Un pari imprudent…

    Les médias de propagande, qui les inondent de films et de téléfilms américains où l’Oncle Sam étale sa puissance matérielle et où les policiers sont surarmés, se gardent bien de présenter aux autruches européennes l’état réel des forces mondiales et, par voie de conséquence, leur faiblesse relative. Ils se gardent bien, par exemple, de montrer que la plupart des pays riverains de la Méditerranée sont dotés de forces armées suréquipées, très supérieures en nombre, voire en qualité, à celles des pays européens.

    Mais chut ! La dissuasion nucléaire, nouvelle Ligne Maginot, et les droits de l’homme protégeront certainement les autruches !

    Le monde n’est plus bisounours pour les Européens

    Les autruches européennes ignorent enfin que le monde entier commence, au mieux, à les ignorer et, au pire, à les haïr.

    Elles sont toutes surprises d’être prises en otages ou pire encore quand elles partent faire du « trekking » ou « de l’humanitaire » en Afrique ou ailleurs. Le monde ne serait donc pas bisounours et « happy end » comme à la télévision ?

    Car les autruches européennes sont à la fois riches et faibles, ce qui a toujours constitué un cocktail incitant à la prédation et à la violence. Mais elles sont priées d’ignorer ce détail.

    Les autruches européennes font envie pour la vie facile qu’on mène en Europe et que le reste de la planète voit à la télévision ou au cinéma. Car il n’y a que les bobos ou les évêques pour croire que les « migrants » soient malheureux en Europe : pour les immigrants, au contraire, c’est le pays de cocagne, selon les standards africains ou maghrébins !

    Au temps de leur puissance les Européens étaient, certes, enviés mais surtout craints pour les pouvoirs mystérieux qu’ils semblaient posséder sur les autres peuples. C’est pourquoi quelques colons ou quelques conquistadors pouvaient s’imposer à des peuples entiers et maîtriser de vastes espaces.

    Mais ce temps est fini. Et seules les autruches ne le savent pas

    Le roi est nu : les Européens sont décadents

    Car, à l’âge de la mondialisation, du tourisme de masse et des téléphones portables, le monde entier assiste désormais en direct au déclin de l’Europe. Et les « valeurs » dont se targuent les autruches européennes font rire tout le monde. En Chine il n’y a même pas d’idéogramme pour dire « droits de l’homme ».

    Et grâce aux télécommunications modernes, tous les immigrants restent en contact avec leur pays d’origine et ils racontent à leurs familles ce qu’ils voient en Europe. Et ils sont abasourdis par ce qu’ils découvrent : notamment le laxisme des mœurs, l’implosion des familles et le tolérantisme vis-à-vis de la délinquance, toutes choses inexistantes dans leurs pays d’origine.

    La terre entière voit aussi la lâcheté des Européens incapables de protéger leurs frontières, leur territoire ou leur religion. Elle voit que l’éloquence verbeuse des « élites » occidentales sert de masque à l’impuissance.

    Les anciens colonisés découvrent avec stupeur que leurs anciens colonisateurs ne sont pas les géants qu’avaient connus leurs ancêtres, mais des rejetons gâtés qui ont peur de leur ombre. Ils ressentent comme une injustice que de pareils décadents vivent mieux qu’eux. Et cette stupeur fournit le terreau sur lequel prospèrent le mépris et bientôt la violence.

    Les autruches ne veulent pas savoir ce qui se passe

    Les Européens, formatés par les médias de propagande, ignorent ce qui se passe. Ils ne comprennent pas que le terrorisme marque l’entrée dans la confrontation civilisationnelle.

    Pourtant la forme que prennent les attaques terroristes est révélatrice que quelque chose est en train de changer, ce qui aurait dû attirer l’attention des autruches.

    Hier les terroristes se cachaient pour agir, car ils avaient peur d’être démasqués et parce qu’ils se trouvaient en situation d’infériorité stratégique par rapport à leur cible. Mais aujourd’hui les terroristes agissent au grand jour, comme pour mieux sidérer leurs victimes. Comme pour montrer aussi que la peur avait changé de camp.

    Mauvaise nouvelle pour les autruches !

    Mais il faut dire que l’oligarchie fait tout ce qu’elle peut pour empêcher les autruches de sortir leur tête du sable. Pas d’amalgame ! Ce n’est pas du terrorisme : seulement des actes de « déséquilibrés » ; seulement des actes « isolés ». Vite, une nouvelle « loi » pour garantir notre « sécurité ».

    Après chaque attentat l’oligarchie se prétend « en guerre » mais curieusement elle interdit de désigner les protagonistes et l’enjeu du conflit : sans doute pour ne pas effrayer l’électorat autruche ?

    On prie les autruches européennes de se préoccuper du réchauffement climatique mais pas du changement de civilisation qui s’annonce.

    Comme leurs grands-parents des années 1930, les autruches européennes ne voient pas qu’on les dirige vers une conflagration d’un nouveau genre, mais sans préparation. Car la confrontation est avant tout culturelle et morale, entre une Europe en dormition et le reste du monde en plein réveil : une confrontation qui risque donc de mal se terminer pour les autruches !

    Celui qui ignore les leçons de l’histoire se condamne à la revivre, dit-on.

    Il serait temps que les autruches européennes réapprennent à lire leur propre histoire….

    Michel Geoffroy (Polémia, 7 janvier 2016)

     

    Notes :

    1/ The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order.

    2/ Car par exemple le Moyen Age a bien été une période de confrontation civilisationnelle, notamment avec l’Islam.

    3/ Tweet de Najat Vallaud-Belkacem le 9 septembre 2015.

    4/ Notamment L’Essence du politique, Sirey 1965.

    5/ Et aux Etats-Unis les WASP, c’est-à-dire les Anglo-Saxons protestants et de race blanche.

    6/ On dit « armée de métier » en novlangue.

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