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Points de vue - Page 161

  • Vers l'effacement des races...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Edouard Chanot sur Radio Sputnik, datée du 24 juillet 2018 et consacrée à la question des races...

     

                                                  

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  • Le tourisme de masse et la révolte des élites...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Laurent Ottavi, cueilli sur Figaro Vox et consacré au comportement des élites occidentales. Laurent Ottavi est journaliste à la Revue des Deux Mondes et collabore à Polony TV.

     

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    Christopher Lasch, le tourisme de masse et la révolte des élites

    Des touristes dans leurs propres pays … L'historien Christopher Lasch l'avait déjà souligné dans son testament politique, La Révolte des élites ou la trahison de la démocratie. Les «élites» des États-Unis (mais le constat vaut aussi pour celles des pays d'Europe occidentale, ce qui n'est pas l'objet du livre de Lasch) se réjouissent que «le monde bouge». Leur idéal est la mobilité, qu'elle soit géographique ou virtuelle. Elles choisissent les réseaux plutôt que le lieu, l'uniformisation accélérée contre les frontières et la diversité réelle. Elles se voient comme des citoyens du monde, se déchargeant ainsi des obligations civiques inhérentes à la citoyenneté. Elles dénigrent la nation, cadre de nos démocraties, en ce qu'elle entrave leur idéal d'émancipation et qu'elle les astreint à la solidarité politique et économique avec leurs concitoyens.

    «L'homme de nulle part»

    Christopher Lasch s'interroge: les élites se pensent-elles encore comme américaines? Elles ont plus en commun avec leurs homologues d'autres pays plutôt qu'avec leurs propres concitoyens! Les modes de vie et la vision du monde des gens ordinaires aux États-Unis leur sont rebutants voire étrangers. C'est pourquoi elles s'emploient à «créer des institutions parallèles ou alternatives» pour s'extraire du sort commun. L'Amérique des côtes méprise celle du centre, rétrograde à ses yeux car enracinée. L'Amérique des gens ordinaires, comme la France périphérique, ne souhaite pas vivre en touriste dans son propre pays. Elle ne cherche pas à se dépayser dans un univers climatisé et standardisé ; elle veut se sentir chez elle, dans la continuité de son histoire.

    Le mot «touriste» remonte à Stendhal, quand l'écrivain «faisait des tours» sur les lieux de mémoire napoléonien. C'est bien autre chose aujourd'hui. Le touriste contemporain, même s'il s'agit ici d'une généralisation, n'est plus voyageur. Il est un consommateur en puissance qui traverse un monde débarrassé de ses négativités, transparent et par là exploitable. Il est vautré dans son confort, dans sa sécurité, dans son narcissisme (selfies). Il vit dans l' «Empire du même» (mêmes chaînes de restauration, même empire du globish, mêmes slogans …), bien qu'il clame sans cesse son amour de la différence. Il est en quête, permanente et pressée, de bonheur et ne veut pas s'entraver avec des dépendances.

    Le touriste est l'«homme de nulle part» dont parle Hervé Juvin. Il n'a guère d'égards pour l'histoire et la géographie. L'histoire nationale n'est ainsi «valorisée» que dans le cadre des musées, c'est-à-dire «entre quatre murs», et l'on prend bien soin de l'accompagner d'une lecture binaire bourreaux/victimes. La muséification n'est pas le triomphe de l'histoire. Elle est le signe que nous pensons en finir avec le tragique de l'Histoire en le mettant en vitrine! Le passé, croit-on, est définitivement enterré. Les visiteurs de musées observent d'un œil superficiel ces hommes et civilisations étranges, guerrières, patriarcales, qui sont pourtant ceux qui nous ont rendus possibles, ceux sans lesquels nous ne serions pas. Quant à la géographie, les frontières sont un obstacle à la libre circulation des biens, des capitaux et des personnes, et aux réseaux dans lesquels les élites se meuvent avec aisance.

    La quête de l'indifférenciation

    La «construction européenne», artifice langagier pour masquer l'ampleur de la déconstruction, est une bonne illustration de ces refus des contraintes temporelles et spatiales. Elle fait fi de la diversité des nations. Elle est hors-sol, comme les élites qui l'ont produite et n'ont pas hésité à passer outre le vote des peuples (le référendum de 2005) pour maintenir leur bijou d'inconsistance.

    «Il ne saurait y avoir de démocratie contre les traités» a-t-on entendu au moment de la crise grecque. La «vision touristique» du monde, de ceux qui nous «gèrent» plus qu'ils ne nous gouvernent (gouvernement), ne connaît pas le peuple, ni le politique. La démocratie, pourtant, implique d'abord l'existence d'un corps politique, d'un demos, souverain. Elle est pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple!

    Il est significatif que les «élites» françaises en soient réduites à opposer un argument «touristique» aux critiques de l'euro, cette «monnaie sans visage» (Juvin). Grâce à l'euro, les touristes n'ont pas à changer leur monnaie dans les pays membres de la zone. Quel progrès! Que pèsent, à côté de cette immense réussite, les divergences économiques et politiques croissantes entre les pays, la désindustrialisation, le chômage? Ce type d'argument relève du mépris de classe.

    La réalité aux oubliettes

    Le touriste contemporain, contrairement au voyageur, se fait détester des locaux, alors qu'il prétend «aimer», œuvrer au mélange des cultures et à leur amitié, donc à leur pacification. Il est l'homme lige de la mondialisation heureuse! Son amour est pourtant fait de bien peu d'attachements: il suffit qu'une destination ne soit plus desservie pour qu'il se précipite sur une autre. Pour lui, tout est remplaçable! Il participe à l'uniformisation du monde (les lieux de vacances, les enseignes, le globish etc.), et à la destruction des ressources (destruction de terres fertiles, émission de CO2 etc.). Il n'en appelle pas moins (car il a un minimum de conscience!) à développer un «tourisme de masse soutenable», de même que les élites parlent de «croissance verte». Deux inepties.

    La prétention des élites à répandre une conception du monde occidentale, maquillée souvent en discours «humanitaire», se paie de ressentiment! Car elle se fait au mépris des traditions, des coutumes, des mœurs et de la diversité des langues. Au discours sur le «monde ouvert», fluide, plus démocratique, «sans frontière», pacifique, répondent des murs toujours plus nombreux et des séparations au sein même des territoires. Le monde uni par la globalisation est d'autant plus fragmenté (sécessions, communautarismes, islamisme).

    La destruction de la diversité du monde à laquelle participent les élites est une destruction de la réalité. Comme les touristes, dont l'imaginaire est façonné par l'industrie du loisir, elles vivent dans une «hyper-réalité». Ce n'est pas pour rien que la «construction sociale de la réalité» est leur dogme, comme le souligne avec justesse Christopher Lasch. Il suffirait de la déconstruire pour pouvoir la reconstruire à partir de zéro. L'idéologie du genre et les transhumanistes y contribuent avec ténacité!

    Le multiculturalisme comme bazar universel

    La société à reconstruire, selon ces élites, est évidemment multiculturelle. Leur vision du monde, là aussi, est touristique. Elles ont en tête l'image du bazar coloré, tolérant, festif et abondant, qui met à disposition les cuisines et les vêtements du monde entier. Elles voient dans l'immigration un moyen de faire entrer le monde chez soi et, par-là, d'être touristes chez elles.

    Elles se réjouissent de la diversité des restaurants auxquels elles peuvent accéder et de la nounou d'origine étrangère qui garde leurs enfants. Le tout sans avoir à subir, protégées qu'elles sont au-dedans de leurs frontières invisibles (digicodes, contournement de la carte scolaire, homogénéité culturelle et sociale des immeubles qu'elles habitent), les conséquences désastreuses d'une immigration de masse sur l'intégrité et la pérennité d'une communauté nationale! Elles fonctionnent comme l'Union européenne, qui juge les hommes remplaçables: la population européenne baisse? Comblons «le manque» par les immigrés!

    À cette approche s'ajoute une lecture binaire de l'histoire, entre bourreaux et victimes qui méritent réparation (discrimination positive). Des groupes particuliers dont on exagère la souffrance doivent obtenir de l'État une «estime de soi» (Christopher Lasch). Big Mother se charge avec douceur et bienveillance de ceux qui sont jugés victimes, et «psychiatrise» les fauteurs de «discriminations», l'usage de ce mot traduisant la haine de la différence réelle.

    La discrimination, étymologiquement, est en effet un discernement. Ne pas distinguer, ne pas voir de différence, c'est se livrer à une unique option. Remarquons cette autre chose: ces discours sur les victimes de l'Histoire et les réparations induites ont des approches communautaristes ou individuelles, pas collectives. Quid de la démocratie, loi de la majorité, avec une telle conception?

    Persévérer dans l'erreur

    Les élites ont l'obsession du «modèle», non pas lié à une histoire et à une géographie, mais du «modèle» venu de l'extérieur: l'Allemagne pour l'économie, la Finlande pour l'éducation, la Suède pour le féminisme. Les singularités, quand elles ne vont pas dans le sens de l'émancipation des élites, sont à domestiquer, à mettre aux normes. Le monde est convoqué pour éradiquer le singulier! Philippe Murray parlait de «mondification», c'est-à-dire d'une «homogénéisation du monde», de sa «mise aux normes touristiques planétaires par indifférenciation de toutes les manières de vivre et de penser».

    Un tel programme implique l'optimisme - démesuré - de penser que la guerre ne viendra jamais troubler la «fête». En nous désignant, l'ennemi islamiste nous a rappelés à notre impuissance: à nos pertes de souveraineté, au peu d'épaisseur de nos mœurs, à la faible intensité de notre sacré. Les élites n'ont pas pour autant (ou en tout cas insuffisamment) pris conscience de ce qui nous livre à l'adversaire. Comme le touriste, elles poursuivent leur parcours balisé et confortable, dans une bulle où le tragique de l'Histoire n'a pas sa place. Le Mal ressurgit dans l'Empire du Bien sous les traits de l'islamisme, gros de nos renoncements et nos lâchetés? À cela, celles qui pourraient donner leur direction à la société n'ont rien d'autre à proposer que de lever nos verres …

    Laurent Ottavi (Figaro Vox, 27 juillet 2018)

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  • Les barbares envahissent le cimetière européen...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dmitry Orlov, cueilli sur le site francophone du Saker et consacré à l'impuissance européenne face à la question migratoire. De nationalité américaine mais d'origine russe, ingénieur, Dimitry Orlov, qui a centré sa réflexion sur les causes du déclin ou de l'effondrement des civilisations, est l'auteur d'un essai traduit en français et intitulé Les cinq stades de l'effondrement (Le Retour aux sources, 2016).

     

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    Les barbares envahissent le cimetière européen

    Partout dans le monde, très peu de personnes sont capables d’apprécier à sa juste valeur la réaction européenne face à la crise des migrants. Du côté des migrants, il y a des démonstrations avides de barbarie, de fanatisme et d’agression ; du côté des Européens, il y a la peur abjecte d’apparaître… intolérants. Dans une situation complètement hors de contrôle où l’on s’attendrait à voir les gens s’organiser, protester, dresser des barrages routiers et voter massivement pour les partis nationalistes, on observe au contraire le spectacle ridicule d’Européens dociles et efféminés habillés en tenues unisexes, saupoudrant leurs marches pour la paix de “Non au terrorisme !”. Beaucoup de gens dans le monde y voient une formidable démonstration de nullité anthropologique. “L’Europe est-elle morte ?”, se demandent-ils à haute voix.

    Si vous pensez que cette impression est politiquement incorrecte ou non diplomatique ou marginale plutôt que dominante, ayez tout de même à l’esprit que le ministre russe Serguei Lavrov, un homme d’État russe et un diplomate responsable et chevronné, a déclaré que l’Union européenne se “suicidait” en se laissant envahir par les hordes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

    Ici, un flot de personnes arrive, la majorité étant de jeunes hommes adultes qui se dérobent au service militaire dans leurs pays, et relativement peu d’entre eux sont qualifiés pour demander l’asile. La plupart ne sont pas qualifiés pour travailler dans l’UE en raison d’un manque d’alphabétisation, de formation ou d’éthique du travail. Beaucoup d’entre eux ne seraient même pas formables, venant de populations élevées pour la résistance physique et la tolérance aux maladies plutôt que pour l’intelligence.

    Beaucoup sont des radicaux islamiques qui se considèrent comme de véritables colonisateurs ; beaucoup d’autres n’ont aucun scrupule à voler les Européens et à violer les femmes européennes. Quelques milliers sont de véritables terroristes envoyés pour attendre des ordres. Pour la plupart d’entre eux, s’abattre sur l’UE et se faire prendre en charge fait partie d’une excellente aventure – bien plus excitante que de garder le bétail ou de cultiver du mil dans leur village natal.

    Les ONG européennes les équipent de canots gonflables et de gilets de sauvetage et les placent à la dérive au large de la Libye ou dans l’Adriatique. Les navires des ONG européennes les ramassent ensuite et les livrent aux ports d’Italie, de Grèce ou d’Espagne. Puis ils sont pris en charge, pendant des mois, tandis que de plus en plus d’ONG les aident à remplir les formalités administratives et encombrent des tribunaux déjà surchargés de demandes de décisions judiciaires en leur nom.

    Je suis sûr que certains Européens pourraient me trouver d’un bien mauvais esprit de présenter une observation aussi peu flatteuse de la situation. Mais il y a un critère beaucoup plus sûr pour le mesurer que la simple bienveillance : est-ce véridique ? La vérité est souvent cruelle et douloureuse, et pourtant sans vérité – grâce à laquelle l’on comprend les véritables conséquences de nos propres actions – nous sommes tous des agneaux promis au sacrifice.

    Refuser de faire face à la vérité en se cachant derrière un voile hypocrite et décrépit de “gentillesse” est une simple lâcheté. La lâcheté est souvent présente en Europe, se cachant derrière un autre voile décrépit de “sécurité”. Lorsque Daesh a fait sauter une bombe dans l’aéroport de Bruxelles, le roi Philippe et sa belle-sœur ont été rapidement évacués. À l’époque médiévale, un tel comportement de lâcheté aurait coûté sa couronne au souverain, et peut-être sa tête. Mais aujourd’hui, il est logique pour une nation lâche d’avoir un roi lâche.

    Il est assez difficile de comprendre les raisons de cette lâcheté forcée. Pourquoi les élites européennes sont-elles si insistantes pour imposer la “tolérance” à leurs citoyens et les remplacer par des barbares importés ? Qu’est-il arrivé à l’esprit des empires sanguinaires qui ont saigné la planète entière pendant des siècles, accumulant d’innombrables trésors ?

    Une explication à laquelle je pense, c’est la vie trop confortable qui est devenue la norme pour les Européens. Certes, ils ont connu des difficultés pendant les deux guerres mondiales, mais ce n’était rien comparé à ce que beaucoup d’autres nations ont traversé, la Russie et la Chine en particulier. Quand la vie est un combat, l’expérience est vive, les joies simples sont profondément ressenties, les choix intelligents sont essentiels à la survie et les actes d’héroïsme sont à la fois nécessaires et valorisés. Quand la vie est confortable, les gens deviennent rassasiés et difficiles à satisfaire, les goûts deviennent décadents et éphémères, les questions de sécurité sont repoussées vers des spécialistes et les gestes spontanés d’héroïsme individuel et de bravoure deviennent des symptômes d’inadaptation sociale.

    Lorsqu’il y a suffisamment de sécurité et de confort, cela devient une fin en soi et la norme selon laquelle toutes les choses sont mesurées. Ceux qui sont moins sûrs et moins à l’aise sont perçus comme ayant moins réussi, moins à la mode aussi, et ils deviennent moins populaires, dans un jeu de surenchère sans fin. En retour, ceux qui ne sont pas encore séduits par la sécurité et le confort et sont disposés à se battre pour des principes supérieurs à la simple tolérance et à la gentillesse, deviennent incompréhensibles ; après tout, qu’y a-t-il d’autre que la sécurité et le confort ? Mais ce n’est qu’une étape pour de nouveaux développements peu ragoûtants parce que la sécurité et le confort ne peuvent pas fonctionner comme des absolus.

    La sécurité ne peut être garantie partout et en tout temps : des accidents se produisent. Vous pourriez être frappé au visage par un ivrogne belliqueux, être agressé par un migrant mal embouché, mourir dans une attaque terroriste parce qu’Allah Akbar ou, plus probablement, vous casser le cou en tombant de votre vélo. Puisque vous n’êtes plus responsable de votre propre sécurité – c’est maintenant le travail de professionnels rémunérés – vous ne pouvez pas vous blâmer pour vos erreurs. Vous pouvez, bien sûr, blâmer les professionnels rémunérés, mais ils font de leur mieux, vous savez… Votre seul choix est de prétendre que vous êtes une victime. La victimisation devient une marchandise prisée et un insigne d’honneur. L’attention extrême et le soin prodigués à toutes les variétés de victimes, qui sont encouragées à s’organiser et à négocier collectivement, aident à assurer aux autres que leur sécurité absolue est très importante. Vous pouvez être une victime, mais vous ne pouvez pas être victime de votre propre stupidité.

    En parlant de stupidité, réaliser que vous êtes stupide n’est pas confortable, mais tout le monde – même les plus stupides – doit rester à son aise même avec cette pensée. Étant donné qu’exactement la moitié des gens ont une intelligence inférieure à la moyenne, c’est difficile à organiser. Affirmer que la moitié de la population est victime de sa stupidité ne résout pas exactement le problème : une telle surabondance de victimes compromet la promesse du confort universel. Le problème ne se résout pas non plus en imposant un système de méritocratie universelle fondé sur les droits individuels : l’intelligent fera mieux que l’inintelligent, ce qui causera à celui-ci un inconfort considérable.

    La solution est de prendre du recul par rapport au principe de la méritocratie. Plutôt que de garantir l’égalité des droits et des chances sur la base des capacités et des performances, nous recherchons l’égalité des résultats : chacun reçoit un prix de participation et un peu d’argent en étant obéissant et poli, le prix et la somme soigneusement calibrée basés sur son niveau de victimisation. C’est ce qu’on appelle parfois “équité”. Il est difficile d’organiser la distribution de l’“équité” au niveau individuel, les gens sont formés en une myriade de groupes et chaque groupe est pondéré par rapport au reste. Si vous êtes une lesbienne noire handicapée, vous devez cocher trois boîtes de victimisation à la fois et recevoir le même prix qu’un homme hétérosexuel blanc valide. Aujourd’hui, c’est  étrangement dénommé “justice sociale”, comme s’il n’y en avait jamais eu d’autre.

    Ce nouveau type de personne, apparu d’abord en Europe puis qui s’est répandu dans tout l’Occident et au-delà, apparaît comme une forme dégénérée de l’humanité : dépourvue de grande passion et de nobles objectifs, dépourvue de toute allégeance ou préférence ethnique ou sociale claire, fixée sur le confort et la sécurité et le manque de masculinité et de féminité : une sorte d’eunuque civilisationnel emprisonné dans un camp de concentration LGBTQ quatre étoiles. Ces conditions peuvent sembler fortement négatives, mais du côté positif, ce type de personne vit la plupart du temps sans être exposée au danger. Un demi-milliard de personnes vivent maintenant, sans se mettre en danger les uns les autres, une petite péninsule, excroissance de l’Eurasie occidentale et qui, jusqu’à récemment, était le théâtre ds conflits armés sans fin. Ils ne détruisent pas les artefacts matériels ou culturels mais cherchent à les accumuler en investissant dans le confort et la consommation. Cela, la plupart des gens seront d’accord, c’est un progrès.

    Le dernier défi majeur à cette manière d’être a été présenté par l’intégration de l’Europe de l’Est, où les passions nationales sont toujours très fortes. Mais ce problème a été facilement résolu en trouvant un bouc émissaire – la Serbie – qui a été maudit pour son manque de multiculturalisme et de tolérance et bombardé pour obtenir sa soumission. Cela a effrayé tout le monde en Europe de l’Est, provoquant l’inaction pour un certain temps. Mais désormais les migrations de masse posent un problème d’une toute autre ampleur, provoquant la révolte de la Pologne, de la Hongrie, [de la Slovaquie, de la Tchéquie], et même de l’Italie contre les assauts extra-européens.

    Les nouveaux arrivants viennent principalement de cultures opposées à la tolérance et à la gentillesse. Ils sont principalement caractérisés par la cruauté, la passion, le clanisme et le fanatisme religieux et politique. Ils veulent vivre ici et maintenant, tirer plaisir du côté le plus bestial de la nature humaine, et ils voient l’Europe comme un trésor à piller. Leurs cultures remontent à une époque antérieure à l’histoire européenne, où de grandes foules se rassemblaient sur les places des villes pour regarder les gens se faire décapiter ou écarteler ou encore être brûlés vifs.

    Les Européens ont dompté leur propre nature médiévale, mais elle est maintenant réimportée. Le nouvel homme occidental émasculé n’est pas capable de riposter à cela ; ses gouvernements, dont les dirigeants sont forcés de respecter les mêmes codes culturels de tolérance, de politiquement correct et de bonté obligatoire, ne peuvent pas non plus le faire. Mais l’homme d’Europe de l’Est, seulement temporairement effrayé à l’idée d’agir de manière tolérante et émasculée, ne supportera plus rien de tout cela beaucoup plus longtemps. Sa nature médiévale est encore assez proche de la surface, alors que ses voisins occidentaux ont placé la leur dans les musées et autres pièges à touristes. C’est déjà évident : il y a eu un récent sommet de l’UE sur l’immigration ; les Européens de l’Est n’ont même pas pris la peine de s’y montrer.

    Si l’on regarde la situation à partir de l’Est, de la Russie européenne et du reste de la masse continentale eurasienne, il y a un sentiment perceptible de tristesse à regarder l’Europe mourir. Une grande partie de l’histoire humaine est sur le point d’être piétinée et dépouillée. Ayant passé les dernières décennies à ressusciter la chrétienté orientale après les dommages causés par les barbares bolcheviques, ils observent avec effroi les reliques et les ruines de la chrétienté occidentale submergées par une nouvelle vague barbare. Les habitants de l’Europe de l’Ouest ne valent plus grand-chose, mais ils sont toujours précieux en tant qu’assistants de musées et guides touristiques.

    Il y a 150 ans, Dostoïevski a déclaré que l’Europe était en train de devenir un musée, quand il a  écrit cela  (en parlant à travers le personnage de Versilov) :

    « Pour un Russe, l’Europe est aussi précieuse que la Russie. Chaque pierre est charmante et lui est chère. L’Europe est autant notre patrie que la Russie… Oh ! Que ces vieilles pierres étrangères nous sont précieuses pour nous, les Russes, ces miracles d’un vieux monde divin, ces éclats de saints miracles ; ils nous sont plus précieux qu’aux Européens eux-mêmes ! »

    Et puis encore, cette fois parlant comme  Ivan Karamazov, avec encore plus de passion :

    « … Je veux voyager en Europe, et je le ferai. Bien sûr, je sais que je ne vais visiter qu’un cimetière. Mais alors quoi ? Les cadavres qui y reposent sont précieux ; chaque pierre tombale raconte l’histoire d’une grande vie, d’une croyance passionnée en l’héroïsme, de sa propre vérité, de sa propre lutte. Je sais déjà que je vais tomber par terre et baiser ces pierres, et les pleurer, même si je suis convaincu de tout mon cœur que tout cela s’est transformé en cimetière il y a longtemps, rien de plus. »

    Dmitry Orlov (Le Saker francophone, 26 juin 2018)

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  • Quinze thèses sur Macron...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou cueilli sur Polémia et consacré à la trajectoire d'Emmanuel Macron. Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a publié Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016).

     

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    15 thèses sur Macron

    1- Macron a été invité à la réunion du groupe de Bilderberg en 2014. Bien que collaborateur direct de François Hollande, il en a critiqué l’immobilisme. Et il a souligné en contrepoint ce qu’un « moderniste », tel que lui, pourrait faire. C’est ainsi qu’il est devenu le principal représentant politique de la superclasse mondiale en France.

    2- Lors de la campagne présidentielle de 2017, il a bénéficié d’un soutien sans faille des oligarques français :

    • Les oligarques financiers lui ont ouvert leurs bourses, à Londres notamment.
    • Les oligarques médiatiques ont bâti son image à coup de « storytelling ».
    • Les oligarques judiciaires ont abattu en vol François Fillon, son concurrent le plus dangereux.

    3- C’est vis-à-vis de ces oligarques, et d’eux seuls, que Macron se sent engagé et redevable. En gage de sa loyauté à leur égard il a choisi comme Premier ministre, le Bilderberg (2016) Edouard Philippe. Il met également en œuvre la politique voulue par les oligarques : extension du domaine du marché, abolition des frontières et des limites, déconstruction des identités.

    4- Ainsi, un certains nombre d’actifs publics – aéroports, Engie, Francaise des jeux – sont où seront vendues. Cela ne présente guère d’intérêt économique. Cela dégrade même le bilan de la France puisque ces ventes d’actifs ne sont pas compensées par un désendettement correspondant. Mais cela étend la sphère du marché et le volume d’activités lucratives des banques et des avocats d’affaires.

    5- Dans le même esprit, de nombreux projets de loi ont pour but d’augmenter le nombre des terrains à bâtir et de faciliter les constructions. C’est l’un des objectifs de la loi « Élan » et des tentatives pour écorner la loi littorale et priver d’efficacité le rôle protecteur des architectes des bâtiments de France. Bref, il s’agit de marchandiser davantage les espaces naturels et culturels français.

    6- C’est cette même méthode de marchandisation – cette fois de la vie – qui prévaut avec l’extension de la procréation médiale assistée (PMA) et de la gestation pour autrui (GPA). Dans la même logique d’abolition des limites naturelles, le Gouvernement et le Parlement travaillent à l’extension de l’euthanasie.

    7- 2017 a été une année record pour l’immigration en France avec plus de 412 000 entrées recensées ( 262000 titres de séjour délivrés ; 100000 demandes d’asile ; 50000 « mineurs » isolés). Loin d’essayer de limiter ce déferlement, Emmanuel Macron s’oppose aux pays européens (Autriche, Italie, Hongrie) qui veulent reprendre le contrôle de la situation.

    8- Sur le plan fiscal et social, la politique de Macron s’inscrit dans une vision individualiste de déconstruction des liens sociaux avec deux réformes phares : le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu (préalable à la disparition du quotient familial) et la remise en cause des pensions de réversion.

    9- Cette politique suscite un rejet croissant de la part :

    • Des Français attachés aux valeurs traditionnelles et à l’identité,
    • Mais aussi des classes moyennes victimes d’un acharnement fiscal, rendu nécessaire par la défiscalisation des hyper riches et les transferts sociaux au profit de l’immigration,
    • Et enfin des classes populaires frappées de plein fouet dans leur mode de vie et leurs salaires par la préférence immigrée et la « discrimination positive », c’est à dire négative pour eux.

    10- Macron n’a cure de ce mécontentement car ses vrais mandants sont les oligarques de la superclasse mondiale, non le peuple français qu’il s’agit d’ahurir par la propagande, le contrôle des médias et la censure.

    11- La communication de Macron repose sur la saturation de l’espace médiatique. Par une mise en scène de sa présence (et de celle de «Brigitte ») et un discours construit sur le « et en même temps » qui permet d’envoyer des signaux dans toutes les directions. Signaux le plus souvent sans conséquences pratiques.

    12- Ceci s’accompagne d’un contrôle accru des grands médias soit publics, soit privés : à travers les gens directement nommés par le pouvoir ou par les oligarques et à travers le CSA. Sans oublier l’élimination des voix dissonantes comme Zemmour ou Taddei.

    13- Il faut enfin souligner la mise en place d’une censure d’Etat avec le projet de loi sur les «fake news » et la labélisation de médias officiels. Macron a les ambitions du Big Brother d’Orwell.

    14- Ce verrouillage médiatique est complété par une manœuvre politique visant à occuper tout l’espace central en détruisant Les Républicains, notamment grâce au Wauquiez bashing des médias, et à n’avoir comme opposants que Mélenchon et Marine Le Pen à la crédibilité politique ou personnelle faible.

    15- Il n’est pas certain pourtant que tout ceci suffise à Macron pour garder la main. D’autant qu’il l’a déjà perdu sur la scène internationale : pour Trump comme pour Poutine, c’est un ludion qui « fait des coups » mais qui ne compte guère. Et, sur la scène européenne, il est de plus en plus isolé face à la déferlante identitaire et populiste.

    « Jupiter » devrait savoir que la Roche Tarpéienne est près du Capitole.

     

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 20 juillet 2018)

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  • Une désastreuse présidentialisation du régime...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Maxime Tandonnet, cueilli sur Figaro Vox et consacré à l'évolution présidentielle du régime politique de notre pays. Ancien haut-fonctionnaire, spécialiste des questions d'immigration, et désormais enseignant, Maxime Tandonnet a été conseiller à l'Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Il a donné un témoignage lucide et éclairant de cette expérience dans Au cœur du volcan (Flammarion, 2014).

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    Le Congrès de Versailles ou la désastreuse présidentialisation du régime

    Continuer de parler encore de la Ve République à propos du régime politique français actuel relève du contresens absolu. L'organisation et le fonctionnement du pouvoir n'ont aujourd'hui plus aucun rapport avec le système instauré par le général de Gaulle en 1958 et en 1962. La Ve République reposait sur un chef de l'État souverain, élu pour 7 ans, «guide de la Nation», au-dessus des partis et des factions, tenant sa légitimité de la confiance du peuple. Le gouvernement, la politique quotidienne, les choix de politique économique et de société, relevaient de la seule mission du Premier ministre et des ministres sous le contrôle du Président de la République et du parlement.

    Le régime a été radicalement transformé par la réforme du quinquennat depuis 2000, qui aligne le mandat des députés sur celui du Président, le transforme en chef d'une majorité et place l'Assemblée nationale sous la quasi-tutelle de l'Élysée. Cette mutation se prolonge aujourd'hui avec la banalisation du Congrès de Versailles qui achève de transformer le chef de l'État en un super-Premier ministre présentant son programme, ou son bilan de politique générale devant le Parlement.

    Le problème, c'est que ce président/chef de Gouvernement, désormais en première ligne de la politique au quotidien de la Nation, est lui irresponsable pendant cinq ans, échappant à toute sanction politique. D'où une situation contraire à un principe fondamental républicain: la source de pouvoir essentielle échappant au principe de responsabilité.

    En outre, il manque désormais à la France ce qui faisait la spécificité de la Ve République, un président visionnaire, au-dessus de la mêlée, symbole de sagesse, incarnant l'unité nationale et le destin à long terme du pays, responsable de la politique étrangère et de défense, tout en déléguant au Premier ministre le gouvernement du pays.

    Les nouvelles institutions de la France, transgression de la Ve République, sont un véritable désastre. Elles se traduisent par l'émergence du culte médiatique d'une image personnelle omniprésente. Elles favorisent l'illusion de l'autorité à travers la sublimation du mythe du chef. Pourtant, elles sont contraires à l'autorité et à l'efficacité dès lors qu'elles entraînent l'affaiblissement de toutes les sources de gouvernement du pays - absorbées dans le rayonnement élyséen - et courroies de transmission entre les dirigeants et le peuple, gouvernement, ministres, parlementaires, collectivités et élus locaux, services publics.

    La politique s'éloigne toujours un peu plus de l'action concrète pour devenir un grand jeu de manipulation des émotions collectives. Elle oscille entre idolâtrie et lynchage, amour et détestation de l'icône présidentielle, chute dans le manichéisme. Le nouveau régime favorise la division et le déchirement du pays. La fuite dans l'émotionnel favorise les haines et les fureurs. La vie politique dérive dans le spectacle permanent et stérile autour d'un héros des uns, antihéros des autres, et tout logiquement, de son combat du bien contre le mal.

    D'ailleurs, l'une des phrases clés du discours de Versailles oppose le «progressisme au nationalisme», autrement dit, le bien libéral et mondialiste contre le mal «populiste» ou la vile multitude de Thiers. La fracture entre les élites et le peuple ne cesse de se creuser d'année en année.

    La réélection présidentielle devient l'objectif suprême de la vie politique au détriment de l'intérêt général à long terme du pays, favorisant la démagogie sous toutes ses formes, la communication, les illusions, les coups et le faire semblant, au détriment de l'action en profondeur sur les grandes questions de fond: l'endettement public, l'écrasement fiscal, le chômage de masse, la pauvreté, la maîtrise de l'immigration, le communautarisme, la violence, le déclin scolaire...

    L'actuel président de la République n'est pas le seul responsable de cette évolution déjà à l'œuvre depuis des années. Il ne fait que la porter à son paroxysme. La personnalisation extrême du pouvoir, ou le culte médiatique de la personnalité, qui caractérise la politique française, se présente avant tout comme un masque de l'impuissance publique et du renoncement, par le monde dirigeant, à régler les problèmes de fond de la société française.

    L'opposition républicaine, à travers sa guerre des chefs en vue des présidentielles, n'a pas (encore?) su rompre avec cette logique de personnalisation outrancière des enjeux au détriment du débat d'idées et du bien commun. Elle seule pourrait avoir un rôle majeur à jouer dans ce contexte en prônant le retour de la politique au sens noble du terme: non pas un spectacle narcissique mais une volonté d'action collective, modeste et désintéressée, en faveur de l'intérêt général. Le rétablissement du septennat (non renouvelable) est une piste de réforme constitutionnelle intéressante. En aucun cas elle ne serait suffisante: c'est une transformation des mentalités politiques qui est nécessaire: le retour au sens de l'intérêt général contre toute forme d'obsession narcissique et de culte d'un chef mythique, contraire au principe d'efficacité et d'autorité véritable.

    Maxime Tandonnet (Figaro Vox, 10 juillet 2018)

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  • L'actualité sans politiquement correct (2)...

    Chaque mois, Jean-Yves Le Gallou apportera sur Polémia son éclairage sur les faits les plus marquants de la période.Nous reproduisons ci-dessous cette première revue d'actualité pour le mois de juin...

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    Aquarius, Médine, TVL… Le mois de juin vu par Jean-Yves Le Gallou

    Polémia : En Italie, Salvini a été nommé ministre de l’Intérieur et a très vite agi avec une priorité : la fin de l’arrivée de migrants et l’expulsion des clandestins. A quand un Salvini français ?

    Jean-Yves Le Gallou : La coalition arrivée au pouvoir en Italie avait deux priorités : la réforme de l’UE, de l’euro et de la politique budgétaire italienne mais aussi une priorité en termes de contrôle et de maîtrise de l’immigration.
    Il est manifeste que le gouvernement italien de Monsieur Conte avec comme ministre de l’Intérieur Monsieur Salvini agit sur ce qu’on peut considérer comme la priorité des priorités (à la fois du point de vue de l’identité italienne et du point de vue de l’attente des électeurs italiens). Il a donc immédiatement agi pour bloquer l’arrivée de nouveaux envahisseurs dans les ports italiens. Ce qui surprend au fond tout le monde, car voilà un homme politique qui ne se contente pas de paroles mais tient ses promesses.

     

    On peut dire qu’il y a là une leçon pour la « droite » française, si tant est qu’on puisse parler de droite s’agissant de LR ou du Front national. Il y a souvent des beaux discours en France mais rarement la mise en œuvre, soit au gouvernement soit dans les pouvoirs locaux ou au Parlement européen.
    De ce point de vue-là, la vraie question qui va se poser aux Républicains en France, c’est de mettre en harmonie leurs décisions dans les assemblées avec les discours de Wauquiez. Ils devront agir en fonction des discours qu’ils tiennent. Cela suppose d’arrêter de voter des dispositions favorables aux migrations au Parlement européen et d’arrêter de voter des subventions à des associations antiracistes ou LGBT dans les communes, les départements et les régions. Faute de quoi, ils sont évidemment condamnés car, désormais, les électeurs voient que dans certains pays (Italie, Autriche, Hongrie, Pologne…) il est possible de respecter la parole donnée.

    Ce serait pour la France, la seule condition de la survie.
    Je pense qu’il y a deux leçons à tirer en France de cette attitude de Salvini.
    D’abord, une question à destination de LR : quand vos élus vont-ils mettre en harmonie leurs discours avec leurs décisions ?
    Du côté du FN, la leçon est que la vraie priorité c’est la maîtrise de l’immigration et la défense de l’identité. C’est beaucoup plus important que les fariboles monétaires et souverainistes.
    La prise de conscience de cela, c’est aussi d’accepter le vocabulaire qui décrit cette réalité.
    C’est-à-dire qu’aujourd’hui, quand on est au FN, il faut accepter de reprendre le terme de Grand Remplacement. Car nier qu’il existe un grand remplacement ethnique et civilisationnel, eh bien c’est mentir aux Français. Et passer à côté de l’essentiel.

    Donc, il faut faire un pas en avant dans l’action chez LR et un pas en avant dans le discours au FN.

    Au sujet d’un Salvini français, le paysage politique actuel est sélectionné par les médias. Les médias ont beaucoup fait pour sélectionner à LR les mous ou les molles. Ils ont beaucoup fait pour promouvoir Juppé, NKM, Calmels, Pécresse et tous les mous. Et les médias ont beaucoup fait pour détruire ceux qui parlent un peu plus haut – je pense notamment au « Wauquiez bashing ».

    Au FN, c’est pareil. On a beaucoup fait pour promouvoir Marine qui se distinguait de JMLP. Même chose pour Philippot qui continue d’ailleurs d’être invité dans les médias alors qu’il ne représente strictement plus rien.
    Est-ce qu’il y a aujourd’hui sur l’étagère un homme ou une femme politique pouvant être le Salvini français ? Je n’en suis pas sûr.
    Celle qui est sans doute la plus proche, – je pense à Marion Maréchal bien sûr – eh bien elle est actuellement en réserve de la République, de la France et de la civilisation européenne. Difficile pour le moment de préjuger de la suite.

    Polémia : Concernant l’Aquarius, qu’aurait-il fallu faire ?

    Jean-Yves Le Gallou : Première chose : il aurait fallu lui interdire d’accoster dans tout port européen.

    Ensuite, à partir du moment où il accostait dans un port européen – et il a accosté à Valence pour livrer sa « cargaison » de clandestins puis à Marseille pour faire le plein – il fallait l’arrêter. J’emploie le terme de « cargaison » car le phénomène migratoire ressemble clairement à une forme d’esclavage moderne.
    Il aurait dû être saisi par les autorités au titre de ses manœuvres de transport de clandestins puisqu’il est évident, lorsqu’on regarde le parcours de l’Aquarius, qu’il attend les clandestins à la limite des eaux territoriales libyennes. S’il s’agissait d’une véritable opération de sauvetage, il les ramènerait vers les ports les plus proches, en Libye ou au Maghreb et non pas en Europe.

     

    Polémia : Des centaines d’islamistes ayant combattu auprès de l’Etat islamique seront bientôt relâchés en France. Une actualité qui a beaucoup fait débat. Que faudrait-il faire de ces islamistes radicaux ?

    Jean-Yves Le Gallou : Il y a 2 hypothèses.
    Soit les islamistes radicaux sont étrangers et ils doivent donc être expulsés.
    Soit ils sont français et ils se sont conduits comme nationaux d’un pays ennemi en servant un état étranger hostile et, par conséquent, ils doivent être déchus de leur nationalité française puis expulsés.

    Leur vocation est donc, si ce n’est pas de retourner en prison, d’être expulsés.

    Polémia : Alors que le métier d’enseignant manque d’attractivité, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, réfléchit à baisser le niveau de recrutement pour combler les postes vacants. Quel avenir pour les enfants français dans la France de demain ?

    Jean-Yves Le Gallou : Si l’on manque d’enseignants, c’est pour deux raisons : la première c’est que le salaire est peu attractif, ce qui peut déranger alors que l’enseignement, considéré comme un très beau métier pendant longtemps, perd en prestige aujourd’hui ; mais la raison principale, c’est que, lorsque vous êtes jeune enseignant, vous êtes condamné à débuter dans la région parisienne et plus précisément dans les banlieues de l’immigration. C’est ça la raison première.

     

    Dans beaucoup d’endroits, les gens préfèrent passer les concours de recrutement pour être professeur des écoles plutôt que professeur dans le secondaire car lorsqu’on choisit d’être professeur des écoles on est affecté dans l’académie dans laquelle on a passé le concours. Il y a donc un choix géographique. Par contre, lorsqu’on passe un concours pour le secondaire, c’est un concours national et on est à peu près sûr d’entamer sa carrière en Seine-Saint-Denis ou dans un autre département du même genre.
    C’est tellement vrai qu’on ne trouve plus de candidats pour être professeur des écoles dans l’académie de Créteil (Val-de-Marne, Seine-Saint-Denis, Essonne). En fait, les professeurs ne veulent même pas aller enseigner à des bambins dans ces zones immigrées.

    Le système de l’Education nationale est donc proprement détruit par le phénomène de l’immigration.

    Polémia : Lors des attentats du Bataclan, on a appris début juin que des militaires de l’opération Sentinelle avaient été empêchés d’intervenir. Aurait-il fallu leur donner un autre ordre ?

    Jean-Yves Le Gallou : Ce n’est pas absolument évident puisque du point des vues des gens qui ont pris cette décision, il y avait certainement un manque d’informations sur la situation réelle. Je pense qu’ils ont donc privilégié l’intervention de forces spécialisées dans les attaques terroristes.
    Ceci étant, cela a probablement été une erreur puisque la première intervention qui limite les dégâts était celle de policiers lambda qui se trouvent là. Peut-être qu’il aurait mieux valu faire intervenir les militaires de Sentinelle. Il est évident que le bilan en termes de morts aurait été moins élevé car ce bilan désastreux a été en partie dû au fait que beaucoup de blessés se sont vidés de leur sang puisque les services de secours n’ont pu intervenir que plusieurs heures après l’attaque.


    C’est incontestable que les choix qui ont été faits n’ont pas été les bons. Maintenant, ceux qui ont pris cette décision n’avaient pas forcément les bons éléments sur le moment. C’est toujours un peu facile de donner des bons et mauvais points a posteriori.

    Polémia : Le mois de juin a été marqué par la polémique autour de la venue de Médine, rappeur islamiste, au Bataclan pour un concert. Quel regard portez-vous sur cette polémique ?

    Jean-Yves Le Gallou : Il y a une certaine indécence à jouer au Bataclan quand on se réclame du djihad comme le fait Médine, indépendamment des phrases scandaleuses de ses chansons, indépendamment de ses liens avec les frères musulmans via Le Havre de Savoir.


    Ce qui est assez extraordinaire, c’est que l’argument de ses défenseurs – dont Edouard Philippe, ancien maire du Havre dont la municipalité a financé l’association Havre de Savoir – est de dire qu’il s’agirait d’une censure.
    On peut comprendre ce souci d’éviter la censure mais il aurait fallu d’abord lutter contre la censure de Jesse Hughes, le chanteur du groupe Eagles of Death Metal dont le concert avait été visé par les islamistes au Bataclan. Il avait en effet été interdit de chanter un an après l’attentat lors de Rock en Seine, un festival subventionné par la région Ile-de-France dirigée par Valérie Pécresse. Le chanteur du Bataclan a donc été censuré en France. Et là, ceux qui n’avaient rien dit viennent aujourd’hui parler de lutter contre la censure.

    Il y a un phénomène de censure incroyable aujourd’hui en France mais, dans le même temps, on n’hésite pas à justifier le concert de Médine au Bataclan. C’est profondément indécent.

    Polémia : La censure de TVL, quelle analyse, 15 jours après la nouvelle ? Quel avenir ?

    Jean-Yves Le Gallou : TV Libertés continue, les émissions continuent et tout le contenu est accessible directement sur le site www.tvlibertes.com qui renvoie vers diverses plateformes vidéos.

    TV Libertés a fait face. Elle a perdu un peu d’audience, bien sûr, et c’est donc à tous les internautes d’aider à retrouver le niveau passé. Il faut aller sur le site, s’abonner à la newsletter et relayer cette newsletter et les émissions auprès de tous ses amis.
    Il faut également continuer à utiliser les réseaux sociaux tant qu’on peut s’en servir mais il faut aussi prendre l’habitude d’utiliser les newsletters.

    Le déclencheur de la censure sur Youtube était officiellement des atteintes aux droits d’auteur. Ce n’est pas tout à fait exact. Sur 2 500 émissions (!), il y a effectivement eu 2 réclamations sur droits d’auteur mais, sur une autre vidéo, un autre problème a été sanctionné alors qu’il ne s’agissait pas d’une problématique de droits d’auteur mais d’une pure censure idéologique :
    TV Libertés avait fait, en 2017, un reportage sur la Gay Pride parisienne dans lequel apparaissaient, je crois, des hommes à quatre pattes en cuir. Cette scène avait été dénoncée comme homophobe par un certain nombre de délateurs et cela avait été censuré par Youtube.
    C’était donc une censure idéologique puisqu’il s’agissait des images de TVL et pas celles d’un autre média.

    Cela devient de plus en plus difficile de rester dans les clous du politiquement correct. Les exigences des censeurs sont en effet de plus en plus radicales. Exemple récent avec le dernier numéro d’I-Média : nous avions titré en reprenant l’intitulé du t-shirt du DJ ayant joué à la fête de la musique à l’Elysée. Le t-shirt disait « Fils d’immigré, noir et pédé ». Le titre de l’émission était donc « Fils d’immigré, noir et pédé » : Bienvenue à l’Elysée. Eh bien, la vidéo a été provisoirement suspendue par Dailymotion tant que le terme « pédé » n’avait pas été remplacé par celui de « gay ».
    C’est du délire.

     

    Pour finir sur TV Libertés, les audiences reprennent rapidement. Le JT a repris du poil de la bête et I-Média se relève également.
    Si les internautes continuent à aider TVL en relayant les vidéos et les bonnes pratiques (consulter le site et s’abonner à la newsletter), la censure ne triomphera pas.

     

    Polémia : La rencontre Trump-Jong-un assurera-t-elle au président des Etats-Unis un prix Nobel de la paix ? Quid des retombées géopolitiques ?

    Jean-Yves Le Gallou : Cela m’étonnerait ! De toute manière, accorder un prix Nobel de la paix à un président américain est complètement injuste puisque ce pays fait la guerre aux quatre coins du monde depuis très longtemps et c’est donc une décision étonnante, quel que soit le président qui le reçoit.

    Quant aux retombées géopolitiques d’une telle rencontre, je préfère m’abstenir de me prononcer car je ne maîtrise pas assez le sujet pour avoir un avis éclairé.

    Polémia : Le limogeage de Virginie Calmels par Laurent Wauquiez est-il un signe de la droitisation de LR ?

    Jean-Yves Le Gallou : Virginie Calmels fait partie de tous ces élus Républicains qui sont mis en avant par les médias car ils ont des idées politiquement correctes. Ils ne représentent rien en termes de demande des militants et des électeurs mais sont promus en permanence. Au fond, il y a un bras de fer entre les médias et les partis politiques pour savoir qui doit décider les représentants des partis.

    Je crois que le vrai défi de Laurent Wauquiez n’est pas seulement de limoger les mous.
    Il sera crédible dans deux hypothèses : quand ses élus au Parlement européen voteront comme les élus de Monsieur Orban et quand ses maires et élus régionaux arrêteront de subventionner SOS Racisme, la Licra, les LGBT et les associations immigrationnistes.
    Ce n’est pas très compliqué, il suffit juste d’un peu de courage : un peu de courage pour faire le ménage.

    Polémia : Angela Merkel, fragilisée sur la question migratoire, est-elle le symbole d’un retournement général d’opinion sur les migrants ?

    Jean-Yves Le Gallou : Oui, je crois qu’il y a un vent nouveau qui souffle sur l’Europe sur la question de la crise migratoire.
    Le renouveau vient de la Hongrie, de la Pologne, de l’Autriche et même de l’Italie.
    Ce sont les mouvements identitaires qui sont en train de mener la danse.
    En Allemagne, c’est la CSU bavaroise qui se rallie à ce mouvement, sous la pression extrêmement forte de l’AfD qui a le mérite d’avoir posé dans le débat politique la question de l’immigration en Allemagne.

     

    La chute de Merkel n’est pas encore acquise mais serait un événement politique majeur. Mais que ce débat fasse rage en Allemagne au point de la fragiliser comme jamais démontre déjà que quelque chose est en train de se passer en Europe.

    Si Merkel venait à tomber, cela justifierait bien d’ouvrir force bouteilles de champagne et de schnaps !

    Polémia : Les USA ont décidé de quitter le Conseil des droits de l’homme de l’ONU. La France devrait-elle faire de même ?

    Jean-Yves Le Gallou : Oui, absolument ! La Commission des droits de l’homme de l’ONU n’a de toute manière aucune légitimité. Il y a des gens qui siègent et qui dirigent cette commission qui représentent des pays dictatoriaux voire totalitaires. Et c’est une ingérence permanente dans la souveraineté des Etats.

    C’est donc une excellente mesure prise par Donald Trump.

    Polémia : Macron s’est rendu à Rome, notamment pour évoquer la question des migrants. L’Eglise est-elle complice de l’invasion de l’Europe ?

    Jean-Yves Le Gallou : L’Eglise dans sa globalité, sans doute pas. Mais François, absolument !
    Il faut savoir que son conseiller immigration était, jusqu’à son décès en début d’année, Monsieur Sutherland : un homme dont le parcours est typiquement celui d’un immigrationniste forcené ! A la fois en tant que commissaire européen mais aussi en tant que représentant de Goldman Sachs en Europe. C’est proprement hallucinant.

    La ligne de Monsieur Macron est un peu celle de Sutherland avec la limite qu’il est obligé d’être plus prudent que le pape François car, lui, a des électeurs. Et ces électeurs sont très réservés sur l’immigration. Le pape, lui, n’a pas ce type de contrainte démocratique. Il peut donc se focaliser entièrement sur le discours immigrationniste pour se donner une image médiatique de gentil à peu de frais.

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 5 juillet 2018)

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