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Points de vue - Page 140

  • Seize thèses sur la société de propagande...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Yves Le Gallou, cueilli sur Polémia et consacré à la société de propagande. Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016) et Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018). 

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    Seize thèses sur la société de propagande

    Immigration de masse, « mariage gay », PMA/GPA, écriture inclusive, lutte contre « l’islamophobie », combat contre « l’homophobie » et la « transphobie », réformes sociétales libérales-libertaires et poursuites judiciaires contre les dissidents… Tous ces phénomènes s’ajoutent les unes aux autres dans un cortège sans fin grâce à une propagande incessante. La propagande est En Marche… et la propagande cela marche !

    1- La remise en cause des sociétés traditionnelles

    Depuis 40 ans la société française et les sociétés européennes subissent une quadruple remise en cause :

    • Bouleversement de leur économie par le libre-échange généralisé, aux conséquences économiques et environnementales souvent désastreuses.
    • Renversement de leurs règles sociales et de leurs équilibres territoriaux par l’arrivée d’une immigration massive et de l’islamisation qui l’accompagne.
    • Déconstruction de toutes les formes de transmission, débouchant notamment sur une catastrophe scolaire.
    • Ébranlement de l’image collective par la culpabilisation historique (Seconde guerre mondiale, colonisation, esclavage) et géologique (« dérèglement climatique »).

    2- Les Français perçoivent l’effet désastreux de ces politiques :

    • Montée du chômage et du mal emploi.
    • Explosion de l’insécurité et relégation dans les périphéries.
    • Effondrement du niveau de connaissances des élèves, notamment pour la maîtrise de la langue et des mathématiques.
    • Saccage des paysages et du patrimoine hérité du passé.

    3- Pourtant ces orientations politiques ne sont pas remises en cause

    Chaque année qui passe, elles sont même portées plus loin. La raison en est simple : ces choix idéologiques sont voulues par les oligarchies dominantes – groupes financiers, médiatiques, communautaires – et elles sont imposées par un appareil de propagande d’une puissance sans équivalent à aucune époque de l’histoire.

    4- Une propagande constante

    Au cours d’une seule journée un homme (ou une femme) se trouve exposé à des centaines de messages de propagande, directs ou plus subliminaux.
    Dès qu’il ouvre une radio ou consulte son téléphone, il reçoit des messages d’information orientés survalorisant ce qui va dans le sens du politiquement correct et occultant ce qui pourrait aller dans un sens contraire.

    Mais il encaisse aussi des centaines de messages publicitaires l’incitant à consommer plus et à « bien-penser ». Dès qu’il sort de chez lui, il est exposé aux messages de propagande publicitaire et de communications politique : sur les panneaux d’ « information » des mairies, des églises, des écoles, des entreprises et sur tous les supports publicitaires. Impossible par ailleurs d’échapper aux écrans, ces écrans qui captent le regard par le mouvement des images qu’ils montrent, et qui inoculent leurs messages partout : à la maison, dans la rue et les transports publics, dans les restaurants et les bars, dans les halls d’accueil des entreprises, des administrations, des salles de spectacles et de sport.

    5- L’enfant lui-même est exposé au formatage totalitaire

    Les totalitarismes du XXe siècle s’intéressaient principalement à l’embrigadement de la jeunesse, entendez les adolescents ou les enfants de plus de 10 ans. Le totalitarisme du XXIe siècle va plus loin. L’enfant est éduqué – rééduqué plutôt – dès l’école primaire, la maternelle, voire la crèche. A travers des livres et des exercices visant à nier les différences de sexe et d’origine par exemple.

    6- La propagande est massive

    Elle s’impose par la répétition. Le même message est ainsi appelé à s’imprimer un grand nombre de fois.

    L’orchestration : la même (fausse) évidence présentée comme une vérité émanera de lieux apparemment différents même si la source peut être unique.

    La transfusion : pour améliorer son image, une entreprise ou une association n’hésitera pas à relayer les mantras de la propagande ce qui renforcera leur rayonnement.

    La censure – publique ou privée – protégera la propagande de la confrontation avec le réel.

    7- Une propagande triplement efficace

    La propagande est triplement efficace : par le gavage, par la sidération, par l’intimidation.
    Le conditionnement est quotidien. En certaines circonstances (guerre, attentat, émeutes, crise financière), la pression de propagande est telle qu’elle aboutit à la sidération des cibles (c’est-à-dire des citoyens), incapables de résister et de bouger.
    La propagande a aussi une fonction intimidante : celui qui tente de résister risque d’être balayé, ostracisé, frappé d’interdit scolaire ou professionnel ou de mort civique ou médiatique.

    8- La propagande dispose de moyens financiers considérables

    2 % du produit intérieur brut est consacré à la publicité et aux dépenses de communications. Celles-ci ne sont jamais neutres. Elles sont au service de puissants groupes d’intérêts financiers et idéologiques.

    Les dépenses de publicité et de communication sont d’ailleurs cadrées :

    • par les grandes centrales publicitaires,
    • par les grandes fondations d’entreprise,
    • par les associations politiquement correctes (immigrationnistes, « antiracistes », LGBTQ) subventionnées à tous les étages administratifs : Union européenne, État, régions, départements, intercommunalités, communes, fondations des grandes entreprises.

    9- Des relais considérables

    La propagande dispose de relais considérables dans l’entreprise, la culture, le divertissement, le sport, le monde de l’édition, etc.

    Avec une double amplification : de l’effet de masse et de répétition ; de l’effet de censure et de soumission. Comme si face au politiquement correct, il n’y avait pas d’alternative.

    10- Les entreprises soumises

    Longtemps l’entreprise a été neutre. Chacun de ses collaborateurs était libre de ses pensées. L’objectif d’une firme était de satisfaire des clients pour rémunérer son personnel et dégager des profits. Aujourd’hui, les entreprises – surtout les grandes – se piquent de « charte éthique » et de valeurs : entendez par là, la doxa politiquement correcte !
    De fait, les entreprises (surtout grandes) deviennent des organes de propagande et de soumission au conformisme à travers leurs actions de communication, leur « mécénat », leurs séminaires de « formation » et les pratiques de leurs directions des ressources humaines (RH).

    11- La culture, vecteur de propagande

    La culture est aussi enrégimentée au service du politiquement correct à travers le choix des thèmes des expositions, les présentations des musées, les cartels de présentation des œuvres, les discours des « artistes contemporains » autour de leurs « œuvres », la détermination des pièces de théâtre et des festivals subventionnées, l’élection des films susceptibles d’accéder aux avances sur recettes et aux aides régionales…
    Le monde de l’édition est aussi orienté par le souci de plaire aux médias.

    12- Divertir et subvertir

    Le divertissement a aussi fait l’objet d’un véritable arraisonnement idéologique : ainsi les séries imposent l’idée du « vivre ensemble », quitte à chambouler les rôles comme dans « Plus belle la vie » (France 3) où, à Marseille, de méchants jeunes Européens tabassent de gentils arabes pour leur taxer des clopes.

    Le concours de Miss France est lui doublement biaisé par le jury favorisant les jeunes filles d’origine non européennes et surtout exigeant des concurrentes des professions de foi politiquement correctes.

    Quant à l’Eurovision, de Conchita Wurst à Bilal Hassani, le spectacle est assuré par des femmes à barbe et des êtres hybrides sans considération pour le talent musical. Et Mouv – radio de service public – a assuré le remplacement de la chanson française et du rock par le rap de plus en plus violent

    13- Le sport au service de la propagande

    Promu par Pierre de Coubertin, l’esprit olympique écartait la politique et l’argent des stades et du sport. Nous en sommes bien loin désormais.

    Le football, qui fédère des supporteurs autour d’une équipe, est devenu un instrument de l’immigration et du métissage. La victoire de l’équipe de France, lors de la coupe du monde de 1998, fut présentée comme une réussite « black, blanc, beur ». Un modèle qui s’est exporté. Dans d’autres pays d’Europe et vers le rugby.
    C’est dans le même esprit que le « mondial de football féminin » a été médiatiquement promu en juin 2019 : dans le but, cette fois, de réaliser une double opération de propagande à la fois diversitaire et féministe. Une démarche parfaitement artificielle tant le football féminin est marginal. Alors que d’autres sports où les femmes sont très présentes comme la natation et l’équitation ne sont pas médiatisées.

    De son côté, le cyclisme a fait l’objet de nombreuses campagnes de dénigrement et de ringardisation : logique car il s’agit d’un sport principalement pratiqué par des hommes européens (et quelques sud-américains) pédalant dans des paysages enracinés.

    14- De nouvelles fêtes politiquement correctes

    L’année a longtemps été rythmé par les fêtes catholiques, elles-mêmes calées sur les saisons, et trois grandes fêtes patriotiques : 8 mai, 14 juillet, 11 novembre.

    Désormais, l’islam impose son calendrier (ramadan, rupture du jeûne, Aïd el-Fitr, Aïd al-Kabir).

    Et les journées commémoratives à finalités culpabilisantes ou communautaristes ont été instituées et se sont multipliées : « shoah », Vel d’hiv, esclavage, « marche des fiertés », mois LGBT, journée de la femme, etc.
    Fournissant à chaque fois aux médias, aux institutions officielles, aux services publics (train, métro, avion)… matière à un conditionnement idéologique des populations.

    15- La publicité, instrument de propagande

    Par principe, les messages publicitaires ne peuvent être neutres. Ils ont pour fonction de pousser à l’acte d’achat. Tout en véhiculant un message de propagande politique : le plus souvent contre le réchauffement climatique, présumé d’origine anthropique, et pour la « diversité ». Avec fréquemment la mise en scène de couples ethniquement mixtes sachant que dans l’immense majorité des cas la femme est européenne et l’homme africain ou moyen oriental.

    16- Une propagande efficace

    Toute cette propagande est formidablement efficace. Il est possible de le mesurer de deux manières :

    – L’arrivée de mots nouveaux qui s’imposent dans le débat public comme des armes idéologiques visant à interdire toute opinion contradictoire…
    Dans les années 1970-1980 : « racisme », « xénophobie ».
    Dans les vingt dernières années : « islamophobie », « négrophobie », « homophobie », « transphobie », « négationnisme », « climato-scepticisme », « genré », « racisé », « grossophobie », « féminicide », « écriture inclusive »…

    C’est le triomphe de la novlangue !

    – Le déplacement de la fenêtre d’Overton qui classe les idées selon qu’elles sont jugées : impensables, radicales, acceptables, raisonnables, populaires, politiques. Et la fenêtre se déplace en fonction des campagnes d’opinion.
    Ainsi sur certains sujets – le mariage gay ou la GPA par exemple – on est passé, en moins de trente ans, de l’impensable au politique, sinon à l’obligatoire.

    Tout cela montre le succès d’une véritable ingénierie sociale.

    Une ingénierie sociale qu’un prochain article montrera comment démonter !

    Jean-Yves Le Gallou (Polémia, 15 juin 2019)

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  • L’écologie sert à tout, y compris au pire...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin, cueilli sur son site personnel et consacré à l'idéologie écologiste.

    Économiste de formation, vice-président de Géopragma et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

     

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    Greta Thunberg au Forum économique mondial de Davos...

     

    L’idéologie écologique : l’écologie sert à tout, y compris au pire

    Une écolière suédoise, Greta Thunberg, est propulsée à la tribune de la COP22, mobilise des milliers d’écoliers et de lycéens et intime l’ordre aux gouvernements de sauver la planète. L’excellence de sa cause dispense quiconque d’interroger ; pourquoi, comment, par qui, avec quels financements, au service de quels intérêts ? J’attends qu’un journaliste pose les questions qui s’imposent sur son idéologie écologique.

    Les images-chocs se diffusent, la propagande s’agite, et des pressions s’exercent pour que l’ONU établisse un droit du réfugié climatique, analogue au droit du réfugié politique, ce qui consacrerait en réalité le droit illimité de tout individu à s’établir dans le pays de sa convenance. Voilà sur quoi débouche le couple monstrueux de l’écologisme et du globalisme. Qui ira apprécier la réalité du changement climatique, analyser ses causes, et valider ou refuser en conséquence la qualité de « réfugié climatique » à celles et ceux qui prétendront franchir les frontières parce que le soleil est trop chaud, ou la glace trop froide?

    L’argument du dérèglement climatique dérive peu à peu en refus de la géographie et du climat. Deux solutions ; la mise hors sol de l’humanité, par climatisation permanente, sortie des hommes de leur milieu naturel au profit de bulles artificielles créées, alimentées et protégées par l’industrie ; ou bien la mobilité géographique individuelle et sans condition, qui devrait précipiter quelques centaines de millions de ceux qui vivent sous les latitudes élevées comme autour des Tropiques ou de l’Équateur, vers ces eldorados que deviennent les pays à climat tempéré.

    Deux solutions à rebours de l’expérience millénaire des sociétés humaines, qui ont progressé en s’adaptant aux déterminations de la géographie, du climat, de la vie, et qui ont survécu en se différenciant les unes des autres. Deux solutions, qui parachèvent le projet moderne d’extraction de l’homme de la nature ; est homme qui en a fini avec la nature ; est homme qui n’a pas de nature ; est homme qui est son Dieu.

    Le changement climatique est une réalité qui se prête à de redoutables manipulations politiques. L’agenda mondialiste, bien mal en point depuis la crise de 2008 et le retour des peuples, a trouvé sa nouvelle formule ; en un mot comme en cent, pour sauver la planète, il faut en finir avec les Nations ! La leçon de l’Anthropocène, c’est que l’homme n’a plus à se soucier de faire l’histoire ; il doit faire nature — c’est-à-dire substituer aux arrangements entre nature et culture qui ont fait l’histoire, les produits de la technique, de la finance et de l’ingénierie du vivant !

    En avant pour une Banque du climat qui fait déjà saliver tous les prédateurs des hedge funds et des produits dérivés ! L’écologie assure le recyclage des vieilles utopies socialistes, progressistes et rationalistes, en les accommodant d’un libertarisme venu à point nommé ; au moment où les rêves sans frontiéristes tournent au cauchemar, au moment le bilan de la globalisation s’avère dramatique, l’écologie donne le change en désignant un seul et unique coupable aux maux de la terre, l’homme blanc colonisateur et marchand. Elle investit sans complexe le Camp du Bien ; Greta Thunberg fait pleurer le Parlement européen, l’émotion est de son côté, donc la raison et le Bien qu’elle transporte dans son cartable !

    Les enjeux politiques de la manipulation de l’écologie par ceux qui en font une nouvelle religion en assurant que notre salut est en jeu, en mobilisant la peur et en suscitant l’intolérance sont considérables. Parce que nos Nations sont en jeu, et notre capacité à décider nous-mêmes de nos choix, pas des experts, des juges ou des ONG. Parce que le monopole du Bien n’admet pas le débat, la confrontation des idées et des intérêts, le jeu démocratique en un mot ; face à lui, ne peut être que le Mal. Pas un adversaire qu’il faut surpasser, mais un ennemi qu’il faut détruire.

    La planète est en jeu ; qui peut ajouter un mot à qui détient la formule unique du salut ? L’amalgame entre sauver la planète, ouvrir les frontières et placer les Nations sous tutelle est constant, il ne relève pas du hasard. Enjeux considérables encore plus, parce que la religion écologique délégitime les expressions de la diversité des sociétés, des Nations et des peuples qu’étaient les politiques publiques, les systèmes juridiques et les modèles sociaux.

    Dans sa brutalité naïve et revendiquée, c’est un nouveau totalitarisme qui est en train de naître, celui du salut écologique, contre les États, les Nations et la liberté des peuples. Le projet de gouvernement mondial par les savants et les sachants, bien mal en point depuis que la globalisation a trahi les promesses d’amélioration générale des conditions de vie qui lui avait valu un consensus immérité, a trouvé un nouveau « Sésame ouvre toi » pour forcer les frontières, réduire les critiques au silence et museler les opposants.

    La priorité écologique est d’en finir avec la globalisation, la mobilité infinie, et cette fiction destructrice qu’est la suppression des distances. Le combat écologique commence par renouer les liens qui ont été rompus avec la terre, l’air et l’eau, avec les arbres, les plantes et les animaux, par accepter que nous sommes «  prisonniers de la géographie » comme du climat (selon le titre du livre de Tim Clark), par reconnaitre que l’homme est de la nature comme il est de la liberté, bien avant d’être de droit. Et il commence par mettre hors d’état de nuire ceux qui aiment tellement la planète qu’ils détestent leurs voisins, leurs chats, leurs ruches, ou les cloches du village.

    L’Union européenne doit s’interdire toute complaisance à l’égard de mouvements qui ont pour première cible l’indépendance énergétique, alimentaire, financière des Nations d’Europe, et pour premières victimes, des enfants manipulés par une propagande sans retenue. Elle doit dénoncer une idéologie écologique qui oublie de désigner la surcharge démographique comme facteur majeur de déstabilisation des rapports entre les hommes et leurs milieux – mais il faut bien qu’augmente le nombre de consommateurs pour que les dividendes bondissent !

    Il est urgent de mettre fin à des politiques de développement standardisées, jugées sur des critères occidentaux, inadaptées aux réalités de terrain, et dont le premier effet est de nourrir la vague migratoire ; le maintien au pays, la stabilisation des populations rurales sur leur territoire, la possibilité pour chacun de vivre et de travailler chez soi, dans son pays et près des siens, doivent devenir les critères de jugement de toute action de développement et d’aide économique. Et il est urgent de réaffirmer que la diversité des modèles, des organisations et des systèmes est l’insurpassable effet de la liberté politique, le premier patrimoine de l’humanité, et le plus sûr gage de notre survie.

    Hervé Juvin  (Site officiel d'Hervé Juvin, 10 juin 2019)

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  • Plaidoyer contre le « vivre ensemble »...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Julien Dir, cueilli sur Breizh info et consacré à la question du vivre-ensemble.

     

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    Scène de vivre-ensemble dans le secteur de la station Stalingrad à Paris (2016)

     

    Immigration et gauchisme mental. Plaidoyer contre le « vivre ensemble »

    Je ne veux pas vivre avec les immigrés qui arrivent en Europe. Je n’en peux plus du gauchisme mental qui gangrène l’intégralité de nos sociétés occidentales. Je ne veux pas « vivre ensemble » et je veux permettre à mes enfants de vivre avec leurs semblables, ceux qui partagent nos valeurs ancestrales, dans la paix et dans la sécurité. Point barre. Cela ne vous plaît pas ? C’est encore mon droit le plus profond, et je me battrai de toutes mes forces pour le faire respecter, quoi qu’il en coûte.

    C’est ainsi qu’il faut parler à ces prêcheurs de vivre ensemble (qu’on devrait plutôt renommer « mourir côte à côte ») qui pullulent sur les plateaux de TV, dans les journaux, dans votre vie quotidienne dans laquelle ils prennent de plus en plus de place. Je n’ai pas connu la vie en Union soviétique, je ne me permettrai pas de comparaison. Mais malgré nos libertés apparentes et quotidiennes, nous sommes bien dans une société totalitaire d’une perversité, d’une monstruosité sans nom.

    Combien sont-ils en France, en Europe de l’Ouest, qui apprécient ou apprécieraient de vivre au quotidien entourés d’une majorité d’Africains ? Combien changent leurs enfants d’école dans les arrondissements parisiens pour fuir le vivre ensemble qu’ils prônent pourtant, électoralement comme en société ? Pourquoi le font-ils ?

    Mais surtout, pourquoi refusent-ils d’exposer publiquement ce qui les pousse à ne pas vouloir, eux non plus « vivre ensemble » ? Car en plus d’être hypocrites, ils ont surtout peur du flicage généralisé.

    L’idéologie du vivre ensemble ne survit que par le contrôle social généralisé

    En effet, outre les flics qui nous sanctionnent sur les routes ou dans nos vies quotidiennes pour un excès de vitesse ou trois verres au lieu de deux, le tout pour un salaire de misère, le vrai agent de la société totalitaire, c’est votre voisin. C’est l’autre.

    C’est son jugement moraliste à deux balles. « Je n’ai pas envie que mes enfants grandissent entourés majoritairement par des extra-Européens. Je n’ai rien contre ces gens, mais je n’ai pas envie qu’ils vivent avec eux, qui plus est dans un pays que mes ancêtres, et pas les leurs, ont construit depuis des siècles et des siècles ». Certains d’entre vous le pensent fortement, mais ont peur de le dire, c’est tout. Le contrôle social généralisé. La peur d’être dénoncé, d’être stigmatisé, d’être lynché médiatiquement et politiquement, d’être mis à l’écart, de perdre votre travail, et même vos amis. Quand le refus du « vivre ensemble » vous range dans la catégorie du raciste que vous n’êtes pourtant pas, et pire encore, placardisation suprême, d’Hitler et des nazis.

    Contrôle social, mais aussi contrôle judiciaire. Les mots, les écrits, peuvent désormais vous envoyer sous les verrous, certains blogueurs et internautes en ont déjà fait les frais. On qualifie désormais « d’incitation à la haine raciale » tout et n’importe quoi, y compris le simple fait de ne pas vouloir, à titre individuel et sans forcer les autres, « vivre ensemble ». Y compris si de la haine, vous n’en avez aucune, si ce n’est contre les institutions et ceux à leurs têtes qui sabrent votre monde. Il n’est sans doute plus très loin le temps où ces États totalitaires vous enlèveront vos enfants parce que vous pensez mal. Parce que vous refusez de les éduquer conformément à la doxa de l’époque.

    Vous pensez que j’exagère ? Que je vais trop loin ? Mais alors pourquoi les Blancs fuient-ils les banlieues colonisées par de nombreux extra-Européens ? Pourquoi dans les villes du Sud de la France, fortement touchées par l’immigration, les partis anti-immigration captent sans doute une large majorité de l’électorat blanc, qui a refusé de partir ? Pourquoi en Bretagne, préférez vous vivre à Cesson-Sévigné ou à La Baule (et voter Macron) plutôt que dans la Zup Sud de Rennes ou qu’à côté d’un foyer pour migrants à Nantes ?

    Vous vous gavez de séries sur Netflix, à la Black Mirror, ou à la Handmaid’s tales, qui décrivent parfaitement (et avec brio) le fonctionnement des sociétés totalitaires dans lesquelles nous évoluons (tout en piratant bien évidemment le message pour le rendre féministe, pro LGBT, pro minorités, etc). Mais rendez-vous compte désormais que les victimes de ces sociétés totalitaires c’est vous ! La télévision, la radio, les puissances économiques qui nous dirigent vous imposent chaque jour Bilal Hassani, Black M, Booba, la tristesse des migrants et le grand méchant Trump,  Et vous applaudissez ! Tout en apprenant dès l’école à vous détester vous-même, à vous mépriser parce que vous êtes un Blanc, un colonisateur, un esclavagiste, un criminel de guerre presque. Le bien, c’est l’autre, le mal, c’est vous. 

    Quitter le marasme ou résister envers et contre tous

    Il y en a beaucoup, parmi nos compatriotes, qui s’adaptent parfaitement à cet état de fait. Qui vous disent adorer « manger un bon poulet Yassa » avec les voisins venus du Mali, d’autres, plus militants, qui militent associativement pour accueillir les migrants et nous les imposer. Et tous ces « innocentes et innocents » qui se trémoussent dans les boîtes de nuit en dansant sur de la musique avec laquelle ils n’ont pourtant rien en commun. Et qui applaudissent à chaque grande messe du vivre ensemble. « Allez les Bleus, tous ensemble, quelles que soient nos différences ». C’est le principe de la société totalitaire. Permettre à la masse, devenue esclave, de se penser libre et rebelle. Le combo ultime du Soviet 3.0. Mais après tout, notre histoire y compris récente n’est-elle pas faite de collaboration massive avec celui qui, à un moment donné, paraissait être le plus fort ?

    Face à un tel torrent, face à cette hygiène de destruction massive que l’on appelle « vivre ensemble », il paraît difficile de convaincre la majorité, la masse, de changer de paradigme. Certains y croient électoralement, et se heurtent à un plafond de verre, et bientôt à des désillusions démographiques.

    Ne reste désormais que deux solutions, à ceux qui sont conscients des choses. À ceux qui refusent toute fatalité, et tout fantasme réactionnaire d’un pays qui n’existe plus. Se tenir debout, vivre et transmettre selon ses propres valeurs. Faire face autant que possible au rouleau compresseur qui détruit tout sur son passage dans nos sociétés occidentales. Distiller ce plaidoyer contre le vivre ensemble, et pour la grande séparation.

    Pour avoir le droit de choisir ses voisins et ceux de ses enfants. Son cadre de vie, et surtout, ceux avec qui on ne souhaite pas vivre. Affronter férocement ceux qui voudraient nous empêcher, y compris à titre individuel, de vivre tel que nous le voulons.

    Ou bien finalement partir, là où l’herbe est plus verte, non pas pour soi, mais pour ses enfants, pour notre descendance. Sortir du marasme pour mieux rester dans la civilisation européenne, que la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Belgique, l’Allemagne, sont en train de quitter chaque jour un peu plus.

    Vivre ensemble ? Oui, mais avec les miens et uniquement les miens. Envers, et contre tous !

    Julien Dir (Breizh info, 09 juin 2019)

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  • Pourquoi les décideurs occidentaux sont majoritairement immigrationnistes ?...

    Nous reproduisons ici un point de vue cueilli sur le site Rage et consacré à l'appétence des décideurs occidentaux pour l'immigration.

    On rappellera que Rage est un magazine en ligne explorant toutes les formes prises par l’imaginaire européen et ses projections, esthétiques, culturelles et scientifiques, passées ou à venir, qui mérite tout particulièrement d'être suivi.

     

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    Pourquoi les décideurs occidentaux sont majoritairement immigrationnistes ?

    Alors que les sondages montrent que les citoyens occidentaux s’opposent massivement à l’immigration, les décideurs soutiennent résolument le phénomène. Financement des ONG complices des passeurs, dépense à fonds perdus dans les journaux immigrationistes, diffusion de fictions et de documentaires pro immigration à la télévision et au cinéma, les électeurs sont littéralement matraqués par la propagande du vivre ensemble. En réaction, nombreux sont ceux qui crient au complot, cherchant les raisons de cette étrange lubie partout sauf là où elles se trouvent.

    Les arguments moraux immigrationnistes ne sont qu’une façade

    Le pivot central des thèses conspirationnistes est la volonté présumée de l’aristocratie de remplacer les Occidentaux par un mélange instable de peuples extra-européens. Ce remplacement serait motivé, entre autre, par une volonté de laver les pêchés passés des blancs, de la colonisation (œuvre civilisatrice de la gauche) à la Shoah en passant par l’esclavage.

    Bien que ce délire d’auto-détestation soit au centre des discours des SJW [Social justice warrior] et autres indigénistes, il ne faut pas confondre éléments de langages utilisés par les petits mercenaires de la cause et les déterminants de fond. Si les promoteurs de l’immigration avaient une vraie empathie pour les habitants des pays pauvres, ils adopteraient une approche utilitariste, cherchant à maximiser l’aide concrètement apportés aux pauvres étrangers avec les moyens limités dont ils disposent. Or ce n’est absolument pas leur démarche.

    L’immigration, une action humanitaire particulièrement inefficace

    Les arguments humanitaires en faveur de l’immigration sont absurdes, le cas de l’accueil des mineurs isolés l’illustre parfaitement. La prise en charge d’un seul de ces « enfants » coute 50k€ par an au contribuable, ce chiffre méconnu est tout simplement indécent. Si des âmes charitables désiraient vraiment aider les enfants des rues africains, ils adopteraient l’approche la plus efficace au plan économique et social. L’installation d’établissements en Afrique pourrait, à budget égal, décupler le nombre d’enfants abandonnés bénéficiant d’une alimentation, de soin et d’une éducation de qualité.

    La crise des migrants de 2015 fut une autre occasion de dévoiler la mauvaise foi des immigrationnistes. L’argument des « réfugiés qui fuient la guerre » fut répété ad nauseam.  L’absolue nécessité de déporter en Europe des gens parfaitement en sécurité en Turquie, Jordanie et Liban est incompréhensible. Les fonds et l’énergie humaine mobilisés pour tenter d’insérer ces masses musulmanes dans une civilisation totalement différente de la leur seraient bien plus utile pour reconstruire leurs pays.

    L’émigration brise les pays pauvres

    L’émigration n’est pas forcément une bonne affaire pour les pays pauvres. Les premiers à partir sont les individus les plus doués et les plus productifs. Ce drainage des forces vives handicape l’appareil de production local, enclenchant un cercle vicieux de la pauvreté et motivant en retour une émigration de plus en plus massive.

    La fameuse immigration « choisie » pratiquée notamment par le paradis inclusif et bien pensant canadien est une activité criminelle. En Centrafrique il n’y a qu’un médecin pour 20 000 habitants, contre 2.5 pour 1000 habitants au pays de Justin Trudeau. S’emparer d’un médecin africain par confort au lieu d’en former selon ses propres besoins revient à condamner à mort des malades africains.

    Du charity washing aux conflits d’intérêts

    Quand de grandes fortunes sponsorisent des ONG d’aide aux migrants elles sont forcément intéressées. Le cas Phoenix, un des bateaux récupérateurs de clandestins en méditerranée symbolise parfaitement les motivations douteuses de ces bienfaiteurs de l’humanité autoproclamés. Affrété par Migrant Offshore Aid Station, le Phoenix est la vitrine de Regina et Christopher Catrambone.

    Ce couple de millionnaires américains est propriétaire du groupe TANGIERS, basé à Malte (place forte de l’optimisation fiscale) spécialisé dans, cela ne s’invente pas, le service médical, le sauvetage et l’assurance pour les « voyageurs », notamment en zone de guerre et de non droit. Plus croustillant encore ils doivent la majeure partie de leur fortune aux conflits irakien et afghan. Difficile dans leur cas de faire le tri entre auto-promotion, auto-absolution et charity-washing.

    Les décideurs privés ne jettent pas d’argent par les fenêtres. S’ils ne voyaient pas des perspectives de retour sur investissement dans l’immigration de peuplement ils n’alimenteraient pas la machine à propagande et les ONG aux actions aussi spectaculaires qu’improductives. S’ils n’avaient d’autres motivations que de combler leurs élans humanitaires, ils investiraient dans des opérations soigneusement pensées et réalisées, comme celles de la Fondation Bill & Mélinda Gates

    Le migrant est un pousseur de caddie comme les autres

    Pour comprendre l’intérêt économique de l’immigration de masse mettez vous à la place d’un investisseur intervenant dans les secteurs les plus imbriqués avec l’appareil étatique (BTP, immobilier, téléphonie, grandes et moyennes surfaces commerciales, transports et les médias). Que représente un migrant pour vous ?

    Un migrant, même improductif, c’est une bouche à nourrir, un forfait 4G et un smartphone vendu à crédit, un logement (droit opposable, même pour un clandestin), une télévision, un abonnement à des chaines TV payantes, des tickets de bus/métro etc. Multipliez ces dépenses par 250 000 entrées légales par an, multipliez par quatre décennie de flux migratoires intenses, et vous vous rendrez compte que l’enjeu n’a absolument rien à voir avec la morale humanitaire et l’enrichissement culturel.

    De nombreuses entreprises incapables d’innover et protégées par des États réticents à la destruction créatrice misent principalement sur la croissance de la population pour maintenir leur taux de profit. Pour s’assurer un afflux incessant de nouveaux pousseurs de caddies elles mobilisent leurs réseaux d’influence pour peser sur les politiques migratoires.

    Les élus sont d’autant moins réticents que les immigrés extra européens et leurs descendants constituent, malgré son abstentionnisme élevé, une clientèle électorale disciplinée. Pour profiter de la « stratégie Terra Nova » il suffit de procéder à de menus accommodements communautaristes. Qu’importe si les contribuables doivent emprunter pour financer les tentatives d’intégration des nouveaux venus. Quand des « économistes » comme Emmanuelle Auriol affirment que le coût de l’immigration n’est qu’une forme de relance keynésienne, pourquoi s’en priver?

    L’humain, objet économique échangeable et interchangeable

    D’un point de vue libre échangiste, l’immigration de peuplement n’est qu’une application de la théorie des avantages comparatifs. L’Afrique et le monde arabo-musulman surproduisent des humains à très bas coût et acceptent de les exporter gratuitement (ou presque) vers des pays qui n’en produisent pas suffisamment, handicapés par des coûts de logement, d’alimentation, de santé et d’éducation prohibitifs. Rien que l’enseignement jusqu’au baccalauréat représente à lui seul 100 000€ de dépense par Français.

    Le marché mondial de l’humain dérégulé ouvre aux décideurs économiques une source quasi inépuisable de travailleurs/consommateurs prêts à l’emploi, parfois formés gratuitement par leurs pays d’origine. Même si l’État dépense pour tenter de les mettre au niveau et de les adapter à leur nouvel environnement culturel, le coût de revient d’un humain d’importation reste largement plus faible que la (re)production humaine locale.

    Un calcul économique plus que douteux

    Les décideurs ignorent cependant le très faible niveau de compétence professionnel des migrants. Le niveau d’une licence africaine est inférieure à un bac européen. Ce fait modifie complètement le rapport coût/bénéfice de l’immigration. L’intégration des nouveaux européens sur le marché du travail, dépendant de longues et coûteuses années de formation, est un pari des plus risqué. De l’aveu même de Aydan Özoğuz, ministre de l’intégration, seul 25 à 30% des « réfugiés » pourraient rentrer sur le marché du travail dans les cinq prochaines années. Les autres auront besoin d’assistance sociale pendant au moins 10 ans.

    " Il semble que la majorité des réfugiés auraient d’abord besoin d’un entrainement intensif, et même avec cela, ce n’est vraiment pas sûr que cela marche”

    Ludger Wößmann directeur du centre IFO pour l’économie de l’éducation, 2016

    Au Royaume Uni les statistiques sur les pays d’origine des migrants révèlent des éléments intéressants. Les migrants venant d’Europe ont une contribution fiscale très positive de +2300£, et même de +3700£ pour ceux venant de l’UE. En revanche les migrants extra européen ont une contribution négative de -800£ par personne. Toute l’arnaque de l’immigration rentable repose sur l’agrégation des effets de l’immigration intra européenne, constitué de jeune travailleur, et de l’immigration de peuplement extra européenne prolifique mais sans formation professionnelle.

    La pensée magique immigrationniste face au réel

    Les promoteurs de l’importation d’humain sont absolument convaincus que les migrants de pays improductifs, superstitieux et violents se transformeront en citoyens pacifiques, tolérants et productifs une fois déplacés sous nos latitudes. Après quatre décennies où assimilation républicaine et intégration multiculturelle ont lamentablement échoué, seule la pensée magique fait tenir le front immigrationniste.

    Mais pour combien de temps encore? La science, défiant la censure et l’anathème, détricote petit à petit l’idée selon laquelle l’espèce humaine ne serait pas structurée en population porteuses de traits physiologiques et cognitifs distincts, adaptés à leurs conditions environnementales et culturelles respectives. Bientôt les masses humaines ne seront plus considérées comme de simples commodités économiques interchangeables, mais bien comme des entités agissantes, indissociables de leurs fondamentaux identitaires.

    Alors tout sera remis en cause.

    Techno-Prêtre (Rage, 5 juin 2019)

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  • Européennes : l'impasse...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une analyse de Michel Drac consacrée aux résultats des élections européennes...

    Penseur non-conformiste, Michel Drac est l'auteur de plusieurs essais, dont  Triangulation - Repères pour des temps incertains (Le Retour aux Sources, 2015) ou, dernièrement, Voir Macron - 8 scénarios pour un quinquennat (Le Retour aux Sources, 2018).  Il est également le co-fondateur des éditions le Retour aux Sources, qui publient notamment Piero San Giorgio , Dmitry Orlov ou Howard Kunstler.

     

                                    

    Au sommaire :

    La République en Marche : 0:26

    Le Rassemblement National : 2:10

    Vers un jeu de comparses : 5:49

    Les Verts : 6:32

    Les Républicains : 8:13

    Que va devenir la droite Scrogneugneu ? : 10:22

    Le reste : 10:59

    Le fond du problème : 13:09

    Message à MM. Vauclin et Philippot : 15:15

     

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  • Conflit Iran-USA : L’arroseur arrosé ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Caroline Galactéros, cueilli sur le site de Géopragma  et consacré à la montée des tensions entre les États-Unis et l'Iran... Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et intervient régulièrement dans les médias. Elle vient de créer, avec Hervé Juvin, Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

     

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    Conflit Iran-USA : L’arroseur arrosé ?

    Tandis que l’Europe ouvre douloureusement les yeux sur la réalité de ses profonds déchirements et se repolarise dangereusement entre mondialistes et nationalistes, les grandes manœuvres internationales auxquelles la France manifestement ne comprend goutte et dans lesquelles elle renonce à jouer une carte singulière se poursuivent.

    Après la menace iranienne de bloquer le détroit d’Ormuz et les incidents touchant des bateaux saoudiens et émiratis, après la stigmatisation par Washington des Gardiens de la Révolution iraniens comme organisation terroriste et celle, en représailles, du CENTCOM américain par les autorités iraniennes, la sagesse semble venir de celui que l’on diabolise depuis des années.

    Téhéran vient de proposer un pacte de non-agression régionale et considère que la décision américaine d’envoyer 1500 hommes supplémentaires dans la zone comme le déploiement dans le Golfe du porte-avions Abraham Lincoln et de bombardiers B-52 constituent une « menace pour la paix et la sécurité internationales ». La mention n’est pas anodine. C’est celle du chapitre VII de la Charte des Nations Unies qui seule, en théorie, autorise une intervention collective de membres des Nations Unies pour faire pièce à une menace collective majeure. En d’autres termes, Téhéran prend Washington à son propre piège, le désigne formellement comme le fauteur de guerre et en appelle aux lambeaux du système multilatéral pour l’empêcher de nuire. Le ministre des Affaires étrangères iranien s’est rendu à Bagdad pour rappeler que son pays n’a violé à ce jour aucun de ses engagements internationaux et que « l’Iran souhaite avoir de meilleures relations avec les pays de la région du Golfe persique et accueille favorablement toutes les propositions visant à dissiper les tensions actuelles. » Il s’est ensuite envolé en Inde, en Chine, au Japon, au Turkménistan puis au Pakistan où il rencontré hier le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et le Chef des armées pakistanaises. Son périple se poursuivra en Russie puis s’achèvera à Bruxelles. L’Irak est évidemment un élément majeur de l’axe de soutien qui se dessine à l’échelle régionale, à l’instar d’Oman, des Emirats arabes unis, du Koweit et du Qatar. À Oman, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères a confirmé quant à lui que Téhéran rejetait toutes discussions directes ou indirectes avec Washington, mais était « prêt à établir des relations équilibrées et constructives avec tous les pays de la région du golfe Persique, fondées sur le respect et les intérêts mutuels ». Le ministre des Affaires étrangères omanais a insisté en écho sur la nécessité de faire preuve de retenue de la part de toutes les parties face à la situation critique dans la région.

    Dans cette partie du monde volatile et sur-armée, chacun de ces Etats, pour ses propres raisons et intérêts, craint le bellicisme américano-israélien qui triomphe à Washington dans l’entourage présidentiel autour de MM. Bolton et Pompéo. Les déclarations du Président Trump qui appelle Téhéran au dialogue « s’il le souhaite », tout en le mettant depuis 18 mois sous une pression extraordinaire pour provoquer une radicalisation du régime qui nourrirait son discours diabolisateur et un passage à l’acte guerrier sont, au choix, d’une naïveté ou d’un cynisme confondant. Mais cette séquence inquiétante est aussi la marque d’une course américaine aux objectifs infiniment plus prosaïques : la récupération d’un maximum d’alliés et la fourniture massive d’armements au prétexte d’une urgence sécuritaire largement construite, pour s’exempter du contrôle des exportations d’armes du Congrès des Etats-Unis. Celui-ci est à l’occasion accusé de mettre l’Amérique en danger par ses atermoiements. Bref, la guerre politique interne à Washington dans la perspective de la présidentielle de 2020 se poursuit sur le dos des Iraniens et des malheureux Yéménites. Les rebelles Houthis sont eux accusés de rien moins que d’accroitre l’instabilité régionale, de menacer l’économie mondiale (sic), de détruire les infrastructures et de terroriser le peuple yéménite…

    Notons que ces opportuns transferts d’armes sont aussi valables pour la Corée du Sud, l’Arabie Saoudite, Israël, l’Inde, mais aussi la Grande-Bretagne, la France, l’Espagne, l’Italie et l’Australie. Une magnifique façon de vendre des armes larga manu en prétendant sauver une fois encore le monde du Mal. Une façon aussi de ramener les brebis égarées ou dubitatives d’un camp occidental en déroute qui commence à comprendre que son intérêt politique et sécuritaire n‘est peut être plus l’alignement systématique sur les volontés de l’Oncle Sam… Reste à trouver l’étincelle pour allumer la mèche. Différents scénarios existent pour donner naissance à une crise opposant l’Iran aux États-Unis. Des groupes armés à la solde d’Ankara ou de Riyad pourraient attaquer des positions américaines en Irak (les bases militaires américaines en Syrie ayant été évacuées) et en accuser les forces proches de l’Iran.

    L’Allemagne s’implique dans le processus de médiation en cours pour éviter un engrenage sanglant. Que fait Paris mis à part fournir des armes à la coalition saoudo-émiratie qui met en pièces le Yémen ? Il serait temps de remettre enfin un peu de cohérence entre nos allégeances internationales et nos intérêts nationaux, notamment sécuritaires. Nous avons, à ce moment décisif pour les équilibres mondiaux, une occasion historique d’exprimer notre souveraineté et de montrer au monde une autonomie de pensée, d’analyse et de décision. Nous entendons et comprenons la position iranienne. L’Amérique doit reculer et cesser de déstabiliser la région. Pas très compliqué et très légitime.

    Caroline Galactéros (Géopragma, 28 mai 2019)

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