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Livres - Page 455

  • Utøya...

    " Je suis le commandeur Anders Behring Breivik. A trente-deux ans, je viens d'entrer dans l'Éternité. Je fais la Une de tous les journaux du monde. Du levant au couchant, des Patagons au Septentrion, mes semblables connaissent désormais mon visage. Aujourd'hui mon nom est le nom le plus prononcé de la planète. Je sature le monde. Je suis une star. Je suis un tsar. Je passe devant Hitler, devant Jésus. Devant Dieu peut-être. "


    Les éditions Ring viennent de publier Utøya, le récit attendu de Laurent Obertone. L'auteur de La France orange mécanique (Ring, 2013) nous fait plonger dans les pensées du tueur de masse Anders Breivik, franc-maçon philo-sioniste, admirateur de Churchill et défenseur de l'Occident. Un tour de force littéraire, préfacé par Stéphane Bourgoin, spécialiste du phénomène des tueurs en série.

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    " Rapports de police, dossier judiciaire, écrits intimes du meurtrier, témoignages de proches, d'experts, de survivants... Laurent Obertone a mené la première enquête d'investigation sur la vie d'Anders Breivik pour livrer, jusqu'aux expressions même des protagonistes, le récit électrique et impitoyable du plus grand massacre de masse contemporain. Depuis le cerveau du tueur norvégien, il lève le voile sur l’intimité et la fabrication mentale du bourreau, jusqu'aux heures sanglantes de l'été 2011.
     
    « Il nous faut louer le travail titanesque de Laurent Obertone et la minutie exceptionnelle qu’il a développée pour reconstituer le parcours authentique d’Anders Breivik et des drames d'Utøya, jusque dans ses moindres détails.»  Stéphane Bourgoin. "



    TRAILER OFFICIEL D'UTØYA de LAURENT OBERTONE par Editions_Ring

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  • De la guerre en Amérique...

    Nous vous signalons la réédition aux éditions Perrin, dans la collection de poche Tempus, de l'essai de Thomas Rabino intitulé De la guerre en Amérique et publié initialement en 2011, chez le même éditeur. Thomas Rabino est historien et spécialiste de la résistance et de la civilisation américaine. Nous reproduisons ci-dessous la présentation qu'Emmanuel Todd avait fait de ce livre dans l'hebdomadaire Marianne.

     

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    Il fut un temps heureux où Auguste Comte pouvait croire que la société industrielle succéderait aux sociétés militaires, que la modernité ferait un jour de la guerre un stade dépassé de l’histoire humaine. La première guerre mondiale, suivie de la deuxième, mit fin à cette illusion. Mais enfin, il nous restait le rêve que l’avènement mondial de la démocratie allait peut-être enfin nous ramener à une trajectoire comtienne de l’humanité.

    Dans un monde libéré de Guillaume II, du Tsar de Russie, d’Hitler, de Staline, des militaristes japonais, des puissances coloniales française et anglaise, la paix allait enfin régner. L’état d’esprit actuel des Européens est assez proche de cet idéal. Leur puissance militaire s’étiole, au rythme des déficits et des compressions budgétaires. Ils croient tellement à la paix qu’ils ne veulent pas voir que leur grand allié et leur protecteur, leur démocratie idéale, l’Amérique, évolue dans une toute autre direction et porte au schéma d’Auguste Comte le coup mortel et définitif.

    Un jeune historien, Thomas Rabino, a enfin accepté de regarder la réalité en face dans un livre foisonnant et indispensable. De la guerre en Amérique ne se contente pas d’étudier l’action internationale des Etats-Unis, d’observer, comme c’est l’usage, au Moyen-Orient ou ailleurs, leur lutte impériale pour le contrôle du pétrole.

    La réalité de l’Amérique est qu’elle est toujours en guerre

    Thomas Rabino fait de l’histoire sociale et culturelle autant que diplomatique et militaire et il porte un diagnostic global sur la militarisation de la société américaine. Il étudie tout, avec un enthousiasme de défricheur : le rapport des grandes entreprises à l’armée, la surreprésentation des vétérans au congrès, la place du drapeau à l’école et ailleurs, les jouets et les jeux vidéos, le complexe militaro-cinématographique, utile complément culturel au complexe militaro-industriel dénoncé par le président Eisenhower en fin de mandat.

    Rabino étudie la contribution de l’armée à la réalisation des films de guerre, la torture dans les séries télévisées, le vocabulaire volontiers barbare des responsables de la communication militaire, le débat sur les éventuels dégâts sanitaires dus à l’uranium appauvri des munitions, nous donnant, chaque fois que c’est possible, des statistiques sur l’évolution de ces phénomènes significatifs.

    Les fluctuations d’une opinion mobile, patriotique et démocratique, manipulée ou résistante selon les circonstances, adhérant ou refusant le discours officiel, sont saisies et suivies par des sondages. Il le faut : la réalité de l’Amérique est qu’elle est toujours en guerre, ainsi que son immense armée, son gigantesque budget militaire, ses bases, ses interventions incessantes en témoignent.

    Mais elle est aussi une démocratie officiellement anticolonialiste et sa culture de guerre ne peut être celle d’un banal impérialisme, d’un banal fascisme, ou même celle de la vieille Europe qui avait fait la guerre tellement longtemps qu’elle pouvait la considérer comme une nécessité d’ordre météorologique.

    Manipulation de l’opinion par la peur

    L’Amérique n’en finit pas de faire la paix, par les armes. Et la population doit suivre, approuver, participer. Elle peut même imposer certains reflux de la pratique guerrière, des replis, au Vietnam, en Irak. Mais une tendance de fond, à la hausse, transcende ces fluctuations conjoncturelles. Rabino s’intéresse aux phénomènes de longue durée, il nous libère du court terme journalistique en retraçant la montée en puissance de cette culture de guerre.

    Sa description de la continuité de la politique extérieure américaine dans son rapport à l’Irak Saddam Hussein est particulièrement impressionnante d’efficacité, de la première guerre du golfe à un embargo qui permet le contrôle, via l’ONU des exportations pétrolières irakiennes, jusqu’à une invasion rendue nécessaire par la montée des critiques sur les conséquences humanitaires déplorables de l’embargo. Pour Thomas Rabino, le 11 septembre n’est pas un tournant, mais, un aléa qui n’affecte pas fondamentalement la continuité de l’action américaine. Le privilège de l’historien est de ne pas se laisser emballer par l’émotion de l’instant ou le spectaculaire télévisuel.

    Reste que l’après-onze septembre marque quand même une accélération, un emballement des phénomènes de manipulation de l’opinion par la peur, d’encouragement à la violence par déshumanisation de l’ennemi.
    Où en sommes nous aujourd’hui ?

    L’Amérique est désormais une nation militaire, qui vit par et pour la guerre

    L‘Europe, tout à son rêve de paix perpétuelle, a voulu croire que l’élection d’Obama marquait la fin de l’accident bushien, qu’une embardée militariste et anti-humaniste pour ainsi dire accidentelle s’achevait. Rabino est évidemment sceptique sur ce point et il montre à la fin de son livre à quel point les bonnes intentions et les beaux discours d’Obama n’ont pas vraiment affecté les paramètres habituels de l’action américaine. Mais au-delà des actes d’Obama, c’est l’épaisseur de la culture de guerre américaine qui doit nous rendre prudents.

    La critique de l’Amérique s’attache le plus souvent à dénoncer son régime économique, ses inégalités, ses escroqueries financières. Thomas Rabino va beaucoup plus loin, et frappe beaucoup plus juste. Il nous dit que l’Amérique est désormais une nation militaire, qui vit par et pour la guerre, et que nous allons devoir continuer de nous en méfier.
    Emmanuel Todd (Marianne, 27 décembre 2011)
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  • Un livre testament...

    Alain de Benoist a lu le dernier livre de Dominique Venner, Un samouraï d'Occident - Le bréviaire des insoumis, paru au mois de juin aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, et nous reproduisons ci-dessous la critique qu'il en a donné à Polémia

     

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    On ne peut aborder Le samouraï d’Occident comme on aborde d’autres livres. Quand y on lit cette phrase : « Seule la mort subie n’a pas de sens. Voulue, elle a le sens qu’on lui donne, même quand elle est sans utilité pratique », ou bien encore : « C’est ici et maintenant que se joue notre destin. Et cette seconde ultime a autant d’importance que le reste d’une vie. C’est pourquoi il faut être soi-même jusqu’au dernier instant, surtout au dernier instant. C’est en décidant soi-même, en voulant vraiment son destin, que l’on est vainqueur du néant ». En lisant cela, il est difficile de ne pas sentir ses mains trembler.

    La noblesse d’âme

    Dominique Venner a achevé d’écrire ce livre « au solstice d’hiver » 2012. Il savait à ce moment-là, et depuis longtemps, qu’il se donnerait la mort. Il s’est tué à Paris le 21 mai 2013, on sait où et de quelle façon. Son dernier livre, paru quelques semaines plus tard, est donc bien un testament. Cette mort volontaire, dont François Bousquet a pu écrire que, « longuement méditée, minutieusement préparée et sereinement accomplie », elle « porte en elle la noblesse d’âme qui a accompagné toutes les étapes de sa vie », c’est elle, évidemment, qui éclaire et donne tout son sens à son livre.

     

    Un livre à la ligne aurorale

    Le samouraï d’Occident est un livre simple, au meilleur sens de ce terme, un livre qui relève d’une « ligne claire », une ligne qu’on pourrait aussi dire matutinale ou aurorale, parce qu’elle fait apparaître des vérités. La vérité est en fin de compte toujours très simple. Les complications ne commencent que lorsqu’il faut argumenter. Dominique Venner n’était pas un intellectuel, ni même à proprement parler un théoricien. (A la fois pour de bonnes et de mauvaises raisons, il n’avait d’ailleurs pas de sympathie excessive pour les intellectuels !) Son essai n’en va pas moins au fond des choses – à la chose même, c’est-à-dire à l’essentiel. On comprend pourquoi quand on lit sous la plume de cet admirateur inconditionnel des poèmes homériques – de « ces poèmes sacrés qui nous disent ce que nous étions dans notre aurore, à nuls autres pareils » – qu’ « Homère montre mais n’explique pas, ne conceptualise pas ». Telle est bien la voie empruntée par Venner. Pour exposer et faire comprendre sa conception du monde, il montre lui aussi. Il amène au regard, et par là à l’esprit, ce qui relève de la vérité de l’histoire, de la vérité de l’homme et de la vérité du monde.

    Le rapport à la nature et les modèles éthiques

    L’ouvrage, on vient de le dire, se veut l’exposé d’une conception du monde. Une conception structurée. Venner dit que « le premier principe du stoïcisme est la cohérence » (le second étant l’ « indifférence aux choses indifférentes »). Sa vision du monde est elle aussi parfaitement cohérente. Elle privilégie deux axes : le rapport à la nature et les modèles éthiques qui permettent à l’homme de donner le meilleur de lui-même. L’essentiel du livre, qui reprend la matière de plusieurs textes publiés ces dernières années en les assemblant d’une manière qui en fait précisément bien apparaître la cohérence, est consacré à ces deux thèmes.

     

    Et d’abord à la beauté de la Nature, cette Nature dont Héraclite disait qu’elle « aime à se cacher », qui fut si longtemps désacralisée et qui constitue pourtant toujours un recours. « En rupture absolue avec l’antique sagesse, écrit Venner, la raison des Modernes, chrétiens ou athées, a cherché à en finir avec l’enchantement de la Nature comme avec la perception des limites nécessaires et avec le sentiment tragique de la vie cultivé depuis Homère ». Il explique comment y revenir d’une manière qui n’est pas sans évoquer le « recours aux forêts » dont parlait Ernst Jünger dans son Traité du rebelle.

    La tenue ? « Cela signifie être à soi-même sa propre norme par fidélité à une norme supérieure. S’en tenir à soi devant le néant. Veiller à ne jamais guérir de sa jeunesse. Préférer se mettre le monde à dos que se mettre à plat ventre ». Venner passe en revue quelques-uns des « maîtres de la tenue » qui lui sont familiers : les héros homériques, auxquels il consacre quelques-unes de ses plus belles pages, les Vieux Romains, dont la vie s’organisait autour de la gravitas, de la virtus et de la dignitas, les stoïciens, qui « ont fait du suicide l’acte philosophique par excellence, un privilège refusé aux dieux », les samouraïs enfin.

    La couverture du livre reproduit la célèbre gravure de Dürer, Le Chevalier, la Mort et le Diable (1513). « Le solitaire Chevalier de Dürer, ironique sourire aux lèvres, continue de chevaucher, indifférent et calme. Au Diable, il n’accorde pas un regard ». Dominique Venner se sentait de toute évidence frère de ce grand insoumis qui a traversé le temps et qui nous parle encore. Cependant, lui qui pensait que les grandes civilisations constituent des « planètes différentes » n’hésite pas à se présenter aussi comme un « samouraï d’Occident », comme un adepte des préceptes du Bushido. L’un des chapitres de son livre propose d’ailleurs un « détour par le Japon, exemple de complète altérité en regard de l’Europe ».

    « Exister, c’est combattre ce qui me nie »

    « Exister, c’est combattre ce qui me nie », dit encore Dominique Venner. De l’invasion programmée de nos villes à la négation volontaire de la mémoire européenne, au fil des pages, il ne cesse en effet de s’insurger contre ce qui le nie. Il met en cause la « métaphysique de l’illimité », c’est-à-dire cette démesure (hybris) par laquelle l’homme a entrepris d’arraisonner le monde en confondant le « plus » et le « mieux ». « Si les Européens ont pu accepter si longtemps l’impensable, c’est qu’ils ont été détruits de l’intérieur par une très ancienne culture de la faute et de la soumission », écrit-il aussi, en proposant d’opposer à cette culture une éthique de l’honneur : « Je souhaite qu’à l’avenir, au clocher de mon village comme à ceux de nos cathédrales, on continue d’entendre la sonnerie apaisante des cloches. Mais je souhaite plus encore que changent les invocations entendues sous leurs voûtes. Je souhaite que l’on cesse d’implorer le pardon et la pitié pour en appeler à la vigueur, à la dignité et à l’énergie. »

    « La tradition, c’est ce qui ne passe pas et qui revient toujours »

    Dominique Venner se réclamait de la tradition, terme auquel il donnait un sens qui n’est pas le plus courant. « La tradition est la source des énergies fondatrices. Elle est l’origine. Et l’origine précède le commencement […] La tradition n’est pas le passé, mais au contraire ce qui ne passe pas et qui revient toujours sous des formes différentes ». C’est en incarnant la tradition qu’Antigone se dresse face à Créon, au nom d’une légitimité immémoriale opposée à la légalité du désordre établi. « L’insoumis est en rapport intime avec la légitimité. Il se définit contre ce qu’il perçoit comme illégitime. »

    Telle est aussi la raison pour laquelle Venner rejette toutes les fatalités historiques. Ceux qui l’ont connu savent à quel point il était étranger aux propos négatifs, aux critiques personnelles et aux ragots. Il était tout aussi étranger aux prophètes de malheur qui annoncent l’inéluctable déclin. S’il s’adresse à une Europe « entrée en dormition », c’est avec la certitude qu’elle se réveillera. Martin Heidegger a écrit que l’homme est inépuisable, en ce sens qu’il garde toujours en réserve plus qu’il ne montre : « Il y a toujours provision d’être ». Venner dit simplement : « L’histoire est le domaine de l’inattendu ». Aussi, par son geste romain, a-t-il voulu délivrer un message de protestation (« Je confesse mon dégoût pour l’imposture satisfaite des puissants et impuissants seigneurs de notre décadence »), mais aussi de fondation, c’est-à-dire tout à la fois de volonté et d’espérance – d’ « espérance argumentée et raisonnée », comme l’a écrit Bruno de Cessole.

    « La nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon »

    Ce « bréviaire » n’est ni un petit catéchisme ni un livre de recettes (même si l’auteur suggère quelques conseils « pour exister et transmettre »). C’est plutôt une boussole. Et aussi une main tendue pour nous amener vers les cimes, là où l’air est plus vif, où les formes deviennent plus nettes, où les panoramas se dévoilent et les enjeux apparaissent. C’est une invitation à devenir ce que l’on est. Et c’est encore de l’œuvre d’Homère – dont les Anciens disaient qu’il était « le commencement, le milieu et la fin » – que Dominique Venner tire cette triade qui résonne comme une consigne : « La nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon ».

    Venu à l’histoire par l’observation critique du présent, devenu « historien méditatif » après avoir été combattant, cet homme « qui offrait un curieux mélange d’acier trempé et de velours, de froideur et d’incandescence, de raideur et d’élégance » (François Bousquet, encore) est devenu par sa mort un personnage de l’histoire de France – un « homme illustre » au sens de Plutarque. L’historien fait désormais partie de l’histoire. Lisez son testament.

    Alain de Benoist (Polémia, 11 août 2013)

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  • Le viol d'Europe...

    Les Presses universitaires de France viennent de publier Le viol d'Europe - Enquête sur la disparition d'une idée, un essai de Robert Salais. Économiste, Robert Salais est avec Jean-Pierre Dupuy, notamment, un des initiateurs de l'économie des conventions, une approche hétérodoxe de la théorie économique.

     

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    " L’ambiguïté du mythe d’Europe est saisissante, de même celle de l’Europe : d’un côté le Grand Récit de fondation, de l’autre l’histoire véritable. Ce livre est l’histoire d’un paradoxe. Croyant travailler à la réalisation de l’Idée d’Europe, le processus européen a, au contraire, créé les conditions de sa disparition. Notre Europe n’est guère plus – la crise le révèle crument – qu’une pièce d’un ordre mondial marchand, néolibéral et financiarisé. Elle s’est voulue, dès le début, exemplaire d’un tel ordre. Pour comprendre comment cela se produisit, le livre entremêle les fils de deux histoires : celle de l’origine (l’Europe avant le traité de Rome de 1957) marquée par l’échec d’une communauté politique celle des chemins qui auraient pu être empruntés par la suite si l’Europe ne s’était pas enfermée dans le marché, puis dans la libéralisation financière. Des « lucioles » ont éclairé d’autres Europe possibles si nous suivions les pistes qu’elles ouvrent ?"

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  • Une digue au chaos ?...

    Les éditions suisses Cabédita viennent de publier Une digue au chaos - L'armée des citoyens, un essai de Jean-Jacques Langendorf et Mathias Tüscher. Une défense et illustration du modèle suisse de milice destinée en premier lieu à faire réfléchir les citoyens suisses avant un référendum qui les appellera à se prononcer sur le système de défense de leur pays, mais qui peut être utilement lue par tous les Européens intéressés par les questions de défense et de sécurité.

    Spécialiste des questions de polémologie et de stratégie, Jean-Jacques Langendorf a récemment publié La pensée militaire prussienne (Economica, 2012).

     

     

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    " Le monde vit un tournant. Le désordre s’installe, qu’il soit social, économique, politique, sanitaire, climatique ou militaire... Les indicateurs se succèdent, tout aussi alarmants les uns que les autres.

    Dans cet essai, les auteurs ne se contentent pas de réfléchir sur ces menaces et sur la manière de les contrecarrer, mais fournissent des exemples historiques démontrant la nécessité d’une armée enracinée dans la population, capable d’ériger Une digue au chaos...

    Cette armée existe. Elle peut être requise en cas de catastrophe naturelle et de grave menace intérieure comme extérieure. Elle s’y prépare parfaitement, comme le prouvent ces propos du gouverneur militaire de Paris aux officiers l’accompagnant lors de la présentation d’un exercice exécuté par nos recrues: «Vous m’expliquerez comment ils font cela en quinze semaines avec des civils, alors que nous avons toutes les peines du monde à le faire avec des professionnels en un an?...»

    Alors, voulons-nous vraiment sacrifier un instrument sécuritaire qui a contribué à la paix et la pérennité de la Suisse moderne?

    En vue de la votation de septembre relative à l’obligation de servir, les auteurs lancent un cri d’alarme au sujet de la désécurisation de la Suisse à une période où les tensions sociales et internationales prennent l’ascenseur. "

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  • National-bolchévisme et néo-eurasisme...

    Nous vous signalons la parution cette semaine aux éditions Mare & Martin de National-bolchévisme et néo-eurasisme dans la Russie post-soviétique, un essai de Véra Nikolski. Chercheur en sciences politiques, l'auteur est chargée de cours à l'université Panthéon-Sorbonne à Paris.

     

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    " Si le champ politique russe étonne et fascine, c’est entre autres parce qu’il donne à voir des idéologies exotiques et des mouvements politiques radicaux sans équivalent immédiat en Occident. Dans le sillage de l’histoire sociale des idées politiques, retracer la carrière militante des théories national-bolchevique et néo-eurasiste dans la Russie contemporaine implique de s’intéresser à la genèse des nouveaux clivages au moment de l’effondrement de l’URSS, puis à leur transformation sous la présidence de Boris Eltsine et de Vladimir Poutine.

    C’est à la faveur de la crise qui entoure 1991 – dans laquelle se trouve reconfiguré l’ensemble des positions et des discours idéologiques, notamment nationalistes – que des acteurs aussi atypiques que le philosophe autodidacte Alexandre Dugin et l’écrivain sulfureux Édouard Limonov ont pu devenir des figures politiques, promoteurs d’une doctrine patriotique radicale et hétérodoxe.

    Le jeu de leurs trajectoires croisées dans un contexte d’allégeances fluctuantes explique alors que ces idées se retrouvent, dans les années 2000, mobilisées par deux groupuscules militants – le Parti national bolchevique (NBP) et l’Union eurasiste de la jeunesse (ESM) – au service de deux objectifs contraires : l’opposition et le soutien au pouvoir en place. On suit ainsi sur cet exemple la façon dont se dessinent, dans l’interaction entre destins individuels et changements historiques, les frontières du possible en politique. "

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