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Livres - Page 454

  • L'affaire Richard Millet...

    Les éditions Jacob-Duvernet viennent de publier un essai de Muriel de Rengervé intitulé L'affaire Richard Millet - Critique de la bien-pensance. Muriel de Rengervé, normalienne, agrégée d'histoire, est romancière.

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    " A peine quelques jours après la parution par l'écrivain Richard Millet du court texte Eloge littéraire d'Anders Breivik, le 24 août 2012, un emballement médiatique s'est déclenché. Tout ce que Paris compte d'intellectuels, d'écrivains, grands et petits, de penseurs, de critiques littéraires, de censeurs autoproclamés, s'est mobilisé pour organiser la mise à mort sociale, littéraire, intellectuelle, de Richard Millet.
    Qui a vraiment lu le texte de Millet ? Très rares ont été ceux qui ont accepté de débattre avec lui. Le Clézio, Annie Ernaux, à l'origine d'une pétition, Bernard-Henri Lévy, et d'autres participent à la curée. Ils auront gain de cause : le 13 septembre 2012, Richard Millet doit démissionner du comité de lecture de Gallimard, tout en continuant son travail d'éditeur. Les pressions médiatiques et les réactions individuelles l'ont emporté.
    Dans la France du début du XXIe siècle, le débat d'idées serait-il devenu impossible ? L'autre, celui qui professe une opinion différente, est refusé, rejeté, mis au ban, considéré comme un menteur et, insulte devenue courante, comme un fasciste. Une chape de plomb semble s'être abattue sur la vie intellectuelle et littéraire, où toute idée dissonante, tout propos dérangeant est immédiatement disqualifié.
    Le moralisme et l'antiracisme, nouveaux dogmes imposés à toute la société, se sont mués en maccarthysme. La France est-elle entrée dans l'ère du terrorisme intellectuel ? "

     

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  • Alain Finkielkraut et « L’identité malheureuse »...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Didier Marc, cueilli sur Polémia et consacré au dernier ouvrage du philosophe et essayiste Alain Finkielkraut, L'identité malheureuse (Stock, 2013), qui rencontre un succès mérité en librairie...

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    « L’identité malheureuse » de Alain Finkielkraut

    La sortie du dernier livre de l’auteur de « La Défaite de la pensée » a donné lieu dans une certaine presse à un déluge de commentaires absolument délirants ! Dans « Le Monde », Jean Birnbaum estime ainsi qu’Alain Finkielkraut « ne s’appartient plus lui-même », Jean-Marie Durand des « Inrocks » dénonce sa « mélancolie revêche », son « humeur maladive », Frédéric Martel dans « Slate  »  parle de « la faillite d’une grande intelligence », d’un « esprit devenu malade » et qu’il faut « combattre », enfin, pour Aude Lancelin de « Marianne » il n’est qu’ « un agité de l’identité ». Finkielkraut serait donc un aliéné, un malade qu’il faut enfermer, sinon abattre ! Ces propos totalitaires de plumitifs soi-disant libertaires suffiraient à justifier l’achat de « L’identité malheureuse », mais, au-delà de la réaction à de telles infamies, il importe de lire et de faire lire cet essai car son contenu est essentiel.

    La notion d’identité, réponse romantique à la notion d’égalité

    Avant de traiter le thème de l’identité stricto sensu, Finkielkraut aborde notamment la question de la « mixité française » en évoquant la question du port du voile ou de la burqa dont il approuve l’interdiction, au nom, certes, de la laïcité, mais surtout de la défense « d’un mode d’être, d’une forme de vie, d’un type de sociabilité », c’est-à-dire d’une « identité commune ». C’est à partir de ce concept qu’il s’attache au sujet principal de son livre (l’identité française), dans un long chapitre intitulé « Le vertige de la désidentification ».

    Il rappelle d’abord que c’est le romantisme qui a introduit la notion d’identité comme réponse à la notion d’égalité conçue par la philosophie des Lumières et mise en pratique par la Révolution. A la suite d’Edmond Burke, auteur de Réflexions sur la Révolution de France, les penseurs politiques du romantisme souligneront l’importance de « l’appartenance, de la fidélité, de la filialité, de l’inscription dans une communauté singulière ». Plus tard, Maurice Barrès écrira que « l’individu s’abîme pour se retrouver dans la famille, la race, la nation, et proclamera sa volonté de défendre avant tout son « cimetière », c’est-à-dire « la suite de [ses]descendants » qui ne font « qu’un seul et même être ».

    Contre « l’oikophobie », la détestation de son propre pays

    Depuis, certains intellectuels s’efforcent de déconstruire tout ce qui touche à l’identité nationale. A la prétendue xénophobie des Français, ils opposent « l’oikophobie », (oikos signifie « maison »), c’est-à-dire la détestation de son propre pays. Pour les « oikophobes », l’immigration de peuplement est une chance pour la France, et les étrangers doivent nous apprendre « au moins à devenir étrangers à nous-mêmes, à nous projeter hors de nous-mêmes, assez pour ne plus être captifs de cette longue histoire occidentale et blanche qui s’achève » (Alain Badiou).

    Commentant l’abandon du débat sur l’identité nationale et la dissolution de la Maison de l’Histoire de France, Finkielkraut  écrit : « La France n’occupe plus le tableau. […] Elle n’est plus un singulier collectif, le substrat d’une aventure ou d’un destin, mais un réceptacle d’histoires multiples ». Le dessein des « oikophobes » est de « neutraliser l’identité domestique, cette chimère assassine, au profit des identités diasporiques et identitaires ». Désormais, poursuit-il, « l’origine n’a droit de cité qu’à condition d’être exotique » et « notre identité n’est faite que de diversité ». Dans le même temps, alors que s’exerce une véritable dynamique « d’effacement des frontières et de nivellement des différences », le Système gère la désintégration nationale, phase ultime avant la mort de l’identité française.

    S’il dénonce avec virulence et pertinence les ravages de la société multiculturelle (on regrette cependant qu’il passe sous silence les méfaits de la mondialisation), Alain Finkielkraut prononce avant tout avec ce livre un vibrant et bienvenu plaidoyer en faveur de l’identité nationale. On ne peut que s’en réjouir !

    Didier Marc (Polémia, 4 décembre 2013)

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  • Les gentlemen flingueurs...

    Les éditions Gallimard viennent de publier un premier volume de la Correspondance entre Paul Morand et Jacques Chardonne, deux pestiférés de la littérature de l'après-guerre, suite à leur engagement dans le camp des perdants. Nous reproduisons ci-dessous la présentation faite du livre par Jérôme Dupuis dans L'Express...

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    Paul Morand et Jacques Chardonne, gentlemen flingueurs

    "Nos lettres pourraient être publiées, en l'an 2000, sous le titre "Après nous le déluge", non?" Nous sommes le 12 février 1960, quand Paul Morand, ancien ambassadeur de Vichy à Bucarest, lance cette boutade à Jacques Chardonne, ex-vedette du "voyage des écrivains " dans le Reich hitlérien. Depuis dix ans déjà, ces deux réprouvés s'écrivent chaque jour de longues lettres, dans lesquelles ils ont décidé de tout dire. Une "bombe enfouie pour l'Histoire future", résume Chardonne, qui stocke les missives de son ami dans son coffre-fort, à côté de l'or de son épouse. 

    Ces lettres sentant le soufre, nous en avons enfin sous les yeux une première livraison, parfaitement annotée, de 1100 pages, couvrant les années 1949-1960, en attendant deux autres volumes... 

    Malraux? "Mythomane" Sagan? "Médiocre"

    Après eux, le déluge, en effet. Les deux "tontons flingueurs" des lettres n'ont plus rien à perdre. Le plus brillant est sans conteste Paul Morand : à 70 ans, cet ex-diplomate marié à une princesse roumaine sillonne encore l'Europe au volant de sa Studebaker, toujours entre une chasse à courre dans le Kent et un dîner avec Charlie Chaplin.  

    Ses lettres, sorte d'autobiographie affranchie, sont éblouissantes. Il a tout lu, tout vu, tout bu. Ce ne sont que : "C'est Oscar Wilde qui avait conseillé à mon père de m'envoyer à Oxford..." et autres : "Proust me disait toujours..." Son ami Proust, qui le surnommait "le plus perfide des attachés d'ambassade", comme il le rappelle ici dans un génial pastiche de Balzac. 

    Chardonne, lui, en héritier d'une lignée de producteurs de cognac charentais, savoure, taillant ses chers rosiers dans sa maison de La Frette, sur une boucle de la Seine. Ancien propriétaire des éditions Stock, il joue les agents littéraires pour son ami et distille tous les ragots de Saint-Germain-des-Prés. 

    L'occasion, pour ces deux bannis, de se livrer à un joyeux ball-trap. Mauriac, leur bête noire de L'Express ? "Lançant une grosse erreur, et se mettant, par gaminerie, la main devant la bouche, pour la rattraper et se faire pardonner et se faire pardonner. Malheureusement, il insulte en public et se fait pardonner en privé, ce qui est lâche." Pour les autres, ce sera plus lapidaire. Malraux? "Mythomane." Sagan? "Médiocre." Julien Green? "Pédé-chrétien." Le Nouveau Roman? "Illisible." Mais Morand est aussi capable de s'enthousiasmer pour A bout de souffle...

    Le "traître" de Gaulle

    Et puis, il y a la divine surprise des hussards. Car cette Correspondance est aussi l'histoire de la résurrection littéraire de ces deux "iguanes préhistoriques des Galapagos". Morand et Chardonne sont soudain fêtés par une génération de jeunes insolents - Nimier, Blondin, Déon, Millau... Ils rajeunissent au contact de ces joyeux anti-sartriens, qu'ils retrouvent pour des soirées au champagne et couvent com -me leurs propres enfants (si Nimier a des problèmes cardiaques, ils l'envoient illico consulter l'ancien médecin de... Pétain!). Promus colonels des hussards, les voilà qui découvrent la "jeunesse de la vieillesse". 

    Les épreuves ne manquent pas, pourtant. En mai 1958, Morand, fantôme de Vichy parti à l'assaut du Quai de Conti, échoue d'une voix à l'Académie. Une semaine plus tard, c'est le "traître" de Gaulle qui revient au pouvoir, ce général auquel les deux épistoliers dénient jusqu'à sa particule, l'appelant assez comiquement "Gaulle" dans leurs échanges. C'est que les deux réprouvés n'ont rien abdiqué de leur passé. "Je ne renie rien du Ciel de Niefheim", écrit Chardonne, faisant allusion à son ode à l'Allemagne hitlérienne, parue en 1943. 

    Quant à Morand, il ne manque jamais une occasion de dénoncer les "judéonègres". (Pas un seul mot sur la Shoah en 1100 pages, chez ces deux intellectuels qui refont le monde de l'après-Yalta.) "Il faut faire attention à ce que l'on écrit. Il y a des mots qui ne s'effacent pas", prévient pourtant Chardonne. Ils n'en ont cure. Le déluge peut commencer.

    Jérôme Dupuis (L'Express, 1er décembre 2013)

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  • Un homme dans l'empire...

    « Nous n’étions pas qu'une machine à faire la guerre mais nous prétendions édifier un empire qui civiliserait peu à peu le monde connu ou, du moins, celui que nos armes pourrait forger, et c'était cet idéal que je souhaitais servir. »

    Les éditions L'Age d'Homme viennent de publier Un homme dans l'Empire de Dominique Inchauspé. Avocat, auteur de plusieurs essais, comme L'erreur judiciaire (Puf, 2010) Dominique Inchauspé nous livre un roman qu'on peut placer dans la lignée du Désert des Tartares (1940) de Buzzati, d'Héliopolis (1949) de Jünger ou du Rivage des Syrtes (1951) de Gracq...

     

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    " Dans un bastion en face du fleuve Bellore, le capitaine Varlien écrit, des semaines durant, à une femme dont il a divorcé. Lertère Varlien sert dans l’armée d’un empire intemporel, mélange de l’Algérie de la conquête française, de celle des opérations de maintien de l’ordre et aussi des frontières nord de l’Empire romain. Académie militaire puis première affectation dans les Provinces archaïques à feu et à sang, le jeune homme mûrit vite. De retour à la capitale, il est entraîné dans un jeu mondain qui le séduit et où il séduit une femme d’une beauté hors du commun. Ils s’épousent puis divorceront. Ses lettres dont il retarde l’envoi deviennent une sorte de journal de marche de son esprit : anecdotes de guerre atroces, interrogations sur la cruauté, méditations sur la chose militaire et sur l’idée impériale… Au printemps, l’Armée combattante passera sur la rive barbare du Bellore et cherchera à y venger une défaite cuisante.

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  • Critique de la bien-pensance...

    Les éditions Jacob-Duvernet viennent de publier un essai de Muriel de Rengervé, intitulé L'affaire Richard Millet - Critique de la bien-pensance. Normalienne, agrégée d'histoire, Muriel de Rengervé est romancière.

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    " A peine quelques jours après la parution par l'écrivain Richard Millet du court texte Eloge littéraire d'Anders Breivik, le 24 août 2012, un emballement médiatique s'est déclenché. Tout ce que Paris compte d'intellectuels, d'écrivains, grands et petits, de penseurs, de critiques littéraires, de censeurs autoproclamés, s'est mobilisé pour organiser la mise à mort sociale, littéraire, intellectuelle, de Richard Millet. Qui a vraiment lu le texte de Millet ? Très rares ont été ceux qui ont accepté de débattre avec lui. Le Clézio, Annie Ernaux, à l'origine d'une pétition, Bernard-Henri Lévy, et d'autres participent à la curée. Ils auront gain de cause : le 13 septembre 2012, Richard Millet doit démissionner du comité de lecture de Gallimard, tout en continuant son travail d'éditeur. Les pressions médiatiques et les réactions individuelles l'ont emporté. Dans la France du début du XXIe siècle, le débat d'idées serait-il devenu impossible ? L'autre, celui qui professe une opinion différente, est refusé, rejeté, mis au ban, considéré comme un menteur et, insulte devenue courante, comme un fasciste. Une chape de plomb semble s'être abattue sur la vie intellectuelle et littéraire, où toute idée dissonante, tout propos dérangeant est immédiatement disqualifié. Le moralisme et l'antiracisme, nouveaux dogmes imposés à toute la société, se sont mués en maccarthysme. La France est-elle entrée dans l'ère du terrorisme intellectuel ? "

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  • Laurent Dandrieu fait son cinéma...

    Les éditions de L'Homme nouveau viennent de publier un Dictionnaire passionné du cinéma établi par Laurent Dandrieu. Journaliste et critique de cinéma à Valeurs actuelles, Laurent Dandrieu était, dans les années 90, un des animateurs de la revue Réaction, remarquable revue de la droite littéraire de conviction. Il a récemment publié Woody Allen - Portrait d'un antimoderne (CNRS éditions, 2012).

     

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    " Comment s’y retrouver dans une production cinématographique surabondante, et de plus en plus accessible au gré des rééditions vidéo, mais aussi de la multiplication des chaînes de télévision ? Comment distinguer ce qui vaut la peine d’être vu de ce qui est une simple perte de temps, les films qui élèvent de ceux qui dégradent, ceux qui ouvrent au spectateur de nouveaux horizons de ceux qui l’enferment dans une vision négative de l’existence ?
    Offrant une sélection très large du cinéma récent, mais aussi des grands classiques, chefs-d’œuvre, curiosités ou fausses valeurs que le septième art a produits depuis l’origine, Laurent Dandrieu présente 6000 films à regarder ou à éviter. Par rapport aux autres dictionnaires existants, son Dictionnaire passionné du cinéma offre la singularité de voir un même et unique critique analyser un très large éventail de films, en toute indépendance de jugement, sans égard pour les notoriétés établies et les admirations obligatoires.
    Au passage, ces pages sont l’occasion de décrypter le monde tel qu’il va ou tel qu’il ne va pas ; à travers le miroir qu’en fournit la production cinématographique du monde entier, c’est ainsi un état des lieux de la modernité, de l’esprit du siècle et de sa conception de l’homme qui se dessine. "

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