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Livres - Page 439

  • L'accumulation primitive de la noirceur...

    Les éditions Allia  viennent de publier L'accumulation primitive de la noirceur , un recueil de nouvelles de Bruce Bégout. Philosophe, maître de conférences à l’université de Bordeaux, Bruce Bégout a publié plusieurs essais, dont Zéropolis : L’expérience de Las Vegas (Allia, 2002), De la décence ordinaire (Allia, 2008) et Suburbia (Inculte, 2013) ainsi qu'une fable dystopique intitulé Le Park (Allia, 2010).

     

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    " «Au fond du salon de thé encalminé dans une pénombre brune d'ambiances surannées où de vieilles rombières, tannées comme des peaux de bête ayant connu les alternances éprouvantes des hivers rudes et des étés caniculaires, font goûter à leur kiki le thé au lait qu'elles ont commandé et que ledit kiki lape avec une indifférence narquoise qui fait peine à voir, estompant dans un nuage blanc les contours de sa gueule stupide d'être sans esprit, Kate Moss feuillette un magazine de mode : l'exhibition sereine de la fausse conscience.»
    Révéler ce que l'extraordinaire a d'ordinaire : voici ce qui relierait les nouvelles de ce recueil. Chacune s'attache à des personnages singuliers, souvent seuls et désarmés, aux prises avec l'époque dans ce qu'elle a de plus excessif et de violent. Portraits de maniaques, de désaxés, d'originaux qui luttent contre "le dispositif", ainsi qu'ils nomment la combinaison d'airain de la marchandise, de la technologie et du spectacle. Bruce Bégout procède à l'inverse du film d'horreur : il désigne ce que l'insane lui-même a d'ordinaire. D'où les situations paradoxales ici mises en scène. Dans Signes particuliers : néant, un architecte conçoit, à la solde de l'État, un édifice destiné à aider les gens à se suicider. Dans Le Compteur des féminicides, suite à une injonction ministérielle, un homme dénombre les femmes tuées dans les séries, films ou vidéos. Certaines nouvelles nous plongent dans le malaise quand d'autres flirtent avec le fantastique. Bégout invente ici un ton, qu'il qualifie de "post-gothique". Dans ces récits, l'effroi, le mal, la terreur n'expriment pas seulement la fragilité psychologique des personnages face aux forces des ténèbres, mais aussi le potentiel de nuisance de l'époque. Ses vampires prennent la forme d'appareils, de produits, d'architectures mais aussi de représentations sociales, d'injonctions et de tics de langage. Bruce Bégout traque les démons non pas dans les châteaux hantés, les ruines, les églises, les forêts et les cimetières mais dans les parkings, les centres commerciaux, les banlieues pavillonnaires, la suburbia mondiale. Mais qu'en est-il de la résistance, volontaire ou non, de ces personnages dans le contexte morbide qui les broie ? Bégout manie l'humour noir, qui peut parfois triompher du réel. La raison reprendra-t-elle néanmoins ses droits ? Parviendra-t-elle à expliquer la part de fiction et de non-sens qui régit le quotidien ? "
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  • Bienvenue chez les Frères de la côte !...

    « Ce peuple [celui des Frères de la côte], qui était allé jusqu'au bout du monde pour ne pas être soumis à la société marâtre, était composé d'aventuriers de toutes sortes : spadassins et pillards, nobles et brutes, hidalgos et picaros. Ils savaient faire de la politique ; autrement, la Tortue n'aurait pas tardé à être écrasée ; mais les frères de la côte savaient bien comment traiter avec les puissances maritimes ; comment obtenir de temps en temps "la letre de marque" ; comment jouer sur les luttes intestines entre ceux qui gouvernaient les terres et les flottes. » Gabriele Adinolfi, Pensées corsaires

     

    Les éditions Tallandier viennent de rééditer l'Histoire de la flibuste de Georges Blond. Journaliste, écrivain et surtout formidable conteur, ami de Robert Brasillach, Georges Blond s'est illustré dans les récits historiques consacrés à la marine ou à l'épopée napoléonienne, mais également dans les récits animaliers.

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    " Leur histoire commence peu après la découverte du Nouveau Monde. Ces aventuriers venus d’Europe, attirés par l’or transporté par les galions espagnols de retour d’Amérique, établirent d’étranges colonies dans les îles des Caraïbes, particulièrement à la Tortue et à la Jamaïque. Tantôt corsaire, lorsque mandatés par leur souverain, tantôt pirate, donc pillant pour leur propre intérêt, ces hommes sont connus dans l’Histoire sous le nom de flibustiers. Pendant près de quatre siècles, pillant et massacrant au gré de leur quête de trésor, ils firent régner la terreur sur ces rivages lointains.     Traînant souvent la réputation de brutes sanguinaires, voleurs sans scrupules, violents et cruels, mais non dénués de talent, les flibustiers écumèrent la mer caraïbe et le golfe du Mexique à la recherche de butin. C’est précisément leur fabuleuse et fascinante épopée que Georges Blond narre ici avec verve. Avec lui, nous suivons les destins de ces chasseurs de trésors, parmi lesquels Henry Morgan au XVIIe siècle et le Français Jean Laffite au XVIIIe siècle. "

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  • Les Carnets de guerre d'Ernst Jünger...

    Les éditions Christian Bourgois publient cette semaine les Carnets de guerre 1914-1918 d'Ernst Jünger. Ce sont les notes brutes, prises sur le vif, au front, qui, ont permis à l'auteur d'écrire les chefs d’œuvre que sont Orages d'acier, Le boqueteau 125 ou Feu et sang. Indispensable, évidemment !...

     

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    " Les Carnets de guerre 1914-1918 constituent la face cachée d'Orages d'acier, qui, pour André Gide, était « incontestablement le plus beau livre de guerre » qu'il ait jamais lu. Écrits directement dans le feu de l'action, ces quinze petits carnets d'écolier nous révèlent la matière brute sur laquelle Jünger se livra, une fois la paix revenue, à un savant travail de réécriture.
    Fort peu de témoins sont restés autant d'années que lui en première ligne des combats, sans jamais cesser de prendre des notes d'une acuité stupéfiante. Sept fois blessé, Jünger a pu relater avec une objectivité volontairement glaciale les souffrances du fantassin.
    Ce témoignage sans fard d'un engagé volontaire de dix-neuf ans ne cache rien des horreurs de la guerre. Mais il ne dissimule pas non plus l'enthousiasme de départ, la joie de se battre et le délire meurtrier qui s'empare des hommes au moment de l'assaut. D'où l'incontestable intérêt historique et documentaire de ces carnets qui révèlent également des aspects inconnus de la personnalité complexe d'Ernst Jünger. "

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  • Sabandonner à vivre...

    Les éditions Gallimard viennent de publier un nouveau recueil de nouvelles de Sylvain Tesson intitulé S'abandonner à vivre. Géographe, aventurier et journaliste, Sylvain Tesson, bien connu pour ses récits comme L'axe du loup (Robert Lafont, 2004) ou Dans les forêts de Sibérie (Gallimard, 2011), est également un auteur de nouvelles, souvent teintées d'un humour un peu grinçant, comme dans Une vie à coucher dehors(Gallimard, 2010) ou dans Vérification de la porte opposée (Phébus, 2010).

     

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    " Devant les coups du sort il n'y a pas trente choix possibles. Soit on lutte, on se démène et l'on fait comme la guêpe dans un verre de vin. Soit on s'abandonne à vivre. C'est le choix des héros de ces nouvelles. Ils sont marins, amants, guerriers, artistes, pervers ou voyageurs, ils vivent à Paris, Zermatt ou Riga, en Afghanistan, en Yakoutie, au Sahara. Et ils auraient mieux fait de rester au lit."

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  • Israël contre le Hezbollah...

    Les éditions du Rocher viennent de publier une étude de Michel Goya et Marc-Antoine Brillant intitulée Israël contre le Hezbollah - Chronique d'une défaite annoncée  12 juillet - 14 août 2006. Les deux auteurs sont officiers de l'armée de terre et diplômés de l’École de guerre. Responsable de l'excellent blog La voie de l'épée et membre du comité éditorial de la revue Guerre & Histoire, Michel Goya a déjà publié plusieurs essais comme La chair et l'acier - L'armées française et l'invention de la guerre moderne (Tallandier, 2004) ou Irak, les armées du chaos (Economica, 2008).

     

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    " Avec un style sobre et efficace Michel Goya nous propose, dans une logique grand public, un travail de fond sur le conflit entre Israël et le Hezbollah au sud Liban en 2006. Ce conflit débouche sur plus de 1000 morts civils dont 30 % d'enfants de moins de 12 ans ; une majorité des infrastructures du pays détruites ; une marée noire en Méditerranée ; des opérations (de part et d'autre) qualifiées de crimes de guerre par Amnesty International.
    Avec l'aide de l'Iran, le Hezbollah s'est doté d'une extraordinaire capacité de frappe de la population civile (15000 roquettes et missiles). De son côté Tsahal refuse de revenir au combat rapproché et entreprend une avalanche de frappes (jusqu'à 5000 obus et 250 missiles chaque jour sur un rectangle de 45 km sur 25). Cette armée qui, en 1967 avait détruit 3 armées en 6 jours, éprouve les pires difficultés à progresser de quelques centaines de mètres.

    Depuis 2001, les puissantes armées occidentales, Tsahal compris, n'ont vaincu aucune organisation non étatique armée dans le grand Moyen Orient. A l'été 2006, elles ont même toutes été mises en échec simultanément, dans le Sud afghan, à Bagdad et au Liban. Ce conflit met en lumière le glissement de la pensée stratégique occidentale, niant la guerre au profit d'une vague notion d'opération de maintien de la paix. "

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  • La gauche radicale et ses tabous...

    Les éditions du Seuil viennent de publier La gauche radicale et ses tabous, un essai d'Aurélien Bernier. Collaborateur du Monde diplomatique, l'auteur analyse les raisons de l'échec du Front de gauche face au Front national...

     

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    " Le constat est douloureux, mais irréfutable: malgré le succès de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon en 2012, le Front national réussit bien mieux que le Front de gauche à capter le mécontentement populaire. Comme dans la plupart des pays d'Europe, la crise du capitalisme profite moins à la gauche "radicale" qu'à une mouvance nationaliste favorable au capitalisme ! Tel est le paradoxe analysé dans ce livre. Paralysé par la peur de dire "la même chose que Le Pen", le Front de gauche s'enferme dans trois contradictions. Il veut restaurer la souveraineté populaire mais ne défend plus la Nation, seul espace possible pour une réelle démocratie. Il lutte pour une "autre Europe", sociale et solidaire, mais n'assume pas la nécessaire rupture avec l'ordre juridique et monétaire européen. Il est anticapitaliste mais renonce au protectionnisme contre le libre échange mondialisé qui brise toutes les résistances. Souveraineté nationale, désobéissance européenne et protectionnisme: tels sont les trois sujets tabous dont la gauche radicale doit se ressaisir, au lieu de les abandonner au Front national qui a beau jeu de se présenter comme le seul protecteur du peuple français face à la pression des marchés et à l'Europe ultralibérale. "

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