Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livres - Page 366

  • Au fond de la couche gazeuse...

    Les éditions Fario viennent de publier Au fond de la couche gazeuse 2011-2015, un essai sous forme de chronique, de Baudoin de Bodinat, sur l'effondrement du monde moderne. Baudoin de Bodinat est l'auteur d'un ouvrage marquant intitulé La vie sur terre (Encyclopédie des nuisances, 1996 et 1999).

    Baudoin de Bodinat.jpg

    " Comme on s’informe des mœurs et usages d’une colonie animale en observant à bonne distance ses foyers d’attroupement, ses circulations saisonnières, ses activités significatives, il est indispensable d’examiner l’état actuel de la collectivité humaine et l’esprit qui l’anime en tâchant de se projeter, autant que possible, en dehors ou au-delà de ce « Dôme » d’ondes électromagnétiques qui la retient captive (à plus de sept milliards se gênant d’être entassés là sans issue). Et tout autant d’essayer de saisir ce qui se tient comme pensées et sensations frustres derrière l’expression neurasthénique de ceux que l’Âge numérique a assujetti à ses écrans.
    Des observations, des relevés sur le motif ou encore des sondages pensifs dans ce qui subsiste d’âme ont été recueillis au cours des années 2011 à 2015 du calendrier grégorien. Quelques saisons après la publication de La Vie sur Terre donc, au cours desquelles le bruit de cataracte au loin s’est amplifié sensiblement au milieu des crues et dévastations physicochimiques, des foules déplacées au gré des pénuries et massacres, des frustrations exacerbées, des pandémies et de la peur qu’elles entretiennent sous l’œil des engins aéronautiques et des caméras de surveillance un peu partout.
    Un défaut généralisé d’attention à tout ce que l’opulence offre à ses victimes, les substances psychostimulantes et la pornographie comme exutoire, la mise à l’index de la nostalgie ou le dégoût des impressions obscures qui affleurent sous le vernis de l’excitation intensive sont devenues l’apanage de ces Nibelungen des temps de la fin, prêts à se jeter, entraînant avec eux tout l’or de la vie, dans les brasiers de la dernière techno-party mondiale où ils feront les figurants. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Être ou ne pas être républicain...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un essai polémique de Frédéric Rouvillois intitulé Être ou ne pas être républicain. Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (2006), Histoire du snobisme (2008),  tous deux disponibles en format de poche dans la collection Champs Flammarion, ou L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011).

     

    Etre ou ne pas être républicain.jpg

    " Tous républicains ! Débordés, Jean-Pierre Chevènement et Jean-Louis Debré ! A gauche, à droite, aux extrêmes, la surenchère bat son plein. Chaque jour ou presque, elle voit s'écharper Manuel Valls et François Fillon, Najat Vallaud-Belkacem et Nathalie Koscuisko-Morizet, Jean-Vincent Placé et Bruno Le Maire. Mais aussi Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Avec, au sommet, Nicolas Sarkozy qui entend rebaptiser l'UMP de cet alias pour en disputer le monopole indu qu'exerceraient, depuis l'Elysée, François Hollande et le PS. Frédéric Rouvillois interroge ici, avec profondeur de vue et sans concession de ton, cette inflation. Il retrace l'envahissement progressif de ce vocable fourre-tout au gré des crises que marquent les ascensions conjointes de l'Europe et du Front national depuis les années 1980. Il détaille les diverses utilisations de ce mot culbutis, qu'il s'agisse des programmes des partis, des politiques des gouvernements, des définitions des institutions, tout au long de la Ve République. Il montre l'indétermination de ce méli-mélo terminologique à travers les âges, sous les autres cieux et jusque dans notre propre histoire, avec l'idéalisation de la séquence radicale-socialiste sous la IIIe République. De quoi le recours effréné à ce couteau suisse multifonctions est-il le nom ? Sinon de l'impuissance générale à dire et penser la France ? Un pamphlet implacable au cœur de l'actualité politique la plus brûlante."

    Enregistrer

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • La marche sur Rome, l'autre révolution d'octobre...

    Les éditions Galliamard viennent de publier Soudain le fascisme - La marche sur Rome, l'autre révolution d'octobre, un essai d'Emilio Gentile. Historien italien, spécialiste du fascisme, Emilio Gentile a publié de nombreux ouvrages, dont La religion fasciste (Perrin, 2002), Qu'est-ce que le fascisme ? (Gallimard, 2004) ou L'apocalypse de la modernité (Aubier, 2011).

     

    Soudain le fascisme.jpg

    " Il s’était rasé de près, avait dissimulé son crâne chauve sous une perruque, pris un tram et, en cette nuit du 24 au 25 octobre 1917, s’était rendu au Palais d’Hiver pour s’emparer du pouvoir. Lénine avait compris qu’il fallait saisir l’occasion favorable qui ne se représenterait pas. Cinq années plus tard presque jour pour jour, dans la soirée du 29 octobre 1922, Benito Mussolini, chauve et mal rasé, vêtu d’une chemise noire, monta dans un train, acclamé par la foule, pour se rendre à Rome et y prendre le pouvoir. Lui aussi avait pressenti qu’il fallait profiter du moment propice. Au terme d’une insurrection de deux jours qu’il avait lui-même baptisée «marche sur Rome», l’Italie n’eut pas seulement un gouvernement, mais une dictature.
    Si les historiens conviennent qu’il y eut non une révolution bolchevique, mais un coup d’État, il n’en va pas de même pour la marche sur Rome. Comment se peut-il, pour reprendre des expressions de contemporains de l’événement, qu’«un opéra-bouffe», «une kermesse maladroite», «un rassemblement sans importance d’idiots utiles» ait donné naissance à l’un des régimes les plus tragiquement antidémocratiques et impérialistes du XXe siècle? Prenant pour fil conducteur du récit la confrontation entre l’homme d’action et l’occasion à saisir, c’est-à-dire le moment où la décision humaine intervient sur les circonstances pour fixer la voie à suivre, sans aucune garantie de succès, Emilio Gentile, dans une étude radicalement nouvelle, montre à l’œuvre un parti organisé comme une milice qui conquiert le gouvernement d’une démocratie parlementaire paralysée par ses renoncements. Le but de la conquête est affiché depuis le commencement : détruire l’État libéral et la démocratie, grâce à l’indifférence et à la passivité de la majorité de la population. La dictature fasciste débuta dès la marche sur Rome, puisqu’elle était l’inexorable conséquence de la nature même du parti. "

    Lien permanent Catégories : Livres 1 commentaire Pin it!
  • Au fil du temps...

    Les éditions des Amis d'Alain de Benoist viennent de publier Au fil du temps, un recueil des éphémérides rassemblés depuis quarante ans par Alain de Benoist pour la revue Éléments. Une mine d'or de noms, de faits, de références et de dates... A picorer sans retenue !

    Le livre est disponible sur le site de la revue Éléments et sur le site des Amis d'Alain de Benoist.

     

    Au fil du temps.jpg

    " La revue Éléments publie dans chacun de ses numéros une page d’Éphémérides. Cette rubrique a été inaugurée en juin 1975, il y a maintenant quarante ans, et elle s’est poursuivie sans interruption depuis cette date. Ce livre reprend toutes les Éphémérides publiées à ce jour dans Éléments, en se présentant comme une sorte de calendrier, où chaque référence est placée chronologiquement à la date qu’elle occupe dans le déroulement de l’année.

    Ce recueil ne cherche en aucun cas à rivaliser avec les répertoires, calendriers ou dictionnaires historiques déjà existants, pour l’excellente raison qu’il ne prétend nullement parler de manière indifférenciée de tous les personnages ou de tous les événements du passé. Il donne des références d’ordre historique, politique, artistique ou littéraire, il cite les personnages ou les événements les plus divers mais, inévitablement, il accorde plus d’importance à certains sujets qu’à d’autres. A côté des dates incontournables et des figures de premier plan, sa caractéristique principale est de chercher à évoquer aussi des personnages peu connus ou des événements souvent négligés. Son originalité, en d’autres termes, est de jeter sur le passé un regard non dépendant des modes du moment. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Le miel...

    Les éditions Gallimard viennent de publier, dans leur collection de poche Folio, un roman de Slobodan Despot intitulé Le miel. Ecrivain et éditeur, Slobodan Despot est l'auteur de plusieurs livres, dont des recueils de chroniques mordantes, Despotica (Xénia, 2010) et Nouvelleaks (Xénia, 2015).

    Miel.jpg

    Il faut lire Le Miel, court et lumineux roman de Slobodan Despot, paru dans la collection Blanche de Gallimard.

    Voici son argument brièvement présenté: « En sauvant un apiculteur déraciné, le Vieux, au bord d’une route délabrée par la guerre, Vera l’herboriste ignore qu’elle se sauve elle-même. Pour le comprendre, il lui faudra recueillir l’histoire du fils, Vesko le Teigneux, encore prisonnier de ses peurs.
    Le voyage épique de Vesko en voiture avec son père, à travers un pays devenu étranger, n’a été possible que par la grâce d’une substance bénéfique, un véritable viatique : le miel. Chacun de nos gestes compte. »

    Ce road trip poétique à travers l’ex-Yougoslavie déchirée par la guerre est aussi un roman de réinformation.

    Dans Le Miel il n’y a ni « bons » ni « méchants » mais des hommes qui luttent. Slobodan Despot nous y montre l’envers du miroir : la guerre vue du côté des diabolisés.

    Avec des formules qui claquent comme des balles :

    « (Dusan) se distingua suffisamment par sa bravoure pour figurer sur la liste des criminels de guerre dressée par le camp d’en face » (p. 31) ;

    « L’architecture moderne et son équivalent le communisme ont voulu tout standardiser, tout rationaliser » (p. 60) ;

    « “Dans cette province riante, chaque hameau est un Oradour-sur-Glane”, écrivit le petit journaliste dans son quotidien. On lui retira le dossier yougoslave pour partialité. Il fut le dernier étranger à recueillir et relayer la voix de cette enclave serbe » (p. 61) ;

    « Contre qui prendre parti, sinon contre les mensonges qui déferlaient avec un grondement de cataracte… » (p. 120).

    Mais au-delà de la politique et de la guerre, le héros redécouvre la nature : « Tandis qu’il contemplait ces forêts silencieuses, une question toute bête vint lui occuper l’esprit : comment appelait-on ces arbres ? De quelle essence, les hautes futaies ? De quelle essence, les arbres frisés ? Et ces magnifiques frondaisons qui scintillaient en gris et argent au gré du vent, et dont le bruissement devait être une caresse ? Aucune idée. Son père les connaissait sans doute. Mais lui, le stupide citadin, allait peut-être mourir sans avoir su reconnaître un seul arbre autour de lui. (…) Qu’avait-il appris au juste ? » (p. 69, 70).

    Voici un miel à déguster d’urgence !

    Jean-Yves Le Gallou (Novopress, 10 juillet 2014)

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Le mirage numérique...

    Les éditions Les prairies ordinaires viennent de publier un essai de Evgeny Morozov intitulé Le mirage numérique - Pour une politique des big data. Chercheur et essayiste, Evgeny Morozov étudie les conséquences sociales et politiques des nouvelles technologies. Il est l'auteur de Pour tout résoudre, cliquez ici (Fyp, 2015).

     

    Mirage numérique.jpg

    " Avec l'Internet des objets et les big data, qui reposent sur la collecte et le partage de données en temps réel, une poignée d'entreprises californiennes promet de nous offrir abondance, prospérité, émancipation. Mais à quel prix ? L'affaire Snowden, qui a révélé le système de surveillance planétaire mis en place par le gouvernement américain avec la complicité de la Silicon Valley, ne fut en réalité qu'un symptôme.

    Dans ce livre incisif, Evgeny Morozov nous invite à résister à ce qu'il appelle le "solutionnisme", croyance largement partagée, des hackers aux makers, en passant bien sûr par les couloirs de la Maison blanche : la tendance à voir dans la technologie numérique une panacée universelle, qui résoudra tous nos problèmes, des plus banals (trouver un restaurant) aux plus complexes (éradiquer la pauvreté et les inégalités). Les services de renseignement furent pionniers dans ce domaine : se désintéressant des racines historiques et politiques du terrorisme, ils le traitèrent comme un simple problème d'identification de suspects et de récolte d'informations en continu. Surtout, du renseignement à la vie quotidienne - et retour ! -, un nouveau système de gouvernance s'installe : la "régulation algorithmique", qui menace, plus que notre vie privée, nos libertés mêmes. A-t-on encore besoin de lois quand on dispose de capteurs numériques qui analysent notre comportement ? Et, tandis que l'"informationnalisation" de la société rend l'individu totalement transparent, l'Etat et les multinationales sont quant à eux libres de poursuivre tranquillement leurs desseins, dans la plus grande opacité. Contrairement à ce que certains prédisaient, les nouvelles technologies n'ont altéré ni les rapports de pouvoir ni la concentration au sein du système capitaliste : elles pourraient même, à brève échéance, les renforcer. La technologie est donc devenue une affaire beaucoup trop grave pour être laissée aux informaticiens, aux entrepreneurs et aux gouvernants. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!