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Livres - Page 359

  • La question de la souveraineté...

    Les éditions Michalon viennent de publier un essai de Jacques Sapir intitulé Souveraineté - Démocratie - Laïcité. Économiste hétérodoxe et figure de la gauche souverainiste, Jacques  Sapir a publié de nombreux essais comme La fin de l'euro-libéralisme (Seuil, 2006) ou La démondialisation (Seuil, 2011).

     

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    " La nation rassemblée et l'état d'urgence décrété, nous vivons un moment souverainiste. Mais à quel prix, et sous quelles conditions, pouvons-nous vivre ensemble ? Cette question fait clivage. Le souverainisme est ce nouveau spectre qui hante le monde. Rien de plus normal pourtant, car la question de la souveraineté est fondatrice de la démocratie. Elle fonde la communauté politique, ce que l'on appelle le peuple, et définit un ordre politique. Partout en Europe et dans le monde s'exprime la volonté populaire de retrouver sa souveraineté. Que ce soit face aux incohérences de l'Union européenne sur la crise des réfugiés, ou face aux questions suscitées par le déni de la souveraineté grecque des institutions de la zone Euro, la souveraineté est la question d'aujourd'hui. Si la notion de souveraineté a pris une place centrale dans le débat, c'est bien parce qu'elle touche à quelque chose d'essentiel : la liberté. Celle de faire et de décider, en son propre nom comme de manière collective. Mais qui dit souveraineté dit aussi peuple et laïcité. Aujourd'hui plus que jamais, il est impératif de rejeter les définitions du peuple fondées sur l'ethnie ou la religion, et d'affirmer la nature historique et politique de cette notion. Faire disparaître du champ politique le principe de souveraineté ne peut se justifier que par une volonté de faire disparaître aussi le principe de démocratie. Il ne faut alors pas s'étonner de ce que la société glisse vers l'anomie et la guerre de ''tous contre tous''. "

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  • Le combat d'un général blanc...

    Les éditions des Syrtes viennent de publier un essai de Nicolas Ross intitulé Koutiepov - Le combat d'un général blanc : de la Russie à l'exil. Spécialiste de l'histoire russe, Nicolas Ross est ntament l'auteur de La Crimée blanche du général Wrangel (Editions des Syrtes, 2014).

     

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    " L'un des agents soviétiques qui avaient participé à l'enlèvement du général Koutiepov en janvier 1930 lui a rendu un bel hommage en affirmant qu'il était " le principal générateur d'idées et le chef incontesté des officiers de l'émigration, surtout des plus jeunes. C'était une idole pour la jeune génération des officiers blancs ". Et, de fait, dans la mémoire de l'émigration russe blanche, le général Koutiepov (1882- 1930) occupe une place bien à lui, à la fois unique et presque banale. Sa personnalité semble largement se retrouver dans le type caractéristique de l'officier russe : amoureux d'une patrie idéale, proche de son peuple et de ses hommes et prêt à servir son pays avec simplicité et abnégation. La grande littérature russe, depuis Pouchkine, fourmille de personnages qui rappellent Koutiepov. Plus qu'un père ou un guide, comme le général Wrangel, il fut pour beaucoup de combattants blancs un frère aîné, auquel l'expérience avait apporté le discernement des choix de vie et qui entraînait tout naturellement à sa suite une jeunesse appelée par son sentiment du devoir à la lutte contre les bolcheviques. Pendant la guerre civile, il y en eut d'autres comme lui. Mais en émigration il fut le seul. Simplicité, rigueur morale, courage, intelligence immédiate des situations et des faits concrets, autorité naturelle, constance, honnêteté scrupuleuse, amour viscéral du peuple russe, fidélité aux valeurs éternelles de la Russie - ce sont là les principales qualités que reconnaissaient à Koutiepov ses partisans et ses admirateurs. Dureté, cruauté, intelligence terre à terre, naïveté, incompétence politique, goût exagéré de l'uniforme et des parades - tels sont, parmi d'autres, les défauts que soulignaient ses adversaires. Ces défauts, remarquons-le, sont largement compatibles avec les qualités que lui attribuaient ses amis. "

     

     

     

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  • Vers la nuit...

    Les éditions Flammarion viennent de publier le premier roman d'Isabelle Bunisset intitulé Vers la nuit. Chroniqueuse viticole au Figaro magazine, Isabelle Bunisset est docteur ès lettres et auteur d'une thèse sur Louis-Ferdinand Céline.

     

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    "Céline. Parler de lui ? Tout a été dit ou presque sur l'écrivain. Qu'on l'aime ou qu'on le déteste, il est là. Incontestable, même lorsqu'il est contesté. Parler pour lui ? Fendre le masque marmoréen du monument, tenter de regarder l'homme derrière, de capter un filet de voix mourante ? Non, il ne s'agit ni de parler pour lui ou comme lui, mais de parler avec lui. Foin du marbre, de la grande statue dont l'ombre elle-même est si immense qu'elle écrase tout. Chair à chair, pour une fois. Se glisser dans les interstices, chercher à les remplir comme le ferait un ami venu le visiter en toute humilité, l'ami fût-il anonyme. Rester au chevet du malade, auquel le temps paraît bien court – et une éternité, pourtant. Nauséabond, soit. Jusqu'à l'os, parfois. Propre sur lui, rarement. Probe, à sa façon, certainement, vulnérable toujours : Céline, tel qu'en lui-même, tel que je le vois, dans sa nuit, la dernière." Isabelle Bunisset.

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  • Martin Heidegger, entre catholiscisme, révolution et nazisme...

    Les éditions Perrin viennent de publier Martin Heidegger - Catholicisme, révolution, nazisme, une biographie du philosophe de Todtnauberg signée par Guillaume Payen. L'auteur est docteur en histoire et chercheur associé au CNRS.

     

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    " « Le national-socialisme est un principe barbare», écrit Martin Heidegger dans ses Cahiers noirs, ajoutant : « C'est ce qui lui est essentiel et sa possible grandeur. » Révolutionnaire radical, ayant vu et approuvé le caractère destructeur du nazisme, le recteur de Fribourg a réservé d'autres surprises dans ses journaux philosophiques, dans lesquels il évoque par exemple l'« auto-anéantissement du “juif"; ». Alors que le philosophe est devenu un objet d'incompréhension et d'horreur, nombre de spécialistes en appellent désormais à l'histoire. C'est cette réhistoricisation que l'auteur a entreprise dans ce livre. Refusant la polémique, l'adoration et la détestation, il s'emploie à comprendre l'homme et le penseur, de l'intérieur et en son temps, par le biais de toutes les sources disponibles : cours, lettres, textes de circonstance, de même que les Cahiers noirs qui suscitent tant d'émoi.
    Excédant largement le IIIe Reich, le cheminement de Heidegger fut heurté : il commença par un catholicisme intransigeant, qui laissa la place, après la Première Guerre mondiale, à une volonté farouche de révolution philosophique, terreau dans lequel son nazisme vint jeter de profondes racines qui survécurent à l'effondrement du régime d'Adolf Hitler. De cette biographie se dégage un portrait fait d'ombres et de lumières : grand philosophe, maître, ami ou amant de juifs ou d'étrangers, Heidegger fut aussi un nationaliste antisémite, inquiet de l'« enjuivement » de son peuple et soucieux de son rôle historique prééminent. "

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  • Quand le mythe fait l'histoire...

    Les éditions du Seuil viennent de publier un essai de Hans Blumenberg intitulé Préfiguration - Quand le mythe fait l'histoire. Philosophe allemand mort en 1996, Hans Blumenberg a consacré une partie de son oeuvre à la question du mythe.

     

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    " Dans son livre monumental de 1979, Arbeit am Mythos - Travail sur le mythe, Blumenberg effectuait une sorte de réhabilitation du mythe contre toute approche qui le renverrait à un passé archaïque ou à une forme provisoire vouée à être dépassée par la rationalité scientifique ; mais Blumenberg semblait avoir esquivé le problème de l'usage idéologique du mythe. Quand le mythe préfigure l'histoire aborde de front le cas Hitler et le" mythe nazi" tout en élargissant la question à ce qu'il appelle une logique de la" préfiguration" : dans l'incertitude de l'action historique, le passé, vu comme un réservoir de possibilités que l'on peut répéter, est constitué en mythe. Car l'action historique et la décision politique prennent parfois leur origine très loin du calcul et de la rationalité. Blumenberg révèle notamment comment des figures comme Alexandre le Grand, César et Frédéric II ont servi à légitimer actions et rituels politiques du régime nazi. Il suit les effets de cette mise en scène de l'action et du destin de l'Allemagne, qui finit par constituer un véritable" contre-monde" auquel adhèrent Hitler et son entourage et où des analogies historiques fragiles deviennent des éléments déterminants de la politique étrangère-impériale - voire de décisions stratégiques. Toute une série de" cas impériaux" permettent à Blumenberg de développer une réflexion sur les analogies, les images et les figures qui orientent l'action et les récits historiques. "

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  • La part de l'ange...

    Les éditions Gallimard publient cette semaine un nouveau volume du journal de Jean Clair, intitulé La part de l'ange, qui recouvre les années 2012-2015. Conservateur des musées de France, Jean Clair est l'auteur d'essais sur l'art, comme Considérations sur l’État des Beaux-Arts (Folio, 2015) ou Hubris (Gallimard, 2012) mais est également un critique lucide et parfois féroce de notre société, comme dans son Journal atrabilaire (Folio, 2008) ou dans L'hiver de la culture (Flammarion, 2011).

     

     

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    " La part de l'ange est la part du fût occupée par l’«esprit» volatil d’une distillation. C’était aussi la part de l'oreiller laissée vide pour l’ange qui veille sur le sommeil de l’enfant. C’était, dans les sociétés anciennes, l’offrande aux dieux, les prémices d’une récolte, pour assurer les moissons futures.
    Une société moderne exclut le don à des puissances invisibles, génies ou divinités. Le prix y remplace la valeur, y compris pour ce qui est sans prix. Mais c’est se condamner à la stérilité et au désespoir.
    Historien de l’art, auteur d'expositions mémorables comme «Mélancolie», l’auteur de ce Journal a été l’observateur du changement : le Musée imaginaire est devenu une salle de ventes. Il s’en explique, parmi d’autres souvenirs, dans un entretien avec Malraux demeuré inédit.
    Comment un enfant grandi dans le silence du pays mayennais a-t-il pu finir ses jours sous la Coupole où l’on discute chaque semaine des mots du Dictionnaire? À l’origine de cette trajectoire, qui le laisse aujourd’hui désemparé, une double expérience : la psychanalyse, dont il est très jeune un patient, gardant le silence dont il connaît le prix, puis la découverte de la peinture qui, mieux que la littérature, garde elle aussi le silence.
    Pour la première fois, Jean Clair donne comme sous-titre à son texte Journal 2012-2015, comme s’il reconnaissait que ses écrits littéraires parus chez Gallimard, depuis le Court traité des sensations en 2002, jusqu’au Dialogue avec les morts en 2011 et aux Derniers jours en 2013, étaient les pans d’une même œuvre, fascinante à plus d’un titre, qui le met au niveau des grands diaristes, et dont La part de l’ange est le nouveau volume. "

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