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Géopolitique - Page 50

  • Poutine et la place de la Russie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à l'importance du rôle que la Russie de Poutine joue comme môle de résistance face à la puissance américaine...

     

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    Poutine et la place de la Russie

    La fin du monde n’a pas eu lieu.

    Quoiqu’il ne faille pas exclure, qu’à terme, ne se produise la fin d’un monde, celui, américano-centré, unilatéral et formidablement dangereux pour la paix, que l’on voudrait, ici, en Occident, voir s’installer durablement.

    Pourquoi pas pour mille ans !

    La récente conférence de presse de Vladimir Poutine, s’adressant durant quatre heures trente à plus de mille journalistes de toutes nations, le jeudi 20 décembre, a rappelé cette vérité qui dérange : la Russie est toujours là. Mieux : elle incarne, par sa volonté de ne pas se plier à l’hégémonie étatsunienne, la perspective d’un monde multipolaire, pluri-civilisationnel, pour l’avènement duquel d’autres nations luttent, celles notamment représentées par le BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, République Sud-africaine), mais aussi l’ALBA, en Amérique latine, ce qui démontre, à l’encontre de ce que la presse mainstreams prétend, que les Russes sont loin d’être « isolés ».

    C’est une rengaine qui révèle, chez les journalistes liés à l’Otan, une réelle absence d’imagination. Il est vrai qu’en général, l’activité propagandiste ne demande comme aptitude que celle qui consiste à se répéter pour faire pénétrer dans le cerveau assoupi des masses des « vérités » infaillibles. Encore que l’imagination soit un ingrédient indispensable pour donner du sel aux scénarios susceptibles de remplacer la réalité. Il est vrai que le matraquage manichéen a réussi avec l’Irak, la Serbie, la Libye, et que la légende d’une démocratie militante et internationaliste éradiquant le Mal dictatorial de la planète a plutôt bien marché ; ce qui révèle, pour ceux qui croient encore aux lendemains qui chantent, combien les peuples occidentaux ont vendu leur liberté pour un plat de lentilles, qui s'avèrent, par ces temps de crise, plutôt passablement avariés. Et pour le coup, ils ont abandonné aussi leur droit d’aînesse.

    Une chansonnette qui a les faveurs des salles de rédaction, en ce moment, est que la Russie serait sur le point d’abandonner « le régime de Bachar al Assad » (dixit). On s’appuie, pour étayer ce qui ressemble furieusement à des lubies arrosées d’après dîner (du Siècle ou du crif, comme vous voulez), sur de soi-disant déclarations, d’un sous-ministre ou d’un ambassadeur russes, voire de Poutine lui-même.

    En vérité, la position russe n’a jamais changé : la Russie n’appuie pas un homme, mais un Etat légitime, la nature du régime et la composition du gouvernement syrien doivent résulter du choix du peuple syrien lui-même, une conférence de conciliation doit avoir lieu, et les forces étrangères n’ont pas à intervenir dans le conflit. Rien de nouveau sous le soleil, donc !

    Contre toute évidence, nos braves Tintins de comptoirs (désirant sans doute redonner de l'espoir à des « rebelles » singulièrement étrillés) entonnent le refrain bien appris de l’armée syrienne qui perd du terrain, du régime qui s’effrite, avant de s’effondrer, de l’isolement de ses partisans, de son encerclement etc. Que les « rebelles », dont la majorité sont des membres d’Al-Qaeda, des salafistes takfriristes, des frères musulmans, des Talibans, des Tchétchènes, des Turcs, Irakiens, Libyens, Tunisiens, Marocains, des Yéménites djihadistes, qui n’ont rien à voir avec les Syriens de souche, et qui sont payés par le Qatar, soutenus pas les USA, Israël, l’Angleterre et la France, pays qui prétendent, par ailleurs, combattre le fléau islamiste, soient exterminés par la valeureuse armée républicaine syrienne, cela semble leur échapper. Ils en restent à une explication fort simple, digne d’une cour de récréation de collège : Bachar étant un méchant, les Russes, ayant une propension à la méchanceté, comme chacun sait, sont naturellement portés à lui porter leur aide. Mais, surtout, la Russie s’accrocherait à la base de Tartous, afin de maintenir sa présence en Méditerranée orientale, mais serait bien obligée de tenir compte du rapport de force défavorable. 

    Autrement dit, la presse raisonne comme si elle jouait aux dames avec un damier singulièrement étriqué, alors qu'il s’agit d’un jeu d’échecs à l’échelle asiatique, voire mondiale. Quand le sage montre la lune, dit un proverbe chinois, l’idiot regarde le doigt.

    Au lieu de prendre des vessies pour des lanternes, la presse collaboratrice devrait plutôt abandonner ses vains espoirs. D’abord parce que le « régime » syrien tient, tout simplement pour des raisons faciles à comprendre : si les fanatiques islamistes l’emportent, ce sera un génocide, les minorités ethniques et confessionnelles seront exterminées, les femmes retourneront en esclavage, et une chape de plomb s’abattra sur un pays encore indépendant et libre. D’autre part, la Russie possède largement de quoi tenir tête aux puissances militaires locales et internationales, qui se mêlent de semer la zizanie dans cette région. Non, l’ours n’est pas affaibli !

    Surtout, il est évident que si la Russie laisse le terrain à l’Occident, c’en est fini de ses rêves d’indépendance, et même de sa volonté de survie. L'ours joue ici sa peau, et il est prématuré de vouloir d’ores et déjà la vendre !

    Pourquoi ? Il n’est qu’à regarder une carte pour comprendre. Qui contrôle cette région, où aboutissent, aboutiront, des terminaux gaziers et pétroliers, lesquels sont vitaux pour des pays comme l’Iran, partant la Chine, ceux d’Asie centrale, la Russie même, qui aurait voix au chapitre en Europe occidentale, région maritime où baignent des Etats déstabilisés ou stratégiquement essentiels, parfois surarmés, où l’on a trouvé des réserves immenses de gaz, cette énergie du XXIe siècle, qui la contrôle, donc, contrôle l’avenir. La Russie sait aussi que, comme dans un jeu de dominos, perdre la partie ici entraînerait un déplacement du conflit tout près de ses frontières, dans cette Asie centrale où s’agitent déjà des intégristes musulmans. Qui occupe l'Eurasie tient les rênes de la planète.

    C’est pourquoi il est réjouissant de voir revenir, sur le théâtre international des nations, une Russie forte, fière et digne. La conférence de presse du président Poutine nous rappelle, nous, Français, celles du général de Gaulle, qui soutenait que la place de la France devait être au premier rang. La noblesse de notre histoire ne laissait pas d’autre alternative. C’était compter sans la trahison de nos « élites », qu’il pressentait néanmoins, lesquelles ont vendu notre indépendance, celle de l’Europe aussi, à ceux que Mitterrand, qui les avait portant bien installé dans notre culture, considéraient comme nos pires ennemis, les Etats-Unis d’Amérique.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 21 décembre 2012)

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    Il nous expose également les problématiques énergétiques à venir, et les solutions possibles pour s'en émanciper."

     

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  • Alain de Benoist s'exprime sur la guerre en Syrie...

    Alain de Benoist, directeur des revues Nouvelle Ecole et Krisis et éditorialiste de la revue Eléments, répond aux questions de la radio iranienne francophone, IRIB, à propos de la situation en Syrie, dans un entretien diffusé le 28 novembre 2012. Alain de Benoist a récemment publié un livre d'entretien avec François Bousquet, intitulé Mémoire vive (De Fallois, 2012).

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  • La machine de guerre américaine...

    Les éditions Demi-Lune viennent de publier American war machine, un essai de Peter Dale Scott. Canadien, ancien diplomate et observateur averti des Etats-Unis, Peter Dale Scott est déjà l'auteur d'un ouvrage intitulé La route vers le nouveau désordre mondial, publié en en 2010 chez le même éditeur.

     

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    Ce livre stimulant et extrêmement bien documenté explore les aspects secrets de la politique étrangère américaine. Analyste politique de premier plan, Peter Dale SCOTT rassemble des preuves accablantes afin de lever le voile sur la violence autorisée par l’État, illégale bien que largement répandue, qui règne dans le monde de la politique et dans celui des affaires.
    L’auteur s’intéresse particulièrement à ce phénomène dans le cadre de l’implication à long terme des États-Unis dans le trafic de drogue mondial. Dès les années 1950 en Thaïlande, les Américains se sont habitués à voir la CIA nouer des alliances avec les trafiquants de drogues (et leurs banquiers) afin d’installer et de soutenir des gouvernements de droite. Le schéma s’est répété ensuite dans de nombreux pays (Laos, Vietnam, Italie, Mexique, Nigeria, Venezuela, Colombie, Pérou, Chili, Panama, Honduras, Turquie, Pakistan et à présent en Afghanistan, pour ne nommer que ceux évoqués dans le livre).
    SCOTT démontre que la relation des services de renseignements américains et de leurs agents avec le trafic de drogue mondial et d’autres réseaux de criminels internationaux, demande une étude approfondie au sein du débat sur la présence américaine en Afghanistan. À ce jour, le gouvernement américain et ses politiques ont plutôt contribué à renforcer le trafic de drogue qu’à le restreindre. La soi-disant « Guerre contre la terreur », et en particulier la guerre en Afghanistan, constituent seulement un nouveau chapitre de cette dérangeante histoire.
    Comprenez comment et pourquoi la CIA est partie intégrante du trafic de drogue international…

    Docteur en sciences politiques et ancien diplomate, le Canadien Peter Dale SCOTT est l’auteur de nombreux ouvrages (dont La Route vers le nouveau désordre mondial) analysant la politique étrangère américaine, les narcotrafics et les opérations secrètes. Ses recherches et écrits mettent en lumière le concept de ce qu’il définit comme le « supramonde » (l’État profond dissimulé au sein de l’État public). Porte-parole du mouvement antiguerre lors du conflit vietnamien, il cofonda le programme d’études « Paix et Conflit » de la prestigieuse Université de Berkeley (Californie), où il enseigna la littérature anglaise durant près de 30 ans. Primé pour ses recherches en géopolitique, Scott est également un auteur reconnu pour son œuvre littéraire dans le domaine de la poésie.

     

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