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  • La France sous l'Occupation...

    Les éditions Flammarion viennent de publier une étude historique de Julian Jackson intitulé La France sous l'Occupation. Professeur à l'université de Londres, Julian Jackson est spécialiste de l'histoire du XXe siècle français.

     

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    " Paris, 1940 : les Allemands, jeunes, beaux et bronzés, portent des appareils photos aussi souvent que des fusils et cèdent volontiers leurs sièges dans le métro. La France est soumise à la répression du régime de Vichy, qui ouvre en moyenne 350 000 lettres par semaine et met les conversations téléphoniques sur écoute. Hostile aux Allemands et plutôt favorable à Pétain, la population risque quelques plaisanteries "la collaboration, c'est : donne-moi ta montre, je te dirai l'heure" et se réfugie au cinéma ou à la pêche. Bien peu s'insurgent contre la loi du 3 octobre sur le statut des juifs. Intellectuels et artistes inaugurent quant à eux une période faste de la vie culturelle parisienne. Puis le régime de Vichy se durcit. L'Occupation dure. Quelles sont alors les réactions des Français ? Le clivage résistants-collaborateurs, affirme Julian Jackson, déforme une réalité bien plus complexe : difficile d'imaginer aujourd'hui qu'il s'est trouvé des résistants pétainistes, comme des pétainistes pro-britanniques et anti-allemands, et des résistants antisémites... Ce livre-somme, mobilisant les recherches les plus récentes en France et à l'étranger, nous plonge au coeur des "Années noires". Loin de la survalorisation gaulliste de la résistance comme du dénigrement de la France pétainiste, il dresse une cartographie fine de notre passé. "

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  • Quand Michel Drac analyse l'actualité... (5)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un panorama de l'actualité des mois d'avril et mai 2019 dressé par Michel Drac.

    Penseur non-conformiste, Michel Drac est l'auteur de plusieurs essais, dont  Triangulation - Repères pour des temps incertains (Le Retour aux Sources, 2015) ou, dernièrement, Voir Macron - 8 scénarios pour un quinquennat (Le Retour aux Sources, 2018).  Il est également le co-fondateur des éditions le Retour aux Sources, qui publient notamment Piero San Giorgio , Dmitry Orlov ou Howard Kunstler.

     

                                  

    Commentaire de l'actualité par Michel Drac

    Le postérisé du mois : 1:30

    Démographie et migrations : 3:45

    Energies et matières premières : 23:30

    Actualité des technologies : 33:45

    Géopolitique de l'espace atlantique : 49:15

    Géopolitique de l'Eurasie : 1:00:15

    Géopolitique du Sud : 1:12:15

    Planète Scarface et casino global : 1:29:15

    Conjoncture et réalité de la production : 1:39:15

    Eurocrise : 1:51:45 Autres questions européennes : 2:00:45

    Régression sociale et nouvelles révoltes : 2:6:00

    Recomposition politique : 2:16:30

    Crise du sens et régression anthropologique : 2:21:15

    Annonce prochaine vidéo : 2:31:00

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  • Le bonheur était pour demain...

    Les éditions du Seuil viennent de publier un essai de Philippe Bihouix intitulé Le bonheur était pour demain. Ingénieur, Philippe Bihouix est déjà l'auteur de est l'auteur de L'Âge des low tech - Vers une civilisation techniquement soutenable (Seuil, 2014).

     

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    " Pendant des siècles, les chantres du progrès par la technique et la science appliquée ont promis à l'humanité le bonheur pour demain, ou au plus tard après-demain. L'emballement numérique, la perspective de technologies " révolutionnaires " ou " disruptives ", les limites sans cesse repoussées, les annonces tonitruantes de milliardaires high-tech ont redonné un nouveau souffle aux promesses d'un monde technologique meilleur, d'abondance et de bonheur pour tous, de l'immortalité à la conquête spatiale, en passant par les énergies " propres " et la capacité à " réparer " une planète bien fatiguée.

    Non content de tailler en pièces ce " technosolutionnisme " béat, du passé comme du présent, ignorant les contraintes du monde physique et de ses ressources limitées, l'auteur questionne aussi les espoirs de changement par de nouveaux modèles économiques plus " circulaires " ou le pouvoir des petits gestes et des " consomm'acteurs ", face aux forces en présence et à l'inertie du système.

    Une fois balayées les promesses mystificatrices ou simplement naïves, rien n'empêche de rêver, mais les pieds sur terre : nous pouvons mettre en œuvre, dès maintenant et à toutes les échelles, une foule de mesures salutaires.

    Et si, finalement, le bonheur était bien pour demain ? "

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  • La force de l’existence...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Patrice-Hans Perrier, cueilli sur son blog Carnets d'un promeneur et consacré au mondialisme libéral-libertaire. L'auteur est journaliste au Québec.

     

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    La force de l'existence

    Les temps sont difficiles pour les patriotes actifs des deux côtés de l’Atlantique. En effet, le rouleau compresseur des diverses chartes onusiennes et la pression des grandes multinationales font en sorte que les prérogatives des états nationaux se réduisent, chaque jour, en peau de chagrin. Il y a péril en la demeure et c’est le cas de le dire.

    L’historien Dominique Venner s’épanche longuement dans son essai, intitulé « Un samouraï d’Occident », sur les causes du déclin de l’Europe et de la civilisation helléno-chrétienne. D’après lui, l’inéluctable déclin de notre civilisation serait dû, d’entrée de jeu, à la perte de ce qui constituait la substantifique moelle de notre éthos collectif. La charpente de nos mœurs et de nos valeurs spirituelles aurait été endommagée par une sorte de suicide collectif : un phénomène s’appuyant, non seulement sur l’hubris débridée de nos élites, mais tout autant sur l’effondrement d’une sagesse populaire qui puisait à une tradition plurimillénaire. Nous aurions perdu les bornes qui contenaient les menaces qui s’appesantissent sur nos sociétés déboussolées au moment de composer ces quelques lignes.

    La perte des repères de la nature

    Reprenant les préceptes exposés dans L’Homme et la technique, d’Oswald Spengler, l’historien Venner fustige la fuite en avant d’une technicité automotrice, laissée à elle-même sans contrepartie humaine. Ainsi, selon Spengler, « la pensée faustienne commence à ressentir la nausée des machines ». Prenant appui sur les observations du grand philosophe Martin Heidegger, Dominique Venner dénonce cette « métaphysique de l’illimité » qui repousse toujours plus loin les bornes de la technique, mais aussi de l’éthique. Le délire techniciste qui déferle sur notre époque aura contribué à faire sauter les digues des antiques préceptes qui guidaient nos sociétés depuis la nuit des temps.

    Les anciens nous auraient légué, toujours selon Venner, « … l’idée de « cosmos », l’idée que l’univers n’est pas un chaos, mais qu’il est au contraire soumis à l’ordre et à l’harmonie ». Et, de résumer la pensée principielle d’Homère qui pose les préceptes d’une vie bonne : « la nature comme socle, l’excellence comme but, la beauté comme horizon ». L’hubris de nos dirigeants, la décadence des mœurs et l’univers concentrationnaire de nos cités délabrées seraient les conséquences de l’effritement de l’antique sagesse. De la perte des bornes qui fondaient nos rapports en société et la culture comme lit de la mémoire de la cité. Les digues de la sagesse ayant été rompues, nous errons à travers nos cités dévastées tels des ilotes privés d’un droit de cité qui n’est plus qu’une chimère en l’espèce.

    La métaphysique de l’illimité

    Dominique Venner n’est pas le seul à dénoncer cette « métaphysique de l’illimité » qui prend appui sur l’idée que l’homme serait, à l’instar des dieux, un démiurge capable de manipuler les propriétés de la nature. Charles Taylor, ancien professeur de philosophie à l’Université McGill de Montréal, dans un petit essai intitulé Grandeur et misère de la modernité, remet en cause cette « culture contemporaine de l’authenticité » qui dériverait d’un idéalisme pathologique. Ce dernier estime que nos élites s’enferment, de plus en plus, dans un véritable onanisme intellectuel et spirituel. Ainsi, la quête de « l’authenticité » procéderait d’un idéalisme qui s’enferme dans ses présupposés, refusant toute forme de dialogue au final. Tout cela le pousse à affirmer que « les modes les plus égocentriques et « narcissiques » de la culture contemporaine sont manifestement intenables ».

    Et, c’est par un extraordinaire effet de retournement que les occidentaux nés après la Seconde Guerre mondiale se sont comportés telle une génération spontanée, faignant d’ignorer le legs de leurs prédécesseurs. Combattant les effets délétères d’une révolution industrielle métamorphosée en nécrose financière, les adeptes de la contre-culture ont fini par se réfugier dans une sorte de prostration mortifère. Les épigones de ce que certains nomment le « marxisme culturel » ont accaparé le temps de parole sur les ondes, sur Internet et partout sur la place publique des débats d’idées. De fait, il n’y a plus de débats possibles puisque l’hubris de ces nouvelles élites autoproclamées fait en sorte de transformer leurs contradicteurs en opposants politiques, voire en délinquants.

    Les idiots utiles du grand capital apatride

    L’idéalisme des pionniers de la contre-culture s’est transformé en fanatisme militant, capable de neutraliser toute forme de contestation au nom de la pureté de son combat apologétique. Manifestement incapables d’identifier le substratum de leurs luttes politiques, les nouveaux épigones de cette gauche de pacotille livrent une lutte sans merci à tous ceux qui osent s’opposer à la volonté de puissance des « forces du progrès » et de « l’esprit des lumières ». Sans même réaliser l’ironie de la chose, ces nouveaux guerriers de la rectitude politique mettent l’essentiel de leurs énergies au service des forces du grand capital apatride.

    On assiste à un arraisonnement de la contestation qui, l’instant d’un retournement symbolique, s’est métamorphosé en police de la raison d’État. Parce que la nouvelle raison d’État se pare des vertus des « droits de l’homme », de la « protection de l’environnement » ou des « miracles du progrès » pour que rien ne puisse se mettre en travers de sa marche inexorable. Tout doit aller plus vite, sans que l’on puisse se poser de question, afin que les sédiments de l’ancienne morale, des antiques traditions de nos aïeux ou de nos repères identitaires soient emportés par les flots d’un changement de paradigme qui ne se nomme pas. Véritable ventriloque, ce grand vent de changement souffle sur les fondations d’une cité prétendument concentrationnaire, tout cela en ayant la prétention de vouloir libérer l’humanité de ses chaînes. Voilà la supercherie en l’état des lieux.

    Une génération spontanée coupée de ses racines

    Charles Taylor pose un regard d’une grande acuité sur ce « nouveau conformisme » des générations de l’après-guerre. Cette génération spontanée, refusant d’assumer sa dette envers les ancêtres, s’imagine dans la peau d’un démiurge mû par une force automotrice. Rien ne doit entraver sa volonté de puissance, déguisée en désir de libération. Chacun se croit « original », unique en son genre et libre d’agir à sa guise dans un contexte où les forces du marché ont remplacé les antiques lois de la cité. Taylor se met dans la peau des nouveaux protagonistes de la contre-culture actuelle : « non seulement je ne dois pas modeler ma vie sur les exigences du conformisme extérieur, mais je ne peux même pas trouver de modèle de vie à l’extérieur. Je ne peux le trouver qu’en moi ».

    Véritable égocentrisme morbide, cet individualisme forcené se travestit à la manière d’un caméléon qui capte l’air du temps afin de se donner de la contenance et d’être en mesure de tromper ses adversaires. Parce que cette quête factice d’authenticité n’est qu’une parure qui cache l’appât du gain et la soif de reconnaissance de cette génération spontanée incapable d’arrimer ses désirs au socle de l’antique sagesse populaire. Conservateur lucide, tel un Jean-Claude Michéa, Charles Taylor n’hésite pas à faire référence aux intuitions géniales d’un Karl Marx mal compris en fin de compte. Les forces du marché, prises d’un emballement que rien ne semble capable d’arrêter actuellement, emportent toutes les digues, les bornes, qui fondaient nos cités pérennes.

    Le capitalisme sauvage annonce la société liquide

    Écoutons Charles Taylor : « On a parlé d’une perte de résonance, de profondeur, ou de richesse dans l’environnement humain. Il y a près de cent cinquante ans, Marx faisait observer dans le Manifeste du parti communiste que le développement capitaliste avait pour conséquence « de dissoudre dans l’air tout ce qui est solide » : cela veut dire que les objets solides, durables et souvent significatifs qui nous servaient par le passé, sont mis de côté au profit des marchandises de pacotille et des objets jetables dont nous nous entourons maintenant. Albert Borgman parle du « paradigme de l’instrument », par lequel nous nous retirons de plus en plus d’une relation complexe à l’égard de notre environnement et exigeons plutôt des produits conçus pour un usage limité ».

    Et, nous pourrions poursuivre le raisonnement de Taylor en observant les effets négatifs de cette « raison instrumentale » qui se déploie à travers le nouveau militantisme des zélotes de l’intégrisme libéral-libertaire. Rien ne doit entraver la liberté des marchés puisque tout s’équivaut dans l’espace libertaire du « chacun pour soi ». Le multiculturalisme, véritable doctrine d’état déployée au sein des anciennes colonies du Dominion britannique, représente une matrice anti-citoyenne qui favorise l’érection d’une multitude de ghettos ethno-confessionnels, sortes de nations artificielles qui minent la paix sociale de l’intérieur.

    Les patriotes cloués au pilori

    La cité, qui fondait sa légitimité sur la mémoire des ancêtres et la Geste du Héros, est détricotée au gré d’une sorte de guerre civile larvée mettant en scène la lutte de tous contre tous. Tributaire de la logique de marché, cette guerre civile en devenir prend une ampleur difficile à contenir puisque les héritiers du génos, ou legs des pères fondateurs sont privés du « droit de cité ». Ainsi, les protagonistes d’un conservatisme qui se réclame de la mémoire collective, du respect d’un patrimoine national ou d’une tradition immémoriale sont-ils accusés de faire corps avec un vil fascisme, sorte de maladie de l’âme qui contaminerait tous ceux qui refusent de se conformer au libéralisme ambiant.

    Du haut de leurs chaires universitaires et médiatiques, les censeurs de la rectitude politique, déguisés en intellectuels, lancent des fatwas contre les patriotes qui récusent la nouvelle doxa et refusent d’adopter la nouvelle Magna Carta mondialiste. De puissants réseaux d’« influenceurs » se déploient sur Internet et ailleurs afin de stigmatiser, diffamer et menacer les quelques téméraires qui osent sortir des clous et poussent le culot jusqu’à remettre en question les canons de l’heure. In fine, les milices antifas et d’autres escadrons punitifs vont se mettre en marche afin de repérer et d’agresser les contrevenants. C’est l’annihilation qui est visée en fin de compte : pour que la pureté de la pensée unique soit préservée. Comble de la folie humaine, cette nouvelle inquisition libérale-libertaire ne réalise pas que ses propres procédés pourraient bien être utilisés contre elle-même. Parce que la « main invisible du marché » finira, tôt ou tard, par liquider ses idiots utiles. La « marche du progrès » va ainsi : nulle mémoire ne saurait être tolérée dans le cadre du process de la marchandise, véritable Léviathan qui se mord la queue.

    Patrice-Hans Perrier (Carnets d'un promeneur, 4 mai 2019)

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  • Du mythe celtique au roman arthurien...

    Les éditions Terre de Promesse viennent de publier un essai de Valéry Raydon intitulé Le cortège du Graal - Du mythe celtique au roman arthurien. Docteur en histoire ancienne et chercheur indépendant, Valéry Raydon a notamment publié Apologie du dieu Kronos (Le Labyrinthe, 2007), Héritages indo-européens dans la Rome antique (Terre de promesse, 2014) et Le chaudron du Dagda (Terre de Promesse, 2016).

     

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    " Le cortège merveilleux du Graal représente un des thèmes majeurs de la littérature arthurienne. L’immense succès que ce thème a rencontré depuis le Moyen Âge jusqu’à nos jours lui a valu de connaître d’innombrables adaptations artistiques et de devenir un pilier de la culture et de l’imaginaire de l’Occident. La plus ancienne mention relative à ce cortège nous a été léguée dans le roman du Conte du Graal composé par Chrétien de Troyes au cours de la décennie 1180. Le cortège y constitue un élément-clé de l’intrigue consacrée aux aventures de Perceval le Gallois. Le jeune chevalier Perceval appelé à devenir le meilleur chevalier du monde, est amené à recevoir l’hospitalité au château du Roi Pêcheur, et à l’heure du repas voit passer devant lui un intriguant groupe d’objets merveilleux portés par de jeunes serviteurs de noble naissance. C’est le cortège du graal. Il comprend une lance dont le fer blanc saigne continuellement et qui est investie d’un pouvoir guerrier tel qu’elle est en mesure de soumettre l’île de Bretagne à elle seule, un vaissel d’or et d’escarboucles irradiant une lumière solaire, qui est reconnu être le plus riche et le plus sacré du monde et pour lequel est suggéré un possible pouvoir de génération alimentaire sans limites, et enfin un petit tailloir d’argent dont les propriétés sont passées sous silence. Perceval, bien qu’intrigué, refuse de s’informer au sujet du cortège par souci de discrétion. Mal lui en pris : il apprendra par la suite qu’une demande à propos de ces objets hyperboliques aurait rendu la santé au Roi Pêcheur impotent, et que de son silence découleront des maux sans nombre pour ce souverain, son royaume, et le monde arthurien tout entier. Et Perceval d’entreprendre alors une quête réparatrice pour tenter de retrouver le Château du Graal et poser les questions salvatrices. Le roman de Chrétien, malheureusement inachevé, a laissé irrésolu le mystère de cet étrange cortège.

    Cet essai a pour ambition assumée de mettre fin à cette énigme vieille de plus de 800 ans et à un débat scientifique de plus d’un siècle quant à la signification et à la genèse du motif du cortège du graal. Son auteur, Valéry Raydon, armé du comparatisme structural dumézilien, entend démontrer définitivement l’origine celtique du motif, en établissant la correspondance entre cette entité-groupe et la représentation mythifiée d’une ancienne institution de conception indo-européenne qui était partagée par les anciennes sociétés gaélique et galloise – celle des insignes de la souveraineté – et en montrant le recoupement individuel de chacun des trésors qui la compose avec un prototype de talisman royal merveilleux des littératures médiévales des Celtes insulaires. Raydon entend procéder aussi à une vérification de la celticité du récit percevalien qui accueille le motif, en apportant les preuves irréfutables que le roman du trouvère champenois reprenait dans sa trame, en en respectant scrupuleusement l’enchaînement chronologique des évènements, une source écrite unique qui s’avère être un conte arthurien gallois en prose. Un conte gallois qui présentait une particularité dans sa composition : il consistait en une adaptation littéraire fidèle d’un seul et unique texte mythologique retraçant les Enfances du dieu Lleu Llaw Gyffes.

    Au cours des 410 pages passionnantes de cette enquête chirurgicale, Valéry Raydon lève le voile les matrices mythologiques celtiques du graal, de la lance sanglante, du tailloir, mais aussi des principaux personnages et épisodes du roman (enfance sauvage du héros, son premier combat, son attraction pour l’armure vermeille, sa rencontre avec Blancheflor, la blessure du Roi Pêcheur, le banquet du Château du Graal). Il décrypte le sens de l’épreuve du cortège graalien dans le roman champenois, qui demeure encore, derrière l’habillage chrétien et courtois du roman, une forme d’initiation archaïque rituelle à la souveraineté, où le jeune héros doit manifester sa capacité instinctive à reconnaître les objets hyperboliques qui constituaient les insignes symboliques et les talismans garants du pouvoir et de la prospérité du royaume dont il se trouve être l’héritier présomptif. Enfin, il montre également l’évolution progressive du thème dans les romans graaliens français suivants, où les objets du cortège reconvertis en reliques de la Passion vont devenir le véhicule promotionnel d’un idéal chevaleresque féodal et chrétien tourné vers la défense du mystère de l’eucharistie. "

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  • Cette année-là... (11)

    Dans Cette année-là, l'équipe de la revue Éléments, autour de Patrick Lusinchi,  nous fait découvrir sur le plateau de TV Libertés des livres, des chansons, des films, des évènements qui ont marqué la société française en bien ou en mal et qui marquent encore notre présent. Un rendez-vous classé par année, sous le signe d’un retour sur notre passé, avec ce qu'il faut de passion et d'impertinence... Et on retrouve sur le plateau Alain de Benoist et Pascal Esseyric...

    Au sommaire ce mois-ci :

    – un livre : Vu de droite, d'Alain de Benoist (1977)

     

                                    

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