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islamisme

  • L'école sous emprise...

    Les éditions de l'Archipel viennent de publier un nouvel essai de Jean-Paul Brighelli intitulé L'école sous emprise.

    Normalien et agrégé de lettres, ancien professeur de classes préparatoires, Jean-Paul Brighelli est un polémiste de talent auquel doit déjà plusieurs essais comme La fabrique du crétin (Folio, 2006), A bonne école (Folio, 2007), Tableau noir (Hugo et Cie, 2014), Voltaire et le Jihad (L'Archipel, 2015), C'est le français qu'on assassine (Blanche, 2017) ou  La fabrique du crétin - Vers l'apocalypse scolaire (L'Archipel, 2022).

     

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    " Samuel Paty, professeur d'histoire décapité en 2020...
    Dominique Bernard, professeur de Lettres poignardé à mort dans son lycée d'Arras en 2023... Et tant d'autres menacés, insultés, agressés chaque jour dès qu'ils s'avisent de heurter les convictions des élèves et de leurs parents.
    Pour les enseignants, l'école se fait désormais la boule au ventre, sous le regard suspicieux de mouvances religieuses radicalisées, soutenues parfois par les enseignants eux-mêmes.
    Alors que l'École publique traverse une crise multiforme, Jean-Paul Brighelli plaide en faveur d'un système éducatif restauré et d'une laïcité intransigeante pour contrer l'emprise de l'entrisme islamiste.
    Les enseignants doivent retrouver le droit d'instruire enfants et adolescents, sans s'autocensurer. Est-il vraiment trop tard, face aux réseaux infiltrés du fanatisme, pour ressusciter ces " hussards noirs de la République " que furent jadis les instituteurs ? "

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  • Le règne des nouveaux bigots n’est pas éternel...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Eric Schoettl cueilli sur le Figaro Vox et consacré à la dictature des bigots bien-pensants. Ancien secrétaire général du Conseil constitutionnel, Jean-Éric Schoettl a été directeur général du Conseil supérieur de l’audiovisuel de 1989 à 1992.

     

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    Jean-Éric Schoettl : «Arcom, néoprogressistes... Le règne des nouveaux bigots n’est pas éternel»

    En Occident, l’objectif des néoprogressistes n’est plus tant de transformer le monde réel (par la voie réformiste ou révolutionnaire) que de lui substituer un monde virtuel, conforme aux axiomes du politiquement correct. Son but est d’édifier une réalité parallèle dans les esprits. Ses moyens sont le contrôle de l’enseignement, des institutions et des médias, la tutelle du langage et la mise à l’index de ceux qui ne tiennent pas les propos convenus. Ce dernier objectif est essentiel, car, comme dans la fable du Roi nu, l’énoncé brutal de la réalité (je vois ce que je vois et je le dis) brise le postulat sur lequel repose toute l’imposture (le roi est vêtu d’un tissu ineffable).

    Nombreux sont les postulats progressistes qui ne peuvent être contestés ou nuancés sans dommage. Les « n’y-a-quismes » marxistes ont toujours cours, comme en atteste la plateforme du Nouveau Front populaire : l’inégalité des patrimoines doit être combattue par le plafonnement des fortunes ; la maîtrise par l’État des prix et des loyers mettre les plus démunis à l’abri de l’inflation ; l’âge de la retraite revenir à 60 ans ; le RSA ouvrir droit à pension ; les problèmes de finances publiques se régler par la taxation des riches. Toute colère s’exprimant dans la rue est respectable et, en la réprimant, l’État montre qu’il est au service des exploiteurs. Les inégalités étant le fruit de rapports de domination, la liquidation des seconds mettra fin aux premières.

    Le camp du bien et le monopole dans le discours public

    S’y ajoutent aujourd’hui de nouvelles vérités révélées dans le domaine environnemental, éducatif, sociétal ou géopolitique : nos besoins en énergie peuvent être entièrement couverts par les énergies renouvelables pour peu que nous apprenions à être sobres ; il ne faut plus construire d’autoroutes ; le sexe est une construction sociale ; il n’y a aucun rapport entre immigration et délinquance, ni entre immigration et baisse du niveau scolaire ; la société ne s’ensauvage pas, c’est notre sensibilité à la violence qui s’aiguise parce que les médias d’extrême droite exploitent les faits divers ; l’enseignement doit répondre aux besoins exprimés par l’enfant et non lui être unilatéralement imparti par un maître ; les frontières nationales portent atteinte à la paix et aux droits humains ; plus l’État est contenu dans sa composante répressive, mieux sont protégées les libertés ; l’existence d’Israël prolonge le colonialisme occidental ; le racisme anti-Blancs n’existe pas.

    Les disparités de niveau académique, de statut professionnel et de rémunération observées selon le sexe ou l’origine ethnico-religieuse attestent de la persistance de discriminations systémiques ; l’incarcération étant criminogène, il ne faut pas prononcer de peines de prison ; pour se prémunir des « contrôles au faciès », il faut renoncer aux contrôles d’identité ; pour prévenir le renouvellement de drames comme celui de Nahel, il faut désarmer la police ; les restrictions écologiques en matière agricole protègent l’environnement et les consommateurs, tout en servant l’intérêt bien compris des producteurs ; le fascisme ne peut être que de droite et la droite ne peut être que tentée par le fascisme ; la gauche a emporté les législatives de 2024, mais sa victoire lui a été volée par les forces réactionnaires…

    Questionner ces postulats - en invoquant les faits, l’expérience, la rationalité ou la nécessité, pour une démocratie, de tenir compte des aspirations populaires - fait de vous un dangereux hérétique. Comme Copernic questionnant la cosmogonie de son époque, les modernes esprits forts pourraient saper les piliers de la nouvelle foi. Le péril existentiel qu’ils font courir à celle-ci ne peut être conjuré qu’en les réduisant au silence. Le camp du bien ne doit donc pas seulement avoir l’ascendant dans le discours public : il doit en avoir le monopole. Aussi faut-il interdire à Sylviane Agacinski de faire une conférence universitaire sur la dualité des sexes, poursuivre Georges Bensoussan pour avoir expliqué que la judéophobie faisait partie de la culture arabo-musulmane, exclure Pascal Perrineau de l'éméritat de Sciences Po pour excès de lucidité sur les questions d'autorité et retirer sa chaire à Gilles Kepel, à l'École normale supérieure, pour trop parler d'islamisme.

    Une obsession de contrôler les plateformes numériques

    Aussi faut-il rayer C8 de la TNT pour le réalisme sans-gêne de « Touche pas à mon poste » et, en attendant d’en faire autant avec la fréquence de CNews (pour son obstination perverse à voir des faits de société dans les faits divers), la châtier lorsque, sur son antenne, Geoffroy Lejeune rapproche afflux migratoire et surpopulation carcérale. Mieux encore : il ne faut pas permettre à l’appareil statistique public de collecter les données qui permettraient de valider les corrélations établies par l’intuition populaire entre croissance des flux migratoires, échec de l’intégration et perte de cohésion sociale. L’éviction de l’hérétique devient ainsi non seulement le but ultime de la secte woko-écolo-décoloniale, mais aussi la solution de confort de toute une bien-pensance qui, par pusillanimité, conformisme, calcul ou connivence, a fait allégeance à la nouvelle religion, tel Constantin embrassant officiellement le christianisme.

    C’est du côté des réseaux sociaux que la vérité révélée court le plus grand risque d’être confrontée à la vérité observée. En raison de leur nature très difficilement régulable (et parce que, dans cette mesure, ils sont, malgré tous leurs vices, des espaces de liberté), les réseaux sociaux menacent les certitudes convenues. Les réseaux sociaux colportent des fake news, certes ; ils nourrissent le complotisme, sans doute ; ils charrient des discours de haine, c’est vrai. Ils n’en permettent pas moins à chacun de partager des constats factuels que la plupart des médias et des institutions répugnent à traiter. C’est là que la nudité du roi a le plus de chances d’être révélée, car c’est là que les gens ordinaires (l’équivalent de l’enfant du conte) disent ce qu’ils voient plutôt que ce qu’il convient de voir (et de ne pas voir).

    D’où l’obsession qu’a le néoprogressisme de contrôler les plateformes numériques et même, comme le propose Najat Vallaud-Belkacem, d’en rationner l’usage, afin de fermer le robinet des mauvaises pensées. Mais c’est difficile. Il est plus aisé de déclarer persona non grata les chercheurs indépendants ; ou de bâillonner des médias hétérodoxes ; ou de diaboliser les formations politiques dont l’agenda heurte la bien-pensance. Il suffit pour cela de prononcer le vade retro contemporain : extrême droite. Mais l’exorcisme est inopérant contre cette extension foisonnante des conversations privées que sont les réseaux sociaux. L’histoire montre heureusement que la tyrannie des bigots n’est pas éternelle. Arrive en effet un moment où le mensonge meurt d’épuisement. C’est ainsi que Copernic a eu finalement gain de cause au tribunal de l’histoire des idées. C’est ainsi que l’imposture communiste s’est effondrée sur elle-même, sans intervention extérieure. Tôt ou tard, la patience des lucides aura raison de la folie des « éveillés ».

    Jean-Eric Schoettl (Figaro Vox, 7 août 2024)

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  • Moscou: le retour du terrorisme islamiste ? L'avis de Xavier Raufer...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Xavier Raufer au Figaro pour évoquer l'attentat de Moscou et le retour de la menace islamiste.

    Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014), Le crime mondialisé (Cerf, 2019) et, tout récemment, Jeffrey Epstein - L'âme damnée de la IIIe culture (Cerf, 2023).

     

                                                 

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  • Les snipers de la semaine... (268)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Causeur, Jean-Paul Brighelli allume l’Éducation nationale qui laisse les enfants face à l'influence des marques de la malbouffe internationale et de l'islamisme...

    L’École : du temps de cerveau humain disponible pour Coca-Cola et l’islamisme 

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    - sur Hashtable, H16 dézingue la macronie qui, en pleine panique, se déchaîne en matière de censure...

    Une extension galopante du domaine de la censure

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  • Feu sur la désinformation... (446)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Floriane Jeannin.

     

                                              

     

    Sommaire:

    Météo : Tempête médiatique

    Image : L’inversion accusatoire pour Thomas et Crépol !

    Le dossier de la semaine : Attentat, encore un “ratage psychiatrique” ?

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    Les pastilles de l’info :

    Zemmour et “l’ultra-foutage de gueule des médias !”

    Projets d’attentats islamistes : tuer “tout un village en une nuit, c’est facile !”

    AlloCiné en liberté : les gauchistes en PLS

    Guerre en Ukraine et journalisme Hollywoodien

    Disney promet un virage moins woke

    Musk dit aux annonceurs qui le lâchent d’aller se faire voir

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    Conclusion

    Portrait piquant : Camille Vigogne, une journaliste délatrice

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  • Conflit israélo-palestinien : à quoi joue Mélenchon ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Rodolphe Cart, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré au positionnement choisi par Jean-Luc Mélenchon et son mouvement dans le nouvel épisode du conflit israélo-palestinien auquel nous assistons.

    Rodolphe Cart est l'auteur d'un essai intitulé Georges Sorel - Le révolutionnaire conservateur (La Nouvelle Librairie, 2023).

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    Conflit israélo-palestinien : à quoi joue Mélenchon ?

    Après l’anéantissement de la Commune, Thiers affirmait que la France était « débarrassée du socialisme ». En politique, annoncer la fin d’un courant ou d’une personnalité est toujours un pari risqué. Suite aux déclarations sur le conflit israélo-palestinien du président de LFI, une grande partie du monde politique et médiatique n’a pas hésité à parler d’une « stratégie électoraliste », d’un « scandale », voire d’une « mort annoncée ». Du côté des Insoumis, on persiste et signe. Revenant sur le déplacement de la présidente de l’Assemblée nationale en Israël, le député David Guiraud (LFI) commente : « Madame Braun-Pivet appuie un nettoyage ethnique à Gaza. » Au-delà de l’agitation de la classe médiatique et de la condamnation morale, il faut essayer de faire la généalogie de telles prises de position.

    Le traumatisme de l’abstention

    Le 20 septembre dernier à l’Institut la Boétie, Thomas Piketty et Julia Cagé sont venus présenter leur dernier livre (Une histoire du conflit politique, 2023) devant des personnalités du parti comme Mélenchon ou des députés dont Mathilde Panot et Manuel Bompart. La thèse du livre est la suivante : les questions d’« identité communautaire » ne jouent pratiquement aucun rôle dans les votes, tandis que la « géolocalisation sociale » est véritablement déterminante dans les choix des électeurs. Cela tombe bien puisque Mélenchon, dans son dernier livre (Faites mieux ! Vers la Révolution citoyenne, 2023), reprend cette analyse pour expliquer que le territoire est une production sociale qui se fait à chaque époque aux normes du modèle économique dominant.

    L’utilisation de ce type de vocabulaire politique purement social a fait dire à certains commentateurs que le politicien reprend ses anciens accents populistes – en l’occurrence ceux de la campagne de 2017. À vrai dire, le ripolinage social s’efface très vite devant l’aspect « communautaire » de la nouvelle stratégie. Lors de cette même conférence, le leader de LFI – même s’il réaffirme qu’il fallait « aller chercher les milieux ruraux déclassés » – tonne que le « gros de la troupe » se trouve dans les « quartiers populaires », « où on vote pour nous à 80 % mais où seulement 30 % vont voter ». Il ajoute que si les banlieues montent à un niveau égal à celui de la participation du reste de la société, alors « nous avons gagné ».

    La ligne du parti est claire. Bompard, sur son blog, reprend l’analyse de son supérieur en mentionnant que le niveau des votes (ou de l’abstention) des quartiers populaires tient en main leur victoire ou défaite aux élections. Pour obtenir une « majorité absolue, dit le député, il aurait fallu inverser le résultat de 138 seconds tours afin d’élire 289 députés de la NUPES. Le nombre de députés macronistes aurait alors été réduit à 133 et le nombre de députés d’extrême droite serait descendu à 63. Pour y parvenir, il aurait fallu mobiliser environ 400 000 électeurs supplémentaires. […] La stratégie du 4e bloc est donc une stratégie de victoire possible ! » Puis il s’interroge : « Mais à quelle condition est-il possible de ramener davantage d’électeurs aux urnes ? »

    Les dernières prises de position fournissent une réponse à cette question. Si on peut douter des résultats à court terme, il est certain que LFI prépare sa stratégie pour des échéances plus lointaines et renforcées par certaines dynamiques comme les changements démographiques (en 2022, 26 % des nouveau-nés ont au moins un parent étranger), le vote musulman (ce vote est passé de 27 % en 2017 à 68 % en 2022 pour Mélenchon) et le vote des jeunes (42 % des 18-24 ans ont voté NUPES aux dernières législatives). Tout cela conforte, pour le candidat probable de LFI aux élections de 2027, une dépendance électorale croissante envers l’électorat musulman. Georges Kuzmanovic, ancien cadre du parti, a expliqué cette radicalisation sur les thématiques ethniques et religieuses en parlant de « prendre le feu » pour ensuite finir en « pole position ».

    Le spectre de la guerre civile

    Depuis que les forces militaires islamistes du Hamas ont attaqué l’État hébreu, la classe politique française est quasi unanime sur la condamnation des violences. Le député apparenté LR Meyer Habib a notamment salué la réaction des membres du Rassemblement national : « À la différence de certains, le RN est rentré dans le camp républicain. » Sur le même ton, l’ancien député socialiste Julien Dray a affirmé que le leader de LFI a franchi une « ligne rouge » en renvoyant dos à dos le Hamas et le gouvernement israélien, commettant par là même une « grave faute politique et morale ». En revanche, depuis les bombardements israéliens sur Gaza, les discours critiques, autres que ceux de la gauche radicale [LFI, Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Révolution Permanente (RP), etc. ], se font de plus en plus récurrents. Dans un entretien sur BFMTV, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin alerte sur le « piège tendu par le Hamas », tout en appelant les Occidentaux à éviter le « deux poids deux mesures » sur le soutien aux populations civiles. Et Hubert Védrine, dans un article du Figaro, rappelle qu’il ne faut pas « soutenir le gouvernement israélien inconditionnellement », car « ce serait disculper Netanyahou et sa politique du pire ».

    Si certains se sont réjouis que la classe dirigeante « tienne bon », d’autres se sont montrés moins enthousiastes. Parmi eux, Arno Klarsfeld, qui remarquait, lors de la manifestation en soutien à Israël (9 octobre), qu’« il n’y avait pratiquement que des Juifs et des politiques ». Sur ce rassemblement, il y eut même une polémique lorsque Sarah Saldmann, avocate et chroniqueuse dans l’émission des “Grandes Gueules” (RMC), déclara « qu’il n’y avait pas beaucoup de goys ». En tout cas, le peu de « succès populaire » de ce rassemblement tranche avec la dynamique indéniable des manifestations propalestiniennes – plusieurs milliers de personnes encore ce 28 octobre –, et cela malgré les interdictions du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

    Même s’il est évident qu’il faut relativiser ces mouvements spécifiquement urbains et bien rodés par des organisations coutumières du fait (syndicats, associations, partis politiques), il se joue aussi quelque chose de plus profond. Ce décalage entre société civile et monde politico-médiatique fut confirmé à demi-mot lors d’une réunion, à l’Élysée, qu’Emmanuel Macron organisa avec les chefs des partis pour évoquer la situation du pays à l’aune de la guerre entre Israël et Hamas. Après que Jordan Bardella et plusieurs participants eurent réclamé au chef de l’État la dissolution de certaines organisations « politico-religieuses » où se côtoient « croyants modérés et croyants radicaux », le Président de la République aurait répondu qu’une telle mesure risquerait de conduire le pays « à la guerre civile ».

    Mélenchon, idole du pays réel

    Chère aux maurrassiens, une analyse nous vient directement en tête : celle entre le pays réel (société civile) et le pays légal (gouvernement, institutions et partis). Pour preuve, lors d’une récente manifestation propalestinienne (22 octobre), Mélenchon déclarait sur X (ex-Twitter) : « Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! » Il est certain que Mélenchon, à travers l’utilisation de tels mots ou expressions, place directement le clivage entre un microcosme « politique et légal » et un mouvement « populaire et réel ».

    Pour l’homme de gauche, le pays réel a un nom : l’union populaire (comprendre l’alliance des « Beaufs et des Barbares », comme le dit le titre du dernier livre d’Houria Bouteldja). Pour ce faire, la stratégie consiste à radicaliser le débat national en s’opposant au discours qui criminalise les banlieues et montre du doigt la jeunesse des « quartiers périphériques » ; puis, dans les territoires ruraux et en circonscription, à avoir un discours plus mesuré et tempéré pour ne pas effrayer les électeurs de gauche moins concernés par ces questions, mais aussi pour empêcher qu’émerge une « essence identitaire rurale » constitué sur la nostalgie d’une « France profonde », « de souche », opposée à la France issue des migrations.

    Cela explique pourquoi, dans une optique de réintroduire un clivage droite/gauche dans le champ politique national, c’est bien Éric Zemmour qui se présente comme le meilleur faire-valoir du chef de LFI. D’ailleurs, le président de Reconquête ! avait reconnu dans son livre, Je n’ai pas dit mon dernier mot, cet accord tacite entre les deux hommes. Avant leur débat sur BFMTV du 23 septembre 2021, Zemmour relatait cet échange téléphonique avec Mélenchon qui lui conseillait : « C’était déjà comme ça en 2017 : c’est parce que j’étais le plus radical à gauche que j’ai aspiré l’électorat tenté au départ par Hamon. Tu ne dois pas hésiter à faire la même chose à droite. Les électeurs seront attirés par toi si tu es le plus radical, surtout quand la Marine ne dit rien et que LR n’est pas audible… » Personne ne fut donc surpris de voir les deux hommes dos à dos sur la question géopolitique du Proche-Orient. Si Mélenchon plaide en faveur du non-alignement de la France et d’une demande de « cessez-le-feu immédiat », Zemmour réplique en affirmant qu’il n’est pas d’accord avec la « trêve humanitaire » et que le « combat d’Israël est celui de notre civilisation ».

    L’accélérationnisme Terra Nova

    Le retour des accents populistes peut se comprendre comme la volonté de s’opposer au retour d’une opposition entre banlieues et campagnes. Mélenchon connaît trop bien l’histoire du socialisme et ce conflit entre paysans et ouvriers qui avait permis, par exemple, d’opposer les uns et les autres lors du Front populaire. C’est pour cela qu’en plus de ses sornettes autour d’un monde allant tout droit vers la créolisation et le modèle des mélanges ethniques et culturels qu’incarne la ville moderne, il est obligé de reprendre le logiciel populiste de base (clivage vertical haut/bas) centré cette fois-ci l’accès aux différents « réseaux » – ensemble des aspects matériels (eau, électricité, internet) et immatériels (relations interpersonnelles). Mais comme le soutient Jérôme Sainte-Marie, ce grand écart idéologique est difficile à tenir ; et finalement, ce sont les « positions radicales » qui l’emportent et qui œuvrent « à la division des catégories populaires face au bloc élitaire ».

    L’idée de créolisation cache mal la haine que porte Mélenchon pour ce peuple old school et qu’il considère comme un électorat perdu, voire hostile. Sa « révolution citoyenne » est avant tout une révolution « urbaine », « métissée ». Sur les ondes de la radio Hit Radio en 2018, il manifestait déjà son incapacité « à survivre lorsqu’il n’y a que des blonds aux yeux bleus ». Il est plus que probable que le leader de LFI a fait sien deux constats : non seulement la démographie des peuples français et européen est en train de changer, mais aussi que le fossé tend à s’accroître entre les grandes villes et les provinces, entre autres par l’ethnie, le vote et le rejet de part et d’autre. Le 17 septembre sur BFMTV, il affirmait, qu’avant la fin du siècle, la France allait devenir le pays le plus peuplé d’Europe – occasionnant, selon son expression, une situation « rock’n’ roll » pour le Vieux Continent.

    La reviviscence de son populisme n’est que le faux-nez du renforcement de la stratégie que définissait en 2011 la célèbre note de Terra Nova. C’est-à-dire du principe d’une alliance privilégiée entre les nouvelles classes moyennes des grands centres métropolitains et les différentes « minorités » sexuelles, ethniques ou autres. Il n’y a alors rien de surprenant à voir Mélenchon voler au secours de Karim Benzema après que Darmanin eut accusé le footballeur d’entretenir des liens avec les Frères musulmans. Dans un post sur X, Mélenchon prend le parti de « Monsieur Benzema » en expliquant qu’il est le « petit-fils de gens traités eux aussi de “Français de papier” par les pétainistes qui retiraient leurs papiers à ceux qui étaient français depuis moins de dix ans, je sais que la France appartient à tous ceux qui la choisissent. »

    Le basculement mélenchoniste (de franc-maçon laïcard à défenseur des islamistes banlieusards) n’est que l’écume de phénomènes bien plus préoccupants : l’électoralisme communautariste, l’entrisme islamiste et la corruption des « élites ». En réalité, toute une partie de la classe politique actuelle – même de droite – s’adonne à ces pratiques, car, pour ces gens, le bon islam est celui que l’on achète et que l’on noie sous l’argent pour préserver la paix sociale. Et même le président Macron, à la suite de la mort de Samuel Paty, avait annoncé dans son discours sur « les séparatismes » que la France était assignée à devenir « un pays d’excellence dans l’étude des civilisations musulmanes » pour forcer les Français à comprendre mieux « les civilisations qui de fait cohabitent sur notre sol compte tenu de ce qu’est devenu aujourd’hui le peuple français ».

    Au-delà des nombreux rassemblements en faveur de la Palestine dans les villes européennes (Londres, Madrid, Berlin, Rome, etc.), l’exemple politique de cet entrisme islamique est flagrant dans d’autres pays d’Europe. Un article de Libération, intitulé « Face au Hamas, la Belgique engluée dans le piège communautariste », est revenu sur le cas belge, où une partie de la classe politique, « qu’elle soit de droite ou de gauche, a adopté une attitude proche de celle de LFI et du NPA ». Au Royaume-Uni, le Labour, principal parti de gauche, est aussi sous pression de son électorat musulman. Sir Keir Starmer s’est aliéné de nombreux électeurs musulmans du parti travailliste après avoir dit qu’Israël était dans son droit d’imposer un siège à Gaza (en 2017, 87 % des musulmans avaient voté pour le parti travailliste). 150 conseillers travaillistes musulmans ont écrit à Starmer, exigeant son soutien à un cessez-le-feu immédiat. Il se peut donc que l’attaque du Hamas ait seulement obligé Mélenchon à devoir se dévoiler plus vite qu’il ne pensait (voulait).

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