Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

élection présidentielle

  • Un décryptage à droite de la Présidentielle...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien cueilli sur Polémia, qui a été donné par Jean-Yves Le Gallou à Monde et Vie et dans lequel il analyse l'élection présidentielle.

    Ancien haut-fonctionnaire et homme politique, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016), Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018) et Manuel de lutte contre la diabolisation (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

    Macron_Le Pen.jpg

    Un décryptage à droite de la Présidentielle

    Guillaume de Tanoüarn : Jean-Yves Le Gallou, peut-on parler à propos de la toute récente élection présidentielle, d’une « victoire éclatante du Rassemblement National », comme l’a fait Marine Le Pen le soir de l’élection ?

    Jean-Yves Le Gallou : Assurément non. Dans une élection une « victoire éclatante » intervient quand la liste victorieuse l’emporte avec une large avance sur son ou ses  concurrents. A la présidentielle, Marine Le Pen a perdu avec un énorme handicap par rapport à Emmanuel Macron ; quelque 17 % de retard sur son concurrent. Certes sa défaite, en pourcentage est moins importante que lors de la présidentielle de 2017. Mais il faut garder leur sens aux mots sous peine de tomber dans la désinformation. Cela étant dit, j’ajouterai qu’en utilisant une telle expression, « victoire éclatante », elle avoue en fait que son objectif réel est atteint et qu’il n’était donc pas de gagner. On l’a vue très enjouée le soir du premier tour, comme on l’avait vu danser sur sa défaite en 2017, après le fameux débat. Je n’ai pas pu m’empêcher de noter l’énorme distorsion qu’il y avait entre la satisfaction qu’elle éprouvait visiblement et la peine immense des électeurs d’Hénin-Beaumont. Signe sans doute que la coupure entre les élites et les peuples, qui existe de manière nationale et même internationale, passe aussi au RN.

    N’était-ce pas le même esprit que l’on a pu constater lors du grand débat Le Pen-Macron, ce soulagement visible de la candidate Marine, à la fin d’une confrontation décevante des deux côtés ?

    Son objectif manifestement était de faire face sans prendre trop de coups. C’est la raison pour laquelle au début du débat, elle a encaissé les attaques de Macron sans répliquer. Un exemple ? Macron venait de l’accuser d’être liée au pouvoir russe par un prêt en cours de remboursement depuis 2015. Elle avait deux répliques possibles : accuser Macron d’être lui-même au service des réseaux mondialistes américains, à travers l’affaire McKinsey, dans laquelle il apparaît que des millions de données, nous concernant nous Français, ont été fournies à ces cabinets de conseil américains et  finalement par-là, au Pentagone. Item : d’avoir détruit des fleurons industriels français comme Alstom pour satisfaire les Américains qui ont mis dans cette affaire « une pression de dingue ». Mais Marine Le Pen n’a rien fait de tout cela, probablement par peur d’être accusée de « complotisme ». Elle n’a attaqué son adversaire frontalement que sur la question des éoliennes, interdites au Touquet, ce qui restait de l’ordre de l’anecdote. Elle aurait pu aussi accuser Macron de faire une campagne auprès du gouvernement algérien, alors que le président candidat avait envoyé, deux figures de la macronie l’un après l’autre, Darmanin et Castaner, à la Grande mosquée de Paris dont le recteur est nommé par Alger. Elle n’en a rien fait. Tout se passe comme si elle était habitée non par le souhait de sauver la France, mais par le désir de garder, avec la boutique « Rassemblement national », le statut d’ « opposante officielle » du Président.

    Elle avait déclaré au Figaro que ce serait sa dernière campagne ?

    Oubliée cette déclaration de campagne. Elle se voit repartie pour un tour de manège. En avant pour 2027, voire 2032 !

    Eric Zemmour marque, dans sa déclaration après le second tour de la Présidentielle, que c’est la huitième fois que le nom Le Pen est en échec lors d’une grande élection. Ne met-il pas là le doigt sur une forme de malédiction historique ?

    Avait-il raison de donner l’impression de déterrer si vite la hache de guerre ? La remarque de Zemmour est juste factuellement. Mais pourquoi voir dans ce bilan une malédiction ? Ce qui reste à savoir, c’est s’il est possible de gagner dans un système où la totalité des journaux (Présent et Monde et vie mis à part), et les médias télévisés (au moins TF1, France 2, France 3, M6) roulent pour un seul candidat, où les corps intermédiaires du Medef à la CGT, des syndicats agricoles aux chasseurs, votent pour le même candidat. Comme l’a exprimé l’hespérialiste belge David Engels avec force au dernier colloque de notre Institut Iliade : « Ne nous trompons pas : ce n’est pas par le biais de processus démocratiques conventionnels que nous obtiendrons la victoire […] parce que l’ensemble du système politique actuel, malgré le pluralisme formel, est si unilatéralement dominé par le libéral-gauchisme qu’il rend une victoire électorale globale de la “droite” impossible dans les faits et ne peut donc être qualifié de démocratique que dans une mesure limitée. Qu’il s’agisse de l’orientation gauchiste des médias, de l’école, de l’université, du monde professionnel, des institutions de l’État ou des fonctions politiques : partout, la synchronisation idéologique est telle que seules des infimes nuances de gauchisme semblent être tolérées, tandis que tout mouvement patriotique culturel est soit étouffé, soit désintégré de l’intérieur, soit discrédité ou éradiqué. » Dans le contexte dialectique occidental, le changement par les urnes est impossible à court terme. On notera que les seuls pays qui aient des gouvernements identitaires et conservateurs ont des médias pluralistes, c’est-à-dire qu’à côté des médias financés par Soros, il y a dans ces pays des médias indépendants, à une échelle que l’on ne trouve pas en France. Regardez Victor Orban : pour lui, le combat culturel se prépare dès maintenant, il est pour l’après, quand il ne sera plus au pouvoir. Je ne résiste pas à préciser que l’interventionnisme du président ukrainien Zelensky à l’international, lui a rendu service. Les Hongrois, contrairement aux Français, ne s’y sont pas laissé prendre, sans doute parce que ce sont de proches voisins.

    Pour finir sur Marine Le Pen, j’irais droit au but : est-elle compétente ?

    Elle donne l’impression, même quand elle s’est bien préparée comme lors du dernier débat présidentiel, de manquer de confiance en elle sur les sujets techniques. Tout en refusant de s’aventurer par terreur du politiquement correct sur les sujets transgressifs. Mais cette avocate de formation a des qualités politiques majeures : elle sait écraser ses adversaires et purger son propre parti avec une grande constance depuis 2002. Elle n’est pas là où elle est, simplement par hasard ou par héritage. Ses compétences comme « tueuse » ne sont plus à démontrer.

    Que signifie pour vous cette deuxième victoire – éclatante pour le coup – d’Emmanuel Macron ?

    Victoire éclatante au vu des chiffres, je veux bien. Mais c’est un pur produit de sa stratégie médiatique depuis cinq ans. Le duel était annoncé depuis cinq ans. Il a suffi de sélectionner Marine Le Pen comme meilleure opposante, de la ménager avant le premier tour, de la tabasser entre les deux tours, en menant un procès médiatiquement unanime en diabolisation et en incompétence. Et de la re-ménager, une fois l’affaire électorale faite, pour qu’elle puisse resservir si besoin dans un nouveau duel.

    Le jeu est le même depuis longtemps. J’ai un ami médecin qui a soigné Jean-Marie Le Pen en 2002 au moment où il a dû se lancer dans une campagne de second tour. C’était exactement la même chose ; « Ils sont très gentils avec moi, disait Le Pen à l’époque en parlant des journalistes, je crois qu’ils veulent me faire monter au second tour ». Dans l’entre-deux tours, oubliées les gentillesses qui avaient pour but de faire passer Le Pen devant Lionel Jospin. Les antifascistes d’opérette étaient remontés comme des pendules. Ce théâtre-là, cette théâtrocratie antifasciste fonctionne encore. Mais le but de Chirac était, grosso-modo le statu quo. Diriez-vous la même chose de Macron ?

    Macron est un liquidateur, au double sens du mot liquide et liquider. Il promeut une société liquide, où les invariants, les institutions structurantes, les repères français sont appelés à disparaître. Et il se livre à cette liquidation en toute discrétion. Un exemple : Il supprime les grands corps de l’Etat (en ce moment-même les concours du Quai d’Orsay) pour les remplacer par des Cabinets de conseil ; il laisse les fonds de pension faire main basse sur l’industrie française. Il crée de la dette et considère comme parfaitement acceptable un déficit de la balance commercial de 85 milliards d’euros. Voyez la formidable escroquerie de la campagne du Premier tour sur le pouvoir d’achat : la vérité, c’est que quand un pays achète plus qu’il ne vend à l’étranger, il n’a pas d’argent magique à distribuer. Il doit se serrer la ceinture (et serrer la ceinture des citoyens bien sûr) pour payer ses dettes. Et quand il a le choix entre des étrangers et des citoyens, il doit limiter les dépenses d’assistance aux étrangers et à leurs descendants pour ménager les citoyens. La Campagne a laissé l’impression que le meilleur président est celui qui ouvrirait le plus vite le chéquier de la nation. Macron joue ce jeu avec cynisme pour mieux faire sortir la France de l’histoire. Il gagne du temps en augmentant la dette, pour mieux liquider l’identité culturelle de la France, à travers l’éducation nationale (la récente destruction du Bac est tellement flagrante qu’on veut déjà la réformer), les arts et la place toujours plus grande faite aux populations d’origine étrangère.

    Macron rencontre du point de vue catégoriel, deux succès écrasants : auprès des personnes âgées et auprès des plus jeunes (18-24 ans). Comment expliquez-vous ce double succès d’apparence contradictoire ?

    Oh ! Très simplement. En ce qui concerne les vieux, c’est la génération soixante-huitarde : ils sont viscéralement progressistes même si ce sont des progressistes installés, ils n’ont jamais vraiment pensé à leur descendance. On a dit que la Du Barry disait au temps de sa gloire ; « Après moi le déluge ». Aujourd’hui cette formule identifie toute une génération – ceux que vous appelez « les personnes âgées » – une génération qui nous a préparé l’enfer par son insouciance. Leurs petits enfants seront minoritaires dans leur propre pays. Quant à ce que vous dites des jeunes qui voteraient Macron, ces 18-24 ans, ce sont les plus sensibles à la propagande d’Etat. Ils s’en guériront avec l’âge et les leçons que la vie ne va pas manquer de leur donner. Pour l’instant le vote des jeunes est la seule « réussite » de l’Éducation nationale.

    Que vous évoque la géographie électorale de ce scrutin ?

    Il faut mesurer à leur juste valeur les analyses de Christophe Guilluy sur l’opposition entre les centres urbains et les périphéries. Je prendrais l’exemple de la Nièvre, un département marqué par François Mitterrand et par le socialisme dans les années 70. J’ai connu une époque où le Front National faisait moins de 5 % dans ces terres qui lui étaient peu favorables. Aujourd’hui, dans la Nièvre, Marine a fait 30 % des suffrages au premier tour et elle arrive en tête du Second tour. On peut, plus ou moins, faire les mêmes remarques sur d’autres départements qui représentent la France périphérique, comme les Ardennes, la Meuse ou les Vosges, dans lesquels Marine Le Pen est également arrivée en tête. A l’opposé, la Seine-Saint-Denis, département phare du FN dans les années 1980, a voté à près de 50 % pour Mélenchon au premier tour et à 75 % pour Macron au second tour. C’est la France du Grand Remplacement. Electoralement, ce concept que la campagne de Zemmour nous permet d’utiliser largement, ne correspond pas seulement à un vote ethnique mais aussi à un vote politique pour le remplacisme, puisque à l’opposé, Marine est arrivée largement en tête dans les départements d’Outre-mer comme la Martinique, la Guadeloupe la Réunion, ou la Guyane.

    Comment se présente la situation politique à la veille des Législatives ?

    De la façon la plus simple à travers la coagulation de différents blocs. Il y aura d’abord un bloc centriste, avec la République en Marche, le Modem et les résidus post-sarkozistes des  LR. Il y a ensuite un grand bloc de gauche autour de Mélenchon, auquel se rallieront socialistes et écolos. La sagesse voudrait qu’il y ait en face de ces deux blocs, une union des droites autour de candidatures issues du RN, de Reconquête ou de Debout la France, voire des députés LR du sud, non-ralliés à Macron. Un tel bloc pourrait porter à l’Assemblée nationale entre 100 et 150 députés. Mais l’union dépend de la volonté du plus fort de la faire ou non. Marine Le Pen est à la croisée des chemins et tout indique à l’heure où nous parlons qu’elle ne souhaite pas d’union nationale. Le Rassemblement National, dans ce cas, pourra peut-être prétendre à constituer un groupe à l’Assemblée avec une vingtaine de membres. Cela paraît suffire à la présidente qui, bien qu’elle soit elle-même députée, n’a jamais prisé le combat dans les deux chambres. En outre, elle ne veut pas d’un groupe trop abondant, avec les difficultés dans la gestion des hommes que cela implique. Et enfin, last but not least, disons qu’elle a besoin de renflouer les caisses de son Parti avec un maximum d’électeurs se portant sur les listes du RN. Passera-t-elle au-dessus de ces raisons ? Non, entre sauveuse ou boutiquière elle a hélas choisi. Héritière je suis, rentière je demeure, boutiquière un jour, boutiquière toujours.

    Quel sera le rôle de Reconquête, puisque vous êtes membre de son Comité politique ?

    La politique ne consiste pas seulement à gagner des mandats, mais à faire avancer des idées et à gagner des combats, en étant présents à la fois sur les réseaux sociaux et sur le terrain, en multipliant les opérations concrètes, contre l’implantation d’éoliennes, de foyers d’immigrés clandestins, etc. Le combat politique, c’est 365 jours par an et non une fois tous les cinq ans. Il faut continuer à déplacer la fenêtre d’Overton, comme l’a fait Eric Zemmour durant toute la campagne présidentielle. Reconquête n’aura que quelques élus aux législatives. Mais dans deux ans, les élections européennes seront plus favorables à Reconquête, comme aux diverses formations émergeantes. Il suffit en effet d’obtenir 5 % des voix pour faire élire des députés selon un scrutin proportionnel. Il n’y a donc pas de votes utile. Quant à la liste, elle sera simple à composer, recoupant l’actuel Bureau exécutif de Reconquête pour la défense justement de la civilisation européenne et chrétienne. Ajoutons que les européennes ont toujours été favorables aux formations nouvelles et que sociologiquement l’électorat de Reconquête est moins abstentionniste que celui du RN.

    Quel est ce nouveau Bureau exécutif?

    Il tient en trois pôles : l’animation des fédérations est confiée à Nicolas Bay secondé par Damien Rieu pour la propagande (il ne faut pas avoir peur des mots !). Les relations politiques, les élus et le porte-parolat sont confiés à Guillaume Peltier. Et les études et la formation sont l’affaire de Marion Maréchal. Chacun a ainsi trouvé sa place de manière assez harmonieuse.

    Jean-Yves Le Gallou, propos recueillis par Guillaume de Tanoüarn (Polémia, 5 juin 2022)

    Lien permanent Catégories : Entretiens 0 commentaire Pin it!
  • Feu sur la désinformation... (375)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro spécial de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Jules Blaiseau.

    Maintenant que l'élection présidentielle est jouée, I-Média vous propose de décrypter en profondeur toutes les manipulations auxquelles les "médias de grand chemin" se sont livrés au cours de cette campagne. L'émission est une version détaillée, et plus exhaustive, d'un article de Jean-Yves Le Gallou publié sur le site de la fondation Polémia, dans lequel il décline, sous forme satirique, le décalogue du journaliste pour cette campagne.

    Diabolisation en deux temps, choix des thèmes par les médias, un duel Macron - Le Pen imposé par les instituts de sondage, l'exploitation de la guerre ou de la pandémie... Une campagne qui, à défaut d'avoir été palpitante, aura été riche en enseignements sur les travers et les vices du journalisme français.

     

     

                                                

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Manipulation et influence, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Elections présidentielles : le système des parrainages nuit-il à la démocratie ?...

    Le 10 février 2022, Thomas Arrighi interrogeait Frédéric Rouvillois pour l'émission «Sputnik donne la parole» afin d'évoquer avec lui le système de parrainage des candidats à l'élection présidentielle. Frédéric Rouvillois y voit un dispositif mis au service de l’oligarchie, qui serait le « grand secret de la Ve République ». Professeur de droit public, et auteur de nombreux essais, il vient de publier avec Christophe Boutin l’ouvrage Les parrainages: ou comment les peuples se donnent des maîtres (La Nouvelle Librairie, 2022).

     

                              

    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • La tentation du chaos ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré au choix que pourrait faire Emmanuel Macron de la fuite en avant pour échapper à une possible défaite...  

    Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a publié le Dictionnaire de Novlangue (Via Romana, 2015), en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou, et deux essais, La Superclasse mondiale contre les Peuples (Via Romana, 2018), La nouvelle guerre des mondes (Via Romana, 2020) et tout dernièrement Immigration de masse - L'assimilation impossible (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

    Paris_Chaos.jpg

    Emmanuel Macron. Face à l’impopularité, la tentation du chaos ?

    Napoléon affirmait que « la nation française est la plus facile à gouverner quand on ne la prend pas à rebours… Elle distingue à l’instant même ceux qui travaillent pour elle ou contre elle [1] ». L’impopularité d’Emmanuel Macron et de son gouvernement le confirme.

    Selon le dernier sondage BVA pour RTL et Orange réalisé les 21 et 22 avril 2021, 61 % des personnes interrogées excluent désormais de voter pour Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 s’il se représente, une majorité d’entre elles le considérant comme « un mauvais président ».
    Un autre sondage réalisé par Redfield & Wilton Strategies révèle un résultat pire encore : seulement 16 % des répondants déclarent qu’ils voteraient pour Emmanuel Macron lors de la prochaine élection présidentielle.

    Une continuité dans la défiance

    Certes les élections ne se réduisent pas aux sondages.
    Mais il faut néanmoins les prendre en considération quand ils confirment la plupart des enquêtes d’opinion depuis 2018 : globalement deux Français sur trois – voire trois sur quatre selon les questions posées –, manifestent leur désapprobation de la politique conduite voire de la personnalité même du président de la République.

    En d’autres termes, l’impopularité d’Emmanuel Macron ne fait que se confirmer depuis 2018. Et le président n’a pas réussi en quatre années de pleins pouvoirs à créer une dynamique électorale en sa faveur : en réalité le « parti » présidentiel, minuscule et aphone, n’a pas gagné une seule élection nationale !

    Une certaine idée de la déconstruction

    Une telle continuité dans la défiance augure mal de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en 2022, voire de sa simple candidature.
    D’autant que le locataire de l’Élysée continue obstinément de narguer les Français par ses déclarations à l’emporte-pièce : la dernière en date, une interview en anglais à CBS, où, sous prétexte de revenir sur son passé colonial, notre pays devrait « déconstruire son histoire ».

    Homme du Système, Emmanuel Macron n’a que mépris pour la France et le peuple français qu’il ne connaît pas et qu’il perçoit avant tout comme un obstacle à la mise en œuvre de l’agenda dont l’oligarchie l’a chargé.
    De Gaulle affirmait se faire une certaine idée de la France ; Emmanuel se fait, lui, une certaine idée de la déconstruction de la France, la nuance est de taille.

    Comme Biden ?

    Comme Joe Biden aux États-Unis, Emmanuel Macron mise sur les « minorités » et l’action conjuguée du patronat, de l’extrême gauche, des médias et des GAFAM pour l’emporter en 2022. Et bien sûr aussi sur l’éparpillement des autres candidatures, notamment à droite. Et peut-être aussi sur quelques manipulations électorales.
    Malheureusement, une telle stratégie, de plus en plus visible, ne donne pas forcément le résultat attendu.

    D’abord, nos concitoyens ressentent de plus en plus le parti pris officiel en faveur des immigrants, des musulmans, des minorités ou des racailles comme une insupportable injustice.
    Ensuite, plus la macronie fait du sociétal, de la déconstruction, ou de l’immigration, plus elle augmente l’insécurité culturelle de la population et plus elle suscite l’inquiétude et le mécontentement.
    Ce que la macronie gagne en répondant aux lubies des minorités activistes, elle le perd en révoltant la majorité de la population.

    L’homme du passif

    En outre, à la différence de Joe Biden, Emmanuel Macron incarne un bilan, un passif particulièrement lourd.
    En particulier dans le domaine de la sécurité des biens et des personnes, qui se dégrade à une vitesse vertigineuse en France. Or il s’agit d’une question essentielle au pacte civil : un État incapable d’assurer l’ordre et la paix civile devient tout simplement un état illégitime.

    Sur le plan économique et social, Macron présente un bilan tout aussi mauvais : notre pays devient la lanterne rouge de l’Union européenne, accumulant les mauvais résultats, de plus en plus à la traîne derrière l’Allemagne.

    La gestion de l’épidémie de Covid n’a pas non plus convaincu nos concitoyens.

    La présidence Macron se caractérise enfin par un catastrophique bilan liberticide : état d’urgence intégré dans le droit commun, prolongation permanente de l’état d’urgence sanitaire, censure de l’information sous prétexte de lutter contre les fake news, opposition parlementaire muselée, renforcement des pouvoirs de police, répression féroce du mouvement des Gilets jaunes, accord passé avec les GAFA et YouTube pour censurer les dissidents, conservation générale des données de connexion en contravention avec le droit européen [2], harcèlement judiciaire des opposants, attaques contre la liberté d’association et la liberté d’enseignement sous prétexte de lutter contre l’islamisme, etc.

    La France porte un masque obligatoire depuis 2020, une France bâillonnée donc : quel symbole de la macronie !

    Impasse Macron

    À un an de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron se trouve donc dans une impasse.

    Il a épuisé son capital politique et usé sa parole : le « en même temps » a perdu toute crédibilité. La « majorité » LREM à l’Assemblée nationale fond lentement mais sûrement. Le Premier ministre fait rire les Français.

    Un discours présidentiel désormais inaudible tant il s’écarte de la réalité française ; comme lorsque le président affirme sans rire : « Je me bats pour un droit à la vie paisible [3] », dans un pays en proie aux violences et aux agressions quotidiennes !

    Moi ou le chaos ?

    Emmanuel Macron ne peut espérer une réélection que si un événement extraordinaire le plaçait dans la position du recours, dans un pays en proie au chaos. Ou lui permettait de suspendre les élections…
    Une nouvelle et opportune pandémie ? Un conflit en Ukraine ? Un attentat particulièrement meurtrier ? Des émeutes ethniques entre les deux tours de la présidentielle ? Une catastrophe financière mondiale ?
    D’une certaine façon, le chaos qui s’installe en France du fait de l’action et surtout de l’inaction gouvernementale n’entre-t-il pas aussi dans une telle stratégie ?

    Cependant Emmanuel Macron a tellement entamé sa crédibilité et son capital de confiance qu’il devient chaque jour plus improbable qu’il apparaisse comme un recours français.

    Le tour de passe-passe macronien, ouvert en 2017 par le coup d’État des médias et du parquet national financier, ne pourra pas durer éternellement.

    En 2022, il faudra bien que l’oligarchie lui trouve un remplaçant ou que le peuple français retrouve sa liberté et sa fierté et referme la parenthèse Macron.

    Michel Geoffroy (Polémia, 30 avril 2021)

     

    Notes :

    [1] Cité par Thierry Lentz, Pour Napoléon, Perrin, 2021, page 75.

    [2] Autorisée par le Conseil d’État dans sa décision du 21 avril 2021 malgré la décision contraire de la Cour de justice de l’Union européenne.

    [3] Interview au Figaro du 18 avril 2020.

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Eléction présidentielle de 2017 : une élection ordinaire ?...

    Nous reproduisons ci-dessous  une réflexion de Michel Geoffroy, cueillie sur Polémia et consacrée à l'élection présidentielle de 2017. L'auteur revient sur cette élection en l'éclairant à la lumière des analyses formulées par Lucien Cerise dans son livre Retour sur Maïdan/La guerre hybride de l’OTAN (Le Retour aux Sources, 2017). Intéressant...

     

    Macron_médias.png

    L’élection présidentielle de 2017 a-t-elle constitué une révolution rose imposée à la France ?

    La parution du livre de Lucien Cerise, Retour sur Maïdan/La guerre hybride de l’OTAN (1) peut conduire, en effet, à se poser la question.

    Dans cet ouvrage très documenté, l’auteur détaille les différents aspects de la « révolution de Maïdan » intervenue en Ukraine durant l’hiver 2013/2014 à la suite de la décision du gouvernement ukrainien de ne pas signer un accord d’association avec l’Union européenne et qui a conduit au départ du président Viktor Ianoukovytch et à la mise en place d’une nouvelle équipe, cette fois définitivement pro-occidentale.

    Une révolution organisée

    L’auteur démonte les différentes techniques de déstabilisation mises en œuvre dans le cadre de cette « révolution » ukrainienne : en particulier l’action de groupes armés formés à l’étranger et pratiquant une stratégie de la tension vis-à-vis du pouvoir en place, l’organisation de manifestations de rues très minoritaires mais très médiatisées, l’usage d’Internet comme caisse de résonance internationale ou l’instrumentation de groupuscules extrémistes et islamistes comme troupes de choc.

    Cette révolution n’aurait donc rien de populaire comme le suggèrent les médias de propagande : au contraire, elle aurait été imposée au peuple par le truchement de minorités agissantes dont l’action n’aurait rien de spontané.

    Théorie du complot ?

    Pourtant cet « EuroMaïdan » présente indéniablement de nombreux traits communs avec les différentes « révolutions de couleur » et les « printemps arabes » qui sont apparus ici et là (2). Des révolutions qui ont curieusement eu pour effet de déstabiliser les gouvernements considérés comme hostiles aux projets des Occidentaux et des Etats-Unis, notamment celui de poursuivre l’encerclement stratégique de la Russie et de semer le chaos islamiste au Proche-Orient.

    En outre l’auteur fonde sa démonstration sur une profusion de références américaines et otaniennes et notamment la théorisation de la guerre hybride comme moyen de réduire à merci un adversaire.

    Alors quel rapport avec les élections présidentielles françaises de 2017 ? Puisqu’à l’évidence ce ne sont pas des manifestations de rue qui ont porté Emmanuel Macron à la présidence !

    D’étranges zones d’ombre

    On peut se poser la question parce que la dynamique créée autour de la candidature d’Emmanuel Macron comporte d’étranges zones d’ombre, notamment :

    -l’apparition ex-nihilo d’un leader et d’un mouvement politique surgi de nulle part, créé par Internet et aux financements exceptionnels (3) ;

    -l’utilisation de techniques cognitives sophistiquées au service de la promotion du candidat et de la formalisation de son discours et de ses slogans ;

    -des meetings organisés d’une façon extrêmement professionnelle comme des spectacles ;

    -un soutien médiatique total et sans précédent dans notre pays par son ampleur ;

    -l’action de l’extrême gauche – le service action de l’oligarchie – contre les seuls candidats de la droite ;

    -enfin, compte tenu de la faible mobilisation populaire en sa faveur, l’élection d’Emmanuel Macron n’aurait certainement pu intervenir si la candidature de François Fillon n’avait pas fait l’objet d’une opération de déstabilisation médiatico-judiciaire soigneusement orchestrée, qui l’a écarté du second tour.

    On ne doit pas oublier, en outre, que l’élection présidentielle française intervenait dans un contexte politique marqué par le vote britannique en faveur du Brexit et l’élection de D. Trump à la présidence des Etats-Unis. Un contexte considéré par conséquent comme extrêmement dangereux pour l’oligarchie qui ne voulait en aucun cas que la France lui échappe au surplus.

    La démocratie, un risque pour le Forum de Davos !

    Cette inquiétude figurait explicitement au cœur des débats du Forum de Davos de janvier 2017, autour du rapport Global Risk 2017.

    Ce rapport pointait en effet comme risque le Brexit, l’élection de Donald Trump et l’échec du référendum de Matteo Renzi en Italie, en affirmant au surplus que les campagnes électorales de ces trois pays auraient « mis en évidence le phénomène de désinformation rapide » des opinions publiques, résultant « d’une fragilisation de la confiance des populations ».

    Les participants au Forum soulignaient alors « le besoin de mieux protéger nos systèmes de contrôle qualité de l’information » et le rapport Global Risks 2017 concluait en affirmant que « les principaux facteurs de risque peuvent être endigués en créant des sociétés plus inclusives basées sur la coopération internationale et une vision à long terme (4) ».

    Derrière ce pathos, on devait donc comprendre que la démocratie constituait un risque pour la superclasse mondiale qui se réunit à Davos, un risque qu’il fallait endiguer grâce à un meilleur contrôle – c’est-à-dire une meilleure censure – de l’information !

    Jacques Attali, dans une tribune de l’hebdomadaire L’Express, proposera même une réforme constitutionnelle afin de déterminer quels « sujets qu’un seul vote majoritaire du peuple ne pourrait suffire à trancher » et qui « seraient sanctuarisés en les inscrivant dans la Constitution (5) ». Sa tribune s’intitulait d’ailleurs « Sanctuariser le progrès » : ce qui signifie, en novlangue, sanctuariser l’idéologie libérale libertaire et immigrationniste et surtout museler le peuple quand il vote mal.

    Délégitimer toute opposition

    Le Forum de Davos reprenait donc à son compte les accusations formulées par Hillary Clinton justifiant sa défaite par des opérations de désinformation (fake news) conduites par… la Russie.

    Il s’agit, bien sûr, d’un classique processus d’inversion accusatoire puisque ce sont bien les médias mainstream – propriété des puissances d’argent et donc de l’oligarchie qui se réunit à Davos – qui en Occident trompent en permanence la population en imposant le politiquement correct.

    L’idée selon laquelle la population aurait été déstabilisée par les fake news revient surtout à dénier toute légitimité aux scrutins lorsque les candidats de l’oligarchie se font battre. Le concept de fake news sert à supprimer tout ce qui va à l’encontre de l’idéologie dominante ou des candidats sponsorisés par le Système, en accusant ceux qui diffusent une information alternative d’être tout simplement des agents de Vladimir Poutine – ou des fêlés d’extrême droite voire maintenant, tout simplement, des néo-nazis, terme revenant à la mode médiatique.

    Cette attitude d’esprit, assimilable à une véritable propagande de guerre, conduit donc à criminaliser toute dissidence et toute opposition en Europe, comme dans n’importe quel régime totalitaire.

    Le coup d’Etat post-démocratique permanent

    Les oligarques du Forum de Davos ont donc théorisé, avec la lutte « contre le populisme » et les « fake news », le coup d’Etat post-démocratique permanent contre la liberté et la souveraineté des Européens.

    Ce coup d’Etat repose sur la conjonction du pouvoir médiatique et du pouvoir judiciaire car les deux marchent de concert. Le pouvoir médiatique sert à enfermer la population dans une réalité virtuelle, la réalité à laquelle l’oligarchie veut que l’on croie. Il sert aussi à diaboliser tous les dissidents politiques.

    En 2015, le Forum de Davos avait d’ailleurs abordé la question de « l’utilisation des neurosciences comportementales pour améliorer les politiques publiques » et aussi pour « mieux diagnostiquer la pathologie mentale (6) ». Sans doute une démarche… désintéressée, lorsque l’on se rappelle que l’oligarchie affirme par exemple que les dissidents politiques souffriraient de « phobies » maladives ou que les terroristes islamistes seraient des « fous » ou des « déséquilibrés » ! Il s’agit, en clair, de mobiliser les neurosciences afin de mener une guerre cognitive contre les peuples, conformément à l’esprit de la guerre hybride.

    Le pouvoir judiciaire sert de son côté à interdire de décrire le monde tel qu’il est, donc de sortir de la bulle médiatique dans laquelle on veut nous enfermer. Il sert aussi à criminaliser la critique de l’idéologie libérale libertaire et cosmopolite. Il sert enfin à mettre en tutelle les législateurs pour qu’ils ne dévient pas de cette doxa.

    Une Révolution rose en France ?

    Or, justement, l’élection d’Emmanuel Macron résulte de la mobilisation de ces deux leviers :

    • le levier médiatique pour forger son image de présidentiable après avoir forgé celle de « gendre idéal » lorsqu’il était ministre ; et pour censurer toute information pouvant nuire à sa candidature ;

    • le levier judiciaire pour briser la dynamique de ses concurrents de droite et d’abord celle de François Fillon. Même si ce dernier a effectivement commis différentes erreurs stratégiques dans ce contexte.

    Ces deux leviers ont permis de confisquer l’élection présidentielle à son profit, alors même qu’en nombre d’électeurs inscrits il n’avait pas la majorité.

    L’élection d’Emmanuel Macron a été saluée comme une victoire par la superclasse mondiale : car elle a endigué en 2017 le risque populiste en France. C’était la raison d’être de l’opération même si, par contrecoup, Emmanuel Macron n’est pas un président populaire, comme le montrent déjà les sondages.

    La victoire d’Emmanuel Macron a aussi permis de sauver une partie des politiciens rose bobo qui se trouvaient dévalués : à gauche, suite à la calamiteuse présidence de François Hollande, comme à droite pour leur impuissance.

    Emmanuel Macron était l’homme du Système, poussé par le Système pour que justement on ne puisse pas changer le Système.

    La radicalisation en marche

    Le programme de la République en Marche ! correspond en effet, non pas au renouveau toujours promis aux électeurs à chaque scrutin, mais au contraire à la radicalisation du programme libéral libertaire et immigrationniste des prédécesseurs d’Emmanuel Macron, radicalisation dont on commence déjà à voir les prémisses :

     -Radicalisation dans la mise au pas des médias et dans la censure des journalistes faisant preuve d’esprit critique ;

     -Radicalisation libre-échangiste pour démonter en urgence le droit social, conformément aux vœux du grand patronat ;

     -Radicalisation pour « accueillir » encore plus d’immigrants (7) et avancer dans la voie sans issue de la société multiculturelle ;

    – Radicalisation dans l’écologie punitive aux dépens des seuls Européens ;

    -Radicalisation pour imposer le politiquement correct au prétexte de moralisation de la vie politique qui donnera aux juges et aux ligues de vertu communautaristes le pouvoir de décider qui aura le droit d’être parlementaire ou ministre, conformément à ce qu’avait demandé la Licra. Radicalisation dans la répression des propos dissidents, assimilés à des discriminations ou des provocations et même tenus désormais dans des lieux non publics (8).

    -Radicalisation liberticide, enfin, résultant de l’introduction des dispositions exorbitantes de l’Etat d’urgence dans le droit commun.

    C’est bien pourquoi la candidature d’Emmanuel Macron a été lancée, soutenue et célébrée par les puissances d’argent et par « l’Etat profond » qui constituent l’ossature de la superclasse mondiale. C’est bien pourquoi ils ont organisé cette révolution rose de 2017. Parce que le prrrrojet (9) d’Emmanuel Macron continuera de déconstruire la société française conformément à leurs seuls vœux et intérêts.

    Michel Geoffroy (Polémia, 3 septembre 2017)

     

    Notes :

    1. Editions Le Retour aux Sources, 2017.

    2. Comme les événements qui se déroulent actuellement au Venezuela d’ailleurs.

    3. Emmanuel Macron a été le candidat le plus dépensier de l’élection présidentielle française 2017 avec 16,8 millions d’euros de dépenses, selon les informations sur les comptes de campagne publiées au Journal officiel et qui restent encore à valider. Le candidat du mouvement En marche! a dépensé le plus d’argent pour organiser ses meetings de campagne (5,8 millions) et pour cibler ses électeurs : plus de 5 millions d’euros sont passés dans l’envoi de courriers, de textos, d’appels téléphoniques et dans la réalisation de sondages.

    4. Présent du 20 janvier 2017.

    5. L’Express du 20 juin 2016.

    6. Les Echos du 2 février 2015.

    7. « La France, sur le sujet des réfugiés, n’a pas toujours pris sa part », a déclaré Emmanuel Macron le mercredi 12 juillet 2017 à Trieste.

    8. Le décret n° 2017-1230 du 3 août 2017 relatif aux provocations, diffamations et injures non publiques présentant un caractère raciste ou discriminatoire étend la surveillance et la répression des propos décrétés discriminatoires à la fois à ceux qui sont tenus dans des lieux non publics et à toutes sortes de discriminations, parmi lesquelles la transphobie et l’handiphobie. Il prévoit que ces diffamations et injures non publiques constitueront, comme les provocations, des contraventions de la cinquième classe, punies d’une amende maximale de 1.500 euros ou 3.000 euros en cas de récidive, et non plus des contraventions de la quatrième classe punies d’amendes inférieures de moitié.

    9. Prononcer ce mot en criant et en levant les bras, pour faire plus vrai.

     

    Lien permanent Catégories : Décryptage, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • La cour des miracles...

    Les éditions de l'Observatoire viennent de publier, sous le titre La cour des miracles, les carnets que Michel Onfray a tenu tout au long de cette longue campagne présidentielle. Docteur en philosophie, Michel Onfray est le fondateur de l'Université populaire de Caen et est également l'auteur de nombreux essais, comme celui sur Freud, Le crépuscule d'une idole (Grasset, 2010) qui lui a valu ses premiers accrochages sérieux avec la police de la pensée, ou dernièrement Cosmos (Flammarion, 2015) et Décadence (Flammarion, 2017).

     

    Onfray_Cour des miracles.jpg

    " Quand on croit à la politique, on a la manie du prie- dieu, de la messe, du sermon, des excommunications, de l’eau bénite, du catéchisme, du bûcher, du bouc émissaire, du bréviaire, des burettes, des oraisons, mais surtout : des génuflexions.
    Quand on n’y croit plus et qu’on est devenu un athée de la politique, on devient libre. Dès lors, on voit comment le cinéma politico-médiatique a pour fonction de nous laisser croire qu’un changement d’homme apportera un changement de politique, alors qu’il n’en est rien : il était évident que le nouveau président de la République serait un pion de l’État maastrichien. Le mécanisme est programmé pour ça.
    On pouvait, comme moi, ne pas se plier à ce simulacre de démocratie, ne pas prendre au sérieux cette palinodie. Regarder cette campagne en voltairien et la raconter au jour le jour n’en demeure pas moins un geste politique : car déchirer le voile des fictions contribue au démontage de la servitude volontaire. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!