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Métapo infos - Page 686

  • Macron choisit la stratégie de la tension...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy, cueilli sur Polémia et consacré à la stratégie d'affrontement avec les gilets jaunes décidée par le président de la république. Ancien haut-fonctionnaire, Michel Geoffroy a récemment publié La Superclasse mondiale contre les peuples (Via Romana, 2018).

     

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    Gilets Jaunes : Macron choisit la stratégie de la tension

    Le « tournant social » du quinquennat, vanté par les médias de propagande, n’aura finalement duré qu’un court instant : environ un quart d’heure le 10 décembre 2018, lors de l’allocution d’Emmanuel Macron destinée à tenter d’éteindre la mobilisation des Gilets Jaunes. Le temps d’un nouvel enfumage politico-médiatique puisque les mesures annoncées finiront bien par être financées par… la classe moyenne.
    Aujourd’hui l’heure est à la stratégie de la tension, c’est à dire à l’affrontement avec les Gilets Jaunes et ceux qui les soutiennent.

    Changement de style, durcissement politique

    Avec ses vœux de nouvel an, le président de la république a changé de posture, au sens propre comme au figuré.

    Le 10 décembre, il appuyait ses mains sur une table – comme on s’accroche à une bouée de sauvetage – le visage crispé et les yeux fixés sur le prompteur. On sentait qu’il faisait des efforts pour paraître social.

    Mais le 31 décembre, il se tenait au contraire debout, agitant ses mains, volubile : c’était le vrai Macron qui parlait cette fois.

    Un changement de style significatif : Emmanuel Macron a finalement fait le choix de l’affrontement avec ceux qui contestent son action. Cela s’appelle la stratégie de la tension.

    Fuck le peuple !

    Les sondages d’opinion montrent que le président de la république n’a toujours pas regagné la confiance des Français [1] ?
    Mais qu’est ce que cela change pour lui, finalement ?

    Son mandat présidentiel dure jusqu’en 2022 et il peut s’appuyer sur les solides institutions de la Vème république. Il bénéficie en outre d’une « majorité » de godillots à l’assemblée nationale qui vote tout ce qu’il veut. Mais il peut aussi s’appuyer sur les médias, sur le pouvoir judiciaire, sur l’appareil d’Etat, sur les lobbies qui n’existent pas et sur l’abstention des syndicats.

    Alors fuck le peuple !

    Et d’ailleurs, c’est qui le peuple français ? Emmanuel Macron s’est interrogé à son propos lors de ses vœux : Parler au nom du peuple ? Mais « lequel ? d’où ? comment ? ». Une façon de dire que le peuple concret n’existe pas pour lui.

    Emmanuel Macron préfère en effet invoquer des concepts abstraits : la république, l’ordre, les valeurs, la démocratie. Et surtout il préfère le peuple élu par l’oligarchie : celui des banlieues de l’immigration.

    Accélérons la cadence !

    Les Français espéraient que son impopularité conduirait le président à mettre ses « réformes disruptives » en sourdine ?

    Las, le porte-parole du gouvernement a tenu à nous déniaiser : « Le Président est revenu sur trois reproches qu’il nous faut entendre: le fait que les choses n’aient pas réellement changé pour beaucoup de nos concitoyens […], le fait qu’il est indispensable de redonner du sens dans un monde où il faut lutter pour ne pas céder à l’immédiateté du moment, et le fait que nous devons aller encore plus loin dans le changement, et être plus radicaux dans notre manière de faire » [2].

    Traduisons : le président estime avoir répondu le 10 décembre aux revendications des Gilets Jaunes. Donc il est temps de revenir à l’essentiel : amplifier les « réformes ».
    Emmanuel Macron n’abandonnera donc pas le mandat immigrationniste, européiste et libre-échangiste que lui a donné la Davocratie, le seul qui compte vraiment à ses yeux.

    Tel le commandant du Titanic, il décide d’augmenter la vitesse malgré les icebergs…
    En navigation c’est de l’imprudence. En politique c’est de la radicalisation.

    Le diable s’habille en gilet jaune

    Le 27 novembre, Emmanuel Macron affirmait entendre la colère des gilets jaunes. Le 10 décembre il nous prenait même à témoin de la misère sociale qu’il avait découverte en France.

    Mais, le 31 décembre, il ne voyait plus que « les porte-voix d’une foule haineuse [qui] s’en prennent aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels ».

    Et à l’issue du conseil des ministres du 4 janvier dernier, le porte-parole du gouvernement, Benjamin Grivaux, reflet de la pensée jupitérienne, estimait d’ailleurs que « le mouvement dit des Gilets jaunes est devenu pour ceux qui restent mobilisés un mouvement d’agitateurs qui veulent l’insurrection et renverser le gouvernement ».

    Après la peste brune que le ministre Darmanin ou BHL affirmaient avoir vu défiler (en jaune donc…) sur les Champs Elysées, après les factieux ou l’ultra-droite que dénonçait le ministre de l’Intérieur, après les beaufs poujadistes et factieux de Jean Quatremer, voici le temps des insurgés qui veulent renverser le gouvernement !

    C’est clair : pour le pouvoir, désormais, le diable s’habille en gilet jaune.

    La stratégie de la tension à l’ordre du jour

    Cette sémantique belliqueuse n’est pas neutre : elle traduit la mise en œuvre consciente d’une stratégie de la tension, orchestrée par le pouvoir et ses soutiens depuis le mois de décembre et qui s’amplifie d’une façon inquiétante.

    Globalement, la mobilisation des Gilets Jaunes est restée bon enfant à l’échelle du pays.

    Mais les médias de propagande nous ont pourtant servi en boucle des images de violences sporadiques pour diaboliser le mouvement, en l’associant systématiquement aux casseurs, comme lors du saccage de l’arc de triomphe le 1er décembre par exemple.

    L’amalgame est devenu la règle. Car, à la différence des violences qui embrasent périodiquement nos charmantes banlieues défavorisées, ou des nuits de la St Sylvestre, le pouvoir et les médias ne diffusaient cette fois aucun des habituels discours d’excuse bisounours.

    Le pouvoir a eu en effet une attitude trouble vis-à-vis de ces violences. Officiellement, il les condamnait, mais, officieusement, il s’en réjouissait. Quand il ne les provoquait pas indirectement par l’attitude agressive de certaines forces de l’ordre, comme si elles voulaient pousser des manifestants à la faute.

    La même stratégie est aujourd’hui appliquée quand les médias donnent la parole au moindre excité invoquant la perspective d’un soulèvement populaire : on nous refait, comme sous François Hollande, le coup de la guerre civile !

    Le but est non seulement de jeter le discrédit sur un mouvement qui reçoit, aujourd’hui encore, un large soutien populaire, mais aussi de détourner l’attention sur les revendications portées par les gilets jaunes. Et de diffuser au surplus la peur dans le pays.

    Salauds de pauvres !

    Les Gilets Jaunes peuvent bien multiplier les manifestations de sympathie naïve à l’égard des forces de l’ordre.

    Cela ne les préserve pas de la répression politique qui s’abat désormais sur eux au nom de l’état de droit. Emmanuel Macron les a d’ailleurs avertis clairement lors de ses vœux : « L’ordre républicain sera assuré sans complaisance ».

    On apprend ainsi que 219 personnes auraient été incarcérées entre le 17 novembre et le 17 décembre 2018, selon les chiffres du ministère de la Justice. Et que sur 4.500 personnes au total placées en garde à vue, seuls 825 dossiers ont été classés sans suite.

    Comme le remarque benoîtement RTL « un chiffre record, inédit dans le cadre d’un mouvement social » [3].

    Inédit en effet, dans un pays où les délinquants multirécidivistes, les fichés S, les racailles de banlieue ou les casseurs d’extrême-gauche bénéficient depuis des années de la clémence, pour ne pas dire plus, des pouvoirs publics.

    Pas de complaisance pour ces salauds de Français pauvres !

    Pas de pitié pour la France périphérique !

    Vis-à-vis de la France périphérique, la ligne est désormais tracée : pas de complaisance, répression !

    Et comme il ne s’agit que de Français natifs, on n’a pas à se gêner. Fiorina n’aura pas le soutien des pleureuses médiatiques dont a bénéficié Théo !

    Aux interpellations préventives et aux gardes à vue de gilets jaunes, aux gaz lacrymogènes, aux tirs directs, aux canons à eau pour disperser des manifestants pacifiques, aux blindés dans les rues et aux fractionnements policiers des cortèges en usage depuis les manifestations de décembre, s’ajoutent désormais les directives données aux préfets d’évacuer les lieux occupés par les manifestants et la multiplication des poursuites et des condamnations : là contre des journalistes de La Charente Libre, là contre un manifestant qui aurait crié  guillotine à l’encontre d’un député LREM parce qu’on « est face à une remise en cause des fondements de la démocratie » selon un procureur de la république [4], là contre Eric Drouet.

    Si on était en Russie ou en Iran, on crierait à la dictature et à la violation des droits humains. Mais en France, on appelle cela du maintien de l’ordre républicain. Nuance.

    Le pouvoir s’entraîne à la répression

    Avec les Gilets Jaunes, La République en Marche et ses idiots utiles sont devenus le parti de l’ordre. Mais de l’ordre progressiste bien sûr, puisque que le camp du bien est au pouvoir. Les méchants ce sont donc les autres et il faut les punir d’être méchants.

    Mais il ne faut pas s’y tromper.

    Alors que se profilent les élections européennes, les Gilets Jaunes expérimentent à leurs dépens ce que le pouvoir peut mettre en œuvre demain contre toute autre dissidence politique. Un pouvoir qui s’habitue dangereusement à la répression.

    Diabolisation, amalgame, censure, intimidation, judiciarisation : le pouvoir gouverne mal mais, en 2019, il saura se défendre !

    Michel Geoffroy (Polémia, 7 janvier 2018)

     

    Notes :

    [1] Pour63% des personnes interrogéesEmmanuel Macron devra retrouver en priorité «la confiance et de la crédibilité auprès des Français» et «prouver qu’il est parvenu à baisser les impôts et à améliorer le pouvoir d’achat» (55%) . Seuls 25% se disent «satisfaits» de l’action du gouvernement depuis l’élection d’Emmanuel Macron, soit 15 points de moins qu’en avril 2018. (enquêteOdoxa-Dentsu Consulting Le Figaro/France Info des 2 et 3 janvier 2019)

    [2] A l’issue du conseil des ministres du 4 janvier 2018

    [3] RTL du 3 janvier 2019

    [4] RT le 3 janvier 2019

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  • Les snipers de la semaine... (175)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Acrimed, Frédéric Lemaire et Lucile Dumont prennent dans leur viseur BFM TV en revenant sur le traitement journalistique d'un samedi de mobilisation des Gilets jaunes

    Gilets jaunes : une journée de matraquage médiatique sur BFM-TV

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    - sur son blog La pompe à phynance, le philosophe Frédéric Lordon dézingue l'équipe Macron et son acharnement pathétique, voire maladif...

    Les forcenés

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  • Feu sur la désinformation... (217)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours de Nicolas Faure.

    Au sommaire :

    • 1 : Gilets Jaunes. Les journalistes cherchent le KO
      Face à la reprise de la mobilisation et à la médiatisation des violences, les journalistes et les éditorialistes ont violemment attaqué les Gilets Jaunes… Les médias dominants semblent chercher le KO !
    • 2 : Le Zapping d’I-Média 
      Partout, les Gilets Jaunes se radicalisent contre les médias. Parallèlement, les journalistes leur fournissent chaque semaine des raisons de douter de leur probité ou de leur expertise.

    • 3: Gilets Jaunes et médias, vers la rupture totale ? Entretien avec Kim, Gilet Jaune
      La rupture entre les Gilets Jaunes et les médias semble s’amplifier de jour en jour. Pour tenter de comprendre cette situation, nous interrogerons Kim, Gilet Jaune.
    • 4 : Les tweets de la semaine
      Le CSA veut réunir les chaînes d’info à propos des Gilets Jaunes pour les inciter à plus de retenue. Dans la désinformation ?

    • 5 : Cagnotte clôturée, journalistes gênés
      La cagnotte Leetchi de soutien à Christophe Dettinger a été clôturée par l’entreprise. Et les médias se sont bien gardés de creuser sur les raisons de cette décision.

     

                                   

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  • Les derniers Kalash...

    Les éditions La Boîte à Bulles viennent de publier une bande-dessinée de Hubert Maury et Jean-Yves Loude intitulée Fêtes himalayennes - Les derniers Kalash. Peuple païen vivant dans les vallées montagneuses du nord du Pakistan, les Kalash ont été décrits par Erik L'Homme dans son récit Des pas dans la neige (Gallimard jeunesse, 2010). On les trouve également dans le livre de Gabi Martinez consacré à l'explorateur Jordi Magraner, Histoire vraie de l'homme qui cherchait le Yéti (Autrement, 2013).

     

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    " Dans les vallées reculée de la frontière Pakistano-afghane, les trois mille derniers Kalash de l'Himalaya tentent de préserver leur culture et leurs traditions ancestrales, désormais menacées par l'islamisation de la société et le monde moderne.

    À l'approche du solstice d'hiver, les Kalash chantent et dansent pour la renaissance des saisons et la fertilité de leurs cultures. Ils prient les dieux et les esprits de la nature, dialoguent avec les fées et écoutent les instructions du chamane.

    C'est pour vivre de l’intérieur l’événement le plus sacré de la tradition que Jean-Yves Loude, Viviane Lièvre et Hervé Nègre ont intégré le quotidien de ce peuple, appris leur langue et adopté leurs rites.
    Un voyage captivant en terres chamanique au cœur du Pakistan, coédité par le Musée des confluences de Lyon. "

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  • Rencontre avec Slobodan Despot...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une vidéo dans laquelle Slobodan Despot évoque, à travers son parcours, la question de l'identité et son amour de la langue française et de la littérature.

     

                                       

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  • Entrer en stratégie...

    Les éditions Robert Laffont viennent de publier un essai du général Vincent Desportes intitulé Entrer en stratégie. Esprit indépendant, le général Desportes est l'auteur de plusieurs ouvrages de réflexion sur la guerre et la stratégie, tels que Comprendre la stratégie (Economica, 2001), Décider dans l'incertitude (Economica, 2004), La guerre probable (Economica, 2008), Le piège américain (Economica, 2011) ou dernièrement La dernière bataille de France - Lettre aux Français qui croient encore être défendus (Gallimard, 2015).

     

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    " « À l’instantanéité doit succéder la réflexion, à la réaction incessante le recul stratégique.»

    La stratégie naît il y a 2 500 ans, à Athènes et en Chine avec Sun Tzu et son célèbre Art de la guerre. Art militaire au départ, méthode de pensée pour l’action, elle apparaît de plus en plus indispensable dans notre monde moderne. Pourtant, le sens en a été oublié.
    Aujourd’hui, les décideurs – entrepreneurs, politiques, militaires – sont accaparés par le court terme et la tactique. Atteints de myopie décisionnelle, ils éprouvent des difficultés grandissantes à prendre du recul. Ils ont perdu l’habitude et le goût de la stratégie, qu’ils pratiquent de moins en moins alors qu’elle seule peut apporter des réponses à la complexité du monde et à l’accélération du temps.
    ll faut entrer en stratégie, utiliser celle-ci pour modeler le présent et bâtir l’avenir. Le but de cet ouvrage est de faciliter cette démarche, de l’éclairer et de la démythifier.
    Entrer en stratégie est un guide de survie et de succès. "

     

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