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Métapo infos - Page 66

  • Pour une pensée européenne !...

    Le pôle "Études" de l'Institut Iliade et les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier le premier numéro des Cahiers d'études pour une pensée européenne qui est consacré à l'Europe. On y trouve des textes de, notamment, Henri Levavasseur, Armand Berger, Olivier Eichenlaub, Rémi Soulié, Fabien Niezgoda, Antoine Dresse ou Adriano Scianca.

    Henri Levavasseur, Armand Berger, Olivier Eichenlaub, Fabien Niezgoda, Walter Aubrig, Benjamin Demeslay, Rémi Soulié, Max-Erwan Gastineau, Yvan Droumaguet, Antoine Dresse, Adriano Scianca

     

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    " L’espace géopolitique européen est habité depuis des millénaires par un ensemble de peuples étroitement apparentés. Malgré la violence des conflits qui ont tissé la trame héroïque et tragique de leur histoire, ces peuples partagent un même héritage civilisationnel, forgé à partir d’un alliage d’éléments ethniques dont la composition n’a pas connu de bouleversement notable, à l’échelle du continent, depuis les dernières vagues de peuplement indo-européen, plus de deux mille ans avant l’ère chrétienne. L’expansion celtique, l’aube grecque de la pensée, l’essor de l’imperium romain, la renovatio imperii carolingienne et germanique, le retour aux sources pérennes du génie antique à l’époque de la « Renaissance », le réveil de la conscience identitaire des peuples européens au milieu du xixe siècle, tous ces phénomènes en apparence forts divers peuvent être perçus comme l’expression polyphonique d’un même génie européen, exprimé sous des formes diverses et sans cesse renouvelées, dans les domaines politiques, philosophiques, artistiques, scientifiques et technologiques, par des peuples issus d’un même creuset. Mais le cataclysme du « siècle de 14 » est cependant venu ébranler cet édifice civilisationnel. Plus encore que les destructions et les pertes immenses qu’elles provoquèrent, les deux Guerres Mondiales amenèrent les Européens à douter dangereusement d’eux-mêmes. Souvent aveuglés par des idéologies visant à faire table rase du passé au nom d’un prétendu « sens universel de l’histoire », nos peuples peinent aujourd’hui à sortir de la « dormition » dans laquelle les a plongés le matérialisme consumériste de ces dernières décennies, alors même qu’ils assistent au retour de la guerre à leurs portes et font face sur leur propre sol à un risque de dissolution de leurs identités ethnoculturelles.

    Les lignes de force ethniques, culturelles ou politiques qui semblent caractériser l’identité civilisationnelle de l’Europe ne peuvent être dissociées de l’extraordinaire diversité de leurs déclinaisons historiques, qui traduisent l’existence de tendances souvent contradictoires. Cette luxuriance des formes et des idiosyncrasies collectives, qui transparaît à travers la mosaïque des peuples, des nations, des institutions politiques et des systèmes philosophiques ou religieux, semble échapper à toute tentative de définir des critères d’unité absolus. Les peuples d’Europe ont façonné, par les métamorphoses successives de leur héritage commun autant que par leurs interactions fructueuses ou conflictuelles avec le monde, une réalité civilisationnelle à strates multiples — une civilisation plurielle, au sein de laquelle les logiques de fragmentation ont fréquemment prévalu sur les facteurs d’unité. Plus encore, l’Europe semble avoir continuellement généré au cours des siècles les principes de sa propre dissolution, dont les grandes idéologies qui dominèrent l’histoire du xxe siècle furent sans doute les manifestations les plus emblématiques. Aujourd’hui encore, l’Europe court le risque de devenir la principale matrice de sa propre négation, au nom d’un universalisme qui suscite le rejet de partenaires avec lesquels les Européens gagneraient pourtant à nouer un dialogue fécond dans le cadre d’un monde multipolaire.

    Afin de parvenir à penser véritablement l’Europe, la connaissance de l’héritage du passé s’avère indispensable, mais ne saurait suffire. L’existence civilisationnelle de l’Europe, bâtie sur des millénaires d’interactions, de ruptures et de tensions stabilisées, nécessite aujourd’hui une nouvelle vision, une nouvelle orientation politique qui permette de définir sa cohérence et son unité de manière profondément « originale » (à la fois au sens de la nouveauté et du retour à l’élan originel) : une orientation susceptible d’inscrire l’héritage multimillénaire, avec toutes ses aspérités et ses paradoxes, dans la dynamique historique qui lui permettra seule de se renouveler, car « la conscience historique libère le passé pour l’avenir » comme le déclare Heidegger dans la dixième conférence de Cassel.

    Ce premier Cahier d’études correspond donc à un acte initiateur, à une tentative de poser des bornes et des jalons qui permettent de guider à nouveau la pensée et l’action, là où les chemins qui pouvaient sembler sûrs ont peu à peu cessé de mener quelque part. Nous aspirons à mettre en perspective, à travers les thèmes qui seront abordés dans nos Cahiers, les enjeux existentiels dont dépendent l’avenir et l’identité spécifique des Européens dans un monde en pleine mutation. Nous souhaitons ouvrir un espace de dialogue, un champ de réflexion où chaque question puisse être comprise comme une invitation à dépasser les réponses disponibles. Nous ne prétendons donc pas, en cela, nous occuper de « politique » au sens superficiel du terme. Notre logique n’est guère « partisane ». Nous souhaitons en revanche proposer une vision authentiquement « politique » du monde, c’est-à-dire une vision qui porte en elle le souci de l’homme en tant qu’être fondamentalement « politique », dont l’existence se déploie nécessairement dans le cadre d’une communauté de destin liée à un territoire, à travers une culture, une histoire et des institutions. C’est donc aux dimensions les plus variées de ces registres d’existence que nous souhaitons faire place dans nos cahiers, car toutes concernent l’avenir des peuples européens. "

    Sommaire

    ÉDITORIAL

    DOSSIER EUROPE

    • Henri Levavasseur – Les Indo-Européens : aux sources de la longue mémoire de nos peuples.
    • Armand Berger – Quelles réalités linguistiques pour l’Europe ?
    • Olivier Eichenlaub – Frontières en Europe, frontières de l’Europe.
    • Fabien Niezgoda – Subsidiarité, les souverainetés au pluriel.
    • Walter Aubrig – Westphalie 1648. Quand les États inventèrent l’Europe moderne.
    • Benjamin Demeslay – L’Europe en Renaissances : vers une théorie politique du mythe ?
    • Rémi Soulié – Occident, Europe, Hespérie : Trakl, Pessoa, Virgile.
    • Walter Aubrig & Olivier Eichenlaub – Européens hors d’Europe. Où en sommes-nous de l’Occident ?
    • Max-Erwann Gastineau – Entretien : L’Europe dans la désoccidentalisation du monde.

    VARIA

    • Yvan Droumaguet – Le Quattrocento à Florence : modèle pour la Renaissance de l’Europe ?
    • Benjamin Demeslay – Japon et européanité : l’identité paradoxale.
    • Antoine Dresse – Fichte et Hegel, lecteurs de Machiavel
    • Adriano Scianca – Gouverner le parc humain. Peter Sloterdijk et les anthropotechniques.
    • Dušan Dostanić – Le romantisme allemand et l’idée de Nation.

    RECENSIONS

    RÉSUMÉS

    • Das Heft in Kürze.
    • The journal in short.
    • La revista en breve.
    • La rivista in breve.
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  • Le réalisme politique : une école du cynisme ?...

    Le 25 mars 2024, Pierre Bergerault recevait, sur TV libertés, Antoine Dresse, alias Ego non à l'occasion de la publication de son essai intitulé Le Réalisme politique - Principes et présupposés (La Nouvelle Librairie, 2024).

    Né à Liège, en Belgique, Antoine Dresse a suivi des études de philosophie à Bruxelles. Il anime la chaîne de philosophie politique Ego Non sur YouTube et écrit régulièrement dans la revue Éléments. Avec Clotilde Venner, il a publié À la rencontre d’un cœur rebelle - Entretiens sur Dominique Venner (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

                                            

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  • Transmania...

    Les éditions Magnus publient cette semaine une enquête de Dora Moutot et Marguerite Stern intitulée Transmania - Enquête sur les dérives de l'idéologie transgenre.  Dora Moutot est journaliste et Marguerite Stern est ex-Femen et réalisatrice de podcasts.

     

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    " Bienvenue dans un monde où Robert devient Catherine !

    « Homme enceint », « non-binaire », « iel », « changer de sexe », « naître dans le mauvais corps », « transgenre », ces termes envahissent notre quotidien. Trans par-ci, trans par-là, partout c’est la transmania !

    En France, il est possible d’être légalement reconnu comme femme tout en ayant un pénis. Des hommes se disant femmes remportent des compétitions sportives féminines dans le plus grand des calmes. Des hôpitaux se livrent à des expérimentations médicales sur des enfants dans le but de les faire « changer de sexe ». Et tout incrédule évoquant la binarité des sexes est traîné dans la boue.

    C’est l’histoire de l’un des plus gros casses conceptuels du siècle que nous allons te raconter : l’idéologie transgenre est en train de s’infiltrer dans toutes les sphères de la société. Elle se présente comme un simple mouvement pour les droits d’une minorité opprimée, pourtant, derrière les paillettes, se trouve un projet politique néfaste qui s’apprête à bouleverser notre rapport au réel… "

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  • « Et nous serons Européens » : Une évidence si simple, une réalisation si complexe...

    Nous reproduisons ci-dessous l'intervention de Benedikt Kaiser au colloque de l'Institut Iliade, qui s'est tenu samedi 7 avril 2024 à Paris sur le thème de l'avenir de notre Europe. Politologue et essayiste allemand, Benedikt Kaiser est un des animateurs de la maison d'édition Jungeuropa.

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    « Et nous serons Européens » : Une évidence si simple, une réalisation si complexe

     

    « Nous étions des Germains, nous sommes des Allemands et nous serons des Européens. »

    Voici ce que disait, il y a un siècle environ, Arthur Moeller van den Bruck, et qui illustre précisément ce devenir que nous envisageons. Pourtant, de nombreux Européens d’aujourd’hui rechignent à s’identifier comme tels, notamment à cause de la facile confusion entre l’Europe et l’UE. Il est alors de notre devoir de construire, à travers une coopération pleinement européenne, une vision du monde solidaire, patriotique et européenne.

    Lorsque Arthur Moeller van den Bruck a réfléchi à l’avenir de l’Allemagne et de l’Europe dans les années qui ont suivi la Première Guerre mondiale, il a trouvé cette formule marquante.

    Un siècle plus tard, nous constatons qu’il s’agit d’une évidence, mais que sa réalisation reste plus que jamais complexe.

    Pour beaucoup de nos compagnons de route, s’affirmer en tant qu’« Européen » est bien souvent l’objet d’importantes réticences. Cela s’explique par le fait que l’actuelle Union européenne (UE) forme un projet qui semble justement vouloir nous faire perdre notre européanité.

    « Notre Europe n’est pas leur UE ! » – c’est facile à dire.

    Mais nous devons aussi transmettre une européanité positive. Au sens d’Ernst Bloch, avec de la chaleur – des sentiments –, et de la froideur – des arguments.

    Ces deux éléments – le rationnel tout comme l’irrationnel – doivent aller de concert si nous voulons donner aux générations futures une image de l’Europe à laquelle elles puissent s’identifier.

    Telle est, précisément, notre mission. La mission de l’Institut Iliade en France. La mission du Jungeuropa Verlag, notre maison d’édition, en Allemagne. La mission de tous ceux qui revendiquent leur triple appartenance : une région, une nation, et, nécessairement, l’Europe !

    Pour y parvenir, nous avons besoin de rencontres européennes, d’échanges internationaux, d’un travail de traduction et d’un tissage de réseaux.

    Mais nous avons également besoin d’éléments de réflexion autour desquels les meilleurs esprits de notre camp non conformiste se retrouvent, par-delà les frontières.

    Nous, l’équipe de Jungeuropa, avons le souhait de participer à cette définition d’une ligne générale commune.

    Nous proposons que cette vision du monde propre au xxie siècle soit solidaire, patriotique et européenne.

    La pensée et l’action solidaires, la solidarité pratique et concrète, sont authentiquement « de droite ». Il s’agit d’un devoir vis-à-vis du grand ensemble.

    S’y ajoute le patriotisme en tant qu’approche de la politique qui passe par le peuple, en tant qu’affirmation d’un soi identitaire que l’on souhaite défendre.

    En étant solidaire et patriotique, la vision du monde à venir constitue un appel aux forces de tous bords, pour peu qu’elles soient raisonnables et soucieuses de l’intérêt général.

    En tant que démarche « de droite », elle intègre inévitablement des éléments « de gauche » – supposés et réels – là où cela s’avère utile.

    Car seule « une pensée qui affirme la synthèse entre les deux tendances et qui l’a réalisée en elle est en mesure d’accéder aux problèmes que l’avenir nous posera et face auxquels le présent se désespère », comme l’a montré le penseur conservateur révolutionnaire Hans Zehrer dans un de ses essais.

    Comme l’article de Zehrer « La confusion des concepts » a plus de 90 ans et que la situation de l’Allemagne, de la France et de l’Europe a fortement évolué, la vision du monde que nous défendons est non seulement solidaire et patriotique, mais aussi européenne.

    À cet égard, il convient d’inclure autant la sphère politique réelle que la sphère métapolitique dans notre argumentation.

    Car l’UE a un impact réel sur tous les domaines de notre vie : environ soixante-dix pour cent de toutes les lois adoptées dans les États membres sont lancées au niveau de l’UE.

    Au plus tard avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne en 2009, le processus législatif s’est « européanisé » et le citoyen de Paris doit désormais s’y soumettre au même titre que celui de Berlin.

    Si une force politique s’obstine à n’attaquer qu’au niveau national sans trouver des partenaires européens qui partagent sa vision du monde, elle est condamnée à l’impuissance en matière de politique réelle.

    Mais il ne faut pas moins tenir compte du monde métapolitique. Les évolutions et les changements culturels ne s’arrêtent pas aux frontières nationales – les évolutions intellectuelles à l’œuvre dans la politique non plus.

    Celui qui accorde de la valeur à sa région, à son peuple et à sa nation et qui souhaite préserver leurs particularités ne peut y parvenir que s’il est capable de conclure des alliances solides avec des acteurs qui travaillent à des objectifs similaires dans leurs pays.

    À cette dimension de raison politique s’ajoute la composante sentimentale d’une européanité positive. Pour ce dernier, l’Europe n’est pas déterminée à partir des frontières de l’UE.

    L’européanité positive a pleinement conscience que le cœur de l’Europe bat aussi bien à Belgrade, Oslo et Berne que dans les capitales des États membres de l’UE.

    « La clé d’une reconstruction véritable et fondamentale de nos sociétés », comme le décrit l’historien David Engels dans Que faire ?, « ne se trouve pas au niveau national, mais au niveau européen. »

    C’est vrai, si l’on considère la situation dans son ensemble.

    Mais l’Europe actuelle sous la forme de l’UE ne nous y aide pas.

    L’Europe de l’UE est un marché commun avec des centaines de millions d’acteurs – mais elle n’est pas un bouclier pour les peuples, elle est incapable d’agir et de maîtriser le désordre. Outre les conflits ethno-culturels inévitables, ce désordre s’annonce avant tout être de nature sociale.

    Dans la mesure où c’est un auteur allemand qui parle des questions sociales à l’époque de l’européanisation basée sur l’UE, il convient de rappeler que les acquis de l’État social des 150 dernières années restent aujourd’hui pertinents pour la majorité de la population. Ils confèrent à la RFA une réputation mondiale de principe d’assistance et de solidarité fondées sur la responsabilité de l’État. Et ce en dépit de toutes les critiques sur les graves dysfonctionnements actuels.

    Le constater ne signifie pas qu’il faille se fermer à l’idée que le XXIe siècle apporte des exigences sensiblement différentes de celles des deux siècles passés.

    Si l’Europe était une île, on pourrait partir du principe que la division en États-nations classiques perdurerait telle quelle.

    Mais l’Europe n’est pas une île, elle occupe une place centrale dans des constellations mondiales qui agissent sur les pays européens.

    Une Europe morcelée et davantage divisée n’est pas viable sur le plan économique, technologique et social. Du moins pas en tant que bloc de puissances souveraines et autonomes dans leurs décisions. Les peuples européens se trouvent ainsi confrontés à des conflits d’intérêts renforcés de l’extérieur.

    De telles contradictions extérieures doivent être tenues à l’écart du continent dans l’intérêt même de son autosuffisance. L’Europe est déjà riche en contradictions internes, il s’agit donc de les surmonter.

    Le « front intérieur » se complique toutefois lorsque les slogans classiques : « L’Allemagne d’abord ! » ou « La France d’abord ! », ne sont pas seulement utilisés comme mobilisation électorale populiste. Lorsqu’ils constituent l’unique programme. On se contente trop souvent du « d’abord ! » à la droite du centre, sans réfléchir à la nécessité d’un « après ».

    À cela s’ajoute le fait que la persistance des ressentiments favorise le retour des chauvinismes, car les arguments néo-libéraux sont combinés avec les passions patriotiques, qui peuvent toujours être mobilisées en bien ou en mal.

    Ces jalousies réciproques devraient s’effacer au profit d’une idée solidaire étendue à toute l’Europe, qui ne peut toutefois se développer « organiquement » que si des objectifs et des projets communs sont élaborés, dont tous les peuples européens peuvent profiter – pas seulement les classes dirigeantes, pas seulement les secteurs de l’économie orientés vers l’exportation, pas seulement l’appareil bureaucratique.

    Dans les conditions actuelles de l’UE, cela ne sera pas réalisable, ne serait-ce que parce que les couches sociales supérieures des différents pays profitent des disparités actuelles en leur sein.

    La solidarité patriotique à l’échelle européenne à laquelle il faut aspirer – la dimension sociale de l’européanité positive – exige donc de reconnaître que la fracture principale n’est pas celle qui existe entre les peuples européens. Mais celle qui sépare les besoins sociaux et identitaires des peuples, d’une part, et les besoins du capital, souvent transnational, et de ses mandataires politiques, d’autre part.

    Ces fractions du capital et leurs collaborateurs ont pour objectif idéologique de créer un « One World », et pour objectif économique la maximisation de leurs profits.

    Pour une politique patriotique et solidaire sur une base européenne, il s’agit au contraire de préserver les peuples autochtones. Pour ces derniers, il s’agit de trouver une forme d’unité dans la diversité proprement européenne, dans laquelle les différentes forces sociales et économiques de chaque région et de chaque nation sont rassemblées, et les faiblesses ainsi atténuées.

    La vision du monde à venir se réclame donc de l’Europe, tout en critiquant les prémisses de l’Union européenne :

    • car notre Europe est plus qu’un simple ensemble de traités, plus que des frontières ouvertes, des marchés ouverts, des sociétés ouvertes;
    • une Europe qui n’oppose pas les régions, les nations et les peuples les uns aux autres, mais qui fait appel à une conscience commune ;
    • c’est une Europe qui protège ses cultures et ses peuples divers, qui ne les dissout pas ; une Europe qui n’a donc pas besoin de la prétendue diversité imposée en son sein par l’UE, là où elle recèle une véritable diversité ; une Europe qui offre à ses citoyens la plus grande sécurité intérieure et sociale possible.
    • c’est une Europe qui parle d’une seule voix à l’extérieur, car cela exige autant de raison que d’émotion ;
    • une Europe solidaire, sûre d’elle-même et souveraine.

    Cette Europe serait différente de l’Europe telle que la conçoit aujourd’hui l’Union européenne.

    Qu’il s’agisse des migrations internes à l’Europe ou de la perte de la jeunesse diplômée des plus petits pays au profit des « nations industrielles » plus puissantes, ceux qui veulent stopper de telles évolutions pour le bien de tous, mais qui tiennent à une voie commune parce que faire cavalier seul est devenu anachronique…, ceux qui savent en outre que l’affirmation de soi des petites nations d’Europe centrale et orientale comme la Hongrie continue à être difficile, car les puissances financières de l’Occident peuvent les soumettre à un chantage économique et politique…, ceux qui reconnaissent cela ne peuvent pas passer à côté d’une approche paneuropéenne.

    Cette dernière pourrait développer une stratégie plus efficace en matière de migration, qui doit s’orienter vers l’intérêt de l’autosuffisance des peuples et prendre en compte le fait que – malgré toute l’hétérogénéité du continent – une certaine harmonisation socio-économique des conditions de vie devrait aussi progressivement s’affirmer comme le cœur de la question sociale.

    Il y a exactement trois décennies, le penseur conservateur Rolf Peter Sieferle osait prédire dans son livre Epochenwechsel (1994) que « l’État social n’aurait d’avenir que dans une Europe unie et une Europe unie que dans un État social » :

    « Un futur État social européen pourrait s’imposer comme une vision forte, dans laquelle la tradition continentale de la “primauté du politique” s’allierait aux intérêts élémentaires de la majorité de la population. […] Un État social européen offrirait certainement des perspectives plus favorables que ne le peuvent les vieux États-nations. »

    Un penseur des grandes époques historiques tel que Sieferle conçoit cette idée d’une Europe solidaire et patriotique sur le temps long. Elle devrait servir de feuille de route pour les futures discussions sur l’Europe.

    Elle est le premier pas sur la voie de la renaissance continentale qui, pour s’épanouir durablement, « a besoin d’une idée européenne très différente de celle qui anime aujourd’hui les institutions européennes ».

    David Engels, déjà cité, a ainsi esquissé l’une des tâches urgentes de la vision du monde à élaborer. Celle-ci sera solidaire, patriotique et européenne ! Ou bien l’annihilation face au rouleau compresseur du mondialisme sera inévitable, tôt – comme en Europe occidentale – ou tard – comme en Europe centrale et orientale.

    Mais alors, la formule de Moeller van den Bruck : « … et nous serons Européens », sera également défaite. Nous serions ainsi condamnés au rôle de citoyens du monde dépourvus d’identité. Et c’est précisément ce que nous ne voulons pas. Nous nous y opposons – vous vous y opposez. Nous ferons face ensemble.

    Salutations cordiales à Paris !

    Benedikt Kaiser (Institut Iliade, 6 avril 2024)

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  • Diên Biên Phu : Notre honneur, leurs trahisons...

    Le numéro 74 du mensuel conservateur L'Incorrect est en kiosque. On peut notamment découvrir à l'intérieur un dossier central consacré à la bataille de Diên Biên Phu et un long entretien avec Marion Maréchal, ainsi que les rubriques habituelles "L'époque", "Politique", "Monde", "Idées", "Culture", et "La fabrique du fabo"...

    Le sommaire complet est disponible ici.

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  • Les lieux communs : ces parasites de la pensée moderne qui polluent notre langue...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Richard Millet à Liselotte Dutreuil et à François Bousquet pour Ligne droite, la matinale de Radio Courtoisie à l'occasion de la sortie de son essai Nouveaux lieux communs - Exégèse, exorcisme (La Nouvelle Librairie, 2024).

     

                                                  

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