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Métapo infos - Page 50

  • Il faut lire le manifeste identitaire de Maximilian Krah, figure de l’AfD attaquée par le RN...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Michel Geoffroy cueilli sur Polémia et consacré au manifeste identitaire qui a été écrit par Maximilian Krah, la tête de liste de l'AfD aux élections européennes, par ailleurs visé par une polémique médiatique grotesque* qui a servi de prétexte au RN pour rompre avec son allié allemand aux positions trop identitaires...

    * La polémique est née de la réponse donnée par Maximilian Krah à une question posée par un journaliste italien de La Reppublica :

    La Reppublica : Monsieur Krah, vous avez dit que les Allemands devaient être fiers de leurs ancêtres. Même s'il s'agissait d'officiers SS ?

    Krah : Cela dépend de ce qu'ils ont fait.

    LR : Les SS étaient des criminels de guerre.

    Krah : Il faut évaluer les fautes individuellement. A la fin de la guerre, il y avait près d'un million de membres de la SS, même Günter Grass était dans la Waffen SS. Les parents de ma femme étaient des Allemands qui vivaient en Hongrie. Ils avaient le choix de s'engager dans l'armée hongroise ou dans la SS. S'ils s'étaient engagés dans l'armée hongroise en tant qu'Allemands, comme ils le savaient de la Première Guerre mondiale, cela aurait été une condamnation à mort. Parmi les 900 000 SS, il y avait aussi beaucoup de paysans : il y avait certainement un pourcentage élevé de criminels, mais tous n'étaient pas des criminels. Je ne dirais jamais que tous ceux qui portaient l'uniforme SS étaient automatiquement des criminels.

    (Traduit avec DeepL.com)

    A chacun de juger si, 79 ans après la fin de la seconde guerre mondiale, il est possible de faire preuve d'un soupçon de nuance dans les jugement portés concernant les divers protagonistes de ce conflit...

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    Il faut lire le manifeste identitaire de Maximilian Krah, figure de l’AfD attaquée par le RN

    Les amateurs de scandales entre le RN et l’AfD seront déçus

    Les éditions La Nouvelle Librairie ont eu la bonne idée de traduire le livre publié en 2023 par Maximilian Krah qui sera candidat de l’AfD pour les élections européennes de 2024 : Politik von rechts, sous le titre Allemagne : plaidoyer pour une droite identitaire, avec une préface de François Bousquet [1].
    Cette publication vient à propos, au moment où les polémiques enflent contre l’AfD, des deux côtés du Rhin, puisque les sondages annoncent une percée électorale qui inquiète le Système.

    Mais les amateurs de scandales médiatisés en seront pour leurs frais : le « plaidoyer pour une droite identitaire » de Maximilian Krah n’évoque ni la Seconde Guerre mondiale, ni les SS, ni la chevauchée des Walkyries. Et il ne propose pas de trucider les immigrants.
    Le livre rassemble en réalité un ensemble de réflexions – de « vues de droite » pour reprendre le titre d’un essai fondateur d’Alain de Benoist – sur l’état de l’Allemagne, de l’Europe et du monde en général. Avec un fil conducteur, d’où le titre français de l’essai : quel serait la déclinaison d’un programme identitaire de droite, appliqué à différents domaines tels que l’État, l’économie, le social, les relations internationales, l’Europe ou le politique.

    Maximilian Krah embrasse donc un très vaste champ de réflexion qui, bien que faisant évidemment souvent référence à la situation particulière de l’Allemagne, vaut aussi pour nous puisque l’Europe se trouve soumise à des maux convergents. Ce qui rend cet essai intéressant pour un Français aussi.

    Il n’y a pas de solution progressiste à la crise du progressisme pour Maximilian Krah

    « Ce ne sont pas les problèmes qui sont trop grands, mais le cadre du débat qui est trop étroit. Cela empêche l’application d’idées et de solutions qui pourraient sauver ce qui semble perdu [2] », écrit d’emblée Maximilian Krah dans son introduction, donnant le sens de l’ouvrage.

    La crise de civilisation que nous vivons vient en effet de la mise en œuvre de l’idéologie progressiste (l’idéologie de la gauche dans sa forme libérale libertaire actuelle) et par conséquent, dès lors que le débat politique est monopolisé et censuré par les mêmes, aucune solution ne pourra en sortir. Cela explique la vanité du débat électoral actuel en Europe.

    Il est donc temps d’oser une politique qui ne soit pas de gauche : une politique de droite et donc une politique identitaire. Car « la promesse de la droite politique est une vie en harmonie avec soi-même, la nature et les valeurs ancestrales, une vie qui vaut donc la peine d’être transmise [3] », écrit l’auteur. Tout ce que récuse la gauche quelle qu’en soit la forme ; car « l’identité de la gauche est la rupture avec ce qui est réellement [4] », écrit Maximilian Krah, qui a le sens des formules.

    L’intellectualisme contre la nature et la tradition

    L’auteur fait d’ailleurs justement remarquer que la gauche domine sur le plan idéologique parce que précisément elle ne peut exister qu’en faisant de très gros efforts de justification abstraite et intellectuelle pour prétendre qu’il faut s’écarter de la tradition et de la nature. Alors qu’être en accord avec la nature et la tradition, ce qui constitue le véritable positionnement de la droite à ses yeux, ne nécessite pas de tels efforts.

    Donc, dans les joutes intellectuelles, la gauche est toujours mieux armée que la droite, mais cette domination ne traduit pas le fait que la gauche ait raison pour autant, comme nous le voyons clairement aujourd’hui.

    La gauche déteste le peuple

    Maximilian Krah montre que le libéralisme de gauche dominant en Europe déteste le peuple, car il rejette tout ce qui le constitue : le collectif, l’identité et le destin. Et, pour cette raison, la droite qui « tient au peuple comme communauté de tradition et de destin [5] » – l’AFD en Allemagne – est considérée comme l’adversaire principal du Système, qu’il faut abattre. Sous prétexte que l’identité collective serait incompatible avec la dignité humaine universelle.

    Mais ce prétendu humanisme individualiste néglige que « dans les luttes pour la répartition des richesses qui s’intensifient, l’individu n’a une chance que s’il fait partie d’une communauté [6] ».

    Maximilian Krah explique aussi que les progressistes perdent de vue que la démocratie exige un consensus volontaire sur le bien commun (notion de toute façon étrangère à l’idéologie libérale) : « il n’y a pas de démos sans ethnos [7] », écrit-il. La société multiculturelle qu’ils prétendent imposer en Europe avec l’immigration de masse sape donc les bases de la démocratie et devient de plus en plus autoritaire et chaotique à la fois. L’humanité n’est pas un cadre politique de référence valable : « Qui s’y réfère veut dominer et non pas servir [8] », une formule qui n’est pas sans rappeler celle de Proudhon.

    Refonder sa propre communauté

    L’auteur affirme qu’à l’âge des sociétés hétérogènes les autochtones européens doivent refonder leur propre communauté dans laquelle s’intégrer. Ce n’est donc qu’en préservant le peuple que l’Europe restera européenne et l’Allemagne de culture allemande.

    Maximilian Krah écrit en effet, à rebours de la doxa immigrationniste, que les migrants doivent s’assimiler à la culture d’accueil et non « les migrants à égalité avec les autochtones qui devraient s’assimiler à une culture migratoire sans traditions [9] ». Sinon, ceux qui ne le veulent pas ou ne le peuvent pas n’ont pas vocation à rester.

    Mais l’auteur affirme cependant que la remigration suppose une certaine coopération de la part des immigrants concernés, qui repose sur de bonnes incitations [10] : en particulier, cela implique de réformer l’État social pour qu’il n’incite plus à l’inactivité et pour qu’aucune prestation ne soit accordée sans contrepartie.

    Une droite pour demain

    Dans son essai, Maximilian Krah, au fil de ses analyses qu’on ne peut évidemment détailler dans le cadre de cette courte présentation, contribue en réalité à définir les contours de ce que devrait être une véritable droite moderne. C’est-à-dire une droite qui prenne la relève d’une gauche qui nous conduit à la catastrophe dans tous les domaines.

    Une droite fidèle à l’ordre naturel, à la nature et aux traditions culturelles, bien sûr. Une droite qui se fonde sur le christianisme aussi mais qui ne peut que constater, pour le déplorer, son délabrement en Europe occidentale : elle ne peut donc qu’être areligieuse pour le moment.

    Une droite qui préfère l’ordre et qui a une confiance mesurée dans l’État comme instrument du bien commun. Car « pour changer un pays le gouvernement n’est qu’un levier, certes extrêmement important, mais ni indispensable ni décisif [11] », écrit l’auteur.

    Une droite qui renonce aussi à l’universalisme, renonciation difficile puisque celui-ci a des racines religieuses, mais « condition indispensable pour éviter que toutes les identités traditionnelles – à commencer par la [nôtre] – ne soient balayées par l’ordre unitaire mondialiste du nouvel homme unique [12] ». La droite doit donc reconnaître aux autres groupes culturels le droit de vivre selon leur identité sur leurs territoires ancestraux et rejeter le colonialisme (qui est d’ailleurs une invention de gauche). Maximilian Krah écrit d’ailleurs que « la philosophie du décloisonnement du libéralisme, qui juge tout selon des critères prétendument rationnels et donc universels et ne veut plus admettre de différences, est inhumaine et n’est donc pas de droite [13] ».

    Le marché n’est pas de droite selon Maximilian Krah

    Une droite dont la politique économique repose également sur le principe de la propriété privée à responsabilité sociale, comme cela figure dans la Loi fondamentale de la RFA. Parce qu’un vrai programme économique de droite doit servir des objectifs qui ne sont pas seulement économiques mais politiques.

    L’auteur écrit que la patrie se situe là où l’on crée de la valeur, là où on est inscrit au registre du foncier, « pas là où l’on ouvre son ordinateur portable [14] » et que « le marché n’est pas de droite [15] ».

    L’économie de droite repose donc sur l’idée que les États doivent avoir leur propre économie et non qu’une économie globale aurait des États comme sites. La droite voit de même d’un œil critique l’accumulation de la richesse entre les mains de quelques super-riches et doit au contraire se préoccuper de la classe moyenne, en voie de déclassement. « Nous voulons enrichir les pauvres et non l’inverse [16] », écrit d’ailleurs Maximilian Krah.

    Une droite européenne enfin, c’est-à-dire qui rejette le super-État européen à la sauce bruxelloise qui ne tient pas compte des peuples, c’est-à-dire l’anti-Europe. Mais aussi une droite qui n’entend se soumettre ni à l’anglosphère atlantiste ni au rêve eurasiatique [17], mais qui veut promouvoir une Europe indépendante qui conduit son propre destin.

    Pour une nouvelle politique

    L’essai s’achève sur une réflexion sur ce que doit être le politique comme « art du faisable ».

    Maximilian Krah oppose les dirigeants actuels « qui ne cherchent pas le pouvoir parce qu’ils ont la volonté de façonner notre avenir, mais [qui] façonnent notre avenir parce qu’ils possèdent le pouvoir [18] », à une future élite de droite qui affronte les nouvelles réalités du monde d’aujourd’hui au lieu de se réclamer du monde d’hier.

    Car, pour l’auteur, le mal ne vient pas des autres, des Russes, des Chinois ou des islamistes : il est avant tout en nous, en effet, à l’image de l’idéologie woke qui est une invention occidentale ou du climato-catastrophisme.

    Mais l’auteur met aussi en garde contre un populisme d’autant plus bruyant qu’il ne change rien au Système, dont il fait partie en réalité car il en est en quelque sorte le bouffon.

    Pour lui, la droite ne doit pas vociférer mais opposer au Système une conception du monde et la vision cohérente qui en découle pour ancrer sa crédibilité. Car ce n’est pas « la fermeté des convictions qui rend la droite faible mais au contraire le doute de soi et le manque de clarté [19] » : un constat qui nous concerne aussi !

    ***

    Allemagne : plaidoyer pour une droite identitaire, l’essai de Maximilian Krah, n’a, on le voit, aucun rapport avec la caricature politico-médiatique extrémiste que l’on fait habituellement de la tête de liste de l’AfD aux élections européennes de 2024. Une nouvelle preuve des mensonges du Système.
    Il émane au contraire de ce livre pesé et pensé, une grande sérénité et un sérieux certain dont l’intérêt dépasse en outre le seul cadre de la politique allemande.
    Ce livre donne en effet à réfléchir et c’est sans doute ce qui inquiète le plus le Système orwellien qui se met en place en Europe !

    Michel Geoffroy (Polémia, 25 mai 2024)

     

    Notes :

    [1] Krah (Maximilian), Allemagne : plaidoyer pour une droite identitaire, éditions La Nouvelle Librairie, 2023, 21 euros.
    [2] Ibid., p. 17.
    [3] Ibid., p. 47.
    [4] Ibid., p. 46.
    [5] Ibid., p. 70.
    [6] Ibid., p. 71.
    [7] Ibid., p. 73.
    [8] Ibid., p. 92.
    [9] Ibid., p. 76.
    [10] Ce que ne semble pas avoir compris Marine Le Pen dans sa condamnation de la remigration…
    [11] Krah (M.), op. cit., p. 114.
    [12] Ibid., p. 142.
    [13] Ibid., p. 143.
    [14] Ibid., p. 159.
    [15] Ibid., p. 191.
    [16] Ibid., p. 195.
    [17] L’auteur ne considère pas la Russie comme européenne, même si elle a subi l’influence de notre civilisation.
    [18] Krah (M.), op. cit., p. 197.
    [19] Ibid., p. 267.

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  • Les États prédateurs...

    Les éditions Fayard publient cette semaine une enquête de François-Xavier Carayon intitulée Les États prédateurs - Fonds souverains et entreprises publiques à la conquête de l'Europe.

    Diplômé en anthropologie, ainsi qu’en économie, sciences politiques et philosophie, des universités d’Oxford et de Warwick, au Royaume-Uni, François-Xavier Carayon est consultant en stratégie. Il poursuit en parallèle une activité de recherche consacrée aux questions d’économie politique internationale.

     

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    " Le fiasco de la vente d’Alstom en 2014, la pandémie et la guerre en Ukraine auraient ouvert les yeux de nos dirigeants sur nos vulnérabilités économiques et nos dépendances stratégiques. À vrai dire, ces derniers en ont été, depuis trente ans, les naïfs organisateurs, d’abord bercés dans l’utopie de la « mondialisation heureuse », puis paralysés par la crainte de se couper des capitaux étrangers.
    Mais le péril le plus grand est encore devant nous. Dans l’ombre, des États prédateurs – Chine en tête, mais aussi d’autres pays asiatiques et du Golfe – se sont dotés d’armes de guerre économique d’un nouveau genre. Ces armes, ce sont leurs fonds souverains et leurs entreprises publiques. Jadis de simples outils à vocation domestique, ils sont devenus de véritables instruments de conquête internationale.
    En partant du port du Pirée, racheté en 2016 par un armateur public chinois, François-Xavier Carayon a mené l’enquête dans les méandres financiers de la mondialisation. Il a remonté le cours des discrètes prises de contrôle des infrastructures critiques européennes, de nos technologies les plus prometteuses et de nos fleurons industriels. Pour les nouvelles puissances, il n’est pas question d’une simple quête de rentabilité… Autonomie stratégique, domination géopolitique, suprématie économique : voilà les ambitions, résolument politiques, des États prédateurs et de leurs bras armés.
    Alors que nous approchons du point de non-retour, cet ouvrage est un cri d’alarme, un appel à la lucidité et au courage. Sans sursaut, l’Europe sera condamnée au déclassement et à la servilité… "

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  • La chute de la maison France...

    Le 17 mai 2024, Martial Bild recevait, sur TV libertés, Olivier Maulin pour évoquer avec lui son dernier recueil de chroniques La république des copains (Via Romana, 2024).

    Anar de droite, tendance Rabelais, critique littéraire à Valeurs actuelles, alsacien et roi de Montmartre, Olivier Maulin est l'auteur de romans truculents et païens, comme En attendant le roi du monde, Les évangiles du lac et Petit monarque et catacombes, récemment réédités par La Nouvelle Librairie, ou Les Lumières du ciel (Balland, 2011),  Le Bocage à la nage (Balland, 2013), Gueule de bois (Denoël, 2014) La fête est finie (Denoël, 2016) et dernièrement Le temps des loups (Le Cherche Midi, 2022). Il a également publié un recueil d'articles polémiques revigorant, Le populisme ou la mort (Via Romana, 2019).

     

                                              

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  • Séparatisme : les nouvelles guerres de sécession...

    Le nouveau numéro de la revue Éléments (n°208, juin 2024 - juillet 2024) est en kiosque!

    A côté du dossier consacré aux nouvelles guerres de sécession, on découvrira l'éditorial, les rubriques «Cartouches», «Le combat des idées» et «Panorama» , un choix d'articles variés et des entretiens, notamment avec Jean-Jacques Annaud, Caroline Galactéros, Olivier Zajec, Jean-Loup Bonnamy, Wang Guofeng et Piero San Giorgio...

    Et on retrouvera également les chroniques de Xavier Eman, d'Olivier François, de Laurent Schang, de Nicolas Gauthier, d'Aristide Leucate, de David L'Epée, de Bruno Lafourcade, de Guillaume Travers, d'Yves Christen, de Bastien O'Danieli, d'Ego Non, de Slobodan Despot et de Julien Rochedy...

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    Au sommaire :

    Éditorial
    Des populismes contre le peuple. Par Alain de Benoist

    Agenda, actualités

    L’entretien
    Jean-Jacques Annaud : « J’aime les cultures qui honorent le temps long ». Propos recueillis par Grégory Pons

    Cartouches
    L’objet disparu : les affiches de cinéma dessinées. Par Nicolas Gauthier

    Une fin du monde sans importance. Par Xavier Eman

    Cinéma : les acteurs, un mal nécessaire ? Par Nicolas Gauthier

    Michèle Delagneau et Michel Marmin, leur dictionnaire amoureux de la musique. Par Richard Millet

    Curiosa Erotica : quand les curés étaient libertins. Par David L’Épée

    Champs de bataille : Finis Hungariae ? (1/2). Par Laurent Schang

    Nos figures : Lancelot du like. Par Bruno Lafourcade

    Le droit à l’endroit : être ou ne pas naître, droit à la vie et liberté du marché. Par Aristide Leucate

    Économie. Par Guillaume Travers

    François Sureau, derrière la vitrine. Le regard d’Olivier François

    Bestiaire : ces animaux qui ont fait le choix de la démocratie. Par Yves Christen

    Sciences. Par Bastien O’Danieli

    Le combat des idées
    Russie-Ukraine : comment sortir de l’impasse ? L’analyse de Caroline Galactéros Propos recueillis par François Bousquet

    Pourquoi le « réalisme », avec Olivier Zajec. Propos recueillis par Laurent Schang

    Printemps russe : mon séjour d’observateur international au pays des tsars. Un reportage de Christian Rol

    Jean-Loup Bonnamy : vers un choc des décivilisations. Propos recueillis par François Bousquet

    L’aplatissement du monde et la civilisation des emojis. Par François Bousquet

    Jeux et esprit des peuples : dames, le déclin d’un loisir populaire. Par Guillaume Travers

    L’IA ou l’autopsie de la liberté avec Julien Gobin. Propos recueillis par Thomas Hennetier

    La rancœur des mâles, ce ressentiment qui monte dans la jeunesse. Par David L’Épée

    « Mon papa était nazi » : tout le monde n’a pas la chance d’être orphelin. Par François Bousquet

    Kant et nous : critique de la critique. Par Alain de Benoist

    Institut Iliade : transmettre pour former et reconquérir. Un reportage de Xavier Eman

    Exploration du système solaire : de la Terre à la Lune et au-delà. Par Christophe Belleval

    Pour saluer Pierre Barrucand, un siècle de non-conformisme ! Par Alain de Benoist

    Rencontre avec Wang Guofeng : quand un artiste chinois photographie le pouvoir. Propos recueillis par Hervé Juvin

    Le royaume de Pascal Vinardel : l’art caché de notre temps. Par Olivier François

    Dossier
    Séparatisme : les nouvelles guerres de sécession

    Séparatisme, partition, sécession : le temps des tribus. Par François Bousquet

    La France lessivée, un pays en instance de divorce. Par Daoud Boughezala

    Les nouveaux parias : quand la sécession devient une nécessité. Par Xavier Eman

    Piero San Giorgio : survivalisme, l’ultime sécession. Propos recueillis par Xavier Eman

    Panorama
    L’œil de Slobodan Despot


    Reconquête : des braies et des hommes. Par Slobodan Despot

    La leçon de philo politique : lire Johann Gottfried Herder. Par Ego Non

    L’esprit des lieux : destination Marseille. Par Christophe A. Maxime

    Un païen dans l’Église : la basilique Notre-Dame de L’Épine. Par Bernard Rio

    Anachronique littéraire : Madame Ackermann et Claude Jamet. Par Michel Marmin

    Rochedytorial : métapolitique et infrapolitique. Par Julien Rochedy

    Éphémérides

     

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  • L’Azerbaïdjan a-t-il engagé une guerre hybride contre la France ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné au site de la revue Éléments par Tigrane Yégavian et consacré à l'entreprise de guerre hybride menée par l'Azebaïdjan contre la France. Chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement, spécialiste de l’Arménie ainsi que des mondes turc et arabe, Tigrane Yégavian a récemment publié Géopolitique de l’Arménie (Bibliomonde, 2023).

     

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    « L’Azerbaïdjan a engagé une guerre hybride contre la France »

    Éléments : Le gouvernement et les médias français dénoncent les ingérences de l’Azerbaïdjan en Nouvelle -Calédonie. Via des usines à trolls, Bakou diffuserait de fausses nouvelles ayant aggravé le climat insurrectionnel local. Pourquoi Bakou voudrait-il affaiblir Paris ?

    Tigrane Yégavian. Rien ne va plus entre Paris et Bakou depuis la guerre des 44 jours (automne 2020) et la disparition du Groupe de Minsk. Jusqu’à alors, la France, en sa qualité de co-présidente, était tenue à une neutralité absolue. Depuis novembre 2020, les relations franco-azerbaidjanaises se sont considérablement dégradées, à mesure que Paris a accru son soutien politique, diplomatique et bientôt militaire à Erevan. Paris justifie son soutien à la défense de l’Arménie en référence à l’occupation par l’Azerbaïdjan de près de 200 km² de territoires souverains de la République d’Arménie. Or, Bakou crie à l’hypocrisie car Paris n’a jamais dénoncé les quatre résolutions de l’ONU qu’elle avait votées en 1993 soutenant la souveraineté azerbaïdjanaise sur l’ensemble de l’oblast du Haut-Karabagh et des districts l’entourant.  L’évolution de la position française a suffi à susciter l’ire du régime des Aliyev qui, depuis, a engagé une guerre hybride contre la France.

    Éléments : Quelles formes ce conflit prend-il ?

    Tigrane Yégavian. Cette conflictualité d’un type nouveau s’exprime par la création de faux comptes sur les réseaux sociaux (X, Facebook, etc.) destinés à distiller des fake news contre la France notamment. L’objectif est clair, il s’agit déstabiliser Paris à la veille des Jeux olympiques.

    Dès le 15 mai 2024, VIGINUM, le service technique et opérationnel de l’État français, chargé de la vigilance et de protection contre les ingérences numériques étrangères, a détecté la publication d’un premier visuel présentant, d’un côté, un homme armé d’une carabine à verrou en position de tir et, de l’autre, un manifestant kanak décédé. Sur ce montage photo, on lit en langue française ou anglaise : « La police française est meurtrière. Les meurtres des Algériens continuent… » Reprise à l’identique dans les publications servant de support au visuel, cette phrase s’accompagne de la suite de hashtags suivante : « #RecognizeNewCaledonia #EndFrenchColonialism #FrenchColonialism #BoycottParis2024 #Paris2024 ».

    L’Azerbaïdjan a aussi été accusé, en décembre 2023, d’avoir envoyé des journalistes « connues pour leur proximité avec les services de renseignement azerbaïdjanais » pour suivre le déplacement en Nouvelle-Calédonie du ministre français des Armées, Sébastien Lecornu. Leur objectif : « Écrire des articles avec un angle anti-France », assure Europe 1, qui a révélé l’affaire.

    Par ailleurs, en avril dernier, un mémorandum de coopération a été signé entre le Congrès de Nouvelle-Calédonie et l’Assemblée nationale de l’Azerbaïdjan, suscitant des protestations dans les rangs loyalistes calédoniens. Objectif du parlement de Bakou : sensibiliser la communauté internationale sur le droit du peuple de la Nouvelle-Calédonie à l’autodétermination.

    Éléments : La Nouvelle-Calédonie ne semble pas être l’unique terrain de jeu ultramarin de Bakou. La députée (LIOT) de Mayotte Estelle Youssoufa accuse l’Azerbaïdjan d’exciter des sentiments antifrançais sur l’île et dans l’ensemble des outremers qui seraient notre « maillon faible ». Disposez-vous d’éléments étayant cette thèse ?

    Tigrane Yégavian. Absolument. En juillet 2023, le Groupe d’initiative de Bakou (GIB) a été fondé en marge d’un sommet des pays non-alignés, dont l’Azerbaïdjan était le chef de file. Le GIB organise des conférences en ligne avec les séparatistes ultramarins, couvrant les frais des déplacements de leurs représentants qui font le voyage à Bakou. En novembre dernier, à la réunion du GIB, le président Ilham Aliev en personne avait prononcé un discours aux forts accents anticoloniaux lors duquel il a fait référence plus de 20 fois à la France. Il accueille même depuis octobre un groupe de soutien au peuple corse, qui a publié, début février, un communiqué pour dénoncer « la dictature macroniste ». Il faut dire que les militants ultramarins ne sont pas très regardants sur la nature du régime qui leur accorde son soutien. Par le passé, les Kanaks ont été aidés par la Libye du colonel Kadhafi. Tout appui est bon à prendre tant que ça peut donner un levier au niveau des forums multilatéraux. En cela, ces militants qui empochent les subsides de Bakou sont les idiots utiles de la dictature azerbaïdjanaise.

    Éléments : Certes, le régime d’Aliyev est une dictature. Mais au sein du fameux « Sud global », les standards occidentaux ne valent pas tripette. Tout à la fois allié de la Turquie, d’Israël et de la Russie, Bakou mène une stratégie diplomatiques tous azimuts. Y a-t-il une cohérence derrière son réseau d’alliances ?

    Tigrane Yégavian. L’Azerbaïdjan pratique une politique étrangère de multi-alignement semblable à celle de l’Inde dans la mesure où ce pays n’appartient à aucune alliance régionale tout en engrangeant des bénéfices colossaux. En sa qualité de partenaire géostratégique d’Ankara, Bakou est de fait une annexe de l’Otan. Ce qui ne l’empêche pas de se procurer les bonnes grâces de la Russie de Poutine avec qui Aliyev a scellé un partenariat stratégique à la veille de l’invasion de l’Ukraine. Ainsi, l’Azerbaïdjan est devenu une voie majeure de contournement des sanctions internationales contre la Russie dans la mesure où le pétrole et le gaz azerbaidjanais que l’Europe achète au prix fort est en réalité en grande partie… d’origine russe. Enfin, l’Azerbaïdjan sert de proxy à Israël contre l’Iran ce qui explique la tension avec Téhéran et la poursuite des livraisons d’armements à haute valeur ajoutée par les Israéliens à leurs partenaires azerbaidjanais en échange de pétrole – Bakou fournit environ un tiers de la consommation israélienne…

    Éléments : Le grand producteur d’hydrocarbures qu’est l’Azerbaïdjan tient-il l’Europe par ses besoins énergétiques ?

    Tigrane Yégavian. Non. On estime à moins de 4 % la consommation européenne des hydrocarbures azerbaidjanaises, ce qui est sensiblement moins que l’Algérie et la Norvège. Bizarrement, l’Union européenne a la naïveté de croire que les Azerbaidjanais sont disposés à rejoindre l’axe euro-atlantique via la Turquie et à se débarrasser de la présence russe dans leur arrière-cour caucasienne. C’est un mauvais calcul qui sous-estime la proximité des liens qui unissent la famille Aliyev aux arcanes du Kremlin depuis la fin des années 1960. Il faut croire que la diplomatie du caviar demeure une force de frappe redoutable pour acheter de l’influence. Sinon, comment expliquer l’alignement de l’Unesco à Bakou alors que l’on attend l’envoi d’une mission chargée d’enquêter sur l’état du patrimoine plurimillénaire arménien grandement menacé, si ce n’est déjà partiellement détruit ? Et comment expliquer que l’Azerbaïdjan, un des pays les plus pollueurs de l’Eurasie accueille, toute honte bue, la COP 29 en novembre prochain ?

    Éléments : En fin de compte, trois ans et demi après sa victoire dans le Haut-Karabakh, quels sont les objectifs militaires et politiques de Bakou ?

    Tigrane Yégavian. Après avoir procédé au nettoyage ethnique du Haut-Karabagh en septembre dernier, l’Azerbaïdjan poursuit une guerre de basse intensité contre l’Arménie. Bakou pratique la stratégie du salami en grignotant des portions de territoires arméniens souverains, 250 km² du territoire national étant à ce jour sous occupation azerbaidjanaise. Ainsi, le projet de Bakou vise-t-il à conclure une paix d’humiliation à l’Arménie en la forçant à céder sur plusieurs points :

    • Un corridor extraterritorial dans le sud ultrastratégique pour avoir une liaison terrestre avec la Turquie via l’exclave du Nakhitchevan ;

    • De nouvelles concessions territoriales dans le sud et l’est du pays ;

    • Le renoncement définitif à toute autonomie pour les Arméniens du Haut-Karabagh.

    Bref, à long terme, l’Azerbaïdjan tente de dévitaliser l’Arménie pour le pousser à ne plus être un Etat-nation viable, sur le plan démographique, économique et régalien.

    Alors que Bakou et Erevan ont amorcé un processus de délimitation du millier de kilomètres de frontière commune, se développe un mouvement de contestation populaire amorcé par le primat du diocèse de la région du Tavush où des positions et des villages stratégiques doivent être cédés à l’Azerbaïdjan. De son côté, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, qui s’est considérablement rapproché des Occidentaux, crie à la manipulation par la Russie et les partisans de l’ancien régime honni.

    Tigrane Yégavian, propos recueillis par (Site de la revue Éléments, 21 mai 2024)

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  • Les snipers de la semaine... (275)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur le site de Marianne, Olivier Bessy cible le consumérisme qui accompagne la mode de la pratique de la course à pied...

    Olivier Bessy : "Il y a dans la performance de la course à pied une logique de consommation"

    Consommation_Course à pied.jpg

    - sur Ligne droite, Juliette Briens évoque les remous que provoque dans le milieu du football le matraquage de la propagande LGBTQ...

    Propagande LGBT_Football.jpg

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