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Métapo infos - Page 391

  • Ce qui nous arrive...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Paul Fortune, cueilli sur son blog et consacré à la gestion de la crise sanitaire et à ce qu'elle démontre... Paul Fortune est l'auteur de deux romans, Poids lourd et Dérive

     

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    Ce qui nous arrive

    La crise de covidémence est particulièrement perturbante car elle nous laisse en plein désarroi : il est très difficile de comprendre ce qui se passe. De comprendre ce qui nous arrive. Si nous pouvons mieux saisir ce qui la sous-tend, alors nous serons moins angoissés par la situation et nous pourrons y répondre avec un peu plus de sérénité. Ma conviction profonde est que cette crise, au-delà de son aspect profondément liberticide, indique un moment civilisationnel.

    En surface, il est évident que nos dirigeants sont dépassés et se sont engagés dans une voie où seule la surenchère devient possible. C’est très exactement une situation d’hybris, de démesure, à laquelle les Grecs anciens faisaient immanquablement succéder un écroulement par punition divine. Macron et sa bande sont pris dans cette surenchère, et il ne faut pas trop leur prêter de motifs rationnels ou de calculs machiavéliques. Ce ne sont pas des génies du mal, tout au plus des exécutants médiocres et appliqués d’un projet qu’ils ne comprennent pas totalement eux-mêmes. Ce projet, certains le voient comme la tentative du capitalisme de connivence de se transformer en capitalisme de surveillance totale afin de lutter contre la baisse tendancielle du taux de profit. Mieux nous contrôler pour nous faire accepter l’inévitable crise de la surconsommation permanente. Je ne suis pas entièrement en accord avec cela, mais l’explication se défend.

    Au niveau le plus basique, celui de Macron et de ses sbires, je pense qu’il y a eu tout d’abord une panique face à l’inconnu – et les cercles dirigeants savaient probablement dès janvier qu’un virus s’était échappé d’un laboratoire chinois – panique qui les a poussé à se couvrir au maximum, tant ils sont pusillanimes et manquent de vision politique réelle. Ces gens sont dans l’âme des gestionnaires et ne comprennent rien à tout ce qui est grand. De plus, la perspective de pouvoir contrôler les faits et gestes de tous les citoyens n’est pas pour leur déplaire, et c’est d’ailleurs la pente naturelle de tout pouvoir de chercher à s’accroître autant que possible. Ajoutez à cela la personnalité instable, rigide et narcissique de Macron, personnage incapable d’empathie autant que de remise en question, et vous avez la recette idéale pour une folie liberticide déconnectée de toute justification réelle. En embuscade, il y a évidemment l’industrie pharmaceutique, trop heureuse de trouver une bonne occasion d’écouler massivement ses produits et d’engranger de substantiels bénéfices. Ces choses sont très basiques, et cette explication suffit bien souvent : goût du lucre, goût du pouvoir pour le pouvoir. Les puissants ne sont  autre chose que des hommes, après tout.

    Mais il n’y a pas de plan diabolique. Juste à la rigueur un projet des puissants pour devenir encore plus puissants et engranger encore plus de fric pendant qu’il en est encore temps. Parce que ce projet est lui-même un symptôme, au même titre que la crise de covidémence. Ce qu’il y a derrière, c’est tout simplement la modification en profondeur de ce qu’ont été la France et plus largement les pays européens, et dans une moindre mesure les Etats-Unis. L’explication est simple : nos pays sont vieillissants et notre poids démographique relatif dans le monde diminue, alors que notre économie n’est plus à même depuis longtemps de nous assurer une place dominante dans le monde.

    Jamais auparavant dans l’histoire la situation ne s’est présentée. C’est la première fois que des pays ont une population âgée aussi importante en nombre et en proportion. Cela pèse nécessairement sur les mentalités, car les vieux ne souhaitent en général qu’une chose : finir tranquillement en profitant de leur retraite et de leurs économies. La France est un exemple parfait de cette mentalité qui contamine tout projet politique. L’excès de prudence, la terreur face à une maladie en réalité peu dangereuse pour des gens en bonne santé, ne vient que de ce que l’esprit de vieillesse nous domine. Et nous n’y pouvons rien. Une société de vieux est une société peureuse, sans dynamisme ni avenir, qui souhaite seulement préserver un statu quo. De là le deuxième élément : nous n’avons plus les moyens de notre illusion de puissance. Peu à peu, nous déclinons, et ce déclin prend la forme d’une marche forcée à la décroissance sous prétexte d’écologie et de réchauffement climatique. Cette dégringolade organisée n’est pas inéluctable, elle est uniquement le fait de pays qui ont renoncé à tout projet politique justement parce qu’ils sont trop vieux.

    Macron et ses délires ne sont qu’un symptôme. Macron est d’ailleurs littéralement marié à la vieillesse, et son couple est voué à la stérilité, c’est à dire à la mort et à la disparition. Un homme d’une quarantaine d’années peut avoir un projet avec un femme de son âge ou plus jeune, il ne peut strictement rien envisager avec une femme de 68 ans. De même, aucune société ne peut avoir de projet à long terme si elle se concentre sur les desiderata de sa population âgée. La vieillesse était autrefois rare et synonyme de sagesse, elle est devenue pléthorique et synonyme de déclin.

    En tant que pays, nous n’avons plus de projet parce que nous sommes trop vieux pour cela, et c’est ainsi que nos dirigeants ont renoncé à tout. Et face à nous, il y des pays plus jeunes, qui en veulent, et qui même s’ils n’ont pas les moyens intellectuels de domination, finiront par avoir le dessus si nous ne retrouvons pas un esprit de jeunesse, c’est à dire un esprit conquérant.

    Paul Fortune (Blog de Paul Fortune, 8 août 2021)

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  • Promenade en Normandie...

    Le trente-quatrième numéro de la revue Livr'arbitres, dirigée par Patrick Wagner et Xavier Eman, est en vente, avec un dossier consacré à la Normandie comme première étape d'un tour de France littéraire...

    La revue peut être commandée sur son site :  Livr'arbitre, la revue du pays réel.

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    Au sommaire de ce numéro :

    Éditorial

    Plaisirs solittéraires

    Coups de cœur

    Paule Garrigue

    Henri Callet

    Andrzej Stasiuk

    Nouveauté

    Portrait

    Jacques d'Arribehaude

    Entretiens

    Pierre Joannon

    Christian de Moliner

    Yves Pourcher 

    Dossiers

    Normandie

    Pour un théâtre en liberté (3e partie)

    Cinéphilie

    Domaine étranger

    Robert Walser

    Biographie

    Gomez Davila

    In Memoriam

    Claude Jasmin

    Essais

    Yves Bonnefoy

    André Hardellet

    Bruno Lafourcade

    Polémique

    Aleister Crowley

    Histoire panorama

    Gwenaële Robert

    Réédition

    Bernard Faÿ 

    Polar

    Jean-Claude Sacerdot

    Pierric Guittaut

    Alain Berenboom

    Littérature jeunesse

    Clotilde Jeannin

    Bande dessinée

    Ravage

    Le cri du peuple

    Le Royaume de Borée

    En prose

    Nouvelle

     

     

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  • Contre la société de surveillance : la conception européenne de la liberté...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de Guillaume Travers, cueilli sur le site de l'Institut Iliade et consacré à la mise en place, sous couvert de mesures sanitaires, d'une société de surveillance totalement étrangère aux traditions de liberté des Européens.

    Professeur d'économie, Guillaume Travers est chroniqueur à la revue Éléments et a déjà publié Pourquoi tant d'inégalités ? (La Nouvelle Librairie, 2020), un petit essai de réfutation des thèses de l'économiste Thomas Piketty, ainsi que Économie médiévale et société féodale (La Nouvelle Librairie, 2020), Capitalisme moderne et société de marché (La Nouvelle Librairie, 2020) et Corporations et corporatisme (La Nouvelle Librairie, 2021).

     

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    Contre la société de surveillance : la conception européenne de la liberté

    L’introduction du « pass sanitaire » suscite chez beaucoup le sentiment d’une profonde rupture en matière de libertés publiques. Celle-ci a deux aspects. Tout d’abord, une fermeture de l’espace public, donc certains seront exclus en raison d’un critère médical. Ensuite, une privatisation du contrôle, puisque tout le monde contrôlera tout le monde : un employeur, ses salariés ; un restaurateur, ses clients ; un couple de mariés, ses convives.

    Passée la sidération, il est aisé de voir que cette société de surveillance n’est pas si nouvelle. Elle couve et progresse depuis déjà des années. La surveillance accrue de l’expression sur les réseaux sociaux, dont témoigne la hausse exponentielle des comptes et des messages supprimés, obéit à la même logique : fermeture de l’espace public, par la suppression pure et simple des moyens d’expression pour ceux qui dérangent ; privatisation des contrôles, délégués aux plateformes numériques et aux spécialistes des « signalements » en tous genres. Le même mécanisme est encore à l’œuvre dans le mouvement indigéniste, dans celui des « Sleeping Giants » ou dans l’idéologie « woke ». À chaque fois, le mode opératoire repose sur l’action privée de militants pour faire disparaître de l’espace public toute personne qui leur disconvient.

    Un changement de nature de l’espace public

    Lorsqu’elle progresse, la société de surveillance procède fondamentalement d’un changement de nature de l’espace public : la possibilité d’une vie sociale normale y est conditionnée à la conformité à une norme abstraite, plus ou moins arbitraire, de nature juridique ou morale. Et ceux qui ne s’y plient pas sont rendus invisibles, relégués à la marge, là où on ne les voit plus. L’espace public doit devenir un espace d’homogénéité.

    Si cette logique doit inquiéter, c’est parce qu’elle ébranle l’un des héritages plurimillénaires de notre civilisation, à savoir une conception spécifiquement européenne de la liberté. Depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque moderne, des auteurs aussi divers qu’Aristote (dans sa Politique) ou Montesquieu (dans ses Lettres persanes) ont opposé la liberté des terres d’Europe à ce qu’ils nommaient un « despotisme oriental ». Leur sentiment n’était guère différent de celui de nombre d’Européens actuels qui observent avec circonspection le système de « crédit social » mis en place en Chine, par lequel les citoyens sont constamment tracés et notés, en fonction de leur comportement dans les transports, du remboursement de leurs dettes, etc., et peuvent se retrouver sur « liste noire », exclus du domaine public, voire de toute vie sociale. Si elle peut parfois paraître trop simple, l’opposition entre la liberté des Européens et le « despotisme oriental » a au moins un mérite : elle nous dit quelque chose de la manière dont les peuples d’Europe se représentent eux-mêmes depuis leurs origines.

    Quelle est donc cette conception européenne de la liberté ? Le point peut-être le plus fondamental est que la liberté – d’exister dans la vie publique, d’exprimer une opinion – n’est pas définie en fonction de critères juridiques, mais de critères politiques. Ainsi, en Europe, ce n’est traditionnellement pas la conformité à une règle de droit abstraite qui rend libre, c’est toujours l’appartenance à un peuple, et l’attachement à une terre. Dans le monde des cités grecques antiques, la liberté n’est jamais absolue. Elle est le corrélat de la citoyenneté politique : à Athènes, on est libre d’abord parce que l’on est Athénien. Si un Athénien peut participer à la vie publique de sa cité, et y exprimer des opinions fort diverses, ce n’est pas parce que tout est permis à tous, mais parce que le garde-fou est d’une autre nature : non une règle donnée extérieurement, mais un enracinement sensible. En d’autres termes, les attachements proprement politiques sont la condition première de la liberté. La même chose prévaut dans le monde des communautés médiévales, que l’on songe aux libertés des communes ou à celles des confréries religieuses ou des métiers. Les libertés sont toujours relatives à des attaches communautaires particulières : c’est parce que l’on est d’une ville ou d’une corporation que l’on jouit de certaines prérogatives dans l’espace public (exercer un métier, etc.). Liberté et unité de la communauté sont indissociables.

    Un bouleversement civilisationnel qui vient de loin

    À l’époque moderne, deux forces poussent à l’abandon de cette conception politique de liberté. Premièrement, la surenchère dans la « logique des droits », issue des Lumières, reprise par la Révolution française, qui pousse à inscrire dans la loi un nombre toujours croissant de droits abstraits. Cette logique déconnecte l’attribution de droits individuels de toute appartenance politique (ces droits valent « pour tous les hommes ») et, surtout, nous habituent à penser les libertés comme quelque chose qui est accordé par un texte de loi lointain et abstrait, là où nous avions pour habitude de les penser comme résultant d’une pratique politique particulière au sein d’une communauté historique. Deuxièmement, le grand brassage des peuples depuis quelques décennies a tendu à fracturer les sentiments d’appartenance politiques, pour réduire la citoyenneté à un statut juridique, soit là encore un espace corseté par le « droit ».

    La société de surveillance qui se met en place dans le monde post-Covid accélère cette dissociation de la liberté et de l’appartenance communautaire. Certains ont pu écrire qu’il serait désormais plus facile d’être sans-papiers que sans pass vaccinal. Ce n’est peut-être pas là qu’une boutade, mais l’aboutissement d’une logique qui déprécie les appartenances pour ne plus penser la liberté que comme conformité à une norme la plus abstraite possible. Ceux qui seront « libres » en France demain ne seront pas les Français mais ceux – d’où qu’ils viennent – qui auront un code QR dont l’authenticité aura pu être vérifiée. C’est là un bouleversement civilisationnel.

    Guillaume Travers (Institut Iliade, 28 juillet 2021)

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  • Napoléon et la Vendée...

    Les Nouvelles éditions latines viennent de publier L'Empereur et les Brigands, un pièce de théâtre de Guillaume Bernard et Corentin Stemler. Enseignant-chercheur en histoire des institutions et des idées politiques, Guillaume Bernard est notamment l’auteur de La guerre à droite aura bien lieu - Le mouvement dextrogyre (DDB, 2016). Acteur bénévole, Corentin Stemler est aussi producteur, metteur en scène et auteur de pièces de théâtre.

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    " « L’empereur et les Brigands » a pour ambition d’être une œuvre littéraire et une évocation historique confrontant Napoléon Ier à un autre personnage, Le Lecteur, qui peut être interprété aussi bien comme sa conscience que comme le jugement de l’Histoire. Ce dialogue aborde l’essentiel des événements de la vie de celui qui fut successivement citoyen-général, Premier consul de la République et, enfin, Empereur des Français. Cependant, il privilégie un angle narratif particulier : le positionnement de « L’Empereur » vis-à-vis des « Brigands » de la Vendée. En effet, après la Constitution civile du Clergé voulue dès les débuts de la Révolution, Napoléon a rétabli la paix religieuse et mis fin aux guerres de l’Ouest, ce que ni la Convention thermidorienne ni le Directoire n’avaient réussi avant lui. Mais, au fond, que pensait-il des idéaux de la rébellion vendéenne ? Et quelle était sa réelle motivation face à cette dissidence ? Deux cents ans après la mort, survenue en 1821, de l’un des plus grands chefs de l’État que la France ait connu, cette pièce est une manière de panser les blessures du passé pour penser plus sereinement l’avenir. "

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  • Alain de Benoist-Patrick Buisson : une rencontre au sommet !...

    Dans cette émission du Plus d’Éléments, diffusée par TV Libertés, une partie de l'équipe de la revue, autour d'Olivier François, évoque, à l'occasion de la sortie du nouveau numéro, la rencontre entre Alain de Benoist et Patrick Buisson à l'occasion de la sortie de l'essai de ce dernier, La Fin d'un monde (Albin Michel, 2021)... On trouvera sur le plateau, François Bousquet, le rédacteur en chef, Patrick Lusinchi, le directeur artistique et Nicolas Gauthier.

     

                                           

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  • De l’urgence d’une doctrine de droite...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une nouvelle vidéo d'Ego Non qui évoque Les Modérés, titre de l'essai incisif que l'écrivain Abel Bonnard a consacré à l'éternelle lâcheté des représentants de la droite bourgeoise...

     

     

                                           

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