Dans son émission Nouvelle vague, Nicolas Faure reçoit Ego Non pour évoquer avec lui la Droite comme courant idéologique. Collaborateur de la revue Éléments, Ego Non anime avec brio une chaîne de philosophie politique sur Youtube.
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Dans son émission Nouvelle vague, Nicolas Faure reçoit Ego Non pour évoquer avec lui la Droite comme courant idéologique. Collaborateur de la revue Éléments, Ego Non anime avec brio une chaîne de philosophie politique sur Youtube.
Les éditions L'Harmattan viennent de publier la thèse de David Cumin intitulée La pensée de Carl Schmitt (1888-1985). Maître de conférence en droit public et en sciences politiques à l'université Lyon III, David Cumin est déjà, notamment, l'auteur de Carl Schmitt - Biographie intellectuelle et politique (Cerf, 2005), d'une Histoire de la guerre (Ellipse, 2014) ainsi que d'un traité en trois volume, Le droit de la guerre (L'Harmattan, 2015).
" Cet ouvrage restitue, pour la première fois en langue française, l'exégèse et l'interprétation complètes de l'œuvre publiée par Carl Schmitt de son vivant, dans ses champs et ses séquences, avant et après 1945. La première partie concerne la philosophie schmittienne du droit et sa fondation théologique : le « décisionnisme » et « l'institutionnalisme » ou « pensée de l'ordre concret ». La deuxième partie porte sur la théorie du droit constitutionnel sous la République de Weimar, puis sous le IIIe Reich, ainsi que les commentaires sur la Loi Fondamentale de Bonn. Autant d'éléments d'une analyse critique renouvelée de l'État de droit démocratique, parlementaire et pluraliste. La troisième partie traite du concept du politique, point d'articulation fondamental entre le droit constitutionnel et la théorie de l'État d'une part, le droit international et la théorie de la guerre d'autre part. La quatrième partie porte sur la doctrine du droit international sous Weimar, puis sous le IIIe Reich, enfin après 1945, dont la rétrospective du jus publicum europaeum. "
Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Xavier Raufer à la revue Conflits dans lequel il évoque l'évolution de la criminalité en France au cours des 20 dernières années.
Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a publié ces dernières années Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014) et, tout récemment, Le crime mondialisé (Cerf, 2019).
2001-2021 : 20 ans après. Quel bilan pour la criminalité ?
Quels contours a pris la criminalité en France depuis les vingt dernières années ?
Il n’existe pas UNE criminalité, mais plusieurs : l’une dite « de voie publique » – la plus inquiétante pour la population – plus d’autres spécifiques, affectant le monde financier, l’environnement, l’univers numérique, etc.
Pour les infractions de voie publique : effractions, agressions, braquages, vols multiples, pillage par bandes, etc., le phénomène majeur est que désormais des étrangers venus du monde entier et des immigrés (ou descendants directs) en forment l’écrasante majorité. Les récents rapports du SIRASCO (Police judiciaire – Service d’information, de renseignement et d’analyse stratégique sur le crime organisé) présentent en détail (origine, infractions, implantations …) toutes les entités criminelles actives en France. Or dans ce texte de 250 pages, les seuls bandits français émergeant d’une marée d’étrangers ou descendants, sont des Corses de Marseille, évoqués en un maigre paragraphe. Diagnostic confirmé par le rapport annuel du renseignement criminel-gendarmerie.
Enfin, l’Office des stupéfiants a sa liste des caïds de la drogue en France. Sur les dix principaux : neuf Maghrébins et un Caribéen. Pour le dire autrement, si disparaissait soudain cette criminalité allogène, le personnel policier voué à réprimer le crime serait sans dommage remplacé par quelques gardes champêtres…
A-t-elle significativement augmenté ?
Comme la population française augmente en général, sa part criminelle aussi ; avec, dans ses rangs, l’indéniable « grand remplacement » des bandits, signalé par le ministère de l’Intérieur lui-même : le « milieu » parisien, nordiste, lyonnais, stéphanois, etc. a presque disparu au profit des étrangers ci-dessus évoqués, recrutés et retranchés dans ces zones hors contrôle, ou « territoires perdus de la République », que nos ministres successifs prétendent inexistants en dépit du réalisme le plus élémentaire.
Cela dit, la criminalité financière, les atteintes à l’environnement, le cyber-crime, ont pour nuisibles des individus bien moins « issus de la diversité » que le crime de voie publique.
On lie souvent criminalité et trafics. Qu’en est-il sur la période 2001-2021 ?
Mais le crime organisé ne fait que trafiquer ! Les criminels sont d’abord des prédateurs opportunistes. Par un simple calcul coût/bénéfice (ce que je gagne, ce que je risque), ils arbitrent entre les stupéfiants, les êtres humains, les armes, la contrebande-contrefaçon, etc. selon leur flair, leur implantation, leurs compétences et complicités. C’est différent pour les mafias – les vraies. Leurs règles et codes rigides doivent être respectés sous peine de mort. Cosa nostra par exemple (la mafia de Sicile), proscrit le proxénétisme à ses affiliés. En revanche, ce n’est pas le cas pour la Camorra (Campanie, Naples) ou la Ndrangheta (Calabre).
Depuis les émeutes dans les banlieues en 2005, la droite française fantasme sur « l’explosion des banlieues ». Or cette génération de 2005 a maintenant 15 ans de plus, et on ne constate pas cette explosion. Comment analysez-vous cette peur sur les deux dernières décennies ?
Après 1962, la France a occulté le souvenir de pénibles guerres coloniales – menées sans grand appétit. Les Français sont passés à autre chose. Dans la conscience collective, restait cependant le souvenir d’une entité hostile organisée : la wilaya-France du FLN algérien, ses attentats en métropole, ses homicides communautaires, etc. Quand les émeutes violentes de fin octobre 2005 ont soudain éclaté, des médias pressés et un public inquiet ont « prolongé les courbes ». Or ces émeutes de 2005 étaient aux antipodes des péripéties FLN-MNA de 1955-1960. Elles émanaient de bandes juvéniles agissant chacune dans leur coin ; rivales, voire ennemies des gangs voisins, pour des points de deal de drogue, des rixes passées, des haines de caïds, etc. Fantasmer que ces bandes formeraient une sorte de néo-FLN assaillant la métropole était inepte : rien de tel n’est advenu.
Comment a évolué le phénomène mafieux en France depuis 20 ans ? Est-il toujours important ou est-il dépassé par d’autres mafias d’origine étrangère ?
Comme susmentionné, en France, et de la base au sommet, la délinquance ou la criminalité de voie publique sont massivement le fait d’étrangers, d’immigrés ou de leurs descendants. Votre question interroge plutôt sur l’usage du mot « mafia » par des médias d’information. Alors que ce mot, au sens criminologique précis, désigne une « aristocratie » criminelle très redoutable apparue dans moins de dix pays au monde, ces médias mettent, par sensationnalisme, le mot « mafia » à toutes les sauces. « La mafia des ordures », lisait-on ainsi récemment.
Un tel cafouillis sémantique provoque confusions et erreurs de diagnostic. Que dirait-on d’un médecin nommant cancer un panaris, ou l’inverse ? Or de même, le mésusage du mot mafia est lourd de conséquences négatives ; d’abord pour les populations portant ce gravissime poids criminel.
Qu’est-ce qu’une vraie mafia, alors ? Une entité séculaire où l’on entre par initiation, fondée sur le triptyque intimidation-omerta-soumission. En février 2012, la Revue d’Histoire des Religions définit parfaitement Cosa nostra de Sicile : « Société secrète dépourvue de statuts et de listes d’appartenance, disciplinée par des règles transmises oralement. Au sein de Cosa nostra, seule la parole donnée, la “parole d’honneur” engage à vie ». Et quelle pérennité ! Le deuxième repenti de l’histoire de Cosa nostra se présente ainsi au juge Falcone : « Je suis Salvatore Contorno, Homme d’Honneur de la septième génération, dans la famille de Santa Maria di Gesù » (Palerme). Hors des sept ou huit mafias du monde, qui n’a jamais vu des criminels de père en fils, en ligne directe depuis deux siècles ? Enfin, les vraies mafias sont quasi-indéracinables : Cosa nostra a traversé vingt ans de fascisme ; les grandes Triades chinoises, soixante-dix ans de communisme, dont les dix de la « Révolution culturelle » qui fit des dizaines de millions de victimes. Toutes ont survécu.
Tout le reste, y compris la fictive « mafia russe », ne sont que des bandes ou des gangs, dont aucun n’a jamais dépassé la première génération.
Le terme étant proprement posé, je réponds : il n’y a pas, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de mafia en France. Des cellules mafieuses italiennes en PACA, albanaises près de la Suisse (où elles sont très présentes), des mafieux turcs dans les milieux nationalistes-pantouraniens (« Loups gris ») : ça oui. Mais une mafia autochtone, nullement.
L’appréhension de la criminalité par les forces de police a-t-elle évolué elle aussi ?
Côté appréhension des phénomènes criminels (ou terroristes), la police française en est hélas restée aux méthodes d’il y a cinquante ans. Elle ne dispose d’aucun dispositif d’alerte sérieux, elle ne voit pour l’essentiel rien venir à temps (c’est à dire, pour pouvoir intervenir précocement). Elle en reste à la bonne vieille police de papa : commission d’une infraction, enquête, interpellation et déferrement. Et on recommence sur l’individu ou la bande suivants.
Or depuis la décennie 1990, pour tout problème de sécurité-souveraineté, la hantise suprême de tout gouvernant est le choc stratégique. Exemple illustre : les attaques du 11 septembre 2001 sur New York et Washington, que nul n’a prévues, voire imaginées ; attaques ayant frappé l’Amérique si fort qu’elle ne s’en est, à ce jour, pas remise.
Dans un autre domaine, la pandémie COVID 19 ne fut pas plus anticipée : le 26 février 2020, une éminence du ministère de l’Intérieur m’avertissait ainsi de ce qu’il venait d’apprendre : « Bientôt débute une pandémie hors contrôle, qu’on ne sait ni arrêter, ni soigner ». En un éclair – le 16 mars, deux semaines après – nous étions confinés.
Cette faible réactivité n’est pas à imputer à la police, mais aux récents ministres de l’Intérieur. Comment ont-ils pu supporter, sans virer des incapables au sommet puis réformer les institutions en cause, qu’après Merah et les attentats du printemps 2012, il ait fallu cinq ans pour que les instances de l’État réalisent le péril des hybrides crime-terrorisme (tous les Abdeslam, les Kouachi, etc. en sont). Comment le phénomène largement criminel des « mineurs non accompagnés », réel proxénétisme du vol exercé sur de jeunes migrants, peut-il déferler sur la France depuis 2016 sans que, depuis lors, on n’y fasse rien, sauf gaspiller des milliards d’euros à nourrir et loger des pillards ?
Telle est le principal problème de police de la France, en 2021. Il lui faut délaisser le réactif pour le proactif. À sa tête, il faut un Clemenceau : les bandits circulaient désormais en auto ? Il crée les brigades motorisées pour les affronter. Le problème crucial de la décennie 2021 n’est plus, comme en 1900, de maîtriser L’ESPACE, mais le TEMPS. Entre deux shows à usage médiatique, le ministère de l’Intérieur devrait le réaliser.
Xavier Raufer (Site de la revue Conflits, 24 décembre 2021)
Les éditions du Verbe Haut viennent de publier un roman de Marc Obregon intitulé L'Orbe. Marc Obregon est rédacteur magazine L'Incorrect.
" Qu'est-ce que l'Orbe ? Une multinationale toute puissante, un algorithme démiurgique, un recueil de poésie qui voyage à travers le temps ?
Sur fond de pandémie mondiale (mais est-ce bien la nôtre ?) un journaliste enquête sur une femme disparue, dans une capitale au bord de la guerre civile, cernée par la surveillance globale.
L’histoire d'un amour fou, peut-être. L'histoire de notre futur, peut-être. L'histoire de l'Orbe, surtout, qui est au croisement de toutes choses et qui façonne tous les destins.
Ecume des Jours cyberpunk, L’Orbe est un voyage halluciné dans l’inconscient cauchemardesque de notre siècle covidé. "
Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Julien Rochedy à Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque l'actualité politique et métapolitique en France.
Publiciste et essayiste, Julien Rochedy, qui est une figure montante de la mouvance conservatrice et identitaire, a déjà publié plusieurs essais dont Nietzsche l'actuel, et L'amour et la guerre - Répondre au féminisme.
Les éditions Ovadia viennent de publier, dans leur collection dirigée par Baptiste Rappin, un essai de Raphaël Mandin intitulé La philosophie de la survie. Raphaël Mandin est professeur agrégé de philosophie.
" Le survivalisme, apparu au début des années 60 dans le sillage de la guerre froide, est un projet de vie personnel qui consiste à ne plus faire confiance à l’Etat pour prendre en charge sa sécurité et son avenir. Il s’agit de « réapprendre à survivre par soi-même » dans l’anticipation d’un effondrement de la civilisation.
Souvent relégué au rang de curiosité, le survivalisme n’a pas eu jusqu’à présent la philosophie qu’il mérite. Or, au regard de notre situation politique et environnementale précaire, qui oserait affirmer aujourd’hui que vouloir se réapproprier ses conditions de survivance est une démarche dénuée de sens ? L’auteur de cet essai entend donc prendre au sérieux cette proposition en démontrant que la fascina- tion actuelle pour la figure du survivant, telle qu’elle s’exprime en particulier à travers le cinéma ou la littérature, n’est pas qu’un effet de mode ou un repli angoissé de l’individu sur lui-même, mais au contraire l’aboutissement logique d’une exigence de liberté et de lucidité. Il existe ainsi une véritable pensée de la survie individuelle (des Cyniques à Jünger en passant par Rousseau, Nietzsche, Thoreau, Bernanos etc.) que ce livre propose de restituer et de prolonger. "