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Métapo infos - Page 206

  • Les pires mensonges et manipulations des médias français...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'entretien donné le 11 janvier 2023 par Jean-Yves Le Gallou à Clémence Houdiakova dans le cadre de son émission Ligne Droite qu'elle anime sur Radio Courtoisie, pour évoquer la prochaine Soirée des Bobards d'or, qui se déroulera le 13 février prochain, au théâtre du Gymnase à Paris.

    Ancien haut-fonctionnaire et homme politique, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a, notamment, publié La tyrannie médiatique (Via Romana, 2013),  Immigration : la catastrophe - Que faire ? (Via Romana, 2016), Européen d'abord - Essai sur la préférence de civilisation (Via Romana, 2018), Manuel de lutte contre la diabolisation (La Nouvelle Librairie, 2020) et, tout dernièrement, La société de propagande - Manuel de résistance au goulag mental (La Nouvelle Librairie, 2022).

     

     

                                            

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  • Juridiquement correct...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier un essai de Bertrand Saint-Germain intitulé Juridiquement correct - Comment ils détournent le droit.

    Bertrand Saint-Germain est docteur en droit et universitaire. Il exerce également des fonctions d’élu local et de conseil en stratégie juridique. Cette position lui permet de porter un regard critique et lucide sur l’utilisation politique du droit dans les débats publics.

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    " Toute guerre se remporte avec des hommes et des munitions, y compris celle des idées. Aujourd’hui l’histoire, la politique, l’économie, la culture, le droit sont des champs de bataille. À nous d’y triompher de la pensée unique. Beaucoup ont déjà pris la plume, tels Jean Sévillia, Philippe de Villiers ou Mathieu Bock-Côté. Mais à cette aventure intellectuelle, le droit reste étranger. Chose curieuse, au regard de son immixtion dans nos vies, réglées comme des horloges suisses par ses rouages. Mal interprété, il regorge d’idées fausses, parfois sciemment entretenues par nos législateurs à des fins politiques. Remettre le droit à l’endroit ? C’est l’objet insolite de cet ouvrage.

    Les hommes naissent-ils réellement libres et égaux en droit ? Nos élus nous coûtent-ils trop cher ? La naissance d’un étranger en France le rend-elle nécessairement français ? Le droit européen est-il vraiment supérieur au droit national ? Trente questions pour y voir clair et combattre les idées reçues. "

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  • Alain de Benoist : « Je suis résolument hostile à l’immigration, pas aux immigrés »

    Nous reproduisons un entretien donné récemment par Alain de Benoist à la revue Monde & Vie dans lequel il évoque la question de l'immigration.

    Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019),  La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020),  La place de l'homme dans la nature (La Nouvelle Librairie, 2020), La puissance et la foi - Essais de théologie politique (La Nouvelle Librairie, 2021), L'homme qui n'avait pas de père - Le dossier Jésus (Krisis, 2021) et, dernièrement, L'exil intérieur (La Nouvelle Librairie, 2022).

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    Alain de Benoist : « Je suis résolument hostile à l’immigration, pas aux immigrés »

    MONDE & VIE : Peut-on encore parler de l’immigration de façon raisonnable ? Sur ce sujet, quelle est votre position ?

    ALAIN DE BENOIST. Faisons déjà un état des lieux. Depuis plus d’un demi-siècle, la plupart des pays d’Europe occidentale subissent une immigration massive mal contrôlée, voire pas contrôlée du tout. Au fil du temps, et avec l’instauration du regroupement familial, ces arrivées ont pris la forme d’une immigration de peuplement : en 2020, près d’un tiers des enfants nés en France avaient au moins un parent d’origine extra-européenne. En l’espace de quelques décennies, la France est ainsi devenue une société non pas tant multiculturelle que multiraciale.

         Paradoxalement, l’immigration rassemble aujourd’hui plus encore qu’elle ne divise. Toutes les enquêtes d’opinion dont on dispose montrent en effet qu’entre les deux tiers et les trois quarts des Français sont hostiles à l’immigration. Non par racisme (la société française est beaucoup moins raciste qu’il y a trente ou quarante ans), mais du fait des pathologies sociales associées au phénomène migratoire, notamment la délinquance et l’insécurité (la grande majorité des immigrés ne sont pas des délinquants, mais la grande majorité des délinquants sont issus de l’immigration), et parce que le « seuil de tolérance » a depuis longtemps été franchi. Cela signifie que de plus en plus de Français se sentent devenir eux-mêmes étrangers dans leur propre pays, parce qu’ils voient disparaître les modes de sociabilité qui étaient les leurs et qu’ils ne parviennent plus à se reconnaître dans la plupart des gens qu’ils côtoient.

         Bien conscients de cette évolution, rares sont désormais les partis politiques qui souhaitent toujours plus d’immigration. Il y a cependant au moins trois milieux qui y sont favorables : d’abord la majorité des libéraux, qui pratiquent la religion du libre-échange et militent traditionnellement pour la libre circulation des personnes et des biens, et donc pour la suppression des frontières. Le libéralisme n’envisageant les collectivités que comme des regroupements d’individus, l’immigration ne se définit à ses yeux que comme l’entrée sur un territoire donné d’un certain nombre d’individus qui choisissent de rejoindre d’autres individus. C’est ce qui permet aux libéraux d’affirmer que toutes les immigrations sont les mêmes, celles des populations sub-sahariennes comme celles de Italiens ou des Polonais. Le patronat, qui sait bien que l’immigration a toujours été l’armée de réserve du capital, appuie cette position : l’immigration à ses yeux se traduit par une simple augmentation du nombre des consommateurs et par l’arrivée d’une force de travail peu revendicative, ce qui favorise une pression à la baisse sur les salaires.

         Le deuxième milieu pro-immigration est celui des « humanitaires », qui pensent qu’il n’y a pas de problèmes que la « générosité » et l’amour désincarné ne puissent résoudre. Aspirant à la « communion universelle » capable de « surmonter toutes les barrières historiques et culturelles » dont parle l’encyclique Fratelli tutti, leurs armes favorites sont l’intimidation morale, l’appel à la repentance, la définition de l’accueil sans conditions comme devoir sacré, la victimologie compassionnelle et lacrymale – ce qui leur permet d’affirmer qu’ils incarnent l’empire du Bien. Il y a enfin une minorité plus radicale, qui en tient pour une conception « rédemptrice » de l’immigration, censée apporter un « sang neuf » à une société qui aurait besoin de plus « diversité », c’est-à-dire plus de métissage, et qui compte sur les immigrés pour subvertir et régénérer une France historique qui lui fait horreur.

         Le point commun de tous ces milieux est une adhésion inconditionnelle à l’idée d’une société « ouverte » (ou « inclusive »), dont l’objectif final est de remplacer un monde diversifié formé de peuples et de cultures relativement homogènes en un monde homogène formé de sociétés radicalement « créolisées ».

         Ma position est simple : comme la majorité des Français, je suis résolument hostile à l’immigration. À l’immigration, mais pas aux immigrés. À leur endroit, je n’ai aucune inimitié de principe, pas plus que je n’en ai pour leurs cultures d’origine ou pour les pays d’où ils proviennent. Je ne les tiens pas pour interchangeables, et je ne suis pas de ceux qui se réjouissent de voir un certain nombre d’entre eux se noyer en Méditerranée. Pierre Manent me disait récemment qu’il ne croyait ni à la laïcité, ni à l’assimilation, ni à la remigration. C’est aussi ma position.

    MONDE & VIE : Stephen Smith, à propos de l’abondance du flux migratoire en provenance de l’Afrique sub-saharienne, a pu parler, sans être démenti par personne, de « ruée vers l’Europe ». Est-ce la misère qui explique et qui justifierait l’immigration ? Quels sont dans les pays d’origine, ceux qui peuvent partir vers l’Europe ?

    ALAIN DE BENOIST. Au départ, la motivation est purement économique : il s’agit de trouver en Occident un travail mieux payé, fût-ce au prix d’une prise de risque vital. S’y ajoute l’illusion persistante, mais entretenue par la télévision, que l’Occident est un Eldorado. Sur place, bien sûr, on déchante – mais on reste. Cependant, de plus en plus d’immigrés invoquent aujourd’hui un motif familial plutôt qu’un motif de travail.

         Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas les plus pauvres qui émigrent, mais plutôt des hommes appartenant à la fraction inférieure de la petite-bourgeoisie, souvent éduqués et parfois diplômés. Outre les dangers du parcours, qu’on aurait tort de négliger, la « ruée vers l’Europe » coûte cher (plusieurs milliers d’euros pour satisfaire aux seules exigences des passeurs). Il n’est pas rare que tout un village se cotise pour aider les candidats au départ. C’est une sorte d’investissement.

    MONDE & VIE : Que faut-il penser de ceux qui invoquent l’« État de droit » ou la Déclaration des droits de l’homme pour défendre une immigration sans limite ?

    ALAIN DE BENOIST. D’abord qu’il y a une certaine ironie à vouloir soutenir au nom des droits de l’homme des populations dont on nous dit par ailleurs qu’elles violent quotidiennement ces mêmes droits. Cela dit, on peut s’étonner de voir tant d’hommes « de droite » reprendre à leur compte sans état d’âme ces critiques directement héritées des Lumières, visant des mœurs « archaïques » ou « moyenâgeuses » qui sont exactement celles que l’on adressait autrefois aux sociétés traditionnelles et au catholicisme.

         Mais il y a aussi là un vrai problème de fond. Quand Michèle Tribalat dit qu’« on est passé d’une immigration de travail à une immigration fondée sur des droits », elle fait une observation qui va loin, bien que beaucoup ne s’en rendent pas compte. Autrefois, on cherchait à s’installer dans un autre pays pour toutes sortes de raisons. On déposait des demandes, on espérait être accepté, mais on ne faisait pas de l’immigration un « droit ». On ne disait pas : « Je veux rentrer chez vous parce que j’en ai bien le droit. » Ce glissement est lui aussi d’origine libérale : s’il n’y a que des individus et des « territoires », interchangeables les uns comme les autres, la libre circulation des personnes implique que n’importe qui peut s’installer où il veut.

         On touche par ailleurs ici à un autre aspect essentiel de la question. Beaucoup de gens s’imaginent qu’il suffirait, pour régler le problème des flux migratoires, de faire preuve de plus de volonté. C’est oublier que les politiques ont les mains liées par les juges, et qu’en dernière instance ce sont eux qui décident, et donc qui dirigent. Là encore, le libéralisme est fautif puisqu’il n’a jamais cessé de vouloir soumettre les souverainetés nationales et populaires à la « sur-souveraineté » des instances juridiques. C’est une décision de la Cour de justice de l’Union européenne, par exemple, qui a fait que le séjour irrégulier n’est plus un délit. De même est-ce le conseil d’État qui, en décembre 1978, a consacré le droit au regroupement familial que les pouvoirs publics voulaient limiter. Il ne fait pas de doute, pour prendre deux exemples simples, que si l’on décidait l’abolition du droit du sol ou que l’on décidait de ne plus admettre aucune demande d’asile sur le territoire français (les demandes devant obligatoirement être faites auprès des consulats dans les pays d’origine), les juges y mettraient pareillement leur veto.

    MONDE & VIE : M. Dupond-Moretti a expliqué naguère à la télévision, qu’il était pour l’immigration parce que grâce à elle il pouvait employer une femme de ménage à un prix abordable et trouver facilement un taxi. De quoi, selon vous, ce genre d’argumentation est-elle le symptôme ?

    ALAIN DE BENOIST. D’une forme typiquement postmoderne de néocolonialisme. Hier, on avait des « boys », aujourd’hui on a des livreurs de pizzas et des nounous à domicile. L’évolution des centres-villes en témoigne : à terme, on n’y trouvera plus que des bobos et des domestiques issus de l’immigration, convenablement exploités en toute bonne conscience au nom des lois du marché.

         C’est aussi une forme évidente de racisme de classe. Dans la France périphérique, les choses ne se passent pas comme ça. Les classes populaires, qui représentent près d’un Français sur deux, sont les plus hostiles à l’immigration parce que, contrairement aux habitants des beaux quartiers, ce sont elles qui en subissent de plein fouet les conséquences. Les classes populaires stigmatisées, les classes moyennes désaffiliées vivent aujourd’hui une triple insécurité : culturelle, politique et sociale. La sociabilité à la française est souvent leur seule référence culturelle, mais elles ont aussi besoin d’un État social et protecteur. C’est la raison pour laquelle le social et le culturel sont strictement indissociables dans leur hiérarchie d’attentes. C’est pour ne l’avoir pas compris qu’Éric Zemmour a perdu son pari, qui visait à réactiver le clivage gauche-droite, en abandonnant le social à la gauche.

    MONDE & VIE : Que pensez-vous de ceux qui entendent utiliser cette ruée démographique en défendant une immigration choisie (par les pays d’accueil) plutôt qu’une immigration sans contrôle ? Y a-t-il une autre solution que l’immigration choisie pour mettre fin au chaos migratoire que représentent les 500 000 migrants légaux et illégaux qui s’installent en France chaque année ?

    ALAIN DE BENOIST. Une immigration choisie est sans doute préférable à une immigration totalement incontrôlée. Mais choisie selon quels critères ? Il n’est que trop évident que ce seront des critères économiques, puisqu’aux yeux de la classe dominante l’immigration est avant tout un problème économique, et plus encore un problème « technique », étant donné que pour les libéraux les problèmes politiques ne sont en dernière analyse que des problèmes techniques. En termes clairs, on choisira les immigrés dont l’apport permettra de maximiser les profits du capitalisme libéral. Et du même coup, en écrémant les « meilleurs », c’est-à-dire les plus performants, on privera les pays d’origine d’un certain nombre d’élites dont ils auraient le plus grand besoin.

    MONDE & VIE : Pensez-vous que l’on puisse maîtriser le phénomène migratoire par une loi immigration, c’est-à-dire par un certain nombre de mesures issues de la technocratie étatique ?

    ALAIN DE BENOIST. Permettez-moi de vous rappeler que des « lois immigration », il y en a eu en moyenne une tous les deux ans depuis plus d’un demi-siècle, sans que le problème soit réglé pour autant. Cela montre que les pouvoirs publics ont toujours agi au coup par coup, en fonction des conjonctures économiques et des échéances électorales, en se bornant à répéter des pieux souhaits et des mantras. La vérité, comme le notait récemment le sociologue Smaïn Laacher, c’est qu’il n’y a jamais eu de doctrine française en matière d’immigration, doctrine dont on aurait pu déduire des principes et des règles d’action.

         Le problème, c’est que la mise au point d’une telle doctrine exigerait une véritable transformation des esprits. Pas de doctrine migratoire en l’absence d’une claire idée de ce qu’est un peuple (et non un agrégat d’individus), de ce qu’est un pays (et non un « territoire »), de ce qu’est une culture, une civilisation, une sociabilité spécifique, des valeurs partagées, etc. On en est plus loin que jamais.

    MONDE & VIE : L’Europe nous donne à voir un christianisme décomposé après une longue période de prospérité, en particulier missionnaire, et un islam recomposé après une longue léthargie. Quelle est la place du fait religieux dans le caractère anxiogène des flux migratoires aujourd’hui ?

    ALAIN DE BENOIST. Une place indéniable, mais qui n’est pas exempte de fantasmes. Qu’un grand nombre d’immigrés soient de religion musulmane complique évidemment les choses, surtout à un moment où l’on assiste au réveil d’un islamisme agressif dont l’actualité nous fournit des exemples quotidiens. Beaucoup interprètent cet islamisme comme synonyme de l’islam, ce qui reste à démontrer, et y voient un phénomène fondamentalement religieux, alors qu’à mon avis il s’agit d’un phénomène politique sous couvert d’habillage religieux.

         Vous êtes probablement de ceux qui estiment que le problème de l’immigration se réglerait beaucoup plus facilement si les nouveaux venus étaient catholiques, et non pas musulmans. Il y a du vrai dans cette opinion, mais il ne faut pas non plus la surestimer. Les États-Unis connaissent un problème d’immigration d’une ampleur redoutable, et pourtant la grande majorité de leurs immigrés sont des catholiques latinos. Tout centrer sur la religion revient à dire qu’un chrétien préfèrera toujours voir s’installer en France un Malien catholique plutôt qu’un athée norvégien, et qu’un païen préfèrera toujours voir s’y installer un animiste congolais plutôt qu’un catholique polonais ! On voit bien que ce genre de considérations ne mène pas bien loin. Il montre seulement que le problème de l’immigration ne peut pas se réduire exclusivement à des questions de croyance ou de religion.

    MONDE & VIE : Vous qui avez beaucoup réfléchi sur le problème de l’identité et qui republiez ces jours-ci votre ouvrage « Nous et les autres » aux éditions du Rocher, pensez-vous que dans cette crise migratoire l’Europe ait des valeurs à défendre ? Quelles sont-elles ? Comment pouvons-nous à nouveau dire « nous » et sur quels critères désignons-nous « les autres » ?

    ALAIN DE BENOIST. Pour répondre à cette question, il faudrait déjà s’étendre sur le périmètre de la « nostrité ». Qui est-ce « nous » dont vous parlez ? Les catholiques ? Les Français ? Les Européens ? Les Occidentaux ? L’Europe a certainement des valeurs à défendre, mais surtout une histoire et une personnalité à faire aimer. Malheureusement, le débat sur l’immigration s’enferme aujourd’hui dans une confrontation entre assimilation et intégration, universalisme et « communautarisme », qui n’est qu’une impasse. Le « communautarisme » que l’on pourfend au nom des « valeurs de la République » n’est qu’une caricature d’esprit communautarien, une manière inavouée de faire sécession pour mettre en place une contre-société. Les communautés véritables ne posent pas ce genre de problèmes, à commencer par la communauté juive, les communautés asiatiques, arméniennes, tamoules, etc., qui ont très bien su concilier particularismes et acceptation d’une nécessaire loi commune.

         Mon livre sur l’identité aborde ce vaste sujet sous toutes ses dimensions. Il montre que l’identité n’est jamais un sujet simple et que, sur la question de l’immigration, l’affirmation identitaire des nouveaux venus contraste singulièrement avec l’appauvrissement du sentiment d’identité en Europe. On dit souvent que les immigrés détestent la France. C’est en effet parfois le cas (pas toujours !). Mais l’idéologie dominante n’a-t-elle pas sa part de responsabilité dans cette détestation ? Écoutons plutôt Christophe Guilluy : « Quand on débarque de l’autre bout du monde, et qu’on nous dit que notre voisin est raciste, à moitié débile, à fond dans la consommation, son objectif de vie étant de bouffer et de regarder la télé, on ne va pas épouser ses valeurs ! »

    Alain de Benoist (Monde & Vie, janvier 2023)

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  • Vers l'explosion des États-Unis ?...

    Les éditions Buchet-Chastel viennent de publier une enquête de Stephen Marche intitulé USA, la prochaine guerre - Vers l'explosion des États-Unis ?. Stephen Marche  est un écrivain, essayiste et journaliste canadien. Il écrit, notamment, pour le New York Times, le Wall Street Journal et le New Yorker.

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    " Depuis la guerre de Sécession, jamais l’Amérique n’a été autant divisée.

    Républicains vs Démocrates, élites des côtes vs Amérique des oubliés, luttes interraciales, contestation de la Cour suprême et des institutions, multiplication des fusillades de masse, assaut du Capitole en janvier 2021…

    Un sondage récent (AEI) révèle que 46 % des Américains pensent qu’une future guerre civile est probable. Le pays est-il au bord de la grande fracture ?

    Stephen Marche a imaginé cinq scénarios plausibles susceptibles de déclencher le chaos : un shérif cynique se battant contre les troupes fédérales et les bureaucrates pour sauver un vieux pont, la tentative d’assassinat de la présidente par un jeune désœuvré, un violent ouragan s’abattant sur New York… cinq événements qui dérapent présentés chacun comme une courte nouvelle et suivis par une analyse minutieuse de leur impact.

    Des scénarios élaborés en interviewant des centaines d’experts – militaires, historiens, policiers, politiciens, écologistes, scientifiques… – et ceux qui, au cœur de l’État, sont déjà chargés de préparer les plans de bataille en cas de guerre civile.

    Stephen Marche nous offre une enquête vertigineuse qui nous interroge avec une grande lucidité sur l’avenir de la démocratie américaine. "

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  • Quel avenir aux empires ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre de Lauzun cueilli sur Geopragma et consacré à la question des empires. Membre fondateur de Geopragma, Pierre de Lauzun a fait carrière dans la banque et la finance.

     

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    Quel avenir aux empires ?

    Nous sommes tellement convaincus que la démocratie à l’occidentale est l’étape finale de l’histoire que nous n’envisageons pas un instant que celle-ci puisse aller dans un autre sens. Cela résulte du fait que la démocratie étant sacralisée dans nos sociétés comme le bien par excellence, on ne voit d’alternative que dans ce qui parait être le mal absolu, et qu’on croit être l’opposé exact de la démocratie, le totalitarisme. Mais il y a d’autres configurations possibles, comme l’histoire l’a montré. Et notamment les empires. L’actualité met en outre les projecteurs sur la coupure en cours entre les démocraties occidentales et ce qu’on perçoit comme une alternative russo-chinoise, vue comme autoritaire, agressive et, précisément, impériale.

    On parle donc beaucoup d’empires. Mais avec beaucoup d’imprécision. Il y en a eu des formes variées dans l’histoire, mais le terme n’a son sens plein que pour désigner un pouvoir autoritaire, direct, sur un territoire vaste et relativement hétérogène, dépassant l’horizon d’une nation. C’est le sens qui sera retenu ici. Au sens strict il n’y a en plus vraiment aujourd’hui, tout au plus partiellement : le langage courant parle d’empire américain, pour ce qu’il est plus précis d’appeler une hégémonie.

    Est-ce à dire qu’il n’y en aura plus à l’avenir ? Non, et le contraire est même probable. Nous sommes en effet dans une période de transition : nos systèmes donnent bien des signes de faiblesse, les brassages de peuples s’intensifient notamment dans les pays avancés, de nouvelles puissances montent, et la guerre réapparaît là où on ne l’attendait plus. L’histoire va donc se remettre en mouvement. Or dans une période troublée et évolutive, la formule impériale a toutes ses chances. Ce qui ne veut pas dire que cela soit souhaitable…

    Qu’est-ce qu’un empire ?

    Le terme d’empire défini comme ci-dessus s’oppose à celui de nation. Ce qui caractérise sauf rares exceptions une nation est son homogénéité ethnoculturelle. L’empire, lui, est plurinational, même si une ethnie ou nation y domine. La problématique de l’empire se définit dès lors largement par rapport à la question nationale. Un des aspects de cette opposition est la question de la démocratie. Comme je l’ai montré ailleurs (Les Nations et leur destin), le système démocratique exige normalement de s’appliquer à une nation, homogène, ayant la même langue et la même culture. Une nation peut être démocratique (au sens large) ou pas, un empire normalement pas.

    Un empire est en général le fruit d’une conquête militaire, et le rapport de forces en reste une dimension essentielle. Certains sont plus ou moins éphémères, et sans trace historique ultérieure. Car ils durent en général moins que les nations au sens large, parce que plus complexes, et faute du support objectif que ces dernières trouvent dans le fait national. Mais on a des cas d’empires qui ont duré longtemps et joué un rôle significatif, ainsi Rome, ou la Chine impériale. Toutes deux se sont avérées capables d’offrir une possibilité réelle d’assimilation aux populations conquises et d’abord à leurs dirigeants. Par-là de tels empires ont adopté certains des traits d’une nation, et notamment une certaine unité linguistique. Et ils ont duré plus longtemps.

    L’expérience de l’Europe est tout à fait différente. L’histoire européenne n’a pas fourni de cas d’unification impériale et s’est même caractérisée par son éloignement de ce modèle, qui imprégnait pourtant les esprits encore au Moyen Âge. Cette grande fragmentation politique sur une base largement nationale est spécifique à l’Europe. Quant aux empires coloniaux européens à partir du XIXe, ils étaient clairement distingués de leurs métropoles. Celles-ci étaient des démocraties au moins partielles, nationales, et leurs empires non. Ils ont joué un rôle décisif pour modeler la planète telle que nous la connaissons. Mais fondés qu’ils étaient sur des principes contradictoires et sur un rapport de force transitoire, sans véritable assimilation, ils ont très peu duré.

    Empires et nations : forces et faiblesses

    On l’a dit, l’empire est une entité vaste, complexe, réunissant des parties hétérogènes. L’État-nation, lui, raisonne sur un seul peuple, un seul territoire, une seule communauté politique. La nation tend à homogénéiser et exclure ce qui n’entre pas dans son schéma, l’empire lui traite différemment les différents peuples. Il accepte la différence comme telle, moyennant soumission ; l’État-nation cherche à la dépasser. Cette hétérogénéité possible permet à un empire de gouverner, du moins un temps, des ensembles plus vastes et diversifiés, ce que la base nationale exclut. Les empires sont d’ailleurs souvent pragmatiques et flexibles, tant que leur pouvoir n’est pas remis en cause.

    L’existence de sous-communautés est relativement compatible avec les systèmes autoritaires et donc les empires. Mais c’est contradictoire avec une démocratie. Celle-ci suppose en effet que les élections se fassent sur la base d’un vote sur des options diverses, au sein d’une population suffisamment cohérente et homogène pour que la minorité accepte la loi de la majorité comme représentative d’un peuple auquel tous s’identifient. Si ce n’est pas le cas, la démocratie sera remise en cause et, au-delà d’elle, la vie commune et la solidarité qu’elle comporte.

    D’où une conséquence importante : l’empire (ou un autre système autoritaire) peut donner une réponse à la désagrégation de systèmes politiques, notamment démocratiques, si leur hétérogénéité notamment culturelle ou ethnique devient ingérable. Ce qui nous conduit à une interrogation importante pour notre époque. Au vu de l’hétérogénéité et des fragilités croissantes de nos constructions politiques, l’idée vient à l’esprit que les chances des empires à l’avenir sont loin d’être nulles, malgré leur limites.

    Des exemples d’empires dès aujourd’hui ?

    Où en est-on aujourd’hui ? Si nous n’avons actuellement plus d’empire au sens retenu ici, certaines situations méritent attention.

    Il y a d’abord actuellement plusieurs exemples intermédiaires, de pays pluriethniques ou plurinationaux, mais où l’une de ces nations ou ethnies est nettement majoritaire et structure l’État. Des exemples évidents en sont l’Iran, la Turquie, certains pays d’Amérique latine Ces minorités fortes subsistent, mais elles sont en position d’infériorité nette ; et donc cela peut durer.

    Le cas russe est à mettre à part. Il y a toujours eu dans l’empire russe comme en URSS une majorité russe, mais les minorités y étaient importantes. A l’époque, le pouvoir avait su se maintenir par un mélange d’autoritarisme et d’intégration habile d’élites locales, qui trouvaient une place dans le système impérial. Cet empire s’est désagrégé. Reste aujourd’hui une situation confuse. Il y a en Russie même des minorités appréciables, notamment musulmanes. En cela, elle se rangerait plutôt dans la série précédente. Mais le cas russe en diffère à deux titres, le premier étant la présence de minorités russes à l’extérieur, question sensible et reliée au passé impérial. Le deuxième est que la Russie ne considère pas ce qui relevait de l’empire russe ou de l’URSS comme complètement extérieur. D’une certaine façon, sa conception de soi et ses frontières ne sont pas clarifiées. D’où la question d’une permanence impériale dans la problématique russe.

    La Chine présente des traits analogues, avec ses minorités tibétaines, ouïgoures etc., mais en moins marqué : la prépondérance de l’ethnie chinoise y est massive ; en outre son territoire correspond très largement à celui de l’ancien empire et elle a peu de revendications historiques à faire valoir.

    A terme, la réémergence d’empires ?

    Un empire à l’ancienne suppose la conquête militaire par un pays de ses voisins. A première vue, il paraît ne pas y avoir de base pour cela dans le monde que nous connaissons aujourd’hui. En outre le maintien de l’hégémonie américaine dans des zones majeures de la planète rend l’exercice difficile.

    Il y a une exception possible, on l’a vu : la Russie. Mais en regardant de près, la réponse ne paraît pas non plus assurée. On note d’abord dans ce pays une hésitation entre le modèle impérial et un modèle national russe : l’invasion de l’Ukraine est-elle motivée par la remise en cause de sa réalité comme État, au profit d’une vision impériale ; ou n’assiste-t-on pas, de façon pas nécessairement consciente côté russe, à une affirmation ethnico-nationale proprement russe ? En tout cas l’agression a eu pour effet de souder un sentiment national ukrainien jusqu’ici flou, appelé à durer au moins dans la partie centre et ouest. De ce point de vue, l’invasion aura probablement ce résultat a priori paradoxal d’y faire basculer la problématique dans un sens national homogène, comme l’ont fait les nettoyages ethniques post-yougoslaves. S’agissant des autres minorités russes ou russophones de la périphérie immédiate, on pourrait imaginer une agression russe dans les pays baltes (mais la Russie se heurterait ici directement à l’Otan), ou au Kazakhstan. Mais là encore cela ne déboucherait pas sur un empire, et par certains côtés au contraire : on s’éloignerait de ce modèle pour se rapprocher d’une logique purement nationale (agressive en l’occurrence). Tout autre est la question des éventuelles ambitions russes au-delà de ce périmètre russophone, notamment dans sa zone de domination anciennement soviétique (Caucase, Asie centrale, etc.). Mais en supposant que la Russie en ait l’intention, elle ne paraît en état d’aller bien loin, au vu des limites de l’armée russe apparues en Ukraine, sans parler de celles de l’économie et de la démographie ; et elle se heurterait assez vite à d’autres puissances (Otan, et même Chine). Et ce serait a fortiori le cas au-delà de ces zones. Dès lors, la perspective véritablement impériale apparaît dans les années qui viennent plutôt limitée pour ce pays, au-delà d’une forme d’hégémonie sur une partie de l’ancienne URSS.

    La perspective impériale est en revanche bien plus plausible à terme plus ou moins éloigné dans le monde arabo-musulman, surtout avec le recul de l’hégémonie américaine. Ainsi dans le monde arabe où les États restent assez artificiels, et souvent sans base nationale propre suffisante. Par ailleurs, Turquie et Iran, en partie hétérogènes, ont été de vrais empires et s’en souviennent. La Turquie notamment, avec sa nostalgie ottomane soigneusement entretenue par R. Erdogan et la constitution progressive d’un rôle international qui pourrait assez vite tourner à l’empire. Mais un Iran dépassant l’impasse actuelle pourrait aussi entrer dans ce schéma.

    De même, la possibilité d’empires est tout à fait concevable à terme en Asie, notamment avec l’impressionnante émergence de puissances comme la Chine ou l’Inde. Certes, cela ne paraît pas être leur priorité dans l’immédiat, car elles sont pour l’essentiel axées sur leur montée en puissance, même si elles ne dédaignent pas d’exercer une forme d’hégémonie. Mais la situation pourrait évoluer à terme plus long. Et leur surpuissance par rapport aux pays voisins sera alors considérable.

    Une forme nouvelle d’empire : l’Europe ?

    Il est intéressant d’élargir le débat au-delà des empires classiques, construits sur une base guerrière. A notre époque on peut en effet envisager des processus différents d’évolution vers des formes politiques de type impérial. A terme plus ou moins long, dans un contexte instable où la confiance deviendrait très difficile, des formules robustes comme celle-là peuvent alors avoir leurs chances. La remarque vaut bien sûr d’abord pour les empires éventuels qu’on vient d’évoquer, des hégémonies pouvant devenir tellement prégnantes qu’elles ressemblent à des empires ; on pense alors naturellement d’abord à la Chine.

    Mais la question mérite d’être posée dans le cas de l’Europe. En fait, élément militaire mis à part, l’Union européenne ressemble quelque peu à un empire : ce n’est pas une nation mais elle est composée de nations variées ; elle constitue un pouvoir supranational en surplomb, qui se fonde certes en principe sur les démocraties nationales, mais tend à considérer le niveau national comme subalterne, historiquement dépassé, à réguler par en-haut. Ce pouvoir n’est pas élu directement comme un pouvoir politique national ; le ‘parlement’ est élu sur la base d’élections qui se font en fait sur des listes nationales ; l’exécutif n’est pas élu. Le pouvoir politique européen n’est donc pas véritablement responsable devant des électeurs. Ce pouvoir reste toutefois limité à certains domaines, même s’ils sont de plus en plus vastes ; on reste donc dans une situation intermédiaire.

    Comment peut-il évoluer ? Il ne peut pas se construire politiquement comme une démocratie nationale : il n’y a pas de peuple européen, ni de vie politique européenne. Il pourrait évidemment se rebâtir sur un projet différent, fondé sur ses nations, mais il ne prend pas ce chemin. Il peut bien sûr continuer de stagner dans un entre-deux bâtard sous hégémonie américaine : c’est le plus probable.

    Mais, hors une dislocation possible, on peut imaginer un autre scénario, surtout en cas de crise grave. Dans un contexte de fragilisation des systèmes politiques et économiques nationaux, dont les bases d’identification nationale ont été érodées, ce à quoi s’ajoute l’hétérogénéité croissante des populations vivant en Europe, avec une immigration massive qui peut encore s’accélérer, on peut imaginer, lors d’une crise très grave, un transfert de pouvoir massif, plus ou moins consensuel des états membres à Bruxelles, qui deviendrait tête d’une sorte d’empire. Cela dit, cet empire resterait un peu bizarre, du fait que militairement il est a priori peu probable à ce stade qu’il se détache de l’Otan et donc de l’hégémonie américaine. C’est donc un scénario, mais pas la plus forte probabilité.

    Pierre de Lauzun (Geopragma, 8 janvier 2023)

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    «La gare du Nord n'a plus grand-chose à voir avec la France»

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    - sur Ligne Droite, la matinale de Radio Courtoisie, François Bousquet allume Harry et Meghan, le couple de rebelles princiers...

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