Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Métapo infos - Page 205

  • Sur les hommes du fascisme...

    Gran-Consiglio.jpg

     

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Frédéric Le Moal à Jean-Baptiste Noé dans lequel il évoque son dernier ouvrage Les hommes de Mussolini (Perrin, 2022). Docteur en histoire et professeur au lycée militaire de Saint-Cyr, Frédéric Le Moal, qui est un spécialiste de l’histoire de l’Italie du XXème siècle, est déjà l'auteur d'une Histoire du fascisme (Perrin, 2018).

                                                          

    Lien permanent Catégories : Entretiens, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Le temps des peurs...

    Les éditions du Cerf viennent de publier un nouvel essai de Michel Maffesoli intitulé Le temps des peurs

    Penseur de la post-modernité, ancien élève de Julien Freund et de Gilbert Durand, Michel Maffesoli a publié récemment  Les nouveaux bien-pensants (Editions du Moment, 2014) , Être postmoderne (Cerf, 2018), La force de l'imaginaire - Contre les bien-pensants (Liber, 2019), La faillite des élites (Lexio, 2019) ou  L'ère des soulèvements (Cerf, 2021).

     

    Maffesoli_Le temps des peurs.jpg

    " Nos peurs peuvent-elles être instrumentalisées ? Oui, répond Michel Maffesoli qui montre comment une élite centrée sur les anciennes valeurs productivistes et individualistes " invente " sans discontinuer de nouveaux dangers, pour normaliser et contraindre les comportements individuels.

    La peur est un sentiment intemporel, propre à une espèce humaine consciente de sa finitude. Dans le passé ces émotions ont été régulées par diverses croyances religieuses et par des rites collectifs. La modernité a développé une idéologie du progrès, laissant accroire que l'homme pouvait éradiquer le mal, vaincre la maladie, voire la mort.
    La gestion de la " pseudo-pandémie " s'est inscrite dans cette idéologie scientiste, rationaliste et les diverses élites au pouvoir (politiques, hauts fonctionnaires, experts médiatiques et médiatisés) ont amplifié les dangers, pour justifier la restriction des relations sociales et ce qui constitue en général l'essence de l'Être-ensemble.
    L'auteur analyse ici la stratégie utilisée par le pouvoir : déni de la mort et de la finitude, utilisation de la scène médiatique, stigmatisation de tout mise en cause de la doxa. Il s'attache à inscrire cette critique dans l'idéologie moderne qu'il estime dépassée par les changements de valeurs à l'œuvre dans la société de base.
    Les divers mouvements de rébellion du peuple s'inscrivent en effet dans un refus de l'idéologie progressiste et réhabilite un ordre naturel que la modernité avait cru dépassé. Nous assistons un retour de la Tradition. "

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Guerre en Ukraine : trois scenarios pour 2023...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean-Bernard Pinatel cueilli sur Geopragma et consacré aux scénarios d'évolution de la guerre en Ukraine. Officier général en retraite et docteur en sciences politiques, Jean-Bernard Pinatel a déjà publié plusieurs essais dont Carnet de guerres et de crises 2011-2013 (Lavauzelle, 2014).

     

    Scénarios Ukraine.jpg

    Guerre en Ukraine : trois scenarios pour 2023 et les facteurs déterminants qui les sous-tendent

    Dans « Foreign Affairs » du 4 janvier 2023[i], Barry Ross Posen, professeur de sciences politiques internationales au MIT et directeur du programme études de sécurité du MIT infléchit son évaluation de situation concernant la guerre en Ukraine : « En juillet, j’ai fait valoir que la guerre était dans l’impasse. Compte tenu des succès subséquents de l’Ukraine dans la libération du territoire dans et autour des villes de Kherson et Kharkiv, mon évaluation était clairement prématurée. Mais il convient de noter que l’Ukraine a obtenu ces succès pendant la période où les forces de la Russie étaient à leur plus faible et son leadership à ses plus pauvres moments. Malgré les progrès de Kiev, la triste vérité demeure qu’à l’époque et à l’heure actuelle, le rapport entre les pertes russes et les pertes ukrainiennes est de un pour un, selon les estimations des États-Unis. La campagne de bombardements contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes, qui a commencé en octobre, force l’Ukraine et ses alliés à détourner leurs ressources vers la défense de la population urbaine du pays, vulnérable aux intempéries en l’absence d’électricité. Et le retrait des forces russes de la ville de Kherson en novembre a sauvé des unités capables de destruction et les a libérés pour l’action ailleurs« .

    Cette analyse est importante à plusieurs titres : elle confirme les analyses stratégiques de plusieurs géopoliticiens français ou étrangers notamment ceux de GEOPRAGMA, (dont la pensée reste libre de tout appartenance) car elle minimise les succès ukrainiens que nos analystes de plateaux TV considéraient comme décisifs et qui les autorisaient à pronostiquer la défaite de la Russie.

    A l’orée de 2023 l’évolution de la réflexion de cet influenceur important de la pensée stratégique des élites américaines est l’occasion de rappeler les facteurs déterminants qui se sont dégagés de ces 10 mois de guerre et qui décideront de l’évolution de ce conflit.

    Ils limitent le champ des scénarios plausibles sur la poursuite de ce conflit en 2023.

    Les facteurs déterminants qui se sont révélés au cours de ces 10 mois de guerre :

    1. Les russes, par sous-évaluation des capacités ukrainiennes et de l’héroïsme de ses soldats et probablement pour devancer une attaque de leur part prévue au printemps, se sont lancés le 24 février 2022 dans cette « opération spéciale » avec des forces limitées (environ 100 000 hommes) et un commandement décentralisé (3 corps d’Armée) sur un front très étendu (1000 km). Avec ces forces ils n’avaient, comme je l’ai déclaré le 5 mars sur LCI, ni la capacité de s’emparer de Kiev ni de conquérir toute l’Ukraine que la majorité des consultants TV désignait alors comme l’objectif de la Russie, mettant même en garde contre une extension du conflit aux pays voisins.

    2. Ce qui a été proclamé à l’Ouest comme de grandes victoires ukrainiennes ne sont en réalité que des replis opératifs des forces russes de l’oblats de Kharkiv et de la rive Ouest du Dniepr à Kherson.  En effet, les russes ne pouvaient conserver ces territoires avec des effectifs aussi limités sans s’exposer à des contre-attaques victorieuses de la part de Kiev.

    3. Même si les pertes ukrainiennes[ii] sont égales et probablement supérieures à celles avouées par les autorités de 100 000 hommes soit 10 000 hommes en moyenne par mois de guerre, il est exagéré d’en attribuer autant aux forces russes. En effet l’Ukraine a mobilisé environ un million d’hommes et en a envoyé au front 500 000 ce qui constitue un taux de pertes très élevé de 20%, inconnu depuis la seconde guerre mondiale (par comparaison dans ses OPEX, la quatrième génération du feu, la France a perdu depuis 1969 en moyenne un homme par mois et 350 par mois durant la guerre d’Algérie 1954-1962).

    En outre, 100 000 russes hors de combat signifierait que le taux de perte des forces russes serait de l’ordre de 75% des effectifs engagés en prenant en compte les forces du Donbass et les milices Wagner (50 000 h) ce qui est évidemment irréaliste. En appliquant le même taux qu’a subi l’Ukraine, les pertes des forces engagées du côté russe sont probablement plus proches de 30-40 000 hommes.  Cette évaluation est corrélée par le nombre de prisonniers de part et d’autre.  Les russes affirment détenir plus de 6000 ukrainiens et miliciens, chiffres corroborés par les ONG qui ont été autorisées à les rencontrer alors que Kiev garde un silence total sur le nombre de prisonniers russes. Un indice toutefois, le seul échange de prisonniers médiatisé a porté le 22 septembre sur 215 prisonniers ukrainiens et étrangers contre 55 prisonniers russes. On retrouve ce rapport de 1 à 4 qui reflète probablement mieux les pertes russes par rapport aux pertes ukrainiennes.

    4. Les Russes qui ont une population 4 fois plus importante que celle de l’Ukraine, disposent encore de réserves mobilisables même après le rappel de 300 000 réservistes alors que les ukrainiens ont atteint leurs limites.

    5. Le remplacement des matériels détruits et la maintenance opérationnelle est facilitée côté russe mais constitue un casse-tête pour l’Ukraine. En effet, la Russie possède la deuxième industrie d’armement exportatrice du monde derrière celle des Etats-Unis, loin devant la France troisième (deux fois et demie en valeur source SIPRI). Elle est donc capable de remplacer les matériels perdus et les munitions utilisées à l’identique ou par des matériels d’une génération plus récente (ex les 200 chars lourds T90M[iii]) tout en pouvant obtenir des munitions et des matériels de même type chez les pays amis équipés des mêmes armements.

    En revanche, depuis le 24 février, le soutien des pays occidentaux à l’Ukraine confronte ses forces à un double défi quantitatif et qualitatif.

    Le problème quantitatif vient de la consommation de munitions par l’Ukraine qui tire en une semaine la quantité d’obus et de missiles que les Etats-Unis produisent actuellement en un mois. Ces cadences de tir entrainent de plus une usure rapide des matériels : 50% des obusiers américains serait en maintenance ou hors service ; la précision des canons César français décroit avec leur usage intensif. A cela s’ajoute le fait que les pays de l’OTAN sont incapables de remplacer nombre pour nombre les matériels détruits au combat sans mettre à nu leurs forces car leurs industries d’armement ne sont pas capables d’augmenter rapidement leurs cadences…

    L’aspect qualitatif provient du fait que les pays anglo-saxons et européens ne peuvent remplacer les matériels détruits avec les mêmes matériels de fabrication soviétique des années 80 qui équipaient majoritairement l’armée ukrainienne au début du conflit ce qui entraine une hétérogénéité des matériels à soutenir. De plus les pays de l’OTAN envoient des matériels très différents qui accroissent à chaque envoi l’hétérogénéité du parc ukrainien de matériels ce qui impacte directement leur maintien en condition opérationnelle (MCO). En effet la maintenance des obusiers américains n’a rien de comparable avec celui de nos canons César ; de même celle des engins blindés à roue de transport de troupe VAB et les AMX-10RC canon qui sont actuellement remplacés dans nos régiments par les matériels du programme Scorpion, n’a rien de commun avec celle des blindés anglo-saxons ou allemands. Tout cela accumulé pose aux ukrainiens des problèmes de maintien en condition difficilement surmontables et plusieurs sources indiquent que le taux de disponibilité de leurs matériels est inférieur à 50%.

    6. Un nouvel élément qui vient d’être révélé par le Président du Nigéria : le détournement vers la contrebande d’armes d’une partie des équipements livrées par les occidentaux à l’Ukraine. Ce fait dramatique ne peut plus être occulté[iv] et soulève des questions éthiques et stratégiques auxquelles il n’est pas facile de remédier même si les Etats-Unis s’attachent à mettre en place pour 2033 des mécanismes pour le limiter[v] . Ce révélateur de la corruption endémique en Ukraine et les conséquences sur les ressortissants et les intérêts européens en Afrique est de nature à fragiliser le soutien que les populations et certains dirigeants européens apportent à cette guerre.

    7. Enfin, du fait du délai consenti pour l’application des sanctions et malgré le sabotage de Nord Stream 1 et 2 par les anglais le 26 septembre, les états européens ont importé de Russie les dix premiers mois de 2022 des produits énergétiques pour une valeur de 181 milliards d’euros, soit une augmentation en valeur de 38 % par rapport à l’année précédente[vi] et, malgré cela, les prix de l’énergie flambent en Europe. Les leaders européens prennent conscience qu’ils ne pourront se passer du gaz russe sans accepter un accroissement considérable du prix de l’énergie avec les conséquences en termes économiques et sociaux qui fragilisent leur pouvoir et mettent à mal la cohésion de l’Union Européenne.

    Les scénarios pour demain

    Il est aujourd’hui évident que la Russie reprendra l’offensive début 2023 avec des forces deux à trois fois plus importantes que celles engagées le 24 février 2022. La question que tous les analystes se posent est avec quel but de guerre et quelles chances de réussite ? Les enseignements tirés des 10 premiers mois de guerre permettent d’écarter le scénario d’une défaite russe que souhaite la majorité des commentateurs peu avertis de la chose militaire et qui trop souvent prennent leurs désirs pour la réalité.

    Le scénario coréen.

    Pour les consultants qui défilent sur les plateaux TV, ce conflit ne peut se terminer que par la victoire de l’Ukraine ou par une solution diplomatique qui lui permettrait de recouvrer tout le territoire perdu y compris la Crimée.  Il apparait plus conforme au déroulement de cette guerre d’envisager une situation dans lequel le conflit continue sans victoire ni paix. C’est le scénario Coréen. Poutine a compris que la poursuite de la guerre va couter à la Russie de plus en plus cher en hommes et à son économie car les occidentaux sont en mesure d’accélérer la fabrication d’armes et de munitions et la division des Républicains américains sur le soutien à l’Ukraine laisse le champ libre aux démocrates pour accroitre leur soutien à Zelenski. La diplomatie russe ayant obtenu l’assurance de plusieurs pays européens qu’ils s’opposeront à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, Poutine considère que le risque de voir Odessa devenir une base OTAN et la flotte américaine en mer Noire est limité au moins pour les cinq années à venir. Cette assurance est basée sur la prise de conscience d’une partie des leaders européens et de la majorité de la population que ce sont leurs pays qui auront à supporter les conséquences économiques et sociales du prolongement de cette guerre et le soutien à l’Ukraine « quoi qu’il en coûte » est largement remis en cause. En conséquence Poutine limite ses buts de guerre et utilise ses nouvelles forces pour terminer la conquête des 4 oblats de Louhansk, Donetsk, Zaporijjia et Kherson et place ses unités en défensive à leurs frontières. Les Ukrainiens usent leurs forces, déjà fortement éprouvées, en lançant des offensives sur ces défenses qui sont hachées par l’artillerie russe. Et petit à petit fin 2023 s’installe une situation de « non-guerre armée » de part et d’autre d’une « nouvelle frontière » qui n’est pas reconnue par l’Ukraine et par les occidentaux…et on se retrouve dans la situation Coréenne qui perdure depuis 74 ans.

    Le scénario : un pont trop loin

    Avec ses nouvelles forces et pour ne pas laisser le temps aux occidentaux d’ajouter à la guerre économique qu’ils mènent à la Russie, la mise sur pied d’une « économie de guerre » dans leurs pays (accroissement de plusieurs points du PIB des dépenses d’armement, passage aux 3 X 8 dans les industries de défense), Poutine décide de terminer la conquête des 4 oblasts qu’il a annexés juridiquement et de lancer simultanément une offensive pour s’emparer d’Odessa et rejoindre la province autonome de Transnistrie en annexant les oblasts de Mikolaïv et d’Odessa. Cette relance de l’agression russe resoude le camp occidental et il devient évident même chez les leaders politiques favorables à la Russie que Poutine a perdu la tête et qu’il faut donner un coup d’arrêt à la Russie car, après avoir conquis Odessa, rien ne dit qu’il ne foncera pas à nouveau sur Kiev. Les pays européens accroissent leur cobelligérance et une véritable légion étrangère composée de volontaires des pays européens et équipée des derniers matériels les plus performants rejoint l’Ukraine qui reçoit massivement les équipements de défense anti-aérienne pour rendre l’utilisation de l’espace aérien très couteux par la Russie. Des contre-attaques vigoureuses nord-sud mettent à mal les lignes de ravitaillement terrestres russes vers Odessa tandis que des sous-marins occidentaux pénètrent en mer Noire et coulent les navires de ravitaillement russe. La fin de l’année 2024 marque l’échec de cette offensive et la Russie est contrainte de se replier à l’Est du Dniepr.

    Scénario 3 : la nucléarisation du conflit

    Poutine a perdu espoir d’atteindre ses objectifs minima par des moyens classiques : conquérir et défendre les 4 oblasts annexés et obtenir une neutralisation de l’Ukraine qui éviterait de voir Odessa devenir une base OTAN. En effet les livraisons d’armes des pays anglo-saxons, la formation des soldats ukrainiens et l’engagement de plus en plus nombreux de combattants venus d’Occident bloque l’avancée de ses troupes dans le Donetsk. Les pays occidentaux multiplient l’envoi de nouveaux systèmes de défense aérienne en Ukraine, atténuant l’impact des frappes stratégiques de la Russie, ainsi que de son aviation d’appui au sol. Les Etats-Unis autorisent l’Ukraine à déplacer ses lance-roquettes M142 HIMARS vers le sud et à cibler les ports, les bases et les dépôts russes en Crimée. La flotte russe subit des attaques en mer Noire et plusieurs de ses bâtiments sont coulés. Le pont de Crimée est à nouveau endommagé grandement. M. Poutine considère alors que les intérêts vitaux de la Russie sont en jeu. Il déploie ses armements nucléaires non stratégiques et fait exploser une arme nucléaire en altitude au-dessus de l’Ile aux serpents en signe d’ultime avertissement. Il lance aux occidentaux un ultimatum : arrêtez et revenez à la table de négociations ou vous aurez à faire face à l’utilisation d’armes nucléaires non stratégiques sur le théâtre des opérations. Il est évident que ce scénario peut constituer la suite du scénario deux.

    En conclusion

    Les décisions de Washington dans son soutien à Zelenski et la perception par les leaders européens des risques que l’Europe encourt en poussant Poutine dans ses retranchements et leur décision de découpler ou non leur action en Ukraine de celle des anglo-saxons déterminera la désescalade de cette guerre en 2023 ou sa montée aux extrêmes. La position des leaders européens est d’autant plus essentielle que, dans cette guerre, les européens, l’Ukraine et la Russie apparaissent être les « dindons de la farce anglo-saxonne » qui veut affaiblir la Russie avec le sang des Ukrainiens et, en restaurant une guerre plus chaude que froide, interdire toute alliance économique entre l’Europe et la Russie pour éviter qu’elle devienne la première puissance économique mondiale du XXIème siècle. Cette guerre fait reculer le monde multipolaire que nous appelons de nos vœux et nous ramène dans la deuxième moitié du XXème siècle dans un monde dominé par un duopole  USA-URSS remplacé désormais par USA-Chine, alliée de la Russie.  En rejetant ainsi la Russie dans les bras de Pékin, nous nous dirigeons comme des somnambules vers cet affrontement de l’Heartland contre le Rimland, annoncé par les géo-politologues Halford Mackinder (1861-1947) et Nicholas Spikman (1893-1943) d’autant que la prolongation de ce conflit accroit les risques de sa nucléarisation ce qui serait dramatique pour l’Europe alors que  les vraies menaces pour l’avenir de nos sociétés sont le dérèglement climatique, l’immigration massive et l’islam radical.

    Jean-Bernard Pinatel (Geopragma, 15 janvier 2023)

     

    Notes

    [i] https://www.foreignaffairs.com/ukraine/russia-rebound-moscow-recovered-military-setbacks?utm_medium=newsletters&utm_source=fatoday&utm_campaign=The%20New%20Industrial%20Age&utm_content=20230104&utm_term=FA%20Today%20-%20112017

    [ii] On entend par perte, les tués, les blessés graves qui ne reprendront pas le combat et les prisonniers

    [iii] https://www.lefigaro.fr/international/guerre-en-ukraine-la-russie-envoie-200-de-ses-chars-les-plus-modernes-des-t-90m-dans-le-donbass-20221208

    [iv] Muhammadu Buhari, président du Nigéria – la première puissance économique africaine en termes de PIB nominal et la deuxième en termes de PIB à parité du pouvoir d’achat – a déclaré récemment que des armes en provenance du conflit ukrainien se déversent à flot continu dans la région du bassin du lac Tchad.

    Le chef d’Etat nigérian a lancé cet appel dans son discours d’ouverture du 16ème Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), qui s’est déroulé dans la ville d’Abuja, la capitale du Nigéria. « Ce mouvement illégal d’armes dans la région a intensifié la prolifération des armes légères et de petit calibre qui continue de menacer notre paix et notre sécurité collectives dans la région », a ajouté Muhammadu Buhari dans son discours. Au point que même certains représentants de régimes occidentaux avaient fini récemment par admettre timidement cette réalité.

    [v] https://www.jmu.edu/news/cisr/2022/10/28-wra.shtml

    [vi] Eurostat

    Lien permanent Catégories : Géopolitique, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Comment l'ADN façonne notre personnalité...

    Les éditions Perrin et Presses de la cité viennent de publier un essai de Robert Plomin intitulé L'architecte invisible - Comment l'ADN façonne notre personnalité

    Robert J. Plomin, psychologue et généticien américain, est professeur de génétique comportementale à l'institut de psychiatrie, de psychologie et de neuroscience au King's College de Londres. Il est l'un des chercheurs en psychologie les plus réputés, notamment pour ses travaux sur la génétique du comportement.

     

    Plomin_L'architecte invisible.jpg

    " Le 1% de notre ADN qui nous rend unique détermine à plus de 50% ce que nous sommes. L'un des chercheurs en psychologie les plus réputés pour ses travaux sur la génétique du comportement apporte une démonstration passionnante du poids prépondérant de la "nature" sur la "culture".

    Depuis plus de 30 ans Robert Plomin étudie des paires de vrais jumeaux, dont certains ont été séparés à la naissance, et d'enfants adoptés dont on a pu comparer l'évolution avec celle de leurs géniteurs dont ils sont éloignés. Et ces multiples études démontrent que notre poids, notre taille, mais aussi nos aptitudes à la lecture, notre propension à la mélancolie, notre sensibilité à certains troubles psychologiques, toutes ces particularités qui font que nous sommes ce que nous sommes, dépendent à 50%, voire davantage, de notre capital génétique. Sans opposer nature et culture, ce vaste programme d'études permet de comprendre qu'il nous faut accepter que nos différences étant pour une grande part d'ordre génétique, nous pouvons en tenant compte de notre nature, l'accompagner, la domestiquer sans jugement de valeur. Notre environnement, familial, culturel, social va contribuer à faire aussi de nous ce que nous sommes, mais son pouvoir d'influence se révèle non prépondérant. "

    Lien permanent Catégories : Livres, Science 0 commentaire Pin it!
  • Démographie, immigration, grand Remplacement, … Rendez-vous en 2100 !

    Nous reproduisons ci-dessous un texte  cueilli sur le site de Dextra consacré à la question démographique...

     

    Enfants européens.jpg

    Démographie, immigration, grand Remplacement,… Rendez-vous en 2100 !

    Le 15 novembre dernier naissait le 8 milliardième être humain. Pour rappel, nous étions 1 milliard en 1800, 2 milliards en 1927, 3 milliards en 1960, 4 milliards en 1974, 5 milliards en 1987, 6 milliards en 1999 et 7 milliards en 2011. Tout semble indiquer que nous courons vers la surpopulation ! Et pourtant, dans la dernière édition de World Prospect de juillet 2022, les Nations Unies ont estimé, avec une probabilité de 95%, qu’en 2100 la population mondiale ne se situerait qu’entre 8,9 et 12,4 milliards.

    Le taux de croissance démographique mondiale a atteint son sommet en 1965 (2%), il a diminué de moitié depuis et pourrait même devenir négatif dès 2100. A partir de cette date la population mondiale commencerait à baisser.

    Que se passe-t-il ? Il se passe que toutes les peuplades de la Terre sont en train d’opérer leur transition démographique : la limitation volontaire des naissances. Toutes ? Oui toutes ! Déjà plus des deux tiers de l’humanité vivent aujourd’hui dans un pays où le taux de fécondité est inférieur au seuil de renouvellement (2,1 enfants par femme).

    La première surprise est venue de l’Amérique Latine, de l’Asie, du Moyen-Orient et du Maghreb où le taux de fécondité a baissé bien plus vite que prévu (à l’exception d’un épisodique rebond dans les pays ayant participé au « Printemps arabe »).

    L’autre surprise est venue de l’Afrique intertropicale où la baisse de fécondité est réelle mais plus lente que prévue. Ce retard s’explique par un taux d’urbanisation de la population plus faible qu’ailleurs dans le monde et un moindre accès aux moyens techniques de contraception. Mais même au fin fond de la brousse les mentalités sont en train de changer.

    Cette chute brutale de la fécondité des pays du Sud est accélérée par les moyens techniques de notre époque, et le mode de vie qui va avec, et est donc beaucoup plus rapide, même en Afrique intertropicale, que celle observée en Europe et en Amérique du Nord au XIXème et XXème siècle.

    Les projections démographiques sont toujours incertaines car elles ne peuvent anticiper les imprévus de l’Histoire : la Peste Noire, l’extermination des indiens d’Amérique, les deux Guerres Mondiales, le baby-boom, la politique de l’enfant unique en Chine, l’effondrement de l’URSS, la politique nataliste de la Hongrie, les catastrophes naturelles, la production massive d’enfants par utérus artificiel, … La seule affirmation qu’il soit possible de faire est que, si aucun imprévu ne vient perturber significativement la dynamique en cours, les dés sont jetés et nous savons à quoi ressemblera la population mondiale en 2100 :

    Ainsi, jusqu’en 2100, la population mondiale va continuer d’augmenter à cause de l’inertie démographique : beaucoup d’adultes en âge d’avoir des enfants sont nés lorsque la fécondité était encore forte, ce qui entraîne un nombre élevé de naissances. Parallèlement, les personnes âgées ou très âgées sont peu nombreuses à l’échelle mondiale et le nombre de décès est faible. La démographie mondiale est comme une bicyclette ayant bénéficié d’un formidable élan et qui, bien que pédalant de moins en moins vite, accélère encore pour quelques temps grâce à son impulsion initiale avant de finalement ralentir.

    A cette époque, l’Océanie comptera 0,7% de la population mondiale, l’Amérique du Nord 4%, l’Europe un peu plus de 5%, l’Amérique du Sud 6%, l’Afrique 38% et l’Asie 46%.

    L’ensemble des peuples du monde devrait avoir un taux de fécondité convergent à 1,85 enfant par femme en moyenne. De sorte que, personne n’ayant plus de surplus démographique, nous pouvons imaginer que les phénomènes migratoires (hors catastrophes naturelles, climatiques, guerres, …) devraient être fortement réduit, voir inexistant.

    De même, les phénomènes de remplacement et d’hybridation de certaines populations (notamment les européens vivant dans des pays multi-ethniques) pourraient se figer à un certain stade et ne plus progresser, ou à la marge.

    Les communautés maintenant un fort taux de natalité, pour des raisons culturelles et/ou religieuses, pourraient, et ce très rapidement, devenir surreprésentées dans les pays où elles se trouvent. Des exemples actuels existent déjà avec les juifs orthodoxes en Israël ou les amish dans certaines régions des Etats-Unis et d’Amérique Latine.

    L’inquiétude principale réside dans le vieillissement extrêmement rapide des pays du Sud où la transition démographique est beaucoup plus resserrée dans le temps. En France, la fécondité a mis 150 ans pour passer de 5 à 2,5 enfants par femme. Le même phénomène a pris 18 ans en Chine et a eu lieu dans les années 1972 à 1990, avec des moyens de contraceptions plus rudimentaires que ceux actuels.

    Beaucoup des pays du Sud ont vu leur solidarité traditionnelle se dissoudre dans le mode de vie moderne sans qu’un système de solidarité intergénérationnel ne viennent prendre le relais.

    La perspective de la fin de notre siècle peut nous paraître lointaine. Nous en sommes pourtant déjà au quart et les enfants naissants actuellement ont toutes les chances de la voir. 2100, c’est demain.

    Il y aurait énormément de conclusions politiques à tirer de ces perspectives. Nous n’en retiendrons qu’une seule : les pays qui souhaitent conserver leur identité ont raison de se « préserver » même si ce choix politique présente un désavantage concurrentiel momentané (Japon, Europe de l’Est, …) car à long terme les pays aux politiques immigrationnistes (Europe de l’Ouest, Etats-Unis, …) n’auront plus les avantages d’une main d’œuvre bon marché mais n’auront plus que les désavantages d’une société multi-ethniques.

    Et pour les communautés souhaitant conserver leur identité et qui sont piégées dans ces pays multi-ethniques, la conclusion est la même : faire preuve de patience et maintenir une fécondité plus forte que les autres. Les dynamiques qui nous défavorisent actuellement ne dureront pas toujours.

    Dextra (Dextra, 3 janvier 2023)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Boudicca, la furie celte...

    Les éditions Delcourt viennent de publier, dans leur collection Les Reines de sang, une bande dessinée de Philippe Nihoul et Fabio Mantovani intitulée Boudicca, la furie celte.

     

    Nihoul-Mantovanie_Boudicca, la furie celte.jpg

    " Cela fait des dizaines d'années que Venta, la capitale des Icènes, est en paix avec Rome. Ses habitants se tiennent à distance et cela convient parfaitement à la princesse Bouddica. Mais depuis peu, les Romains s'intéressent à nouveau à son peuple et si son roi de père ne s'en inquiète pas outre mesure, l'instinct de Bouddica lui dit le contraire. L'avenir va malheureusement lui donner raison. "

    Lien permanent Catégories : Bandes-dessinées 0 commentaire Pin it!