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Métapo infos - Page 195

  • Non, les Égyptiens n’étaient pas noirs !...

    Nous reproduisons ci-dessous un article de Robin Pardaillec paru sur le site de L'Incorrect et consacré à la question de la couleur de peau des Egyptiens de l'Antiquité...

     

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    Non, les Égyptiens n’étaient pas noirs !

    Le Grand Palais à Paris organise régulièrement des cours d’histoire de l’art. Souhaitant combler mes lacunes en la matière, je me rends régulièrement les samedis matin aux abords des Champs-Élysées pour suivre pendant deux heures et demi l’enseignement de maîtres de conférence ou de professionnels travaillant au Louvre. L’occasion aussi de goûter à nouveau au statut d’étudiant.  En octobre dernier, en pleine séance sur l’art des hiéroglyphes, un jeune homme au style savamment négligé prend la parole : «les Égyptiens étaient noirs, pourquoi ne le dites-vous pas?». L’égyptologue, après un regard ahuri derrière ses lunettes rondes, finira, entre deux rires nerveux, par conseiller à cet étudiant de relire l’ensemble des travaux effectués par ses confrères français et américains en la matière et conclura ironiquement «il faut arrêter de lire Cheikh Anta Diop».

    L’épisode pourrait faire sourire mais ce type de théories fumeuses fait désormais florès sur le web. Des centaines de sites internet en anglais et en français, relayés plusieurs dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux, propagent un discours savamment rodé : l’Homme blanc aurait manipulé l’historiographie, en masquant l’apport inestimable des Africains dans les sciences et les arts, notamment durant l’Égypte antique. Des histoires plus fantasmagoriques les unes que les autres sont diffusées auprès d’un auditoire souvent jeune : les Africains auraient «découvert l’Amérique» avant Christophe Colomb, donnant naissance aux civilisations précolombiennes (ne riez pas), les Africains auraient inventé les grands théorèmes mathématiques, la médecine moderne, l’architecture (volés par les grecs évidemment)…

    Universitaires et historiens, prisonniers de leur propre «champ» professionnel (pour reprendre Bourdieu), ignorent souvent l’existence de ces théories farfelues. Un ami, professeur d’Histoire, me racontait pourtant cet été que même parmi ses élèves les plus médiocres cette «version de l’Histoire» triomphe. Une conception erronée, simpliste et absolument complotiste qui s’insère parfaitement dans des esprits biberonnés au web, aux «illuminatis», au «complot sioniste» et à Dieudonné.

    D’où viennent ces théories ?

    Cheikh Anta Diop, inspirateur de cet «Afrocentrisme» publie à partir de 1952 une série d’articles et d’ouvrages s’évertuant à démontrer que les Égyptiens antiques étaient ethniquement «noirs» et à l’origine de toutes les civilisations. Même s’il n’est ni historien, et encore moins égyptologue, ses thèses ont eu un petit succès dans certains milieux politiques africains. Battues en brèche par des chercheurs reconnus (comme Alain Froment ou François-Xavier Fauvelle-Aymar), ces théories reviennent aujourd’hui en force même si l’ensemble des savoirs, des recherches et des analyses ridiculisent ces théories sur différents points :

    – L’étude des groupes linguistiques : alors que les Nubiens (les populations noires présentes durant l’antiquité dans la région de l’actuel Soudan, et dont Cheikh Anta Diop estimait qu’ils étaient les «véritables» Égyptiens) appartiennent au groupe linguistique nilo-saharien, la langue égyptienne d’alors se rattachait au groupe dit «afrasien». Deux groupes distincts, donc deux peuples différents.

    – l’étude des momies et des squelettes prouve à chaque nouvelle fouille archéologique que les Égyptiens n’étaient pas «mélanodermes». En effet, l’étude des cheveux, de la peau, mais aussi des os et de la forme du crâne permet de classifier les corps selon des appartenances ethniques. Il apparaît clairement que les Égyptiens antiques, le peuple comme les dirigeants, n’étaient pas de type «africain».

    – Enfin, l’étude de la génétique : en comparant la présence de telles ou telles caractéristiques chromosomiques, elle permet d’affirmer avec certitude que les populations qui peuplaient l’Égypte antique n’avaient pas grand-chose à voir avec les populations noires africaines. Une donnée encore confirmée cet été par une nouvelle étude de l’ADN de momies, qui prouve que les Égyptiens d’alors étaient plus proches physiquement des autres populations du Proche-Orient, voire des Européens, que des autres peuples africains.

    Conclusion, les Égyptiens n’étaient pas «noirs». À l’exception d’une seule dynastie mal connue (la 25e dynastie, au huitième siècle avant Jésus-Christ), les pharaons étaient donc ethniquement proches des populations phéniciennes, comme l’ensemble de la région avant les grandes migrations arabes. Ramsès II était roux, Toutankhamon avait un patrimoine génétique similaire à celui à 70 % à celui d’un Européen, et Cléopâtre, fille d’une lignée de Macédoniens endogames, ressemblait probablement plus à Maria Callas qu’à Michelle Obama.

    Comme l’écrit Bernard Lugan, dans « mythes et manipulations de l’Histoire africaine », «placées au confluent de la magie et de la méthode Coué, les thèses de C.A Diop sont donc celles d’un conteur narrant une histoire destinée à faire rêver ses auditeurs et non le produit d’une véritable recherche scientifique». Un exemple : Diop voyait dans les cheveux crépus des jolies Égyptiennes la preuve de leur «africanité». Manque de chance, il ne s’agissait tout simplement que de perruques, courantes dans l’aristocratie d’Alexandrie ou de Thèbes. Ce type d’erreurs (ou de manipulations) se retrouve des centaines de fois dans toute l’œuvre de l’auteur africain.

    Un manque de rigueur et de sérieux qui n’a pas empêché Cheikh Anta Diop d’affirmer que ces «Égyptiens» imaginaires étaient à l’origine des mathématiques, des arts, de l’agriculture, de l’architecture… bref, de la civilisation. Une conception fantasque de l’Histoire des sciences qui vise simplement à éclipser l’héritage occidental, et plus particulièrement, grec. À la fin des années 80, un historien américain Martin Bernal reprendra cette thèse en l’amplifiant : la Grèce antique aurait tout simplement été colonisée par les Égyptiens. Tout l’apport scientifique et philosophique des Grecs, sur lesquels la civilisation occidentale repose, n’aurait été qu’un ersatz de la culture égyptienne noire. Voyant rapidement ses travaux démontés point par point par ses confrères, Bernal avait alors brandi… le complot raciste du monde universitaire. Une bonne blague qui n’a heureusement pas duré, mais qui perdure encore aujourd’hui sur le web.

    Que les jeunes populations immigrées d’origine africaines présentes en France s’inventent un passé imaginaire est un problème finalement assez secondaire et il faudrait plutôt en rire. Là où le bât blesse, c’est que ces théories ont désormais aussi un écho chez les «petits blancs». Un discours qui s’inscrit dans la repentance et la haine de soi pour ces jeunes Européens, culpabilisés et dépossédés des grandes inventions et des grandes découvertes de leur passé, au profit d’une Histoire afrocentrée mythifiée.

    Robin Pardaillec (Site de L'Incorrect, 28 février 2018)

     

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  • Tour d'horizon... (243)

    gérard cha

     

    Au sommaire :

    - sur la Lettre de Comes Communication, Bruno Racouchot revient avec Gérard Chaliand sur le déclin perceptible de la civilisation occidentale...

    Le déclin de l'Occident : perte de lucidité, de volonté, de puissance et d'influence

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    - sur son site, Le Grand Continent publie une conversation avec l’historien du fascisme Emilio Gentile...

    Emilio Gentile : « Nous sommes à l’ère du post-quelque chose »

    gérard cha

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  • Feu sur la désinformation !... (418)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Floriane Jeannin.

     

                                               

    " Cette semaine dans I-Média, Jean-Yves Le Gallou et Floriane Jeannin reviennent sur le travail de Julien Pain, le “fact-checkeur” de France Info, et ses méthodes pour fabriquer du mensonge et de l’entre-soi !

    L’image du jour est consacrée à Mayotte avec l’opération "Wuambushu" qui ne se passe pas du tout comme Gérald Darmanin, notre ministre de l'intérieur, l’avait prévu.

    Et puis il sera temps de passer aux pastilles de l'information, sans oublier en conclusion, le portrait piquant du jour de Delphine Ernotte, la patronne de France Télévisions, réalisé par Claude Chollet pour l'Ojim ! "

     

     

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  • Mourir en mai...

    Les éditions du Toucan viennent de publier dans leur collection Toucan Noir un nouveau roman de Stéphane Keller intitulé Mourir en mai. Scénariste pour le cinéma, Stéphane Keller est déjà l'auteur de trois polars politiques très noirs chez le même éditeur, Rouges parallèles, Telstar et L'affaire Silling.

     

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    " Paul-Henri de la Salles est l’un de ces soldats perdus de l’anti-communisme français de l’entre-deux-guerres, qui a franchi toutes les limites de la raison en endossant l’uniforme SS pour aller combattre sur le front de l’Est.
    Miraculeusement rescapé de l’enfer de Berlin, il est entendu par d’étranges personnages qui ont des propositions à lui faire…
    Pendant ce temps, dans les rues de Paris libéré, le héros des Forces Aériennes Françaises Libres Michel Lestienne est reçu par De Gaulle, qui s’inquiète des projets américains en France. Il s’agit de surveiller en particulier les faits et gestes de Jean Monnet.
    Les vies de ces deux hommes si différents vont évoluer en parallèle et finalement se croiser, dans un drame. "

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  • Le gouvernement des juges : mythe ou réalité ?...

    Le 17 avril 2023, Martial Bild recevait, sur TV libertés, Frédéric Rouvillois pour évoquer avec lui son nouvel essai Le gouvernement des juges - Histoire d'un mythe politique (Desclée de Brouwer, 2023).

    Professeur de droit public à l’université Paris-Descartes, Frédéric Rouvillois est l'auteur de plusieurs ouvrages d'histoire des idées comme Histoire de la politesse (2006), Histoire du snobisme (2008),  tous deux disponibles en format de poche dans la collection Champs Flammarion, L’invention du progrès (CNRS éditions, 2010), Être (ou ne pas être) républicain (Cerf, 2015) ou Liquidation - Emmanuel Macron et le saint-simonisme (Cerf, 2020).

    Il a également dirigé avec Olivier Dard et Christophe Boutin, le Dictionnaire du conservatisme (Cerf, 2017), le Dictionnaire des populismes (Cerf, 2019) et le Dictionnaire du progressisme (Cerf, 2022).

    Enfin, il a publié récemment un roman, Les fidèles (Pierre-Guillaume de Roux, 2020) et trois polars, Un mauvais maître (La Nouvelle Librairie, 2020), Le Doigt de Dieu (La Nouvelle Librairie, 2021) et Tout le pays est rouge (La Nouvelle Librairie, 2022), avec les mêmes enquêteurs.

     

                                                  

    " Le conflit entre le juge et le peuple serait-il indissociable des systèmes démocratiques modernes ? C’est toute la question posée dans "Le gouvernement des juges" de Frédéric Rouvillois. Le professeur de droit public, spécialiste du droit constitutionnel et des libertés fondamentales, analyse la manière dont l’expression "gouvernement des juges" a été établie et utilisée depuis le début du XXème siècle jusqu’à nos jours. Car au-delà de savoir si l’on a ou pas "un gouvernement des juges", Frédéric Rouvillois insiste, dans cette recherche très documentée, sur l’orientation et l’argumentation essentiellement politiques de ceux qui utilisent la formule. En effet, aux Etats-Unis comme en France, cette dénonciation d’un pouvoir perçu comme antidémocratique et contre-majoritaire émane aussi bien de la gauche que de la droite, suivant les intérêts en jeu. Derrière ce débat, toujours actuel et international, qui s’est mondialisé avec l’essor de la thématique de l’Etat de droit et l’émergence de la notion de post-démocratie, c’est tout simplement l’histoire d’un mythe politique qui est dévoilé dans cet entretien. "

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  • Ernst, Jünger, le visage de la technique...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie en coopération avec l'Institut Iliade viennent de publier un essai de Michele Iozzino intitulé Ernst Jünger, le visage de la technique. Né à Senigallia en Italie, en 1994, titulaire d’une licence en philosophie de l’université de Macerata, Michele Iozzino écrit pour le quotidien Il Primato Nazionale et collabore avec divers autres journaux.

     

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    " La tâche de l’homme moderne est de conquérir un espace de liberté contre la propagation du néant et de dominer spirituellement le monde des machines, de donner en somme un visage à la technique. Un défi que n’a pas manqué de relever Ernst Jünger, âme audacieuse du xxe siècle, qui, à travers sa vie, son expérience de guerre ainsi que sa vaste production littéraire, a tenté de donner une réponse à cette question abyssale. L’étude proposée par Michele Iozzino offre une réflexion complète sur cette question et fait dialoguer en profondeur le « premier » Jünger, celui des écrits de guerre et du Travailleur, et le « second», de la maturité, que l’on a trop souvent tendance à opposer. L’auteur montre en effet que les différentes Figures jüngeriennes que sont le Travailleur, le Rebelle et l’Anarque, correspondent moins à des stades évolutifs d’une même pensée qu’à d’authentiques espaces de liberté compossibles à l’intérieur de la technique. Ces Figures offrent des réponses à la remise en cause de l’homme par la technique, afin de retrouver une dimension proprement humaine, ou plutôt surhumaine, par rapport à cette dernière. "

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