Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Métapo infos - Page 1721

  • Débats interdits ?...

    Le journaliste Jean Robin publie aux éditions Tatami un Petit dictionnaire des débats interdits. Il dissèque seize sujets, d'importance diverse, du réchauffement climatique à la peine de mort, plombés par la pensée dominante et à propos desquels certains arguments intellectuellement valides (et qui ne tombent sous le coup d'aucune loi) ne peuvent jamais être entendus et donc discutés...

    debats interdits.jpg
    "Régulièrement paraissent des dictionnaires de la censure, du politiquement correct ou des tabous. Mais jamais ces ouvrages ne mentionnent les thèmes que nous allons aborder dans ce dictionnaire des débats interdits. Ils préfèrent aborder les questions secondaires, la censure de la pornographie ou du sexe (voir l’exposition de l’Enfer à la Bibliothèque Nationale), la violence (notamment dans les films)... Des thèmes ressassés à longueur de temps depuis des années, pour ne pas dire des dizaines d’années, et qui font croire que la censure est dénoncée dans notre pays. Or, il n’en est rien.
    Ce dictionnaire des débats interdits est le premier du genre. Il met le doigt là où cela fait mal, ou, pour parler en langage journalistique, il plonge la plume dans la plaie. Le format choisi privilégie les arguments interdits (bien que légaux), puisque les arguments autorisés se trouvent déjà dans l'espace public. Il n’est toutefois pas question de donner un avis sur les sujets abordés mais simplement de poser la question : pourquoi certaines interrogations autour de questions de société majeures ne peuvent-elles plus être posées ni débattues ?

    La première condition de la démocratie n'est-elle pas le débat ?

    Ce livre aborde seize débats interdits aujourd'hui dans notre pays, à chaque fois sous le même format : la définition, le niveau d’interdiction du débat en question (1 = minimum ; 5 = maximum), un historique, l’atteinte ou non du point de Godwin (le débat finit-il par l’accusation de l’une ou l’autre partie d’être nazie, négationniste ou autre), les invectives employées, les modalités de l’interdiction, pourquoi le débat est-il interdit, les arguments interdits, la vérité officielle, les incompréhensions, à l’étranger, sur les chaînes de télévision publiques et une bibliographie."
    Lien permanent Catégories : Livres 2 commentaires Pin it!
  • Avant-gardes !

    Futurisme, vorticisme, cubisme,  expressionnisme, surréalisme... Serge Fauchereau revient dans un superbe livre, richement illustré, Avant-gardes du XXème siècle, publié chez Flammarion, sur les nouvelles formes d'expression artistiques que le premier quart du XXème siècle a engendrées à travers le monde.

    Avant-gardes.jpg
    "Au début du XXe siècle, de grands changements sociaux, scientifiques et technologiques bouleversent la vie quotidienne et intellectuelle et provoquent une effervescence artistique qui veut faire table rase du passé. Cet ouvrage expose les théories et Les pratiques des différents mouvements de l'avant-garde de 1905 à 1930 dans tous les domaines de l'art: littérature, peinture, sculpture, architecture, photographie, musique, cinéma et arts du spectacle, sans négliger La création indépendante et non avant-gardiste. Envisageant pour la première fois la culture d'un point de vue panoramique international, l'auteur fait apparaître des parentés ou des différences, des évolutions parallèles ou divergentes d'un pays à l'autre. Cette circulation des idées et des formes est rendue tangible par un constant recours à des citations et par plusieurs centaines de reproductions en couleurs rares et parfois inédites. Découvrir combien idées et formes suivent l'évolution économique et politique, s'usent, se démodent ou bien se redynamisent sous La pression des événements ne manquera pas d'inspirer maintes réflexions à un lecteur d'aujourd'hui."
    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Le Manuel de l'Hérétique

     Les éditions du Retour aux sources viennent de publier le Manuel de L'hérétique, une vigoureuse charge contre le politiquement correct écrite par Paul Dautrans. Il est possible d'en consulter un extrait ici

    Manuel hérétique.gif

    "Le Manuel de l'Hérétique est un livre qui mettra en colère absolument tous les cons. Et eux seulement. Ce livre vous permet d'ailleurs de tester vos relations. Offrez-leur le Manuel. S'ils n'aiment pas, c'est que ce sont des cons. Le Manuel de l'Hérétique ose dire ce que tout le monde sait, mais que les cons refusent d'entendre. Que l'antiracisme est une tartufferie. Que le féminisme est une préciosité puritaine. Que le politiquement correct, c'est juste le nouveau nom de l'Inquisition. Le Manuel de l'Hérétique vous donne même le mode d'emploi pour le prouver dans les dîners en ville. Ne manquez pas le Manuel de l'Hérétique. Vous saviez déjà que les bien pensants vous prenaient pour un con. Mais après avoir lu ce bouquin, vous saurez comment leur donner tort."

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • La face cachée de l'immigration

    Nous reproduisons ici un texte de Marianne2.fr consacré au livre de Michèle Tribalat, intitulé Les Yeux grands fermés (cf. notre note du 23 mars 2010).

    immigration.jpg

    Michelle Tribalat dévoile une face cachée de l'immigration

    Dans Les yeux grands fermés, la démographe Michèle Tribalat pourfend la bien-pensance de rigueur en matière d'immigration: statistiques, mensongères, refus de considérer le coût de l’immigration, absence des débats. L’auteur s'inquiète de l'aveuglement complice des pouvoirs publics.

    Le livre aurait pu s’appeler La face cachée de l’immigration. Celle que la France ne veut pas voir sous des prétextes aussi bienveillants que fallacieux.

    « Le modèle français » assimilationniste s’effondre sous nos yeux, et le pays s’interdit les analyses et débats scientifiques qui permettraient de regarder cette France en voie de « désintégration » en face.

    Directrice de recherche à l’Institut national des études démographiques, et spécialiste de l'immigration, Michèle Tribalat tente de pallier cette lacune. La France ne dispose que des chiffres sur les entrées d’étrangers en provenance de pays n’appartenant pas à l’espace économique européen ou encore le solde migratoire qui indique la différence entre les entrants et les sortants, sans prise en compte de la nationalité.

    Des statistiques au « doigt mouillé » selon la démographe mais surtout des statistiques politiquement convenables  puisqu’elles interdisent toute discussion sur le sujet du coût de l’immigration, le développement des mariages mixtes d’où « une ignorance généralisée et des difficultés à imaginer les politiques efficaces ».
    Le syndrome orwellien « qui consiste soit à présenter sous un jour favorable des faits qui dérangent, soit à les dissimuler, soit à incriminer le porteur de mauvaises nouvelles ».

    Le migrant, prototype de l'homme mondialisé

    Michèle Tribalat donne des chiffres. Par exemple ceux des mariages célébrés à l’étranger qui échappent aux statistiques, et qui ces dernières années ont fortement progressé. Dans 56% des cas, ils aboutissent à une régularisation en France. Elle relativise l’apport des populations immigrées sur la fécondité ou le rajeunissement de la fécondation française. « Le coup de jeune est suspendu à la perpétuation de cette immigration et au fil du temps, les filles d’immigrées se trouvent en position d’avoir des enfants mais pas plus que les autres Françaises ».

    Suit une avalanche de chiffres. En 1999, en France, 14 millions de personnes étaient d’origine étrangère soit un quart de la population pour majorité originaires d’Europe du sud (5,2 millions) contre 3 millions d’origine maghrébine.
    En Ile de France, la proportion des populations d’origine étrangère est passée de 16% à 37% entre 1968 et 2005.
    A Blois, un tiers des jeunes sont d'origine étrangère, alors qu'ils n'étaient qu'un sur vingt à la fin des années 60 ; à Grigny, dans l'Essonne, 31 % des jeunes sont d'origine subsaharienne, soit trois fois plus qu'en 1990, ce qui constitue le record de France.

    Les phénomènes de « concentration » s’additionnent. Ainsi la ségrégation sociale s’ajoute à la ségrégation ethnique. Dans le 18è arrondissement 37% des jeunes sont d’origine maghrébine, subsaharienne ou turque et 62% de leurs voisins sont de même origine. Autant de symptômes du déclin de la mixité que Michèle Tribalat assimile à des « stratégies d’évitement ». Un constat, qui impose la nécessité impérieuse de recourir à des données qualitatives : « Elles ont des implications politiques évidentes. Nul doute que les écoles où les petits camarades d’origine française se font rares nécessitent des investissements particuliers ».  

    Sur un plan plus politique, Michèle Tribalat tente de démontrer comment les législations européennes, l’idéologie « droitdelhommiste », l’intrusion du pouvoir juridique et les fantasmes de gouvernance mondiale ont -presque- réduit à néant la marge de manœuvre migratoire française. « Puisque le migrant est le prototype du monde qui vient, il faut une instance supranationale qui s’ajuste à l’univers mondialisé du migrant ». C’est la soupe experte qu’on nous sert.   
    Autre cible, le climat idéologique dans lequel s'élaborent les discours sur l'immigration à partir des sondages sur le racisme commandés par la Commission nationale consultative des droits de l'homme.

    L'immigration comme symptôme d'une société en voie de désintégration

    Un conte de fée global que rien ne doit venir contester et surtout pas la statistique. Se basant sur des études britanniques, la démographe minimise l’argument selon lequel les immigrés sont indispensables à nos économies car « ils exerceraient les emplois que les natifs ne veulent pas faire ». Dans les années 2000, l’afflux massif d’immigrés en Angleterre n’a pas réduit le nombre d’emplois souffrant de pénuries. Il est resté voisin de 600.000 car l’immigration accroît à la fois la demande et l’offre de travail. La France s’interdit toute étude de ce type.

    Salutaire à bien des égards, le livre de Tribalat a les défauts de ses qualités, une approche trop scientifique du sujet. Et c’est chez Baudrillard dans un texte intitulé « Nique ta mère » (1) que l’on trouvera un début d’explication, aussi lumineux que dérangeant, de cet aveuglement : « L’immigration et ses problèmes ne sont que les symptômes de la dissociation de notre société aux prises avec elle-même. La vérité inacceptable est là : c’est nous qui n’intégrons même plus nos propres valeurs et, du coup, faute de les assumer, il ne nous reste plus qu’à les refiler aux autres de gré ou de force. Une bonne part de la population se vit ainsi, culturellement et politiquement, comme immigrée dans son propre pays, qui ne peut même plus lui offrir une définition de sa propre appartenance nationale. Cette société doit affronter une épreuve bien plus terrible que celle de forces adverses : celle de sa propre absence, de sa perte de réalité, telle qu’elle n’aura bientôt plus d’autre définition que celle des corps étrangers qui hantent sa périphérie, de ceux qu’elle a expulsés et qui, maintenant, l’expulsent d’elle-même, mais dont l’interpellation violente à la fois révèle ce qui se défait en elle et réveille une sorte de prise de conscience. Si elle réussissait à les intégrer, elle cesserait définitivement d’exister à ses propres yeux ».

    Régis Soubrouillard (Marianne2.fr, 29 mars 2010)
    (1) Note de Métapo infos : cet excellent texte de Jean Baudrillard est disponible ici.
    Lien permanent Catégories : Textes 0 commentaire Pin it!
  • Eloge du carburateur !

    Avec Eloge du carburateur - Essai sur le sens et la valeur du travail, publié par les éditions La Découverte, le mécanicien-philosophe Matthew B. Crawford se livre à une réhabilitation du travail artisanal et concret. Pour la très bien-pensante revue Books, "il est aussi à l'unisson [...] d'un mouvement de défense du local contre le global, du petit contre le gros, du lent contre le rapide qui n'est pas dénué d'accents réactionnaires. [...] la nostalgie du monde d'hier flirte avec celle du bon vieux machisme du travail d'autrefois". Voilà qui peut mériter le détour !

    crawford,travail

     

    « La génération actuelle de révolutionnaires du management s'emploie à inculquer de force la flexibilité aux salariés et considère l'éthos artisanal comme un obstacle à éliminer. On lui préfère de loin l'exemple du consultant en gestion, vibrionnant d'une tâche à l'autre et fier de ne posséder aucune expertise spécifique. Tout comme le consommateur idéal, le consultant en gestion projette une image de liberté triomphante au regard de laquelle les métiers manuels passent volontiers pour misérables et étriqués. Imaginez à côté le plombier accroupi sous l'évier, la raie des fesses à l'air. »

    Matthew B. Crawford était un brillant universitaire, bien payé pour travailler dans un think-tank à Washington. Au bout de quelques mois, déprimé, il démissionne pour ouvrir... un atelier de réparation de motos. À partir du récit de son étonnante reconversion professionnelle, il livre dans cet ouvrage intelligent et drôle l'une des réflexions les plus fines sur le sens et la valeur du travail dans les sociétés occidentales.
    Mêlant anecdotes, récit, et réflexions philosophiques et sociologiques, il montre que ce « travail intellectuel », dont on nous rebat les oreilles depuis que nous sommes entrés dans l'« économie du savoir », se révèle pauvre et déresponsabilisant. De manière très fine, à l'inverse, il restitue l'expérience de ceux qui, comme lui, s'emploient à fabriquer ou à réparer des objets - ce qu'on ne fait plus guère dans un monde où l'on ne sait plus rien faire d'autre qu'acheter, jeter et remplacer. Il montre que le travail manuel peut même se révéler beaucoup plus captivant d'un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l'«économie du savoir ».

    « Retour aux fondamentaux, donc. La caisse du moteur est fêlée, on voit le carburateur. Il est temps de tout démonter et de mettre les mains dans le cambouis... »

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Football païen !

    "Alors avec l'entrée dans le stade commence l'apothéose. Le terrain fait figure d'arène, d'enceinte sacrée. Un destin véritable se joue sous nos yeux, ouvert, entre deux équipes de champions que l'on s'est choisi : l'avenir se décide en deux mi-temps, qui rangeront les uns dans la honte des vaincus, les autres dans la gloire des vainqueurs. Le stade est un réceptacle populaire où l'on peut voir surgir l'ineffable. L'être biologique isolé est pris dans l'exaltation des spectateurs plus ou moins entassés : l'émotion est là du début à la fin dans un jeu qui opère sur le mode constant de l'intensité maximale. L'investissement est total : pas question de regarder du bout des yeux, il faut chanter, crier, trépigner, exploser de joie, de tristesse ou de colère. Le stade étant, surtout en Europe, un des derniers endroits d'émotion collective active devant un destin qui n'est pas joué d'avance, on mesure sans peine tout ce qui peut s'y investir."

    Cercle Héraclite, La civilisation du football, in Eléments n°59, été 1986 

    La dimension païenne du match de football vécu dans le stade par les supporters, c'est le sujet de Dans les tribunes, un ouvrage de Jean-françois Pradeau, professeur de philosophie à l'université de Lyon III et spécialiste de Platon, que les éditions Les Belles Lettres doivent publier début mai.  

    Pradeau.gif
    "Le football est le sport le plus pratiqué au monde. Il est aussi et surtout le plus commenté, le plus observé et le plus regardé. Chaque semaine, en France comme ailleurs, des centaines de milliers de supporters viennent peupler les tribunes des stades pour encourager leur équipe, chanter, danser, crier, deux heures durant. Dans les tribunes est une réflexion sur la vie des tribunes, sur ce qui s'y dit et s’y fait, sur la manière dont on y chante et on y danse. Une réflexion qui part du principe qu’en dénonçant souvent la violence ou la bêtise des supporters, on ne comprend rien à la célébration très particulière qui se déroule dans les tribunes et qui est l’une des particularités du football. Une célébration qui mêle l’amour et le savoir.
    Car dans les tribunes des matchs de football, la cérémonie qui se déroule a bien quelque chose de sacré. Non pas qu’elle ressemble à une messe, mais parce que ceux qui s’y rendent accomplissent en son sein un rituel dont l’issue est à chaque fois une véritable révélation, ce que les anciens Grecs appelaient une « apocalypse » : une danse et une transe collectives à la faveur desquelles les hommes et les dieux se rencontrent. Les tribunes sont aujourd’hui l’équivalent de ce qu’étaient dans l’Antiquité les cultes à mystère.
    Il fallait réunir le supporter et l’antiquisant pour le comprendre."
    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!