Au sommaire cette semaine :
- sur Le Monde.fr, le blog Big browser revient sur un article du New York Times qui consacre Gérard de Villiers, le père de SAS, comme l'auteur de romans d'espionnage le mieux informé au monde...
SAS – Gérard de Villiers, l’homme qui en savait trop
- sur Le Figaro, Bertrand Guyard présente le chessboxing à ceux qui ne connaissent pas ce sport complet, inventé par le dessinateur Enki Bilal...
Chessboxing : Kasparov contre Tyson chez Artcurial
- sur Le Monde.fr, Pascal Robert-Diard nous propose une enquête édifiante sur la vague de violence criminelle qui submerge l'agglomération marseillaise et qui laisse la justice impuissante...
Métapo infos - Page 1402
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Tour d'horizon... (41)
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Le point de vue d'Alain de Benoist sur la situation en Egypte...
Alain de Benoist, directeur des revues Nouvelle Ecole et Krisis et éditorialiste de la revue Eléments, répond aux questions de la radio iranienne francophone, IRIB, à propos de la situation insurrectionnelle en Egypte, dans un entretien diffusé le 31 janvier 2013.
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Dialogues sur l'essentiel...
Les éditions L'Harmattan viennent de publier Dieu ou l'éthique, un dialogue entre l'abbé Guillaume de Tanoüarn et Michel d'Urance.Essayiste, Guillaume de Tanoüarn anime un libre journal sur radio Courtoisie, quant à Michel d'Urance, il est rédacteur en chef de Nouvelle Ecole et a publié un essai intitulé Jalons pour une éthique rebelle (Aléthéia, 2005) ainsi qu'une biographie de Knut Hansum (Pardès, 2008).
"Le dialogue qui compose cet ouvrage fait intervenir deux personnalités que tout oppose. Un croyant et un incroyant. un homme qui a choisi le service de l'Eglise et un autre pour qui une « éthique de la singularité » peut et doit remplacer Dieu. Tous les deux sont écrivains et engagés dans u chemin spirituel. Ils partagent aussi le souci de cette décroissance des valeurs qui font l'étoffe de notre quotidien. Mais si les questions qu'ils se posent mutuellement révèlent une préoccupation commune, leurs réponses, jamais convenues, n'en sont pas moins très opposées.
Ce livre à deux voies agira comme un traité de construction personnelle, que l'on préfère écouter l'une ou l'autre. Quand les sociétés se morcèlent et se frgmentent, quand les individus deviennent des agents de l'argent, un tel dialogue contribue à fournir des armes autant conceptuelles que pratiques. sa hauteur de vue permet de (re)trouver des pistes, de méditer sur notre condition, puis de « s'éveiller ». Un nouveau combat doit être engagé contre la marchandisation des coeurs et des consciences, l'appauvrissement de la vie et la faillite des modes spirituels de connaissance. Voilà la cause de ce livre paradoxal et intemporel."
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Mai 68, le retour ?...
Le philosophe et sociologue Jean-Piere Le Goff a répondu aux questions du site Atlantico à propos du mariage homosexuel. Nous reproduisons ci-dessus le texte de cet entretien. Jean-Pierre Le Goff a récemment publié La fin du village (Gallimard, 2012) ainsi que La gauche à l'épreuve : 1968 - 2011 (Tempus, 2011).
Réformes sociétales : mai 68, le retour ?
Atlantico : Dans son discours mercredi à l’Assemblée nationale, Christiane Taubira a déclaré : "Depuis des siècles, l’évolution du mariage va vers l’égalité. Aujourd’hui, nous parachevons l’égalité et nous en sommes fiers". A rejeter leurs opposants du mauvais côté de l'Histoire, les partisans du mariage homosexuel s'inscrivent-ils dans la tradition soixante-huitarde ?
Jean-Pierre Le Goff : Ils s’inscrivent en partie dans cette tradition tout en la détournant et en l’orientant vers de nouveaux horizons qui n’ont plus grand chose à voir avec la logique de subversion de l’époque. Dans les années qui suivent mai 1968, le courant de la libération du désir qui s’opposait à l’extrême gauche traditionnelle entendait « disposer librement de son corps » en renversant tous les interdits et les tabous de l’époque. Dans ce cadre, l’homosexualité s’affirmait dans une logique de transgression et de subversion qui s’assumait comme telle, remettait en question l’idée même de normalité ou de norme en s’affrontant directement avec les institutions et les pouvoirs en place. Le Front homosexuel révolutionnaire (FHAR) mettait en cause le culte de la virilité, la famille et le patriarcat monogamique… Un slogan comme « le mariage pour tous » n’aurait pas eu de sens puisque la famille était considérée comme le lieu central de la répression du désir et de reproduction de la normalité.
On peut mesurer les différences et le chemin parcouru depuis lors. Sous l’effet de la révolution culturelle de mai 68, la société a profondément changé, la mentalité hédoniste et libertaire s’est répandue, la société est devenue moins autoritaire et globalement plus tolérante vis-à-vis de l’homosexualité. La revendication du mariage homosexuel et de l’adoption des enfants s’affirme dans une logique communautaire de victimes ayant des droits. Elle participe du nouvel air du temps victimaire qui n’a de cesse de mettre en avant la souffrance et l’authenticité des sentiments pour faire valoir des idées et des conceptions qui ne vont nullement de soi, pratiquant une sorte de chantage affectif, exigeant de l’État et des institutions qu’ils répondent au plus vite à leurs revendications particulières. On est loin de la logique révolutionnaire des années post-68.
Nous sommes passés d’une dynamique de catharsis et de transgression à une banalisation paradoxale qui entend jouer sur tous les plan à la fois : celui de la figure du contestataire de l’ordre établi qui prend souvent les traits d’un nouvel antifasciste festif, celui de la minorité opprimée, celui de la victime ayant des droits et exigeant de l’État qu’il satisfasse au plus vite ses revendications, celui du Républicain qui défend la valeur d’égalité, celui des bons pères ou des bonnes mères de familles selon les normes traditionnelles et qui, comme tels, ne peuvent pas faire de mal aux enfants… Mai 68 est loin et, en partie sous l’effet de son « héritage impossible », nous sommes entrés dans un nouveau monde bariolé et confus où l’irresponsabilité domine.
En refusant tout débat au motif que ce serait aller contre le sens de l'Histoire, font-ils preuve du même sectarisme et du même aveuglement que leurs prédécesseurs ? Tombent-ils dans les mêmes dérives ?
Jean-Pierre Le Goff : Historiquement, la gauche est inséparable de la question sociale ; son attention particulière à la classe ouvrière et aux couches populaires est un facteur central de son identité. Ce que j’ai appelé la « gauche morale » ou plus précisément le « gauchisme culturel », a pénétré la gauche traditionnelle dans le sillage de la « révolution culturelle » de mai 68, et plus précisément au début des années 1983-84, quand la gauche a opéré un tournant dans sa politique économique, tournant qui n’a jamais était clairement assumé. Alors que l’ancienne doctrine socialiste tombait en morceaux, la gauche s’est alors de plus en plus affirmée comme moderniste et branchée dans le domaine des mœurs et de la culture. Ce qui n’a pas manqué de provoquer des contradictions en son sein.
La gauche aujourd’hui au pouvoir a pris très vite le tournant de la rigueur et le chômage de masse continue d’exercer ses effets démoralisateurs et destructeurs dans la société. Dans le même temps, la gauche monte en exergue une question qui divise profondément le pays, en croyant qu’on l’oubliera vite une fois la loi votée. Bien plus, elle érige désormais une question sociétale, comme celle de l’homoparentalité, comme un élément central de démarcation politique entre droite et gauche, alors que cette question est en partie transversale. Elle reporte en fait sur ces questions sociétales les restes d’une sorte de « progressisme » qu’elle a, pour le moins, le plus grand mal à faire valoir dans le champ économique et social. Les schémas de l’antifascisme, de la lutte des classes, se réinvestissent sur les questions sociétales avec un le dogmatisme et un sectarisme d’autant plus accentués que la doctrine antérieure est en morceaux, ne subsistant que sous la forme de restes éparpillés que l’on monte en exergue selon les circonstances (« Faire payer les riches », « Mon ennemi c’est la finance »…) Un pas nouveau me semble avoir été franchi quand un responsable socialiste a tout bonnement déclaré qu’on ne pouvait dissocier la gauche sociale et la gauche sociétale. Désormais, le « progressisme » se mesure à l’adaptation au plus vite des évolutions dans tous les domaines, fussent-elles problématiques. Ce « progressisme » nouveau se retrouve également au sein d’une partie de la droite, elle aussi mal en point.
En officialisant ce nouveau tournant moderniste et en se faisant en quelque sorte le propriétaire attitré, la gauche prend un risque important : celui de se couper d’une partie de ses électeurs, notamment les chrétiens de gauche, et de ses élus de terrain qui ne partagent pas cette orientation et se trouvent aujourd’hui réduits au silence. En faisant voter cette nouvelle loi, la gauche au pouvoir accentue les fractures sociales et culturelles qui traversent la société française et que l’extrême droite se fait fort d’exploiter. Elle donne l’image d’un État partisan, d’hommes d’États transformés en militants, d’un Président qui, sur cette affaire de l’homoparentalité, n’est pas celui de tous les Français. Concernant les questions relatives à l’écologie ou les question sociales, la gauche prend par contre beaucoup plus son temps en ne cessant de mettre en avant la « participation citoyenne » et la concertation. La façon dont cette loi, qui concerne des questions anthropologiques, a été promulguée, discutée et votée au plus vite, contribue un peu plus à la dégradation du climat politique. Enfermée dans un « entre soi » politico-médiatique, jouant sur un électoralisme à courte vue et ne sachant plus trop où elle va, la gauche opère une nouvelle fuite en avant, qui risque de la couper un peu plus des couches populaires, d’une bonne partie de la population qui ne partage pas ces orientations et pour qui cette nouvelle loi constitue un seuil qui ne fallait pas franchir.
Mai 68, qui à l’origine était un mouvement de contestation de la société de consommation, semble surtout avoir marqué son triomphe. Le mariage homosexuel, présenté par ses partisans comme un combat pour l'égalité, pourrait, s’il ouvrait la voie à la PMA et la GPA, conduire à la marchandisation des corps et de l’enfant. Finalement, les défenseurs du mariage homosexuel sont-ils les "idiots utiles" de la société de marché ?
Jen-Pierre Le Goff : Il s’agit de ne pas tout confondre. Dans le domaine politique, l’égalité citoyenne fait que la voix de chaque citoyen compte dans l’élection des représentants de la nation et pèse sur les orientations et les choix politiques. Dans le domaine économique et social, la réduction des inégalités s’inscrit dans une perspective de justice sociale. Appliquée à des domaines qui relèvent de l’anthropologie, cette exigence d’égalité change radicalement de registre et ouvre une boîte de Pandore. Elle concerne de fait, qu’on le veuille ou non, une donnée de base fondamentale de la condition humaine. Ce n’est pas l’homosexualité comme telle qui est en question. Elle a toujours existé, elle a été plus ou moins bien tolérée ou réprimée selon les sociétés, les civilisations, les époques historiques. Aujourd’hui la lutte contre ce qu’on appelle désormais l’« homophobie » demeure d’actualité. Mais les partisans du « Mariage pour tous » font tout pour esquiver, rendre hors sujet ou secondaire une question essentielle pour notre avenir commun : la façon dont les êtres humains conçoivent la transmission de la vie et la filiation. Ce qui me frappe le plus, c’est la légèreté et la précipitation avec lequel on traite cette question au nom d’une lutte contre les inégalités et les discriminations qui fait fi de toute dimension anthropologique ou qui considère cette dernière comme une simple « superstructure », une « construction sociale de la réalité » qu’il s’agit simplement d’adapter aux évolutions, alors qu’elle met en question une donnée fondamentale de la condition humaine. En l’affaire le « principe de précaution » – qui est devenu un leit-motiv dès qu’il s’agit des espèces en voie de disparition ou de certaines recherches et expérimentations scientifiques et techniques – est mis hors champ concernant l’humain, au nom d’une passion de l’égalité, d’un hubris qui se veut doux et décomplexé dans un climat de confusion intellectuelle et éthique.
Jean-Pierre Le Goff (Atlantico, 31 janvier 2013)
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Sacré pamphlétaire...
Le huitième numéro de la revue trimestrielle Spécial Céline, publiée par les éditions Lafont Presse, est disponible en kiosque ou sur les sites de vente de presse. Cette revue, entièrement consacrée à l'auteur de Mort à crédit, est dirigée par David Alliot, avec la collaboration, notamment, de Francis Bergeron et d'Eric Mazet.
Au sommaire :
Actualité
Présence de Céline, par David Alliot
Document
Plaidoyer pour la publication des pamphlets racistes de Louis Ferdinand Céline, par Fabrice Epstein
Portrait
Tixier-Vignancourt en défenseur de Céline, par Francis Bergeron
Polémique
A-t-on envie de lire Bonneton, par David Alliot
Étude
Céline et la sirène, par Éric Mazet
Bonnes feuilles
Céline coupé en deux, par Eugène Saccomano
Entretien
José Corréa : « La bonne expression au quart de poil »
Anthologie
Propos d'outre-tombe portés sur Céline (2ème partie), par Éric Mazet
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Un entretien avec Jean-Claude Michéa...
Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien de Jean Cornil, essayiste belge, avec Jean-Claude Michéa, réalisé par le CLAV de Bruxelles. Philosophe non-conformiste, critique subtil et impitoyable du libéralisme, qu'il soit politique, économique ou culturel, Jean-Claude Michéa a récemment publié en 2011, Le complexe d'Orphée - La gauche, les gens ordinaires et la religion du progrès (Climats, 2011).