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Métapo infos - Page 1357

  • La vie sous vide...

    Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Romaric Sangars, cueilli sur Causeur et consacré à l'hygiénisme puritain qui s'est abattu sur la société. Romaric Sangars anime avec Olivier Maulin le Cercle Cosaque.

     

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    La vie sous vide

    Le génial et sphérique Chesterton exposait déjà parfaitement, il y a plus d’un siècle, comment l’hygiénisme est au fond une morale de malade, de grabataire, puisque l’obsession de préserver sa santé n’intéresse que celui qui l’a fragile, l’homme sain, au contraire, s’occupant surtout de savoir où jeter sa force. Or comment ne pas remarquer que le Nouvel Ordre Moral est tout entier un hygiénisme appliqué à toutes les sphères de l’existence ? Préserver absolument la santé physique de la population en l’empêchant de boire, de conduire ou de fumer ; préserver toujours les délicates sensibilités des cohortes victimaires : à tous les degrés, nous vivons dans une atmosphère désinfectée. Comme à l’hôpital et à la morgue.
    L’homme moderne, qui a une mentalité de vieillard atteint d’Alzheimer, oublie toujours les premières des évidences : il s’imagine avoir renversé des interdits sans voir qu’il n’a fait, comme ses ancêtres avant lui, que les déplacer en fonction de son nouveau sens du sacré. Son sacré, c’est la marchandise, y conformant ses mœurs, il promeut l’échange maximal des corps sur un mode contractuel et hygiénique. Selon ces nouvelles données, on a enjoint à ma génération, non pas de ne pas baiser hors mariage, mais de ne pas baiser hors capote. « Sortez couverts ! » ânonnaient benoîtement, avec un sourire complice égrillard, les G.O. du Nouvel Ordre Moral, dès que nous eûmes atteint l’âge de foutre. Cette antienne m’écœure encore. Dire qu’on a osé seriner une telle phrase à des jeunes gens dont les lointains ancêtres défiaient nus les légions romaines… Si le mot était autorisé, j’oserais dire qu’on mesure à ça le déclin d’une race. Mais il ne l’est pas.
    L’« amour sans risque », le « safe sex » – autant salir la langue anglaise puisque le puritanisme est l’une des tares qu’elle a divulguées – voici l’idéal visé. On dirait un oxymore. Comme si l’amour n’était pas précisément le risque majeur qu’un individu est sommé de courir pour donner quelque prix à son existence. Qu’on s’entende, je n’encourage nullement l’irresponsabilité ou la propagation concertée du SIDA. Je note simplement qu’en ayant extrait du sexe sa faculté à donner la mort ou la vie, on en a désamorcé la charge. Je remarque au passage qu’avoir mis sous cellophane la puissance phallique ne peut pas demeurer sans conséquences symboliques graves. Je m’insurge contre le fait que, formellement, on ait encouragé une jeunesse, non pas à prendre des risques dignes de sa grandeur possible, mais à n’en prendre aucun comme si tout était déjà joué sans elle, et au prétexte de régenter sa vie amoureuse.
    La capote est un symptôme, je n’en nie pas l’utilité, je récuse la morale que cette peau de latex véhicule. Les papes et les barebackers ont ceci en commun qu’ils ont enfreint l’ultime tabou en relativisant la condom solution, c’est-à-dire la solution marchande à la problématique sexuelle. « Nous voulons que le sexe continue à prendre le risque de vie ! », clamaient les premiers, « Nous voulons que le sexe continue à prendre le risque de mort… », murmuraient les seconds. « Ce n’est pas rentable du point de vue de la consommation, c’est dangereux et ce n’est pas contrôlé ! », répliquaient traumatisés, furieux, une torche à la main, les Justes homologués. Mais la capote n’était qu’une fenêtre de tir, il faut analyser la mitraille qu’elle permet de déverser, dérouler jusqu’au bout ce que l’idéologie tente de faire passer par ce biais avec autant de vaseline. Forcer le totem à parler. « Faire mine de vendre du cul pour mieux dégoûter du risque », voilà ce qu’il dit, le totem, voilà ce qu’il a dans le réservoir. Or qui supprime le risque, supprime la responsabilité, c’est-à-dire la liberté souveraine. Et l’on se retrouve avec une morale d’esclave certifiée aux normes.
    Un athlète qui ne boit pas ce soir parce que demain il doit vaincre, cultive sa force en vue d’un acte précis. Un avorton post-moderne, lui, ne préserve sa santé qu’en tant que capital, pour elle-même, pour sa jouissance et son confort d’être atrophié, il aménage au mieux sa cellule. Et cette mentalité timorée, avaricieuse, frigide, elle ne se contente pas d’attaquer les individus, elle avorte également le débat public. Le cache que l’ancienne morale plaçait sur la question sexuelle a été déplacé par la nouvelle sur la question raciale. C’est toujours la hantise des origines, mais qui travaille autrement. Les enfants ne naissent plus dans les choux, ils naissent « citoyens du monde ». Si ça vous amuse… L’ennui, c’est que l’obsession anti-raciste a reconfiguré tout le champ de la parole. À partir des traumas compréhensibles des Noirs ou des Juifs, tout le monde a fini par se sentir stigmatisé pour un oui ou pour un non.
    Morale de névrosés, et encore morale d’esclave. Autrefois on se vantait des prouesses de ses ancêtres, pas de leurs humiliations. Ces dernières, on avait même tendance à vouloir les oublier au plus vite plutôt que d’exhiber partout ses plaies en vue de culpabiliser l’adversaire, ou le simple voisin. Résultat : il devient impossible d’avoir un débat franc et loyal au bal des pleureuses. Tout propos est inconvenant. La moindre apostrophe est obscène. Il est loin le temps où l’on s’injuriait pour le plaisir d’aiguiser la langue, où l’on pousser facilement au duel et où, le bras en écharpe, il arrivait qu’on trinque ensuite avec son adversaire. C’est que la liberté et la responsabilité qu’elle implique, voilà qui entraînait assez naturellement une forme de désinvolture supérieure. L’homme libre a les moyens de se l’autoriser. Seul le zombie se crispe à la première égratignure.
    Il a tort le zombie, parce que de toute manière, il est déjà mort. Et cette morale de la préservation n’est que l’éthique des cadavres, le prophète nazaréen nous avait pourtant prévenu : « Celui qui veut garder sa vie la perdra ! » Mais nous, nous voulons la retrouver cette vie alors, après avoir vomi votre moraline, comme disait Rimbaud : « Ô Justes, nous chierons dans vos ventres de grès ! »

    Romaric Sangars (Causeur, 16 juin 2013)

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  • Théologie de l'histoire et crise de civilisation...

    Les éditions du Cerf viennent de publier Théologie de l'histoire et crise de civilisation, un recueil de textes de Juan Donoso Cortès. Homme politique et figure espagnole de la pensée contre-révolutonnaire du XIXème siècle, Juan Donoso Cortès est un des auteurs qui a fortement influencé Carl Schmitt et auquel ce dernier a consacré plusieurs articles et conférences...

     

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    " Sur la longue liste des réprouvés de la littérature européenne, le nom de Juan Donoso Cortès figure en bonne place. Les motifs profonds de la terrible haine dont il est l'objet sont au-delà de l'hostilité propre à la lutte politique. Ils ont un rapport avec l'idiosyncrasie de la personne et sont de nature métaphysique. Redécouvrir le principe religieux, dénoncer l'impasse du progressisme, proclamer que toute grande question politique et humaine suppose et enveloppe une grande question théologique, professer qu'une société perd tôt ou tard sa culture après avoir perdu sa religion, affirmer que notre crise de civilisation a pour cause le rejet du catholicisme, ne sont-ce pas d'impardonnables forfaits aux yeux de tant d'idéologues sectaires ?

    A l'heure où le monde postmoderne semble accepter le déclin inéluctable des prophéties sécularisées, la critique donosienne de l'individualisme, du collectivisme, de l'économisme et du grand mortier mondialiste n'a jamais été autant d'actualité. "

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  • Les impostures du « marketing territorial » ...

    Nous reproduisons ci-un excellent point de vue de J.H. d'Avirac, cueilli sur Polémia et consacré à ces publicitaires, grassement payés par les exécutifs territoriaux, qui arrasent le patrimoine identitaire de nos villes et de nos régions...


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    Les impostures du marketing territorial

     

    Territoires à vendre

    Depuis trois décennies, les « territoires » cherchent à se vendre… se vendre à des investisseurs, des touristes ou des populations actives candidates à la migration, se vendre à leurs administrés. Cette hystérie marketing masque en fait un défaut de légitimité des collectivités, qui ont tendance à en rajouter d’autant plus en matière de communication que leur ancrage est faible et leur histoire inexistante. C’est évidemment le cas pour bon nombre de régions administratives françaises.

    Rappelons simplement à cet égard que notre beau pays jacobin doit être le seul au monde à avoir confié, à la fin des années 1950, à un haut fonctionnaire commissaire général au Plan le découpage (depuis Paris) de nos belles provinces… évacuant de facto toute considération culturelle ou identitaire vécue comme contre-productive d’un point de vue administratif et économique, voire suspecte d’un point de vue politique. La création de collectivités « jeunes », désincarnées, artificielles a immédiatement suscité chez les élus, toujours prompts à saisir un drapeau même vide de sens, une volonté de création de notoriété, matérialisée par des budgets colossaux en matière de communication. Quelques années après… bis repetita, les intercommunalités, fraîchement collées entre les départements et la commune, venaient rajouter leur couche de gras au millefeuille hexagonal, avec les mêmes dérives, les mêmes réflexes, les mêmes logos et la même rhétorique. Enfin, quelques strates supplémentaires, pays et, plus récemment, métropoles ont progressivement saturé le paysage et les espaces de communication publique au risque de diluer les identités réelles encore bien enracinées chez nos concitoyens.En 2011, les seules régions ont dépensé jusqu’à 150 millions d’euros en communication, avec des pointes à 10 € par foyer fiscal, sans parler, bien évidemment, des dépenses cachées (plus du double selon certaines sources) des multiples associations subventionnées moyennant la mise en place du logo et de la signature « corporate » de l’institution régionale et des opérations de relations publiques/politiques faisant partie du package.

     

    L’identité revue et corrigée par des communicants-idéologues

    Disons-le tout net : les blasons, les patois et autres traditions embarrassent quelque peu les publicitaires de tout poil, qui se penchent sur les problématiques de communication des territoires comme on se penche sur une nouvelle marque de dentifrice. C’est bien d’un embarras culturel qu’il s’agit : rompus aux techniques de communication lessivière, à la néophilie (nouveauté pour la nouveauté), au « faire-moderne », ces Parisiens inquisiteurs impitoyables de la ringardise provinciale franchissent parfois le périphérique pour aborder « les territoires » comme on découvre la Yakoutie, le Kamchatka ou la Terre Adélie. Nouveaux évangélistes, détenteurs du vrai, du beau et de la branchitude, ils viennent moderniser la province pour la rendre présentable sur la scène internationale. Leurs anglicismes impressionnent l’élu local, leur dégaine Yamamoto amuse mais force le respect, leur accent crée des complexes à l’Occitan de souche. Quant à leurs théories labellisées sciences-po, grande école de commerce ou Boston Consulting Group, affichées sous format power point dernier cri abondamment illustrées, elles ne peuvent être contestées par un élu local, qui affiche au mieux un bac+3 et qui, selon l’un de ces pubards parisiens, sera « surtout sensible aux images ». Et puis il y a ces postures marketing dégoulinantes de prétention, telle la « disruption », anciennement défendue par l’agence BDDP aujourd’hui reprise par TBWA, qui finissent par aboutir à des signatures institutionnelles dont la juxtaposition confine au ridicule : « Only Lyon », « Nantes Just Imagine », « L’Aisne it’s open », « Strasbourg Europtimist », « So Toulouse », « I’Amsterdam », « Montpellier unlimited »… pour faire branché, faire anglais et en mettre plein la vue à l’élu qui, de toute manière, ne comprend rien. Si une démarche réellement identitaire et parallèle voit le jour, tel que ce fut le cas en Bretagne ou en Alsace, on s’en inquiétera comme s’en inquiéta Joshua Adel (directeur du pôle lobbying et communication politique de TBWA Corporate), qui parle d’ « irruption d’un repli identitaire et de régionalisme »…Le patron de cette agence, qui a pourtant pignon sur rue, n’hésite pas, du reste, à en rajouter en matière idéologique. N’est-il pas, sur d’autres fronts, le délégué général de la Forge, « think tank » fondé par Benoît Hamon et Noël Mamère, au lendemain de la défaite de la gauche en 2007, pour réfléchir à une alternative dans un esprit gramsciste… la conquête des esprits devant précéder l’action politique ! On se pince !

    Voilà donc distillés au plus profond de nos provinces ignorantes, sous couvert de marketing territorial, de l’humanisme à deux balles, de la vigilance sur l’évidence et les menaces fantômes, de l’antiprovincialisme et de l’universalisme à tous les étages. L’identité devient diversité, les 4×3 valorisent les minorités, l’anglais stérilise le discours au nom de la quête de l’investisseur international, le différenciant s’efface devant le même. Un marketing de masse donc, qui s’oppose à un marketing de l’offre, qui, à l’inverse, partirait des incontournables spécificités des territoires pour nourrir un discours identitaire de simple bon sens, plus fédérateur pour les populations concernées, plus insolite et fascinant pour des publics-cibles extérieurs : une occultation organisée au nom d’une idéologie bien typée qui s’accommode fort bien d’un clientélisme des plus basiques.

     

    Consensus et soupe tiède

    Dans les services connexes du marketing territorial, les professionnels du genre ont un outil choc appelé « concertation », qu’ils servent à l’envi aux politiques locaux, tétanisés à l’idée de regrouper sous un même drapeau l’évêque et le marchand, les élus de tout bord, les territoires de tous niveaux, les associations et les institutions, les chambres consulaires et les francs-maçons, les agriculteurs et les femmes, les jeunes et les vieux, la presse et les amis politiques, toujours plus compliqués à gérer que les ennemis déclarés. C’est ainsi que des réunions-fleuves se mettent en place à grand renfort d’honoraires, aboutissant à une soupe tiède mais consensuelle… ce fameux consensus dont une illustre figure féminine de la politique britannique, récemment décédée, disait judicieusement qu’il est « ce que personne ne rejette, mais que personne ne croit ».

    Comment en est-on arrivé à ce niveau d’amnésie qui prive nos provinces de leur capital identitaire et les conduit à accepter les lieux communs les plus éculés du politiquement correct ? A titre d’exemple, et ce sera le dernier, était-il absolument nécessaire que l’agence de développement de Midi-Pyrénées, comme bon nombre de ses consœurs, utilise dans les salons professionnels un visuel mettant en scène la frimousse, du reste bien charmante, d’une petite fille noire évoquant plutôt spontanément la France d’outre-mer ? Au cas où vous ne l’auriez pas compris, ce qui doit primer en l’occurrence sur l’identité, c’est bien ce fameux message d’ouverture à la « diversité », censé incarner la marque de fabrique d’un territoire moderne. Ceci au risque de faire disparaître les aspérités, les typicités, les richesses et l’ADN d’une terre et de ses hommes, qui ont façonné notre pays… leur légitime fierté étant, par la volonté de quelques prétentieux experts, devenue suspecte.

     J.H. d’Avirac (Polemia, 13 juin 2013)

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  • Les écrivains dans la cité...

    Le onzième numéro de la revue Livr'arbitres est en vente et comporte un dossier consacré à l'écrivain François Sentein ainsi qu'un dossier consacré à la littérature face aux totalitarismes d’hier et d’aujourd’hui, avec, notamment, des contributions de Francis Bergeron, d'Alain de Benoist et de Michel Déon. 

    La revue peut être commandée sur son site :  Livr'arbitre, la revue du pays réel.


     

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  • Le déni de l'insécurité culturelle...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue intéressant de Guillaume Bernard, cueilli sur Valeurs actuelles et consacré à la question de l'insécurité culturelle.

     

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    Le déni de l'insécurité culturelle

    L’immigration (et sa forte concentration en certains endroits du territoire) conduit bien des Français — en particulier des classes populaires qui sont, plus directement que les autres, au front de la cohabitation — à se considérer dans une situation d’insécurité culturelle. Subissant par ailleurs une forme de déracinement dû, notamment, à l’uniformisation des modes de vie à cause de la mondialisation, ils se jugent acculés à défendre leur culture alors même qu’ils incarnent l’identité de référence, celle du lieu. Pourquoi une grande partie de l’élite politique et intellectuelle considère-t-elle cela comme une phobie infondée manifestant un manque d’ouverture d’esprit ?

    La théorie du “creuset républicain” pose comme principe que, petit à petit, les populations d’origine étrangère se laisseront dépouiller de leurs particularismes culturels pour adhérer aux valeurs communes. Cette position repose sur l’hypothèse qu’il n’y a pas de différence entre le processus de francisation des provinces au cours des derniers siècles et l’actuelle situation des immigrés. Elle pose comme pétition de principe que toute culture est dissoluble dans la République ; si les immigrés sont encore des “minorités visibles”, c’est parce qu’ils ont subi le racisme des “Français de souche”. Il n’y aurait de rejet que subi par les immigrés et jamais commis par eux : aucune francophobie de leur part qui expliquerait, en partie, l’échec de l’intégration.

    Quant à l’idéologie multiculturaliste, elle récuse l’objectif d’obtenir des immigrés qu’ils abandonnent leur identité d’origine et que, d’une certaine manière, ils se convertissent à la France. Elle admet qu’ils puissent continuer à vivre en étrangers et que l’identité française soit, à terme, transformée. L’intégration serait un processus à double sens supposant un compromis réciproque entre les immigrants et leurs hôtes. Cette position repose sur l’hypothèse que l’identité française aurait, par le passé, déjà évolué et ne serait donc pas restée globalement stable jusqu’à encore très récemment (les Trente Glorieuses). Le multiculturalisme rejette l’idée de l’assimilation, c’est-à-dire que ce soit au porteur de l’identité venue de l’extérieur

    Ainsi, le déni de l’insécurité culturelle s’explique-t-il par le présupposé contractualiste de l’ordre social. En effet, il existe deux manières d’appréhender les corps sociaux. Ceux-ci sont soit conçus comme des entités naturelles inscrites dans l’ordre cosmologique des choses (position classique), soit considérés comme des constructions artificielles produites par la volonté des hommes (théorie moderne). L’appartenance à ces deux types de société se manifeste de manière radicalement différente. Dans le premier cas, elle consiste en une adéquation culturelle concrète ; la partie doit se soumettre à l’identité du tout-existant en tant que tel. Dans le second cas, elle se manifeste par l’adhésion à des principes politiques abstraits ; le tout, ainsi que son identité, sont le résultat de la conjonction des parties.

    Par conséquent, des apports humains exogènes ne perturbent nullement l’identité de la société moderne, à la seule condition qu’ils ne remettent pas en cause l’existence du contrat social. À l’inverse, du point de vue classique, ils peuvent, en fonction de leurs actes, aussi bien être des facteurs de perpétuation du corps social que des causes de son délitement.

    Pour les tenants de la sociabilité artificielle, considérer que certaines vagues d’immigration peuvent participer à la désagrégation sociale est analysé comme du racisme puisqu’il n’existe pas d’identité propre au tout (dépassant les nationaux du moment), mais seulement une juxtaposition de toutes les cultures particulières présentes, à un moment donné, sur le territoire d’un État. Cela les conduit à nier que la cohabitation d’identités divergentes puisse engendrer des conflits. L’insécurité culturelle n’existe pas puisque l’identité de la société est une construction en perpétuel mouvement. Et c’est ainsi que les théories intellectuelles de l’élite exacerbent les crispations sociales vécues par le peuple !

    Guillaume Bernard (Valeurs actuelles, 14 juin 2013)

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  • Les snipers de la semaine... (65)

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    Au sommaire cette semaine :

     - sur Boulevard Voltaire, Dominique Jamet mouche Alain Minc, une nouvelle fois impliqué dans une affaire de plagiat...

    Alain minc, infatigable piqueur d'idées...

    dominique jamet, alain minc, plagiat, nègre

    - sur le Blog gaulliste libre, Laurent Pinsolle flingue Hollande pour son incohérence et son incapacité à fixer un cap...

    Finance, Europe, Allemagne, Japon : quand Hollande fait du Sarkozy

    dominique jamet,alain minc,plagiat,nègre


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