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  • Trump et l’art du chaos...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Francis Jubert, cueilli sur le site du Nouveau Conservateur et consacré à la stratégie du chaos utilisée par Trump, une stratégie dont l'Europe pourrait tirer des leçons...

     

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    Trump et l’art du chaos : une stratégie visionnaire pour l’Amérique et l’Occident ?

    Depuis sa réélection en 2024, Donald Trump ne cesse de surprendre. Sa stratégie, souvent perçue comme chaotique, repose pourtant sur une vision claire de souveraineté et de renforcement des États-Unis. L’annonce récente de la suspension des surtaxes à 20% contre l’Europe pour une durée de 90 jours, à l’exception des droits de douane contre la Chine, illustre parfaitement sa méthode : déstabiliser les adversaires pour les contraindre à venir à la table des négociations. Une démarche qui démontre la capacité de Trump à manœuvrer et à surprendre, mais aussi à rechercher des compromis qui servent les intérêts américains à long terme.

    Le chaos stratégique : Une négociation fondée sur l’art du « deal »

    L’art du chaos, que Trump met en œuvre avec constance, est loin d’être le fruit du hasard. Dans The Art of the Deal (1987), il définit la négociation comme un affrontement stratégique visant à déstabiliser l’adversaire et à forcer des concessions. Aujourd’hui, cette philosophie se manifeste dans ses politiques commerciales et diplomatiques, où il n’hésite pas à bousculer les équilibres pour obtenir un avantage.

    Récemment, sa décision de suspendre certaines surtaxes, tout en maintenant la pression sur la Chine qui écope d’une surtaxe de 125%, démontre cette stratégie. En suspendant pendant 90 jours les droits de douane sur l’Europe, il oblige ses partenaires à réévaluer leur position et à se préparer à des négociations difficiles. Cette posture est essentielle pour Trump, qui continue de maintenir une pression maximale sur les grandes puissances économiques mondiales, tout en préservant des marges de manœuvre pour d’éventuelles discussions. C’est une tactique de négociation implacable, où le chaos à court terme ouvre la voie à des gains à long terme.

    Relocalisation et classe moyenne : une vision économique en action

    Au cœur de la stratégie actuelle de Trump se trouve la relocalisation des chaînes de production et la préservation des emplois pour la classe moyenne américaine. Bien que les médias aient souvent réduit cette politique à une simple guerre commerciale, elle s’inscrit dans un projet plus vaste de souveraineté économique. Grâce à des mesures protectionnistes, notamment des droits de douane, il a créé les conditions d’une relocalisation de l’industrie américaine. Des entreprises comme Apple ont ainsi déplacé une partie de leur production de Chine vers les États-Unis, contribuant à restaurer la base industrielle du pays.

    Cet effort vise à renforcer la classe moyenne américaine, qui est au cœur de la vision de Trump. En ramenant des emplois manufacturiers sur le sol américain, il entend réduire la dépendance aux chaînes de production mondialisées, particulièrement celles dominées par la Chine, et assurer une croissance économique durable. À ce jour, fait observer François Lenglet, « Trump a obtenu ce qu’il voulait : l’ouverture d’un guichet de négociation mondiale pour vendre au plus cher l’accès au marché américain. Avec, en plus, une taxe universelle de 10% comme point de départ, qui est désormais entérinée. Gardons-nous donc de parler de défaite. Jusqu’ici, tout est conforme au plan du président. »

    La négociation entre égaux : une leçon pour l’Occident

    La stratégie de Trump repose également sur l’idée que les négociations internationales ne peuvent aboutir que si les partenaires se traitent d’égal à égal, acceptant le face à face, la confrontation des points de vue. Le président Trump est un adepte des négociations entre égaux dans la mesure où il cherche à maximiser les bénéfices pour les États-Unis tout en exigeant de ses partenaires qu’ils assument leurs responsabilités et défendent leurs intérêts avec la même vigueur, dans une logique de réciprocité. Contrairement à une diplomatie européenne qu’il perçoit comme trop souvent marquée par la soumission, Trump privilégie une approche axée sur le rapport de force qui valorise les négociations directes où chaque partie doit être prête à faire des concessions tangibles. 

    Pour la France et l’Union européenne, cette approche est une invitation à repenser leurs stratégies diplomatiques et économiques. Si la France, par exemple, veut conserver une position de puissance nucléaire et de membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, ses intérêts économiques, en particulier dans l’industrie et l’agriculture, exigent de protéger ses capacités de production. 

    Une approche de « réarmement » économique, technologique et militaire de chacun des membres de l’Union européenne pourrait être bénéfique pour restaurer l’équilibre des relations internationales. Dans un domaine au moins l’Europe n’a pas désarmé : le naval militaire. Elle a conservé ses chantiers et ses compétences et achète du made in Europe », ce qui n’est malheureusement pas le cas dans les avions de combat ou les systèmes de défense aérienne

    Des exemples concrets pour l’Europe inspirés par Trump

    Les Européens ont tout à gagner, en s’inspirant de la stratégie actuelle de Trump, à  renforcer leur propre autonomie économique et stratégique. C’est l’un des enseignements que tire François Lenglet de l’ère nouvelle dans laquelle nous entrons : « L’analyse de Trump, en économie politique, est bonne. Les tarifs douaniers sont un outil parmi d’autres pour redonner du pouvoir d’achat aux classes moyennes, le problème étant qu’ils ont été mis en place de façon désordonnée et dangereuse avec cette salve universelle [ndlr : de surtaxes douanières imposées unilatéralement]. Mais la réindustrialisation va prendre du temps. »

    Voici quelques pistes d’action :

    1. Souveraineté énergétique renforcée : comme les États-Unis avec le gaz de schiste, l’Europe pourrait intensifier ses investissements dans les énergies renouvelables et le nucléaire pour réduire sa dépendance aux importations d’énergie.
    2. Relocalisation industrielle : inspirée par le modèle américain, l’Europe pourrait mettre en place des politiques favorisant le retour de certaines productions stratégiques sur son sol, notamment dans les secteurs technologiques et pharmaceutiques.
    3. Contrôle des importations : à l’instar des États-Unis, l’Europe devrait instaurer des contrôles stricts sur les produits qu’elle importe, afin de s’assurer qu’ils respectent les normes de sécurité sanitaire et environnementale qu’elle s’impose à elle-même.
    4. Négociations commerciales fermes : l’Europe pourrait adopter une approche plus affirmée dans ses négociations internationales, en exigeant des contreparties strictes, tant sur le plan social qu’environnemental, dans ses accords commerciaux.
    5. Renforcement de la classe moyenne et des catégories populaires : l’Europe pourrait suivre l’exemple américain en soutenant davantage ses PME et en favorisant des circuits courts pour réduire sa dépendance aux importations, dynamiser l’emploi local et redonner du pouvoir d’achat.

    L’émancipation stratégique de l’Europe : un futur à construire

    La stratégie de Trump montre l’importance cruciale de l’indépendance économique et de la souveraineté stratégique. L’Europe, dans sa quête de résilience face aux défis mondiaux, pourrait grandement bénéficier de cette approche pragmatique. En s’inspirant de ces principes, elle pourrait retrouver sa place sur la scène mondiale en maîtrisant ses chaînes de valeur et en négociant des partenariats équilibrés avec des nations partageant des intérêts similaires. 

    Conclusion : une vision de long terme

    Le « Trump bashing » systématique ne rend pas justice à la complexité et à la profondeur de la stratégie du président des Etats-Unis. Le « fou » n’est pas toujours celui qu’on croit, comme le fait très justement remarquer le politologue Giuliano da Empoli dans le numéro d’avril 2025 de Politique magazine sans un article où il défend l’idée que le chaos n’est plus l’arme de l’insurgé mais le sceau du pouvoir. Il est « plus rationnel, écrit-il, de miser sur le ‘fou’ qui se déclare prêt à tenter ce que personne n’a jamais osé faire. Il n’est pas toujours irrationnel de miser sur le chaos. » En orientant son action vers la souveraineté économique, la négociation entre égaux et une politique pragmatique, Trump ouvre la voie à une refondation des relations internationales. Pour l’Europe, cette dynamique est sans doute l’occasion de redéfinir sa place dans le monde. Loin des caricatures médiatiques, Trump propose une vision stratégique audacieuse et une action géopolitique dont les effets à long terme pourraient bien se révéler décisifs tant pour les États-Unis d’Amérique que pour l’avenir de l’Occident lui-même. Ne pas se saisir aujourd’hui de cette opportunité c’est, pour l’Europe, prendre le risque de sortir définitivement de l’histoire !

    Francis Jubert (Le nouveau Conservateur, 15 avril 2025)

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  • 1648, la paix de Westphalie...

    Les éditions Tallandier viennent de rééditer un ouvrage d'Arnaud Blin intitulé 1648, la paix de Westphalie - Le nouvel ordre européen. Spécialiste de l'histoire de la guerre et de la paix, Arnaud Blin est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Iéna (2003) et, avec Gérard Chaliand, d'un Dictionnaire de stratégie militaire (1998).

     

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    " La paix de Westphalie met fin à l’une des guerres les plus sanglantes de l’histoire – une guerre totale –, la guerre de Trente Ans (1618-1648), et permet l’émergence de l’Europe des États-nations. Ainsi s’installe le « système westphalien » des relations internationales reposant sur la souveraineté nationale et le devoir de non-ingérence, qui a perduré jusqu’au XXe siècle.

    Alors que les dirigeants européens caressent le rêve d’une Europe unie face aux volontés hégémoniques et aux conflits qui traversent le monde contemporain, l’idée de voir renaître un tel système est toujours d’actualité. L’ordre westphalien, mis à mal par deux guerres mondiales, semblait moribond à l’issue de la guerre froide. Pourtant, un système de sécurité collective fondé sur le respect du droit international incarne pour beaucoup l’avenir des relations interétatiques.

    Arnaud Blin nous permet de comprendre la nature du système westphalien en revenant à ses origines : la paix qui fut signée en 1648. "

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  • Fuir ou subir, seule alternative des « petits blancs » ?...

    Le 16 avril 2025, Clémence Houdiakova recevait, sur Tocsin, François Bousquet pour évoquer avec lui son enquête intitulée Le racisme antiblanc (La Nouvelle Librairie, 2025)...

    Journaliste, directeur de la revue Éléments, François Bousquet a aussi publié Putain de saint Foucauld - Archéologie d'un fétiche (Pierre-Guillaume de Roux, 2015), La droite buissonnière (Rocher, 2017), Courage ! - Manuel de guérilla culturelle (La Nouvelle Librairie, 2020), Biopolitique du coronavirus (La Nouvelle Librairie, 2020) et Alain de Benoist à l'endroit - Un demi-siècle de Nouvelle Droite (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

                                            

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  • Guerre des États ou guerre des classes ?...

    Les éditions Krisis viennent de rééditer un essai d’Édouard Berth intitulé Guerre des États ou guerre des classes, avec une préface d'Alain de Benoist.

    Théoricien du syndicalisme révolutionnaire, disciple de Georges Sorel et cofondateur du Cercle Proudhon, Édouard Berth est également l’auteur des Méfaits des intellectuels, déjà réédité aux éditions Krisis. Alain de Benoist lui a consacré un essai intitulé Édouard Berth ou le socialisme héroïque (Pardès, 2013).

     

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    " Guerre des États ou guerre des classes ? C’est la question que pose Édouard Berth aux militants politiques français au lendemain de la Première Guerre mondiale. Issu du syndicalisme révolutionnaire théorisé par son maître Georges Sorel, marxiste convaincu, mais également compagnon de route de l’Action française au sein du Cercle Proudhon, Berth est une figure iconoclaste dont le discours participe de l’histoire commune des deux grandes idéologies qui s’affirmèrent durant l’entre-deux-guerres : le communisme et le fascisme. En effet, face à la chute définitive des monarchies et à l’impuissance des démocraties, la question européenne ne peut plus être résolue pour Berth que par deux alternatives : ce sera Lénine, ou bien Mussolini. Une question pour laquelle Berth a lui-même sa réponse : déçu par les compromissions de nationaux ralliés au Capital, il choisit donc (provisoirement) la révolution communiste. Mais une révolution germanophile, vitaliste, héroïque, porteuse des valeurs surhumaines esquissées par Nietzsche, réconciliant la tradition idéaliste allemande avec la question ouvrière, tout en étant empreinte de mysticisme chrétien. Berth est inclassable : son oeuvre, témoignage d’un esprit érudit et iconoclaste, reste l’une des clés pour la compréhension de cette époque de transition et de recomposition idéologique en Europe. "

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  • Nihilisme et technologie: le vide numérique de l'époque moderne...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bernard Lindekens cueilli sur Euro-synergies et consacré au nihilisme technologique.

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    Nihilisme et technologie: le vide numérique de l'époque moderne

    Nous vivons à une époque où la technologie a radicalement changé notre vie. L'intelligence artificielle, les réseaux sociaux, la réalité virtuelle et la prise de décision guidée par des algorithmes déterminent de plus en plus notre réalité. En même temps, de nombreuses personnes luttent contre un profond sentiment d'insignifiance et d'aliénation. Le nihilisme – l'idée que la vie n'a pas de signification inhérente – semble aller de pair avec les avancées technologiques. Comment se fait-il qu'à une époque de possibilités technologiques sans précédent, le sentiment de vide et de manque de but soit si fortement présent ? Et que dit cela sur l'avenir de l'humanité ?

    Qu'est-ce que le nihilisme ?

    Le nihilisme est la conviction philosophique qu'il n'y a pas de signification, de valeurs ou d'objectif objectif dans la vie. Le terme est devenu particulièrement connu grâce à Friedrich Nietzsche, qui a mis en garde contre les dangers d'un monde où les valeurs traditionnelles perdent leur signification. À ses yeux, le nihilisme, s'il n'était pas surmonté, pourrait conduire à une crise existentielle où les gens sombraient dans la passivité, le cynisme ou la destruction.

    Il existe différentes formes de nihilisme :

        - Nihilisme existentiel : l'idée que la vie n'a pas de signification inhérente.

        - Nihilisme épistémologique : la conviction que la connaissance et la vérité sont fondamentalement inaccessibles.

        - Nihilisme moral : le rejet des valeurs morales objectives.

    Bien que le nihilisme soit souvent associé à la philosophie et à la littérature, il a pris une nouvelle dimension à l'époque actuelle : celle du nihilisme technologique.

    L'essor du nihilisme technologique

    La technologie a amélioré de nombreux aspects de notre vie : communication plus rapide, meilleurs soins médicaux et accès illimité à l'information. Mais paradoxalement, cette avancée a également créé un sentiment de manque, d'absence de but et d'aliénation.

    Autrefois, les gens trouvaient un sens dans les expériences physiques, la religion, la famille et les interactions sociales directes. Aujourd'hui, une grande partie de notre vie se déroule dans des environnements numériques. Les réseaux sociaux, les jeux vidéo et les environnements issus du travail en ligne font que nos expériences sont de plus en plus médiatisées par des écrans et des algorithmes.

    Le problème est que les expériences numériques sont souvent superficielles et éphémères. Les « likes », les partages et les vues remplacent les interactions sociales plus profondes. Les identités en ligne sont soigneusement mises en scène, mais manquent d'authenticité. Cela crée un paradoxe: nous sommes plus connectés que jamais, mais nous nous sentons souvent plus seuls et plus aliénés.

    Dans un monde nihiliste où les valeurs traditionnelles s'effondrent, les gens cherchent de nouvelles structures pour donner un sens à leur vie. La technologie joue un rôle de plus en plus important dans ce processus. Les big data et l'IA sont de plus en plus utilisés pour orienter les décisions humaines, qu'il s'agisse de quels films nous regarderons ou de quels partenaires nous fréquenterons. Mais si les algorithmes déterminent notre vie, qu'est-ce que cela signifie pour le libre arbitre et l'autonomie ?

    Des critiques comme le philosophe Byung-Chul Han avertissent que nous vivons dans une société « guidée par les données » où l'expérience humaine est réduite à des calculs. L'individu perd lentement son autonomie et devient un consommateur passif dirigé par des forces invisibles. Cela conduit à un nihilisme technologique où la quête de sens disparaît : si tout est déterminé par des algorithmes, pourquoi devrions-nous encore réfléchir à nos choix ?

    La Silicon Valley a créé une idéologie spécifique où la technologie est présentée comme LA solution à tous les problèmes humains. Le transhumanisme, la promesse d'immortalité via l'IA et le métavers sont des exemples de la manière dont la technologie est utilisée comme un récit quasi-religieux.

    Mais beaucoup de critiques voient ces utopies comme une forme d'évasion. Au lieu de répondre à de véritables questions existentielles, les entreprises technologiques créent une illusion de progrès. Elles promettent que la technologie sauvera l'humanité, tandis que les questions fondamentales – Quelle est le sens de la vie ? Comment faisons-nous face à la mortalité ? – restent sans réponse.

    Le nihilisme technologique n'est donc pas seulement un sous-produit du monde numérique, mais aussi une stratégie consciente: en laissant les gens croire que la technologie résoudra leurs problèmes, ils deviennent passifs et dépendants. L'une des formes les plus directes de nihilisme technologique est l'essor de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée. Avec le développement du métavers et des mondes entièrement numériques, la frontière entre réalité et fiction devient de plus en plus floue. D'une part, cela offre d'énormes possibilités : les gens peuvent acquérir de nouvelles expériences, entretenir des relations sociales et même travailler dans des environnements numériques. Mais d'autre part, il y a le danger que les gens cherchent de plus en plus refuge dans ces réalités alternatives.

    Dans une société nihiliste où le monde physique est perçu comme dépourvu de sens, la réalité virtuelle peut devenir l'évasion ultime. Pourquoi faire face à la dure réalité lorsque l'on peut pénétrer dans un monde parfaitement simulé où l'on a le contrôle total ?

    Des philosophes comme Jean Baudrillard nous ont déjà averti de cette dérive en avançant le concept d'hyperréalité : un monde où les simulations remplacent la réalité, jusqu'à ce que les gens ne puissent plus voir la différence.

    L'intelligence artificielle a le potentiel de reproduire la créativité humaine, l'émotion et même la conscience. Mais l'IA fonctionne selon un modèle strictement rationnel et calculé. Elle n'a pas d'expérience subjective, pas de sentiment de signification ou d'objectif. À mesure que de plus en plus de fonctions humaines sont reprises par l'IA, cela soulève des questions existentielles. Qu'est-ce que cela signifie d'être humain dans un monde où l'intelligence et la créativité sont répliquées par des machines ? L'expérience humaine a-t-elle encore une valeur intrinsèque si un algorithme peut produire un art, de la musique ou même de la littérature meilleurs que nous-mêmes?

    La combinaison de l'IA et du nihilisme conduit à une conclusion inconfortable : si les machines peuvent finalement tout faire mieux que nous, pourquoi devrions-nous encore nous donner du mal ? C'est le cœur du nihilisme technologique : le sentiment que l'homme devient finalement superflu dans ses propres créations.

    Comment en sortir ?

    Bien que le nihilisme technologique soit une force puissante dans le monde moderne, cela ne signifie pas que nous ne pouvons pas lui opposer une résistance. Il existe différentes manières d'utiliser la technologie sans sombrer dans le vide existentiel. Au lieu de nous laisser guider aveuglément par des algorithmes et des données, nous devons utiliser la technologie de manière consciente. Cela signifie réfléchir de manière critique à la façon dont les réseaux sociaux, l'IA et les outils numériques nous influencent. Un véritable sens émerge dans les relations humaines et les expériences. En considérant la technologie comme un moyen plutôt que comme un objectif, nous pouvons nous concentrer sur des interactions authentiques plutôt que sur des connexions superficielles en ligne. Le nihilisme peut être surmonté par une recherche active de sens. La philosophie, l'art et la réflexion personnelle offrent des alternatives pour envisager le monde et trouver un sens dans une société technologique. Au lieu d'utiliser la technologie comme une évasion ou un remplacement de l'expérience humaine, nous devons aspirer à une technologie qui renforce notre humanité. Cela signifie une IA éthique, des interactions numériques humaines et un focus sur le bien-être plutôt que sur le profit.

    Le nihilisme et la technologie sont profondément interconnectés dans le monde moderne. Le défi du 21ème siècle n'est pas seulement de rendre la technologie plus intelligente, mais aussi de veiller à ne pas sombrer dans un état de nihilisme technologique. Ce choix nous appartient.

    Bernard Lindekens (Euro-Synergies, 14 avril 2025)

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  • Les snipers de la semaine... (292)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Figaro Vox, Lisa Kamen-Hirsig et David Lisnard dézingue l’Éducation Nationale et ses méthodes d'enseignement de la lecture et du français...

    «Les jeunes lisent moins et on peut les comprendre, tout est fait pour les décourager de la lecture !»

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     - sur Hashtable, H16 allume les politiciens britanniques qui laissent leur pays se libaniser à grande vitesse...

    United Kingdom has fallen

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