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wokisme

  • Le monde éclaté : naissance des tribus cognitives et mort de la civilisation commune...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Yann Vallerie cueilli sur Breizh-Info et consacré à l'existence de tribus cognitives étanches.

     

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    Le monde éclaté : naissance des tribus cognitives et mort de la civilisation commune

    « Autrefois, on débattait d’idées : tout le monde partageait la même réalité, on se disputait sur ce qu’il fallait en faire. Aujourd’hui, chacun vit dans son récit. »

    C’est peut-être la phrase, tweetée récemment par Pierre Sautarel, animateur du site Fdesouche, la plus inquiétante de notre époque.

    Car lorsque les hommes cessent de partager la même réalité, ils cessent d’appartenir à la même civilisation. Et bientôt, à la même espèce.

    La fin du réel

    Autrefois, la querelle politique était rude, mais elle se déroulait dans un univers commun. On admettait les faits. On débattait de la route à suivre, pas de l’existence même de la route. Aujourd’hui, nous vivons dans des mondes parallèles, cloisonnés par des écrans, des algorithmes, des idéologies auto-référentielles. Chacun s’enferme dans son récit – sa bulle cognitive, sa tribu narrative –, persuadé que les autres sont fous, dangereux, ou contaminés.

    La gauche woke vit dans un monde imaginaire où l’homme n’existe plus, remplacé par des identités fluides et des oppressions infinies.

    La droite institutionnelle s’accroche au mythe du progrès et du “vivre-ensemble” comme à une bouée percée. Et le peuple, lui, se réfugie dans ses écrans, dans ses séries, dans ses dettes, anesthésié par la peur de tout perdre.

    Nous ne voyons plus la même chose. Nous ne parlons plus la même langue. Nous ne croyons plus au même monde.

    Le choc des récits

    C’est cela, la guerre métapolitique du XXIᵉ siècle : une guerre des perceptions.

    Plus besoin de chars ni de bombardiers quand il suffit de fabriquer des réalités concurrentes. Chacun s’invente son apocalypse, son paradis, son ennemi intime.

    Les militants écolos croient sauver la planète en détruisant la civilisation. Les technocrates croient sauver la démocratie en la bâillonnant. Les bien-pensants croient protéger le “vivre-ensemble” en dissolvant le réel.

    Nous sommes devenus des tribus cognitives : nos croyances valent plus que nos yeux. La science elle-même n’est plus un langage commun : elle est devenue une arme rhétorique.

    « Les scientifiques disent… » — voilà la nouvelle prêtrise, la nouvelle inquisition. Et quiconque doute de ce nouveau catéchisme est excommunié comme hérétique ou complotiste.

    Le retour de la sauvagerie

    Ce monde de récits clos, de vérités parallèles, c’est celui où commence la barbarie. Car quand l’homme ne reconnaît plus dans l’autre un semblable, il cesse de lui parler : il le frappe.

    L’histoire le prouve : avant chaque guerre civile, il y a eu une guerre du réel. Avant les massacres, il y a eu des récits concurrents, des vérités irréconciliables.

    Nous y sommes. Les fractures ne sont plus politiques, mais anthropologiques. Elles touchent au cœur de ce que nous sommes : la vision du monde, du corps, du temps, du sacré.

    Quand une société ne partage plus de réalité commune, elle cesse d’être une société. Elle devient une jungle peuplée d’humains qui ne se reconnaissent plus entre eux.

    Le prix du mensonge

    Le plus tragique, c’est que cette déconnexion du réel ne vient pas du bas, mais du haut. Ce sont les élites qui ont cessé d’habiter le monde.

    Elles vivent dans les tours de verre, dans les métavers, dans les abstractions statistiques. Elles ne voient plus les visages, les villages, les vies concrètes.
    Elles administrent un peuple fantôme, comme des dieux distraits gérant une simulation.

    Et le peuple, en retour, se crée ses mythes, ses totems, ses explications magiques., Les uns se réfugient dans l’eschatologie climatique, d’autres dans les prophéties du grand remplacement, d’autres encore dans la religion du progrès technologique.
    Chacun son apocalypse, chacun son évangile.

    Mais un monde où plus rien n’est partagé, où le réel lui-même devient un champ de bataille, ne peut pas durer.
    Le mensonge collectif ne fonde pas une civilisation : il la détruit.

    Retrouver le monde

    Il faudra revenir au réel. Brutalement, s’il le faut.
    Il faudra réapprendre à voir, à nommer, à décrire.
    Redonner aux mots leur sens, aux faits leur poids, aux frontières leur fonction.
    Retisser une réalité commune, enracinée, organique — à hauteur d’homme, de peuple et de terre.

    Sinon, il ne restera plus que le fracas des bulles qui éclatent, les récits qui se heurtent, les tribus qui s’entre-déchirent.
    Et, au milieu du chaos, quelques hommes lucides qui se souviendront qu’avant de tout perdre, on avait cessé de voir le monde tel qu’il est.

    Yann Vallerie (Breizh-info, 2 novembre 2025)

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  • Wokisme : les contorsions du progressisme...

    Le 16 octobre 2025, Pierre Bergerault recevait, sur TV libertés, André Perrin à l'occasion de la publication de son essai intitulé Paradoxes de la pensée progressiste (L'Artilleur, 2025).

    Agrégé de philosophie, André Perrin  est l'auteur de Scènes de la vie intellectuelle en France (L'Artilleur, 2016), de Journal d’un indigné (L’Artilleur, 2019) et de Postures médiatiques - Chroniques de l'imposture ordinaire (L'Artilleur, 2022).

     

                                                

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  • Conversations américaines...

    Les éditions Albin Michel viennent de publier un livre d'entretiens entre Jean-Claude Michéa et Michael Behrent intitulé Conversations américaines.

    Analyste lucide et incisif du système libéral et des serviteurs de gauche de celui-ci, écrivant dans une langue limpide, Jean-Claude Michéa est l'auteur d'essais essentiels comme Impasse Adam Smith (Flammarion, 2006), Le complexe d'Orphée (Flammarion, 2011), Les mystères de la gauche (Flammarion, 2013), Notre ennemi le capital (Flammarion, 2017), Le loup dans la bergerie (Flammarion, 2018) ou Extension du domaine du capital (Albin Michel, 2023).

    Américain, Michael Behrent est historien et professeur d'université.

     

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    En bousculant nos certitudes, Michéa rend possible une recomposition intégrale de la politique. » Michael Behrent

    Depuis plusieurs décennies, Jean-Claude Michéa analyse la façon dont la société contemporaine a basculé dans le libéralisme, sous sa double forme d'économie de marché et de culture progressiste. Nourri du socialisme orwellien, il n'a eu de cesse de dénonçer l'abandon des classes populaires par la gauche -de Mitterrand à Macron-, au profit d'un libéralisme culturel qui a nourri les pires dérives du wokisme.

    Ce petit essai lumineux, né de conversations entre Jean-Claude Michéa et Michael Behrent, universitaire et essayiste américain de renom, spécialiste de l’œuvre de Michel Foucault, montre combien les intuitions et analyses de Michéa étaient prémonitoires. Il éclaire les similitudes entre la profonde crise morale et politique française et la situation américaine, où un peuple abandonné par les élites démocrates a permis l'accession au pouvoir de Donald Trump.

    N'est-il pas temps d'envisager une recomposition intégrale de la politique? Tel est peut-être la question et l'espoir auxquels nous renvoie la lucidité sans concession de Jean-Claude Michéa."

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  • Paradoxes de la pensée progressiste...

    Les éditions L'Artilleur viennent de publier un essai d'André Perrin intitulé Paradoxes de la pensée progressiste. Agrégé de philosophie, André Perrin  est l'auteur de Scènes de la vie intellectuelle en France (L'Artilleur, 2016), de Journal d’un indigné (L’Artilleur, 2019) et de Postures médiatiques - Chroniques de l'imposture ordinaire (L'Artilleur, 2022).

     

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    " Parler de la pensée woke, ou, pire encore, du wokisme, c’est s’exposer immanquablement à l’objection selon laquelle on parle de quelque chose qui n’existe pas : « Le wokisme n’existe pas », c’est une « obsession française », selon le journal Le Monde, une « chimère ».
    Woke et wokisme rejoignent ainsi au rayon des choses inexistantes la théorie du genre, le politiquement correct, l’islamo-gauchisme, voire l’antisémitisme dans la mesure où celui-ci « reste résiduel en France » selon Jean-Luc Mélenchon.
    En revanche, l’extrême-droite et la « fachosphère » existent bel et bien.
    André Perrin montre que cette sélectivité est le signe parfait des idéologues dont l’une des plus profondes convictions est qu’on peut changer les choses en changeant les mots, et ils s’y emploient en tentant d’imposer aux autres leur novlangue.
    Ce livre dresse un état des lieux et fait réfléchir savoureusement en pointant les multiples contradictions des idéologues qu’on peut quotidiennement voir et entendre en écoutant la radio publique et en lisant la « bonne presse »."

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  • La société officielle à bout de souffle...

    Le 30 juin 2025, Edouard Chanot recevait, sur TV libertés, Michel Maffesoli pour évoquer avec lui le divorce entre société officielle et société réelle. Michel Maffesoli s’attaque aux classes dirigeantes contemporaines – publicitaires, journalistes, technocrates et politiques. Il perçoit un "redressement en cours", estimant que les valeurs modernes, du wokisme ou du droit de l’hommisme, sont parvenues à saturation dans l’espace public, espace qui est en phase de reconstruction.

    Penseur de la post-modernité, ancien élève de Julien Freund et de Gilbert Durand, Michel Maffesoli a publié ces dernières années  Les nouveaux bien-pensants (Editions du Moment, 2014) , Être postmoderne (Cerf, 2018), La force de l'imaginaire - Contre les bien-pensants (Liber, 2019), La faillite des élites (Lexio, 2019),  L'ère des soulèvements (Cerf, 2021) ou encore, ces derniers mois, aux éditions du Cerf, Le Temps des peurs et Logique de l'assentiment.

     

                                               

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  • Guerre, climat, wokisme : quand Alain de Benoist démonte l’idéologie dominante...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Alain de Benoist à André Bercoff sur Tocsin dans lequel il évoque la rupture profonde entre les élites et le peuple à travers les grandes crises contemporaines : guerre en Ukraine, pandémie de Covid, urgence climatique, montée du wokisme…

    Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019),  La chape de plomb (La Nouvelle Librairie, 2020),  La place de l'homme dans la nature (La Nouvelle Librairie, 2020), La puissance et la foi - Essais de théologie politique (La Nouvelle Librairie, 2021), L'homme qui n'avait pas de père - Le dossier Jésus (Krisis, 2021), L'exil intérieur (La Nouvelle Librairie, 2022), Nous et les autres - L'identité sans fantasme (Rocher, 2023) et, dernièrement, Martin Buber, théoricien de la réciprocité (Via Romana, 2023).

     

                                             

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