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souveraineté - Page 2

  • Feu sur la droite nationale !...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier un essai polémique de Rodolphe Cart intitulé Feu sur la droite nationale ! . Collaborateur occasionnel d’Eléments, Rodolphe Cart est l'auteur d'un essai intitulé Georges Sorel - Le révolutionnaire conservateur (La Nouvelle Librairie, 2023).

     

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    " On dit que le poisson pourrit par la tête. Ce livre propose de la trancher avant que l’infection ne se propage. Mais de quelle maladie parle-t-on au juste ? De celle qui tue la France à petit feu et fait le lit de l’islamisme : l’élite mondialisée et les puissances d’argent. Au détour d’une réponse à Daniel Conversano et aux identitaires, Rodolphe Cart ampute le mal. Car il ne s’en cache pas : il est souverainiste. Et ce n’est pas selon lui l’identitarisme qui viendra à bout de cette maladie…

    Pour l’auteur, l’identitaire croit au sang que l’on reçoit et le souverainiste au sang que l’on verse. L’un honore l’Europe, l’autre chérit la France. Deux points de vue qui s’affrontent: la civilisation ou la nation. Le débat est ouvert. "

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  • En route vers un confinement énergétique ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien donné par Nicolas Meilhan et Philippe Bihouix à Thinkerview, consacré aux questions de souveraineté énergétique et industrielle.

    Philippe Bihouix est ingénieur et a notamment publié L'âge des low tech - Vers une civilisation techniquement soutenable (Seuil, 2014). Nicolas Meilhan, également ingénieur, spécialiste des questions énergétiques et de transport, est membre des Econoclastes.

     

                                               

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  • Quelle souveraineté pour l’Europe ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Georges Castro cueilli sur Polémia et consacré à la question de la souveraineté européenne. Georges Castro est responsable commercial au sein d’une entreprise industrielle française à caractère stratégique.

     

    georges castro, europe, otan, souveraineté, union européenne,

    Quelle souveraineté pour l’Europe ?

    Le conflit ukrainien est synonyme de séisme pour notre continent. S’il a rappelé à bon nombre d’Européens que la fin de l’Histoire n’était que chimère, son onde de choc dans les domaines politiques et industriels sera sans doute colossale. Nous avions précédemment évoqué les conséquences désastreuses [1] des sanctions et du virage énergétique entrepris par l’Union Européenne en réaction à l’invasion russe. Leurs effets commencent à se matérialiser outre-Rhin, avec une récession anticipée pour 2023 [2]. Cette guerre nous en dit aussi beaucoup en termes de grande politique et fait apparaître une Europe plus que jamais divisée sur des sujets pourtant majeurs tels que la Défense, l’approvisionnement énergétique ou encore l’idée même de souveraineté et sa mise en œuvre.

    Le retour d’ambitions politiques assumées pour l’Allemagne, mais sous parapluie étasunien

    C’est une nouvelle donnée majeure dans la géopolitique européenne contemporaine : l’Allemagne réarme… et cette initiative est saluée dans bon nombre de pays de l’Est, à commencer par les États baltes, qui ont pourtant subi maintes fois dans l’Histoire les conséquences des ambitions expansionnistes prussiennes puis allemandes. La création, fort commentée, d’un fonds spécial de cent milliards d’euros pour combler les lacunes capacitaires de la Bundeswehr doit permettre à Olaf Scholz de faire de l’Allemagne « la force armée la mieux équipée d’Europe ». « En tant que nation la plus peuplée, dotée de la plus grand puissance économique et située au centre du continent, notre armée doit devenir le pilier de la défense conventionnelle en Europe » ajoute le chancelier. Des propos sans précédent depuis 1945, qui pourraient donner des frissons à qui garde en tête que l’Allemagne fut à l’origine des deux conflits mondiaux qui ont ravagé l’Europe. Mais laissons de côté ces considérations de Cassandre. Ce fonds pourrait représenter une aubaine pour enfin faire éclore une défense européenne et nourrir l’industrie qui serait à même de l’alimenter.

    Il n’en sera rien. L’Allemagne poursuit dans la ligne qui est la sienne depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale : elle privilégie la relation étasunienne. Et le chancelier d’annoncer l’achat d’équipements militaires sur étagère, faisant fi des programmes de coopération en cours avec la France. Ainsi le projet d’avion de chasse du futur franco-allemand prend du plomb dans l’aile avec les annonces berlinoises de se tourner vers l’acquisition du F-35 américain. Dans un domaine aussi fondamental que celui de la défense sol-air, l’Allemagne entend là-aussi s’appuyer sur les États-Unis, mais aussi sur Israël. Lors d’un discours à Prague, Olaf Scholz n’a pas daigné mentionner la coopération avec la France dans le domaine de la défense. Il s’est éloigné de la ligne de l’Élysée (qui préconisait de relancer l’Europe en se fondant sur un « noyau dur » de pays pour avancer plus vite sur certains sujets) en envisageant un élargissement oriental de l’UE à 30 voire 36 membres [3].

    L’Allemagne renoue ainsi avec ses ambitions sur une Mitteleuropa qu’elle influence déjà par sa masse commerciale et industrielle et qu’elle entend fédérer maintenant autour d’aspects sécuritaires. Citons ici l’initiative de l’European Sky Shield, portée par Berlin au sein de l’OTAN, rassemblant 14 pays européens [4] autour d’un bouclier anti-aérien dont les systèmes de missiles mis en œuvre seraient allemands, américains et israéliens. La France et l’Italie, qui partagent des expertises inégalées dans ce domaine, demeurent étrangères à ce projet.

    L’autonomie européenne en matière de défense, ce n’est donc pas pour demain. L’Allemagne joue sa partition : lorgne vers l’Est, mais mise gros sur sa relation avec Washington, ce qui ne va pas forcément dans le sens d’une Europe souveraine.

    La Pologne se construit en puissance régionale avec l’appui d’acteurs tiers au continent européen

    Les ambitions politiques retrouvées de l’Allemagne ne remportent cependant pas l’unanimité à l’Est. La Pologne s’oppose fermement à Berlin sur deux points : l’intégration européenne (Varsovie défendant une conception proche d’une Europe des Nations face à un fédéralisme prôné par Berlin) et la politique affichée vis-à-vis de la Russie (dont l’Allemagne avait fait son principal pourvoyeur d’énergie). Les relations entre Berlin et Varsovie demeurent alors complexes et ambivalentes à l’heure où la Pologne apparaît comme un nouveau pôle de puissance sur le continent.

    Tout d’abord, elle est à l’origine de l’Initiative des Trois Mers, que le Président Duda décrivait en 2016 comme « un nouveau concept pour promouvoir l’unité de l’Europe et sa cohésion ». Rassemblant douze pays situés entre les mers Adriatique, Baltique et Noire, ce nouveau centre de gravité voulait marquer son indépendance vis-à-vis de Bruxelles, Paris ou Berlin.

    Varsovie, par ce biais, ne fait que renouer avec sa politique d’entre-deux guerres, à savoir celle de la Miedzymorze, l’Intermarium : la création d’une confédération menée par la Pologne afin de contrebalancer l’influence de l’Allemagne et de la Russie en Europe orientale en favorisant le patronage d’un acteur tiers. Dans les années 1920-30, cet acteur fut la France. Au grand dam de l’Europe, cet acteur est aujourd’hui l’inévitable Washington.

    Car la Pologne, historiquement déçue par l’Europe de l’Ouest, a franchement fait le choix du parapluie américain. Les achats de matériels militaires et de plateformes de premier rang auprès des États-Unis se chiffrent en dizaine de milliards d’euros depuis dix ans. La Pologne se fournit aussi en capacités de défense auprès d’Israël, de la Corée, du Royaume-Uni, ignorant systématiquement les offres européennes et françaises. Elle sera dotée d’une armée conventionnelle qui à terme sera parmi les toutes premières du continent, mais dont les capacités matérielles seront fournies par des États complètement étranger à celui-ci [5].

    Dans le domaine de l’énergie, fermement orientée vers le gaz naturel liquéfié, la Pologne a récemment fait le choix de l’américain Westinghouse pour bâtir sa première centrale nucléaire, sans considérer EDF.

    S’affranchissant ainsi du fonctionnaire bruxellois pour mieux embrasser l’aigle étasunien, Varsovie ne fait finalement que tomber de Charybde en Scylla, remettant la souveraineté reprise au premier dans les serres du second.

    La Hongrie, ne pas rompre avec Moscou, au risque de s’isoler dans l’Union Européenne

    En termes d’autonomie, la Hongrie a fait fort. Viktor Orbán et son Fidesz n’ont jamais cédé aux sirènes européennes de l’immigration bien heureuse. Défenseurs de valeurs traditionnelles et d’une vision classique de la famille, ils ont sans cesse lutté contre les influences des lobbys LGBT et globalistes, parmi lesquels la fondation Soros. Surtout, concernant l’Ukraine, Budapest n’a ni livré d’armes à Kiev, ni suivi la politique de sanctions prônée par l’UE envers Moscou. La raison est simple : la Hongrie importe 65% de son pétrole et 80% de son gaz depuis la Russie. Couper ces approvisionnements radicalement, sans parade de court terme, ce serait saigner à blanc une industrie qui représente 24% du PIB hongrois et mettre encore plus à mal une population déjà touchée par des taux d’inflation en hausse exponentielle.

    La raison d’État l’emportant, Viktor Orbán a fait un choix des plus souverains en ne s’alignant pas sur Bruxelles, en maintenant des relations stables avec Moscou, afin de protéger les intérêts de son pays. Pragmatique Hongrie qui s’emploie à demeurer attractive pour l’industrie lourde bavaroise (qui va puiser en terre magyare une main d’œuvre qualifiée et bon marché), ne rechigne pas à contracter avec le Turc en matière de défense, partage la ligne d’un Emmanuel Macron quand il s’agit de promouvoir une souveraineté européenne et miser sur le nucléaire [6].

    Autonome, ce pays agit selon ses intérêts. Il apparaît pourtant bien isolé sur notre continent, sa relation avec Moscou demeurant difficilement acceptable pour ses voisins polonais notamment.

    L’Europe éclatée

    Par ces quelques exemples, nous souhaitions souligner l’éclatement de l’Europe en matière de souveraineté, d’autonomie.

    S’il est naturel, pour les nations, de suivre avant tout leurs intérêts, le conflit ukrainien consacre un peu plus l’absence de « communauté » européenne. L’Allemagne, la Pologne, la Hongrie… mais aussi l’Espagne ou encore le Portugal avancent avec leur agenda particulier. Hélas celui-ci rime souvent avec le maintien, sinon le renforcement d’une vassalisation au bénéfice des États-Unis ou au moins à un alignement avec leurs intérêts.

    L’autonomie, ce vieux concept légué des Grecs anciens, qui désigne le fait de se gouverner sans tutelle tierce, est un concept qui semble avoir périclité sur notre continent, alors même qu’il fut le moteur anthropologique de l’Européen, la sève qui permit son rayonnement mondial.

    Or aujourd’hui, des domaines fondamentaux comme la défense, l’énergie, l’industrie échappent volontairement à un contrôle continental. L’Européen s’en remet à l’Américain, oubliant que ce dernier n’a pas les mêmes intérêts que lui, n’est pas de la même civilisation, ne partage pas la même géographie.

    Une situation insupportable pour qui voit dans l’Europe autre chose qu’un marché commun et qu’un espace Schengen laissant libre circulation aux marchandises, aux capitaux et aux personnes.

    Georges Castro (Polémia, 16 novembre 2022)

     

    Notes :

    [1]« Ukraine, énergie et industrie… Où sont les intérêts de la France ? », Polémia, Georges Castro, disponible sur https://www.polemia.com/ukraine-energie-et-industrie-ou-sont-les-interets-de-la-france/
    [2] 0.4% de récession attendue pour 2023, « Le grand malaise de l’industrie allemande », Le Figaro, Pierre Avril, 13 octobre 2022.
    [3] « Dans un virage stratégique, Berlin s’éloigne de Paris », Le Figaro, Pierre Avril, 24 octobre 2022
    [4] Allemagne, Royaume-Uni, Slovaquie, Norvège, Lettonie, Estonie, Hongrie, Bulgarie, Belgique, République tchèque, Lituanie, Pays-Bas, Roumanie, Slovénie, Finlande
    [5] « Le réarmement massif de la Pologne : causes, conséquences et controverses », The conversation, Frédéric Zalewski, 6 octobre 2022, disponible sur : https://theconversation.com/le-rearmement-massif-de-la-pologne-causes-consequences-et-controverses-191705
    [6] « Macron et Orbán  affichent des intérêts communs sur l’Europe », Les Échos, Catherine Chatignoux, 13 décembre 2021, disponible sur : https://www.lesechos.fr/monde/europe/macron-et-orban-trouvent-des-sujets-dinteret-commun-1372211

     
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  • Que reste-t-il de notre souveraineté ?...

    Le nouveau numéro de la revue Réfléchir & agir (n°75 - Automne 2022) est paru. Le dossier est consacré à la souveraineté...

    A compter de ce numéro, la revue n'est plus disponible que par abonnement.

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    Au sommaire :

    En bref

    Antipasti

    Pour une littérature en liberté avec Michel Mourlet et Michel Marmin, propos recueillis par Olivier François

    Scènes et rustines du nationalisme

    DOSSIER 

    Que reste-t-il de notre souveraineté ?

    "Nous sommes dans l'état servile", entretien avec Pierre-Yves Rougeyron
    Quelle indépendance énergétique ?, par Scipion de Salm
    Quittons l'OTAN !, par Klaas Malan
    Immigration, sortir de la CEDH, par Scipion de Salm

    Qui tient la monnaie tient l’État, par Klaas Malan

    Désobéir à l'UE, Frexit, quelle est la solution ?, par Scipion de Salm

    Quelle souveraineté alimentaire ? entretien avec Jean-Claude Martinez

    Grand entretien

    Sylvain Roussillon

    Géopolitique

    Novo Russia, par Édouard Rix

    Histoire

    L'IRA, par Sylvain Roussillon

    Archéologie

    Le mystère Mithra, par Pierre Gillieth

    Notes de lecture

    Les crimes du mois

    Jeux

    Musique

    Entretien avec Max Ribaric

    Disques

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  • Feu et destin : Manifeste du Prométhéisme...

    Nous reproduisons ci-dessous le "Manifeste du Prométhéisme" de Prometheica, revue italienne d'études sur le surhumanisme, la technique et l'identité européenne, qui compte parmi ses animateurs, notamment, Adriano Scianca et Carlomanno Adinolfi.

     

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    Feu et Destin :
    Manifeste du Prométhéisme

    1 L’ASSAUT AU CIEL

    Le feu de la technique est aujourd’hui dérobé par un système de pouvoir qui se dit progressiste mais qui est en réalité bigot, superstitieux et stagnant. Par technique, nous entendons non seulement l’ensemble des pratiques et des savoirs liés à la science, mais aussi tout l’assortiment des actes politiques, esthétiques, religieux, sociaux avec lesquels l’homme a historiquement compris et transformé le monde, l’œuvre générale de mobilisation totale de la réalité aujourd’hui méconnue, omise et condamnée. Dans cet Olympe décadent, les dieux exténués de la civilisation humaniste, égalitariste, libérale conservent une flamme sans en avoir conscience, une flamme dont ils ne soutiennent même plus la vue. L’assaut contre ce ciel de plomb pour la libération du feu est ce que nous appelons la Révolution Prométhéenne.

    2 EUROPE AVANT-GARDE

    La technique a une portée à la fois universelle et particulière. Cette étincelle d’innovation et de création accompagne l’homme depuis toujours et en tout lieu, elle est même ce que l’être humain a de spécifique par rapport aux animaux. Cette portée a cependant été déclinée de manières très différentes dans les diverses cultures : certaines, bien que ne pouvant empêcher l’usage de la technique, l’ont entourée d’interdits, de tabous, de condamnations morales et de narrations inhibitrices. D’autres, au contraire, en ont fièrement relevé le défi. Le nom de la terre où le feu de la technique a brûlé avec le plus d’éclat est : Europe. Le prométhéisme reconnaît et revendique ce trait culturel, sans pour autant fonder sur lui aucune prétendue hiérarchie morale universellement valable.

    3 ACCÉLÉRER POUR NE PAS POURRIR

    Résolument révolutionnaire, le prométhéisme rejette toute tentation réactionnaire ou conservatrice, toute critique de l’esprit du temps qui parte de l’esprit du temps tout juste passé, tout refuge dans des valeurs et des institutions données. Le réactionnaire n’est que l’agent régulateur du subversif, celui qui défend les subversions d’hier. Ce n’est pas en retardant les processus en cours que l’on échappe à leurs aspects perturbateurs, mais en les accélérant à une vitesse telle, qu’elle en fasse ressortir l’impensé. Ne pas se retirer du processus, donc, mais aller plus loin, accélérer le processus.

    4 POUR LA SURHUMANITÉ

    Pour le prométhéisme, l’homme, comme abstraction autant éthique que biologique, est quelque chose qui doit être dépassé. Ontologiquement propulsé vers l’avant tel un projectile, l’homme est réellement fidèle à lui-même quand il dépasse ses propres limites. Il ne se retrouve pas dans une essence façonnée à l’image et à la ressemblance d’un être transcendant ou d’une charte des droits, mais dans un nombre incalculable de transformations, imitations, hybridations, relations, connexions ; il se prolonge dans la machine, s’identifie à l’animal, il se répand dans l’ordinateur, se projette dans les dieux. L’homme est sa propre expérimentation. Si cette tension vers “l’ultérieurité” accompagne l’homme dès l’hominisation, aujourd’hui elle devient consciente. Le défi pour la post-humanité devient un défi incontournable, qui peut, bien entendu, conduire à l’inhumain comme au surhumain. Le conflit fondamental – qui caractérisera l’avenir et dans lequel le prométhéisme prend part avec un lucide fanatisme – est la bataille entre les éleveurs d’un homme rétréci et les éleveurs d’un homme renforcé.

    5 POUR UNE POLITIQUE PROMÉTHÉISTE

    Le prométhéisme refuse de se cristalliser en une formule sociale spécifique déduite de la politique politicienne et admet en son intérieur des sensibilités et des provenances différentes. Il ne peut cependant s’accorder avec des positions humanistes, kantiennes, réformistes, hédonistes, réactionnaires, conservatrices, technophobes, cléricales, libérales ou politiquement correctes. Par conséquent, le cercle se resserre.

    6 SOUVERAINETÉ TECHNOLOGIQUE TOTALE

    Le thème de la souveraineté technologique s’impose avec une telle évidence que même les agendas politiques des sociétés occidentales en font de plus en plus souvent mention. Ces préoccupations sont cependant réduites à néant par les utopies mondialistes, les tabous technophobes et la perte constante de souveraineté générale que l’on constate à tous les niveaux dans nombre de ces sociétés. Le prométhéisme exige une souveraineté technologique totale, pour laquelle sera sûrement nécessaire un « saut quantique » dans la manière globale de se référer à la politique et à la technologie. La souveraineté technologique totale implique – puis elle alimentera – la souveraineté politique et la disponibilité de moyens technologiques à la hauteur, c’est-à-dire la liberté et la possibilité concrète d’adopter certaines stratégies. Ce « saut quantique » n’est donc concevable qu’à l’échelle de la grande politique, qui est forcément celle du grand espace de civilisation européen.

    7 L’AUTODÉTERMINATION BIOCOMUNAUTAIRE

    Le développement des biotechnologies et des anthropotechniques met aujourd’hui l’homme face à des décisions pour lesquelles il en ira de la quantité et de la qualité de sa descendance. Le perfectionnement des techniques de diagnostic et de soins prénataux, de procréation artificielle, d’édition génomique, de clonage change radicalement la perspective dans laquelle nous concevons aujourd’hui les questions démographiques ainsi que ce nœud de problèmes mêlés de tabous brûlants qui porte le nom d’eugénisme. Mais, que nous décidons d’utiliser pleinement toutes les techniques à notre disposition, ou que nous décidons d’y fixer des limites, nous sommes, de toute façon, pleinement responsables de la direction que nous avons choisi d’entreprendre. L’interdit bioéthique est lui aussi un choix interventionniste, culturel, auto évolutif. Le prométhéisme vise à relever de manière créative ce défi en vue d’une autodétermination biocommunautaire.

    8 UNE ÉCOLOGIE FUTURISTE

    Contrairement aux apparences, le prométhéisme est aujourd’hui la seule vision du monde qui puisse aboutir à une pratique écologique couronnée de succès. L’environnementalisme petit-bourgeois des « petits gestes quotidiens », celui nihiliste et extincteur, la temporisation suicidaire de la décroissance, le green washing hypocrite des multinationales – tout cela relève d’une idéologie anti-humaine, anti-politique et anti-européenne qui n’a, par ailleurs, le moindre espoir d’influencer les dynamiques écologiques. La seule écologie authentique est celle qui intervient sur la nature, avec plus et non avec moins de technique, et qui décide comment modeler l’environnement selon des paramètres culturels donnés. Bases pour une écologie prométhéenne : géo-ingénierie, nanotechnologie, intelligence artificielle, nucléaire, génie génétique, recherche de nouvelles ressources, de nouvelles techniques de stockage et de recyclage.

    9 DU CÔTÉ DES ROBOTS

    Depuis plus d’un siècle, la figure du robot perturbe le sommeil de la modernité, qui y entrevoit le profil d’un nouveau golem. En présence du robot, l’homme moderne fait l’expérience de la honte que l’on ressent face à la grandeur humiliante de son propre produit, qui « a vu des choses que nous, humains, ne pouvons même pas imaginer ». Mais les plaintes moralisatrices sur l’homme dépossédé de son âme par les robots négligent une donnée fondamentale : l’outil en obsidienne des premiers hominidés et la puce en silicium ont été forgés par le même feu prométhéen. C’est en « s’aliénant » dans l’artificiel que l’homme est devenu lui-même depuis la nuit des temps. Dans le robot – même dans la version la plus réaliste des super-ordinateurs et de l’IA – le prométhéisme voit le miroir de l’homme, sa volonté de dépassement, un allié au-delà du bien et du mal.

    10 ÉPIQUE DE L’ESPACE

    Dans un monde toujours plus petit, l’espace devient la dernière frontière de conquête. En plus d’être un formidable vecteur de recherche et de développement pour des technologies utiles ici sur Terre, l’exploration spatiale garantit l’accès à des matières premières rares et la consolidation de la souveraineté satellitaire. Mais c’est surtout, dans son aspect radical de découverte, de colonisation et de terraformation d’autres planètes, une source inépuisable de merveilleux. Peut-être que le prochain ver sacrum se produira en direction d’un destin stellaire. Quant aux éventuelles rencontres avec des civilisations extraterrestres, le prométhéisme n’a pas de préjugés positifs ou négatifs, tout en faisant l’éloge de la pluralité du vivant, de l’altérité radicale, de formes multiples de l’être et du devenir, de ce qui nous pousse au-delà, plus loin, plus haut, au-delà des universalismes et des anthropocentrismes judéo-chrétiens plus ou moins sécularisés.

    11 PHILOSOPHIE DE LA VOLONTÉ

    Le prométhéisme n’est pas un messianisme. Il n’annonce pas plus un nouvel âge d’or où des machines à l’intelligence semi-divine conduiront les hommes hors de l’histoire, que l’avènement d’un monde parfait où des citoyens sans défauts ne connaîtront ni maladie ni mort. Le prométhéisme est, au contraire, une philosophie inspirée du sens tragique de la vie et du volontarisme. Non prédiction fataliste de ce qui, certainement, sera, mais exhortation de ce que nous voulons être. La simple reconnaissance d’un destin déjà écrit est déjà un acte anti-prométhéiste. Prométhée est la divinité de la décision et de la volonté. À la lumière de son feu resplendit un monde façonné par notre plus authentique liberté.

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  • L'"ami américain" : quand amitié rime avec vassalité...

    Le 28 avril 2022, l'émission "64' - Le monde en français", sur TV5, recevait Eric Branca pour évoquer avec lui son livre L'ami américain - Washington contre De Gaulle 1940-1969 (Perrin, 2017).

    Journaliste et historien, Eric Branca a publié notamment des livres comme Histoire secrète de la droite, 3000 ans d'idées politiques ou Le Roman des damnés (Perrin, 2021). On lui doit également, avec Michel Marmin, dans la collection Le tour de la question, Gauche/Droite (Chroniques, 2016).

     

                                                 

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