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poutine - Page 15

  • La France vue par la télévision russe...

    Découvrir le monde qui nous entoure au travers d'un regard étranger peut parfois s'avérer salutaire...

    Ce reportage de la télévision publique russe, cueilli sur le site François Desouche montre une partie de la réalité française rarement évoquée de façon aussi brutale sur nos chaînes d'information...

     

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  • "L'histoire est écrite par ceux qui pendent les héros..."

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dominique Venner, cueilli sur son site et consacré à l'histoire et à son écriture par les vainqueurs...

     

     

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    L'histoire est écrite par les vainqueurs, jusqu'au jour où...

    Plus que les grandes victoires, les grandes défaites font les grandes épopées, l’Iliade pour la guerre de Troie, les Thermopyles pour les Spartiates, Numance pour les Ibères, Alésia pour Vercingétorix. Le procès et la mort de Jeanne d’Arc plus que sa victoire d’Orléans. Waterloo plus qu’Austerlitz, sans compter Camerone, Sidi Brahim, Dien Bien Phu… Charlemagne a remporté d’innombrables victoires, mais ce qui reste de lui, c’est la Chanson de Roland qui magnifie l’une de ses rares défaites.

    Je pensais à ce paradoxe bien européen en regardant récemment le DVD de Braveheart de Mel Gibson. Accompagnant les images somptueuses des Highlands survolées par un aigle, des mots ouvrent le film en voix off. On les entend peu souvent : « L’histoire est écrite par ceux qui pendent les héros… » Ces mots sont une réponse à ceux qui m’interrogent sur la signification de certains de mes livres, l’histoire des Sudistes (Le blanc soleil des vaincus), celle du Baltikum, celle aussi de la sombre saga des gardes blancs pendant la guerre civile russe (Les Blancs et les Rouges). Ces livres avouent un attrait pour les vaincus courageux. Mais, courage ou pas, l’histoire des vaincus est toujours occultée, dénaturée, ou même criminalisée par les vainqueurs. Elle constitue l’enjeu posthume de conflits qui ne cesseront jamais. Après les guerres idéologiques et religieuses, les vainqueurs veulent vaincre jusqu’à la mémoire de leurs adversaires. Après dix-sept siècles, le jeune empereur Julien, très fidèle à sa propre religion, est toujours qualifié d’ « apostat », épithète infâmante imposée par l’Église devenue triomphante après son OPA réussie sur l’Empire romain à la fin du IVe siècle. Quand les vainqueurs sont habiles et puissants, les instruments de la parole publique, l’État, l’Université et l’Ecole participent à l’entreprise. Pour l’historien indépendant, tout est donc à découvrir à ses risques et périls derrière le discours officiel. Il n’y a rien de plus stimulant, mais rien de plus dangereux.

    Les conflits idéologiques et quasi religieux du XXe siècle ont été annoncés par la guerre de Sécession américaine (1861-1865). Ils ont peu d’équivalent dans le passé, sinon lors du triomphe imprévu du christianisme sur le paganisme romain au IVe siècle. Les guerres de religion au XVIe et XVIIe siècle n’eurent pas le même caractère absolu puisqu’elles se terminèrent par un partage du monde entre protestants et catholiques. Il n’y eut donc pas de vrais vaincus, sauf en France avec les huguenots. Deux puissances hostiles campaient chacune sur leurs positions, affichant leur propre interprétation du passé. La nouveauté du XXe siècle tient au caractère écrasant de la défaite des uns et de la victoire des autres. Du jamais vu avec cette ampleur et cette brutalité, sinon pour les hérésies au sein des monothéismes, écrasées par les massacres, le feu et l’oubli.

    Dans ma génération et les suivantes, celles qui n’étaient pas encore nées à l’époque du conflit mondial puis de la décolonisation, un certain nombre de jeunes Européens arrivant à l’âge adulte, éprouvèrent une conscience aiguë et douloureuse d’être les héritiers de défaites presque cosmiques. J’ai vécu cela au temps de la guerre d’Algérie. Pour les Français et les Européens, ce fut une défaite (politique et nullement militaire), ne pouvant que renforcer la conscience d’une catastrophe fatale. Si l’un de mes premiers livres a été consacré à l’histoire des Sudistes c’est parce que je ressentais intuitivement la défaite du « Vieux Sud » comme le premier acte de ce qui fut accompli chez nous dans la seconde moitié du XXe siècle. Jadis, j’ai lu l’Invaincu (The Unvanquished) de William Faulkner avec le sentiment exaltant et douloureux d’être immergé dans ma propre histoire. J’étais séduit par des vaincus courageux qui jamais ne se renient. Je le suis toujours.

    Parfois, de façon imprévue, il arrive pourtant que les vaincus prennent leur revanche dans l’imaginaire des vivants. Il en fut ainsi pour les Sudistes avec Autant en emporte le vent, le roman et le film. Il en a été de même lorsque le président Poutine décida la réhabilitation des armées blanches et de leur chef, le général Denikine, ainsi que leur réintégration dans la mémoire russe.

     Dominique Venner (Site de Dominique Venner, 2 octobre 2012)

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  • Bernard Arnault, Poutine et l'Etat...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré aux informations relatives à la volonté de Bernard Arnault d'acquérir la nationalité belge, manifestement pour échapper à l'impôt en France...

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    Bernart Arnault, Poutine et l'Etat

    L’argent n’a ni patrie, ni odeur. En annonçant qu’il allait requérir la nationalité belge, Bernard Arnault semble confirmer cet adage, qui n’est pas sans fondement. Déjà, sous la Restauration, Stendhal dénonçait les banquiers, légitimistes ou républicains, qui finançaient la flotte d’Ali Pacha destinée à écraser l’insurrection grecque. Notre histoire donnerait maints occurrences de ces dérives antinationales ou antipopulaires d’une ploutocratie qui suit la logique du profit, d’autant mieux qu’il est particulièrement ardu de voir clair dans des stratégies financières qui demandent les vertus d’opacité, de roublardise, et d’entourloupe qui ne sont pas à la portée du premier perdreau, surtout s’il s’agit de vol de haute stratosphère, comme il s’avère avec le sieur Arnault, qui n’est pas devenu la quatrième fortune du monde, et la première d’Europe, pour rien. Si l’on prend la peine de lire sur Wikipedia l’épopée affairiste de cet artiste du fric, on a vite le tourni. Le monde de l’agent est une véritable usine à gaz, et il faut vraiment avoir le goût et le courage de s’y perdre pour s’y reconnaître.

    Quoi qu’il en soit, tout puissant soit-il, et tout en lui consentant un grand talent, Bernard Arnault renferme des petitesses, voire des mesquineries, assez insolites pour qui a l’habitude de penser à l’échelle planétaire. On veut bien croire que désirer devenir belge, ce qui, en soi, ne constitue pas une honte, pour échapper à l’impôt, ou permettre, via Monaco, à ses héritier d’obtenir de plus grandes parts de gâteaux, n’est pas glorieux, du point de vue de l’homme du commun, qui ne comprend pas comment on peut être prisonnier d’une fortune aussi colossale . Combien de vies pour dépenser 41 milliards de dollars ? A cela, on rétorquera que, justement, l’homme du commun ne peut comprendre cette ivresse, cet orgueil, comme celui par exemple du seigneur, ou du paysan, attaché, contre toute raison, à sa terre. Certaines folies sont incompréhensibles pour celui qui n’en est pas. Ayons donc l’esprit large, et ne tombons pas dans le ressentiment des gauchistes haineux et curés mal fagotés, qui reprochent seulement aux puissants d’être puissants. Au fond, si les Anciens ont condamné l’amour de l’agent, l’avarice, c’est qu’il s’agissait d’une passion qui éloignait de la sagesse, et si Jésus, et après lui, l’Eglise, ont enjoint de choisir entre Dieu et Mammon, ce n’était pas parce que les riches en soi devaient finir automatiquement en enfer, et combien de « pauvres », faux riches si envieux, devraient connaître ce sort !, mais parce qu’ils étaient trop corrompus dans leur cœur et leur esprit pour se détacher suffisamment de leur avoir, et le mettre au service d’autrui.

    Issu du patronat nordiste, si enclin au paternaliste, Bernard Arnault a très vite adopté les tares du capitalisme moderne. Son attitude présente connaît des antécédents, plus ou moins glorieux. Ami de Nicolas Sarkozy, des mains duquel il fut promu, le 14 juillet 2011, officier de la légion d’honneur, il est représentatif de ce patronat qui a pour Bernard Henri Levi, cette nullité, les yeux de Chimène, et a choisi, pour paraphraser Churchill, la voie du large, le grand large de l’Empire américain, bien sûr. C’est d’ailleurs aux Etats-Unis qu’il émigre en mai 81, durant trois ans. Craignait-il pour sa tête ? Sa propension à subventionner l’art dit « contemporain », véritable savon à vilains cosmopolite, potlatch qui donne un supplément « artistique » à une oligarchie internationale vide et avide, est l’un des signes de son attachement à une caste qui se contrefiche des racines et des identités.

    Faut-il l’admirer comme un personnage balzacien ? Lorsqu’il berne Fabius en recevant, en 1984, 2 milliard de francs du gouvernement, contre la promesse de ne pas licencier les salariés du groupe Broussac dont il vient de s’emparer, il arrive à tirer les marrons du feu, en revendant les actifs les plus importants, ce qui occasionne une restructuration, le licenciement des malheureux, et, finalement l’injonction, de la part de la Commission européenne, en 1987, de rembourser une partie des sommes reçues, obligation qui ne concerne plus, dès lors, le sieur Arnault. Bien joué, l’artiste ! Les affaires, c’est comme la guerre, qui n’a rien à voir avec la morale ! Relisons sa déclaration du 14 décembre 1984, adressée à Fabius, qui fleure bon la tartuferie politicienne de haute volée : « J'assurerai personnellement la direction de la DBSF et je procéderai à la mise en œuvre du plan industriel et social tel qu'il a été communiqué aux administrations ». Ni plus, ni moins. Il oublait de dire qu’il ne garderait pas longtemps la dite direction…

    Quoi qu’il en soit, les ténors de l’UMP peuvent crier leur indignation, et accuser Hollande de stupidité, eux qui avaient, par le bouclier fiscal, bloqué le taux d’imposition des plus riches à 50% maximum. Qui est stupide ? Est-il intelligent de laisser agir le bandit ? Imaginons que l’on donne le droit au renard de manger dix poules dans le poulailler, et que tout à coup, vous rectifiiez cette permission à la baisse, sans avoir un droit de regard sur le poulailler du voisin, qui octroie le droit de trucider douze poules… Vous allez dire que ce n’est là qu’un raisonnement par l’absurde, car il est improbable qu’un fermier abandonne ses poules à un prédateur. Et pourtant…

    Nous savons très bien, en effet, combien la Commission de Bruxelles possède un talent certain pour veiller à tout ce qui touche notre vie. Les règlements tatillons ne manquent pas, et quand on ne passe pas à la caisse, c’est notre existence qui est mise en boîte. Les lois et décrets qui instaurent le libéralisme le plus dogmatique ont aussi cours, sans que les parlements nationaux aient leur mot à dire. Et la tendance lourde de cet appareil législative s’oriente toujours dans le sens du moins disant social, vers la déréglementation, la dénationalisation, et l’aggravation de la condition des salariés. De ce côté-là règne une homogénéisation merveilleuse, qu’accentuera l’adoption de la fameuse « règle d’or » des 3%. En revanche, les règles fiscales, les passe-droits, les ponts dorés en direction des paradis fiscaux sont, en Belgique, au Luxembourg, à Monaco etc. (sans parler des facilités pour blanchir l’argent sale) à la dispositions des gens de fric. L’Europe est devenue un immense poulailler où le renard est libre comme l’air. Lui seul détient la liberté réelle, celle d’entrer, de sortir son avoir, de miser comme il veut, de subtiliser son magot, sa fortune, tandis que les peuples n’ont que cette liberté fallacieuse de se vendre, si l’on veut bien d’eux.

    D’où vient cette richesse ? N’y a-t-il pas un devoir moral, sinon civique, de rendre au pays ce qu’on lui a soutiré ? Le riche échappe-t-il à cette grande famille qu’est la patrie ?

    Encore une fois, la Russie de Poutine s’offre à nous comme modèle. Ceux que l’on a appelés les « oligarques », et qui mériteraient mieux le titre de « ploutocrates », les Khodorkhovski, qui mettaient en coupe réglée un pays livré, sous Eltsine, à l’anarchie et au vol, ont été matés par Poutine. Ce dernier ne les a pas tous fait condamner. Ceux qui croupissent en prison, notamment certains du groupe Ioukos, n’ont que ce qu’ils méritent. Ils imposaient en effet leur loi à l’Etat. Maintenant, c’est l’inverse et les choses ont vraiment changé au moment des législatives en 1999, et lors de la première campagne présidentielle de Vladimir Poutine. A la fin 2000, le Président a convoqué les principaux oligarques les plus riches de Russie et leur a proposé le contrat suivant :
    « Vous ne vous mêlez plus de politique, vous payez vos impôts et nous vous laissons faire vos affaires tranquilles. » Sous entendu, vous êtes patriotes, sinon couic !
    Ainsi l’Etat devrait-il agir avec les milliardaires qui se croient au-dessus de tout, et singulièrement de leur propre pays : « Vous faites vos affaires, vous remplissez vos devoirs, et rien de plus. »

    Encore faudrait-il rompre avec la logique mondialiste et financière. Ce n’est pas une autre histoire, c’est la même…

    Claude Bourrinet (Voxnr, 9 septembre 2012)
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  • La nouvelle Grande Russie...

    Les éditions Ellipses viennent de publier La nouvelle grande Russie, un ouvrage de Xavier Moreau qui revient sur le formidable effort de redressement entrepris depuis 1998 par les dirigeants russes. Saint-Cyrien et ancien officier parachutiste, Xavier Moreau est un spécialiste des questions géopolitiques et a, par ailleurs, fondé une société de conseil en sûreté des affaires qui travaille essentiellement dans les pays de l'ex-Union soviétique.

     

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    "Ce manuel est une authentique analyse géopolitique du redressement politique et économique de la Russie pourtant héritière de l'Union soviétique, déroulant ses dates clés sur les vingt dernières années. Il entreprend avec originalité de faire comprendre au lecteur comment de superpuissance déclinante elle est devenue un acteur clé du monde multipolaire tel qu'il se dessine aujourd'hui et pour les années à venir. En reprenant à chaque date les mêmes rubriques de la collection « Les dates clés »(intérêt ; contexte ; document ; commentaire), l'auteur garantit au lecteur de ce manuel un outil lui laissant toute liberté dans la façon de l'utiliser pour augmenter ses connaissances et se forger une opinion sur l'épopée la plus dense et la plus surprenante de l'après-guerre froide ainsi qu'un commentaire particulier et original des étapes de la reconstruction de l'État russe."

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  • Tour d'horizon... (19)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Metamag, Jean Bonnevey pose une bonne question à propos des élections en Russie...

    Poutine a-t-il vraiment perdu les élections russes ?

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    - sur Investig'Action, Grégory Mauzé analyse le rôle de vecteur de la pensée unique joué par les médias depuis le début de la crise...

    Les médias et la crise de l'Euro : inépuisable pensée unique

    jean bonnevey,poutine,occident

     

     

     

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  • La Russie contre l'ordre hollywoodien !...

    Nous reproduisons ci-dessous le point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr, qui remet en perspective la déferlante médiatique anti-Poutine depuis les élections législatives du 4 décembre 2011.

     

     

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    La Russie contre l'ordre hollywoodien

    Comme un mauvais scenario de série B, le script diplomatique du camp atlantiste enchaîne les poncifs, les déclarations-types, les formules figées et usées à seule fin de déstabiliser l’Etat russe. Nous avons connu exactement la même rhétorique quand l’Iran a organisé des élections en 2009. On met d’abord en doute l’ « équité » de la campagne. Puis on jette la suspicion sur le modus operandi de l’élection, accusé de secréter une fraude massive. Des « observateurs » sont bien sûr invoqués pour valider ce réquisitoire, même s’ils ne sont pas sur place, et qu’ils sont enrégimentés dans les rangs des adversaires du régime. Bien entendu, tous les chiffres sont, soit fictifs, soit largement gonflés. Qu’importe, puisque les médias occidentaux les reprennent tels quels, sans autre forme de procès. En général, on cite, pour ce faire, des sources qui sonnent bien, où les expressions « droits de l’homme », ou des termes comme « liberté », « démocratie », « résistance » octroient une onction bienpensante. Ces « canaux » sont des entités plus ou moins fantomatiques, siégeant à l’extérieur, dans certains pays leur accordant une hospitalité généreuse, ou bien, sont des blogs parfaitement artificiels, manipulant l’opinion par des informations inventées ou déformées. Le cas est avéré aussi bien en Libye qu’en Syrie. D’un point de vue logistique, il est déterminent que des images de violence, de répression, que des victimes frappent les consciences. On manie alors la synecdoque, cette figure de style qui fait prendre la partie pour le tout. On trouvera toujours quelques excités pour se faire trouer la peau, surtout chez certains islamistes fanatisés, mais il est plus simple de gonfler les chiffres, de filmer en plan resserré des manifestations minoritaires pour faire croire à des protestations de masse, si possible en utilisant le téléphone portable, dont l’effet connote le danger, la clandestinité et un certain héroïsme, bref, le frisson. Ajoutez à cette salade les tremolos, le ton indigné, déclamatoire des journalistes, les injonctions et ultimatums des organismes liés à l’ONU, à l’OSCE, dont on a toutes les raisons de douter de l’impartialité, et beaucoup de dollars versés dans les poches de quelques consciences fraternitaires, et vous avez un bel et bon plan de subversion.

    La Russie n’a donc pas échappé à ce machiavélisme, à vrai dire un peu réchauffé. Après avoir injurié, dévalorisé, dénoncé, calomnié, traîné dans la boue un Vladimir Poutine, qui n’a eu que le tort de redresser un pays bien mal en point, et de ne pas recommencer l’ « expérience » Eltsine, qui a vu la quasi disparition de l’Etat et la dilapidation des richesses russes, après avoir montré la paille dans l’œil du voisin quand le camp de Guantanamo, un mode de scrutin ubuesque, la loi du fric roi, la torture délocalisée, des procès expéditifs, un patriot act antidémocratique, et une agressivité permanente désignent la poutre du donneur de leçon américain, sans parler de ses larbins européens, on passe à la pratique. Les élections législatives du mois de décembre ont permis aux trafiquants d’opinions et aux petits comploteurs indigènes de briller dans leurs œuvres. Les ONG, comme Golos, se sont dites harcelées par le pouvoir, des sites internet auraient été bloqués. Puis, on a crié à la fraude, au bourrage d’urnes, sans en apporter la preuve. La seule confirmation de ces accusations est une série de déclarations des libéraux et des national bolchéviques, qui sont des ennemis jurés du régime, et qui se sont alliés dans un combat plus que douteux. Il est au demeurant plaisant de constater combien l’antisémite Limonov est maintenant devenu une star dans les milieux bobos parisiens ; mais il est vrai qu’aux dernières nouvelles, il aurait abandonné sa haine du Juif… Paris vaut bien un pourboire… Bref, pour un journaliste occidental, tel communiqué vaut preuve. Ensuite, on a organisé une petite manifestation, dont on a doublé le chiffre, et cette provocation a bien sûr, comme il est normal quand on a affaire à une agitation illégale, occasionné des arrestations. Des martyrs dans la musette, donc. Enfin, last but not least, quelques personnalités internationales ont réclamé une révision de l’élection, ou, mieux, comme Gorbatchev, dont le seul son du nom provoque en Russie un crachat de mépris, en ont ordonné l’annulation.

    Logiquement, on devrait armer quelques terroristes, semer la pagaïe dans la rue, discrédité l’autorité russe. En fait, ce processus destructeur a déjà commencé, puisque plusieurs attentats sanglants ont eu lieu ces dernières années, dont celui de l'aéroport international Domodedovo de Moscou, le 24 janvier 2011, qui a fait plusieurs dizaines de morts.

    La guerre est, de fait, commencée. Celle que livrent les services secrets et de propagande atlantistes sur le sol même de la Russie double l’offensive belliqueuse que mène de façon plus ouverte l’empire oligarchique et marchand, sur d’autres théâtres d’opération, comme la Libye, la Syrie, le Liban, l’Iran, la Géorgie… Que la Russie, redressée et restaurée par Poutine, et avec l’assentiment de la Chine, fasse mine de résister, en déplaçant la flotte russe en Méditerranée, ou en activant des missiles nucléaires à Kaliningrad, cela montre que la partie n’est pas encore gagnée pour les champions du gouvernement mondial.

    Claude Bourrinet (Voxnr, 7 décembre 2011)

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