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nietzsche - Page 29

  • Le nietzschéen progressiste est mal barré !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Frédéric Schifter, cueilli sur Causeur et consacré aux tentatives de récupération de Nietzsche par la gauche progressiste...

     

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    Le nietzschéen progressiste est mal barré

    Il est temps de procéder au nettoyage sémantique des termes de ressentiment et de nihilisme utilisés à tort et à travers par les béotiens qui se piquent de nietzschéisme. C’est principalement dans La généalogie de la morale (1887) que Nietzsche développe la notion de ressentiment et explicite celle de nihilisme. Il y explique que le ressentiment ressortit à une pathologie ethnique. Il est une passion mortelle pour les grandes civilisations fondées sur la conquête et l’esclavage, passion qui infecte le monde depuis l’Antiquité. C’est la haine que vouèrent à leurs maîtres successifs les Juifs dominés, humiliés, persécutés. Comme cette haine manquait de la vitalité physique qui l’aurait mue en une saine violence, elle s’exprima sous la forme sublimée d’une morale subversive.

    Faute de devenir un peuple de guerriers, les Juifs, par lâcheté et par ruse, se firent prêtres. C’est ainsi que le plus vil instinct de revanche devint la plus sophistiquée des spiritualités, la culpabilisation l’arme la plus redoutable. Les forts et les nobles qui autocélébraient en toute innocence leur brutalité, leur cruauté, leur égoïsme de caste dominante, eurent à affronter, venant de leurs esclaves, des discours venimeux leur reprochant de servir le Mal et, par là, d’être, en raison même de leur supériorité sociale, humainement inférieurs aux faibles, aux difformes, aux pauvres, aux minables en qui s’incarne le Bien. Ces maîtres sans autres états d’âmes moraux que leurs désirs d’affirmer leur volonté de puissance et qui, pour cela même, se pensaient Bons, Beaux et Grands, finirent par se sentir coupables et par épouser les valeurs qu’ils méprisaient allégrement : la compassion, le souci de l’égalité, le renoncement à la violence. Ils se laissèrent enjuiver — et/ou christianiser, le christianisme étant pour Nietzsche la forme la plus toxique du judaïsme.

    « Tout ce qui sur terre a été entrepris contre les “nobles”, les ”puissants”, les ”maîtres”, le ”pouvoir”, n’entre pas en ligne de compte, si on le compare à ce que les Juifs ont fait : les Juifs, ce peuple sacerdotal qui a fini par ne pouvoir trouver satisfaction contre ses ennemis et ses dominateurs que par une radicale transmutation de toutes les valeurs, c’est-à-dire par un acte de vindicte essentiellement spirituel. Seul un peuple de prêtres pouvait agir ainsi, ce peuple qui vengeait d’une façon sacerdotale sa haine rentrée. Ce sont les Juifs, qui, avec une formidable logique, ont osé le renversement de l’aristocratique équation des valeurs (bon, noble, puissant, beau, heureux, aimé de Dieu.) Ils ont maintenu ce renversement avec l’acharnement d’une haine sans borne (la haine de l’impuissance) et ils ont affirmé : ”Les misérables seuls sont les bons ; les pauvres, les impuissants, les petits seuls sont les bons ; ceux qui souffrent, les nécessiteux, les malades, les difformes sont aussi les seuls pieux, les seuls bénis de Dieu; c’est à eux seuls qu’appartiendra la béatitude — par contre, vous autres, vous qui êtes nobles et puissants, vous êtes de toute éternité les mauvais, les cruels, les avides, les insatiables, les impies, et, éternellement, vous demeurerez aussi les réprouvés, les maudits, les damnés !”»[GM, I, 7].
    « On sait qui a recueilli l’héritage de cette dépréciation judaïque […] », poursuit Nietzsche, désignant par là la philosophie des Lumières et la Révolution française, les mouvements démocratiques, égalitaristes, socialistes, anarchistes. Je rappelle au passage que le sous-titre de la Généalogie de la morale est Écrit polémique.

    Or, c’est « […] à propos de l’initiative monstrueuse et néfaste au-delà de toute expression que les Juifs ont prise par cette déclaration de guerre radicale entre toutes », que Nietzsche forge sa notion de nihilisme. Nihiliste, pour Nietzsche, est toute forme de pensée charitable, solidaire, éprise de justice et d’égalité, féministe, compassionnelle, en un mot humaniste qui, par ressentiment, ou au nom du Bien — c’est la même chose —, nie et condamne la volonté de puissance telle que, précisément, la concevaient et l’exerçaient joyeusement et sans remords les « fauves », les « prédateurs », les « brutes blondes », bref, les races appelées à commander et fonder des civilisations.

    Telle est la conception du ressentiment et du nihilisme selon Nietzsche et il n’en a jamais eu une autre — ce fut même son thème obsessionnel. En faire un penseur de la démocratie, un intellectuel de gauche avant l’heure, relève purement et simplement de la confusion mentale ou de l’escroquerie — l’une n’empêchant pas l’autre.

    Frédéric Schiffter (Causeur, 4 mars 2012)

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  • Les esclaves heureux de la liberté...

    Les éditions David Reinharc viennent de publier un essai décapant du philosophe et journaliste espagnol Javier Ruiz Portella, intitulé Les esclaves heureux de la liberté - Traité contemporain de dissidence. Pour Dominique Venner, il s'agit d'"un formidable et réjouissant instrument de nettoyage des méninges et des idées reçues", d'"une petite bombe atomique philosophique"... L'ouvrage est préfacé par Bruno de Cessole.

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    "Sous le titre Les esclaves heureux de la liberté. Traité contemporain de dissidence, un essayiste espagnol parfaitement francophone publie un formidable et réjouissant instrument de nettoyage des méninges et des idées reçues. Son livre a d’abord été publié en Espagne à la veille de l’été aux Editions Altera (Madrid). Il s’agit d’une véritable "bombe atomique philosophique" comme l’a remarqué la Nouvelle Revue d’Histoire dans sa parution de septembre/octobre 2011, en annonçant la parution du livre. Philosophie sans le jargon des philosophes mais avec de multiples emprunts à l’histoire. C’est un essai qui prouve, entre autres, le pouvoir régénérateur de la pensée et de la mémoire historiques. Aucun disciple de Nietzsche n’avait écrit quelque chose d’aussi fort, avec tant de poésie, d’humour et de vigueur renversante. Pourquoi la beauté et la vigueur ont-elles déserté notre monde ? Pourquoi les hommes libres de la modernité sont-ils les plus esclaves de tous ? Comment échapper à cette fatalité ? L’ironie et l’humour affleurent déjà dans le titre, dans lequel il est question d’esclaves... heureux du fait même de leur liberté ! Qui sont-ils ? Ce sont nos contemporains. Ce sont les hommes et les femmes plongés dans le plus cruel des paradoxes : celui qui marque les êtres les plus libres de toute l’histoire... mais aussi, de fait, les plus soumis aux objets, aux produits et à la consommation. Autrement dit : soumis au pouvoir de l’argent et à la mainmise du matérialisme. Tel est le paradoxe de nos temps : l’homme moderne connaît une heureuse prospérité, eu égard à l’histoire de l’humanité... mais il est misérable, dès lors qu’on porte son regard sur le sens qu’il donne à sa vie et au sort qu’il réserve à la beauté du monde. C’est bien une critique acérée de notre temps qu’entreprend ce Traité contemporain de dissidence, sorte de manuel du "politiquement incorrect"."

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  • Un éducateur pour les Européens ?...

    Les éditions Pardès viennent de publier Homère - Guide des citations, un ouvrage réalisé par Olivier Meyer. Ce dernier, journaliste de profession est déjà l'auteur chez le même éditeur d'un guide des citations de Nietzsche. 

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    "Se réapproprier Homère, c'est renouer avec le fil de la tradition européenne grâce auquel l'Europe redeviendra une vraie civilisation et ne sera plus seulement un Marché commun. «Si nous n'avions jamais connu ni les péchés de Sodome, ni les chimères de l Égypte et de Babylone», disait Goethe, Homère «serait resté notre Bible». Et, de fait, à l'époque de la Grèce classique, les écoliers apprennent à lire et à écrire avec lui, récitant: «Homère n'est pas un homme, c'est un Dieu.» Tout au long de sa vie, le Grec ancien se réfère à Homère qu'il connaît par coeur comme à un code de valeurs aristocratiques guidant son action au quotidien. Voilà le secret, le coeur, de ce que les modernes appelleront le «miracle grec». Selon la célèbre formule de Platon, Homère est «l'éducateur de la Grèce». Il ne tient qu'a nous qu'il redevienne l'éducateur de l'Europe. Les citations réunies dans ce guide sont tirées de l'Iliade et de l'Odyssée, dans la fidèle traduction de Leconte de Lisle. Classées par thème (de A comme Action à V comme Virilité), elles constituent un viatique pour l'excellence européenne; à l'image d'Alexandre le Grand qui ne se séparait jamais de son exemplaire de l'Iliade. Dans ce Guide des citations d'Homère, l'auteur n'a qu'une ambition: redonner à l'aède grec sa première place aux yeux des Européens; renouant alors avec leur plus longue mémoire, leurs livres sacrés, l'Iliade et l'Odyssée, ils redeviendront un peuple jeune à la vitalité créatrice d'avenir."

    «Au commencement de la poésie de notre race, il y a Homère.» Robert Brasillach

    «Homère est pour moi le maître en courage et en sérénité.» Marcel Conche 

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  • Tour d'horizon... (17)

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    Au sommaire cette semaine :

    - sur Metamag, Jean Bonnevey analyse les rumeurs évoquant une prochaine attaque d'Israël contre l'Iran...

    Israël - Iran : vers la guerre de trop ?

    metamag, jean bonnevey, israël, iran, Benjamin Netanyahou, ehoud barak, mossad, guerre, attaque, sarkozy,

    - sur Presseurop, dans un article tiré du quotidien milanais Il sole 24 ore, le juriste italien Guido Rossi en appelle à un retour de la démocratie politique en Europe...

    La technocratie n'est pas la solution

    metamag, jean bonnevey, israël, iran, Benjamin Netanyahou, ehoud barak, mossad, guerre, attaque, sarkozy,

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  • Dans la tête de Richard Wagner...

    Les éditions Fayard viennent de publier une énorme étude de Christopher Looten consacrée à Richard Wagner et intitulée Dans la tête de Richard Wagner - Archéologie d'un génie. Christopher Looten, compositeur et théoricien de la musique, a puisé dans les milliers de pages d'écrits du maître de Bayreuth pour présenter sa pensée et ses sources d'inspiration. Indispensable pour tous les wagnériens !

     

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    "Richard Wagner avait une opinion sur tout : de la mode à l’atome, en passant par la tragédie grecque, Schiller ou Darwin. Il vénérait Goethe et admirait Balzac, trouvait les vêtements des Allemandes indécents et vantait la nudité grecque. Shakespeare était à ses yeux le plus grand poète allemand et il se voyait lui-même comme le successeur d’Eschyle. 
    Rarement lus, les dix volumes des Œuvres en prose où Wagner expose ses opinions demeuraient jusqu’à aujourd’hui un domaine inexploré. Christophe Looten en a extrait les pensées du compositeur pour nous les offrir dans une nouvelle traduction. Les cent dix sujets de cette autobiographie intellectuelle sont enrichis de commentaires, de nombreuses citations du Journal de Cosima, ainsi que de passages de lettres inédites en français. 
    Il nous restitue une image fidèle d’un aspect encore méconnu du compositeur : l’homme de culture, le lecteur, le bibliophile, exemple même de l’artiste génial de la fin du XIXe siècle. 
    Ce voyage dans l’esprit d’un des plus grands génies de la musique nous fait entrer dans le monde de Richard Wagner. Guidés par l’un de ses meilleurs connaisseurs, nous allons à la rencontre d’un homme dont la musique exerce toujours une fascination incomparable."

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  • La fabrique de l'homme endetté...

    Nous vous signalons la parution aux éditions Amsterdam de La fabrique de l'homme endetté - Essai sur la condition néolibérale de Maurizzio Lazzarato. Sociologue et philosophe, Maurizzio Lazzarato est déjà l'auteur d'un essai intitulé Les révolutions du capitalisme (Les empêcheurs de penser en rond, 2004).

     

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    "La dette, tant privée que publique, semble aujourd'hui une préoccupation majeure des "responsables" économiques et politiques. Dans La Fabrique de l'homme endetté, Maurizio Lazzarato montre cependant que, loin d'être une menace pour l'économie capitaliste, elle se situe au coeur même du projet néolibéral. A travers la lecture d'un texte méconnu de Marx, mais aussi à travers la relecture d'écrits de Nietzsche, Deleuze, Guattari ou encore Foucault, l'auteur démontre que la dette est avant tout une construction politique, et que la relation créancier/débiteur est le rapport social fondamental de nos sociétés. La dette ne saurait se réduire à un dispositif économique ; c'est également une technique sécuritaire de gouvernement et de contrôle des subjectivités individuelles et collectives, visant à réduire l'incertitude du temps et des comportements des gouvernés. Nous devenons toujours davantage les débiteurs de l'Etat, des assurances privées et, plus généralement, des entreprises, et nous sommes incités et contraints, pour honorer nos engagements, à devenir les "entrepreneurs" de nos vies, de notre "capital humain" ; c'est ainsi tout notre horizon matériel, mental et affectif qui se trouve reconfiguré et bouleversé. Comment sortir de cette situation impossible ? Comment échapper à la condition néolibérale de l'homme endetté ? Si l'on suit Maurizio Lazzarato dans ses analyses, force est de reconnaître qu'il n'y pas d'issue simplement technique, économique ou financière. Il nous faut remettre radicalement en question le rapport social fondamental qui structure le capitalisme : le système de la dette."

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