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médias - Page 5

  • Des médias audiovisuels peuplés de clones journalistiques...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Jean Ansar, cueilli sur Metamag et consacré à la polémique déclenchée par les propos de Jean-Luc Mélenchon à propos du "parti médiatique". Jean Ansar est journaliste.

     

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    Quelques clones de la chaîne France info

     

    Le parti médiatique existe, je l’ai rencontré. L’audiovisuel est peuplé de clones journalistiques

    Dire qu’il n’y a pas de parti médiatique en France en se référant à l’existence d’une diversité d’opinions représenté notamment par Valeurs actuelles face à l’ Obs est une Fake News évidente.

    Quand on parle de parti médiatique, on se réfère à l’audiovisuel qui manipule en prétendant l’informer, 80 % de la population. Ce parti existe.
    Les rédactions des radios et télévisions sont constituées de journalistes ayant la même sensibilité à plus de 80 % et les autres se taisent. Ils sortent d’écoles syndicalisées au niveau très disparate mais à l’endoctrinement uniforme. Il suffit d être dans le moule pour devenir journaliste. La compétence et la culture sont des critères moins décisifs.

    La carte de presse ne prouve plus rien depuis longtemps dans la plupart des cas.

    Ce n’est plus un certificat de compétence professionnelle. On peut ne rien savoir sur rien, devenir journaliste et être propulsé spécialiste selon les besoins du paracétamol ou du Kosovo.
    Ces journalistes clonés qui dans les chaines d’infos en continue se multiplient à une vitesse aussi effrénée que la profession se féminise, pensent tous la même chose. Leur modèle c’est en gros Libération, Le Monde, un zeste d’Obs et une pointe de Canard Enchaîné. De temps en temps un éditorialiste de droite est là pour donner le change.
    Ces journalistes pensent avoir la noble tache non pas d’informer mais de former et ce n’est pas la même chose. Ils se sentent investi de la mission de protéger la démocratie. Tous résistants contre la bête immonde dont le ventre est encore fécond.

    Il y a un parti médiatique sinon pourquoi aurait-on, dans toutes les chaines audiovisuelles, les mêmes sujets dans la même hiérarchie et au même moment avec les mêmes points de vues.
    La diversité de l’information audiovisuelle est un mensonge. La multiplication des médias disant la même chose est le contraire de la diversité des opinions, qui seule prouve la liberté de la presse. La liberté d’opinion et faites pour toutes les opinions surtout celles qui contestent le système dominant.
    Car quelle différence entre des médias d’un régime autoritaire disant tous la même chose et les médias d’une soi-disant démocratie disant tous la même chose ? Aucune !

    Quelle est donc la ligne politique du parti médiatique.

    Elle est antiraciste, féministe, contre toutes les discriminations et exclusions. C’est la soutane des gentils curés cathodiques contre les forces du mal.
    Les forces du ma,l ce sont ceux qui se référent aux valeurs qui ont fait les civilisations différenciés et qui n ont pas honte notamment d’être blanc, mâle et hétérosexuel .Le mâle blanc hétérosexuel, le voila l’ennemi du parti médiatique.

    Les médias sont pour le cannabis contre le vin rouge, pour tout ce qui est mondialiste et contre l’héritage des traditions.
    Pour le mariage homo contre les familles à la catholique, pour toutes les races qui n’existent pas sauf la blanche qui est raciste, pour l’avortement mais plus  en Europe qu’ailleurs, pour les droits de la femme et des minorités surtout musulmanes, pour les migrants et les immigrés contre ceux qui ont fait les nations.

    Le parti médiatique est un gauchisme sociétal audiovisuel.

    Son point faible est de vouloir assumer tout le monde. Il se retrouve dans la position du caméléon qui meurt à force de vouloir prendre toutes les couleurs de la couverture écossaise.
    Le parti médiatique ne cesse heureusement de se discréditer. C’est pourquoi il traque les faks news et à partir de cas particuliers pour interdire un traitement de l’information, déviant par rapport à des dogmes politiques et sociétaux.
    Le parti médiatique c’est croire informer en disant que Poutine est méchant sans rien connaitre ni comprendre l’âme russe. Et c’est cela pour tous les sujets. Il y a pire que la Fake news, il y a la désinformation dominante fille de l’inculture et du militantisme.

    Les lanceurs d’alerte et autres journalistes citoyens ou blogueurs de l’impossible sont la preuve de la bonne conscience politique d’ une profession qui a perdu le sens de sa vocation d’informer à charge et à décharge laissant aux éditorialistes le rôle de dire ce qu’ils pensent et à eux seuls.

    Chaque journaliste se croit aujourd’hui éditorialiste de ses propres préférences politiques. La carte de presse ne lui donne pas le droit de tenter d’imposer ses préférences. Il affirme ne pas être dans un Parti, mais il est partisan.

    Plus personne n’est dupe. Le dégagisme ne l’épargne plus. L’affolement d’une caste journalistique vis à vis de certaines attaques politiques est très dangereux pour ce qui reste dans les médias audiovisuels du droit de ne pas être d’accord avec l’idéologie dominante.

    Car si les medias ne sont pas un parti structuré, ils sont une idéologie.

    Jean Ansar (Metamag, 7 mars 201_)

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  • Médias et islamisation...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'intervention de Jean-Yves Le Gallou au colloque organisé à Béziers, le 4 mars 2017, sur le thème « Désislamiser l'Europe ! ». Ancien haut-fonctionnaire, président de la Fondation Polémia, Jean-Yves Le Gallou a publié de nombreux ouvrages dont La Tyrannie médiatique (Via Romana, 2013) et « Immigration : la catastrophe, que faire ? (Via Romana, 2016). Jean-Yves Le Gallou présente chaque semaine, sur TV Libertés, I-média, émission d’analyse critique des médias.

                                     

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  • Feu sur la désinformation... (140)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un nouveau numéro de l'émission I-Média sur TV libertés, consacrée au décryptage des médias et dirigée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, avec le concours d'Hervé.

    Au sommaire :

    • 1 : Macron et les médias : contrôlons, intimidons, censurons.

      Le contrôle d’image fraie la voie au contrôle de l’information : photographe exclusif pour les photos de la vie privée, choix des journalistes pour le déplacement du président au Mali, et choix des médias. Emmanuel Macron n’a pas hésité à qualifier 2 médias russes, Russia Today et Sputnik, de « médias de propagande » devant Vladimir Poutine.

    • 2 : Le zapping d’i media

      Natacha Polony : « La neutralité absolue n’existe pas, c’est un fantasme ! […] il est très malsain pour les journalistes de faire croire qu’ils sont objectifs ». Cependant, il est possible de ne pas être neutre en ayant un point de vue dicté par une opinion. Il suffit de respecter les faits.
      Hanouna Gate : Bobard de la presse, bobard de France info. Les médias ont relayé sans vérification les accusations de l’association pro-LGBT « Le Refuge ». Le centre d’accueil pour jeunes homosexuels avait affirmé qu'une victime du canular de l’animateur Cyril Hanouna avait été chassée de chez elle par ses parents. Un mensonge au service d’une cause.

    • 3 : Nyansapo : festivités racistes anti blanches chez Hidalgo

      Nyansapo : festival anti blanc organisé à Paris par le collectif afro féministe Mwasi. La presse française a réussi à tordre la réalité en couvrant le double délit de ségrégation raciale et sexuelle.

    • 4 : Les tweets d’I-Média

      Coup de chapeau au Bastion social à Lyon : Le Groupe Union Défense a pris possession d’un bâtiment public inhabité de Lyon pour venir en aide aux français démunis.

    • 5 : Ondes Migratoires : Les migrants, ces futurs Montaigne !

      Ondes migratoires, la chronique de Nicolas Faure sur l’immigration. Comment faire passer la pilule de l’immigration aux Français ? Par le talent et par l’art ! Pour la presse, les clandestins sont des artistes en puissance.

                               

                                

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  • Trump contre l'Etat profond ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 18 mai 2017 et consacrée à la lutte engagée, avec l'aide des médias, par l'"État profond" américain, pudiquement appelée la "communauté du renseignement", contre le Donald Trump, président démocratiquement élu à la suite d'un processus électoral régulier...

    On ne s'étonnera pas de la complaisance avec laquelle les médias français commente cette tentative manifeste de coup d'état quand on découvre les réactions approbatrices qui ont a accompagné la révélation récente de l'existence d'un plan de "protection de la République" destiné à être mis en œuvre en cas de victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle...

     

                                            

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  • Les médias des milliardaires sont dommageables pour l’information de l’opinion publique !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien de Charlotte d'Ornellas avec Xavier Raufer, réalisé le 20 avril 2017 pour Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque l'information fournie parles médias en matière de sécurité. Criminologue et auteurs de nombreux essais, Xavier Raufer a récemment publié Les nouveaux dangers planétaires (CNRS, 2012) et Criminologie - La dimension stratégique et géopolitique (Eska, 2014).

     

                                            
                                        Xavier Raufer : "Les médias des milliardaires... par bvoltaire

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  • La révolte contre le système médiatique est en marche !...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Ingrid Riocreux au Figaro Vox et consacré aux signes de la révolte du peuple contre les médias du système... Agrégé de lettres modernes, Ingrid Riocreux a récemment publié un essai intitulé La langue des médias - Destruction du langage et fabrication du consentement (Toucan, 2016).

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    Réseaux sociaux contre journalistes : assiste-t-on à une révolution anti-médiatique ?

    FIGAROVOX. - Jean-Luc Mélenchon, critique vigoureux des médias, connaît un succès retentissant sur les réseaux sociaux, notamment sur sa chaîne YouTube. Vous avez écrit un livre à charge contre le langage médiatique. Les réseaux sociaux peuvent-ils être un palliatif pour qui veut débattre et s'informer?

    Ingrid RIOCREUX. - Les réseaux sociaux sont des relais très puissants. En ce sens, on peut dire que désormais, la hiérarchie de l'information échappe en grande partie aux médias officiels. Une information jugée mineure par les journalistes peut prendre une ampleur énorme par le biais des réseaux sociaux. Le problème évidemment, c'est que des informations fausses prennent également une ampleur énorme de cette manière. Mais ce qui est intéressant, c'est que la fameuse, disons, la prétendue «éthique de la responsabilité» des journalistes est totalement à revoir.

    Souvenez-vous des agressions de Cologne. Toute tentative d'étouffer des faits avérés est contre-productive. Les faits en question finissent par être connus parce que les réseaux sociaux propagent les images et les témoignages. Et les médias faisant autorité apparaissent comme des manipulateurs ayant voulu cacher la vérité. Par contrecoup, les médias alternatifs gagnent en crédibilité: ils apparaissent comme ceux qui disent ce que les autres nous cachent. Il faut compléter ce commentaire en remarquant un phénomène corollaire, très compréhensible, sorte de réflexe de défense des grands médias face à la concurrence de la toile: je veux parler de la propension des médias à nous mettre en garde contre ce qui circule sur les réseaux sociaux, et je pense notamment aux épisodes d'attentats. Cet appel à la prudence est légitime, mais ces mêmes médias ne semblent pas se l'appliquer à eux-mêmes. La volonté obsessionnelle d'être le premier à divulguer telle ou telle information les conduit à relayer toutes les rumeurs, en se protégeant derrière l'emploi du conditionnel, ce qui est un peu facile! Sans compter les erreurs liées à la précipitation.

    Le candidat de la «France insoumise» est probablement l'un des derniers hommes politiques à faire usage d'une langue française riche et variée, à la fois populaire et soutenue. Pensez-vous que cela puisse jouer dans sa popularité croissante à gauche?

    Pas uniquement à gauche. La qualité de son expression, support d'un discours clair, capable de subtilité tout en restant très accessible, est un atout majeur qui séduit jusqu'aux gens les plus opposés à son orientation politique. On n'est peut-être pas d'accord avec lui mais on a envie de l'écouter ; et cela constitue une victoire en soi. Sa manière de parler tranche avec l'expression de François Hollande, par exemple. Le président actuel n'a pas seulement laissé massacrer l'enseignement du français dans les programmes scolaires: il a saccagé la langue dans ses propres discours. Débit hésitant, inaptitude à poser sa voix, phrasé sans rapport avec la logique de la phrase, lexique très réduit, syntaxe maladroite, souvent fautive... Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais il a contaminé Manuel Valls, qui s'était mis à scander ses phrases de la même façon que Hollande, avec cette bizarre tendance à hacher le discours qui est très agaçante à l'oreille. Une allocution de François Hollande, on la subit ; et je me surprends parfois à plaindre les journalistes qui sont obligés de l'écouter! Alors qu'on a plaisir à écouter Jean-Luc Mélenchon.

    Florian Philippot, qui critique aussi vertement les médias, est en même temps un fidèle habitué des matinales radiophoniques et des plateaux de télévision. Le vice-président du FN a lui aussi décidé de lancer une chaîne YouTube pour raconter les coulisses de la campagne frontiste. N'est-ce pas un peu inauthentique et artificiel?

    En fait, j'ai l'impression qu'il y a une différence essentielle entre la démarche de Jean-Luc Mélenchon et celle de Philippot. Le vice-président du FN aime les médias. On sent qu'il est à l'aise sur les plateaux. S'il fait une chaîne YouTube, c'est seulement… pour faire une chaîne YouTube, vous voyez ce que je veux dire? L'idée, c'est uniquement «il y en a qui le font et ça marche, alors on va le faire aussi». Bien sûr, cela suscite l'intérêt et la curiosité ; il suffit de voir le nombre d'articles consacrés au lancement, assez pitoyable en effet, de cette chaîne. Philippot ne va pas déserter les plateaux télé: la chaîne YouTube, c'est un petit plus. Mélenchon, lui, sait pourquoi il fait une chaîne YouTube. Ce n'est pas un coup marketing mais le résultat d'une réflexion sur les médias de masse, proche de celle qui a conduit Michel Onfray à lancer sa «Web TV». L'utilisation de YouTube par le président de «la France insoumise» se substitue à sa présence médiatique. Il dit bien que son but est de «contourner les médias officiels». Quand on espère convaincre les électeurs en s'exprimant dans la presse, à la radio, à la télévision, comme c'est l'usage, on accepte de se soumettre à la loi des médias. On leur délègue un pouvoir énorme. On ne dispose pas du temps qui serait nécessaire pour développer une pensée complexe, il faut parler vite et l'on ne peut pas s'accorder le luxe de se reprendre, de chercher le mot juste, on est interrompu sans cesse, les questions sont souvent d'un intérêt très limité, quand elles ne sont pas tout bonnement stupides. Le journaliste traque le «dérapage» ou le scoop, je dirais même qu'il cherche à les provoquer ; le reste ne l'intéresse pas. Et quoi que l'on dise, il faut faire très attention car en définitive, ce qui restera de l'interview, c'est une expression qui tournera dans le bandeau en bas de l'écran toute la journée! Coupée du reste de la phrase, isolée du contexte qui lui apporte sa justification et ses nuances, elle deviendra excessive, brutale ou caricaturale.

    Les candidats dits «populistes» cherchent des plateformes d'expression alternatives face à ce qu'ils ressentent comme une mise au banc, une disgrâce. N'y a-t-il pas aussi une forme de victimisation de la part de ces candidats qui se proclament hors du système?

    J'ai montré dans mon livre comment la sphère médiatique diffuse une espèce de pré-pensée définissant le corpus des préjugés officiels de notre société. Mélenchon désigne les médias comme «le parti de l'ordre». Il est vrai que certains journalistes semblent considérer que leur rôle est de veiller à ce que les pensées dissidentes ne s'expriment pas trop fort et soient publiquement dénoncées comme mauvaises, afin de préserver la paix civile, laquelle repose sur l'adhésion contrainte ou consentie à un corpus de croyances. Évidemment, plus cette adhésion est contrainte, plus la situation est explosive. La majorité du personnel politique se soumet au magistère moral des médias et accepte ce système dans lequel il faut utiliser certains mots et pas d'autres, rappeler sans cesse que l'on soutient pleinement telle idée avant de pouvoir formuler telle autre, un peu plus hardie, etc. Toujours sous l'œil sévère d'un journaliste, qui veille à la rectitude morale du propos. Vous parlez de «victimisation»: ceux que l'on considère comme des «populistes» ont en fait compris que ce dispositif d'inquisition exaspère beaucoup de gens ; et qu'il pouvait être vendeur de se faire détester des médias. On ne peut pas vraiment être un candidat «hors système». Cela reviendrait à ne pas exister du tout. Si on laisse de côté ceux qui se prétendent hors système sans l'être en rien, les candidats «hors système» sont, en réalité, ceux qui arrivent à utiliser le système contre lui-même. Ah, ils traquent les dérapages? Eh bien je vais les accumuler, les dérapages. Et les médias foncent tête baissée dans le piège. Regardez Trump: il a bâti sa victoire quasi exclusivement sur cette stratégie, être le candidat des médias malgré eux.

    Emmanuel Macron, tout conseiller de François Hollande qu'il fut, se proclame lui aussi hors du système. S'appuyant sur une dynamique que les sondages ne démentent pas jusqu'à maintenant, il fait l'objet d'une certaine fascination, notamment médiatique. Lui-même n'hésite pas à tomber dans une forme d'exaltation. Que pensez-vous de la langue politique du candidat d'En Marche?

    Les médias s'intéressent à lui beaucoup moins pour ses idées que pour ce qu'il est: jeune, et nouveau venu en politique. Ce qui est intéressant, c'est que lui-même centre son discours sur sa propre personne plus que sur un programme. Écoutez-le: ses propos en reviennent toujours à «je» plus «vous» égale «nous». Certes, il énumère des mesures économiques concrètes, c'est son domaine de spécialité. Cet excès de technicité sur les questions d'économie cache mal l'absence d'autres aspects, primordiaux dans tout programme présidentiel. Emmanuel Macron désigne souvent son programme en disant «notre projet économique et social» et il greffe dessus, progressivement, des questions de sécurité, d'éducation, d'immigration, etc. mais il manque une vision globale qui établisse la cohérence du projet. Ou alors, on peut considérer ce manque comme symptomatique et en déduire que pour Emmanuel Macron, la force et le prestige d'un pays, comme le bonheur de sa population, se réduisent à sa prospérité économique, sans égard pour le non-quantifiable. En fait, ce qu'il recherche, ce qu'il attend de nous, c'est moins une approbation raisonnée qu'un attachement personnel. Quand il dit: «il y a six mois, personne n'y croyait et pourtant nous l'avons fait», on a l'impression qu'il porte des idées révolutionnaires (il a même écrit un livre qui s'appelle Révolution) ; alors que si personne n'y croyait, c'est justement parce qu'il ne portait pas un discours clair, un projet identifiable. D'une certaine manière, et c'est presque admirable, il a construit sa popularité sur cette image de coquille vide: au lieu d'énoncer les axes d'une politique pour soumettre un projet à notre jugement, il a mis en scène une vaste consultation populaire. Le nom même de son mouvement — d'autres que moi l'ont fait remarquer — traduit cette absence d'orientation: en marche… vers où? quel est l'objectif ou du moins, la direction?

    Loin de l'exaltation, François Fillon choisit une communication minimaliste, un langage précis voire austère, sans effet de manche. N'est-ce pas aussi une forme de rupture dans le langage politique d'aujourd'hui, dominé par les codes de la communication politique?

    Si, c'est certain. On voit bien qu'Alain Juppé, en essayant de rajeunir son image par l'emploi d'un vocabulaire relâché («j'ai la super pêche») voire vulgaire («je les em....e») s'est ridiculisé, comme d'ailleurs un Bruno Le Maire, qui restera comme l'auteur de cette formule mémorable: «être français, p....n, c'est la classe!». Il n'a pas lancé sa chaîne Youtube mais son passage chez un jeune Youtubeur aura été remarqué, peut-être pas comme il l'espérait! François Fillon a joué la carte inverse et, là encore, on voit que cela fonctionne. Ses sourcils, par exemple. On sait que les sujets de l'émission Ambition intime avaient fait l'objet d'une discussion préalable ; il n'est donc pas anodin qu'il ait accepté que Karine Lemarchand lui demande pourquoi il ne s'épilait pas. Il met en scène son choix de l'authenticité: je ne suis pas idéalement photogénique selon vos canons, mais je suis vrai ; voilà l'idée. C'est encore évident dans la manière dont il endosse le rôle de l'homme austère et vieux jeu. Quand il conteste le fait que la conclusion de L'Émission politique de France 2 soit confiée à Charline Vanhoenacker, auteur d'un billet humoristique qui, manifestement, ne le fait pas rire ; alors que d'autres candidats se sentent obligés de paraître cools et branchés en feignant d'apprécier ce procédé. Ou encore quand il affirme: «J'aime mon pays, ça peut paraître ringard sur un plateau télé mais ça ne l'est pas dans le cœur des Français.» Je ne dis pas que François Fillon est plus sincère ou plus crédible que les autres. Il veut, en tout cas, donner l'image de la sincérité, c'est une question d'«éthos» pour reprendre le vocabulaire de la rhétorique. En fin de compte, on en revient actuellement à la base de la rhétorique: la question «à qui est-ce que je parle?» et implicitement, «à qui est-ce que je veux plaire?». Beaucoup d'hommes politiques ont fini par croire qu'il fallait parler aux médias, parler la langue des médias, pour atteindre l'électorat. Les mythes de l'objectivité médiatique, de la liberté de la presse ou du contre-pouvoir salutaire avaient fini par conférer aux médias le statut de caution morale nécessaire. Et l'intermédiaire était devenu l'interlocuteur unique. Aujourd'hui, une méfiance croissante envers les médias traditionnels, qui se répand indifféremment dans l'électorat de droite et de gauche, oblige le personnel politique à revoir sa stratégie. Et l'on voit que, pour un candidat, jouer la carte du rapport conflictuel avec les médias est de plus en plus efficace.

    Ingrid Riocreux, propos recueillis par Alexis Feertchak (Figaro Vox, 16 janvier 2017)

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