Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

liberté - Page 3

  • La droite au bout de la gauche...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pierre Moriamé, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré à l'absence, à ce stade de la campagne des élections présidentielles, d'un candidat susceptible de représenter des idées et un programme de droite...

    Droite de gauche 2.jpeg

    La droite au bout de la gauche

    Une place à occuper

    Confrontée à une crise protéiforme, identitaire, sécuritaire et culturelle, dont elle continue à nier l’existence même, la gauche française a rarement été aussi faible dans les cœurs. L’adhésion à ses valeurs et à sa religion du prétendu progrès compte chaque jour de moins en moins d’adeptes1. Elle doit désormais lutter pour conserver son hégémonie culturelle : ce que Jean-Pierre Le Goff nomme le « gauchisme culturel », ce sempiternel déni du réel, cette moraline au rabais que le camp du Bien nous serine du matin au soir sur les ondes.

    Face à l’incapacité de la gauche à concevoir le monde autrement que par ses préjugés et ses schémas vermoulus (antiracisme, droit-de-l’hommisme, féminisme, mépris de la Nation…), il y a un immense espace politique à occuper. En outre, après un quinquennat de François Hollande marqué par une impuissance et une vacuité politique rares, celui d’Emmanuel Macron, dans une relative continuité, s’avère loin de susciter l’enthousiasme en dehors de son électorat de 2017.

    Mais où est donc la droite ? Elle aurait le champ libre, une voie royale pour apporter aux Français des réponses à des questions éludées par une gauche dont la crédibilité s’étiole de jour en jour. De fait, les études d’opinion, depuis des années, mettent en exergue une demande croissante d’autorité de l’État et de renforcement du pouvoir régalien ; ne serait-ce pas l’un des marqueurs constitutifs de la droite ? Encore faudrait-il définir ce que l’on entend par là…

    Des histoires contrastées

    L’historien René Rémond a publié dans les années 1950 un ouvrage de référence sur les droites françaises dans lequel il répertoria trois grandes familles. Cette tripartition, quoique réductrice et ayant depuis longtemps volée en éclats, reste néanmoins intéressant à étudier, à tout le moins elle fournit un cadre réflexif.

    Première droite : la légitimiste, née en réaction à la Révolution bourgeoise de 1789, elle a d’abord été incarnée par les partisans du veto royal, puis par des penseurs aussi divers que Joseph de Maistre, Taine ou encore Maurras. Conservatrice, fondée sur le respect des traditions, du catholicisme, le rejet du libéralisme et le maintien des sociabilités anciennes, elle a quitté le pouvoir avec Charles X en 1830. Politiquement, elle a disparu en 1945, nombre de ses membres ayant été partie prenante ou assimilés au régime de Vichy.

    Deuxième famille : la bonapartiste, originellement une synthèse entre les excès des jacobins de 1793 et les réactionnaires, partisans de l’Ancien Régime. Caractérisée par un pouvoir exécutif fort et un interventionnisme d’État important rappelant le colbertisme, elle a longtemps occupé une place centrale dans la vie politique française et recueilli les suffrages d’une partie des classes populaires. De Gaulle peut apparaître comme un de ses derniers représentants.

    Enfin, la droite orléaniste : montée sur le trône avec Louis-Philippe, elle constituait un centrisme entre les bourgeoisies légitimistes modérées et les républicaines. Fortement imprégnée de l’idéologie des Lumières, elle a fait du primat de l’individu et des libertés bourgeoises (commerce, presse…) ses valeurs centrales. Libérale, partisane d’un État réduit, elle est portée par la classe dominante de la société : ce qu’on appelle aujourd’hui la classe moyenne supérieure. Politiquement, elle a conquis le pouvoir en 1974 avec Giscard d’Estaing et possède depuis lors une influence notable à droite. Une partie des siens a une forte connivence avec la gauche libérale.

    Être ou faire mine d’être

    Être de droite se révèle donc polysémique même si sur certaines thématiques, on devrait aujourd’hui encore retrouver des marqueurs propres à ces familles. Ce n’est pourtant pas le cas. Prenons la liberté d’expression, a priori chère aux libéraux, elle a dans un premier temps été rabotée par la droite au début des années 702. Et que dire de l’ambition d’un État fort, souverain et indépendant propre aux gaullistes ? La droite, avec le traité de Lisbonne de 2008, déni de démocratie sans précédent, a suivi et amplifié le grand mouvement de transfert de compétences à l’Union européenne, initié par la gauche dans les années 1980.

    Pour le régalien, c’est la droite qui a supprimé le service militaire sous Chirac, diminué les crédits de l’armée, de la police et ouvert les vannes de l’immigration sous Sarkozy3. C’est aussi la droite française qui vitupère contre l’assistanat ou le care, et qui vote des budgets où 45 % du PIB national est alloué aux dépenses sociales. Quant au conservatisme, évitons même ce terme, personne à droite n’oserait s’en réclamer, trop ringard. La gauche a depuis longtemps gagné la bataille lexicale.

    Néanmoins, force est de constater que la droite sait être conservatrice dans un domaine : les mesures de gauche. Jamais, au grand jamais, elle ne revient sur une réforme votée par son adversaire, que ce soit dans le domaine social, économique ou sociétal. C’est un peu comme si être de droite aujourd’hui revenait à enchaîner les défaites, les capitulations et les lâches ralliements. À la remorque de la gauche, la droite avalise ses idées et les fait siennes. Dès lors, on comprend mieux pourquoi Jean-Claude Michéa évoque une alternance « d’apparence », quand droite et gauche échangent leur rôle, entre le pouvoir et l’opposition.

    Partir du peuple

    Les débats au sein de la primaire de la droite, en 2016, du moins pour ceux qui avaient pris la peine de les suivre, s’étaient concentrés sur des questions aussi essentielles que le taux de la CSG et la réduction du nombre de fonctionnaires, 50 000 pour l’un, 100 000 pour l’autre… Les élections régionales de juin, prologue lénifiant aux prochaines présidentielles, ne laissent augurer, elles non plus, rien de bon. Partout, ce sont les marottes d’une certaine gauche que l’on reprend : l’écologie (celle des parcs éoliens…), le vélo (dire « mobilités douces »), les véhicules électriques, le bio dans les cantines des lycées, le pass culturel pour les jeunes…

    Ainsi, on a peine à imaginer en quoi une région dirigée par un socialiste, un écologiste ou un candidat de droite porterait une politique différente. Les gens l’ont bien compris et beaucoup dédaigneront donc les urnes. Le cas du RN est peut-être singulier, nous y reviendrons.

    La droite, si elle veut continuer à exister, se doit de sortir de l’ornière idéologique de la gauche, représentante des intérêts des urbains favorisés, et de répondre aux attentes des classes populaires. Parler au peuple, partir de ses angoisses et de ses souffrances, défendre les questions qui lui sont chères : identité, civilisation, liberté, sécurité.

    Les hommes politiques de droite l’ont oublié, mais en puisant dans l’héritage de leurs trois familles historiques et de leurs penseurs, aux visions parfois divergentes, ils peuvent trouver des réponses aux problématiques que traverse aujourd’hui le pays et offrir autre chose que le nihilisme crasse de la gauche et son libéralisme culturel. La victoire politique passera nécessairement par une bataille intellectuelle et culturelle.

    Patrick Buisson écrivit non sans malice4 qu’il y a en France deux formations de gauche, dont l’une s’appelle la droite. L’enjeu pour la droite l’an prochain ne sera pas tant de remporter l’élection présidentielle que de proposer quelque chose de différent de la gauche. Existe-t-il aujourd’hui en France un homme ou une femme capable de franchir ce Rubicon ?

    Pierre Moriamé (Site de la revue Éléments, 11 juin 2021)

     

    Notes :

    1. Lire l’étude de l’IFOP en date du 23 juillet 2020, intitulée « le positionnement des français sur un axe droite-gauche », 13 % des sondés se disent de gauche.

    2. La loi Pleven de 1972 est la première d’une longue série de lois qui ont réduit le champ de la liberté d’expression. On peut aussi citer la loi Gayssot de 1990 et la loi Taubira de 2001.

    3. Deux fois plus d’immigrés sous le gouvernement de François Fillon que sous celui de Lionel Jospin. On rappellera aussi que c’est à la droite que l’on doit le regroupement familial, décrété en 1974.

    4. La cause du peuple, 2016.

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • L'Allemagne en guerre contre la liberté...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un entretien iconoclaste donné par David Engels à Nicolas Vidal pour Putsch et consacré à la dérive liberticide de la démocratie allemande...

    Historien, essayiste, professeur, titulaire de la chaire d’Histoire romaine à l’Université Libre de Bruxelles, David Engels est l'auteur de deux essais traduits en français, Le Déclin. La crise de l'Union européenne et la chute de la République romaine (Toucan, 2013) et Que faire ? Vivre avec le déclin de l'Europe (Blauwe Tijger, 2019). Il a  également dirigé un ouvrage collectif, Renovatio Europae - Plaidoyer pour un renouveau hespérialiste de l'Europe (Cerf, 2020).

     

     

                                                

    Lien permanent Catégories : En Europe, Entretiens, Multimédia 0 commentaire Pin it!
  • Maître ou esclave ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Hervé Juvin,  cueilli sur son site personnel et consacré à la sujétion sanitaire qui impose progressivement au sein de la population une conception dégradée de la vie, reposant sur sa prolongation et non sur sa qualité.

    Économiste de formation et député européen, Hervé Juvin est notamment l'auteur de deux essais essentiels, Le renversement du monde (Gallimard, 2010) et La grande séparation - Pour une écologie des civilisations (Gallimard, 2013). Candidat aux élections européennes sur la liste du Rassemblement national, il a publié récemment un manifeste intitulé France, le moment politique (Rocher, 2018).

    Moutons_Masques.jpg

    Maître ou esclave ?

    « La vie vaut ce que nous sommes capables de risquer pour elle ».

    La parabole du Maître et de l’esclave figure dans la « Phénoménologie de l’Esprit », l’une des œuvres maîtresses du philosophe allemand Hegel. Son enseignement est brutal ; ceux qui mettent leur vie en jeu sont les maîtres, ceux qui attendent leur protection d’un autre sont les esclaves.

    La parabole d’Hegel retrouve une cruelle actualité en cette période de COVID19. Il faut y penser et y repenser sans cesse. Car elle interroge le paradigme dominant de l’Europe et de quelques autres sociétés avec elle. Vers quel avenir nous conduit la préférence sans limites pour la vie qui tient tout gouvernement, toute autorité, responsable de la vie longue, sans maladie, sans accident et sans handicap pour tous ? Et, de manière plus large, et donc indécidable ; vers quel modèle de vie nous conduit l’obsession de la précaution, du risque zéro, du « care » permanent — vers quel modèle de confort douillet ou de cauchemar ?

    Trois faits obligent à poser la question

    D’abord, les données connues sur la réalité de la pandémie de COVID19. Dans leur immense majorité, les cas graves et les victimes sont des personnes âgées de plus de 80 ans, souffrant d’un ou plusieurs facteurs de comorbidité, tels que le diabète, l’insuffisance cardiaque et respiratoire ou l’obésité, et donc l’espérance de vie était inférieure à une année sans le COVID. Plus de 90 % des cas de personnes plus jeunes présentent de tels facteurs de comorbidité, au point que les personnes jeunes ou adultes en parfaite santé victimes du COVID sont l’exception. Les assureurs pourraient le dire ; les quelque 50 000 décès attribués au COVID en France ne représentent qu’un nombre dérisoire d’années de travail perdues, et un nombre très faible d’années de vie en bonne santé et en toute autonomie perdues.

    Ensuite, les données inconnues à ce jour — ou non diffusées. Par exemple, sur les traitements par lesquels des médecins ont aidé leurs clients à surmonter les premières atteintes de la pandémie. Beaucoup ont traversé l’épreuve sans suites, et à moindres frais, bien aidés par leur médecin de famille, bien avant l’arrivée de vaccins supposés être la panacée, et qui semblent se révéler décevants (notamment en Israël). Par exemple aussi, sur les modes de contamination réels, qui semblent rendre accessoires et le port du masque et les distances sociales si inégalement observées — allez prendre le métro à Paris ou Bruxelles aux heures de pointe !  

    Enfin, l’extraordinaire censure qui pèse sur toute opinion, toute information, tout conseil non conforme aux objectifs des « Big Pharma «  et de l’industrie de la santé. Le renforcement des contrôles sur les médecins libéraux, la restriction de leur liberté de prescription sous l’égide du Conseil de l’ordre, leur mise à l’écart spectaculaire du processus de vaccination, le terrorisme corporatiste dont différents médecins ou experts ont été victimes, traduit une prise de pouvoir des industriels sur les indépendants, et une volonté d’étouffer toute contestation de l’ordre de la médecine numérique et des ‘Big pharma’ qui nous fait entrer dans un nouvel âge du ‘soigner-guérir’.

    Un goût perdu pour la liberté ?

    En un mot, l’homme devient une machine comme les autres, le corps est un ensemble de pièces mécaniques comme les autres, l’Intelligence artificielle indifférente au cadre familial, au contexte social, à l’origine et au mode de vie, doit en finir avec la médecine libérale et le ‘médecin de famille’ — en existe-t-il encore de ceux dont la seule arrivée valait déjà réconfort ? — pour que la maladie devienne la ressource illimitée des laboratoires pharmaceutiques, des fabricants d’algorithmes, des petites mains qui établissent les diagnostics — et de ceux dont elle finance les campagnes électorales.

    Ces constats d’une sujétion sanitaire établie renvoient à Hegel. Avec une soumission avérée, les populations européennes préfèrent : ‘une minute monsieur le Bourreau’ à leur liberté. Il leur est affirmé qu’ils vivront plus longtemps à la condition d’abdiquer toute autonomie individuelle. Ils l’acceptent. Mais quelle est cette vie sous le masque, quelle est cette vie confinée, quelle est cette vie sans les autres, les rencontres, les échanges, la découverte, le spectacle et la fête ? Tout au long de ce stupéfiant épisode de fabrique de l’obéissance, ce sera la dignité des philosophes que d’avoir posé la question ; que vaut une vie privée de la culture, de la rencontre, de l’amitié, une vie végétative, une vie réduite à la survie ?

    Il faut d’ailleurs signaler que bien peu de politiques et aussi de religieux, ont su poser les questions qui comptent, et qui vont bien au-delà de la critique, justifiée ou non, de l’intendance gouvernementale et de la logistique sanitaire. Où sont ces élus qui n’avaient que le mot ‘culture’ à la bouche ? Ceux qui répétaient ‘libertés publiques, libertés individuelles’ comme des perroquets ? Au nom de quoi tolérer l’entassement du métro et du RER, mais fermer les restaurants ? Au nom de quoi accepter les files d’attente aux portes des magasins ou au comptoir des ‘fast food’ qui prospèrent sur la crise, mais refuser que les cinémas ou les théâtres acceptent, par exemple, que leurs sièges soient occupés au quart de leur capacité, et détruire le spectacle vivant ? Au nom de quoi enfin interdire la libre circulation dans tout ce que la France compte d’espaces vides, de chemins de randonnée et de forêts ? Et sans masques !

    Soir après soir, ceux qui croient qu’ils gouvernent exposent une joie malsaine à imposer des restrictions, à détailler de nouvelles contraintes, à agiter les sanctions prévues contre les contrevenants. Et sans doute agissent-ils avec la double crainte, d’un côté d’être accusés de trop en faire, et d’achever de ruiner une économie et des professions au bord du gouffre, de l’autre, d’être poursuivis, de voir leur responsabilité pénale engagée, et de passer le reste de leur vie à se défendre — la menace n’est pas théorique, et il faudra bien un jour délivrer la décision et l’action politique de la menace paralysante du droit. Mais ils participent à la tentative de ‘nouvel ordre social’, de ce ‘Great Reset’ qui voit l’hypercapitalisme inventer une société de l’obéissance et de la conformité, et les libertés économiques, en particulier celles de constituer des monopoles mondiaux, rêver d’en finir avec les libertés politiques — notamment celle de mal voter.

    La question posée par la pandémie de COVID19 n’a en réalité que bien peu à voir avec chiffres, statistiques et origine du virus. Elle porte sur la conception de la vie. Qu’est-ce qu’une vie ? Qu’est-ce qui fait qu’une vie vaut d’être vécue ? Est-ce qu’une vie sans rencontres, sans concerts publics, sans cinémas, sans expositions, sans théâtres, une vie sans restaurants, sans manifestations culturelles, reste une vie ? Qu’est-ce qui fait une bonne vie ? La séparation physique d’avec les autres, la distanciation sociale, l’enfermement à domicile, devant son écran, valent-ils les quelques mois, quelques années de vie qu’ils sont prétendus aider à gagner ?

    La question fait partie des trous noirs des sociétés développées, libérales, modernes. Il n’est pas permis d’interroger ce qu’est une vie bonne, encore moins d’en proposer des modèles. C’est du moins ce que l’individualisme radical répond au travail millénaire des penseurs, des savants et des politiques qui se sont attachés à définir, dans des sociétés particulières, à des moments particuliers de leur histoire, ce qui faisait une vie bonne. Sénèque, Montaigne, Rabelais sont loin. Et le Décalogue. Nous payons ce manque. Car ceux qui n’ont pas appris qu’une vie bonne a pour première condition la liberté d’être sont promis à l’esclavage que leur promet le seul attachement à la durée d’une vie dans laquelle plus rien ne reste de vivant.

    Hervé Juvin (Site officiel d'Hervé Juvin, 30 janvier 2021)

    Lien permanent Catégories : Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Souveraineté : puissance, légitimité et liberté...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un exposé de Laurent Ozon diffusé sur son canal d'expression Odyssée, "Les topos de Laurent Ozon", et consacré à la question de la souveraineté.

    Essayiste et analyste politique, tenant d'une écologie localiste et identitaire, premier promoteur de l'idée de remigration, Laurent Ozon est l'auteur de l'excellent essai intitulé France, années décisives (Bios, 2015).

     

                                               

     

    Lien permanent Catégories : Multimédia, Points de vue 0 commentaire Pin it!
  • Les censeurs contre la république...

    Les éditions Jeanne viennent de rééditer, sous le titre de Les censeurs contre la république, une version actualisée et augmenté de l'essai de Jean Bricmont, paru en 2014, La république des censeurs. Professeur et chercheur en physique théorique, Jean Bricmont s'est fait connaître dans le monde des idées par un livre, Impostures intellectuelles (Odile Jacob, 1997), écrit avec Alan Sokal dans lequel il étrillait quelques pontes (Gilles Deleuze, Julia Kristeva, Bruno Latour, ...) de la pensée socio-philosophique française...

     

    Bricmont_Les censeurs contre la république.jpg

    " Parler de démocratie n’a de sens que lorsque le débat est libre. Et il ne peut être libre que si l’expression des idées, des opinions, des contestations est libre. Aussi iconoclaste pourrait-elle paraître, aussi éloignée du consensus, des « valeurs » mêmes de l’époque dans laquelle elle s’insère, cette libre parole est garante de la liberté tout court. Or aujourd’hui, où la démocratie est pourtant érigée en idéal absolu, servant même d’alibi à toutes sortes de guerres, médiatiques, judiciaires ou de guerres tout court, le débat est de moins en moins libre. Encadrée par des lois qui prétendent mettre fin aux discriminations, protéger les minorités ou sacraliser certains faits historiques, réprimée sur les réseaux sociaux au nom de la lutte contre la « haine », mise sous pression par diverses associations jusqu’au sein des universités, la liberté d’expression est souvent réduite à n’être qu’un étendard qu’on agite lorsque le peuple descend dans la rue au cri de « Je suis Charlie ».

    L’auteur, dans une édition actualisée et augmentée de La République des censeurs paru en 2014, et précédée d’une préface importante d’Étienne Chouard, analyse, à l’aide de nombreux exemples concrets, les moyens mis en œuvre pour restreindre le droit à la parole, de la dénonciation publique du « dérapage » aux poursuites devant les tribunaux, en passant par les carrières avortées de ceux qui ont cru que la raison était, depuis les Lumières, au-dessus des dogmes. "

     

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!
  • Un dieu sauvage...

    Les éditions Coop Breizh viennent de publier un roman de Bernard Rio intitulé Un dieu sauvage.  Écrivain et journaliste, Bernard Rio est l'auteur de plusieurs ouvrages historiques et ethnologiques comme Mystères de Bretagne (Coop Breizh, 2018) ou tout récemment 1200 lieux de légende en Bretagne (Coop Breizh, 2020). Il tient également la chronique "Un païen dans l'église" dans la revue Éléments...

     

     

    Rio_Un dieu sauvage.jpg

    " Il y a les gens d’En-Bas qui vivent à Létavie, le port des Frontières Maritimes, les gens d’En-Haut à Albe, la ville des Terres Intérieures, et le gouvernement des Prêcheurs dans la capitale Urbi. Dans une société où tout désordre est interdit, chacun est surveillé dans ses faits et gestes par un réseau de caméras et une puce électronique placée dans l’auriculaire. Mais des événements viennent troubler l’apparente tranquillité des deux cités. Un mystérieux inconnu est soupçonné être l’auteur de plusieurs assassinats.

    Quatre femmes, Senta la tisseuse, Beara l’aubergiste, Andarta la bibliothécaire et Mata le médecin voient dans ces phénomènes, qui perturbent l’ordre et la morale, des signes de liberté. Elles transgressent alors les interdits et se lancent à la poursuite de l’inconnu tandis que les prêcheurs contrôlent de moins en moins la situation. Trois hommes : le cavalier inconnu, le docteur Rodati et le professeur Namanto interviennent dans le cours des événements, devenant chacun à sa manière un fauteur de troubles, le premier agissant sciemment dans l’ombre, le second inconsciemment à son poste officiel et le troisième par orgueil.

    Du monde planifié des Prêcheurs va naître le chaos. La confusion se généralise à l’image du docteur Rodati qui perd la raison et va prôner la contrition en dénonçant le vice infestant la société. La révolte solitaire d’une femme devient universelle. Au sentiment de l’absurde d’une situation succèdent les temps de la rébellion, de la mort puis de la renaissance.

    ---

    Plongeant le lecteur dans un univers fantastique, le récit revisite les mythes antiques tout en s’inscrivant dans une réflexion contemporaine : le devenir de l’homme dans un monde totalitaire et ses capacités de survie, d’évasion et de liberté. "

     

    Lien permanent Catégories : Livres 0 commentaire Pin it!