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  • Conflit israélo-palestinien : à quoi joue Mélenchon ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Rodolphe Cart, cueilli sur le site de la revue Éléments et consacré au positionnement choisi par Jean-Luc Mélenchon et son mouvement dans le nouvel épisode du conflit israélo-palestinien auquel nous assistons.

    Rodolphe Cart est l'auteur d'un essai intitulé Georges Sorel - Le révolutionnaire conservateur (La Nouvelle Librairie, 2023).

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    Conflit israélo-palestinien : à quoi joue Mélenchon ?

    Après l’anéantissement de la Commune, Thiers affirmait que la France était « débarrassée du socialisme ». En politique, annoncer la fin d’un courant ou d’une personnalité est toujours un pari risqué. Suite aux déclarations sur le conflit israélo-palestinien du président de LFI, une grande partie du monde politique et médiatique n’a pas hésité à parler d’une « stratégie électoraliste », d’un « scandale », voire d’une « mort annoncée ». Du côté des Insoumis, on persiste et signe. Revenant sur le déplacement de la présidente de l’Assemblée nationale en Israël, le député David Guiraud (LFI) commente : « Madame Braun-Pivet appuie un nettoyage ethnique à Gaza. » Au-delà de l’agitation de la classe médiatique et de la condamnation morale, il faut essayer de faire la généalogie de telles prises de position.

    Le traumatisme de l’abstention

    Le 20 septembre dernier à l’Institut la Boétie, Thomas Piketty et Julia Cagé sont venus présenter leur dernier livre (Une histoire du conflit politique, 2023) devant des personnalités du parti comme Mélenchon ou des députés dont Mathilde Panot et Manuel Bompart. La thèse du livre est la suivante : les questions d’« identité communautaire » ne jouent pratiquement aucun rôle dans les votes, tandis que la « géolocalisation sociale » est véritablement déterminante dans les choix des électeurs. Cela tombe bien puisque Mélenchon, dans son dernier livre (Faites mieux ! Vers la Révolution citoyenne, 2023), reprend cette analyse pour expliquer que le territoire est une production sociale qui se fait à chaque époque aux normes du modèle économique dominant.

    L’utilisation de ce type de vocabulaire politique purement social a fait dire à certains commentateurs que le politicien reprend ses anciens accents populistes – en l’occurrence ceux de la campagne de 2017. À vrai dire, le ripolinage social s’efface très vite devant l’aspect « communautaire » de la nouvelle stratégie. Lors de cette même conférence, le leader de LFI – même s’il réaffirme qu’il fallait « aller chercher les milieux ruraux déclassés » – tonne que le « gros de la troupe » se trouve dans les « quartiers populaires », « où on vote pour nous à 80 % mais où seulement 30 % vont voter ». Il ajoute que si les banlieues montent à un niveau égal à celui de la participation du reste de la société, alors « nous avons gagné ».

    La ligne du parti est claire. Bompard, sur son blog, reprend l’analyse de son supérieur en mentionnant que le niveau des votes (ou de l’abstention) des quartiers populaires tient en main leur victoire ou défaite aux élections. Pour obtenir une « majorité absolue, dit le député, il aurait fallu inverser le résultat de 138 seconds tours afin d’élire 289 députés de la NUPES. Le nombre de députés macronistes aurait alors été réduit à 133 et le nombre de députés d’extrême droite serait descendu à 63. Pour y parvenir, il aurait fallu mobiliser environ 400 000 électeurs supplémentaires. […] La stratégie du 4e bloc est donc une stratégie de victoire possible ! » Puis il s’interroge : « Mais à quelle condition est-il possible de ramener davantage d’électeurs aux urnes ? »

    Les dernières prises de position fournissent une réponse à cette question. Si on peut douter des résultats à court terme, il est certain que LFI prépare sa stratégie pour des échéances plus lointaines et renforcées par certaines dynamiques comme les changements démographiques (en 2022, 26 % des nouveau-nés ont au moins un parent étranger), le vote musulman (ce vote est passé de 27 % en 2017 à 68 % en 2022 pour Mélenchon) et le vote des jeunes (42 % des 18-24 ans ont voté NUPES aux dernières législatives). Tout cela conforte, pour le candidat probable de LFI aux élections de 2027, une dépendance électorale croissante envers l’électorat musulman. Georges Kuzmanovic, ancien cadre du parti, a expliqué cette radicalisation sur les thématiques ethniques et religieuses en parlant de « prendre le feu » pour ensuite finir en « pole position ».

    Le spectre de la guerre civile

    Depuis que les forces militaires islamistes du Hamas ont attaqué l’État hébreu, la classe politique française est quasi unanime sur la condamnation des violences. Le député apparenté LR Meyer Habib a notamment salué la réaction des membres du Rassemblement national : « À la différence de certains, le RN est rentré dans le camp républicain. » Sur le même ton, l’ancien député socialiste Julien Dray a affirmé que le leader de LFI a franchi une « ligne rouge » en renvoyant dos à dos le Hamas et le gouvernement israélien, commettant par là même une « grave faute politique et morale ». En revanche, depuis les bombardements israéliens sur Gaza, les discours critiques, autres que ceux de la gauche radicale [LFI, Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), Révolution Permanente (RP), etc. ], se font de plus en plus récurrents. Dans un entretien sur BFMTV, l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin alerte sur le « piège tendu par le Hamas », tout en appelant les Occidentaux à éviter le « deux poids deux mesures » sur le soutien aux populations civiles. Et Hubert Védrine, dans un article du Figaro, rappelle qu’il ne faut pas « soutenir le gouvernement israélien inconditionnellement », car « ce serait disculper Netanyahou et sa politique du pire ».

    Si certains se sont réjouis que la classe dirigeante « tienne bon », d’autres se sont montrés moins enthousiastes. Parmi eux, Arno Klarsfeld, qui remarquait, lors de la manifestation en soutien à Israël (9 octobre), qu’« il n’y avait pratiquement que des Juifs et des politiques ». Sur ce rassemblement, il y eut même une polémique lorsque Sarah Saldmann, avocate et chroniqueuse dans l’émission des “Grandes Gueules” (RMC), déclara « qu’il n’y avait pas beaucoup de goys ». En tout cas, le peu de « succès populaire » de ce rassemblement tranche avec la dynamique indéniable des manifestations propalestiniennes – plusieurs milliers de personnes encore ce 28 octobre –, et cela malgré les interdictions du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

    Même s’il est évident qu’il faut relativiser ces mouvements spécifiquement urbains et bien rodés par des organisations coutumières du fait (syndicats, associations, partis politiques), il se joue aussi quelque chose de plus profond. Ce décalage entre société civile et monde politico-médiatique fut confirmé à demi-mot lors d’une réunion, à l’Élysée, qu’Emmanuel Macron organisa avec les chefs des partis pour évoquer la situation du pays à l’aune de la guerre entre Israël et Hamas. Après que Jordan Bardella et plusieurs participants eurent réclamé au chef de l’État la dissolution de certaines organisations « politico-religieuses » où se côtoient « croyants modérés et croyants radicaux », le Président de la République aurait répondu qu’une telle mesure risquerait de conduire le pays « à la guerre civile ».

    Mélenchon, idole du pays réel

    Chère aux maurrassiens, une analyse nous vient directement en tête : celle entre le pays réel (société civile) et le pays légal (gouvernement, institutions et partis). Pour preuve, lors d’une récente manifestation propalestinienne (22 octobre), Mélenchon déclarait sur X (ex-Twitter) : « Voici la France. Pendant ce temps Madame Braun-Pivet campe à Tel-Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! » Il est certain que Mélenchon, à travers l’utilisation de tels mots ou expressions, place directement le clivage entre un microcosme « politique et légal » et un mouvement « populaire et réel ».

    Pour l’homme de gauche, le pays réel a un nom : l’union populaire (comprendre l’alliance des « Beaufs et des Barbares », comme le dit le titre du dernier livre d’Houria Bouteldja). Pour ce faire, la stratégie consiste à radicaliser le débat national en s’opposant au discours qui criminalise les banlieues et montre du doigt la jeunesse des « quartiers périphériques » ; puis, dans les territoires ruraux et en circonscription, à avoir un discours plus mesuré et tempéré pour ne pas effrayer les électeurs de gauche moins concernés par ces questions, mais aussi pour empêcher qu’émerge une « essence identitaire rurale » constitué sur la nostalgie d’une « France profonde », « de souche », opposée à la France issue des migrations.

    Cela explique pourquoi, dans une optique de réintroduire un clivage droite/gauche dans le champ politique national, c’est bien Éric Zemmour qui se présente comme le meilleur faire-valoir du chef de LFI. D’ailleurs, le président de Reconquête ! avait reconnu dans son livre, Je n’ai pas dit mon dernier mot, cet accord tacite entre les deux hommes. Avant leur débat sur BFMTV du 23 septembre 2021, Zemmour relatait cet échange téléphonique avec Mélenchon qui lui conseillait : « C’était déjà comme ça en 2017 : c’est parce que j’étais le plus radical à gauche que j’ai aspiré l’électorat tenté au départ par Hamon. Tu ne dois pas hésiter à faire la même chose à droite. Les électeurs seront attirés par toi si tu es le plus radical, surtout quand la Marine ne dit rien et que LR n’est pas audible… » Personne ne fut donc surpris de voir les deux hommes dos à dos sur la question géopolitique du Proche-Orient. Si Mélenchon plaide en faveur du non-alignement de la France et d’une demande de « cessez-le-feu immédiat », Zemmour réplique en affirmant qu’il n’est pas d’accord avec la « trêve humanitaire » et que le « combat d’Israël est celui de notre civilisation ».

    L’accélérationnisme Terra Nova

    Le retour des accents populistes peut se comprendre comme la volonté de s’opposer au retour d’une opposition entre banlieues et campagnes. Mélenchon connaît trop bien l’histoire du socialisme et ce conflit entre paysans et ouvriers qui avait permis, par exemple, d’opposer les uns et les autres lors du Front populaire. C’est pour cela qu’en plus de ses sornettes autour d’un monde allant tout droit vers la créolisation et le modèle des mélanges ethniques et culturels qu’incarne la ville moderne, il est obligé de reprendre le logiciel populiste de base (clivage vertical haut/bas) centré cette fois-ci l’accès aux différents « réseaux » – ensemble des aspects matériels (eau, électricité, internet) et immatériels (relations interpersonnelles). Mais comme le soutient Jérôme Sainte-Marie, ce grand écart idéologique est difficile à tenir ; et finalement, ce sont les « positions radicales » qui l’emportent et qui œuvrent « à la division des catégories populaires face au bloc élitaire ».

    L’idée de créolisation cache mal la haine que porte Mélenchon pour ce peuple old school et qu’il considère comme un électorat perdu, voire hostile. Sa « révolution citoyenne » est avant tout une révolution « urbaine », « métissée ». Sur les ondes de la radio Hit Radio en 2018, il manifestait déjà son incapacité « à survivre lorsqu’il n’y a que des blonds aux yeux bleus ». Il est plus que probable que le leader de LFI a fait sien deux constats : non seulement la démographie des peuples français et européen est en train de changer, mais aussi que le fossé tend à s’accroître entre les grandes villes et les provinces, entre autres par l’ethnie, le vote et le rejet de part et d’autre. Le 17 septembre sur BFMTV, il affirmait, qu’avant la fin du siècle, la France allait devenir le pays le plus peuplé d’Europe – occasionnant, selon son expression, une situation « rock’n’ roll » pour le Vieux Continent.

    La reviviscence de son populisme n’est que le faux-nez du renforcement de la stratégie que définissait en 2011 la célèbre note de Terra Nova. C’est-à-dire du principe d’une alliance privilégiée entre les nouvelles classes moyennes des grands centres métropolitains et les différentes « minorités » sexuelles, ethniques ou autres. Il n’y a alors rien de surprenant à voir Mélenchon voler au secours de Karim Benzema après que Darmanin eut accusé le footballeur d’entretenir des liens avec les Frères musulmans. Dans un post sur X, Mélenchon prend le parti de « Monsieur Benzema » en expliquant qu’il est le « petit-fils de gens traités eux aussi de “Français de papier” par les pétainistes qui retiraient leurs papiers à ceux qui étaient français depuis moins de dix ans, je sais que la France appartient à tous ceux qui la choisissent. »

    Le basculement mélenchoniste (de franc-maçon laïcard à défenseur des islamistes banlieusards) n’est que l’écume de phénomènes bien plus préoccupants : l’électoralisme communautariste, l’entrisme islamiste et la corruption des « élites ». En réalité, toute une partie de la classe politique actuelle – même de droite – s’adonne à ces pratiques, car, pour ces gens, le bon islam est celui que l’on achète et que l’on noie sous l’argent pour préserver la paix sociale. Et même le président Macron, à la suite de la mort de Samuel Paty, avait annoncé dans son discours sur « les séparatismes » que la France était assignée à devenir « un pays d’excellence dans l’étude des civilisations musulmanes » pour forcer les Français à comprendre mieux « les civilisations qui de fait cohabitent sur notre sol compte tenu de ce qu’est devenu aujourd’hui le peuple français ».

    Au-delà des nombreux rassemblements en faveur de la Palestine dans les villes européennes (Londres, Madrid, Berlin, Rome, etc.), l’exemple politique de cet entrisme islamique est flagrant dans d’autres pays d’Europe. Un article de Libération, intitulé « Face au Hamas, la Belgique engluée dans le piège communautariste », est revenu sur le cas belge, où une partie de la classe politique, « qu’elle soit de droite ou de gauche, a adopté une attitude proche de celle de LFI et du NPA ». Au Royaume-Uni, le Labour, principal parti de gauche, est aussi sous pression de son électorat musulman. Sir Keir Starmer s’est aliéné de nombreux électeurs musulmans du parti travailliste après avoir dit qu’Israël était dans son droit d’imposer un siège à Gaza (en 2017, 87 % des musulmans avaient voté pour le parti travailliste). 150 conseillers travaillistes musulmans ont écrit à Starmer, exigeant son soutien à un cessez-le-feu immédiat. Il se peut donc que l’attaque du Hamas ait seulement obligé Mélenchon à devoir se dévoiler plus vite qu’il ne pensait (voulait).

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  • Guerre à Gaza, attentats en France,... : la situation va-t-elle déraper ?

    Pour son émission sur TV Libertés, Chocs  du monde, Edouard Chanot reçoit Pierre Conesa pour évoquer avec lui le conflit israélo-palestinien et ses risques d'extension...

    Agrégé d'histoire et énarque, Pierre Conesa a fait partie dans les années 90 de la Délégation aux affaires stratégiques du Ministère de la défense. Il est l'auteur de plusieurs essais, dont, notamment, Dr. Saoud et Mr. Djihad - La diplomatie religieuse de l'Arabie saoudite (Robert Laffont, 2016), Hollywar - Hollywood, arme de propagande massive (Robert Laffont, 2018), Le lobby saoudien en France - Comment vendre un pays invendable (Denoël, 2021), Vendre la guerre - Le complexe militaro-intellectuel (L'aube, 2022) et État des lieux du salafisme en France (L'aube, 2023).

     

                                            

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  • Le Hamas et Israël : garder la tête froide...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue italien d'Andrea Marcigliano, cueilli sur Euro-Synergies et consacré à la violente réactivation du conflit israélo-palestinien. Essayiste, Andrea Marcigliano est un des animateurs, avec l'historien Franco Cardini notamment, du laboratoire d'idées "Le Nœud gordien".

     

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    Le Hamas et Israël : la tête froide

    Le sensationnalisme macabre de ces dernières heures risque d'empêcher tout raisonnement lucide. C'est au contraire d'une telle forme de raisonnement dont nous avons besoin. Un besoin, si j'ose dire, désespéré. Un besoin vital si l'on veut au moins tenter d'éviter une déflagration aux proportions difficilement imaginables.

    Il peut sembler froid et cynique de ne pas pleurer les morts de l'un et/ou de l'autre camp. De n'éprouver, désormais, que de la nausée face aux images d'horreur, relancées sans cesse par les médias jusqu'à l'obsession. Un rituel presque obligatoire. Dont très peu - Luttwak, Moni Ovadia, quelques autres - ont jusqu'à présent réchappé.

    Dont acte.

    Parlons d'abord du Hamas. Ce qu'il est n'est pas un scoop. On sait quelle est sa référence idéologique. Les similitudes avec ISIS sont, il est vrai, nombreuses. Il s'agit d'une émanation extrême et hérétique des Frères musulmans. Il a littéralement pris le contrôle de la bande de Gaza depuis 2007. Interdisant violemment toute dissidence interne.

    Il est dangereux. Très dangereux, assurément. Pourtant, il a bénéficié d'une tolérance apparemment incroyable. De la part du monde occidental. Et, paradoxalement, aussi du côté israélien.

    La raison en est simple. Le Hamas a brisé l'unité des Palestiniens. Une unité qui a toujours été difficile. Car le monde palestinien est une mosaïque complexe, pleine de contradictions et de contrastes. Même Arafat n'a jamais réussi à le contrôler complètement.

    Le Hamas, cependant, est une force particulière. Il n'est pas vraiment intéressé par la naissance d'un État palestinien indépendant. Son point de vue vise la création d'un grand califat sunnite unique.

    C'est pourquoi il a eu, dans une certaine mesure, les mains libres pendant longtemps. Il a divisé les Palestiniens. Il ne représentait pas une menace territoriale directe.

    Une erreur tragique, assurément. Ce qui a permis la création d'un ghetto/prison aux proportions bibliques à Gaza. Et qui a donné au Hamas une masse dépossédée, totalement dépendante de l'aide étrangère. Essentiellement celle de l'Union européenne. Qui sont gérées par le sommet de l'organisation.

    Un sommet qui, soit dit en passant, réside au Qatar, son grand protecteur. Le Qatar qui est, lui, un proche allié de Washington.

    Quant à la proximité avec l'Iran, il y a beaucoup à dire. Certes, les Iraniens ont exploité le Hamas pour prendre pied en Palestine. Une arme à brandir, comme une menace, contre Israël. Et le Hamas a exploité les Iraniens pour obtenir, avant tout, une bonne organisation militaire.

    Mais le Hamas représente l'extrémisme sunnite, dont les chiites iraniens sont les ennemis jurés. Des hérétiques à anéantir.

    Compliqué, n'est-ce pas ?

    Cependant, même du côté d'Israël, tout n'est pas clair et net. Au contraire.

    Netanyahou est en net déclin. Et les factions politiques internes s'affrontent. Une lutte qui passe inévitablement par ce qui, pour Israël, est la question vitale par excellence. La relation avec les Palestiniens.

    L'une des erreurs de Bibi est d'avoir mis en sourdine les accords signés pour résoudre ce problème. D'avoir concentré trop de ressources et trop d'efforts pour favoriser les implantations dans les territoires. Avoir miné le front de Gaza.

    Avoir été influencé par les partis religieux. Ne pas avoir accordé suffisamment de place aux militaires dans son gouvernement.

    Aujourd'hui, il tente de se rattraper avec un gouvernement d'unité nationale. Et en évinçant les partis les plus radicaux. Ceux qui rêvent du grand Israël.

    Mais il est évident qu'après ce moment, les opposants politiques chercheront l'épreuve de force.

    Ils exploiteront également l'isolement international de Netanyahou.

    Bibi a en effet peu d'amis à Washington. Biden et les siens ne lui pardonnent pas, entre autres, la position prise sur l'Ukraine. Une tentative de rester en dehors du front anti-russe qui a fait preuve d'une certaine sagesse diplomatique.

    Mais surtout, George Soros le déteste. Réciproquement, cordialement. Et Soros, c'est le pouvoir de la haute finance internationale.

    L'image d'Israël comme bloc granitique, parfaitement soudé à la diaspora juive, est purement illusoire. Bien sûr, en temps de crise, ils donnent cette impression.

    Pourtant, les fissures sont là. Profondes. Et capables d'émerger à tout moment.

    Andrea Marcigliano (Euro-Synergies, 16 octobre 2023)

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  • Palestine : Du chaos à la réorganisation mondiale ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous Le samedi politique de TV Libertés, diffusé le 21 octobre 2023 et présenté par Élise Blaise, qui recevait Alain Juillet pour évoquer la résurgence du conflit israélo-palestinien et ses conséquences pour les équilibres mondiaux...

    Alain Juillet a été Haut responsable chargé de l’intelligence économique auprès des premiers ministres de 2003 à 2009 (Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin et François Fillon), après avoir été, notamment, officier au service Action du SDECE, cadre dirigeant dans plusieurs entreprises du secteur privé et directeur du renseignement à la DGSE.

     

                                              

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  • Feu sur la désinformation... (439)

    Vous pouvez découvrir ci-dessous un numéro de l'émission I-Média sur TV libertés consacrée au décryptage des médias et animée par Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polémia, et Floriane Jeannin

     

                                             

    Sommaire:

    L’image de la semaine : Frappe sur l’hôpital Al-Ahli

    Le dossier : Des attentats qui sèment la terreur

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    Les pastilles de l’info :

    “Goys” et “interprète juive” : bourdes en direct

    BFMTV et Laurent Ruquier à la peine

    Radio France interpellé par Caroline Parmentier

    Le cas Obono chez LFI

    Bonne Soeur placage : panique sur les écolos gauchos

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    Conclusion Portrait piquant : Cyril Hanouna, un animateur entre vedette et vendetta

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  • La gouvernance par l’hystérie...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Nicolas de Lamberterie, cueilli sur Breizh-Info et consacré à la succession frénétique dans la vie publique française de sujets clivants qui viennent hystériser le débat et empêchent d'aborder les questions de fond.

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    La gouvernance par l’hystérie (Israël, Karabagh, Abaya, Ukraine, Covid, Charlie, etc…)

    Appréhender le pays d’où l’on vient lorsqu’on n’y habite plus depuis plusieurs années présente un avantage et une faiblesse : la faiblesse, c’est que l’on est moins au fait de l’ambiance du moment et des réalités du quotidien ; l’avantage, c’est que l’on peut observer certains phénomènes avec distance et procéder à des comparaisons. J’observe désormais la France avec distance – en l’occurrence, depuis la Hongrie (qui, comme tout pays, a ses atouts et ses défauts ; parmi ses qualités : le fait d’être une société calme et sans problèmes chroniques de sécurité).

    La gouvernance par l’hystérie

    J’observe donc avec une acuité encore plus forte (du fait de la comparaison avec la Hongrie) un phénomène que j’appréhende depuis de nombreuses années, et que j’appelle la gouvernance par l’hystérie : une vie publique française rythmée par une succession de sujets clivants (avec un infernal tandem médias-politiques qui chauffe et entretient le sujet jusqu’à épuisement), systématiquement traités avec hystérie, et qui tournent en boucle dans les médias (en particulier sur les chaînes d’information en continu). Les sujets se succèdent frénétiquement, faisant disparaître le sujet précédent. Dieudo, Charlie, Gilets Jaunes, Covid, Ukraine, Abaya, Karabagh, Israël, et j’en oublie surement en route.

    Je parle volontairement de gouvernance par l’hystérie et non de gouvernement, car régulièrement il me semble que ce n’est pas le gouvernement (indépendamment de ce que l’on peut bien en penser) qui met en musique un sujet, mais le mainstream médiatique ou les réseaux sociaux (cela a notamment été le cas suite à la manifestation du Comité du 9 mai à Paris en 2023, qui a suscité plusieurs jours d’hystérie médiatique et a amené le gouvernement à se lancer dans une logique systématique et souvent illégale d’interdiction de rassemblements – y compris dans des lieux privés – de divers groupes de sensibilité identitaire).

    Dans certains cas, il y a des sujets qui clivent plus ou moins faussement deux opinions (exemple : l’abaya), et on organise de vrais-faux débats en évitant bien souvent les problèmes de fond (dans le cas de l’abaya : l’immigration de masse, mais aussi l’abyssal vide identitaire de la France – dont le président actuellement en exercice disait qu’il n’y existe pas de culture française, et qui n’a rien à offrir à une immigration dont l’afflux dans de telles proportions n’a au demeurant jamais été souhaitée ni demandée par les Français).

    Dans d’autres cas, une seule opinion est permise (Israël 2023, Ukraine, Covid), et on saute à pieds joints sur les rares qui sont assez fous (ou parfois calculateurs) pour évoquer une opinion contraire (ou simplement vaguement divergente). Les termes du « débat » sont posés de manière encore plus simple : on a le « choix » entre être inconditionnellement Charlie ou être partisan des assassins des rédacteurs dudit journal ; on a le « choix » entre être favorable inconditionnellement à un pays étranger (Ukraine, Israël), ou bien être partisan de terroristes ayant assassiné des civils et kidnappé des enfants, etc.. Et voilà que les hommes-soja ont soudainement des pulsions de tortionnaires, appelant à éborgner les Gilets Jaunes, à enfermer et torturer les non-vaccinés, ou à dégommer physiquement ceux qui ont un quelconque « Oui, mais » à proférer au sujet du conflit israélo-palestinien.

    Pour caricaturer et rire un peu, je dirais que lorsqu’il y a consensus, BFM et CNews disent la même chose, tandis que, lorsqu’il y a faux débat, BFM et Cnews se contredisent.

    Le masque de l’impuissance

    Ces hystéries successives sont surtout, je pense, le masque de l’impuissance et de la désunion.

    L’impuissance est évidente : nos économies sont exsangues, la France et les pays européens glissent rapidement vers le sous-développement. Tandis qu’il faut des années (voire des décennies) de procédures et de contre-procédures pour faire un rond-point et construire cinq kilomètres de route nationale pour contourner une petite ville en Alsace, dans le même temps, la Chine construit des centaines de kilomètres de TGV à travers des chaînes de montagnes.

    Faute de disposer des moyens (économiques, diplomatiques, militaires, scientifiques) d’agir sur les événements du monde, les pays européens et les institutions censément européennes pondent à tour de bras des résolutions (dois-je rappeler que le Parlement européen s’était indigné il y a quelques années de la situation des personnes LGBT en Ouganda ?), protestent, s’indignent, couinassent.

    Vendredi encore, à Strasbourg, l’opposition centriste (face à la mairie tenue par les Verts) s’émouvait que l’on ait retiré du fronton de la mairie les drapeaux d’Israël, de l’Ukraine et de l’Arménie. Voilà donc à quoi se résume le débat de l’impuissance : mettre ou non des drapeaux sur le fronton de la mairie, comme d’autres mettent des badges et des drapeaux sur leur photo de profil sur les réseaux sociaux. En clair, plus on est impuissant, plus on est hystérique.

    Le masque de la désunion

    Quant à la cohésion du pays, elle n’est plus qu’un souvenir lointain. Et pas que du fait de l’immigration de masse. En 2007, un auteur brillant et méconnu écrivait ceci : « Même s’ils le désiraient, les immigrés ne pourraient pas s’intégrer à une société elle-même désintégrée et qui se définit justement par son impossibilité à se définir. Face au souvenir fier de leurs origines, la modernité libérale ne sait proposer aux individus que le renoncement à toute mémoire collective pour les enfermer dans une solitaire obsession de soi. Face à l’angoissante solitude de l’individualiste noyé dans l’immensité sociale, le communautarisme s’impose donc de lui-même comme l’ultime cadre collectif encore opérant, et ce non seulement aux populations immigrées mais aussi à tous ceux qui sont habités de perpétuer une mémoire et une identité collective. »

    J’ajouterai, à une quinzaine d’années d’intervalle de cette pensée lumineuse, qu’il me semble que les populations issues de l’immigration ont, pour partie, réussi une synthèse entre, d’une part, le nihilisme et la décadence occidentale, et, d’autre part un souvenir exacerbé et totalement hors-sol d’une pseudo-identité islamique, dernier repère pour des générations de paumés ayant souvent grandi dans des familles monoparentales (ce qui serait le cas de 60% des émeutiers appréhendés lors de l’été 2023).

    Le terroriste de l’attentat de Nice du 14 juillet 2016 en est sans doute la synthèse parfaite : nous sommes censés être confrontés à un individu ayant agi au nom d’une croyance religieuse souvent considérée comme assez rigoriste. Peu de gens se souviennent que ce meurtrier, censé donc avoir agi au nom de l’Islam, avait un amant, qui était à l’époque un homme d’âge mûr (presque septuagénaire !). Bien que n’étant pas théologien, je crois pouvoir affirmer avec certitude que ce type de relations n’est pas permis par la religion au nom de laquelle cet individu aurait agi (j’invite tous ceux qui veulent en savoir davantage à prendre connaissance du perturbant témoignage de l’amant du terroriste de Nice).

    Autre symbole de désunion assez frappant : les récentes manifestations pro-Israël n’ont quasiment rassemblé que des juifs (d’après Sarah Saldmann, pas beaucoup de « goys » à la manif), tandis que les manifestations pro-Palestine n’ont quasiment rassemblé que des gens issus de l’immigration musulmane. Le peu d’implication des Français de souche dans ces rassemblements me fait penser à la question amusante posée par le chroniqueur iconoclaste Modeste Schwartz : « Palestine : combien de téléspectateurs pris en otage ? »

    Même si peu de Français de souche se sentent réellement concernés par certains des sujets qui leur sont déversés avec frénésie, ils ne semblent malgré tout plus disposer des outils et de l’élan vital nécessaires pour renverser la table. Le mouvement des Gilets Jaunes, précédé par celui des Bonnets rouges, était assurément rempli d’admirables et sérieuses intentions, mais a hélas été écrasé dans la violence – le tout, dans une indifférence hélas assez générale.

    Pourquoi je préfère refuser les deux minutes de la haine du moment

    Dans le célèbre roman de George Orwell, 1984, chaque jour, les gens sont rassemblés collectivement devant un écran pour « les deux minutes de la haine » : on leur montre le visage de l’ennemi Emmanuel Goldstein (qui en fait n’existe même pas), et, durant deux minutes, la foule se met à hurler et à devenir folle à la simple vue de son visage.

    Aujourd’hui, c’est LFI qui est provisoirement soumise, au sujet du conflit israélo-palestinien, à une vindicte politico-médiatique allant, pour certaines personnalités publiques, jusqu’à appeller à la violence physique à leur endroit. Étant donné que ces gens n’ont jamais manqué d’appeler à la censure (voire au recours à la violence) contre leurs adversaires idéologiques, je ne verserai certes pas la moindre larme de crocodile pour eux (par ailleurs, il est assez évident que ce positionnement leur est avant tout dicté par la volonté de garder leur crédit auprès de leur électorat immigré).

    Je m’épargnerai toutefois de hurler avec la meute, d’une part parce que le mainstream n’a pas besoin de moi pour ce faire, d’autre part parce que ces gens ne sont pas (autant que je sache) aux affaires, et surtout parce que cela ne ferait que (modestement) contribuer à l’idée qu’il est normal de criminaliser hystériquement toute idée divergente. Dès demain, cette hystérie à laquelle on habitue les masses se retournera contre des valeurs auxquelles je crois.

    On remarquera aussi, et la France est à ce titre particulièrement concernée, que ces moments ridicules de délire collectif comblent chaotiquement l’indépassable besoin de religieux. Cela s’est particulièrement vu durant la période Covid, où tout d’un coup des légions de paumés postmodernes se sont soudainement sentis investis de la mission divine de sauver des vies (par exemple en dénonçant leurs voisins qui se réunissaient, ou en brimant les récalcitrants qui portaient leur niqab facial unisexe sous le nez), tout comme d’autres se couchent à plat ventre sur des routes pour empêcher la circulation des automobiles et ainsi sauver le climat et l’humanité.

    Dans les pays de l’Est de l’Europe et du monde post-soviétique, les mesures Covid ont été globalement les mêmes que dans la France de Macron. Et pourtant, elles étaient moins (voire très peu) appliquées dans la vie quotidienne. En effet, ces sociétés se trouvant dans un état de dissolution moins avancées, assez rapidement, la vie et le bon sens (ainsi que la nécessité de travailler pour survivre, en l’absence d’État-providence) ont repris le dessus, les populations évitant aussi bien d’appliquer des mesures absurdes que de se lancer dans un affrontement (considéré sans espoir raisonnable de succès) avec les autorités émettant lesdites mesures absurdes.

    Faute de mieux, il est préférable, pour reprendre le titre de l’ouvrage de Yann Vallerie, de se positionner en sécession (au moins mentale) sur les sujets qui ne nous concernent pas directement. Et également faire (au moins provisoirement) sécession de la masse lorsqu’elle entre en fusion durant ces minutes de la haine qui lui sont déversées par les ondes et les écrans.

    Mais si, face à la folie et à l’intégrisme, il est sans doute sain de faire sécession, il faut aussi essayer de se prémunir du risque de générer une contre-folie ou un contre-intégrisme.

    Les dangers de l’anti-tout et de la « dissidence de la dissidence »

    En complément de ces considérations, j’aimerais évoquer brièvement ce que j’estime être les dangers de l’anti-tout et de l’anti-anti-tout (qu’on pourrait aussi appeler la dissidence de la dissidence).

    L’anti-tout, pour faire simple, concerne les gens qui sont à juste titre en dissidence à l’endroit d’un système politique qui ne les représente plus, les appauvrit, les avilit, les humilie. Mais qui ont le réflexe instinctif de renverser à 180° toutes les affirmations de la propagande déversée sur à peu près tous les sujets. Voici comment je pourrais formuler caricaturalement la chose : « Si LCI dit à longueur de journée que Vladimir Poutine est le Diable, alors je vais investir le personnage de Poutine de toutes les qualités que j’aimerais voir incarnées dans le chef d’État idéal qu’il faudrait à mon pays, bien que je n’aie jamais mis les pieds dans son pays et que je ne parle pas dix mots de sa langue ».

    Les réseaux sociaux ont ceci de dangereux qu’ils enferment très facilement une personne dans ses opinions, pour la faire tourner en boucle dans ce cercle restreint. Si vous vous abonnez uniquement à des pages qui relaient un message correspondant à votre vision du monde, vous allez rapidement vous enfermer dans une pensée unique (fût-elle en dissidence de la pensée dominante).

    Quand on a quelques convictions, on n’a a priori pas vocation à considérer que toutes les idées se valent. Mais le dialogue et la confrontation courtoise avec d’autres points de vue ne devraient pas pour autant cesser, ne serait-ce que pour garder la capacité d’appréhender le réel, même lorsqu’il s’agit d’une réalité à laquelle on veut légitimement échapper.

    Faire sécession, rejeter la folie et l’hystérie, c’est aussi (même quand c’est difficile) essayer de ne pas sombrer dans la contre-hystérie, comme cela a pu s’observer par exemple chez des personnes en souffrance qui étaient en légitime rupture avec la folie des mesures Covid.

    D’autant que cela peut donner un prétexte à certains, censés en principe naviguer dans les eaux troubles mais salutaires de la « dissidence », de changer de cap ou de filer à l’anglaise plus ou moins dignement.

    Tout comme les bourgeois versaillais rechignent à voter RN parce qu’ils ne veulent pas se salir les mains en tenant le même bulletin de vote que les prolos de Hénin-Beaumont, certains dissidents de salon s’efforcent de prendre puis de garder leurs distances (gestes barrière !) avec une opposition qu’ils trouvent soudainement excessive et inacceptable, bien qu’au fond d’eux ils en partagent bon an, mal an, les opinions.

    Que mon propos soit clair : chacun a le droit de changer d’avis avec le temps, ou de stratégie (ou les deux, étant donné que les deux choses sont souvent liées). Je n’attends pas que chacun partage exactement mes priorités du moment, ce serait là une grave erreur et un enfermement terrible (j’ai souvent des échanges animés avec des amis dont les vues diffèrent des miennes, ce qui constitue toujours pour moi une grande source d’enrichissement, de compréhension, et même de corrections de certaines de mes erreurs).

    Pour conclure cette tribune, je voudrais citer l’avant-propos de Mario Fantini, rédacteur en chef de The European Conservative, qui a cru nécessaire de se justifier d’avoir osé faire un entretien avec le député néerlandais Thierry Baudet (autrefois véritable Golden Boy des milieux conservateurs, et désormais assez largement pestiféré par ces mêmes milieux depuis que Baudet s’est opposé radicalement à toutes les mesures de type Covid et Great Reset à partir de 2020), et l’a fait avec des propos d’une grande justesse (mes seules réserves personnelles ayant trait à l’usage des mots « gauche » et « droite ») :

    « La politique, disait Bismarck, est l’art du possible. Mais lorsque nous avons tout perdu et que nous ne sommes autorisés à nous exprimer que dans le petit espace alloué par le courant dominant, il est temps pour la droite de se regrouper et de repenser ses tactiques. Quoi que nous ayons fait au cours des dernières décennies, cela n’a tout simplement pas fonctionné. Serait-ce parce que les conservateurs sont, en fait, plus soucieux d’être acceptés par l’establishment dominant – c’est-à-dire par nos ennemis – que de construire une large coalition pour lui résister ?

    La gauche ne désavoue jamais ses propres radicaux ou leurs idées ; au contraire, elle tente d’intégrer ces idées radicales, précisément parce qu’elle est consciente que les radicaux sont ses troupes de choc les plus efficaces et les plus puissantes. En revanche, les conservateurs repoussent systématiquement tous ceux qui se trouvent à leur droite. Mais pourquoi la peur d’être dénoncés par leurs opposants – y compris les médias grand public – est-elle si répandue chez les conservateurs ? »

    Nicolas de Lamberterie (Breizh-Info, 17 octobre 2023)

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