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individualisme - Page 8

  • Des influences sournoises ?...

    Les éditions François Bourin viennet de publier un essai de Jean-Léon Beauvois intitulé Les influences sournoises - Précis des manipulations ordinaires. Jean-Léon Beauvois, chercheur en psychologie sociale et spécialiste de la question des manipulations et de l'influence, s'est fait connaître du grand public avec un ouvrage remarquable, et constamment réédité depuis 30 ans, le Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens (Presses universitaires de Grenoble, 1987), co-écrit avec son confrère Robert-Vincent Joule. Il est aussi l'auteur d'un essai percutant intitulé Les illusions libérales - Individualisme et pouvoir social (Presses universitaires de Grenoble, 2005).

     

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    "Nous sommes tous convaincus que la meilleure part de nos jugements et comportements est le fait de notre individualité, de " nous-mêmes". Et pourtant ! Lorsqu'on les examine du point de vue des sciences psychologiques, on s'aperçoit que nos comportements et jugements sont assez systématiquement le fait d'influences" sournoises " dont nous n'avons aucune conscience ou clairvoyance. Pour nous le prouver, Jean-Léon Beauvois passe en revue les influences inconscientes qui affectent nos jugements et comportements quotidiens et qui impactent profondément l'image que nous avons de nous-mêmes. Grâce à lui, nous découvrons ainsi les" techniques d'influences inconscientes " dont nous sommes sans cesse les victimes consentantes, notamment dans nos démocraties libérales, censées être transparentes. Un livre qui change notre vision du monde qui nous entoure."

     

     

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  • Vers une insurrection des différences ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un texte de Christopher Gérard consacré à l'essai d'Hervé Juvin, Le renversement du monde, et au roman de Jean Raspail, Le Camp des Saints. Christopher Gérard, ancien directeur de la revue d'études polythéiste Antaios, est l'auteur de plusieurs essais, ainsi que de romans : Le songe d'Empédocle (L'Age d'Homme, 2003), Maugis (L'Age d'Homme, 2005) et La porte Louise (L'Age d'Homme, 2010).

     

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    Vers une insurrection des différences ?

    "N’est homme de culture que celui qui fait passer la vie de son ennemi après sa foi ou les siens. " Hervé Juvin

     

    Deux livres bien différents, un essai d’une rare densité et un roman prophétique, illustrent avec courage et pertinence le basculement du monde auquel les Européens assistent les bras croisés, comme sidérés par un étrange sentiment de dépossession.

    Aux yeux de l’économiste Hervé Juvin la récente crise financière se révèle avant tout morale et politique, puisqu’elle sanctionne des nations anesthésiées par la théologie de la croissance infinie, privées de réelle souveraineté et dociles aux diktats de Wall Street : c’est ce qu’ il appelle le renversement du monde. Dans Le Camp des Saints, roman prophétique publié pour la première fois en 1973, Jean Raspail décrit la liquéfaction d’un peuple soumis à une rapide colonisation de peuplement et qui se résigne à un changement de population aux allures de cataclysme.

    Tous deux, l’intellectuel et l’artiste, trouvent les mots justes pour poser un diagnostic clair sur l’aveuglement d’Européens fatigués de faire l’histoire et qui croient qu’il suffira de payer pour jouir encore d’une paix que nul ne compte plus acheter.

    L’artiste - et de quelle ampleur ! – propose un conte : un matin, une flottille de navires chargés d’un million de miséreux venus du Gange accoste dans le Midi de la France. Faible et pitoyable, cette avant-garde d’autres flottes déjà en route espère avoir atteint la Terre promise. Que feront les Français, que le monde entier observe et juge ? En vingt-quatre heures, le sort de l’Occident est joué. Une sorte de tragédie classique aux personnages hauts en couleurs, comme toujours chez ce sorcier de Jean Raspail. Avec quel brio, avec quelle douloureuse jubilation, l’écrivain analyse à la loupe le lâche abandon d’une civilisation qui accepte d’être submergée. Livre visionnaire, et qui scandalisa les belles âmes dès 1973,  Le Camp des Saints serait impubliable aujourd’hui à cause des lois qui cadenassent la liberté d’expression, d’autant que, dans une préface intitulée Big Other, Raspail met le doigt là où cela fait mal : d’ici une trentaine d’années, si les flux migratoires ne cessent de s’amplifier, une bonne moitié de la population active des villes d’Europe devrait être extra-européenne. Jour après jour, ce basculement démographique, cette mutation anthropologique deviennent une probabilité, un héritage que nous laisserons à nos descendants. D’ici 2050, les Européens de souche, aujourd’hui majoritaires, pourraient se retrouver en minorité sur leur propre sol. Ce que Hervé Juvin exprime quant à lui de la sorte, sans fards : « ceux qui y sont ne sont pas ceux qui y seront ». Cette réalité se trouve niée au nom d’une utopie mixomane faisant du métissage rédempteur – l’ouverture à l’Autre - le dogme central d’un humanisme transgénique. Car, comme le précise Raspail dans préface, Big Other veille : « le Fils unique de la Pensée dominante, comme le Christ est le Fils de Dieu et procède du Saint-Esprit. Il s’insinue dans les consciences. Il circonvient les âmes charitables. Il sème le doute chez les plus lucides. Rien ne lui échappe. (…) Sa parole est souveraine. Et le bon peuple suit, hypnotisé, anesthésié, gavé comme une oie de certitudes angéliques… » Au nom d’une escroquerie historico-sémantique, voilà donc l’Europe et ses racines niées avec un acharnement pathologique, comme si le sacro-saint métissage avait pris la place dans notre imaginaire déliquescent de l’ancien complexe de supériorité …

    Quoique différent, le propos d’ H. Juvin rejoint l’apocalypse de Jean. Pour cet économiste à la solide culture historique et philosophique, le krach de 2008 constitue la première phase d’une révolution et la fin d’un conte de fées, celui d’une unification planétaire sous l’égide de l’individualisme marchand. Aux sources du désastre, la croyance que l’économie constitue le destin et l’oubli de l’antique règle d’airain des civilisations classiques, énoncée il y a vingt-cinq siècles par Héraclite : « Le conflit est le père de toutes choses ». La négation ou le refoulement par des intelligences atrophiées des antagonismes fondateurs désarme et asservit les peuples ahuris par un catéchisme mondialiste seriné sur tous les tons par des myriades d’experts, de technocrates, et de politiciens naïfs ou stipendiés. Ses dogmes ? Le marché comme horizon indépassable (« il Mercato ha sempre raggione »), la croissance infinie comme seul avenir concevable, la singularité comme obstacle au doux commerce et, partant, la nécessaire déconstruction des mœurs et des héritages comme panacée. Bref, l’économisme contre la civilisation. Ou le formatage des âmes, des corps et des esprits par un crédit comparable au Dieu de Pascal, dont le centre est partout, et la circonférence nulle part, comme tactique de contrôle des masses, plus efficace que les mises au pas totalitaires. La liquidation (Juvin parle aussi de gazéification) des sociétés humaines « par l’utopie des droits de l’homme, par l’effacement des frontières et la négation des identités ». Juvin fait d’ailleurs remarquer que seule l’Europe, par un masochisme qui lui est propre, refuse d’accorder son système économique à ses valeurs ancestrales, au contraire de l’Inde ou de la Chine, atelier et banque du monde (OPA en cours) qui ne tourne pas le dos à son héritage confucéen. Même la Russie de Poutine, sinistrée par des fous sanguinaires puis par des pirates sans scrupules, suit désormais ses propres pas, et redécouvre sans complexe son héritage orthodoxe et eurasien. Seule l’Europe accepte de se laisser occuper, espionner, rançonner, et déposséder de son héritage au nom d’une prétendue gouvernance, terme ambigu qui tend à usurper la place de démocratie, sans doute suspect d’ethnocentrisme en raison de ses origines helléniques. Seule l’Europe admet de voir systématiquement critiquées par les idéologues du sans-frontiérisme (Big Other) sa souveraineté, sa légitimité et son unité millénaire. Seule l’Europe se complaît dans cet état d’apesanteur né d’une fuite du réel, d’une amnésie programmée notamment par des escouades de pédocrates gagnés aux dogmes égalitaires autant que travaillés par un ahurissant complexe de haine de soi, opportunément grimée en amour de l’Autre, version postmoderne du Veau d’Or, devant lequel se prosternent nos élites. Ni les Américains du Nord, ni les Chinois, ni les Mahométans n’entendent nier leur identité avec pareil zèle. Face au retour d’empires autocentrés, qui savent déjà que la frontière et la discrimination constituent des conditions de survie, les Européens continuent de nier la prépondérance de cette triade fondamentale: le sang, le sol et l’esprit. Négation de l’histoire au profit d’abstraites constructions juridiques, négation de la géographie par un étouffant conformisme qui interdit de désigner les menaces, et enfin négation des racines spirituelles au nom d’un nihilisme satisfait. Big Other veille. Décérébré, extrait de force de toutes ses déterminations, le citoyen cède la place à l’homme de marché, zombie inculte, ignorant et amnésique; désarmé et captif d’une bulle empoisonnée, le voilà asservi : telle est la mutation anthropologique du néo-libéralisme, qui dissout les liens religieux, ethniques et familiaux au profit d’un dogme unique, celui de l’intérêt individuel (et immédiat) comme seule priorité acceptable par la doxa dominante, celle des usuriers et des marchands d’illusions irénistes (« l’abondance, c’est la paix »). Avec lucidité, Juvin commente cette métamorphose : « le nouveau projet libéral mondialiste conduit au dépassement des structures collectives au nom des droits de l’homme, devenus les droits de l’individu absolu, c’est-à-dire la capacité illimitée de l’individu à se désengager, à se délier, à se défaire de la relation avec les autres, avec la nature et avec lui-même. » Ou, presque lyrique : « Non, les hommes ne sont pas les mêmes, et nous n’en avons pas fini avec la terre qui est sous nos pieds, avec la couleur de la peau et la langue de nos rêves*. (…) Non, nous n’en avons pas fini avec la puissance, le pouvoir et l’ennemi ».

    Alors que, dans Le Camp des Saints,  Raspail décrit avec brio la résistance d’une phalange de résistants qui meurent avec panache (le syndrome « casoar et gants blancs »), Juvin propose des pistes pour sortir de la crise et préparer l’insurrection des différences ou le retour du divers. Tout d’abord un travail pédagogique de réveil à l’histoire, de retour au réel (sang, sol et esprit tous trois équilibrés pour éviter le péril totalitaire, qui réduit souvent la triade à un couple bancal), de rétablissement des limites, des portes et des distinctions (à commencer par celle, vitale, entre l’ami et l’ennemi). Bref, un retour au politique ; une exaltation de la diversité réelle et non fantasmée : « si le monde est fini, compté, et petit, la politique redevient l’effet de la puissance, et le fondement de la société politique est la survie de ses membres, à côté, ou bien contre, celle des autres. »

    Juvin plaide aussi pour une décolonisation de l’Europe sous peine de voir un jour s’éteindre un type d’homme, en rappelant que l’immigration incontrôlée qui modifie le visage de nos villes n’a jamais fait l’objet d’un choix démocratique, puisque décidée d’en haut au nom d’un économisme à courte vue qui peut se traduire en langue cynique par  « il faut des esclaves pour que la plantation prospère ».

    Il en appelle au retour des frontières comme limites bien plus que comme barrières (l’autarcie absolue étant un fantasme), à la proximité culturelle et économique comme critère de choix politique, à rebours des modes et des utopies vénéneuses.

    Esprits libres, Raspail et Juvin nous exhortent à décoloniser notre imaginaire et à nous réapproprier notre légitime volonté d’être et de durer.

     

    Christopher Gérard

     

    Publié dans La Libre Belgique le 15 mars 2011

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  • Radicalisation et misère politique...

    Vous pouvez visionner ci-dessous la dernière chronique d'Hervé Juvin sur Realpolitik.tv, en date du 20 janvier 2011.


    Radicalisation et misère politique
    envoyé par realpolitiktv. - Regardez les dernières vidéos d'actu.

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  • La guerre des Zombies

    World war Z et Guide de survie en territoire zombie, de Max Brook, viennent d'être réédités en collection de poche. Parfaitement réussie, cette fable grinçante, et dans le fond assez traditionaliste, avait fait l'objet dans le revue Eléments (n°132, juillet septembre 2009), sous la plume d'Arnaud Bordes, d'une recension que nous reproduisons ici.

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    La guerre des zombies

    La prochaine guerre ne sera ni nucléaire ni conventionnelle.

    Et ses motifs ne seront pas politiques. La prochaine guerre sera la guerre des zombies. D'ailleurs, et la disparition complète de l'humanité fut évitée de peu, elle a déjà eu lieu. Tel est du moins le postulat, car World War Z, présenté comme histoire orale, comme document pour l'histoire, vient a posteriori puisque l'auteur, missionné par l'ONU (encore affaiblie après sa quasi-destruction - rien n'échappe aux zombies et surtout pas les organisations mondialisées) de Dachang en Chine à Parnell dans le Tennessee, du Rajasthan à Sydney, du lac Baïkal à Kyoto, a enquêté auprès de divers survivants de toutes origines et professions dont il livre les témoignages. Au travers de points de vue multipliés, qui se recoupent, se complètent, se superposent subtilement et ordonnent donc une polydiégèse des plus fascinantes (des plus brillantes même), l'épidémie - sa propagation apocalyptique, son horreur, les bouleversements géopolitiques, sociaux, économiques qu'elle provoque - est ainsi progressivement renseignée.

    Assurément, comme dans toute histoire de zombies, et selon que nous l'ont désormais appris les films de George A. Romero, dont l'auteur, Max Brooks (fils de Mel), est le thuriféraire et l'obligé, il n'y pas là que boucherie gore et viandes plus ou moins avariées. Une critique, une allégorie également, se font jour, du consumérisme et de l'individualisme contemporains, des monades urbaines qui sont connectées à tout mais liées à rien, qui ont remplacé les relations humaines par la communication en réseau, aussi vide que proliférante, et qui errent, sans passé ni avenir, dans l'immédiateté d'un présent perpétuel et l'assouvissement de leurs pulsions.

    Retrouvons, semble-t-on nous dire dans World War Z, à peine de nous transformer en zombies, les grands récits collectifs, prescripteurs de durée, de temps et d'histoire: l'humanité n'aura jamais remporté la guerre contre les morts-vivants qu'en retrouvant ses fondations, qu'en se retrouvant elle-même. Une réussite littéraire.

    Quant à l'aspect pratique, Max Brooks ne l'omet pas avec Guide de survie en territoire zombie, où l'on trouvera nombre de conseils des plus avisés, tandis que tout est rigoureusement analysé, les avantages comme les inconvénients: armes adéquates (préférez le pied-de-biche, le calibre 22, l'arbalète) et techniques de combat; sécurisation d'un périmètre, lieux offrant la plus efficace défense passive (préférez quais et docks, prisons, étages d'immeubles) ; fuites, déplacements et transport (évitez les zones urbaines, les plaines, préférez les forêts, le vélo, le véhicule blindé) ... En outre, c'est d'importance, le zombie, ses origines, sa nature, ses aptitudes, sont étudiés. Par exemple, le mal est viral, provoqué par le Solanum qui « envahit la circulation sanguine à partir de la blessure initiale et atteint rapidement le cerveau », le virus utilisant les cellules des lobes frontaux pour se multiplier, ce qui les détruit au passage ... Et la durée de vie d'un mort-vivant, « le temps pendant lequel il fonctionne avant de pourrir sur pied", est estimée entre trois et cinq ans. De même, on ne confondra plus - mais la méprise est aisée, il est vrai - le zombie vaudou, qui relève de néfastes pratiques de magie noire, et, donc, le zombie (le vrai) épidémique et infecté. Utile et préventif!

    Arnaud Bordes (Eléments n°132, juillet septembre 2009)

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  • Extension du domaine de la manipulation...

    Le nouveau management a promu le modèle d'un individu autonome, volontaire et authentique, qui est l'entrepreneur de sa propre vie. La philosophe franco-italienne Michela Marzano, dans Extension du domaine de la manipulation, paru initialement en 2008 et réédité en format de poche dans la collection Hachette Pluriel, démonte avec brio ce discours manipulateur et hyper-individualiste. Un complément théorique à L'openspace m'a tuer de Zuber et des Isnards !

     

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    L'épanouissement personnel par le travail est-il le nouveau mot d'ordre de notre époque? A l'heure de " l'entreprise à visage humain ", du coaching et des chartes d'éthique, jamais pourtant l'angoisse n'a été aussi forte dans le monde de l'économie. Jamais les suicides n'ont été aussi nombreux au sein de l'entreprise. N'y aurait-il pas une perversité à s'appuyer sur le couple bonheur et labeur? Les cadres d'aujourd'hui ne seraient-ils pas les victimes consentantes d'une nouvelle forme de violence ? Les " leaders " ne sont-ils pas écartelés entre des injonctions contradictoires ? Performance et épanouissement, engagement et flexibilité, autonomie et conformité... Michela Marzano, en philosophe autant qu'en polémiste, jette un éclairage inédit sur cette nouvelle forme d'aliénation contemporaine : l'extension du domaine de la manipulation, de l'entreprise à la vie privée.

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