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heidegger - Page 3

  • N'y a-t-il qu'un dieu pour nous sauver ?...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier un nouvel essai de Javier Portella intitulé N'y a-t-il qu'un dieu pour nous sauver ?. Directeur d’El Manifiesto et essayiste, Javier Portella écrit régulièrement dans la revue Éléments ou sur les sites Boulevard Voltaire et Polémia. Il est déjà l'auteur de  Les esclaves heureux de la liberté (David Reinarch, 2012).

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    Seul un dieu peut nous sauver ! Qui ne se souvient de la fameuse exhortation de Heidegger ? Comment l’exaucer ? Pour Javier Portella, c’est la question clé. Celle qui gît derrière les déchéances – et les espoirs – du seul monde où le sacré s’est évanoui, le nôtre. Jamais rien de tel n’était arrivé, laissant les hommes orphelins, voués à la mort. Comme si, en nous quittant, la divinité avait emporté avec elle la possibilité de tout élan créateur, plongeant Homo democraticus dans un abîme. Or, voici qu’un tel abîme, pour peu qu’on l’interroge, peut devenir aussi notre salut. À condition de savoir accueillir les dieux – ou le Dieu – qui continuent de nous hanter. À condition de célébrer le divin pour ce qu’il est : mythique, imaginaire… et réel. Tout comme les héros et les grands aventuriers de l’art : ces êtres qui, pétris de fiction et de symboles, sont paradoxalement l’expression la plus haute du réel. "

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  • Les méditations philosophiques et politiques de Julien Freund...

    Les éditions de La Nouvelle Librairie viennent de publier un ouvrage inédit de Julien Freund intitulé Les lettres de la vallée - Méditations philosophiques et politiques. Philosophe et sociologue, Julien Freund (1921-1993), qui a été le principal introducteur de la pensée de Carl Schmitt en France, est l'auteur de plusieurs ouvrages fondamentaux comme L'essence du politique (1965), Sociologie du conflit (1983) ou La décadence (1984). On trouve une magnifique introduction à sa pensée dans le recueil de textes intitulé Le Politique ou l'art de désigner l'ennemi (La Nouvelle Librairie, 2020).

     

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    " À son décès, Julien Freund laissait parmi ses papiers un recueil de textes inédits, sous forme épistolaire, adressés à ses amis et collègues : les Lettres de la vallée. Dans ces méditations, rédigées en sa retraite vosgienne – qui n’est pas sans évoquer la Hütte de Heidegger, de l’autre côté du Rhin – et loin des servitudes propres aux écrits universitaires, l’auteur de L’Essence du politique s’exprime en toute liberté, à bâtons rompus, sur ses sujets de prédilection (le politique, l’idéologie, la guerre, les totalitarismes, l’utopie, la décadence), mais également l’enseignement, le journalisme, la connaissance, le droit, la morale, la métaphysique, les limites… Ce livre forme la clef de voûte où se rejoignent les grands thèmes de sa pensée. "

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  • L'identité des peuples : un double héritage culturel et biologique...

    Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Henri Levavasseur à Breizh Info à l'occasion de la sortie de son essai L’identité, socle de la Cité. Réconcilier ethnos et polis (La Nouvelle Librairie, 2021).

    Docteur en histoire, médiéviste et germaniste, Henri Levavasseur a notamment collaboré à La Nouvelle Revue d’histoire, ainsi qu’à deux ouvrages édités par l’Institut Iliade : Ce que nous sommes — Aux sources de l’identité européenne (Pierre-Guillaume de Roux, 2018), et Nature, excellence, beauté — Pour un réveil européen (La Nouvelle Librairie, 2020). Il a également contribué à La Bibliothèque du jeune Européen, recueil dirigé par Alain de Benoist et Guillaume Travers (Le Rocher, 2020).

     

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    Henri Levavasseur : « L’identité des peuples se fonde sur un double héritage, culturel et biologique »

    BREIZH INFO : Henri Levavasseur, pouvez-vous vous présenter brièvement à nos lecteurs ?

    HENRI LEVAVASSEUR. Historien et linguiste de formation, je m’intéresse depuis longtemps à la genèse des cultures de l’Europe ancienne. Ma vision du monde a par ailleurs été fortement influencée par la lecture de Martin Heidegger et la manière dont ce philosophe reprend les questionnements fondamentaux de la pensée grecque pour parvenir à une compréhension intime de la modernité. Attaché à mes racines normandes, j’accorde une grande importance à la notion de « patrie charnelle », telle que la conçoivent Barrès et Péguy. Soucieux de transmettre la flamme aux jeunes générations à l’heure où se joue le destin de l’Europe, je me suis tout naturellement rapproché de l’institut Iliade, qui accomplit dans ce domaine un travail remarquable.

    BREIZH INFO : Votre essai constitue une réflexion fondamentale sur la notion d’identité, et sur l’articulation de cette notion avec la Cité, c’est-à-dire avec le Politique. Quelle est votre vision de l’identité de la nation française ? L’identité politique de la république ne s’est-elle pas construite en niant précisément l’identité « charnelle » des peuples et des régions ?

    HENRI LEVAVASSEUR. Les entités politiques ne doivent pas être pensées comme des notions abstraites et figées, mais comme des réalités organiques. En tant que telles, elles constituent des ensembles qui valent plus que la somme de leurs parties, mais qui ne peuvent se maintenir en vie lorsque les organes qui les composent cessent de fonctionner harmonieusement. De même, la nation est une entité politique souveraine, qui représente plus que la somme des identités régionales et locales qu’elle rassemble, mais qui ne peut exister de manière pérenne sans ces dernières. La nation est un organisme vivant dont les familles, les communes, les régions forment en quelle sorte le « corps ». Être français, ce n’est pas (ou pas seulement) adhérer à des « valeurs » et à des institutions politiques, c’est d’abord être Normand, Picard, Breton, Provençal, Lorrain (pour ne citer que quelques-unes des identités réelles et enracinées qui constituent collectivement l’essence de la nation française, telle qu’elle s’est progressivement formée au fil des siècles).

    Depuis la Révolution française, cette conception organique de la nation tend malheureusement à disparaitre au profit d’une conception idéologique coupée du réel et de l’histoire, fondée sur des valeurs à prétentions universalistes, intangibles et « républicaines ». J’entoure ici de guillemets l’adjectif « républicain », puisque ce discours, révolutionnaire et subversif par essence, vise à nier ou à transformer de manière radicale l’identité française héritée de notre histoire : ce républicanisme-là n’a plus guère à voir avec le service de l’état et du bien commun, c’est-à-dire avec la res publica au sens romain (signification que ce mot conserve encore sous la plume du juriste Jean Bodin au WVIe siècle).

    Il est d’ailleurs assez paradoxal que les révolutionnaires français se soient réclamés du système romain, fondé sur une conception très inégalitaire et aristocratique de la citoyenneté. Mais ces rêveurs sanguinaires n’étaient pas à une contradiction près : ne prêchaient-ils pas l’amour de l’humanité tout en exterminant les Vendéens ? J’évoque dans mon essai les circonstances horribles de la mort de la princesse de Lamballe, massacrée dans des conditions de sauvagerie qui rappellent étrangement l’égorgement récent d’un professeur de lycée par un mahométan fanatique…

    BREIZH INFO : L’invocation des « valeurs de la république », qui prend aujourd’hui une dimension quasiment religieuse, ne dissimule-t-elle pas, derrière les appels à l’unité nationale, la fracture béante qui traverse la société française ?

    HENRI LEVAVASSEUR. De toute évidence, la question de l’identité de la France se pose aujourd’hui en des termes nouveaux, du fait de l’entrée sur notre territoire, en l’espace d’un demi-siècle à peine, de millions d’immigrés provenant de l’espace extra-européen. A l’échelle du contingent, c’est un phénomène d’une ampleur sans équivalent depuis la Préhistoire. Je renvoie sur ce point aux travaux de l’un de nos plus grands démographes, le regretté Jacques Dupâquier, membre de l’Institut.

    Le traumatisme culturel, social, économique et politique provoqué par l’arrivée de ces flux humains considérables a créé en France, mais aussi dans la plupart des pays d’Europe, une véritable fracture entre l’identité ethnoculturelle et l’identité civique, entre ce que les Grecs nommaient, à l’aube de l’histoire européenne de la pensée, l’ethnos (« ethnie ») et la polis (« cité »).

    C’est le constat de cette fracture sans précédent, qui menace la cohésion et l’existence même des nations et des peuples d’Europe, qui m’a conduit à écrire ce livre, afin d’inciter mes contemporains à prendre toute la mesure du problème, et surtout à trouver en eux-mêmes les ressources nécessaires pour redonner à nos nations l’avenir qu’elles méritent.

    BREIZH INFO : Comment concevez-vous donc la notion même d’identité ? Est-ce une donnée figée ? L’identité n’est-elle pas, comme l’affirment certain, une construction en perpétuelle évolution ?

    HENRI LEVAVASSEUR. L’identité des peuples doit naturellement être pensée de manière dynamique : elle est soumise, comme toute réalité vivante, à la loi du devenir. Pour comprendre l’origine et le sens de notre identité, il faut donc revenir aux fondements d’une saine anthropologie. En dépit de ce qu’affirment les tenants de l’idéologie libérale-libertaire, l’homme n’est pas une construction abstraite : il ne se réduit pas à l’image d’un individu doté à la naissance de droits universels, libre de signer un « contrat social » avec ses pairs. Nous savons tout au contraire, depuis Aristote, que l’homme est un « animal politique ». Cela signifie que son identité se construit dans l’espace d’une Cité, sur un territoire où s’exerce une souveraineté, qui permet de garantir la pérennité et le développement d’une culture. Car la « nature » de l’homme est précisément celle d’un « être de culture », comme l’a bien montré le philosophe allemand Arnold Gehlen dans son ouvrage magistral intitulé L’homme, dont la traduction française vient de paraître cette année chez Gallimard. L’existence de la personne humaine se déploie donc toujours, dès l’origine, dans le cadre d’une famille et d’un peuple.

    L’identité des peuples se fonde sur un double héritage, culturel et biologique. Les deux dimensions sont indissociables et se « façonnent » mutuellement, en constante interaction avec le milieu et le territoire. C’est pourquoi les revendications très platement « racialistes » des « indigénistes » sont absurdes : vouloir revendiquer des droits en fonction de la couleur de peau, indépendamment de l’appartenance à une cité, à un territoire et surtout à une culture, n’a aucun sens.

    BREIZH INFO : Existe-t-il donc pour vous une identité « européenne », ou l’Europe n’est-elle qu’une construction vide de sens, un fantasme dangereux qui s’opposerait à l’identité des nations ?

    HENRI LEVAVASSEUR. Les peuples d’Europe ont en commun plus de cinq mille ans d’histoire, ce que confirment les données établies par la linguistique indo-européenne, l’archéologie et la paléogénétique. Je renvoie ici à la synthèse récente publiée par le généticien David Reich, de l’université de Harvard (Comment nous sommes devenus ce que nous sommes, Quanto, 2019).

    L’Europe, ce n’est pas l’Occident, ou plutôt : l’Occident, ce n’est plus l’Europe. Les notions d’Europe et d’Occident ont certes été plus ou moins synonymes jusqu’au xxe siècle. Mais la « Grande guerre mondiale de trente ans », qui a éclaté en 1914 et s’est achevée en 1945, a laissé les nations européennes exsangues, soumises pour moitié au joug communiste, pour moitié à la domination américaine. Or, depuis la chute du système soviétique et le retour des nations d’Europe centrale à la liberté, les concepts d’Occident et d’Europe ne se recoupent plus : l’Occident prend de plus en plus la forme d’un système idéologique libéral-libertaire mondialiste, hostile à l’identité, à la culture, aux traditions, aux intérêts et à la souveraineté des nations européennes.

    Il va de soi que l’Europe ne se confond pas davantage avec l’édifice institutionnel de l’U.E., qui s’acharne précisément à nier l’existence de l’identité européenne, en réduisant cette dernière aux « valeurs » occidentales, et en transposant à l’échelle du continent les aberrations du discours idéologique jacobin.

    A la différence des nations qui la composent, l’Europe n’est pas une entité politique. Elle est à la fois autre chose que cela, et bien plus. Elle constitue un espace de civilisation, dont l’existence ne peut être distinguée de celle des cultures, des nations et des peuples qui l’incarnent et lui donnent vie. Cet ensemble véritablement polyphonique se déploie sur un territoire délimité par la géographie et l’histoire, c’est-à-dire par le poids des réalités géopolitiques. L’Europe, c’est une très longue mémoire partagée. C’est la conscience de racines communes, d’autant plus solides qu’elles plongent dans un passé plurimillénaire. C’est la claire vision de l’appartenance à un « concert des nations chrétiennes », voué à dépasser les antagonismes immédiats lorsque les périls extérieurs menacent la pérennité même de l’ensemble. L’Europe, c’est l’union sacrée des nations chrétiennes se portant au secours de Vienne, capitale du Saint-Empire romain germanique, afin de repousser les Ottomans qui l’assiègent en 1683.

    BREIZH INFO : L’Europe que vous évoquez est-elle donc un produit de l’histoire, un reflet du passé ? En quoi la référence à l’héritage de l’Europe ancienne peut-il aider dans l’avenir nos peuples à préserver et réaffirmer leur identité ?

    HENRI LEVAVASSEUR. Recueillir et revendiquer cet héritage, ce n’est pas s’enfermer dans une vision figée ou idéalisée du passé, c’est parvenir à une compréhension intime de « ce que nous sommes », de ce qui constitue notre spécificité en tant que peuples porteurs de cultures issues d’une matrice commune. C’est mieux saisir ce qui caractérise notre vision du monde et l’éthique qui nous anime. Les mots grecs ethos (« éthique ») et ethnos (« ethnie ») sont d’ailleurs étymologiquement apparentés. Cette relation étymologique est évidemment significative : l’éthique est une manière de « se tenir », conformément à l’usage reçu des aïeux.

    Se réapproprier notre héritage, c’est concevoir l’identité comme la réalisation d’un potentiel et l’expression d’un génie propre, qui permet d’agir dans le monde d’une manière conforme à notre nature, c’est-à-dire à notre culture. Prendre conscience de « ce que nous sommes », c’est acquérir l’intuition de « ce que nous pouvons ». Renan, dans son célèbre discours sur la nation, ne dit pas autre chose : une nation, écrit-il, est un « principe spirituel » qui unit la mémoire d’un passé commun à la volonté de prolonger cet héritage. Renan ne dit pas que la nation se réduit à l’expression d’une volonté de « vivre ensemble », mais que cette volonté, naturellement indispensable à la pérennité de notre souveraineté politique, n’a de sens et de solidité que dans la mesure où elle s’enracine dans un patrimoine spirituel commun.

    C’est pourquoi le discours à prétentions « républicaines », dans son extrémisme subversif, ne peut pas se réclamer de Renan sans le travestir. Je suis d’ailleurs parti de ce constat pour écrire ce livre.

    BREIZH INFO : Comment procéder selon vous à la prise de conscience identitaire que vous appelez de vos vœux ? Quelles formes concrètes cette démarche peut-elle adopter ?

    HENRI LEVAVASSEUR. Reprendre conscience de « ce que nous sommes », c’est-à-dire de ce qui nous caractérise en tant que peuple, implique naturellement de rejeter l’absurdité de la « cancel culture », mouvement qu’il faut plutôt qualifier de « culture cancel » : non pas « culture de l’effacement », mais bien « effacement de la culture » !

    Il faut également renoncer aux illusions de l’intégration soi-disant « républicaine », qui prétend imposer à tous (sans en être réellement capable) le respect de « valeurs » plus ou moins universelles (donc abstraites), au prix de notre identité spécifique et de nos libertés concrètes : afin de séduire des éléments exogènes qui ne voient aucune nécessité ni aucun intérêt à s’intégrer, les populations autochtones sont sommées de renoncer à leur identité propre. Cela n’est pas acceptable.

    Comme nous y invite Julien Langella dans un ouvrage récent, il faut « refaire un peuple », conscient de son histoire et de sa vocation propre. De manière concrète et pratique, cela signifie qu’il faut rebâtir la Cité à partir de ses fondations, en s’appuyant sur les « communautés organiques » que les tenants de l’idéologie révolutionnaire « arc-en-ciel » s’efforcent précisément de détruire. Ces communautés naturelles, historiques et politiques sont par exemple la famille, la paroisse, la commune, le terroir ou la région – conçues non pas comme de simples entités administratives, mais comme des communautés liées à un territoire, au sein desquelles s’épanouit une identité à la fois enracinée et incarnée, à l’échelle individuelle aussi bien que collective. C’est dans ce cadre qu’il devient possible de réveiller le sens du « bien commun », en saisissant toutes les occasions de redonner vie à nos traditions. Non pas pour singer le passé ou se complaire dans le folklore, mais pour que les germes de vie contenus dans ces traditions puissent à nouveau croître, sans être étouffés par la grisaille « républicaine », la folie « woke », ou les velléités suprématistes manifestées par des cultures exogènes. La jeunesse a un rôle clé à jouer dans ce processus de renouveau, qui doit être guidé naturellement par une « avant-garde ». Tel est l’appel que je lance dans la conclusion de mon ouvrage – tâche ambitieuse à laquelle travaille notamment l’institut Iliade, à travers ses cycles de formation. Il ne s’agit pas pour l’Institut de dispenser un savoir académique, mais de réveiller les mémoires et les énergies, et de proposer un modèle de solidarité communautaire fondée sur la philia, sur la conscience identitaire vécue au quotidien et partagée. Cette avant-garde devra s’engager dans toutes les formes de vies associatives (culturelles et artistiques, intellectuelles et scientifiques, professionnelles et économiques, mais aussi politiques) pour affirmer, moins par le discours que par l’exemple, sa capacité à se réapproprier notre identité et à la faire vivre.

    Dans le même temps, l’importance accordée à la dimension communautaire et locale ne doit pas dispenser ce qui le veulent, et le peuvent, d’exercer une influence à d’autres échelons, dans les cercles décisionnels au sein desquels ils auront su pénétrer. Si nos communautés sont des sanctuaires, où sont préservées les sources pérennes de notre identité, cela ne doit pas nous amener à déserter pour autant l’horizon du politique : n’oublions pas qu’il nous faudra un jour, le moment venu, savoir à nouveau manier les instruments de la puissance.

    Enfin, cette entreprise de reconquête intérieure ne pourra provoquer un véritable renouveau de notre civilisation que si elle est menée simultanément dans tous les pays d’Europe, qui doivent plus ou moins faire face aujourd’hui aux mêmes défis. La tâche est immense et exaltante. Elle requiert toute notre intelligence, toute notre volonté, et surtout tout notre courage. Il n’est plus temps de reculer, ni même de tergiverser. Comme l’écrit Ernst Jünger dans le Traité du Rebelle : « La grandeur humaine doit être sans cesse reconquise. Elle triomphe lorsqu’elle repousse l’assaut de l’abjection dans le cœur de chaque homme. C’est là que se trouve la vraie substance de l’histoire. »

    Henri Levavasseur, propos recueillis par Yann Vallerie (Breizh Info, 28 avril 2021)

     

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  • Relocaliser l’économie : un impératif vital !...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Xavier Eman cueilli sur son blog A moy que chault ! qui rappelle que la résistance identitaire à la mondialisation passe par un localisme économique bien compris.

    Animateur du site Paris Vox, rédacteur en chef de la revue Livr'arbitres et collaborateur de la revue Éléments, Xavier Eman est l'auteur de deux recueils de chroniques intitulé Une fin du monde sans importance (Krisis, 2016 et la Nouvelle Librairie, 2019) et d'un polar, Terminus pour le Hussard (Auda Isarn, 2019).

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    Relocaliser l’économie : un impératif vital

    La rupture effective avec le totalitarisme de la mondialisation exige le retour à des espaces limités, autonomes, largement auto-suffisants, à taille humaine au sein desquels des communautés homogènes et solidaires puissent s’épanouir autour de leurs identités charnelles régénérées.

    Pour qu ce « retour au localisme », tel que notamment théorisé par la Nouvelle Droite1, ne reste pas une simple utopie romantique servant à nourrir les conversations de fin de soirées de jeunes urbains alcoolisés, il nécessite plusieurs impérieux préalables :

    - La fin de l’omnipotence citadine et le renoncement à l’idéologie pavillonnaire (qui n’est rien d’autre que l’extension infinie d’une non-ville au sein d’une non-campagne composant peu à peu un immense no-man’s land individualisto-petit bourgeois) au profit d’un réel réaménagement du territoire réinvestissant la ruralité 2.

    - La dénonciation de l’idéologie de la croissance perpétuelle et du gaspillage organisé nécessitant une production toujours plus massive et toujours plus délocalisée pour en minimiser les coûts et en augmenter ainsi l’attractivité, à laquelle on substituera la valorisation de la frugalité et de la simplicité volontaire.

    - La réhabilitation de l’apprentissage des arts, techniques et métiers, préféré au culte délirant d’un secteur tertiaire déifié et producteur de cet immense prolétariat « intellectuel » pourrissant sur pattes dans les blocs de bétons de nos cités tentaculaires.

    La tâche est donc immense mais seul ce triptyque semble capable de permettre une évasion viable du système libéral et financier globalisé, nouvel esclavagisme moderne, en permettant non pas une fumeuse, bien que séduisante en théorie, « sortie de l’économie » mais une refondation de celle-ci sur des principes de proximité, d'utilité collective et de mesure. En un mot et pour rependre l’analyse aristotélicienne: s’arracher à la chrématistique (volonté d’accumulation des moyens d'acquisition en général, et plus particulièrement la monnaie, pour eux-mêmes et non en vue d'une fin autre que son plaisir personnel) pour revenir à une économie « naturelle » (les échanges nécessaires à l'approvisionnement de l'oïkos, c'est-à-dire de la famille élargie au sens de communauté).

    Non pas nier l’économie mais la remettre à sa place.

    Pour réaliser ce qui n’est rien moins qu’une révolution civilisationnelle, un certain nombre de prises de conscience et de changements de comportements, individuels puis collectifs sont nécessaires, aussi modestes dans leur apparence qu’immenses dans leurs conséquences.

    Chacun doit notamment comprendre que tous ses actes d’achats de biens ou de services sont des actes politiques sans doute concrètement aussi importants, si ce n'est plus, que le collage d’une affiche ou l’assistance à une conférence (l’un n’excluant évidemment pas l’autre, bien au contraire.). Ainsi l’analyse systématique des origines des produits consommés et leur « discrimination » en fonction de celles-ci permettra sur le long terme une « pression au local » susceptible de susciter un certain nombre de « relocalisations ».

    Car il faut garder à l’esprit qu’acheter un tshirt fabriqué en Chine et imprimé en Indonésie barré d’un slogan farouchement révolutionnaire européen ou d’un symbole de la Tradition n’est pas un acte réellement identitaire mais simplement une participation à l’une des innombrables « niches tribales» de la consommation mondialisée. Achetez ses fruits et légumes, ses œufs et son fromage en vente directe auprès d’agriculteurs locaux, choisir un pull marin tricoté dans un atelier de Bretagne, privilégier systématiquement les artisans sur les grandes surfaces, renoncer à une futilité technologique fabriquée par les enfants-cerfs du tiers-monde sont par contre de véritables actes de résistance identitaire. Moins « visibles » peut-être, mais plus utiles assurément3.

    Cette optique est bien entendu incompatible avec la recherche perpétuelle du « plus bas prix », cette idéologie de l’accumulation névrotique par le « discount »; c’est au contraire une prise en compte permanente de la « qualité », de « l’éthique » et de la « durabilité » et non uniquement du « prix » affiché, généralement inversement proportionnel au coût social et identitaire. Une telle démarche nécessite des moyens financiers importants ? C’est en effet un contre-argument souvent avancé mais qui ne résiste pas à l’analyse.

    Ainsi lorsque l’on sait qu’entre 30 et 35% de la nourriture achetée est finalement jetée sans être consommée, il apparaît évident qu’une gestion plus raisonnée des quantités acquises compenserait largement le surcoût de produits alimentaires locaux, de saison et de qualité4.

    Ainsi une telle volonté de « politisation des achats », pour être viable, doit s’accompagner de l’acceptation d’une sobriété bien comprise. «Moins mais mieux », encore et toujours.

    Cet « activisme de la consommation », s’il est indispensable, n’est évidemment pas à lui seul suffisant pour entraîner une rupture profonde avec la logique mondialiste de la production marchande. Pour y parvenir, l’action politique étatique parait incontournable. Celle-ci pourrait prendre notamment la forme d’une fiscalité progressive en fonction de le proximité du producteur et du consommateur (« TVA local » : plus la production est proche, plus la TVA est basse. Proposition intéressante avancée notamment par les Identitaires lors de leur convention d’Orange). Elle pourrait aussi s'incarner dans une rigoureuse politique de sanctions, au niveau européen, envers les entreprises recourant aux délocalisations (amendes, fermeture des marchés à leur production, saisie des avoirs...).

    Les possibles destructions d'emploi provoquées au sein des usines à gadgets et des diverses multinationales par une décroissance raisonnée pourraient pour leur part être compensées par un renouveau des services de proximité (petits commerces, services à la personne, enseignement, dépannages et réparations, atelier coopératifs travaillant sur les matières premières locales, mise en valeur du patrimoine...) et par un recours plus massif à la main d'œuvre dans des exploitations agricoles désindustrialisées. Ainsi, aux États-Unis, certains agriculteurs productivistes, confrontés à une prolifération de mauvaises herbes devenues résistantes à toutes les saloperies chimiques balancées sur leurs champs (notamment ce poison violent qu'est le round-up), ont été contraints de stopper l'utilisation de pesticides et de recourir à l'arrachage manuel, créant ainsi, à leur corps défendant, un cercle vertueux: création d'emplois générant des revenus permettant d'écouler en local des fruits et légumes au coût de production plus élevé mais à la qualité gustative et sanitaire bien supérieure.

    Politiquement, socialement, écologiquement, la relocalisation de notre économie est une nécessité absolue. A nous d’opposer à l’uniformisation mercantile de la globalisation ce que les Anciens appelaient le « genus loci » et Heidegger le « Er-örterung », c’est-à-dire « l’assignation au site».

    « Ce que nous appelons un site est ce qui rassemble en lui l’essentiel d’une chose » précisait le philosophe allemand.

    Il est grand temps aujourd’hui d’y revenir.

    Xavier Eman (A moy que chault ! , 29 mars 2021)

     

    Notes :

    1 Revue « Eléments », numéro 100.

    2 Le néo-ruralisme, comme son nom l'indique d'ailleurs, n'est pas une imitation plus ou moins maladroite d'un modèle passé mais une recréation, une nouvelle forme d'investissement de l'espace rural. Ainsi le « retour à la paysannerie » est-il simplement l'un des aspects de cette démarche et non la voie unique d'une réappropriation de la terre. Les courageuses initiatives de quelques camarades néo-paysans sont autant d'exemples remarquables, démontrant la faisabilité de ruptures radicales. Cependant tout le monde n'a pas été et ne sera pas paysan et c'est bien l'ensemble du spectre des activités humaines qu'il faut redéployer dans la sphère rurale, selon le génie propre de chacun.

    3 Certains sites internet permettent d'aiguiller cette pratique de « l'achat localiste

    4 Cet exemple est transposable à bien d'autres domaines, de l'habillement, avec ses armoires dégueulant d'habits jamais portés, aux équipements hifi ou audiovisuels inutiles, sitôt achetés sitôt « dépassés » par de nouvelles versions, en passant par les voyages lointains mais inutiles car réduits au préfabriqué occidentaliste des « agences de voyages » et même criminels car participant à la destruction des identités réelles sous l'action du rouleau compresseur du tourisme international de masse.

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  • Quand notre société préfère les victimes aux héros vainqueurs...

    Nous reproduisons ci-dessous entretien avec Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire, dans lequel il évoque notre époque qui se caractérise par son cultes des victimes et des mémoires souffrantes. Philosophe et essayiste, directeur des revues Nouvelle École et Krisis, Alain de Benoist a récemment publié Le moment populiste (Pierre-Guillaume de Roux, 2017), Ce que penser veut dire (Rocher, 2017), Contre le libéralisme (Rocher, 2019) et dernièrement Ernst Jünger entre les dieux et les titans (Via Romana, 2020) ainsi que La place de l'homme dans la nature (La Nouvelle Librairie, 2020).

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    Alain de Benoist : « Les seuls héros qu’on admire aujourd’hui sont ceux qui se font tuer… »

    Naguère, le héros, le combattant, le sage et le saint étaient admirés et donnés en exemple. Aujourd’hui, les victimes semblent avoir pris leur place. Comme expliquer une telle mutation symbolique ?

    Deux causes fondamentales : le discrédit des valeurs héroïques, la montée de l’idéologie victimaire, lacrymale et exhibitionniste.

    Il est clair que les valeurs héroïques sont aujourd’hui perçues comme des valeurs d’une époque que l’idéologie dominante, avant tout hédoniste, individualiste et utilitariste, s’emploie à présenter de façon répulsive. Comme tout ce qui touche à la patrie, elles sont décrétées « ringardes », c’est-à-dire à la fois vieillottes et obsolètes. On admire à la rigueur les héros qui se sont fait tuer (le colonel Beltrame, les soldats français tombés au Sahel), car leur mort a fait d’eux des victimes, mais on se méfie des héros vainqueurs. Trop guerriers dans une époque qui rêve de paix universelle, trop virils à l’époque de la « masculinité toxique » (le « repos du guerrier » ayant déjà été mis hors-la-loi par les pétroleuses du mitou).

    Parallèlement, la sensibilité s’efface, mais la sensiblerie ne cesse de s’étendre. Il y a moins d’un siècle (en France, cette disposition n’a été abolie qu’en juin 1939), les exécutions capitales se faisaient en public, et les parents emmenaient volontiers leurs enfants y assister en raison des vertus “éducatives” du spectacle. Aujourd’hui, la vue d’un pigeon mort traumatise les shampouineuses et les bobos.

    La « lutte-contre-toutes-les discriminations » relève elle aussi de l’idéologie victimaire. Le philosophe Denis Collin y voit à juste titre « un mot d’ordre creux qui sert à passer en contrebande de la camelote frelatée pour le plus grand bénéfice des classes dominantes ». Le tour de passe-passe consiste à confondre discrimination et injustice. Or, il y a des discriminations qui sont parfaitement justes : il est normal, par exemple, qu’un citoyen bénéficie de prérogatives qui ne sont pas accordées aux non-citoyens. Inversement, il y a des injustices qui n’impliquent aucune discrimination de race ou de sexe : les inégalités sociales ne procèdent pas de la discrimination, mais de l’exploitation du travail vivant par un système capitaliste peu regardant sur la source de la plus-value. L’aspiration au « safe place », en « non-mixité sans hommes cis-hétéro et sans personnes blanches », est l’ultime souhait des néoféministes et des indigénistes pour éviter les discriminations. L’idée, importée des États-Unis, est qu’il faut soustraire les victimes potentielles à tout contact avec les méchants aux intentions « pas claires ». On est loin du temps des héros !

    Désormais, dans tel ou tel conflit, au lieu d’analyser les motifs des belligérants, le poids de l’histoire et de la géographie, nos préférences paraissent réservées aux « agressés », négligeant le fait que l’« agresseur » puisse aussi avoir ses raisons. De plus, la compassion est également parfois à géométrie variable, selon la nature de l’agresseur ou de l’agressé. Une nouvelle étape dans le recul du politique ?

    Notons d’abord que la compassion est un sentiment, pas une vertu. Elle « peut devenir vertu, écrit Pierre Manent, si elle est guidée par ces vertus que sont le courage, la justice et la prudence. Sans cette éducation, elle fait plus de mal que de bien ».

    La guerre, comme l’a dit Clausewitz, n’est que la politique poursuivie par d’autres moyens. Or, en politique, il y a aussi des amis et des ennemis. Mais cette distinction n’est pas un critère moral. On savait bien autrefois que dans une guerre, chacun peut avoir ses raisons et que les débordements qu’elle engendre ne sont l’exclusivité d’aucun camp. Le respect du « juste ennemi » (justus hostis) était même le fondement de l’ancien droit des gens. Aujourd’hui, l’interprétation de la guerre est devenue manichéenne : elle est censée relever d’une morale juridique qui s’impose aussi au politique. La « juste cause » (justa causa) a remplacé le « juste ennemi », l’ennemi n’est plus une simple figure de l’adversité, mais l’incarnation du Mal. Les « agressés », comme les victimes, se situent nécessairement du côté du Bien. Bien sûr, comme vous l’avez observé, cette approche ne va pas sans partialité. Quand les victimes sont du côté des « agresseurs », on parle de crimes contre l’humanité ; quand elles sont du côté des agressés, ce sont des « dommages collatéraux ».

    Très logiquement, ce phénomène débouche sur ce que l’on appelle la « compétition victimaire », laquelle se déroule généralement en invoquant la « mémoire ». N’y a-t-il pas dans cette dérive quelque chose de malsain, sinon d’obscène ?

    Ah, la mémoire ! La mémoire de l’esclavage et la mémoire du génocide vendéen, la mémoire des camps, la mémoire des anciens jours, la mémoire des dieux et des héros. Vous observerez d’abord que cette mémoire est toujours subjective, raison pour laquelle elle se distingue fondamentalement de l’histoire, qui vise au contraire à l’objectivité. Tout naturellement, celui qui a beaucoup souffert a tendance à penser que personne ne peut avoir souffert autant que lui. Mais le statut de victime peut aussi s’avérer éminemment rentable : non seulement on est plaint, mais ça rapporte. Il suffit de susciter un sentiment de « culpabilité », d’en appeler à la « repentance » et de demander des « réparations ». Certains lobbies se sont spécialisés dans cette industrie, tels ces mouvements indigénistes qui prétendent parler au nom des « afro-descendants ». La société ne se compose plus de sujets-citoyens mais de victimes qui, tous à qui mieux mieux, demandent réparation pour des dommages souvent imaginaires, et exigent que ceux qui ne pensent pas comme eux soient envoyés devant les tribunaux.

    La mémoire a ses mérites, mais elle peut aussi être encombrante, sinon paralysante. Sans tomber dans l’amnésie volontaire, il faut parfois se décharger l’esprit pour retrouver une certaine « innocence ». Nietzsche faisait de la « plus longue mémoire » le trait caractéristique de l’homme de l’avenir, qui était pour lui le pire des hommes. Il ne conviait pas à cultiver la mémoire, mais la volonté d’agir. « On ne ramène pas les Grecs, mais on peut s’en inspirer », disait-il encore. Heidegger dira après lui à peu près la même chose : il ne faut pas chercher à répéter le passé, et encore moins vouloir s’y réfugier, mais s’inspirer de ceux qui dans le passé ont su créer une culture nouvelle pour apprendre, à leur exemple, à œuvrer en vue d’un nouveau commencement.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 8 janvier 2021)

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  • L’âge du Minotaure...

    Les éditions Kimé viennent de publier un essai de Pierre Dulau et Guillaume Morano intitulé L’âge du Minotaure - Penser la technique. Les deux auteurs, agrégés de philosophie, sont professeurs en classes préparatoires.

     

    Dulau-Morano_L'âge du Minotaure.jpg

    " Manipulation génétique. Artificialisation de l’intelligence. Création de chimères. La métamorphose actuelle de la réalité par la technique ne constitue pas une révolution de plus. Par elle, tous les référentiels théoriques et symboliques de la Tradition comme de la Modernité sont niés. Avec la reprogrammation intégrale du vivant, s’effacent les seuils qui séparaient l’homme de la machine et le distinguaient du dieu comme de l’animal. Et avec eux, s’efface aussi, de plus en plus, la possibilité de penser ce qui nous arrive.
    Il faut pourtant s’y essayer. Quelle est la clef de cette malléabilité ontologique et de l’actuelle confusion de tous les régimes de présence ? Quel avenir cette reprogrammation de la réalité dessine-t-elle pour l’homme ? L’âge du Minotaure remonte aux origines d’une métamorphose dont la profondeur et le déni actuel interdisent pour l’heure d’entretenir, vis-à-vis d’elle, un rapport libre. "

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