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gauche - Page 15

  • La hantise des tenants du « pédagogisme » ? Le « roman national » ! ...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alain de Benoist, cueilli sur Boulevard Voltaire et consacré à la réforme des programmes scolaires...

     

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    La hantise des tenants du « pédagogisme » ? Le « roman national » !

    La dernière réforme scolaire, associée à un énième projet de refonte des programmes, vaut en ce moment à Najat Vallaud-Belkacem une volée de bois vert. Outre l’abandon programmé du grec et du latin, la grande victime est l’enseignement de l’histoire. Il fut pourtant un temps où la gauche aimait l’histoire ; la sienne, tout au moins… Pourquoi cet acharnement ?

    De quoi l’histoire est-elle le nom ? Elle est le nom du monde d’avant. Ceux qui veulent faire du passé table rase, ceux qui prétendent faire apparaître un « homme nouveau » n’aiment pas le monde d’avant. Pourquoi ? Parce qu’il témoigne d’un autre système de pensée, d’un autre modèle d’organisation politique, d’autres valeurs que celles dont ils se réclament. Aux premiers siècles de notre ère, les moines chrétiens battaient les campagnes pour abattre et mutiler les statues païennes, scier les colonnades, détruire et incendier les temples, pour la même raison que les djihadistes s’en prennent aujourd’hui aux chefs-d’œuvre de la culture pré-islamique : faire disparaître les témoignages du monde d’avant. Cet iconoclasme n’épargne pas l’Histoire.

    Ceux qui se réclament aujourd’hui de la « République » ont apparemment oublié que les auteurs de la Révolution française avaient constamment à l’esprit l’exemple de Sparte et de Rome. Relisons Rousseau : « Quand on lit l’histoire ancienne, on se croit transporté dans un autre univers et parmi d’autres êtres. Qu’ont de commun les Français, les Anglais, les Russes avec les Romains et les Grecs ? […] Les fortes âmes de ceux-ci paraissent aux autres des exagérations de l’Histoire. Comment eux qui se sentent si petits penseraient-ils qu’il y ait eu de si grands hommes ? Ils existèrent pourtant » (Considérations sur le gouvernement de Pologne).

    Comme Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem est de toute évidence une idéologue. Mais ramener la réforme à sa personne ne mène pas loin, sinon à des invectives, c’est-à-dire à rien du tout. Elle inscrit en fait ses pas dans le sillage de ceux qui l’ont précédée, à commencer par les gouvernements de droite, du « collège unique » de René Haby (1975) à la suppression de la formation des maîtres (2008). Sa réforme est d’ailleurs clairement d’inspiration libérale, car il n’y a rien de plus conforme à l’idéologie libérale que de considérer l’élève comme un individu appelé à « construire lui-même ses savoirs ». Il ne faut par ailleurs pas s’y tromper : les parents sont très souvent complices d’une conception économiste et utilitariste de l’école. Najat Vallaud-Belkacem a beau répéter pieusement que le goût du grec et du latin est le fait d’une « élite », les élites bourgeoises ne jurent aujourd’hui que par la langue anglaise et par l’économie.

    Plus inquiétant encore, à en croire Éric Zemmour, l’enseignement de l’histoire pourrait bientôt se résumer à celui du « bien » contre le « mal ». À quand l’overdose ?

    La hantise des tenants du « pédagogisme », ils le disent eux-mêmes, c’est le « roman national ». Certes, l’histoire et la mémoire sont deux choses bien distinctes. Mais dans l’enseignement scolaire, les deux se confondent inévitablement : pour un jeune Français, apprendre l’histoire de France, c’est apprendre qu’il n’est pas seulement le fils de son temps, mais l’héritier d’une longue lignée d’hommes et de femmes qui se référaient à d’autres valeurs que celles qu’on lui enseigne aujourd’hui. Il risque alors de les comparer, et peut-être de finir par penser que « c’était mieux avant ». Voilà ce que l’on veut éviter. Occulter la continuité permet de gommer la nécessité de transmettre.

    Il y a pour cela trois moyens : ne plus enseigner l’histoire, la démanteler ou la noyer dans le flou de « l’interdisciplinaire », n’en retenir que les événements dévalorisants. L’esclavage, la traite négrière, la colonisation, les persécutions antijuives (« Shoah ») sont désormais prétextes à d’incessantes repentances par lesquelles les pouvoirs publics veulent suggérer à quel point nous sommes coupables (on remarquera au passage que, parmi les pages noires, on n’évoque ni la dévastation du Palatinat par les troupes de Louis XIV ni le génocide vendéen). La transformation des programmes d’histoire en cours de morale, oblative et lacrymale, développe ainsi une « forme de culpabilité nationale », révélatrice d’une France ouverte à tout sauf à elle-même, d’un pays « qui ne sait pas trop où il va et ne sait donc pas dire d’où il vient » (Pierre Nora).

    Le résultat a bien été décrit par l’écrivain tchèque Milan Hübl, mort en 1989 : « Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Puis quelqu’un d’autre écrit d’autres livres, leur donne une autre culture, leur invente une autre histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est et ce qu’il était. Et le monde autour de lui l’oublie encore plus vite. »

    Autrefois, une réforme scolaire de gauche se voyait contrée par des trublions de droite, et une réforme de droite par des opposants de gauche. Mais là, l’opposition semble unanime. Qu’est-ce qui est en train de changer ?

    Le fait nouveau, c’est le grand divorce de la « gauche » et des intellectuels. La droite, qui n’a jamais beaucoup aimé les intellectuels, a longtemps cru qu’« intellectuel de gauche » était un pléonasme. Aujourd’hui, nous avons un Premier ministre, Manuel Valls, qui s’en prend publiquement à Michel Onfray et à Emmanuel Todd. Le premier riposte en le traitant de « crétin », le second en se demandant s’il est « vraiment bête ». Najat Vallaud-Belkacem traite de « pseudo-intellectuels » tous ceux qui ont dénoncé son projet de réforme : Pascal Bruckner, Pierre Nora, Jacques Julliard, Régis Debray, Danièle Sallenave et tant d’autres. Au même moment, dans Libération, un collectif d’intellectuels de gauche, et non des moindres (José Bové, Sylviane Agacinski, Yvette Roudy, Martine Segalen, Nathalie Heinich, Marie-Josèphe Bonnet, etc.), publie un manifeste « Pour l’arrêt immédiat de la gestation pour autrui ». Le divorce, décidément, est consommé.

    Alain de Benoist, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 21 mai 2015)

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  • La trahison de la gauche française...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Alexandre Latsa, cueilli sur le site d'information russe Sputnik et consacré à la recomposition politique que peut entrainer la trahison du peuple par la gauche française.

     

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    La trahison de la gauche française

    Le Parti socialiste existe toujours… sur le papier, titrait récemment Slate alors que la direction du parti socialiste venait de rappeler «qu'aucun débat médiatique ne se fera durant cette campagne».

     

    On voit mal comment il pourrait en être autrement alors que les contradictions systémiques qui frappent le parti socialiste sont dues aux mêmes contraintes que celles qui frappent la « droite » française ou du moins ses plateformes de gouvernance, RPR autrefois et maintenant l'UMP.

    Les partis de la gouvernance française, à droite et à gauche, ont peu à peu perdu leurs fonds idéologiques, tout a été dissous au cours des quinze dernières années dans deux objectifs qui sont devenus des obsessions pour la droite et la gauche traditionnelles: les processus autoritaires d'intégration européenne et d'implémentation de la monnaie unique.

    Dans cette grande soumission au « système » de Bruxelles, qui s'est donc historiquement couplée avec une « libéralisation » du marché du travail et une plus grande concurrence (intra-européenne mais aussi à l'échelle mondiale) la gauche française a fini de trahir son héritage politique historique.

     

    En abandonnant les travailleurs face à la dérèglementation transnationale, en contribuant activement à la destruction de l'état français, en oubliant tout patriotisme économique, le parti socialiste prend sans doute une trajectoire historique similaire à celle du parti communiste. C'est à partir des années 70 que le PCF, (parti communiste français) en reniant ses racines staliniennes, a fini par disparaitre idéologiquement mais aussi électoralement.

     

    Il semble probable qu'un destin électoral similaire attende le parti socialiste. Ses leaders actuels semblent manquer d'idées et leur obsession de conquête électorale du centre a totalement vidé le parti de tous ses principes. Il n'a plus d'ambition idéologique en faveur du peuple français, ni la volonté de constituer un authentique projet pour défendre les travailleurs. C'est cette situation qui a provoqué récemment une révolte molle dans la gauche de la gauche.

    Cette situation est l'aboutissement d'une longue évolution qui a commencé quand la nouvelle gauche sociétale a pris le pouvoir dans les esprits, après mai 68. Depuis, deux facteurs sociologiques et économiques lourds ont fini par détruire les ambitions anciennes de la gauche française, et l'électeur de gauche n'est plus ce qu'il était.

     

    D'abord il y a eu la disparition du « populo » français dans l'esprit de nombreux nouveaux électeurs et dirigeants de la nouvelle gauche: les bourgeois-bohème avec leurs attentes sociétales libertaires. Ces habitants du centre des villes qui dirigent le parti ne ressemblent plus beaucoup aux ouvriers, paysans et employés qui historiquement constituent le socle du « peuple » français. C'est tellement vrai que pour l'élite socialiste des beaux quartiers, le mot "populisme" est devenu une grossièreté, voire une injure. On est loin du populisme social du 19° siècle aux USA ou des « Narodniki » russes de l'époque tsariste.

     

    Ensuite, il y a eu la forte immigration que le pays a connue sur les dernières décennies, qui a entrainé la disparition des périphéries urbaines pauvres, les fameuses banlieues rouges, qui constituaient les socles de l'électorat ouvrier de gauche. Si les nouveaux français, issus de l'immigration, votent jusqu'à maintenant plus à gauche qu'à droite, c'est bien souvent par crainte de dérives stigmatisantes et sécuritaires. Cependant nombre de ces nouveaux français (musulmans ou pas) ont des traditions culturelles plutôt conservatrices, et voient d'un œil méfiant les dérives sociétales mises en avant par une partie de la nouvelle gauche.

    Beaucoup d' ouvriers, paysans, employés et beaucoup de chômeurs ont déjà quitté la nouvelle gauche pour voter FN ou à droite tandis que la « nouvelle gauche » semble vouloir se focaliser sur une lutte à mort avec ce qui reste de la droite traditionnelle pour gagner la guerre du centre. Autour de ce grand centre, sur sa droite comme sur sa gauche, l'espace est donc de plus en plus occupé par un parti qui devient de plus en plus un authentique parti de gauche: le Front National qui tend même à laisser l'initiative sécuritaire à une aile de la droite de gouvernance.

     

    Si les dynamiques actuelles devaient se confirmer, le fossé devait s'accroitre au sein de la gauche, au sein d'une élite partagée entre des centristes-sociaux et des ayatollahs de la théorie du genre. Dans ce cas, nul doute que cette nouvelle gauche pourrait perdre le soutien d'une bonne partie des français d'origine immigrée, qui l'ont pourtant massivement soutenue lors des précédentes échéances électorales.

     

    Cette tendance lourde pourrait, pourquoi-pas, entrainer une recomposition bien inattendue de la vie politique française qui verrait un Front National s'ancrer de plus en plus à gauche, des blocs centristes sociaux-libéraux et européistes se coaliser pour avoir accès a la gouvernance et un mouvement souverainiste, protectionniste et étatiste faire son apparition.

     

    En 2022?

    Alexandre Latsa (Sputnik, 14 mai 2015)

     
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  • Une marche des lemmings ?...

    Les éditions Ixelles viennent de publier un essai de Serge Federbusch intitulé La marche des lemmings. Magistrat administratif, Serge Federbusch collabore à Atlantico et est également l'auteur de L’Enfumeur (Ixelles, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ? (Ixelles, 2014).

     

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    " Arrêt sur images : le rassemblement du 11 janvier, dont la presse et le gouvernement nous ont dit qu'il était le plus important jamais enregistré, n'était-il pas finalement la plus belle opération de manipulation-récupération depuis une bonne décennie en France ?
    Rarement manipulation politique n'a connu une telle intensité. Au nom de l' « unité nationale » et de la « liberté d'expression », le Président est parvenu à faire descendre dans la rue 3,7 millions de Français.
    La réaction de troupeau grégaire face au loup a évacué toutes les questions légitimes. La gauche n'avait pas eu l'occasion de défiler dans Paris depuis 2012, elle a sauté sur cette opportunité. C'était comme une revanche après les rassemblements de la Manif pour tous. Mais l'unanimisme n'empêche pas la réflexion.
    D'abord, les responsabilités immédiates de François Hollande, Manuel Valls et Bernard Cazeneuve ont été diluées dans l'émotion nationale. Rappelons, parmi dix exemples, qu'une semaine plus tôt le Premier ministre déclarait que le pays était en alerte maximum d'attentat terroriste. Charlie Hebdo était la cible n°1 et n'était gardé par personne ou presque !
    Ensuite, l'étrange cavale des tueurs qui ont pu tranquillement sortir de Paris, après une fusillade de quinze minutes. Cette défaillance policière extravagante, quoique passée sous silence, a alimenté les soupçons irrationnels d'action des services secrets. De même, la démission depuis des décennies, accentuée par les socialistes, devant le néo-fondamentalisme musulman qui est l'humus du terrorisme car il ne tolère pas les critiques contre l'islam.
    Sommet d'imposture : le cortège des chefs d'État et de gouvernement où les ennemis de la liberté étaient nombreux et dont les images étaient truquées car ils défilaient loin du peuple, dans une portion de rue complètement vidée de ses habitants. Le service de com était omniprésent à la manœuvre.
    Service après-vente : l' « esprit du 11 janvier » pour tenter de ramener le vote petit bourgeois de gauche vers le PS. L'objectif de François Hollande est d'affaiblir ses concurrents à gauche juste ce qu'il faut pour survivre à l'échéance des départementales et régionales. L'élection partielle dans le Doubs montre qu'il n'a peut-être pas tort. L'UMP est décontenancée.
    Sur le fond, il s'agit d'une réaction de panique des petits blancs face à l'intégrisme musulman qui se traduit par une victoire de ce dernier. Aussi bien Charlie que la presse et la plupart des politiciens ont peur de dénoncer la cause du mal, les reculs face aux intégristes sur la question du voile et de la laïcité, l'économie de trafic dans les banlieues, l'islam comme « nouvelle religion des pauvres et des esclaves » (autrefois ce fut le christianisme).
    Le 11 janvier, ce fut une marche des lemmings, ces petits mammifères qui se serrent les épaules et vont se suicider du haut des falaises. "

     

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  • « Cette mafia qui se réclame de la gauche »...

    Nous reproduisons ci-dessous l'entretien donné par Michel Onfray au magazine Le Point, dans lequel il s'attaque à la gauche caviar de BHL, et qui lui a valu d'être cloué au pilori par le premier ministre Manuel Valls. A lire !...

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    « Cette mafia qui se réclame de la gauche »

    1. Une partie de la gauche est devenue très hostile à votre égard. Votre opposition à la théorie du genre, votre critique de l’islam et votre défense d’Eric Zemmour vous ont valu le surnom de « Finkielkraut bis ». Auriez-vous basculé du « côté obscur de la force » ?

     

    Tout dépend de quelle gauche on parle… La gauche mondaine, parisienne, celle de Saint-Germain-Des-Prés ? La gauche caviar de BHL ? La gauche tellement libérale qu’elle défend la vente d’enfants en justifiant la location d’utérus des femmes pauvres pour des couples riches ? La gauche de Pierre Bergé qui estime que louer son ventre c’est la même chose que travailler comme caissière ? La gauche qui préfère avoir tort avec Robespierre, Marx, Lénine, Staline, Mao, Khomeiny que raison avec Camus ? La gauche qui rend responsables Houellebecq, Finkielkraut et Zemmour des attentats du 7 janvier qu’elle ne veut pas nommer islamistes ? La gauche de Libération qui, le 20 janvier 2014, justifie la zoophilie et la coprophagie avec la philosophe Beatriz Preciado, chroniqueuse du dit journal ? La gauche qui fit de Bernard Tapie son héros et un ministre ? La gauche qui a vendu une télévision publique à Berlusconi ? La gauche qui traque la misogynie et la phallocratie partout dans la langue française et veut qu’on dise professeure et auteure mais qui ne voit pas que la polygamie, le voile, la répudiation, les mariages arrangés, l’excision, le chômage des mères seules au foyer, les ex-maris qui ne paient pas les pensions alimentaires,  font des ravages plus profonds en matière de phallocratie ? La gauche qui vote comme Sarkozy sur l’Europe et l’euro, le raccourcissement des retraites et l’augmentation du temps de travail, les restrictions de remboursements maladie,  et croit que le danger fasciste est partout sauf là où il est ? La gauche qui se croit antifasciste comme Jean Moulin quand elle appelle à interdire le parti de Marine Le Pen ? La gauche de ceux qui croient à la liberté de la presse, à la liberté d’expression, bien sûr, mais qui m’interdit France-Inter pendant quatre années ou demande qu’on interdise la diffusion de mon cours sur Freud à France-Culture en initiant une pétition contre moi au nom de la liberté d’expression ? La gauche du sénateur socialiste qui intervient auprès du président du Conseil régional de Basse-Normandie pour faire sauter la subvention de l’université populaire à la demande d’une historienne de la psychanalyse qui elle aussi, bien sûr, est de gauche? La gauche qui détruit l’école parce qu’elle sait que ses enfants sortiront de toute façon du lot, puisqu’ils s’en occupent chez eux et qui, de ce fait, renvoie les enfants de pauvres dans les caniveaux où Marine Le Pen, ou le Djihad,  les récupère ? Que cette gauche là ne m’aime pas, ça m’honore… En revanche, je ne compte pas le nombre de gens vraiment de gauche qui me disent, dans la rue, par mails, par courrier, à l’issue mes conférences, qu’ils sont d’accord avec moi, mais n’osent pas le dire parce qu’il règne une terreur idéologique activée par cette mafia qui se réclame de la gauche…

     

    2. Même la revue de la Nouvelle Droite, Eléments, vous tresse des lauriers….Y aurait-il un malentendu ?

     

    Je suis antilibéral, contre l’euro et l’Europe, pour les peuples, je défend un socialisme proudhonien, mutualiste et fédéraliste, je crois au génie du peuple tant que les médias de masse ne l’abrutissent pas pour le transformer en masse abêtie qui jouit de la servitude volontaire et descend dans la rue comme un seul homme au premier coup de sifflet médiatique, je ne crois pas que le marché doive faire la loi, je ne fais pas de l’argent l’horizon indépassable de toute éthique et de toute politique , je préfère les girondins fédéralistes et provinciaux aux jacobins centralisateurs et coupeurs de têtes , et avec ça je suis de gauche – si Eléments est d’accord avec ça, devrai-je cesser de croire ce que je crois ?

     

    3. Dans « L’ordre libertaire : la vie philosophique d’Albert Camus », vous faisiez une critique implacable de la « gauche totalitaire ». Ce livre n’a-t-il pas marqué une rupture définitive entre une certaine intelligentsia de gauche et vous ?

     

    Une certaine intelligentsia de gauche, comme vous dites, n’a jamais aimé que je ne sois pas du sérail et que je ne doive mon statut qu’à mon travail et non au copinage tribal qui fait l’essentiel de son quotidien. J’ai construit ma vie pour n’avoir rien à demander à personne.  Que cette tribu grosse comme un village Papou fasse sa loi et fonctionne comme une mafia, c’est son affaire, pas la mienne. J’ai créé une université populaire il y a treize ans à Caen, en province, pour lutter contre la présence de Le Pen au second tour des présidentielles, cette UP fonctionne à merveille avec une vingtaine d’amis. J’y travaille bénévolement et les cours sont gratuits. C’est ma façon d’être de gauche car se dire de gauche compte pour rien si l’on ne vit pas une vie de gauche, à savoir une vie dans laquelle on incarne les idéaux de gauche – banalement : liberté, égalité, fraternité, laïcité, féminisme.  Cette intelligentsia n’en parle jamais alors que mille personnes viennent chaque lundi à mon cours. L’arbitre des élégances n’est pas pour moi ce village papou, mais ce peuple qui vient.

     

    4. « Moi qui suis de gauche, je préfère un homme de droite intelligence à un homme de gauche débile », avez-vous déclaré au Figaro. La droite serait-elle de plus en plus intelligente ? Et à contrario la gauche serait-elle de plus en plus débile ?

     

    Depuis que je juge la gauche sur ce qu’elle fait plus que sur ce qu’elle dit d’elle, je ne me fais plus avoir par les étiquettes. Il n’y a pas la gauche et la droite, mais des gens de gauche et des gens de droite. Et je n’estime pas une personne sur ces critères. Pas plus que l’athée que je suis ne juge autrui sur le fait qu’il croie ou non en Dieu, mais sur ce qu’il fait de son athéisme ou de sa foi dans sa vie quotidienne. Là aussi, là encore, je préfère un croyant intelligent à un athée imbécile. Je trouve même sidérant qu’on ait besoin de le dire, ce qui supposerait qu’un homme de gauche devrait préférer un crétin de gauche à un homme de droite intelligent…

     

    5. Quels sont les intellectuels de droite dont vous vous sentez le plus proche ?

     

    Je ne me sens pas proche de BHL ou d’Alain Minc, ni de Jacques Attali qui, me dit-on, sont de gauche. Faudrait-il que je me sente proche pour cela d’intellectuels de droite ? Qui sont-ils d’ailleurs ? Concluez si vous voulez que je préfère une analyse juste d’Alain de Benoist à une analyse injuste de Minc, Attali ou BHL et que je préférais une analyse qui me paraisse juste de BHL à une analyse que je trouverais injuste d’Alain de Benoist … Les Papous vont hurler ! Mais ils ne me feront pas dire que je préfère une analyse injuste de BHL sous prétexte qu’il dit qu’il est de gauche et que Pierre Bergé, Libération, Le Monde et le Nouvel Observateur, pardon, L’Obs affirment aussi qu’il le serait…

     

    6. Y a-t-il un homme politique de droite pour lequel vous seriez prêt à voter ?

     

    Aucun. Ni d’ailleurs aucun un homme de gauche. C’est fini l’époque où je croyais aux bateleurs de la politique politicienne.

    Michel Onfray, propos recueillis par Sébastien Le Fol (Le Point, 25 février 2015)

     

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  • Bienvenue au royaume d'Absurdie !...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous une chronique mordante d'Éric Zemmour sur RTL, datée du 5 février 2015 et consacrée aux tergiversations de la droite dans l'affaire de l'élection législative partielle du Doubs, et à ce que, au-delà de leur caractère anecdotique et politicien, celles-ci révèlent en profondeur...

     


    Éric Zemmour : "Le royaume d'Absurdie a envahi... par rtl-fr

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  • A la gauche du capital ?...

    Vous pouvez découvrir ci-dessous l'émission Méridien zéro, diffusée le 27 décembre 2014, qui accueillait Charles Robin et Pascal Eysseric, de la revue Éléments, pour évoquer les convergences idéologiques existant entre libéralisme économique ("le Capital") et libéralisme sociétal ("la gauche"), à l'occasion de la publication aux éditions Krisis de l'ouvrage de Charles Robin intitulé La gauche du capital.

     


    Emission n°214 : "A LA GAUCHE DU CAPITAL... par cdmanon


    Emission n°214 : "A LA GAUCHE DU CAPITAL... par cdmanon

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