Les éditions Krisis viennent de publier La gauche du capital - Libéralisme culturel et idéologie du marché, un essai de Charles Robin, préfacé par David L'Epée. Jeune philosophe, élève de Jean-Claude Michéa, Charles Robin a déjà publié Le libéralisme comme volonté et représentation (TheBook, 2013) et écrit régulièrement dans les revues Rébellion et Éléments...
" L’effacement du clivage droite-gauche, chaque jour plus accentué en cette période de crise, fait apparaître la grande complémentarité du libéralisme économique, resté longtemps l’apanage de la droite, et du « libéralisme libertaire » (expression créée dès 1972 par le sociologue Michel Clouscard) constamment promu par la gauche. Dans ce livre, Charles Robin s’emploie à montrer que cette complémentarité s’explique par une commune inspiration doctrinale remontant à la philosophie des Lumières. Loin d’être l’effet d’une « trahison » envers ses principes fondateurs, le retournement libéral de la gauche et sa soumission spectaculaire aux exigences du Capital résultent au contraire d’une profonde logique inscrite dans son histoire.
A la suite de Jean-Claude Michéa, l'auteur, qui a milité dans le passé au Nouveau parti anticapitaliste (NPA), invite à remonter aux sources du projet libéral afin d'en saisir la genèse intellectuelle. Il montre en quoi l'individualisme économique qui définit le modèle anthropologique de la droite rejoint une conception de l'individu dont le cadre d'épanouissement serait fourni par la société "plurielle" et "progressiste" tant célébrée par la gauche et l'extrême gauche. Il explique du même coup pourquoi la gauche privilégie désormais le "sociétal" au détriment du social, sans souci des catastrophes engendrées dans les classes populaires par l'application forcenée des principes du Marché. Olivier Besancenot et Laurence Parisot, même combat ! Seule la prise en compte de ces deux "faces" du libéralisme permet de saisir le rôle essentiel du discours culturel de la gauche dans le processus de domination capitaliste marchand. "